• il y a 6 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans Soir Info Week-end.
00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit.
00:06 Nous allons décrypter toute l'actualité du jour à partir de ce que vous avez pu voir
00:10 aujourd'hui tout au long de la journée sur notre antenne et pour vous accompagner pendant
00:15 une heure autour de ce plateau.
00:16 Rachel Flor-Pardo, bonsoir, avocate.
00:20 Georges Fenech, nous accompagne.
00:22 Bonsoir.
00:23 Georges, ancien magistrat et auteur du livre "L'Ensauvagement de la France" aux éditions
00:29 du Rocher, "La responsabilité des juges et des politiques".
00:31 On va en parler justement longuement ce soir avec vous.
00:34 Mais avant de vous entendre, Maureen Vidal est également avec nous pour le Flash Info,
00:39 les toutes dernières informations.
00:41 C'est avec vous.
00:42 Bonsoir, ma chère Maureen.
00:43 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:50 Ce drame rue de Charonne dans le 11e arrondissement de Paris.
00:53 Trois personnes sont décédées ce soir dans l'incendie d'un immeuble de huit étages.
00:57 La BSPP est sur place.
00:59 17 engins ont été déployés depuis.
01:01 Le feu a été maîtrisé.
01:03 Aucun risque de propagation.
01:05 Les raisons de cet incendie sont encore inconnues.
01:07 Il y a 80 ans, la France était libérée à l'occasion de ces célébrations.
01:13 Emmanuel Macron s'est rendu aux Glières dans les Alpes et dans l'Ain à la maison
01:17 d'Izieux.
01:18 Le chef de l'État a rendu hommage aux résistants tombés en 1944 puis aux 44 enfants raflés
01:23 le 6 avril 1944 et déportés sur ordre de Klaus Barbie.
01:27 Enfin viré d'un bar-restaurant, il revient et fonce sur la terrasse avec sa voiture.
01:34 Ça s'est passé ce vendredi à Eitel dans le Morbihan.
01:37 Bilan, 11 blessés légers, jugés agressifs par le gérant de l'établissement.
01:42 L'homme avait été sommé de quitter les lieux.
01:44 Il a été placé en garde à vue.
01:46 - Effectivement, des images très impressionnantes.
01:50 Merci, ma chère Maureen.
01:51 Prochain point sur l'actualité à 23h30.
01:53 Nous allons donc revenir sur toute l'actualité de la journée avec des séquences que vous
01:58 avez pu vivre, je vous le disais, en direct sur notre antenne.
02:01 Et pour démarrer, après l'enchaînement d'agressions et d'actes ultra-violents aux
02:06 alentours de l'école tout au long de la semaine, avec pour conséquence, vous le savez, la
02:09 mort d'un élève de 15 ans à Viry-Châtillon, c'est l'hôpital cette fois qui est le théâtre
02:14 de l'ultra-violence.
02:15 Un grand cardiaque a été grièvement blessé hier après avoir été passé à tabac au
02:20 service des urgences de l'hôpital de Chaland en Vendée.
02:23 Il a subi de graves lésions, il était encore en soins intensifs ce matin.
02:27 Et dans l'émission Punchline, cette après-midi, Célia Barotte du service Police Justice nous
02:31 a donné les détails de cette affaire.
02:33 Et Pierre-Marie Tardieu, chef du pôle des urgences CHU Nice, a également réagi.
02:38 Il est revenu plus généralement sur les violences à l'hôpital aujourd'hui.
02:42 Regardez.
02:43 - Deux personnes admises aux urgences pour un choc électrique.
02:47 Il s'agit de personnes issues de la communauté des gens du voyage.
02:51 Elles étaient accompagnées par d'autres personnes et elles ont été prises en charge
02:54 par les soignants immédiatement.
02:56 Il n'y a pas eu d'attente prolongée, comme on a pu le voir chez certains de nos concrères.
03:01 Sur le parking des urgences, elles ont donc été prises en charge, leurs accompagnateurs
03:05 ont attendu.
03:06 Et l'une de ces personnes qui a accompagné ce duo a porté un coup violent au brancardier
03:13 dehors lorsqu'il rejoignait un autre service.
03:16 Et selon les témoignages, on parle d'un unique coup.
03:19 Un coup qui a été très violent et apparemment avec une batte de baseball, donc un coup armé.
03:24 Le personnel soignant évoque un acte gratuit, sans motivation réelle, toujours en soins
03:30 intensifs.
03:31 Le brancardier a également quand même été entendu par les services de gendarmerie.
03:36 Donc son état s'améliore, mais il est toujours hospitalisé.
03:39 La procureure de la République des Sables d'Olonne a fait savoir que l'agresseur a
03:43 pris la fuite.
03:44 Tout est mis en œuvre pour l'interpeller.
03:46 Une enquête pour violence contre le personnel médical a été ouverte.
03:49 Le motif de cette agression, je vous le disais, n'a pas encore été précisément déterminé.
03:54 Les investigations doivent permettre d'éclaircir les circonstances et le dérouler des faits.
03:58 Le service des urgences, quant à lui, n'a pas été impacté.
04:01 Il est resté ouvert et a continué son activité.
04:04 C'est inacceptable et cela fait des années que vous savez, en tant que soignant, on se
04:09 fait insulter par les patients assez fréquemment quand le soin ne convient pas ou que le temps
04:14 a été trop long.
04:15 Mais ça devient inadmissible et c'est les agressions physiques maintenant fréquentes
04:20 dans nos hôpitaux qui nous obligent à tous, désormais, porter plainte, que ce soit pour
04:26 une insulte ou que ce soit pour une agression physique.
04:29 Et souvent, quand on revient travailler sur son lieu de travail, on s'est fait agresser,
04:34 on ne travaille pas de la même façon.
04:36 Donc ça, si vous voulez, ça délite peu à peu une équipe quelquefois, donc ces agressions
04:42 systématiques et c'est inacceptable.
04:44 Rachel Fleur, tout au long de la semaine, nous avons parlé de cette ultra-violence
04:49 juvénile aux abords des écoles.
04:51 Cette fois, je le disais, c'est donc l'hôpital qui est touché.
04:54 Dans les deux cas d'ailleurs, le gouvernement s'est exprimé et il dit qu'il faut que l'école,
04:58 il faut que l'hôpital reste un sanctuaire.
05:00 Est-ce que, selon vous, les causes de cette agression à l'hôpital sont les mêmes que
05:05 les causes des agressions que nous avons pu voir ces derniers jours autour des écoles ?
05:09 Est-ce que vous faites le lien ?
05:10 Non, je ne crois pas qu'il faille faire le lien aussi rapidement.
05:14 Je ne pense pas qu'il faille forcément qu'il y ait des raccourcis dans ces affaires.
05:17 Par contre, en effet, ce que je constate, c'est que l'hôpital, c'est le lieu du soin.
05:21 C'est un lieu qui doit en effet, comme d'autres l'ont dit, être un sanctuaire, comme l'école
05:26 doit être le sanctuaire de l'apprentissage.
05:28 Et en effet, ce qu'on peut attendre, c'est une certaine fermeté, en tout cas une réactivité
05:32 de la justice dans ces quatre figures-là, afin notamment de rassurer, en l'occurrence,
05:36 la communauté hospitalière qui a exprimé une très forte émotion aujourd'hui qu'on
05:39 ne peut que comprendre.
05:40 Alors effectivement, la réaction de la justice, on y reviendra.
05:44 Mais Georges Fenech, est-ce que là, vous parleriez d'un fait tragique, isolé au fond,
05:48 sans faire de raccourci, comme nous le disait Rachel Flor-Pardot, ou au contraire, vous
05:53 faites un lien et vous dites, voilà, c'est finalement l'ensauvagement de la société.
05:59 Encore un fait qui nous le rappelle, pour reprendre le titre de votre livre.
06:04 Mais c'est sous nos yeux.
06:06 Nous le voyons tous les jours.
06:08 C'est ça, le lien en réalité qu'on peut faire, c'est-à-dire que nous sommes une
06:11 société de plus en plus violente, partout.
