Blinken en France : quels sont les enjeux de cette visite ?

  • il y a 5 mois

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00:00 Aujourd'hui, Anthony Blinken est arrivé tout à l'heure en France, le secrétaire d'état américain qui accompagnait d'abord, vous le voyez ici, le ministre des armées Sébastien Lecornu à Versailles.
00:11 Il doit maintenant s'entretenir avec son homologue Stéphane Séjourné avant de s'entretenir ce soir avec le chef de l'État Emmanuel Macron.
00:17 Des discussions qui vont porter sur les grands conflits du moment, à savoir la situation au Proche-Orient et bien sûr l'Ukraine.
00:24 Cyril Payen, bonjour. Rappelons peut-être les enjeux de cette visite éclair aujourd'hui en France.
00:31 C'est une visite importante d'abord parce qu'Anthony Blinken, c'est le meilleur atout de la Maison Blanche pour la France et les Européens.
00:37 On le sait, francophone, il a longuement vécu en France et surtout francophile.
00:43 Et il vient à un moment extrêmement important et ça commence d'ailleurs puisque cette visite rapide est néanmoins importante puisqu'elle est marquée par deux axes.
00:50 Le militaire, ça on va en parler, il s'agit du soutien à l'Ukraine et puis diplomatique.
00:55 Et là, évidemment, on arrive dans un contexte où rarement l'Occident dans l'histoire contemporaine s'était retrouvé avec des conflits existants.
01:05 L'Ukraine en l'espèce mais aussi des conflits potentiellement en passe d'exploser dans la planète.
01:10 C'est tourné vraiment dans une zone de turbulence diplomatique extrêmement importante qui rappelle un peu d'ailleurs la guerre froide.
01:17 Sauf que là c'est bien pire, c'est presque cauchemardesque pour un diplomate comme Antony Blinken.
01:21 C'est une guerre froide multipolaire que ça ait de la Chine à l'Iran au Proche-Orient comme on l'a vu.
01:28 Donc Antony Blinken sur le volet ukrainien, et là c'est pas des moindres évidemment, on est à plus de deux ans du début de l'invasion russe en Ukraine,
01:35 va en fait venir tester certainement, et c'est sans doute l'essence de l'entretien qu'il va avoir en tête à tête avec le président Macron,
01:41 la solidité de cette fameuse bascule qui a été initiée par le président français il y a quelques semaines en marge d'une visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
01:51 Le président français, on s'en souvient, qui a décidé de lancer ou tenter en tout cas d'initier une économie de guerre européenne pour soutenir l'Ukraine à l'Aune justement.
02:01 Et c'est aussi certainement pour ça qu'Antony Blinken est là puisque ça n'aura échappé à personne qu'on est dans une période préélectorale américaine
02:08 avec des implications importantes pour le soutien américain à l'Ukraine avec ses 60 milliards de dollars qui sont déjà bloqués alors qu'il n'y a pas encore d'élection.
02:16 Et pour rappeler donc que les américains sont bien destinés à soutenir ceux qui soutiennent les ukrainiens.
02:25 Donc beaucoup de choses évidemment sur la table à l'Aune de cette visite éclair.
02:30 Voilà, il y a ce déplacement et puis il y a tout le contexte qu'on vient de voir juste avant avec les images.
02:34 Une accélération des tensions ces dernières 24 heures avec ces frappes en Syrie contre un bâtiment consulaire iranien.
02:41 Et puis ces frappes aussi hier dans Gaza contre les cibles humanitaires des étrangers.
02:45 Et c'est là que le temps s'accélère notamment pour les Etats-Unis parce que si du côté ukrainien le soutien est assez nouveau, massif et on peut le comprendre.
02:54 Là il y a un problème avec le soutien indéfectible et très ancien de Washington pour Israël au moment où Israël multiplie.
03:02 Effectivement vous l'avez dit il y a aussi l'hôpital Al-Shifa, le siège de l'hôpital Al-Shifa pendant près de deux semaines dans le sud de la bande de Gaza.
