• il y a 6 mois
Jeff Wittenberg reçoit Sandrine Rousseau, députée EELV de Paris.


Le parti Europe Écologie Les Verts traverse une nouvelle secousse. Ce mardi 2 avril 2024, Julien Bayou, ancien secrétaire national d’EELV, a annoncé démissionner de son parti et de son groupe parlementaire. Il est notamment accusé de violences psychologiques sur son ex-compagne. Quelques jours auparavant, il avait déjà été suspendu à titre conservatoire. « Je voudrais que, dans le mouvement Me Too, on passe de la dénonciation individuelle à la prise de conscience du sexisme systémique qui peut exister dans des organisations », témoigne Sandrine Rousseau, invitée des 4 Vérités, jeudi 04 avril 2024, sur France 2. En septembre 2022, la députée EELV de Paris, alors invitée sur le plateau de C à vous sur France 5, avait notamment indiqué qu’elle avait reçu chez elle, une femme accusant Julien Bayou, qui était alors secrétaire national d’EELV, de « comportements de nature à briser la santé morale des femmes ».
Dans une enquête publiée par le journal Reporterre, plusieurs femmes ont accepté de témoigner, accusant Julien Bayou de violences psychologiques. De son côté, l’ex élu nie les faits qui lui sont reprochés. « Est-ce que la parole de Julien Bayou est sacrée ? », s’insurge-t-elle. « On est dans un parti politique où les femmes ont toutes leur place. Elles n’ont pas à être considérées comme des sujets de drague immédiat dès qu’elles arrivent dans le parti. Le parti politique n’est pas un lieu de rencontre. Bien des femmes en partent parce qu’elles ont le sentiment d’être sous le regard et l’avidité de certains. Ce n’est pas possible de continuer comme ça », affirme Sandrine Rousseau. Un appel à témoignages a été lancé.


Chaînes TNT, un député Renaissance critiqué


Alors que l’enquête parlementaire sur la TNT n’a pas encore rendu sa décision, l’attitude du président de la commission d’enquête, Quentin Bataillon, invité dans l'émission TPMP le 03 avril 2024 sur C8, interroge. Sur le plateau de Cyril Hanouna, Quentin Bataillon critique  sa propre commission ainsi que le concurrent de l’animateur, Yann Barthès. La présidente de l’Assemblée nationale a appelé à « faire preuve de réserve », sans envisager de sanctions. Plusieurs leaders de gauche demandent sa démission. « Il faut absolument qu’il démissionne. C’est un piège qui a été tendu par Bolloré et Cyril Hanouna », estime l’élue EELV. « Cela décrédibilise le parlement. (…) Cette commission d’enquête est une institution très importante de notre République. Il vient de la piétiner et c’est absolument scandaleux », affirme-t-elle. Selon Sandrine Rousseau, « CNews est une officine qui joue bien trop avec les fake news pour être considérée comme une chaîne d'information » et selon elle, « les chaînes Bolloré posent une question démocratique fondamentale ». « Nous sommes assez démunis face à ce rouleau compresseur d’une bataille culturelle de l’extrême droite qui est menée actuellement en France », alerte Sandrine Rousseau.