06:15 Et ce n'est pas un fait isolé, puisque si vous référez à l'Observatoire national
06:20 des violences dans la santé, qui recense toutes ces atteintes, c'est bonhomme à l'an, à
06:27 peu près 20 000 agressions par an dans les hôpitaux.
06:31 Je dis bien 20 000, qui sont des agressions physiques, des agressions contre les biens,
06:36 violences verbales, violences physiques, de plus en plus de violences physiques, comme
06:40 on le voit dans cette affaire, et surtout dans les milieux psychiatriques, où il y
06:44 a évidemment plus de troubles, des personnels soignants qui sont déjà exsangues, qui ont
06:51 vraiment, notamment dans certains services comme les urgences, qui font ce qu'ils peuvent
06:56 avec les moyens qui sont les leurs, et ils sont largement insuffisants, ce qui crée
07:00 évidemment des tensions dans ces services, et vous avez des gens qui n'ont pas la patience
07:06 ou l'intelligence de comprendre, apparemment c'est ce qui est le cas ici, et qui vont s'en
07:11 prendre aux médecins en les rendant responsables des attentes trop longues, ou le fait de refuser
07:15 tel ou tel soin, etc.
07:17 Donc on est là maintenant, dans tout ce qui représente l'institution, qu'elle soit
07:21 hospitalière, scolaire, policière, judiciaire, il y a un phénomène de refus d'autorité,
07:28 on ne respecte plus l'autorité, et on a un phénomène de violence.
07:32 Le lien, il est fait, il est sous nos yeux.
07:34 Alors justement, en mai 2023, l'ordre national des infirmiers avait présenté au pouvoir
07:39 public les résultats d'une consultation inédite, plus de 31 000 infirmiers avaient
07:43 répondu, c'était dans le sillage d'essai tragique de Karen Mezino, c'était une infirmière
07:48 au CHU de Reims, et les résultats sont assez effarants.
07:52 Deux tiers des infirmiers avaient affirmé avoir été victimes de violences, 66% vous
07:57 le voyez à l'antenne.
07:58 Ce phénomène, Rachel Florpardot, n'est donc pas nouveau.
08:01 Ces violences, elles sont de nature très différente, verbales, physiques, mais aussi
08:06 sexuelles.
08:07 Le sujet a-t-il été suffisamment pris au sérieux ? C'était François Braune à l'époque,
08:12 le ministre de la Santé, qui effectivement avait réagi, et il avait dit "une fois de
08:15 plus, plus jamais".
08:16 Mais malheureusement, on le voit que ce n'est pas le cas.
08:18 En tout cas, ce qu'il faut rappeler, c'est en effet, vous le rappeliez à l'instant,
08:21 c'est les conditions difficiles dans lesquelles s'exercent toutes ces professions en milieu
08:25 hospitalier, que ce soit pour les médecins, pour les infirmiers, et évidemment tous ceux
08:29 qui y travaillent.
08:30 Et je crois que ce qui est important ici, c'est en effet de montrer qu'en fait, la société
08:34 sera au rendez-vous, c'est-à-dire montrer qu'on sera ferme pour dire qu'on ne tolère
08:38 pas qu'il y ait des violences dans ces lieux-là, qu'on veut leur permettre de travailler le
08:41 plus sereinement possible.
08:43 Évidemment, pour qu'ils travaillent sereinement dans les hôpitaux, il faut toujours plus
08:46 de moyens, il y a différents plans qui ont été mis en œuvre ces dernières années,
08:50 depuis notamment la pandémie du coronavirus, pour aider l'hôpital.
08:54 Et je crois qu'évidemment, il faut aller encore plus loin.
08:56 On l'a vu avec différentes actualités ces derniers mois, des cas très difficiles qui
09:01 avaient lieu, notamment aux urgences, avec des décès dans le cadre d'attentes trop
09:04 longues.
09:05 Eh bien évidemment, je pense qu'il est déterminant de continuer à permettre aux médecins de
09:10 travailler, aux infirmiers, aux infirmières, à tous ceux qui travaillent dans les milieux
09:13 hospitaliers de travailler dans les meilleures conditions possibles.
09:15 La réponse de la société à ces agressions, nous allons y revenir justement tout de suite.
09:20 J'oubliais...
09:21 Allez-y Georges, on ira à Viri-Châtillon ensuite.
09:23 J'oubliais les violences contre les élus aussi, qu'on ne voyait pas.
09:26 Bien sûr.
09:27 Il y a quelques années, regardez, ça a même occupé le Congrès des maires.
09:30 Ça devient un sujet très préoccupant.
09:33 Il y avait beaucoup de maires qui soit démissionnent aussi, comme il y a des enseignants qui démissionnent,
09:38 soit qui ne se représentent pas.
09:39 Vous voyez bien que ce lien...
09:41 Le fait c'est que la société est devenue plus violente qu'autrefois et qu'il y a sans
09:47 aucun doute une lecture de tout cela et évidemment des responsabilités quelque part.
09:54 Donc finalement Georges Fedec, on voyait la une du JDD ce matin, c'était peur sur l'école,
09:58 mais on pourrait dire peur sur l'hôpital, peur sur les mairies.
10:01 Finalement, c'est peur sur la France ou pas ?
10:02 Oui.
10:03 Puis rappelons les émeutes de juin-juillet où on a saccagé des écoles, des commissariats,
10:08 des mairies, des établissements.
10:10 Donc c'est peur, peur partout.
10:13 Il ne faut pas non plus tomber évidemment dans un climat trop anxiogène, mais on est
10:19 obligé d'en prendre compte et les responsables doivent tout mettre en œuvre pour protéger
10:24 ces professions, les enseignants.
10:26 À l'hôpital, il y a des mesures qui sont prises.
10:28 Il y a des mesures préventives, surveillance technique, des agents de sécurité, des formations,
10:33 comment réagir, des liens directs avec la police.
10:36 Tout ça est mis en place.
10:37 C'est malheureusement une société qui nous y contraint aujourd'hui.
10:39 Et la question de l'éducation, on va y revenir.
10:42 Puisque le procureur de la République d'Evry a annoncé avoir requis le placement en détention
10:47 provisoire de 4 des 5 personnes déférées aujourd'hui au tribunal après la mort de
10:52 Shams Eddin.
10:53 Vous savez ce jeune élève de 15 ans passé à Tabas jeudi à Vierich-à-Tillon.
10:57 Alors je vous le rappelle, un majeur de 20 ans, 3 mineurs de 17 ans, une mineure de 15
11:02 ans avaient été placés en garde à vue vendredi en fin d'après-midi.
11:06 Nous en avons largement parlé tout le week-end.
11:08 Des suspects sont issus de la même fratrie.
11:11 Le majeur de 20 ans, un des mineurs de 17 ans et la mineure de 15 ans.
11:15 Il paraît être beaucoup d'informations, on va y revenir en détail.
11:18 Alors à l'origine de la mort de Shams Eddin, un différent lié à la soeur mineure sur
11:22 des sujets relatifs à la sexualité.
11:24 Je reprends là les mots du procureur.
11:26 Les précisions de Tancrede Guillotel et nous en parlons ensuite.
11:29 Trois jours après le décès du jeune Shams Eddin à proximité de son collège à Vierich-à-Tillon,
11:35 les circonstances du drame se précisent.
11:37 Selon les premiers éléments de l'enquête, une discussion entre la victime et une mineure
11:42 de 15 ans sur des sujets relatifs à la sexualité est à l'origine de l'agression.
11:46 Ce jeudi, les deux frères de l'adolescente, âgés de 17 et 20 ans, ayant eu vent de cette
11:52 discussion, se sont rendus au collège de la victime en fin d'après-midi.
11:56 Accompagnés de deux autres mineurs de 17 ans, ils ont alors entraîné la victime dans
12:00 un hall d'immeuble à proximité.
12:02 Plusieurs coups ont été portés, provoquant le traumatisme crânien fatal au jeune Shams
12:07 Eddin.