03:09 Où on a vu des scènes de dévastation, le fait que la chaîne Al-Jazeera soit interdite par décret parlementaire israélien.
03:17 Donc il y a vraiment un resserrement ou un jusqu'au-boutisme politique qui est incarné par Benjamin Netanyahou en Israël.
03:22 Et là au milieu de tout cela il y a l'allié américain qui est un peu embêté.
03:26 Donc il va certainement essayer d'en parler mais on a vu un fléchissement.
03:29 Je vous propose d'écouter une déclaration assez récente d'Anthony Blinken.
03:32 Un fléchissement de ce soutien indéfectible de Washington envers Israël.
03:39 Nous avons également parlé de la nécessité impérieuse d'accroître et de maintenir l'aide humanitaire en faveur de la population de Gaza.
03:48 100% de la population de Gaza souffre d'une grave insécurité alimentaire.
03:53 100% a besoin d'une aide humanitaire.
03:56 Et des mesures positives ont été prises pour améliorer la situation.
03:59 Mais ce n'est pas suffisant.
04:01 Nous avons discuté de ce qu'il fallait faire pour apporter une aide beaucoup plus importante à un plus grand nombre de personnes.
04:09 Voilà, ça c'était il y a quelques jours lors de sa visite en Israël.
04:12 Cette dernière escalade de violence qu'on évoquait à l'instant, elle intervient dans un contexte de grande volatilité régionale.
04:19 Et ce sur plusieurs fronts.
04:20 Effectivement, et qui met au pied du mur l'ennemi traditionnel des Etats-Unis.
04:25 C'est-à-dire l'Iran et ses proxys, c'est-à-dire toutes ces petites guérillas par procuration qu'elle a toujours utilisées.
04:30 Et là, elle est visée très directement avec ces dernières attaques.
04:33 Elle avait toujours recours à ses proxys.
04:35 Et on va en parler là.
04:36 Il y a comme un dilemme iranien, c'est qu'on est attaqué, l'Iran est attaqué de plein fouet.
04:41 Et va-t-elle devoir, et là c'est à la crainte de l'escalade, réagir ?
04:45 Donc en fait, les proxys ce sont finalement toute cette sphère que l'on peut voir sur cette carte,
04:49 désaffidée de la sphère pro-iranienne chiite, ou pas d'ailleurs chiite.
04:54 Donc on voit bien le Hamas, c'est le djihad islamique dont on parle beaucoup dans la bande de Gaza.
04:58 Le Hezbollah au Liban, peut-être un front potentiel qui pourra opposer une partie du Liban, le Liban à Israël.
05:05 A garder dans le collimateur, beaucoup d'experts militaires pensent que c'est une possibilité pour l'été 2024.
05:12 Les milices chiites en Syrie, évidemment.
05:15 Les forces al-Qaeda, ça c'est la base.
05:17 Les gardiens de la révolution en Iran, d'où les ordres partant, évidemment.
05:21 Et puis la Chalchabi, les forces de mobilisation populaire en Irak,
05:24 qui font beaucoup de mal aux bases américaines, dans le nord de l'Irak notamment.
05:27 Et puis ceux dont on parle assez souvent sur cette antenne, ce sont les rebelles houthistes du nord du Yémen,
05:32 qui eux aussi multiplient les attaques en soutien à Gaza, dans la mer Rouge, dans ce canal.
05:40 Donc toute cette sphère qui est coalisée pour défendre Gaza, mais surtout pour soutenir l'Iran,
05:46 risque ce problème d'escalade, d'effervescence du conflit.
05:51 Donc on est vraiment dans une période extrêmement complexe.
05:54 C'est ce qui explique certainement, en marge d'un voyage à l'OTAN, que Anthony Blinken fasse une halte ici à Paris.
06:01 On ira plus loin demain à vos côtés sur cette fameuse menace outil.