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Transcription
00:00 Bonjour à tous, bonjour Sandrine Rousseau.
00:02 Bonjour.
00:03 Votre parti Les Écologistes doit faire face à une nouvelle secousse cette semaine.
00:06 Votre ancien numéro un, Julien Bayou, a décidé de démissionner et du parti et du groupe parlementaire.
00:12 Pourquoi ? Parce qu'il est notamment accusé de violences psychologiques par son ex-compagne.
00:16 Il y a quelques semaines, le parti ne l'avait suspendu qu'à titre conservatoire.
00:19 Vous aviez regretté cette décision. Là, il prend une décision radicale et il démissionne. Qu'en dites-vous ?
00:25 Non, je n'avais pas regretté la suspension à titre conservatoire.
00:28 Je pensais que c'était une bonne décision.
00:30 Après, ce que j'ai regretté, c'est la décision du groupe parlementaire, ce qui n'est pas tout à fait la même chose
00:34 puisque nous n'avions pas eu le quorum, la majorité nous permettant de prendre une décision de suspension.
00:41 Il est parti de son propre chef.
00:43 Non, mais même sans exclusion, juste une suspension.
00:45 Mais là, en fait, je voudrais dire qu'il y a six femmes qui se sont exprimées dans un premier article de reporter
00:53 et que depuis, il y a eu une plainte qui a été déposée, que le harcèlement moral dans le couple a été complété et aggravé
00:59 par les tentatives de suicide potentiellement d'un des membres du couple.
01:02 C'est dans la loi et qu'en fait, on est dans cette situation-là.
01:05 Et moi, ce que je voudrais maintenant dans le mouvement #MeToo, c'est qu'on passe des dénonciations individuelles
01:09 à la prise de conscience du sexisme systémique qui peut exister dans des organisations.
01:15 C'est ce que fait Judith Gaudrech dans le cinéma.
01:18 C'est ce que j'aimerais que nous fassions dans la politique parce qu'on ne peut pas se plaindre qu'il n'y a pas assez de femmes politiques
01:22 et laisser ça s'installer.
01:23 Madame Rousseau, puisque vous parlez de Judith Gaudrech, elle dénonce des viols dont elle a été la victime.
01:29 Puisque vous avez été la première à révéler publiquement des choses concernant Julien Bayou,
01:35 est-ce qu'il y a des actes commis par Julien Bayou qui tombent sous le coup de la loi ?
01:40 Vous parlez de témoignages repris par un reporter notamment.
01:45 Ce n'est pas la justice.
01:46 Est-ce qu'il y a des... M. Bayou plaide une totale innocence, il parle d'acharnement.
01:51 Est-ce qu'il y a des choses qui tombent sous le coup de la loi ?
01:53 Ça, ce n'est pas moi qui ai révélé, c'est lui-même tout seul qui l'avait fait bien avant moi.
01:57 Première chose. Deuxième chose.
01:59 Il y a un avocat qui s'est penché sur les témoignages qui sont sortis il y a deux ans.
02:05 Et qui disait que si les preuves étaient apportées à ce qui était annoncé dans le magazine reporter,
02:14 eh bien on pouvait parler de harcèlement moral, aggraver de cette tentative de suicide.
02:18 Est-ce que ça tombe sous le coup de la loi ? C'est la question.
02:20 Évidemment, le harcèlement moral tombe sous le coup de la loi.
02:23 Et par ailleurs, je rappelle qu'il a été numéro un du parti et que plusieurs des personnes qui ont parlé
02:28 disaient que c'est en tant que numéro un qu'il avait pris contact avec elles,
02:32 alors qu'elles arrivaient juste dans le parti, qu'il leur a proposé très rapidement une relation
02:38 et qu'après elles sont parties du parti politique.
02:41 Mais lui, il dit qu'il n'a rien à se reprocher.
02:42 Est-ce que la parole des femmes a le droit d'être relativisée ou contestée
02:46 par rapport à ce que vous défendez ? Ou alors il faut la considérer comme sacrée
02:51 et ne pas avoir finalement de débat contradictoire, ce que veut la justice normalement ?
02:54 Est-ce que la parole de Julien Bayou est sacrée ?
02:56 Non mais est-ce qu'il y a eu ce débat contradictoire ?
02:58 C'est ça la question en fait.
03:00 Et moi je vous dis juste, on est dans un parti politique où les femmes ont toutes leurs places,
03:04 qu'elles n'ont pas à être considérées comme des sujets de drague immédiat dès qu'elles arrivent dans le parti,
03:11 que le parti politique n'est pas un lieu de rencontre, que c'est un lieu où l'on fait de la politique
03:15 et que bien des femmes en partent précisément parce qu'elles ont le sentiment d'être sous le regard
03:20 et sous l'avidité de certains.
03:22 Mais vous estimez qu'il a pu se défendre ?
03:24 En fait c'est pas possible de continuer comme ça.
03:26 Si on veut que les femmes aient toutes leurs places dans la politique,
03:28 ça n'est pas possible de continuer comme ça, c'est tout.
03:30 Monsieur Bayou a-t-il pu se défendre équitablement devant votre parti, oui ou non ?
03:34 Mais ça c'est pas moi, moi je suis pas dans la direction du parti.
03:38 Il va y avoir une enquête, je ne sais pas comment ça va se dérouler à partir de maintenant.
03:42 Il y a un appel à témoignage, une fois qu'on aura les témoignages, on verra comment on agit.
03:46 Autre sujet qui secoue cette fois la majorité, l'attitude de Quentin Bataillon.
03:50 C'est le président de la commission d'enquête parlementaire sur les fréquences de la TNT,
03:53 la télévision numérique terrestre, qui est soumise à des autorisations, donc à la loi.
03:58 Et monsieur Quentin Bataillon, il lui est reproché de s'être exprimé, oui,
04:02 alors que cette commission n'a pas terminé ses travaux, et de l'avoir fait en plus sur C8,
04:06 dans l'émission de Cyril Hanouna, en critiquant quelqu'un de la concurrence,