12:08 L'individu majeur a contacté les services de secours, mais selon le procureur de la
12:12 République, il a également donné de fausses indications aux services de police pour assurer
12:16 leur fuite.
12:17 Ces quatre individus, ainsi que la mineure de 15 ans, ont été placés en garde à vue.
12:21 Trois d'entre eux ont des antécédents judiciaires.
12:24 Le majeur de 20 ans a été condamné en 2023 pour des faits de détention de stupéfiants.
12:29 Son frère, âgé de 17 ans, a été condamné en 2023 pour des faits de violence commise
12:34 en réunion.
12:35 Un des autres mineurs de 17 ans a été reconnu coupable en 2023 de faits de tentative d'extension.
12:41 Le placement en détention des quatre jeunes hommes a été requis.
12:44 Une information judiciaire des chefs d'assassinat a été ouverte à leur rencontre.
12:48 Une information judiciaire d'abstention volontaire d'empêcher un crime a également été ouverte
12:54 à l'encontre de la mineure.
12:55 Avant de revenir sur les causes de l'agression, ce qui est intéressant de souligner, Georges
13:01 Félix, ce sont les antécédents judiciaires.
13:03 Le frère âgé de 20 ans, condamné en février 2023 à six mois de prison avec sursis pour
13:08 stupéfiants.
13:09 Son frère, 17 ans, condamné en février 2023 à une sanction d'avertissement judiciaire
13:15 pour des faits de violence.
13:16 Donc il était connu pour des faits de violence.
13:18 Et puis un autre mineur, en novembre 2023, reconnu coupable de tentative d'extorsion
13:24 et il fait l'objet d'une mesure indicative et il attend toujours son jugement.
13:28 Il y a le délai de l'attente de son jugement qui interroge et on le voit donc trois individus
13:35 déjà connus pour des antécédents judiciaires.
13:37 Donc la réponse n'a pas été immédiate, en tout cas après leur premier délit.
13:40 Est-ce que c'est peut-être ça ce qu'il faut souligner ?
13:42 Mais c'est encore une fois le constat que nous déplorons.
13:47 Au fond, les condamnations précédentes ne sont pas traduites par des sanctions suffisamment
13:54 dissuasives.
13:55 Qu'est-ce qu'un avertissement pour un jeune qui déjà montre sa dangerosité quelque
14:03 part ?
14:04 Qu'est-ce qu'une mesure indicative en attendant le jugement et une éventuelle sanction en
14:08 termes de dissuasion ?
14:09 Je suis convaincu que si nous avions des juges qui n'avaient pas la main qui tremble
14:15 dès le premier acte avec des sanctions qui est une compréhension, une visibilité, une
14:22 lisibilité pour le mineur surtout.
14:23 Je ne dis pas forcément une incarcération immédiate, mais certaines le méritent.
14:28 Mais un éloignement, un placement dans un centre éducatif fermé pour faire prendre
14:36 conscience de la gravité, là ce sont des jeunes qui s'en sortent avec du sourcil,
14:41 ils rentrent chez eux.
14:42 Une mesure éducative, c'est-à-dire qu'un éducateur va aller le voir une fois par semaine,
14:45 ça n'a pas d'effet dissuasif.
14:47 Et c'est toute la question qui est à chaque fois posée, c'est que les juges ont la
14:53 main qui tremble et les lois qu'ils appliquent ne vont pas dans le bon sens puisque, je
15:00 suis obligé de me répéter à nouveau, on a supprimé les courtes peines d'emprisonnement.
15:04 Et donc les courtes peines d'emprisonnement ont cette, finalement, comment dirais-je,
15:11 cette vertu de faire prendre conscience avant de passer à un grade supérieur.
15:19 Parce que là maintenant, ils sont mis en cause dans une affaire criminelle et c'est
15:24 regrettable.
15:25 C'est un désastre pour tout le monde, c'est un désastre évidemment pour ce jeune qui
15:30 a été laissé pour mort et qui est mort, pour sa famille qui ne s'en remettra jamais,
15:35 mais pour eux-mêmes qui vont passer sans doute des années en prison et pour toute
15:39 leur famille.
15:40 Et tout cela, moi encore une fois, il ne s'agit pas d'accuser, encore que, on doit pointer
15:47 les responsabilités.
15:48 Il y a une responsabilité collective de la classe politique qui a réformé, je dirais
15:53 à contresens historique, l'ordonnance de 45 et puis il y a des juges qui ont toujours
15:57 la main qui tremble.
15:58 Est-ce que, Maître, vous pointez du doigt, comme Georges Fenech, c'est juges qui ont
16:02 la main qui tremble avec, pour conséquence, des drames comme nous le vivons en ce moment ?
16:07 Écoutez, sur les antécédents judiciaires, je trouve qu'on a que peu d'informations
16:12 encore à ce stade.
16:13 Mais néanmoins, moi, ce que je veux dire, et vous le disiez à l'instant, l'emprisonnement
16:16 ce n'est pas nécessairement la solution.
16:18 Je ne pense pas que ce soit quelque chose qui, forcément, empêche qu'il y ait de
16:22 la récidive une fois la sortie de prison.
16:25 Non, moi, ce qui m'interroge, c'est aussi comment est-ce qu'on permet à des jeunes
16:28 qui sont en effet tombés dans la délinquance, comment on leur permet d'en sortir ? Comment
16:31 on les accompagne vers la sortie de la délinquance ? Pour, en effet, éviter la récidive, pour
16:36 en effet que demain, ils ne commettent pas d'infraction.
16:38 Et j'aimerais quand même dire un mot, parce que c'est quand même une affaire qui est
16:41 un drame absolu.
16:42 On a un jeune homme de 15 ans, Shem Sedin, qui est décédé.
16:47 J'aimerais penser, j'ai une pensée évidemment pour sa famille.
16:50 Et je crois que c'est aussi un drame tel qu'en fait, il faut se garder d'en tirer trop de
16:55 conclusions hâtives.
16:56 Je crois qu'en effet, il y a une information judiciaire qui est ouverte.
16:59 C'est une information judiciaire criminelle.
17:01 Vous êtes avocate.
17:03 Vous savez, peut-être pas votre opinion, mais la justice des mineurs, c'est une faillite
17:08 totale.
17:09 Vous le savez très bien.
17:10 Vous le savez très bien.
17:11 Écoutez, moi, je crois...
17:12 Le taux de récidive, le taux de récidive, le manque de moyens.
17:17 Vous savez qu'il y a un centre éducatif fermé, il y en a 53, il n'y en a même pas un par
17:21 département.
17:22 Moi, je crois, là où je partage votre avis, c'est qu'en effet, dans les mesures, dans
17:26 les moyens qu'on investit pour accompagner, sortir de la délinquance les mineurs notamment,
17:31 on n'a pas suffisamment de moyens.
17:32 Et je crois qu'en effet, il faut évidemment accentuer cela.
17:35 Et d'ailleurs, on parle des mineurs, mais ça va aussi pour les majeurs également,
17:39 parce qu'en réalité, les taux de récidive sont encore beaucoup trop élevés.
17:41 Et donc, je crois qu'en effet, un des enjeux majeurs, c'est d'accompagner notamment après
17:45 la sanction.
17:46 Parce que vous parliez de la sanction.
17:47 Y a-t-il suffisamment de sanctions ? Mais en réalité, la solution, elle ne réside
17:50 pas uniquement dans la sanction, elle réside aussi dans une fois que la sanction a été,
17:54 la peine a été purgée, comment ensuite on accompagne ?
17:57 Alors, très concrètement, comme nous savons que les causes, en tout cas, cela commence
18:00 à se dessiner, ce serait une histoire de filles.
18:02 C'est les raisons pour lesquelles ce jeune élève de 15 ans aurait été passé à tabac.
18:07 Est-ce qu'un adulte de 20 ans, est-ce qu'un mineur de 17 ans, vous pouvez encore aujourd'hui
18:15 en France lui expliquer que non, on ne tue pas quelqu'un parce que sa soeur, la petite
18:21 soeur a parlé de sexualité avec un autre camarade de classe ?
