Soir Info Week-End (Émission du 01/03/2024)

  • il y a 7 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Bonsoir à tous, c'est ravi de vous retrouver pour Soir Info Week-end en compagnie de Vincent
00:00:06 Roy, journaliste très heureux de vous accueillir.
00:00:08 Bonsoir Vincent, bonsoir à Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du Red.
00:00:12 Bonsoir Michel.
00:00:13 Judith Vintrobet également avec nous.
00:00:14 Bonsoir Michel.
00:00:15 Bonsoir Judith.
00:00:16 Denis Deschamps, analyste conférencier.
00:00:18 Et puis bonsoir à Yoann Uzail du service politique de CNews.
00:00:22 Nouvelle mobilisation des agriculteurs aujourd'hui.
00:00:26 Elisa Lukaski nous en parlait à l'instant dans le journal.
00:00:28 Une opération coup de poing avait lieu à Paris.
00:00:31 66 personnes ont été interpellées.
00:00:34 Ce matin, ils ont d'abord bloqué la circulation autour de l'Arc de Triomphe avant de rejoindre
00:00:38 plus tard dans la journée le château de Versailles jusqu'en fin d'après-midi.
00:00:43 Retour sur cette journée avec Mariesse Chevalier et Mathilde Couvillier-Flandoy.
00:00:48 Très tôt ce vendredi matin, au pied de l'Arc de Triomphe, la coordination rurale a mené
00:00:53 une opération surprise.
00:00:55 Les agriculteurs ont déposé des gerbes de fleurs pour rendre hommage à leurs collègues
00:00:59 qui se sont donnés la mort.
00:01:00 Avec des tracteurs et des balleaux de paille sur la place de l'Etoile, ils ont appelé
00:01:04 le gouvernement à sauver l'agriculture française.
00:01:07 L'objectif de base c'était de faire une commémoration pour nos agriculteurs et agricultrices
00:01:13 qui se sont suicidés à cause de leur métier.
00:01:15 On a fait une haie d'honneur, un genou à terre, une musique de silence.
00:01:19 On a déposé notre gerbe.
00:01:22 Il y a eu les honneurs de sonner avec le clairon.
00:01:25 Une manifestation pacifique et symbolique mais pas déclarée.
00:01:29 Ce convoi devait initialement rejoindre le château de Versailles pour une manifestation
00:01:33 autorisée.
00:01:34 Les forces de l'ordre ont donc interpellé de nombreux participants.
00:01:37 Pour les agriculteurs, c'est l'incompréhension.
00:01:39 On vit dans un drôle de pays parce qu'on a vu les émeutes en juin dernier et il n'y
00:01:46 avait pas tout ce déploiement.
00:01:48 On est tous ensemble à nous pousser, à nous bousculer, à nous marcher dessus.
00:01:52 C'est juste inadmissible de prendre les gens comme ça.
00:01:56 Les agriculteurs sont arrivés à Versailles où la préfecture leur a interdit de stationner
00:02:00 devant le château.
00:02:01 Plus tard, le convoi a repris son chemin.
00:02:04 Le convoi a repris son chemin.
00:02:08 On va retrouver Mickaël Dos Santos et Bamba Gaye qui ont suivi ce convoi.
00:02:13 Bonsoir Mickaël.
00:02:14 Alors racontez-nous ce qui s'est passé durant ces dernières heures.
00:02:17 Alors comme vous venez de l'entendre, au niveau du château de Versailles, il y avait
00:02:22 une vingtaine de tracteurs de la coordination rurale.
00:02:24 Ils étaient aux alentours de 18h quand les bonnets jaunes de la coordination rurale décident
00:02:30 d'aller manifester devant le salon de l'agriculture à la porte de Versailles.
00:02:34 Ils sont alors escortés par les forces de l'ordre.
00:02:38 Le problème, c'est qu'une fois arrivé sur Paris, au niveau de la porte de Passy,
00:02:42 pour ceux qui connaissent un peu la géographie de la capitale, le cortège a été interrompu
00:02:46 en plein milieu du périphérique, ce qui a d'ailleurs occasionné des embouteillages
00:02:51 conséquents.
00:02:52 Il fallait parfois faire jusqu'à une vingtaine de minutes pour parcourir quelques centaines
00:02:57 de mètres.
00:02:58 Finalement, après plus d'une heure environ d'attente, le cortège a repris sa marche
00:03:04 en avant.
00:03:05 Mais là, nouvelle surprise, les membres de la coordination rurale n'ont pas pu sortir
00:03:09 porte de Versailles où se tient le salon et c'était pourtant, là, on le rappelle,
00:03:14 leur principal objectif.
00:03:16 Les forces de l'ordre leur ont indiqué fermement de continuer à circuler sur le périphérique.
00:03:22 Alors dans un premier temps, obligation de sortir porte de Bercy, puis finalement, obligation
00:03:27 de sortir porte de La Chapelle.
00:03:29 Ce sera d'ailleurs le cas, puisque à l'heure où je vous parle, il y a encore quelques
00:03:32 tracteurs qui continuent de circuler en banlieue parisienne, escortés toujours au niveau de
00:03:38 la Seine-Saint-Denis, alors que tous les agriculteurs finalement ne souhaitent qu'une chose aujourd'hui.
00:03:43 Et à l'heure où je vous parle, c'est de rentrer chez eux.
00:03:46 Alors j'ai pu échanger avec certains d'entre eux au téléphone qui participaient à ce
00:03:50 cortège.
00:03:51 C'est très simple, ils sont déçus, ils sont forcément très fatigués et puis surtout
00:03:56 très en colère.
00:03:57 Ils ont l'impression d'avoir été baladés tout au long de l'après-midi.
00:04:00 Et pour reprendre les propos de l'un d'entre eux, je vais le citer.
00:04:04 Il nous a dit "on a la sensation d'avoir fait du tourisme sur la capitale".
00:04:08 Merci beaucoup Mickaël Dos Santos pour ces précisions.
00:04:12 Nouvelle opération coup de poing menée par la coordination rurale qui parle d'un mouvement
00:04:17 symbolique et pacifique, entaché par ces interpellations, totalement incompréhensibles
00:04:24 pour les agriculteurs qu'on entendait tout à l'heure dans le sujet.
00:04:27 Alors d'abord, comment Jean-Michel expliquait ces interpellations ?
00:04:30 D'abord Mickaël, "entaché par des interpellations", moi ça m'interpelle ce terme.
00:04:36 Entaché par des interpellations ?
00:04:37 Oui, parce qu'on est face à des gens qui manifestent, certes des agriculteurs, certes
00:04:44 sympathiques, mais des agriculteurs de la coordination rurale.
00:04:49 Et d'ailleurs, ce n'est pas un mouvement qui a été lancé par la coordination rurale
00:04:52 elle-même, c'est un mouvement qui semble être dissident.
00:04:55 Mais en tout cas, il y a une manifestation sur la voie publique qui n'est pas déclarée.
00:05:00 Donc il y a un délit qui s'est commis.
00:05:03 Et donc qui dit délit, dit ensuite effectivement interpellation.
00:05:07 Donc là, la police est dans son droit.
00:05:09 Alors justement, les syndicats de police avec qui on a pu échanger dans la journée nous
00:05:14 expliquaient clairement que la manifestation n'avait pas été déclarée, qu'il peut
00:05:21 y avoir intervention des forces de l'ordre.
00:05:23 Mais pour qu'il y ait interpellation, c'est qu'il y a clairement une demande spécifique.
00:05:27 Ça empêche la circulation.
00:05:30 Oui, il y a un délit, ça empêche la circulation.
00:05:33 L'interpellation est justifiée au niveau de la loi.
00:05:36 Au niveau de la loi, il n'y a aucun problème là-dessus.
00:05:37 Alors après, on a vu tout le dispositif et le petit tour qui a été fait.
00:05:45 Ça, c'est un dispositif classique pour empêcher effectivement les manifestants d'aller à
00:05:52 l'endroit où ils désiraient aller pour pouvoir rejoindre d'autres manifestants à la limite
00:05:59 et faire en sorte de fluidifier les trafics.
00:06:01 Parce qu'à côté ou derrière les manifestants, vous avez aussi des citoyens qui doivent aller
00:06:06 au travail, qui doivent rentrer, qui ont des familles, etc.
00:06:09 C'est pas vain ce moment-là.
00:06:11 Bien sûr, on est d'accord.
00:06:13 Ce n'est jamais marrant évidemment pour les personnes qui se retrouvent.
00:06:16 Je sens que je vous ai froissé Jean-Michel avec le terme entaché.
00:06:21 Je voulais aussi simplement insister sur le fait que cette image finalement des agriculteurs
00:06:27 face aux forces de l'ordre, on l'a vu également le mois dernier lors de certains blocages.
00:06:33 Et c'est vrai que cette image, clairement, elle ne fait pas plaisir.
00:06:36 Si je peux me permettre, je crois que le gouvernement a été très tolérant avec les agriculteurs.
00:06:42 Vous parlez des blocages, notamment sur les autoroutes.
00:06:44 Ils n'ont pas été délogés.
00:06:45 Donc le gouvernement a toléré beaucoup de choses.
00:06:48 Je crois qu'il a eu raison de le faire précisément parce que la détresse des agriculteurs, elle
00:06:53 est très profonde.
00:06:54 Certains sont vraiment dans une situation qui est dramatique.
00:06:58 Donc je crois que le gouvernement a bien fait d'avoir une forme de tolérance vis-à-vis
00:07:02 de ces mouvements et de ces manifestations pacifiques.
00:07:05 Il y a la détresse, Johan, et il y a l'opinion publique aussi qui est du côté d'eux, qui
00:07:08 les soutient.
00:07:09 Néanmoins, il est vrai qu'on ne peut pas rappeler sur ce plateau, comme je le fais
00:07:12 régulièrement, que la loi doit s'appliquer, que les policiers doivent faire leur travail,
00:07:16 que la justice doit être plus sévère.
00:07:18 Et en même temps, parce qu'on a de la sympathie pour un mouvement, dire qu'il ne respecte
00:07:21 pas la loi, mais ça n'est pas très grave.
00:07:22 Donc il faut quand même fixer...
00:07:24 Ce n'est pas ce que j'ai dit, Johan.
00:07:26 Non, non, non, mais c'est mon avis.
00:07:28 Et donc je crois qu'effectivement, la police, ce matin, était dans son droit.
00:07:32 Et la place de l'Etoile, ça n'est pas rien.
00:07:35 C'est un grand...
00:07:36 Comment dirais-je ? Une grande voie de circulation à Paris.
00:07:42 C'est stratégique.
00:07:43 En haut des Champs-Élysées, c'est stratégique.
00:07:45 Et ça nous rappelle de mauvais souvenirs.
00:07:47 Il est évident que les forces de l'ordre devaient intervenir, me semble-t-il.
00:07:52 Et même si on a de la sympathie pour ce mouvement, par honnêteté, je pense qu'il faut le dire.
00:07:56 Denis Deschamps ?
00:07:57 Oui, je pense qu'il y a plusieurs niveaux de lecture dans ce mouvement d'aujourd'hui.