04:09 Yann Barthez, pour ne pas le nommer. Comment réagissez-vous ?
04:12 Plusieurs leaders de gauche demandent la démission de Quentin Bataillon, est-ce que vous en êtes ?
04:15 Il faut absolument qu'il démissionne, je pense que c'est un piège qui a été tendu,
04:19 et par Bolloré, et par Hanouna, et il est allé dans ce piège.
04:23 Est-ce qu'il l'a fait de manière consciente ou naïve, ça je ne sais pas.
04:26 Est-ce que c'est une question d'incompétence, ou une question au contraire,
04:29 de volonté de sa part de décrédibiliser cette commission d'enquête ?
04:33 Je pense que vraiment, en tous les cas, ça décrédibilise derrière le Parlement,
04:37 et ces commissions d'enquête qui sont quand même, je rappelle que tout membre de la commission d'enquête
04:41 qui vient, doit poser toutes les questions, et que toutes les personnes qui sont auditionnées
04:48 doivent jurer de dire toute la vérité, c'est une institution très importante de notre République,
04:53 ces commissions d'enquête, là il vient de la piétiner en faisant ça, et c'est absolument scandaleux.
04:58 Lui il est allé sur C8, est-ce que vous faites partie de ces hommes et femmes politiques
05:02 qui ne veulent plus aller sur les chaînes de Bolloré ?
05:04 Oui, dans toutes les chaînes, donc CNews, ou dans les émissions type TPMP,
05:09 qui ont eu des rappels à l'ordre de l'ArcCom, je pense que je n'ai pas, par ma présence,
05:16 à crédibiliser ou à légitimer ces émissions, et je pense que CNews est une officine
05:25 qui joue bien trop avec les fake news pour être considérée comme d'information.
05:31 Il ne faut pas qu'il y ait des médias pluralistes en France, qui aient différentes opinions,
05:35 ça vous gêne quand c'est par exemple le contrôle de l'amende ?
05:37 On a le droit d'avoir des opinions, on n'a pas le droit quand on se dit une chaîne d'information
05:40 de jouer avec les fake news en fait, et là on est dans un problème démocratique fondamental,
05:45 et les chaînes Bolloré posent une question démocratique fondamentale,
05:48 et on voit bien que nous sommes assez démunis en fait face à ce rouleau compresseur
05:52 d'une bataille culturelle de l'extrême droite qui est menée actuellement en France.
05:57 Aujourd'hui Mme Rousseau, à l'Assemblée Nationale, dont vous êtes députée,
06:00 - Je rappelle d'ailleurs qu'on a supprimé quand même la subvention aux services publics,
06:04 enfin la redevance aux services publics, et qu'à côté de ça on est en grande difficulté
06:10 pour limiter la montée en puissance de l'extrême droite.
06:14 - Remplacée par d'autres financements.
06:16 Aujourd'hui donc à l'Assemblée va être discuté votre niche parlementaire, celle des écologistes,
06:20 au premier rang de laquelle figure l'interdiction des PIFAS, on en parle à Télématin,
06:26 ce qu'on appelle les polluants éternels qu'on trouve notamment dans des ustensiles de cuisine,
06:31 dans des vêtements, dans des cosmétiques, de quoi on parle exactement ?
06:35 - C'est ce qu'on appelle le téflon, ou ce qu'on appelle les retardateurs de flammes,
06:38 en fait ce sont des produits chimiques qui polluent, et qui polluent de manière éternelle,
06:42 c'est-à-dire qu'à partir du moment où vous l'avez dans le corps,
06:44 ou à partir du moment où c'est dans l'environnement, ça ne s'enlève plus jamais.
06:48 - Donc il faut les interdire.
06:49 - Et donc il est très important de les interdire, c'est un scandale qui est du même ordre que la miande,
06:54 c'est Nicolas Thierry qui mène cette bataille depuis maintenant plus d'un an,
06:58 et en fait là aujourd'hui arrive dans l'hémicycle la possibilité d'interdire ces substances,
07:03 c'est très important que nous y arrivions.
07:05 - La majorité propose qu'on attende une législation européenne, ça serait trop tard pour vous ?
07:08 - La majorité propose toujours qu'on attende dès qu'il s'agit de contraindre un tout petit peu,
07:12 et d'aller vers des mesures qui protègent la santé des personnes,
07:15 vraiment moi je trouve que là il y a un enjeu de santé publique extrêmement important.
07:18 - Dans cette niche parlementaire vous défendez aussi la fin de l'article 49.3 tel qu'il existe aujourd'hui,
07:23 par quoi vous voulez le remplacer lorsqu'il y a des majorités relatives comme c'est le cas aujourd'hui dans l'hémicycle ?
07:28 - Alors c'est Jérémy Liordanoff qui tient ce texte,
07:31 et l'idée de supprimer le 49.3 c'est de remettre le Parlement comme cœur battant de notre démocratie,
07:37 et de faire en sorte, et je vous réponds, de remplacer ce 49.3 par l'obligation,
07:42 quand il y a un gouvernement qui est nommé, de passer par un vote de confiance du Parlement,
07:47 de sorte qu'il y ait une majorité très claire,
07:50 non mais de sorte que ce gouvernement soit obligé de trouver une majorité à l'intérieur de l'hémicycle,
07:56 et d'avoir un programme politique qui permette aux citoyens et citoyennes de savoir ce qui va être fait.
08:01 - Un contrat comme en Allemagne par exemple ?
08:02 - Comme en Allemagne, et ça fonctionne bien mieux qu'en France,
08:05 ce 49.3 c'est quand même un court circuit, c'est un joker qui est utilisé par le gouvernement pour contourner le Parlement,
08:11 c'est inadmissible, et c'est une violence en fait faite à la représentation du peuple qui est le Parlement aujourd'hui en France.
08:18 Merci Sandrine Rousseau, députée Europe Écologie-Les Verts.
08:20 C'est la suite de Télématins.

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