18:24 Est-ce qu'on peut encore faire quelque chose face à de tels individus selon vous, Maître ?
18:30 Je crois évidemment qu'on peut faire quelque chose.
18:32 Je crois même qu'on est en train de faire des choses pour essayer justement de venir
18:36 faire davantage de pédagogie sur toutes ces questions-là parce qu'en effet, je crois
18:39 que notamment les questions d'éducation à la sexualité, d'apprendre à parler de ces
18:43 sujets-là, de lever ces tabous qui subsistent dans de très nombreuses familles et qui subsistent
18:47 encore à l'école, eh bien, c'est en train d'être fait et je crois qu'il y a bientôt
18:50 des cours d'éducation à la sexualité qui vont être mis en place.
18:52 Je ne dis pas, voilà, vous me dites que c'est ce qui est central dans cette affaire-là,
18:56 maintenant je crois encore, et je le répète, qu'une information judiciaire est en cours
19:00 et qu'elle devra faire toute la lumière sur cette affaire.
19:02 Mais sur ce qui est des thématiques de sexualité, je crois qu'en effet qu'il faut venir
19:06 éduquer chacun au respect évidemment du consentement et au respect aussi de la liberté
19:09 de chacun de vivre sa vie sexuelle comme il ou elle l'entend.
19:12 Parce qu'on imagine aussi une certaine pression sociale, on le sait très bien, dans certaines
19:17 zones de France, dans certains quartiers.
19:19 Et est-ce que l'école a finalement, Georges Fenech, encore suffisamment de poids sur ces
19:26 sujets comme ça ? Ce n'est pas sûr.
19:28 Non mais ce sont les enseignants qui ont peur aujourd'hui.
19:32 Après l'affaire tragique de Samuel Paty, Dominique Bernard, les menaces, etc.
19:38 Aujourd'hui ce sont les enseignants qui ont peur.
19:40 Est-ce que vous n'êtes pas troublée par le fait qu'aujourd'hui vous avez des mineurs
19:47 de plus en plus jeunes, 13, 14, 15 ans, qui s'entretuent, oui pour un nom, à coup de
19:53 couteau, ou qui règlent des comptes à la Kalachnikov, à 14, 15 ans moi je veux dire.
19:57 Évidemment, je suis absolument troublée.
19:58 Il y a une vingtaine d'années je ne les voyais pas.
20:00 Évidemment, je suis absolument troublée par cela.
20:02 Vous voyez des lacances, mais pas de cette barbarie, de cet ensauvagement, ça ne vous
20:05 trouble pas ? Bien sûr que je suis troublée.
20:07 Je vous parlais d'accompagnement, d'accompagnement, mais quand on en arrive à ce stade-là d'une
20:12 criminalité de grand mandatisme, des règlements de comptes à la Kalachnikov, là vous allez
20:17 voir que dans cette affaire, et c'est normal, la défense va certainement avancer le fait
20:22 qu'il ne voulait pas le tuer, qu'il voulait simplement lui donner une leçon et que malheureusement
20:27 il est mort des coups.
20:28 Tout cela va, vous voyez, petit à petit, on va…
20:30 Écoutez, on va peut-être laisser la défense et l'information judiciaire nous dire ce
20:35 qu'il y a, mais ce que je dis, c'est qu'en effet cette affaire est un drame absolu,
20:39 qu'on est dans un cas de figure où en fait ce jeune homme a été tué à main nue et
20:44 laissé entre la vie et la mort.
20:46 C'est un drame absolument terrible, qui je crois est très choquant, en tout cas qui
20:51 m'a beaucoup choqué, qui a choqué j'ai l'impression une grande partie de la société
20:55 française.
20:56 Et c'est pour ça que je crois qu'il revient à l'information judiciaire de faire toute
20:58 la lumière sur cette affaire.
20:59 C'est un garçon vraiment formidable, il devait devenir avocat, il voulait devenir
21:03 avocat, il faisait l'unanimité, c'était un jeune qui n'avait aucun problème.
21:09 Absolument, et c'est terrible, c'est un drame terrible, mais on est tout à fait d'accord.
21:13 Et c'est effectivement toute la communauté éducative, toute la population de Viry-Châtillon
21:18 et bien au-delà, puisqu'on vous entend ce soir qui reste sous le choc.
21:22 Conséquence, une cellule d'écoute a été mise en place à Viry-Châtillon depuis hier.
21:28 Solène Boulan était sur place pour 180 minutes Info cet après-midi.
21:32 Regardez.
21:33 On est toujours au recueillement ici à Viry-Châtillon.
21:36 L'émotion est évidemment encore présente chez les habitants, choqués par la mort du
21:41 jeune Shem Seddin, vous le disiez, à la Maison des Jeunes et de la Culture, où on se trouve
21:46 actuellement une cellule d'aide médico-psychologique est mise en place pour accueillir les familles
21:51 et les jeunes qui en ressentent évidemment le besoin, à l'image d'Aminata, cette maman
21:55 que nous avons croisée tout à l'heure et que je vous propose d'écouter tout de suite.
21:59 Moi, mes enfants, ils ont traumatisé parce que ma fille est dans le même collège que
22:04 le petit qui est décédé.
22:05 Donc, on est venu pour parler un peu.
22:09 Les enfants sont traumatisés comme les autres enfants aussi.
22:12 En tant que famille, tu prends ta place aussi.
22:14 C'était moi.
22:15 Donc, j'ai reçu le même douleur que la famille.
22:18 Là, ça m'a soulagée parce que là, j'avais une boule au cœur.
22:20 Mais là, franchement, ça m'a soulagée.
22:22 Une cagnotte en ligne a été mise en place par la famille du jeune Shem Seddin.
22:26 Une marche blanche devrait être organisée prochainement, probablement après les obsèques
22:31 du jeune garçon.
22:32 Nous avons vu beaucoup d'émotions, beaucoup de larmes, cette cellule psychologique, une
22:38 marche blanche d'ailleurs est prévue également pour ce jeune garçon, des bougies.
22:43 Mais finalement, cela commence à faire beaucoup.
22:45 Nous avons le sentiment que nous savons très bien réagir en France.
22:49 Une fois que le mal est fait, mise en place de cellules psychologiques, marche blanche.
22:53 Néanmoins, nous avons beaucoup de difficultés, même si nous avons vu Georges Fedek, le gouvernement,
22:58 effectivement, faire des annonces, notamment concernant l'éducation nationale.
23:01 Mais nous avons le sentiment aujourd'hui que nous sommes dépassés.
23:04 Le gouvernement, mais pas seulement toute la société, est face à cette ultra-violence.
23:08 Oui, mais il ne faut pas non plus baisser les bras.
23:12 Il ne faut pas se dire que ce n'est pas récupérable.
23:16 Nous sommes tous concernés parce que là, ce sont des mineurs.
23:21 Ce sont les adultes qui sont responsables des mineurs.
23:25 Ce sont les parents qui sont responsables de leurs enfants.
23:28 Ce sont les juges qui sont responsables de leurs décisions qu'ils prennent à l'égard
23:32 de ces mineurs qui sont dans la délinquance.
23:35 Alors, vous dites on est dépassé, Olivier.
23:38 Aujourd'hui, on a le sentiment effectivement que notre société est en train de basculer,
23:44 basculer dans cette sauvagerie, dans cette délinquance d'une gravité,
23:50 d'une criminalité que je ne connaissais pas il y a quelques années quand j'étais en fonction.
23:55 Et si on ne fait pas le bon diagnostic, si on continue à allumer des contrefeux
24:03 ou expliquer que c'est l'oisiveté qui a conduit les émeutiers à saccager, etc.
24:09 - La référence au propos d'Emmanuel Macron, c'est l'ennui.
24:12 - Oui, moi, j'ai été très choqué par cela.
24:14 Ce n'est pas la raison de l'oisiveté, évidemment.
24:16 Ce n'est pas l'explication.
24:18 L'explication, c'est la perte totale de l'autorité dans ce pays
24:23 et le fait qu'on ne respecte plus aucune autorité et même on agresse cette autorité.