00:08:01 Tout d'abord, effectivement, comme disait Jean-Michel, c'est un petit mouvement dans
00:08:05 le mouvement.
00:08:06 Deuxième élément, c'est un petit mouvement parmi les autres syndicats.
00:08:10 Jusqu'à maintenant, il était très petit.
00:08:12 Alors ils ont fait beaucoup de communication.
00:08:14 Ils ont été très bons, indiscutablement.
00:08:15 Qu'on les rejoigne ou pas, peu importe.
00:08:17 Il faut quand même noter qu'ils étaient présents partout, avec leur bonnet jaune.
00:08:19 On les a vus partout.
00:08:20 Donc ils ont fait beaucoup de communication.
00:08:22 Ils étaient un peu moins entendus au début du mouvement.
00:08:24 Troisièmement, on les a vus beaucoup agir ou revendiquer, mais ils ont peu proposé
00:08:29 de choses concernant l'agriculture, contrairement à d'autres syndicats.
00:08:32 Quatrième point, ce qui est assez intéressant, c'est qu'il ne faut pas oublier qu'il y a
00:08:36 des élections professionnelles dans pas longtemps.
00:08:38 Et qu'en fait, ils ont fait des opérations coup de poing comme ça, comme ce matin.
00:08:42 Et beaucoup, beaucoup d'événementiels, entre guillemets, pour essayer d'attirer l'attention
00:08:47 à eux.
00:08:48 Ils ont aussi engrangé beaucoup d'adhérents parce qu'ils ont fait aussi des promos.
00:08:51 On a vu beaucoup de représentants de coordination rurale sur les plateaux.
00:08:55 Et ils le disent en off qu'effectivement, ils ont fait beaucoup de promotions pour attirer
00:08:59 des nouveaux adhérents.
00:09:00 Donc on a bien vu que dans les autres syndicats, notamment les deux principaux, ils étaient
00:09:04 beaucoup moins revendicatifs.
00:09:05 Par contre, ils étaient beaucoup plus sur le terrain politique pour essayer de faire
00:09:09 des avancées.
00:09:10 Je n'ai pas dit que toutes les avancées étaient positives.
00:09:11 En tout cas, eux, ils ont travaillé sur le champ politique.
00:09:13 Eux, c'était sur le champ médiatique.
00:09:14 Judith.
00:09:15 D'ailleurs, c'est assez symbolique qu'ils aient choisi de faire leur action en dehors
00:09:19 du salon.
00:09:20 Le salon de l'agriculture est couvert par absolument toutes les chaînes.
00:09:25 Il y a des forêts de caméras à demeure depuis l'ouverture de ce salon.
00:09:30 Pourquoi vont-ils ailleurs ? Parce qu'ailleurs, il n'y a pas les autres syndicats.
00:09:33 Et là, on rentre dans ces considérations électorales qui ont quand même pesé.
00:09:39 Il leur fallait une scène à eux, un endroit à eux où ils puissent être seuls sans se
00:09:44 faire voler la vedette par des mouvements qui pèsent davantage en termes d'adhésion.
00:09:49 Je suis parfaitement d'accord, un mot juste, avec Johan.
00:09:53 La loi est la loi et on ne peut pas faire des régimes de faveur.
00:09:58 Certes, ils n'agressent pas les policiers, ce qui fait une différence notable avec les
00:10:03 mouvements d'extrême gauche et avec les casseurs.
00:10:06 Mais néanmoins, on ne peut pas entraver la liberté de circulation d'autrui impunément.
00:10:11 Le dialogue semble, quoi qu'il en soit, de plus en plus difficile entre le gouvernement
00:10:15 et les agriculteurs.
00:10:17 Mais la seule réponse du gouvernement face à la détresse, évidemment, dans cette situation-là,
00:10:23 et l'image qu'on a vue, évidemment, on peut se dire que ce n'est pas près de s'arranger.
00:10:26 Vincent Roy, à propos de dialogues rompus entre les agriculteurs, entre la coordination
00:10:33 rurale et le gouvernement, plutôt la coordination rurale ?
00:10:38 Plutôt, avec cette volonté très forte, effectivement, de se démarquer, quitte à un petit peu de
00:10:47 chien en lit, comme disait le général de Gaulle.
00:10:49 Bon, ben la chien en lit, elle est sanctionnée.
00:10:51 Alors, il n'y a pas qu'avec la coordination rurale, non moins, puisque regardez cette
00:10:54 séquence qui est intéressante de tout à l'heure, de l'arrivée de Christophe Béchut
00:10:57 et Marc Fesneau au Salon de l'Agriculture.
00:10:59 Les deux hommes ont été accueillis sous les sifflets.
00:11:01 On va la regarder et puis je vous poserai la question, Yoann, on décryptera ensemble.
00:11:05 Denis Deschamps, vous rappeliez que la coordination rurale avait distribué des sifflets.
00:11:34 On avait un représentant en plateau, d'ailleurs, qui nous l'avait montré la semaine dernière.
00:11:39 Yoann, c'est surtout Christophe Béchut qui est sifflé et Marc Fesneau est lui présent
00:11:44 tous les jours au Salon.
00:11:45 Je crois que les deux ministres sont sifflés, en réalité, quand on entend les revendications
00:11:49 de ces manifestants, de ces agriculteurs.
00:11:52 D'abord, il faut voir ce qu'ils avaient marqué sur leurs affiches.
00:11:55 Ils avaient marqué "redescendez sur Terre".
00:11:56 Pourquoi "redescendez sur Terre" ? Parce qu'hier, Christophe Béchut a dit qu'il
00:11:59 était le ministre de la planète.
00:12:00 Donc ça, ça a un peu interpellé les agriculteurs, naturellement.
00:12:04 Ce qui est reproché aussi à Christophe Béchut, c'est la surtransposition des normes européennes.
00:12:08 Ça, les agriculteurs, ça les handicap beaucoup, naturellement.
00:12:11 La surtransposition, c'est une particularité qui est française et qui crée une distorsion
00:12:17 de concurrence au sein de l'Union européenne parce qu'il y a des produits phytosanitaires
00:12:21 qui sont interdits en France, mais qui sont tolérés dans d'autres pays.
00:12:24 Donc, il est évident que là, le gouvernement français a une responsabilité directe et
00:12:28 c'est le message qu'il voulait faire passer au ministre.
00:12:30 Et puis ensuite, le ministre Fainaut, qui est le ministre des agriculteurs, naturellement,
00:12:34 le message envoyé, c'est "ça fait des semaines qu'on négocie, ça fait des semaines que
00:12:39 vous nous faites des promesses, mais on ne voit toujours rien venir".
00:12:41 Donc, il commence à trouver le temps long.
00:12:42 Donc, c'était ce double message-là qui était envoyé au gouvernement, au Premier
00:12:46 ministre et au président de la République via les deux ministres présents sur place.
00:12:50 Vincent Roy, cette séquence, elle vous fait réagir ?
00:12:51 Oui, non mais de toute façon, je pense qu'il y a de la part de la coordination rurale,
00:12:57 il y a une certaine lucidité.
00:12:59 Vous avez raison, c'est-à-dire qu'ils se sont bien rendus compte que, d'une certaine
00:13:03 manière, ils se sont fait un petit peu rouler dans la farine, pour ne pas dire, quand je
00:13:06 dis un petit peu, c'est évidemment une litote.
00:13:09 Ils se sont fait rouler dans la farine et donc, ils réagissent vivement en essayant
00:13:14 de se démarquer, en essayant de faire entendre leur voix, en faisant s'évrer de la communication.
00:13:19 Mais ils n'ont pas tort sur tous les sujets, notamment sur celui-là.
00:13:22 Je crois avoir entendu tout à l'heure une formule qui me semble assez juste.
00:13:25 L'un des membres de la coordination rurale disait "quand on fait une course en athlétisme,
00:13:32 on part tous sur la même ligne".
00:13:36 Et on comprend très très bien, à demi-mot, ce qu'il voulait dire.
00:13:40 Judith ?
00:13:41 Oui, Christophe Béchut, en plus, ils ont une dent contre lui, parce qu'il incarne
00:13:45 les contradictions du gouvernement et même de l'exécutif.
00:13:51 Rappelez-vous, à la sortie de la première séquence, Emmanuel Macron ou Gabriel Attah,
00:13:56 je ne sais plus, enfin, des deux, disent "on suspend le plan éco-phyto précisément
00:14:01 pour arrêter de faire du zèle par rapport à l'interdiction des produits phytosanitaires".
00:14:06 Et Christophe Béchut, qu'on n'avait absolument pas entendu de toute cette séquence, sort
00:14:11 de son trou en disant "mais il n'est pas question que la France renonce à la moindre
00:14:19 de ses interdictions".
00:14:20 Mais Judith, tu as raison.
00:14:21 Et le même jour, le ministre Feneau a fait une annonce quand Ursula a suspendu le plan
00:14:27 éco-phyto.
00:14:28 Ursula ?
00:14:29 Votre amie, il est là.
00:14:30 Non, mais il a fait une annonce en disant "non, finalement, il est hors de question
00:14:34 de revenir en arrière".
00:14:35 Ça a jeté le flou.
00:14:36 C'est intéressant, ça.
00:14:37 Mais quant à M. Feneau, ça fait quand même assez longtemps maintenant qu'il avale des
00:14:42 couleuvres, puisque regardez sur les prix planchers.
00:14:44 C'est ce que j'allais vous dire.
00:14:45 Il avait dit les prix planchers.
00:14:47 C'est une hérésie pour une raison simple.
00:14:49 C'est que la définition même du prix plancher, c'est à la fois le coût de production
00:14:53 plus la rémunération de l'agriculteur.
00:14:55 Mais quand on sait que le maraîchage espagnol n'est pas soumis aux mêmes normes que le
00:14:59 maraîchage français, le coût de production de la tomate espagnole et le prix plancher
00:15:03 par conséquent de la tomate espagnole ne sera jamais le même que le prix plancher
00:15:07 du marché français.
00:15:08 Donc tout ça, évidemment, ils avalent tous les deux des couleuvres depuis un certain
00:15:11 temps.
00:15:12 Johan, vous souhaitiez ajouter quelque chose ?
00:15:13 Il est vrai que ces changements de pieds, ces changements de position, ces retournements
00:15:17 de veste, vous appelez ça comme vous voulez, ça interroge et ça interpelle beaucoup les
00:15:21 agriculteurs qui ne savent plus.
00:15:22 Mais ça agace aussi.
00:15:23 Naturellement.
00:15:24 Qui ne savent plus sur quels pieds danser, qui ne savent plus à qui se fier parce que
00:15:29 le gouvernement peut dire un jour quelque chose et quelques jours plus tard l'inverse.
00:15:34 C'est précisément ce qui s'est passé avec Marc Fesneau sur un sujet quand même
00:15:37 incroyablement important.
00:15:39 Les prix planchers, il dit il y a un mois, ça n'est pas possible.
00:15:42 La France insoumise qui proposait ça à l'époque, il disait c'est le retour à l'ère soviétique.
00:15:46 Ça n'a absolument aucun sens.
00:15:47 C'est inapplicable, c'est infaisable.
00:15:48 Et précisément, c'est lui qui est aujourd'hui chargé de gérer cela parce que le président
00:15:54 de la République a dit si, si, on va le faire.
