La santé mentale ? C’est « non négociable » pour l’autrice, compositrice, chanteuse et actrice qui travaille activement à préserver la sienne avec sa thérapeute. Une habitude prise dès l’enfance qui, entre autres, permet à la jeune femme de gérer ses « états de grande fatigue ». Ou de mettre à distance les attaques sexistes et racistes dont elle fait parfois l’objet.
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00:00 Bonjour, je m'appelle Camélia Jordana et je suis en couverture ce mois-ci du numéro spécial du Marie Claire
00:05 pour le 8 mars consacré à la santé mentale.
00:07 Généralement quand on parle de santé mentale, on va très vite arriver sur la question de l'amour de soi.
00:12 L'amour de soi, c'est rarement une chose qui nous est donnée à la naissance.
00:15 Je suis, moi personnellement, convaincue que pour pouvoir atteindre un minimum syndical de self-love,
00:21 il faut passer par la case "rencontrer son propre cerveau".
00:23 Donc, passer par la case psychologique.
00:25 J'ai tendance, quand je suis concentrée sur mes projets, à me faire dévorer par mes projets.
00:30 Il peut y avoir des moments où ça commence à flancher un petit peu.
00:33 J'ai, pendant un temps, été très sujette aux crises d'angoisse
00:36 sans vraiment comprendre que c'était ça pendant un vrai moment.
00:39 Dès que ça arrive, je le sens.
00:41 Donc, ça peut être des palpitations, un peu de mal à respirer,
00:44 des espèces de décharges électriques dans le dos, dans le cou, dans la nuque,
00:48 ou par ailleurs, juste des maux de ventre.
00:49 Parfois, je prends du CBD, ça c'est hyper bien.
00:52 Et sinon, il y a une autre chose qui est la base.
00:54 Je fais une séance avec ma thérapeute.
00:56 Le fait de parler de sa souffrance, ça l'allège déjà énormément.
01:00 En parler à des gens, c'est déjà la moitié du travail.
01:03 L'autre moitié du travail, qui généralement peut faire peur,
01:05 mais qui, en fait, soulage, est fait que tout s'éteint,
01:08 tout s'apaise et tout évolue et qu'on s'allège,
01:10 il grandit en fait et qu'on renaît de ses cendres.
01:12 Me concernant, ça a vraiment été de parler avec des professionnels
01:16 de toutes les choses que j'ai pu traverser,
01:18 que ce soit de la violence, des traumas,
01:21 des choses graves, des choses moins graves,
01:23 mais des choses qui m'encombraient, m'empêchaient
01:26 et qui ont fait aussi celle que je suis,
01:28 dans le bon comme dans le mauvais.
01:29 Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, dans ma vie,
01:31 j'étais convaincue que je devais toujours être forte
01:34 et que je devais toujours tenir bon,
01:35 jamais lâcher, être un rock.
01:37 Et je me suis rendue compte que ce n'était pas bon pour moi,
01:40 que ce n'était pas bon pour ma santé mentale
01:41 ni pour ma santé physique.
01:42 Et je me suis rendue compte qu'en embrassant mes fragilités
01:46 et ma vulnérabilité, j'accédais à la connaissance de moi-même,
01:49 récupérais mon libre arbitre sur ces fragilités-là.
01:52 Et je pouvais choisir de les embrasser,
01:53 sinon de me déplacer par rapport à elles.
01:56 Ça, ça a été vraiment un game changer.
01:58 [Musique]