24:29 Voyez-vous, ça aussi, c'est un phénomène nouveau de notre société.
24:33 La police, aujourd'hui, c'est une bande rivale.
24:35 Ça n'est plus le représentant d'un loi.
24:37 Voyez-vous, les enseignants, ils doivent subir également.
24:41 Ils s'autocensurent pour ne pas aborder certains thèmes tellement ils ont la crainte aujourd'hui.
24:47 Voyez-vous, et ce que je dis là, on peut le développer dans tous les secteurs.
24:51 Donc, qu'est-ce qu'il faut faire ?
24:53 C'est la responsabilité de nos dirigeants de vraiment changer de braquet
24:59 et de faire en sorte que la loi s'applique avec la rigueur nécessaire.
25:03 – Rachel Flore-Pardot, effectivement, vous le constatez, ce glissement,
25:08 vous l'avez constaté vous aussi ces dernières années,
25:11 ce glissement qui nous amène aujourd'hui à ce type de situation
25:15 avec comme point principal le non-respect de l'autorité aujourd'hui.
25:19 – En tout cas, moi, j'ai été très marquée par l'émotion
25:23 qu'on voyait à l'instant dans votre documentaire,
25:24 mais je l'ai vu aussi dans d'autres reportages de différents médias,
25:27 l'émotion qui est exprimée à Viré-Châtillon,
25:30 où j'ai vu notamment des camarades de classe de Chem Cédine
25:33 qui disent qu'ils ont peur, qu'ils ont peur que ça leur arrive à leur tour.
25:36 Et je crois que c'est très important qu'on puisse les rassurer,
25:38 je crois qu'on puisse accueillir leur parole,
25:40 et c'est le sens en effet de cette cellule d'écoute psychologique
25:44 dont vous parliez à l'instant, mais je crois qu'il faut aussi s'adresser à eux
25:48 en se disant comment on va faire pour assurer votre sécurité,
25:51 pour aussi garantir que ça ne vous arrivera pas.
25:54 Et moi je suis très marquée,
25:56 vous parliez des violences à l'encontre de figures d'autorité,
25:59 moi ce que je vois, je travaille beaucoup sur le numérique,
26:02 sur les violences en ligne, et je vois notamment en effet
26:05 parfois une forme de haine qui s'exprime de façon peut-être
26:09 la plus désinhibée sur ces outils-là, et qui vise beaucoup,
26:12 beaucoup les élus, les personnalités politiques qui s'expriment,
26:16 et qui en réalité est un danger pour notre démocratie
26:18 qui nécessite d'avoir de vraies réponses.
26:20 Mais encore une fois, vous le disiez à l'instant,
26:22 il ne faut pas être défaitiste face à ces violences-là,
26:25 il ne faut pas se dire qu'on ne va pas arriver à y apporter une réponse,
26:27 ça ne mène nulle part.
26:28 Au contraire, je crois qu'on commence en tâtonnant
26:30 à trouver des solutions, notamment pour répondre aux violences numériques.
26:33 Autre exemple peut-être pour clore ce dossier
26:37 sur cette ultra-violence juvénile,
26:40 cette affaire que nous avons traitée ce dimanche
26:42 tout au long de la journée sur notre antenne,
26:44 qui relance le débat, et vous l'avez évoqué,
26:46 de la question de l'impact des peines sur les mineurs.
26:50 Puisque souvenez-vous de cette affaire,
26:52 c'était il y a deux ans, très violente agression à Cannes,
26:54 d'Angèle Haouin, retraitée, âgée de 89 ans, en pleine rue.
26:59 Elle avait été violemment frappée au visage,
27:01 nous revoyons ces images, par un adolescent de 14 ans,
27:04 pendant que deux autres du même âge lui avaient volé son sac à main,
27:07 tout en filmant et diffusant la scène sur les réseaux sociaux.
27:09 Alors les auteurs des faits avaient été retrouvés, jugés et punis.
27:14 Oui, mais voilà autre exemple,
27:15 l'un d'eux a été interpellé une nouvelle fois par la police.
27:18 C'est ce qu'a relaté le maire de Cannes, David Lysnard,
27:21 une actualité longuement traitée dans Midi News.
27:24 Aujourd'hui, regardez.
27:26 Cette violence juvénile n'est plus à mettre dans les rubriques des faits divers,
27:30 mais elle est bien un phénomène de société.
27:32 Et c'est la raison pour laquelle nous avons travaillé ensemble
27:35 et avec le docteur Maurice Berger aussi, qui est spécialisé,
27:38 qui travaille dans les centres et fermés,
27:41 une proposition de loi qui permettrait de ramener ces jeunes à la République.
27:45 Parce que ces jeunes, ils répondent d'abord à la loi de leur communauté
27:49 et à la loi de leur clan.
27:50 Il faut les ramener vers la loi de la République.
27:53 C'est terrible ce que dit cette députée LR.
27:56 En gros, cette violence juvénile est un phénomène de société.
28:00 Triste constat et impuissance de l'État.
28:02 C'est un phénomène de société, effectivement,
28:04 parce qu'aujourd'hui, on a affaire à une délinquance des mineurs
28:06 de plus en plus jeunes et de plus en plus violents,
28:10 qui n'ont même plus conscience qu'ils peuvent jusqu'à tuer.
28:14 Le docteur Maurice Berger, qui a été cité,
28:16 me racontait une anecdote d'un jeune qui avait 13 ans
28:19 qui avait tué un camarade.
28:21 Il pose la question, il dit "Est-ce que tu te rends compte
28:23 de la peine de cette maman ?"
28:24 Il lui dit "C'est pas grave, avec le temps, elle va oublier."
28:27 C'est aussi froid que cela.
28:30 Ce qui s'est passé avec cet octogénaire,
28:33 on s'en souvient tous, ça nous avait extrêmement émus,
28:37 c'est qu'en fait, ils n'ont rien eu.
28:38 C'est alors que la dissuasion n'était pas encore une fois au rendez-vous.
28:43 - Voilà, c'est vrai que nous avons fait le tour,
28:44 mais pour Clore, le sursis n'est pas considéré comme une peine.
28:47 - Non, cette affaire illustre ce que nous disions auparavant,
28:51 c'est-à-dire que les peines ne sont pas compréhensibles.
28:54 Moi, j'ai l'habitude de dire que toute politique pénale,
28:57 vous le savez bien, repose sur deux piliers,
28:59 prévention, répression.
29:01 Mais j'ajoute toujours que la meilleure des préventions,
29:04 c'est la certitude de la répression.
29:06 Si le mineur sait qu'il va être sanctionné,
29:09 il va y réfléchir à deux fois.
29:10 Malheureusement, cette affaire illustre encore une fois
29:13 qu'il y a certaines peines, comme le sursis par exemple,
29:15 qui ne dissuadent absolument pas de recommencer.
29:18 - Avant de retrouver Maureen Vidal pour un point sur les dernières infos,
29:23 une dernière réaction pour Clore, ce dossier,
29:24 Rachel Flore, pardon, effectivement,
29:27 il faut que le mineur soit sûr d'être puni,
29:29 parce que si on vous dit qu'il y a du sursis...
29:32 - Oui, on parle des mineurs, mais ça pourrait s'appliquer
29:34 à toute la société, en fait, en réalité.
29:35 Mais l'enjeu, en effet, c'est d'avoir des sanctions
29:38 qui soient appliquées, et je pense à différentes formes
29:41 de délinquances qui changent aujourd'hui
29:43 et qui parfois n'ont pas de délinquance appliquée.
29:45 Mais néanmoins, moi, je crois aussi que la question
29:47 de "après la peine", de l'après, de la réinsertion,
29:50 est une question qui mérite aussi qu'on y passe du temps
29:52 et qu'on y réfléchisse et qu'on investisse davantage de moyens,
29:55 parce qu'en effet, je ne crois pas que la sanction
29:57 se suffise à elle-même.
29:58 Non, je crois qu'il faut véritablement aider
30:01 derrière à la réinsertion.
30:02 - Bien sûr.