00:15:56 Donc effectivement, les agriculteurs se disent mais attendez, comment est-ce qu'on peut dire
00:15:59 noir un jour et blanc le lendemain ? Donc évidemment, ils sont dans l'incertitude, le flou total
00:16:03 et ils ne voient rien venir.
00:16:04 Alors la détresse des agriculteurs, justement, sur CNews, on donne la parole à ceux qui
00:16:09 font l'actualité et qui la vivent.
00:16:10 J'aimerais vous faire écouter le témoignage poignant d'un jeune agriculteur passionné
00:16:14 de Lyon qui élève seul ses 80 vaches limousines et qui se retrouve aujourd'hui dans une situation
00:16:19 dramatique.
00:16:20 Je suis à bout parce que depuis tout petit, je suis dedans.
00:16:24 J'avais une envie de faire ma droite à gauche.
00:16:25 J'aime ce métier-là.
00:16:26 Et aujourd'hui, bon, moi, j'ai plus le truc parce que je suis hors cadre familial.
00:16:33 Mes parents ne sont plus là.
00:16:34 C'est le truc qui me manque un petit peu parce que j'aurais mes parents pour me soutenir
00:16:38 un peu.
00:16:39 Mais moi, j'ai plus mes parents.
00:16:40 J'ai décédé en 2010 et mon père en 2017.
00:16:41 Aujourd'hui, je ne peux plus y arriver.
00:16:42 C'est ça qui me fait un peu mal au cœur parce que je suis tout seul sur la ferme.
00:16:47 Il faut se débrouiller.
00:16:48 De l'administration pour les papiers, il faut tout faire tout seul.
00:16:50 Quand vous rentrez le soir, que vous êtes tout le temps en ligne et puis que les fois
00:16:54 qu'on s'engueule, on fait plein de trucs à cause de ça, surtout.
00:16:58 On ne peut pas gagner notre vie dans ce métier-là.
00:17:00 C'est ça le problème.
00:17:01 Mais bon, c'est dur de tout faire.
00:17:02 Vous vous faites agresser parce que vous n'avez pas payé une facture, tout ça.
00:17:08 Même en faisant comme ça, aujourd'hui, je suis malheureux.
00:17:15 Je rentre le soir, je suis malheureux.
00:17:16 J'ai vraiment peur de tout perdre.
00:17:20 Voilà pour ce témoignage qui laisse sans voix.
00:17:23 Oui, mais sans voix, oui et non.
00:17:26 Parce que ce qui est terrible, c'est que cet agriculteur a fait exactement ce que les
00:17:30 pouvoirs publics français attendaient, c'est-à-dire du bio et une petite exploitation familiale.
00:17:36 Or, le bio ne se vend pas et le système pénalise les petites exploitations à cause de la
00:17:44 paperasse, à cause des normes, à cause des lourdeurs administratives.
00:17:47 Les grosses exploitations peuvent externaliser tout ça.
00:17:50 Lui n'en a pas les moyens.
00:17:51 Alors, juste avant de vous donner la parole, Jean-Michel, je voudrais juste préciser que
00:17:54 cet agriculteur a mis en ligne une cagnotte pour lui venir en aide.
00:17:57 On l'affiche à l'écran.
00:18:00 Cet agriculteur qui est clairement dans une situation, je le disais, dramatique, Jean-Michel
00:18:05 Fauvergue aujourd'hui.
00:18:06 Il se retrouve tout seul.
00:18:07 Oui, chaque deux jours, rappelons-le, chaque deux jours, un agriculteur se met fin à ses
00:18:12 jours.
00:18:13 Une agricultrice se suicide, met fin à ses jours parce qu'ils sont dans des situations
00:18:17 qui sont des situations où effectivement, ils l'ont dit et ils l'ont fait voir avec
00:18:23 ces panneaux retournés, on marche véritablement sur la tête quelques fois.
00:18:26 Alors, il y a quand même une vraie différence entre les petites et les grosses exploitations.
00:18:32 Les grosses exploitations sont en général, se portent beaucoup mieux et participent de
00:18:41 la balance commerciale excédentaire de l'agriculture.
00:18:45 Mais effectivement, tous ces agriculteurs là et lui en plus, je suis d'accord avec
00:18:50 ce qui a été dit, il a fait du bio.
00:18:53 Il a fait ce qu'on attendait de lui.
00:18:54 Il a fait ce qu'on attendait de lui.
00:18:56 La crise des prix et l'inflation est passée par là.
00:19:01 Le bio s'est effondré et il est véritablement maintenant dans une impasse.
00:19:06 Donc, il faut trouver des aides.
00:19:07 Il faut les aider pour qu'il remonte et c'est assez urgent.
00:19:13 Et Jean-Michel disait balance commerciale, je pense que vous parliez de balance commerciale
00:19:20 agricole excédentaire.
00:19:21 De moins en moins excédentaire d'année en année.
00:19:26 Et si dans celle-ci, vous enlevez la viticulture, alors là, les chiffres ne sont plus du tout
00:19:30 les mêmes.
00:19:31 - Oui, tout à fait.
00:19:32 - Pardon, Denis Deschamps.
00:19:33 - En fait, ce qui est intéressant, c'est que vous voyez derrière les sifflets qu'on
00:19:37 a vus tout à l'heure, là, le malaise et la détresse, elle est incarnée.
00:19:40 Et ce qui est assez, ça fait mal au cœur parce qu'il se donne du mal.
00:19:44 Il se donne vraiment du mal.
00:19:45 Ce sont des gens qui se lèvent très tôt.
00:19:47 C'est un métier très pénible.
00:19:48 Je connais bien ces métiers là.
00:19:50 L'agriculture, c'est plein de métiers différents, en fait.
00:19:52 Et en fait, ce qui se passe, c'est que pourquoi les agriculteurs sifflent et encore, c'est
00:19:56 une démonstration très pacifique de leur malaise.
00:19:58 C'est qu'en réalité, le malaise est tellement profond depuis au moins 30 ou 40 ans qu'il
00:20:03 fait qu'on se rend compte que c'est un métier qui ne nourrit plus celui qui le pratique
00:20:07 et ça les rend malheureux.
00:20:08 Et en fait, vous voyez, on aimerait qu'il y ait des actes ou des actions du gouvernement
00:20:13 qui soient tout de suite visibles.
00:20:14 Mais l'agriculture a tellement été abîmée qu'il va falloir des années avant de remettre
00:20:20 tout ça à flot parce que le malaise des suicides, c'est une conséquence très lourde
00:20:24 qui prend et qui est dans le temps long.
00:20:26 Donc, avant de changer tout ça, avant l'urgence, c'est qu'ils gagnent leur vie avec leur métier.
00:20:31 Vous vous rendez compte comment il faut restructurer toutes les filières pour qu'ils puissent
00:20:34 enfin gagner leur vie ? C'est un boulot colossal.
00:20:36 Et en réalité, quand on voit que les ministres n'ont pas l'air d'être dans l'action, c'était
00:20:42 ça qui est reproché au ministre Fedeau.
00:20:43 Ils ne sont pas dans l'action, ils sont toujours sur le terrain, mais pas dans l'action.
00:20:46 Là, il y a un ras-le-bol et vous allez voir qu'après le salon, la crise agricole n'est
00:20:51 pas terminée.
00:20:52 Il y a une chose qui est très frappante lorsqu'on écoute cet agriculteur et l'émotion que
00:20:57 son discours suscite, c'est qu'on sent très bien la décorrélation qu'il y a entre le
00:21:03 discours qu'a tenu Emmanuel Macron auprès d'agriculteurs au Salon de l'agriculture,
00:21:07 c'est-à-dire un discours très techno, très technique, et puis la détresse de cet agriculteur.
00:21:15 On se dit alors même qu'on l'écoute, comment peut-il entendre exactement ce que lui a dit
00:21:20 s'il a regardé les images d'Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture ? Comment peut-il
00:21:25 percevoir le discours du président de la République ? Comment peut-il entendre ce message ?
00:21:28 Je crois qu'un président de la République, ça doit donner des orientations, ça doit
00:21:32 de temps en temps parler technique et puis il y a des moments où ça doit parler avec
00:21:37 le cœur.
00:21:38 Et pour ce qui est d'Emmanuel Macron, je ne suis pas sûr que sur ce dernier niveau
00:21:43 de discours, sur ce dernier niveau de langage, il soit très très fort.
00:21:48 Allez Johan pour terminer.
00:21:49 Oui, sans doute Gabriel Attal est-il plus habile dans le rôle de président de la République.
00:21:54 On l'a vu effectivement au cours de ces derniers jours et ces dernières semaines,
00:21:57 le Premier ministre c'est vrai est plus dans l'empathie manifestement que le président
00:22:00 de la République, mais je crois que les agriculteurs n'attendent pas qu'on ait vis-à-vis d'eux
00:22:05 une forme d'émotion.
00:22:07 Ils attendent des actes en réalité pour effectivement qu'ils puissent vivre de leur travail.
00:22:12 C'est ça la priorité.
00:22:13 Ils n'attendent pas qu'on s'apitoie sur leur sort.
00:22:14 Non, je n'ai pas dit s'apitoyer.
00:22:15 Naturellement, je ne parle pas de vous.
00:22:16 Mais un peu de mensuicule.
00:22:17 Je ne parle pas de vous, mais ils attendent effectivement des actes parce que les agriculteurs
00:22:22 au fond, ils sont dans une position, ils se disent mais attendez, nous sommes la France
00:22:25 qui se lève tôt, la France qui se couche tard, qui travaille 70 heures par semaine
00:22:29 pour gagner parfois pour les petites exploitations rien du tout, qui ne partent absolument jamais
00:22:34 en vacances, qui font un métier extrêmement dur et qui ne se plaignent jamais.
00:22:39 On le voit quand ils manifestent, ça n'est absolument pas violent.
00:22:42 Et pourtant, on a l'habitude en France des manifestations violentes.
00:22:44 Elles le sont quasiment toutes.
00:22:46 À chaque manifestation, maintenant, on s'attend à ce qu'il y ait de la violence.
00:22:49 Il faudrait que ça dénote.
00:22:51 Oui, là précisément, on sait qu'il n'y aura pas de violence parce que ce sont les
00:22:54 agriculteurs.
00:22:55 C'est cette France résiliente qui ne se plaint pas, mais qui là est au bout du rouleau
00:22:59 parce qu'elle ne peut tout simplement plus vivre.
00:23:01 D'ailleurs, ils font une intervention en disant c'est comme ça.
00:23:04 C'est poignant.
00:23:05 C'est horrible.
00:23:06 Je trouve que Laurent est dur vis-à-vis du président de la République.
00:23:10 Vincent, Vincent, Vincent.
00:23:12 De qui parle-t-il ?
00:23:14 Je trouve que Vincent est un peu dur.
00:23:18 Moi, je voudrais porter témoignage d'une chose qui me semble importante.
00:23:21 En réalité, j'étais député jusqu'à récemment, jusqu'à 2022.
00:23:27 Il y a des choses qui ont été faites.
00:23:29 La loi Egalim en particulier.
00:23:30 La loi Egalim 1, la loi Egalim 2.
