Superstition, préparations mentale et physique, pensées à gérer... Les secondes, minutes, heures et jours avant un défi sportif sont primordiaux et peuvent tout faire basculer... Aujourd'hui, la grimpeuse Oriane Bertone nous dévoile ses « instants d’avant ».
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00:00 L'objectif, en tout cas, final, c'est d'arriver devant la voie
00:03 et d'être convaincue qu'on va la faire, peu importe le niveau.
00:05 Ça coûte rien d'y croire.
00:06 Pour le jour J, en général, on commence assez tôt le matin.
00:11 Malheureusement, parce que je suis une grosse dormeuse.
00:13 Moi je dors entre 10 et 12 heures.
00:15 Donc je dors beaucoup !
00:17 Tu fais tes qualifs le matin, tu manges aux alentours de 13-14 heures.
00:20 Puis en fait, globalement, une journée de compétition, t'es quand même assez stressée.
00:23 Donc tout ce que tu fais, c'est aller à la compète, grimper, retour à la maison, manger.
00:28 Aller à la compète et vice-versa.
00:30 J'écoute beaucoup de musique.
00:32 Je suis assez sur un style early twenties.
00:34 En gros, dans les années 2000.
00:36 Britney Spears, Lady Gaga, tout ça, j'adore.
00:38 Quand on entre en ISO, si on sort une fois, on sort définitivement, on ne peut plus rentrer.
00:44 Donc on reste entre 2, 3, 4 heures en fonction du nombre de participants.
00:48 Ça peut être assez long.
00:50 On ne peut pas se parler, mais on entend ce qui se passe.
00:52 Mais le public, il est bruyant.
00:54 On est au courant quand quelqu'un fait un bloc, quand quelqu'un tombe,
00:57 quand quelqu'un fait la voie.
00:58 Et donc, il y a aussi ce stress de "OK, elle a sorti ce bloc, il faut que je le fasse,
01:04 sinon je suis out".
01:05 Quand tu arrives sous la voie ou devant le bloc, ou devant ton premier passage,
01:10 t'es concentrée, tu vas grimper.
01:11 Tu vas grimper, t'as déjà fait tout le travail mental avant, en isolement,
01:15 juste avant de mettre tes chaussons, en te préparant.
01:17 Et donc, non, on laisse le corps grimper à ce moment-là.
01:21 L'objectif, en tout cas, final, c'est d'arriver devant la voie
01:24 et d'être convaincue qu'on va la faire, peu importe le niveau.
01:26 Ça ne coûte rien d'y croire.
01:28 T'as tout à gagner.
01:29 J'ai une relation vraiment très platonique avec ma famille.
01:34 Je sens que j'en ai besoin.
01:34 Après, la compétition, c'est un autre monde.
01:36 C'est la cerise sur le gâteau et j'ai envie que ce soit un moment pour moi.
01:40 Parce que je fais beaucoup de choses.
01:43 Je fais tout pour moi, dans le sens où je m'entraîne pour moi,
01:45 je m'entraîne pour ma performance, parce que j'ai envie de le faire, finalement.
01:48 Et la compétition, c'est vraiment le moment où t'es juste en rembaite.
01:52 Tu fais juste ça, c'est tout.
01:54 Et donc, je n'ai aucun souvenir d'une seule compétition
01:56 où je suis sortie chercher un membre de ma famille.
01:59 C'est inimaginable parce que la compétition, pour moi, c'est pour moi.
02:03 Je ne sais pas, un gris-gris, mais au championnat du monde de Berne,
02:08 donc ça ne fait pas si longtemps que ça,
02:09 mais j'ai eu le temps de faire quelques compétitions après ça.
02:11 Mon coach m'a écrit sur un papier vraiment vrac, comme ça.
02:15 Il m'a écrit des choses qu'il me dit à l'entraînement,
02:17 du genre, pense à respirer, des rappels sur l'attitude que je dois avoir.
02:22 On a quand même ce rituel où il y a eu un moment
02:24 où j'avais du mal à me mettre en situation vraiment de guerre.
02:29 Et ça m'a quand même vraiment bien aidée.
02:30 Et sur toutes les compétitions que j'ai faites après,
02:33 j'ai ce petit mot dans la poche de mon sac et je l'ouvre juste avant de grimper.
02:36 Donc, je passe un peu pour une andouille avant
02:39 parce que j'ai un petit mot comme ça.
02:40 Les autres font comme ça, vénère.
02:41 Moi, j'ai un petit mot blanc.
02:43 Bon, mais ça ne change pas que c'est quelque chose qui me met en tout cas dans la zone.
02:48 - C'est un parchemin, quoi.
02:49 - En gros, c'est ça.
02:51 Et en plus, il y a un vrac dans mon sac, je ne sais pas, peint de poussière.
02:53 Je ne sais pas, bon, il va me réécrire, je lui dirai de me réécrire.
02:56 ♪ ♪ ♪