30:03 - Effectivement, et nous aurons l'occasion d'en reparler.
30:05 Il est 23h30, dans un instant, une affaire tout à fait stupéfiante.
30:09 Vous allez le voir dans la commune d'Avalon.
30:11 Mais avant, Maureen Vidal, et c'est le cas de le dire, exactement.
30:15 Mais avant, Maureen Vidal, un point sur les toutes dernières infos.
30:17 Dites-nous tout, ma chère Maureen.
30:19 - Vous en parliez, Olivier, des tensions provisoires requises
30:27 pour quatre des mises en cause impliquées dans l'agression
30:29 qui a mené à la mort de Shemsedine Aviri-Châtillon.
30:32 Pour rappel, l'adolescent de 15 ans a été tabassé
30:35 par cinq jeunes jeudi dernier devant son collège.
30:38 Il est décédé vendredi suite à ses blessures.
30:40 Le procureur d'Evry a indiqué que ces quatre jeunes,
30:43 dont un majeur, sont poursuivis pour avoir roué de coup l'adolescent.
30:47 Le Premier ministre Gabriel Attal annonce une série de mesures
30:51 pour favoriser l'accès aux soins de ville.
30:54 Parmi elles, l'augmentation des places en deuxième année
30:56 dans les facultés de médecine, une sanction de 5 euros
30:59 pour les patients qui poseraient un lapin à leur médecin,
31:02 ou encore l'autorisation aux pharmaciens de prescrire des antibiotiques.
31:07 Enfin, actualité internationale,
31:08 Tsaïl a retiré ses troupes du sud de la bande de Gaza,
31:12 notamment de la ville de Hanyounès,
31:14 et prépare de nouvelles opérations à Rafah,
31:17 a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Galante.
31:20 Une annonce qui survient alors que l'Egypte a ouvert de nouveau
31:23 pour parler sur un accord de trêve en échange de la libération d'otages israéliens.
31:27 Et une annonce donc effectivement, Maureen,
31:30 tout juste six mois après l'attaque terroriste en Israël du Hamas,
31:34 nous y reviendrons dans un instant.
31:37 Mais avant, la stupéfaction ce soir dans la commune d'Avalon.
31:41 Au moins 70 kilos de stupéfiants découverts par les forces de l'ordre
31:45 chez la maire, madame la maire d'Avalon, Jamila Abzaoui,
31:49 lors d'une opération place nette.
31:51 Alors la presse locale parle aussi d'un kilo de cocaïne,
31:55 20 lingots d'or et plus de 7000 euros en espèces.
31:58 Alors les habitants de la commune,
32:00 eh bien, sont sous le choc, ne comprennent pas ce soir.
32:03 Thibault Marcheteau, notre journaliste,
32:05 intervenait ce soir dans l'heure des pros chez Éliotte de Val.
32:10 Thibault Marcheteau qui est sur le terrain.
32:11 Et moi, la première question que je vous pose d'abord,
32:14 c'est est-ce que les perquisitions sont toujours en cours ?
32:16 Peut-être que vous n'avez pas l'information, Thibault,
32:18 mais que vous ont dit les habitants qui doivent être là sous le choc ce soir ?
32:25 - Écoutez, Éliotte, les perquisitions sont terminées.
32:27 La dernière s'est terminée à la mairie à 17 heures ce dimanche.
32:31 Évidemment, j'ai pu parler avec tous ces Avalonais
32:34 et cette annonce, elle a fait l'effet d'une bombe.
32:36 Personne ne pouvait soupçonner la maire d'avoir chez elle 70 kilos de cannabis.
32:43 Donc, il y a eu ces perquisitions, la perquisition de la mairie,
32:45 qui se trouve juste derrière moi, la perquisition de son commerce,
32:47 une pharmacie et également la perquisition de ce domicile.
32:51 Ici, dans cette ville d'Avalon, il y a 6000 habitants.
32:54 Évidemment, cette nouvelle s'est répandue très vite par les réseaux sociaux,
32:57 mais également par la presse locale.
32:59 Elle a fait l'effet d'une bombe.
33:00 Tout le monde est abasourdi, n'a pas les mots.
33:03 Beaucoup m'ont dit "je n'ai pas les mots pour interpréter cette nouvelle".
33:06 Je vous propose d'écouter les Avalonais que j'ai pu interroger cet après-midi.
33:10 Quand j'ai appris ça, ça m'a un peu choqué parce que bon,
33:13 après, c'est comme dans toutes les villes, il y a forcément du trafic un peu partout.
33:16 Moi, je ne suis pas trop dans ça, donc je ne connais pas trop.
33:19 Mais oui, c'est quand même un peu choquant, surtout qu'Avalon,
33:21 c'est quand même une assez belle ville, je trouve.
33:23 C'est une chorque, c'est une maire qui a fait une grande différence pour notre ville.
33:27 On adore Avalon, c'est une ville très belle, qui bouge.
33:32 Donc c'est un grand dommage.
33:34 Ça m'avait surtout fait mal pour Avalon parce que je respecte beaucoup Mme Jamila Abt-Zewi.
33:38 Et puis, tout le déchaînement sur les réseaux, ça, c'est vraiment pourri.
33:43 On ne sait rien, on ne sait rien de l'histoire.
33:45 Elle est déjà enterrée et ça fait du mal à Avalon.
33:49 Voilà.
33:50 Vous avez entendu la réaction des habitants d'Avalon, mais vous l'avez dit,
33:54 Eliott, et également, c'est le cas, c'est ce que je constate sur le terrain.
33:56 Les habitants restent très prudents quant à l'implication de la mairesse dans ce trafic de drogue.
34:02 En tout cas, l'hébergement de cette drogue à son domicile.
34:05 En tout cas, à la suite de ces perquisitions, la mairesse a été placée en garde à vue avec six personnes, dont ses deux frères.
34:11 Effectivement, il faut rester très prudent.
34:14 Madame le maire actuellement en garde à vue avec deux de ses frères.
34:19 Des perquisitions de l'entente a également mené à l'hôtel de ville ainsi qu'à la pharmacie où elle travaille.
34:24 La question de l'entourage, bien évidemment, intrigue.
34:26 En fait, c'est une affaire, tout de même, Rachel Flor-Pardot.
34:30 Effectivement, assez stupéfiante, sans mauvais jeu de mots ce soir.
34:34 Oui, c'est en effet étonnant.
34:35 C'est le fruit de ces opérations placenet, de ces grandes enquêtes qui ont été menées,
34:40 j'ai l'impression, sur plusieurs mois par différents juges d'instruction, par différents services d'enquête, par les forces de l'ordre.
34:46 Et qui veuillent venir montrer, mettre un coup d'arrêt au trafic de stupéfiants.
34:51 En tout cas, tenter de le limiter, de montrer qu'il ne sera pas impuni.
34:53 Maintenant, c'est vrai qu'il y a dans cette affaire beaucoup de zones d'ombre.
34:56 On ne sait pas exactement pourquoi il y avait ce cannabis à cet endroit-là, chez la maire d'Avalon.
35:04 Et en tout cas, on verra la suite de l'histoire.
35:06 Mais en effet, ce qui est intéressant, ce qui surprend, c'est qu'on attend des élus, une certaine exemplarité.
35:10 Maintenant, on va voir si elle se trouve, elle sera mise hors de cause.
35:13 Rien n'est impossible à ce stade.
35:14 Je crois que la garde vue est toujours en cours au moment où on se parle, si je ne me trompe pas.
35:18 Donc, il faudra suivre le déroulement de cette enquête.
35:20 Mais ça fait écho, tout de même, Georges Fenech.
35:22 Effectivement, il faut rester prudent, mais on ne peut pas s'empêcher de penser à la question de la corruption,
35:28 puisqu'on sait que le trafic de drogue aujourd'hui en France est très important.
35:32 Et bien évidemment, la question de la corruption des élus va peut-être, peut-être, je dis bien, se poser.
35:39 Ce qui pourrait signifier qu'un palier a été franchi, là encore.