00:23:32 Ça a été vraiment fait avec le cœur et ça a été fait pour améliorer justement
00:23:41 cette situation.
00:23:42 Sauf qu'à un certain moment, elle n'a pas été appliquée.
00:23:44 Effectivement.
00:23:45 Et que le tort du gouvernement, ce n'est pas tant de faire des choses, c'est de ne
00:23:51 pas suivre.
00:23:52 Et du Parlement aussi.
00:23:53 Et de ne pas suivre ensuite les lois qui sont faites.
00:23:55 Et ça, ça nous pète au visage de cette manière-là assez difficilement.
00:24:00 Ce meurtre ignoble à présent à Saint-Uriel près de Rennes.
00:24:05 Un homme a été frappé à mort à coup de batte de baseball pour avoir klaxonné devant
00:24:10 une caravane.
00:24:11 Les auteurs présumés de ce meurtre ont été mis en examen et placés en détention provisoire.
00:24:14 D'abord le sujet de Michael Chahou.
00:24:16 Nous écouterons ensuite le témoignage sur notre antenne du maire de ce village encore
00:24:21 sous choc.
00:24:22 Mais d'abord les faits.
00:24:23 Sur les lieux du drame, des fleurs et ces mots écrits par la maman d'Anthony, 30 ans,
00:24:28 tabassé à mort à coup de batte de baseball parce qu'il a eu le malheur de klaxonner
00:24:32 en passant devant cette caravane où vivaient ses agresseurs, deux frères, à la sortie
00:24:37 du village de Simon.
00:24:38 Dans ce lieu-dit en pleine campagne, tout le monde, ou presque, a déjà eu affaire
00:24:43 avec les deux mises en cause.
00:24:44 Quand je passais avec mon tracteur, il me photographiait et puis il m'ajurait.
00:24:51 Parce que apparemment je faisais du bruit.
00:24:54 Il a dit à ma femme "tu vas mourir".
00:24:56 En lui mettant les doigts dans les yeux.
00:24:59 Deux semaines plus tôt, Anthony avait eu un différent avec les deux frères.
00:25:03 Mais selon le maire de Saint-Uriel, les choses jusque-là étaient sous contrôle.
00:25:08 Pour les proches d'Anthony, il y a eu un retard à l'allumage.
00:25:11 Que ce soit les élus ou même les gendarmes, tant qu'il n'y a pas de preuves à verer,
00:25:16 on ne peut pas y aller au bout.
00:25:17 Il faut que ça en arrive à ce point-là pour les mettre hors de circuit et hors du danger.
00:25:25 Ça vous met en colère ?
00:25:27 Ah bah moi, total.
00:25:28 Ça me rend fou d'un truc pareil.
00:25:30 Les deux frères ont été mis en examen et écroués.
00:25:33 Samedi, une marche blanche est organisée à la mémoire d'Anthony à Saint-Uriel.
00:25:38 Il allait devenir papa pour la deuxième fois dans quelques jours.
00:25:41 Ce qui est terrible quand on regarde ce sujet de Michael Chahut, c'est qu'on a l'impression
00:25:45 que dans le village, personne n'est surpris de ce qui s'est passé.
00:25:50 Jusque-là, le maire répétait que tout était sous contrôle.
00:25:53 A priori, nous.
00:25:54 Écoutez ce qu'il disait tout à l'heure sur notre antenne, le maire de cette commune de Saint-Uriel.
00:25:59 On n'avait jamais eu d'acte de violence.
00:26:04 C'était des violences verbales, mais pas d'agressions physiques jusqu'à présent.
00:26:09 Et ce drame, ce déferlement de violence nous atterre complètement.
00:26:17 Je pense aussi alerter les pouvoirs publics sur ces drames qui peuvent aujourd'hui malheureusement
00:26:25 exister en milieu rural.
00:26:27 Voilà, le maire donc qui nous dit qu'il n'y a pas eu de violences physiques, uniquement verbales jusque-là.
00:26:33 Mais les habitants rencontrés par notre journaliste nous disent bien que ça allait déjà très loin.
00:26:36 Il y avait des menaces sérieuses.
00:26:38 Vincent Roy, pourquoi est-ce qu'on attend toujours un drame pour prendre conscience des choses ?
00:26:42 Parce que d'abord, il y a une contradiction dans le discours du maire avec effectivement le témoignage d'un habitant
00:26:49 qui dit que sa femme a été agressée puisqu'on lui a mis les doigts dans les yeux en la menaçant de mort.
00:26:57 Ce n'est quand même pas courant.
00:27:00 Pourquoi ? Évidemment, puisque comme il n'y a pas eu d'acte automatiquement répréhensible,
00:27:05 que peut-être cette femme n'a pas porté plainte, que la situation est restée en l'état
00:27:13 et puis que personne n'a pris le taureau par les crans.
00:27:17 Qu'est-ce que vous voulez faire ?
00:27:17 Vous ne pouvez pas expulser de chez eux puisqu'à priori ces gens ont mis une caravane sur leur terrain, étaient chez eux.
00:27:23 On va en savoir plus dans les jours à venir ou dans les heures à venir, j'imagine.
00:27:27 On ne peut rien faire contre ces gens et la situation reste comme ça.
00:27:32 Ils continuent d'injurier, de menacer de mort.
00:27:35 Il y a derrière ça sans doute une peur d'intervenir ou une peur de déposer plainte.
00:27:41 Mais vous avez mis le doigt dessus, Jean-Michel Fauvergue.
00:27:43 Pourquoi est-ce qu'on ne peut rien faire ?
00:27:45 On ne peut rien faire parce que s'il n'y a pas de dépôt de plainte,
00:27:47 alors je ne sais pas s'il y en a eu un sur la première agression avec les doigts dans les yeux,
00:27:51 s'il n'y a pas de dépôt de plainte et si la police, la gendarmerie en l'occurrence, n'est pas saisie,
00:27:58 il n'y a pas d'enquête dans ce domaine-là.
00:28:00 Maintenant, il peut se passer autre chose quand même.
00:28:02 Le maire peut intervenir s'il y a des problèmes psychiatriques
00:28:06 pour des placements d'office en particulier.
00:28:09 Et ça, c'est à surveiller.
00:28:10 Clairement, d'après ce que nous disent les témoins de les personnes qui vivent dans ce village,
00:28:16 le maire avait plutôt tendance à minimiser quand même les choses.
00:28:19 Alors ça, c'est une problématique.
00:28:20 Moi, je ne sais pas, je ne connais pas à fond cette affaire-là,
00:28:23 mais je vous dis qu'il y a des possibilités dans ce domaine-là.
00:28:27 Il faut construire cette affaire pour avoir deux éléments.
00:28:30 D'abord l'élément psychiatrique des choses et ensuite peut-être le tout d'alcoolémie
00:28:37 au moment du passage à l'acte.
00:28:39 Par, comment dire, un peu par flair, deux personnes, frères habitant dans une caravane,
00:28:48 ça me pose quelques...
00:28:52 Ça me rappelle quelques souvenirs.
00:28:54 Ça veut dire que ça vous fait penser à quoi ?
00:28:57 À des gens du voyage sédentarisé ?
00:28:59 Ça me fait penser à des gens qui seraient en dehors de la société,
00:29:04 qui seraient chez eux en train de monter un espèce de monde à eux
00:29:10 et qui ne supportent pas le voisinage et qui sont de cette manière-là.
00:29:15 Alors juste avant de vous donner la parole, Johan, je voudrais que vous montrez,
00:29:18 cette semaine, on a appris que les violences physiques et sexuelles
00:29:21 avaient bondi de 7% en 2023.
00:29:24 Je vous propose de regarder ces chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur.
00:29:27 444 700 faits de violences physiques enregistrés,
00:29:33 plus de la moitié ont été commis dans le cercle intrafamilial.
00:29:36 Johan ?
00:29:38 Oui, bon, les violences sont en augmentation, on le sait.
00:29:41 Ce sont des chiffres évidemment qui ne sont hélas pas surprenants
00:29:44 parce qu'on voit bien le niveau de tension dans la société.
00:29:47 Cette augmentation de la violence, je crois que tout le monde la constate dans son quotidien.
00:29:50 Donc ça, c'est incontestable.
00:29:52 Mais effectivement, pour revenir à ce fait-là,
00:29:55 il est évident, manifestement, que ces personnes vivaient dans leur monde,
00:29:59 qu'elles étaient tout à fait marginalisées en dehors de la société
00:30:02 et donc en dehors des règles et des lois de la société.
00:30:05 Mais ça n'aurait pas dû alerter ?
00:30:06 Mais précisément, ça aurait dû alerter,
00:30:08 puisque on entend précisément dans ce sujet
00:30:11 que l'ensemble de la population n'est pas surpris.
00:30:13 Tout le monde s'attendait à ce que ça arrive, finalement.
00:30:15 Tout le monde s'attendait à ce qu'un jour,
00:30:17 il n'y ait peut-être pas un drame de ce niveau-là,
00:30:18 mais en tout cas, quelque chose de grave qui arrive.
00:30:21 Donc c'est bien que ces deux personnes-là
00:30:23 posent des problèmes depuis longtemps.
00:30:25 Et le fait que les pouvoirs publics n'aient rien pu faire,
00:30:28 ça doit nous interroger collectivement,
00:30:30 parce que ce genre de situation,
00:30:32 elle est vécue dans un certain nombre de villages français, notamment.
00:30:36 Ce n'est pas quelque chose qui est isolé.
00:30:38 Ce genre de situation arrive fréquemment dans la ruralité, principalement.
00:30:42 Judith, comment ce drame peut se passer dans un village comme celui-ci,
00:30:47 où tout le monde a l'air de se connaître,
00:30:49 tout le monde a l'air de savoir ce qui se passe ?
00:30:50 Il y a un peu plus de 2000 habitants.
00:30:52 C'est vraiment un tout petit village.
00:30:54 Par ailleurs, sur vos images,
00:30:56 on voit que le terrain sur lequel est installée la caravane n'est pas clos.
00:31:01 Alors, je ne sais pas du tout quel est le statut.
00:31:04 C'est un domicile, quand même.
00:31:05 C'est un domicile ? Moi, je n'ai pas l'information.
00:31:08 Non, mais la caravane, c'est un domicile.
00:31:10 D'accord, mais sur un terrain privé.
00:31:11 Oui, mais sur quel ? Voilà.
00:31:12 Est-ce que le terrain est privé ?
00:31:15 J'en sais rien. Vous le savez ?
00:31:17 Ah non. Je suppose que c'est un terrain privé.
00:31:20 Voilà.
00:31:21 Mais même sur un terrain municipal, c'est un domicile aussi, la caravane.
00:31:23 Oui, bien sûr.
00:31:24 Mais le terrain municipal est mis à disposition par le maire,
00:31:27 comme son nom l'indique.
00:31:29 Et là, visiblement, le maire a pris avec beaucoup de légèreté
00:31:33 l'agression qui s'était déjà produite,
00:31:36 qui a eu plein tout pas, d'ailleurs.
00:31:38 Allez, il est 23h.
00:31:39 Il est l'heure de retrouver Elisa Lukavski,
00:31:41 qui est avec nous pour Le Journal.
00:31:44 Bonsoir, Elisa.
00:31:46 La suite du procès de l'attentat de Strasbourg.
00:31:53 Quatre hommes sont jugés pour l'attentat au marché de Noël de Strasbourg.
00:31:57 C'était en 2018.
00:31:59 Cinq personnes avaient été tuées.
00:32:00 Un procès qui se déroule en l'absence de l'assaillant.
00:32:02 Un homme radicalisé abattu après 48 heures de traque.
00:32:06 Les précisions sur cette deuxième journée avec Célia Barotte.
00:32:11 Le témoignage anonyme de l'enquêteur s'est fait par visioconférence.
00:32:15 Il s'est divisé en plusieurs parties.
00:32:17 L'attaque, le profil et la traque de Shérif Shekat,
00:32:20 mais aussi les préparatifs de l'attentat.
00:32:23 Le parcours du terroriste a été décrit rue par rue
00:32:26 et chaque victime a été citée.
00:32:28 Incapable d'entendre ce récit, plusieurs personnes du public,
00:32:32 des partis civils ont quitté la salle d'audience.
00:32:35 Une femme a même éclaté en sanglots.
00:32:37 Selon l'enquêteur, Shérif Shekat n'a bénéficié d'aucune aide
00:32:40 lors de sa fuite entre le 11 décembre et le 13 décembre 2018,
00:32:45 lorsqu'il a été neutralisé.
00:32:46 Et c'était quelqu'un qui s'intéressait beaucoup aux armes.
00:32:49 Suite à l'attentat, le domicile du père de Shérif Shekat
00:32:52 a été équipé de micros par les enquêteurs.
00:32:55 Ce qui a permis de savoir que le terroriste s'intéressait
00:32:57 au marché de Noël de Strasbourg quelques jours avant l'attaque.
00:33:02 Le ministre français des Affaires étrangères a appelé
00:33:04 à une enquête indépendante sur la mort de plus de 110 personnes
00:33:08 lors d'une distribution d'aide alimentaire à Gaza
00:33:10 après des tirs israéliens.
00:33:12 Le drame s'est déroulé hier lorsqu'une foule s'est ruée
00:33:15 sur un convoi d'aide alimentaire.
00:33:18 Un drame qui a été condamné par la communauté internationale.
00:33:23 Et puis, la collecte des Restos du Cœur est lancée partout en France,
00:33:26 dans plus de 7 500 supermarchés.
00:33:29 Bénévoles et membres de l'association sont sur le pont
00:33:31 pour ce rendez-vous crucial pour ravitailler
00:33:34 les stocks de denrées alimentaires.
00:33:36 Les Restos du Cœur, qui fêtent leurs 35 ans,
00:33:37 espèrent collecter 9 000 tonnes de dons.
00:33:41 Merci beaucoup Elisa et à tout à l'heure.
00:33:44 Dans l'actualité, également 3 ans après la mort du brigadier
00:33:48 Éric Masson, le verdict est tombé pour Ilyas Akoudad.
00:33:51 Le principal suspect, âgé de 22 ans, est condamné
00:33:54 par la Cour d'Assise du Vaucluse à 30 ans de réclusion criminelle
00:33:56 avec une période de sûreté de 20 ans.
00:33:59 Les précisions sur place de notre journaliste
00:34:01 police-justice Noémie Schultz.
00:34:04 Le verdict a été rendu devant une salle d'audience comble
00:34:06 remplie de dizaines de policiers, certains très proches d'Éric Masson,
00:34:09 d'autres de simples collègues venus parfois de loin
00:34:12 pour soutenir la famille de la victime.
00:34:14 Tous espéraient que la décision rendue viendrait acter le fait
00:34:17 que le brigadier Masson a été tué parce qu'il était policier.
00:34:21 L'accusé l'a nié pendant tout le procès,
00:34:23 mais il n'a pas convaincu la Cour d'Assise
00:34:25 qui a retenu cette circonstance aggravante,
00:34:27 un soulagement pour le père de la victime, Marc Masson.
00:34:31 Nous sommes satisfaits, la justice est passée.
00:34:33 La qualité de policier intervenant de mon fils a été reconnue.
00:34:37 La condamnation nous semble juste.
00:34:40 Et voilà. Et quoi qu'il en soit d'aujourd'hui,
00:34:43 je reste un père qui a perdu son fils
00:34:45 et quelle que soit la condamnation, il ne reviendra jamais.
00:34:49 C'est comme ça. Donc on reste avec notre tristesse.
00:34:51 Effectivement, il n'y a pas de gagnant, il n'y a que des perdants.
00:34:54 La Cour d'Assise a toutefois été sensible aux arguments de la défense.
00:34:58 Jeudi, les deux avocats d'Ilias Sakoudade
00:34:59 avaient demandé au juré de faire preuve de courage
00:35:02 et de ne pas suivre les réquisitions de l'avocate générale,
00:35:04 de ne pas condamner ce jeune homme à la prison à perpétuité,
00:35:07 mais de lui laisser une part d'espoir,
00:35:09 un verdict de sagesse et d'apaisement, a estimé Franck Berton,
00:35:13 ce qui peut laisser penser qu'Ilias Sakoudade ne fera pas appel.
00:35:17 Alors c'est une peine qui semble satisfaire l'ensemble des partis.
00:35:21 On peut dire que ça, c'est plutôt une bonne nouvelle dans ce drame,
00:35:24 dans cette affaire. Jean-Michel Fauvergue ?
00:35:27 Je pense qu'elle ne satisfait pas le parquet général
00:35:30 qui avait demandé la réclusion à perpétuité.
00:35:34 Et cette réclusion à perpétuité, suite à cette affaire-là,
00:35:37 suite à ce drame-là, elle a été votée dans une loi de 2022.
00:35:43 Maintenant, vous savez que quiconque s'attaque,
00:35:46 enfin tue un policier ou un gendarme est condamné à perpétuité.
00:35:53 Et là, ce n'était pas le cas.
00:35:54 Donc voilà pourquoi il n'est condamné qu'à 30 ans de prison.
00:35:58 Il en fera 20 minimum.
00:36:02 C'est une lourde peine, certes.
00:36:06 Mais ce n'est pas ce qu'a demandé l'Avocat général.
00:36:08 Le père, je tiens à souligner le discours du père qui est très digne
00:36:14 et qui résume tout dans son discours.
00:36:20 Il n'y a pas de gagnant, il n'y a que des perdants.
00:36:22 C'est la réalité des choses.
00:36:23 Cette délinquance galopante pour laquelle on essaie de lutter
00:36:28 est une délinquance qui fait énormément de malheur à la fois les victimes,
00:36:33 mais aussi tout l'entourage de ces victimes-là.
00:36:36 Et quelques fois, peut-être vous étonnez en disant ça,
00:36:39 quelques fois les auteurs eux-mêmes qui n'ont pas conscience de leurs actes
00:36:45 et puis qui se retrouvent en prison.
00:36:47 Pas tous, évidemment.
00:36:48 Jean-Michel, celui-là, en tout cas, avait assez conscience pour savoir
00:36:52 qu'il fallait absolument croire qu'il ne connaissait pas le métier de sa victime.
00:36:59 Je parle de tout l'entourage de cette criminalité-là.
00:37:03 Et la criminalité, c'est simple à un certain moment.
00:37:06 Pour la freiner, il faut rapidement, dès la première incartade,
00:37:10 dès la première délinquance que l'on a, la plus petite soit-elle,
00:37:14 eh bien il faut la condamner.
00:37:15 Judith, je vous redonne la parole.
00:37:18 Là, pour le coup, je suis absolument d'accord.
00:37:21 Un des gros problèmes du système judiciaire français,
00:37:24 et Béatrice Brugère, la magistrate pénale, le dit très bien
00:37:28 dans le livre qu'elle vient de publier,
00:37:30 c'est qu'on va à rebours de ce qui est efficace,
00:37:33 c'est-à-dire qu'on se donne un mal fou pour trouver des peines alternatives
00:37:38 à l'incarcération.
00:37:41 Pourquoi ?
00:37:41 Parce qu'on n'a pas la volonté politique de construire les places de prison
00:37:45 - Les prisons sont pleines à l'heure actuelle.
00:37:46 - ...promises.
00:37:47 Et alors que dans les pays du Nord, notamment,
00:37:50 où sont en vigueur des peines courtes, voire très très courtes,
00:37:53 10 jours, un mois, dans des établissements dédiés
00:37:58 où les détenus ne croisent pas des délinquants confirmés et aguerris,
00:38:03 eh bien ça marche, il y a beaucoup moins de récidives,
00:38:06 il n'y a pas ces parcours de délinquance qui ont l'air inscrits
00:38:11 dès les premiers faits.
00:38:13 En France, on se dit "Ah, lui il a fait ça, dans 20 condamnations plus tard,
00:38:18 on le retrouvera ayant commis un acte beaucoup plus grave et peut-être fatal".
00:38:24 Il y a quelque chose de désespérant, y compris pour les délinquants,
00:38:30 de ne pas les prendre au plus tôt, c'est aussi les précipiter eux
00:38:36 dans cette spirale infernale.
00:38:38 - Vincent Jean-Michel évoquait le témoignage très digne du papa
00:38:42 qui était également policier d'ailleurs.
00:38:44 - Oui, mais je reviens sur le début de l'affaire,
00:38:46 il faut quand même savoir que le meurtrier d'Éric Masson
00:38:53 a quand même menti pendant 3 ans, 3 ans, en disant que ce n'était pas lui.
00:39:00 Premier point.
00:39:01 Deuxième point, maintenant, on nous dit qu'il a nié savoir
00:39:08 que sa victime était de la police.
00:39:13 Permettez-moi d'en douter, il a menti 3 ans.
00:39:16 Manœuvre de son avocat, on comprend la manœuvre,
00:39:20 et c'est assez habile, il faut lâcher quelque chose,
00:39:23 bon, il faut maintenant avouer, et il avoue au cours même du procès,
00:39:27 dont on nous dit que c'est grâce au procès qu'on atteint la vérité,
00:39:32 la vérité, pas complètement.
00:39:33 Comment le croire ?
00:39:35 Comment le croire lorsque il dit "je ne savais pas que c'était un policier
00:39:40 sur lequel je tirais".
00:39:42 Je suis sur toutes ces questions extrêmement circonspects,
00:39:45 et j'étais plutôt favorable quant à moi aux réquisitions du parquet,
00:39:53 c'est-à-dire une perpétuité.
00:39:55 Il a menti pendant 3 ans.
00:39:57 - Avec sûreté, 30 ans.
00:39:58 - C'est-à-dire 30 ans.
00:40:00 Il ne faut pas que les téléspectateurs croient que la perpétuité...
00:40:02 - Non, non, bien sûr, bien sûr, c'est-à-dire 30 ans.
00:40:04 - On va donner la parole à Johan Combe,
00:40:06 délégué départemental du syndicat de police UNSA du Vaucluse
00:40:10 et ex-collègue d'Éric Masson.
00:40:12 Bonsoir, merci d'être avec nous en direct sur CNews.
00:40:16 Vous avez entendu ce qui vient d'être dit sur le plateau.