35:43 Moi, je ne veux absolument pas émettre de commentaires prématurés de ce type-là.
35:50 On n'en sait rien. On n'en sait rien.
35:53 Les auditions en garde à vue permettront de claircir cette affaire.
35:57 Vous savez que la garde à vue peut aller jusqu'à 96 heures en matière de stupéfiants.
36:01 On est manifestement sur un trafic d'importance compte tenu des quantités qui ont été saisies.
36:08 70 kilos, quand même, de cannabis.
36:12 Est-ce que ces stupéfiants, ces lingots, ont été déposés dans la propriété,
36:18 je crois dans un cabanon ou dans une dépendance par les frères à son insu, cette mère,
36:24 qui n'a pas du tout le profil d'être un trafiquant de drogue ?
36:29 Donc, c'est très choquant. On n'en sait rien.
36:31 Je pense qu'il faut être très, très prudent avant de parler de corruption des élus,
36:35 parce que je ne crois pas qu'on ait pour l'instant une seule affaire.
36:39 Il y a eu des affaires de corruption de douaniers, etc.
36:41 Mais d'élus, à ce niveau-là, non.
36:44 Donc, moi, j'ose espérer qu'effectivement, elles ne soient pas impliquées dans un tel trafic.
36:48 Et là où vous avez raison, effectivement, l'enquête est donc en cours
36:52 et peut-être qu'elle n'est au courant de rien.
36:55 On ne sait pas et il n'y a rien de pire que la rumeur, les suspicions pour mettre une vie à plat.
37:01 Donc, attendons que la justice passe et puis nous en débattrons, bien évidemment.
37:07 En tout cas, un dimanche, je le disais tout à l'heure,
37:09 marqué par les six mois d'attaques terroristes en Israël,
37:12 le 7 octobre 2023, souvenez-vous.
37:15 Israël qui était la cible d'une attaque terroriste sans précédent,
37:18 un massacre sanglant, une journée en enfer.
37:20 Plus de 2000 terroristes ont pénétré sur le territoire israélien.
37:24 Une invasion qui a débouché sur des atrocités commises contre des civils.
37:28 Six mois plus tard, des vies sont à jamais brisées.
37:31 133 otages, dont trois Français, toujours retenus dans la bande de Gaza.
37:37 Sur notre plateau, cet après-midi, Daniel Alevi-Götzschel,
37:39 c'est le ministre conseiller de l'ambassade d'Israël,
37:42 est revenu sur cette attaque avec derrière le rôle de l'Iran.
37:45 Il est revenu aussi sur les conséquences de cette attaque,
37:49 notamment en France. Écoutez.
37:51 "En Iran, clairement, sans l'Iran, je dirais,
37:53 le Hamas n'aurait pas pu mener cette opération du 7 octobre.
37:58 C'est la première chose.
38:00 D'autre part, on voit que le Hamas actionne,
38:02 ce qu'on appelle dans le langage, notre jargon,
38:05 les proxys dans toute la région du Proche-Orient,
38:09 pour agresser Israël, que ce soit le Hezbollah au Liban,
38:14 que ce soit les Houthis, que ce soit des milices irakiennes, pro-iraniennes.
38:22 Donc, on voit que l'Iran, effectivement, se trouve derrière tout cela.
38:26 Et l'Iran, c'est vrai que, plus que le Hamas,
38:31 est une menace vitale pour Israël, puisqu'au-delà de ses proxys qu'il a,
38:36 il y a également tout ce programme de bombes atomiques qu'elle essaye d'avoir
38:42 et qui constituerait une véritable menace vitale.
38:45 Pour répondre précisément à votre question,
38:47 il y a effectivement une inquiétude,
38:49 suite à des déclarations faites, notamment à Teheran,
38:53 sur une riposte iranienne.
38:55 Et donc, on a pris cela en considération en Israël.
39:00 Et l'armée, le ministère de la Défense ont pris toutes les précautions nécessaires
39:03 pour qu'une telle attaque trouve un répondant dans les capacités israéliennes.
39:08 D'après les chiffres qu'on a, il y a effectivement une augmentation
39:11 des personnes de la communauté juive désirant émigrer en Israël,
39:19 probablement en raison d'une certaine inquiétude,
39:22 bien comprise de cette augmentation de l'antisémitisme,
39:26 tout de suite après le 7 octobre.
39:29 Alors, les Français de confession juive qui préfèrent quitter la France,
39:32 on va y revenir dans un instant puisque c'est très révélateur.
39:35 Néanmoins, je le disais, 133 otages,
39:37 encore Rachel Fleurpardot dans la bande de Gaza.
39:41 Il y a eu un rassemblement cet après-midi au Trocadéro.
39:44 Il y en a eu d'autres, des rassemblements, mais au fond, avec peu de monde.
39:48 Est-ce que depuis le 7 octobre, ces otages, ils sont les grands oubliés, finalement ?
39:52 En tout cas, si j'ai un objectif en étant ici sur votre plateau ce soir,
39:56 c'est de ne pas laisser ces otages tomber dans l'oubli.
39:59 Ils sont 133 otages à être encore aux mains du Hamas.
40:02 Il y a parmi ces 133 personnes, 14 femmes.
40:05 Alors, on sait quel sort a été réservé aux femmes le 7 octobre.
40:09 On sait et Amit Sousana a témoigné courageusement
40:12 des violences sexuelles qu'elle a subies en captivité.
40:15 Et je veux aussi rappeler qu'il y a parmi ces 33 otages, trois Français.
40:20 Il faut dire leur nom.
40:22 Ils s'appellent Ofer, Oad, Orion.
40:25 Il faut rappeler leur nom parce qu'on ne peut pas les oublier.
40:28 C'est ce qu'on leur doit.
40:29 Et je crois aussi qu'il faut remettre cette question de la libération
40:32 des otages au cœur des débats parce que ce n'est que la libération
40:36 des otages qui pourra permettre demain un cessez-le-feu
40:39 et une paix que j'appelle de mes voeux.
40:40 - Effectivement, puisque c'est la condition, la libération immédiate,
40:44 sans condition, justement, Georges Fenech, de ces otages
40:49 et de nos trois concitoyens.
40:50 Vous venez de rappeler leur nom, mais je le dis,
40:53 on a le sentiment tout de même qu'ils ont été oubliés aujourd'hui.
40:58 - Oui, mais je crois pouvoir dire quand même que sur cette antenne,
41:00 on ne les a pas oubliés.
41:01 - Oui, on répète tous les jours leur nom.
41:05 - Leur appel, c'est tout à fait normal.
41:08 Mais on sent quand même bien sur le plan même international,
41:11 une forme d'indifférence.
41:12 Vous avez raison.
41:14 Et ça, c'est très difficile à supporter.
41:16 J'ai entendu Netanyahou dire que la victoire était proche.
41:22 Ça voudrait donc dire que le conflit devrait se régler
41:26 dans les prochains temps.
41:27 On l'espère tous, surtout qu'on le voit bien,
41:29 il y a un risque d'embrasement régional.
41:30 - C'est ça l'inquiétude.
41:31 - Quand on voit les menaces maintenant de l'Iran,
41:34 n'oublions pas l'US-Boulogne aussi, au Liban.
41:37 Donc, c'est ce qu'il faut craindre et surtout empêcher de se produire.
41:41 C'est pour ça qu'il faut que ce conflit avec le Hamas
41:43 soit réglé le plus rapidement possible,
41:46 sans quoi on n'est pas à l'abri d'un embrasement régional
41:48 qui pourrait encore être beaucoup plus grave.
41:51 - Et ce qui est terrible aussi, et je voudrais revenir un instant
41:53 sur ce que vous disiez, c'est le fait qu'en effet,
41:55 on a l'impression que certains les oublient en tout cas.
41:58 - Que le 7 octobre n'a pas existé aussi.
42:00 - Oui, en fait, on veut parfois nier ce qu'il s'est passé.
42:02 C'est un peu ce qu'on voyait quand on voyait ces arracheurs d'affiches
42:04 dans les rues de Paris et ailleurs.