00:40:21 D'abord, votre réaction après le verdict qui a été rendu tout à l'heure.
00:40:26 Je le disais, Noémie Schultz, notre journaliste police du justice,
00:40:31 nous disait que ce verdict satisfaisait toutes les parties.
00:40:37 Est-ce qu'au niveau de la police, c'est le cas également ?
00:40:42 - Oui, 30 ans de réclusion de criminels, c'est pratiquement perpétuité.
00:40:46 On ne va pas se mentir.
00:40:48 Donc, pour nous, on est relativement satisfait.
00:40:50 Oui, c'est sûr que s'il avait pris perpétuité avec 22 ans de sûreté,
00:40:53 ça aurait été mieux, mais on prenait le risque qu'il fasse appel.
00:40:57 Il peut toujours le faire, mais là, il risque de prendre plus.
00:41:00 Alors que s'il avait directement pris la perpétuité avec 22 ans de sûreté,
00:41:03 il aurait systématiquement fait appel puisqu'il avait tout allé gagner.
00:41:06 - Alors, écoutez justement la réaction de l'avocat d'Ilias Hakoudad,
00:41:13 qui réagissait et qui précisait justement que son client
00:41:17 n'allait certainement pas faire appel. On l'écoute.
00:41:20 - Écoutez, c'est un verdict courageux rendu par la Cour d'assises du Vaucluse.
00:41:26 C'est un verdict, surtout, qui n'est pas un verdict d'élimination,
00:41:29 puisque la réclusion à perpétuité n'a pas été prononcée.
00:41:33 Comme vous le savez, M. Hakoudad a été condamné à une peine
00:41:36 de 30 années de réclusion avec une peine de sûreté de 20 années.
00:41:40 C'est-à-dire que la Cour d'assises a estimé, au-delà d'avoir retenu
00:41:45 la tentative de meurtre et le fait de meurtre sur personne
00:41:50 dépositaire à l'autorité publique, que bien évidemment,
00:41:52 M. Hakoudad devait pouvoir encore un jour,
00:41:56 et au terme de la peine qui a été prononcée, recouvrer la liberté.
00:41:59 Ce n'est pas une peine d'élimination, c'est une décision,
00:42:02 je le redis, courageuse et aussi remplie d'humanité,
00:42:05 parce que c'était un procès difficile, compliqué, avec beaucoup d'émotion.
00:42:10 Mais les jurés ont eu le courage de dire,
00:42:12 nous ne prononçons pas la perpétuité.
00:42:14 Et c'est pour Elisaphie et moi-même, et pour lui aussi,
00:42:17 quelque chose d'important, que cette perpétuité n'ait pas été prononcée.
00:42:21 Voilà, Johan Combes, ça vous fait réagir ces mots de l'avocat d'Ilias Hakoudad ?
00:42:27 C'est un avocat, il dit un peu ce qu'il arrange.
00:42:34 Nous, ce qui nous importait réellement, c'est que le meurtre soit reconnu d'un policier.
00:42:38 Eric, notre collègue, était policier.
00:42:42 Monsieur Berton et Madame Arfi ont essayé de prouver par A+B,
00:42:46 de manière un peu des fois tendancieuse,
00:42:48 qu'il aurait pu prendre Eric pour un simple dealer.
00:42:52 Laissez-moi rire, c'était tellement inadéquat et inapproprié
00:42:58 que nous, on voulait garder cette aggravation,
00:43:02 parce qu'elle est logique, en fait, et tout le prouve dans l'enquête,
00:43:06 qui a été impeccablement traitée par les collègues de la police judiciaire.
00:43:11 Donc bon, voilà, c'est les effets d'annonce d'un avocat.
00:43:16 Vous avez pu échanger après l'audience avec la famille d'Eric Masson ?
00:43:21 Très peu. Je suis quelqu'un qui est très respectueux de leur dignité.
00:43:25 Je ne veux pas en rajouter par-dessus.
00:43:28 Ils ont été très dignes, ce sont des gens exceptionnellement gentils et exceptionnellement bons.
00:43:33 C'est une famille de policiers.
00:43:36 Moi, je travaille encore avec la fille de Monsieur Masson et le fils de Monsieur Masson,
00:43:41 donc les frères et sœurs d'Eric.
00:43:44 Et voilà, ce sont des gens qui sont très appréciés, qui restent très appréciés.
00:43:49 Et nous, Eric, on ne l'oubliera jamais.
00:43:51 Il est perpétuellement dans nos cœurs et dans nos têtes.
00:43:55 Johan ?
00:43:56 Non, simplement pour dire qu'il y a effectivement en France un véritable enjeu,
00:43:59 pour rebondir un peu sur ce qui a été dit,
00:44:01 dans le fait de casser ces parcours de délinquance,
00:44:03 parce qu'on ne se retrouve pas en pleine rue avec un flingue dans la poche du jour au lendemain.
00:44:08 Ça n'arrive pas comme ça.
00:44:09 Il y a tout un parcours qui précède ces drames qui arrivent hélas trop souvent.
00:44:15 Et il est vrai que quand on en arrive là,
00:44:17 c'est qu'on a déjà un casier judiciaire qui est long comme le bras
00:44:20 et qu'on n'a pas été sanctionné quand il le fallait,
00:44:23 parce que sinon, on n'en arriverait pas là.
00:44:24 Et il est vrai que le fait de sanctionner dès le plus jeune âge,
00:44:28 parce que ce sont des délinquants qui commencent parfois qui ont 12, 13 ans.
00:44:33 Donc, le fait de sanctionner dès le plus jeune âge et la certitude de la peine,
00:44:37 c'est ça qui est important aussi.
00:44:39 Le fait de savoir que si on commet, ne serait-ce qu'un petit acte de délinquance,
00:44:45 on aura une sanction.
00:44:46 On sera puni.
00:44:46 La certitude de la peine, c'est quelque chose qui est fondamental, tous les spécialistes le disent.
00:44:51 Et pas "je vous condamne", réforme du POMORETI, la dernière sur les mineurs,
00:44:55 et pas "je vous condamne, revenez donc dans six mois, si vous avez été sage, la condamnation sera levée".
00:45:01 En tout cas, vous ne ferez pas...
00:45:04 Oui, je voudrais rajouter pour ce qui a été dit et très bien dit à la fois par Johan et par le reste du plateau,
00:45:11 qu'effectivement, les courtes peines, c'est quelque chose d'important.
00:45:15 Et un pays, par exemple, comme les Pays-Bas, les pratiquent.
00:45:19 Mais un pays comme les Pays-Bas a un taux d'incarcération beaucoup plus important que la France.
00:45:24 Il punit plus.
00:45:25 Sauf qu'il y a une espèce de flux avec les roulements de peine qui fait que dès la première incartade, il y a punition.
00:45:31 Et comme les gens sont incarcérés assez rapidement, pour 15 jours, pour un mois, ça sort assez rapidement aussi.
00:45:39 Mais il n'y a pas que ça.
00:45:40 Il y a aussi derrière un système de l'application des peines qui ne repose pas sur ce système aberrant français,
00:45:46 qui est le juge d'application des peines, qui va défaire la condamnation du juge qui a donné la condamnation.
00:45:55 Et puis, ils ont un système aussi intéressant de probation, de suivre celui qui est mis dehors.
00:46:01 Et ça, c'est quelque chose d'important.
00:46:02 Avec les moyens de le faire.
00:46:03 Avec les moyens de le faire, bien sûr.
00:46:04 Parce que chez nous, en plus...
00:46:04 On n'a pas en France.
00:46:05 Les mots de Gérald Darmanin, qui a réagi sur le réseau social X.
00:46:08 "Justice a été rendue.
00:46:10 Toucher à un policier, à un gendarme, c'est blesser la France."
00:46:13 Le ministre de l'Intérieur, Johan, qui salue la décision des juges dans ce dossier.
00:46:18 Oui, écoutez, Gérald Darmanin, il est dans son rôle, évidemment.
00:46:21 Et c'est vrai que quand on touche à un policier, on touche à l'État, on touche à la France, on touche à la République.
00:46:26 Et on voit bien de manière générale, d'abord, que l'ensemble des représentants de l'État sont des cibles, en réalité.
00:46:32 On dit que les policiers sont des cibles.
00:46:33 C'est une réalité.
00:46:34 Mais les médecins sont des cibles désormais.
00:46:37 Les enseignants sont des cibles.
00:46:38 Les pompiers sont des cibles.
00:46:40 Tous ceux qui portent un uniforme, en réalité, sont devenus des cibles.
00:46:44 Parce qu'ils représentent une forme d'autorité, parce qu'ils représentent l'État.
00:46:47 Et qu'un nombre grandissant de personnes dans ce pays, précisément, veulent défier l'État et son autorité.
00:46:53 Et ça, on constate tous les jours.
00:46:54 D'où l'importance, peut-être, aussi, de relancer un débat qui concernerait les peines planchées.
00:47:00 Nicolas Sarkozy avait tenté de le faire, c'est vrai.
00:47:02 C'est quelque chose qui est inconstitutionnel.
00:47:05 On a changé la Constitution pour l'IVG, c'est une très bonne chose.
00:47:07 On pourrait peut-être la changer pour permettre d'appliquer ces peines planchées qui pourraient sans doute faire progresser les choses.
00:47:15 Vincent Roy ?
00:47:15 Non, ben oui, c'est à mon sens totalement évident.
00:47:19 Il faut impérativement remettre les peines planchées à l'ordre du jour,
00:47:26 remettre la discussion à l'ordre du jour sur les peines planchées.
00:47:30 Ça me paraît absolument capital.
00:47:32 Ce serait un signal lancé assez fort.
00:47:36 Un dernier mot sur ce sujet, Yoann Combes ?
00:47:40 Ce sera le mot de la fin.
00:47:41 Oui, bien sûr.
00:47:44 Je tenais à rebondir sur les propos de Yoann.
00:47:46 Effectivement, la police, comme les autres corps en tenue, sont aujourd'hui devenus des cibles.
00:47:52 Je tiens à préciser que les familles de policiers sont devenues également des cibles,
00:47:56 parce que dès qu'ils sont reconnus dans la rue comme étant femme de ou mari de, ils sont agressés.
00:48:01 Ça a été le cas dernièrement en Seine-et-Marne.
00:48:03 Donc voilà, ça devient de plus en plus compliqué aussi pour tous ces corps de métier en tenue
00:48:10 d'assurer la protection de nos concitoyens sans pour autant mettre la nôtre en danger.
00:48:14 Donc voilà. Après le système des peines planchées et tout ça,
00:48:17 nous, notre boulot dans la police, c'est d'arrêter les délinquants ou les criminels
00:48:21 et de les remettre à la justice.
00:48:22 Si la justice, elle décide de ne pas les enfermer, eh bien on recommencera.
00:48:25 Notre métier, il est là.
00:48:27 Nous, c'est la protection des citoyens et c'est notre corps de métier et ça s'arrête là.
00:48:31 Merci beaucoup, Yoann Combes, d'avoir été avec nous, ex-collègue d'Éric Masson.
00:48:39 Merci à vous, à tous vos collègues.
00:48:40 Et également, vous êtes délégué départemental, UNSA, du Vaucluse.
00:48:47 On va changer de sujet à présent.
00:48:48 On va parler de ce proviseur menacé de mort sur les réseaux sociaux
00:48:53 après avoir demandé cette semaine à une élève d'enlever son voile.
00:48:57 Les faits se sont déroulés dans un lycée du 20e arrondissement de Paris, le lycée Maurice Ravel.
00:49:01 Ce matin, les cours ont été suspendus car des élèves ont organisé un blocus devant l'établissement.
00:49:07 On ne soutient pas au proviseur, mais à leur camarade, camarade qui a décidé de porter plainte.
00:49:13 Les détails d'abord de cette affaire avec Aminata Demphal.
00:49:17 Les faits se sont déroulés ce mercredi dans un établissement du 20e arrondissement de Paris.
00:49:23 Le proviseur du lycée Maurice Ravel a été menacé de mort sur les réseaux sociaux
00:49:27 après un incident avec une élève de BTS.
00:49:30 L'étudiante âgée de 19 ans aurait mis son voile dans la cour du bâtiment
00:49:34 et a refusé de le retirer malgré les injonctions du personnel.
00:49:38 Averti, le proviseur est arrivé en soutien pour réitérer la demande auprès de la jeune femme.
00:49:43 Face à son refus, le chef d'établissement a été contraint de l'escorter vers la sortie.
00:49:48 Se plaignant de violences de la part du proviseur, l'étudiante a déposé plainte.
00:49:53 Aucun jour d'ITT ne lui a été délivré après plusieurs examens complémentaires.
00:49:57 Le rectorat a réagi via un communiqué.
00:50:00 L'incident portant atteinte aux valeurs de la République a été repris et détourné sur les réseaux sociaux,
00:50:05 générant des propos diffamatoires et des menaces.
00:50:08 La cellule Valeurs de la République est mobilisée pour accompagner les équipes pédagogiques
00:50:12 et rétablir la réalité des faits.
00:50:15 En plus des menaces de mort envers le proviseur,
00:50:17 des menaces de destruction de l'établissement circulent également sur les réseaux sociaux.
00:50:21 La ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, apporte son soutien et condamne.
00:50:27 Nous ne laisserons rien passer. Dès la connaissance des faits,
00:50:30 j'ai mobilisé les services pour garantir la sécurité du proviseur et saisis le procureur.
00:50:35 Face à la colère d'une majeure partie des élèves, les cours ont été suspendus pour la journée.
00:50:41 Alors comme d'habitude, on dit que la situation est suivie par le rectorat,
00:50:45 que les services de police sont présents afin de garantir la sécurité à l'ensemble des élèves
00:50:50 et au personnel de l'établissement.
00:50:53 C'est une affaire qui évidemment nous interroge.
00:50:57 Moi particulièrement, c'est un établissement que je connais très très bien
00:50:59 puisque j'y ai fait tout mon collège, tout mon lycée.
00:51:02 Maurice Ravel du 20e arrondissement.
00:51:04 D'abord, cette fameuse cellule, le Valeurs de la République dont nous parle le rectorat,
00:51:10 dans le communiqué qui a été envoyé aux rédactions cet après-midi.
00:51:15 On nous dit que cette cellule est mobilisée.
00:51:18 C'est une équipe d'une dizaine de personnes présentes dans chaque rectorat
00:51:21 dont la mission est d'aider les établissements où ont été détectés des atteintes à la laïcité.
00:51:26 Ma question, c'est les aider comment ?
00:51:28 - Bonne question.
00:51:30 Parce que le proviseur n'a pas les pouvoirs en fait dans son espace.
00:51:35 Alors d'abord, c'est très grave puisque la République est en danger
00:51:38 et la laïcité est en danger avec ce genre d'événement.
00:51:40 Et en fait, effectivement, le proviseur, c'est un chef sans pouvoir.
00:51:44 Et c'est très embêtant parce qu'effectivement, il faut en faire appel au rectorat.
00:51:48 Mais il y a plein d'incivilités ou des problèmes même parfois avec des remplacements de profs ou autre.
00:51:52 Et il se retrouve assez démuni le proviseur.
00:51:54 Donc si on pouvait réarmer, puisqu'on était dans la séquence de réarmement,
00:51:58 vous vous souvenez, si on pouvait non pas réarmer,
00:52:01 mais armer le proviseur d'un certain nombre de pouvoirs et d'autorité,
00:52:04 déjà, il serait le patron chez lui.
00:52:06 Et deuxième élément, c'est plutôt un bon signe de savoir que les proviseurs,
00:52:10 enfin les proviseurs, sachent qu'ils sont soutenus, épaulés par le rectorat en cas de problème.
00:52:16 Parce qu'en fait, ils sont tout seuls par rapport à des parents d'élèves parfois hystériques.
00:52:20 C'est passionnel, cette affaire.
00:52:21 Et là, s'il sait qu'il y a le rectorat et le ministère derrière lui,
00:52:25 déjà, il va se sentir soutenu. Et c'est pas rien.
00:52:27 - Enfin, c'est passionnel, c'est passionnel.
00:52:29 Il y a quand même un acte de provocation pur.
00:52:32 Le débat a été clairement posé, notamment par Gabriel Attal.
00:52:35 On ne se présente plus au lycée avec un voile.
00:52:38 Il y a donc des gens qui veulent résister, qui ne veulent pas s'occuper de la loi.
00:52:45 On peut très légitimement reposer la question du fait de savoir si l'islam est compatible avec la République.
00:52:52 Voici une preuve que, dans le cas d'espèce, ça fonctionne assez mal.
00:52:59 La force est de constater que ça ne va pas.
00:53:02 - L'éducation nationale fait face à une nouvelle provocation, une nouvelle déstabilisation, Johan.
00:53:08 - Mais attendez, évidemment, l'islam est compatible avec la République.
00:53:11 Il y a quand même...
00:53:12 - J'ai simplement dit qu'on pouvait légitimement se poser la question.
00:53:14 - Moi, je réponds à cette question.
00:53:16 L'islam est évidemment compatible avec la République.
00:53:18 Il y a des millions de musulmans qui vivent très bien dans ce pays et qui aiment la France
00:53:23 et qui ont évidemment adopté les règles et la loi française.
00:53:26 Ce qui n'est pas compatible avec la République, c'est évidemment l'islamisme.
00:53:29 - L'islamisme, absolument.
00:53:30 - Qui est en train de gangréner ce pays, qui est en train de gagner du terrain.
00:53:34 Ça, c'est incontestable.
00:53:35 Ça nous a sauté aux yeux, évidemment, avec l'antisémitisme le 7 octobre,
00:53:39 mais un antisémitisme qui a été latent depuis plus d'années,
00:53:41 qui est notamment le fait de cet islamisme qui est en train de prendre
00:53:46 de plus en plus de place en France.
00:53:48 Et cette phrase que j'ai de plus en plus de mal à entendre,
00:53:52 à nouveau prononcée par Nicole Belloubet, qui dit "nous ne laisserons rien passer".
00:53:56 Ça fait des années, des années et des années qu'on entend cette même phrase,
00:54:01 alors même que l'islamisme, depuis dix ans, c'est incontestable, a progressé dans ce pays.
00:54:06 Donc, c'est une phrase qui, aujourd'hui, n'a plus aucun sens.
00:54:09 - Moi, je voudrais aussi attirer votre attention,
00:54:10 parce que moi, je croyais naïvement qu'on avait réglé ces problèmes
00:54:13 d'atteinte à la laïcité à l'école, car depuis PAP NDI,
00:54:16 le ministère de l'Éducation nationale communiquait tous les mois
00:54:20 les chiffres du nombre d'incidents recensés.
00:54:23 Alors, j'ai vérifié.
00:54:24 - Je crois bien que c'était depuis Jean-Michel Blanquer.
00:54:26 - C'était tous les mois.
00:54:29 En tout cas, quand on regarde les chiffres, ils sont recensés depuis PAP NDI.
00:54:32 Et alors, je n'ai plus rien depuis le mois de novembre.
00:54:35 - Il n'y en a plus. - Ah oui ?
00:54:36 - Donc, c'est pour ça que je pensais naïvement que c'était réglé.
00:54:39 - Oui, évidemment, ça ne peut pas être réglé.
00:54:42 Johan a l'air de parler comme s'il y avait une frontière étanche
00:54:45 entre l'islam et l'islamisme.
00:54:47 Ce n'est évidemment pas le cas.
00:54:49 L'islamisme est une maladie de l'islam.
00:54:52 Ce n'est pas moi qui l'ai dit comme ça.
00:54:53 - Oui, mais on ne peut pas dire que l'islam est incompatible avec les valeurs de la République.
00:54:58 - C'est un grand penseur musulman.
00:54:58 Certaines versions de l'islam sont absolument incompatibles avec la République.
00:55:05 Vous remarquerez que dans l'arrêté d'expulsion d'Imam Mahdi,
00:55:12 dont on va parler,
00:55:15 l'une des choses qui lui est reprochée, c'est une lecture littérale du Coran.
00:55:21 Moi, ça m'a beaucoup frappé,
00:55:22 parce que ça veut dire que les gens qui veulent porter le voile,
00:55:27 qui veulent porter la baïa,
00:55:29 trouvent dans le Coran de quoi légitimer, justifier,
00:55:34 d'être en rupture avec nos principes pratiques.
00:55:37 - Jean-Michel Fauberg.
00:55:38 - Voilà.
00:55:38 - C'était le cas de l'Imam de Bocquer.
00:55:39 - Il y a des façons des islams qui sont incompatibles,
00:55:43 des façons de pratiquer l'islam qui sont absolument incompatibles avec la République.
00:55:48 - Pour en revenir à cette affaire de voile, d'ailleurs, la jeune fille qui est...
00:55:53 - On parle de l'islam radical, évidemment.
00:55:56 - Des formes de l'islam, qu'elles soient littérales, radicales...
00:56:00 - Bien entendu.
00:56:01 - Elles posent problème quand il s'agit d'islam radical.
00:56:06 - Y compris ce qu'on appelle quiétistes, c'est-à-dire les gens qui ne sont pas violents.
00:56:09 - Jean-Michel.
00:56:10 - Oui, pour en revenir à cette affaire de voile avec cette jeune fille qui est majeure,
00:56:16 je pense qu'elle avait une compagne aussi qui portait le voile, une amie à elle.
00:56:20 Il y avait plusieurs personnes qui portaient le voile.
00:56:23 En fait, en réalité, ce qu'on peut remarquer quand même,
00:56:27 c'est que les rectorats, maintenant, réagissent...
00:56:32 Ils ont changé de ton depuis le passage de Gabriel Attal.
00:56:37 Je pense que certains ont...
00:56:40 - Senti le vent du boulet, on va dire.
00:56:42 - Voilà, ont senti le vent du boulet, se sont pris quelques coups de pelle.
00:56:46 Plus prosélyquement, on dit ça dans la police.
00:56:49 Et je crois que la situation est en train de changer de ce point de vue-là.
00:56:54 Quant à Mme Belloubet, certes, elle a dit ce que vous avez commenté, Yohann,
00:57:01 mais je pense que c'est déjà une victoire en soi qu'elle réagisse et qu'elle soit du côté du...