42:06 C'est-à-dire, on ne veut même pas voir leur visage.
42:07 On ne veut pas savoir qui sont ces otages.
42:08 On ne veut pas savoir qu'ils existent.
42:10 Et moi, récemment, j'en parle parce que je crois que c'est important de le dire.
42:13 Je participais la semaine dernière à une conférence organisée
42:15 par l'Union des étudiants juifs de France, dans une université parisienne,
42:20 sur les violences sexuelles notamment commises le 7 octobre.
42:23 Cette conférence, certains ont voulu l'empêcher de se tenir.
42:27 C'est dire à quel point on ne veut pas entendre ce récit.
42:29 C'est dire à quel point on ne veut pas entendre que oui,
42:31 le viol a été utilisé comme arme de guerre le 7 octobre et que oui,
42:35 aujourd'hui, il y a encore des otages en captivité et notamment des femmes.
42:38 Et qu'on ne sait pas. On ne sait pas.
42:40 On n'a aucune information sur l'état, sur le sort que subissent en ce moment même
42:44 ces 133 personnes.
42:45 - Et Emmanuel Macron, cet après-midi,
42:47 lors du lancement de la tournée mémorielle célébrant les 80 ans de la libération,
42:51 est allé au contact des Français.
42:54 Et il est revenu justement sur son absence à la marche contre l'antisémitisme,
42:59 puisque depuis le 7 octobre, on le rappelle, non pas depuis la riposte de l'armée israélienne,
43:05 mais dès le lendemain du 7 octobre, les actes antisémites ont explosé en France.
43:10 Et bien, le chef de l'État qui s'est expliqué et qui a expliqué pourquoi
43:14 il n'était pas présent lors de cette marche contre l'antisémitisme.
43:17 Écoutez-le.
43:19 - Pourquoi vous n'avez pas participé à la marche contre l'antisémitisme ?
43:22 - Alors, je l'ai déjà expliqué, mais je préfère expliquer.
43:24 À ce moment-là, je pense que mon rôle n'était pas de faire une marche.
43:29 - Là, c'est bon, je suis juste devant lui.
43:30 - Parce qu'il y avait beaucoup de responsables politiques qui étaient là.
43:32 C'est de tenir l'unité de la nation.
43:34 - Mais je suis juste devant lui, là. Je suis vraiment devant lui.
43:36 - Parce que la semaine d'après, les gens m'ont dit "il faut faire une marche contre le racisme,
43:38 il faut faire une marche contre le socialisme".
43:39 - Qu'est-ce qu'il y a ?
43:40 - Et donc moi, j'ai eu des mots très clairs dès le jour de l'après.
43:43 Je suis ensuite allé en Israël, j'ai aussi fait en sorte qu'il n'y ait pas de division dans la nation.
43:48 Il y a des tensions malgré tout, mais quand on regarde la France par rapport à beaucoup de voisins,
43:52 on a eu beaucoup moins de...
43:55 Si je puis dire, de manifestations, on a vu des drapeaux brûlés, des choses...
43:58 Et ça, c'est une force.
44:00 Et à côté de ça, il y a une montée d'antisémitisme qui n'est intraitable.
44:03 Donc moi, mon rôle, c'était de faire passer les circulaires pénales,
44:05 d'être sûr qu'on avait des juges.
44:07 Mais ces dernières années, quand est-ce qu'un président est descendu marcher dans la rue
44:11 après les attentats avec tous les autres chefs d'État ? Voilà.
44:15 - Une absence donc pour préserver la paix sociale, à rappeler le chef de l'État,
44:20 pour tenir l'unité de la nation, c'est quand même là aussi très révélateur et même très inquiétant.
44:27 - Moi, je fais partie de ceux qui ont vraiment regretté l'absence du chef de l'État à cette manifestation.
44:36 Toute la République était réunie.
44:38 Il y avait l'Assemblée nationale, le Sénat, les ministres, beaucoup de monde.
44:43 Il manquait le chef de l'État.
44:46 Il a pris sa décision, il donne encore une fois cette explication pour préserver l'unité.
44:52 Et je crois que le pays était uni ce jour-là.
44:54 Il était uni, tous derrière la lutte contre l'antisémitisme, me semble-t-il.
45:02 Ça me rappelle la grande manifestation du 11 janvier, vous vous souvenez, en 2015.
45:08 Après Charlie Hebdo et les Pierre Cachère, il y avait d'ailleurs des dizaines de chefs d'État et de gouvernements qui sont venus marcher.
45:16 Il y avait un million de personnes dans les rues de Paris, même davantage.
45:21 Je crois qu'il y a des moments où celui qui symbolise l'unité précisément de la nation,
45:27 qui mieux que le chef de l'État, symbolise cette union, cette unité de la nation.
45:33 Voilà, je l'ai regretté.
45:34 Maintenant, ça a été sa décision.
45:37 Ce qu'il faut, évidemment, c'est lutter contre toutes ces formes d'antisémitisme.
45:41 Et là aussi, je voudrais nuancer peut-être ce que je viens d'entendre.
45:45 Il y a quand même eu, vous l'avez rappelé, une explosion des actes antisémites.
45:48 Ce n'est pas rien passé après cette manifestation, après le 7 octobre.
45:52 La France a été impactée directement dans des actes antisémitismes qui ont explosé.
45:57 Et conséquence, nous l'entendions dans la voix, il y a un instant, du ministre auprès
46:06 de l'ambassadrice d'Israël en France, qui le disait, eh bien, aujourd'hui, les Français
46:10 de confession juive décident de quitter le territoire français, ce qui est très inquiétant.
46:14 C'est très inquiétant.
46:15 L'antisémitisme explose.
46:17 Je l'ai vu dans une université la semaine dernière, à quel point, en réalité, les
46:21 étudiants juifs ont peur.
46:22 Ils sont isolés dans les universités.
46:24 Il faut apporter des réponses très concrètes.
46:26 Il faut aussi répondre à cette explosion de la haine antisémite.
46:29 On peut lire sur Internet.
46:31 Je ne sais plus combien dans les dossiers de harcèlement, notamment à caractère antisémite,
46:36 je lis "c'est dommage qu'Hitler n'ait pas tué vos grands-parents".
46:39 Ce sont des mots qu'on lit maintenant de plus en plus, de façon de plus en plus récurrente,
46:44 complètement sans honte, sur les réseaux sociaux.
46:46 Et je crois que c'est important qu'on soit au rendez-vous de ces violences-là.
46:50 Je sais que le Parquet, le Pôle national de lutte contre la haine en ligne, qui a été
46:53 récemment créé, fait un gros travail, notamment sur ces dossiers.
46:56 Il faut poursuivre les efforts.
46:57 Et quand même, je voudrais redire que, on n'en a pas parlé, mais il y avait quand même,
47:01 le président de la République n'était peut-être pas là le 12 novembre, mais il y a eu cet
47:05 événement très important aux Invalides le 7 février dernier, où on a pu rendre
47:09 hommage, et c'était un moment important, aux Français qui sont morts, qui ont été
47:13 assassinés dans ce qui est le plus grand massacre antisémite de notre siècle.
47:17 Rachel Flor-Pardo, un grand merci.
47:20 Nous arrivons au terme de cette émission.
47:22 Un grand merci, Georges Fenech.
47:23 On va rappeler votre livre, "L'ensauvagement de la France".
47:27 C'est aux éditions du Rocher, "La responsabilité des juges et des politiques".
47:32 Nous en avons beaucoup parlé ce soir.
47:34 Vous pouvez revoir cette émission, d'ailleurs, si vous l'avez prise en cours, sur notre
47:38 site internet cnews.fr.
47:40 L'actualité qui continue tout de suite avec l'édition de la nuit.
47:44 Toute l'actualité du jour, c'est avec Augustin Donadieu.
47:47 Un grand merci à Coralie de Laplace de m'avoir aidé à préparer cette émission, ainsi qu'à
47:51 toutes les équipes techniques.
47:52 Excellente semaine, très bonne nuit sur CNEWS et à très vite.
47:56 ♪ ♪ ♪

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