00:57:09 - Elle est dans son rôle, j'ai dit Dieu merci.
00:57:12 - Bien évidemment, mais rappelez-vous de Pape Indien.
00:57:17 - Rappelez-vous de Milla pour Nicole Belloubet.
00:57:18 - Et oui, qui ne prenait pas position là aujourd'hui, depuis le passage...
00:57:25 - Elle avait des propos qui avaient fait réagir, tout de même, au sujet de Milla.
00:57:30 - Oui, tout à fait, bien évidemment.
00:57:31 - D'ailleurs, elle avait rétropédalé tellement c'était énorme,
00:57:33 puisqu'en fait, elle établissait à elle toute seule le blasphème en France.
00:57:37 - Donc, il y a quand même un support.
00:57:41 Et cette espèce de task force, je ne sais plus comment vous l'appelez...
00:57:45 - Valeurs des républiques.
00:57:48 - Les cellules valeurs de la République.
00:57:49 - Oui, les cellules valeurs de la République.
00:57:51 C'est une espèce de task force qui vient en renfort des directeurs d'établissement,
00:57:56 justement pour analyser la situation et justement pour venir à leur aide à eux,
00:58:01 et pas pour défendre la...
00:58:04 - Enfin, elles sont saisies en général une fois que le mal est fait.
00:58:07 - Ah bah oui, ils n'arrivent qu'après.
00:58:10 - Je ne sais plus exactement ce qu'on me dit exactement.
00:58:13 On est dans un pays où les professeurs sont égorgés.
00:58:17 On est dans un pays où on doit protéger les proviseurs parce qu'ils sont insultés.
00:58:24 On est dans un pays où la provocation, toutes les semaines, quasiment,
00:58:27 ou tous les 15 jours, on n'a plus les statistiques, mais est permanente.
00:58:30 On est dans un pays où il y a la laïcité, attaque de la laïcité quasi en permanence, etc.
00:58:36 Et on a vraiment du mal à poser, pour le coup, des mots sur les choses.
00:58:42 - Julien Duzay.
00:58:43 - On est surtout dans un pays où on en est quand même, pardon, à se réjouir
00:58:47 que Nicole Belloubet apporte publiquement son soutien à un proviseur menacé de mort.
00:58:51 - Oui parce que c'était Jean Michel.
00:58:53 - Oui parce que ce n'était pas gagné.
00:58:54 - Oui, parce que ce n'était pas gagné.
00:58:56 - Oui, parce que ce n'était pas gagné.
00:58:57 Que ça en dit long sur la situation que nous connaissons
00:59:00 et sur le fait que les politiques n'ont pas véritablement préconscience du problème.
00:59:04 - Après, Yohann, il y a une vraie interrogation en ce qui concerne le choix de Mme Belloubet
00:59:06 par Gabriel Attal, qui quand même tranche avec la politique...
00:59:09 - C'est pas Gabriel Attal.
00:59:11 - Oui, c'est pareil.
00:59:11 - C'est pas Gabriel Attal.
00:59:12 - Précisément, c'est pas Gabriel Attal.
00:59:14 - Vous avez raison, Judith, mais qui semblait vouloir...
00:59:17 La politique que Gabriel Attal semblait vouloir mener sur l'école
00:59:21 semble incompatible avec le profil de Nicole Belloubet,
00:59:25 qui pourtant, lorsqu'elle a été nommée, a précisé qu'elle allait suivre...
00:59:31 Qu'elle allait se glisser dans les chaussures de Gabriel Attal.
00:59:33 - On va voir si elle fait les groupes de niveau.
00:59:35 - Il semblerait qu'il y ait un problème.
00:59:36 - Il semblerait que non, justement, sur les groupes de niveau, déjà.
00:59:38 - Il est vrai que les prises de position précédentes de Nicole Belloubet
00:59:42 interrogent, parce qu'elles sont tout à fait contradictoires
00:59:44 avec les prises de position de Gabriel Attal lorsqu'il était,
00:59:47 il y a encore peu, ministre de l'Éducation nationale.
00:59:50 Nicole Belloubet qui, effectivement, par exemple, disait que la sécurité
00:59:53 ne pouvait pas être l'alpha et l'oméga, notamment à l'école.
00:59:57 Nicole Belloubet, lorsqu'elle était garde des Sceaux,
01:00:01 avait fait en sorte, effectivement, qu'on incarcère moins,
01:00:04 notamment durant la crise Covid, etc.
01:00:05 Donc, il est vrai qu'à un moment où la sécurité, l'ordre,
01:00:09 l'autorité sont de plus en plus réclamés par les Français,
01:00:13 Nicole Belloubet ne correspond pas vraiment à ce profil-là.
01:00:16 Et c'est un euphémisme.
01:00:17 - Denis Deschamps, un dernier mot.
01:00:19 - Oui, moi, j'espère que les proviseurs se sentiront vraiment soutenus
01:00:25 et appuyés par cette cellule.
01:00:27 J'espère que, comme dit Jean-Michel, que ce sera maintenant la règle,
01:00:31 cette espèce de volonté d'avoir un ton très dur, très ferme
01:00:35 et de rien laisser passer.
01:00:36 On en revient encore aux peines qu'on parlait tout à l'heure.
01:00:39 Il ne faut rien laisser passer, immédiatement sanctionner,
01:00:42 parce que, je le redis, c'est ce que je vous disais tout à l'heure,
01:00:43 Michaël, c'est la République et la législation qui est attaquée là.
01:00:47 - J'attire quand même votre attention sur le fait qu'on s'attarde aussi
01:00:50 sur cette jeune fille qui a 19 ans, cette jeune fille de 19 ans.
01:00:56 Mais il y a un autre problème, c'est quand même le fait
01:00:57 qu'elle ait été soutenue par tous ces élèves qui ont ce matin
01:01:00 un blocus et les cours ont dû être interrompus.
01:01:04 - Attention, ils l'ont soutenue parce qu'elle a accusé
01:01:07 le proviseur de violence vis-à-vis d'elle.
01:01:10 Et donc, peut-être qu'on peut penser que les élèves l'ont soutenue
01:01:15 parce qu'ils l'ont crue.
01:01:18 - Attention.
01:01:19 - Allez, 23h30, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité.
01:01:23 C'est avec Elisa Lukewski.
01:01:24 - 30 ans de réclusion pour le meurtrier d'Éric Masson,
01:01:33 Ilyas Akoudad, 22 ans, meurtrier du Brigadier en 2021
01:01:37 sur un point d'île, c'était au cœur d'Avignon,
01:01:39 a été condamné à cette peine, une peine assortie
01:01:41 d'une période de sûreté de 20 ans.
01:01:44 Décision commentée jusqu'au sommet de l'État
01:01:46 par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:01:48 qui a estimé sur XX Twitter que justice avait été rendue.
01:01:52 Une condamnation, oui, mais qui n'estompera pas
01:01:55 la tristesse de la famille d'Éric Masson.
01:01:57 On écoute son père.
01:01:58 - Nous sommes satisfaits, la justice est passée.
01:02:01 La qualité de policier intervenant de mon fils a été reconnue.
01:02:05 La condamnation nous semble juste.
01:02:07 Et voilà, quoi qu'il en soit d'aujourd'hui,
01:02:11 je reste un père qui a perdu son fils et
01:02:14 quelle que soit la condamnation, il ne reviendra jamais.
01:02:16 C'est comme ça. Donc on reste avec notre tristesse.
01:02:18 Effectivement, il n'y a pas de gagnant,
01:02:20 il n'y a que des perdants, c'est tout.
01:02:22 - Les agriculteurs toujours en colère.
01:02:24 Ils ont mené plusieurs actions aujourd'hui.
01:02:27 Ça a commencé ce matin autour de l'Arc de Triomphe,
01:02:29 puis ça s'est poursuivi avec des blocages sur le périphérique parisien
01:02:32 avant qu'ils ne prennent la direction du château de Versailles,
01:02:35 face à la préfecture des Yvelines.
01:02:37 Ce matin, 66 agriculteurs ont été interpellés
01:02:40 suite à leur action Place de l'Étoile.
01:02:44 Et puis des milliers de personnes ont été présentes
01:02:47 aux obsèques d'Alexei Navalny.
01:02:49 Aujourd'hui, l'opposant numéro un, Vladimir Poutine,
01:02:51 a décédé le 16 février en prison dans des conditions troubles.
01:02:55 Il a été inhumé à Moscou, selon le rite orthodoxe.
01:02:58 La journée, les forces de l'ordre ont procédé à au moins 67 interpellations
01:03:02 dans 16 villes du pays, dont 6 dans la capitale russe.
01:03:05 Et voilà, on peut voir la foule présente
01:03:09 pour les obsèques d'Alexei Navalny.
01:03:12 - Merci Elisa, et très belle soirée à vous.
01:03:17 Dans l'actualité également, le tribunal administratif de Paris
01:03:20 a examiné aujourd'hui une requête déposée par Mahjoubi.
01:03:24 Cet imam tunisien de 52 ans a été expulsé du territoire français
01:03:27 jeudi dernier après avoir tenu des propos contre le drapeau français
01:03:31 lors de prêches.
01:03:32 L'avocat de Mahjoubi a déposé une demande de référé liberté
01:03:36 pour contester l'arrêté d'expulsion pris par Gérald Darmanin.
01:03:40 Judith, vous en parliez tout à l'heure, je vous ai écouté.
01:03:43 On en parle donc tout de suite.
01:03:44 On écoute les précisions sur place de notre journaliste,
01:03:47 police-justice Tanguy Hamon.
01:03:49 - L'imam Mahjoubi va-t-il revenir en France ?
01:03:51 L'audience en référé liberté s'est tenue devant le tribunal
01:03:54 administratif de Paris pendant deux heures et demie.
01:03:57 La représentante du ministère de l'Intérieur et l'avocat de l'imam
01:04:01 se sont affrontés par prise de parole alternée
01:04:04 pour savoir si l'expulsion express de l'imam est bel et bien justifiée,
01:04:08 même si elle porte atteinte à sa vie privée.
01:04:11 Son avocat a mis en avant les enfants de l'imam,
01:04:14 dont un est atteint d'un cancer et qui sont traumatisés,
01:04:17 a-t-il dit, par l'expulsion de leur père.
01:04:19 Ce qui lui est reproché ne justifie pas une telle séparation,
01:04:23 a-t-il indiqué.
01:04:25 Du côté du ministère de l'Intérieur,
01:04:26 on pointe que les propos de l'imam contre les Juifs,
01:04:29 contre les femmes, contre la France et des paroles
01:04:32 qui relèvent de l'apologie du terrorisme et du djihad
01:04:35 sont le terreau qui déclenche le passage à l'acte des terroristes
01:04:39 qui frappent actuellement la France.
01:04:41 C'est pour cela que son expulsion rapide était nécessaire
01:04:44 et qu'il ne doit pas revenir dans le pays.
01:04:46 La décision est désormais entre les mains du tribunal administratif de Paris.
01:04:51 Elle doit être rendue en début de semaine prochaine,
01:04:54 probablement lundi.
01:04:56 - On dit que le juge a 48 heures pour se prononcer.
01:04:59 Décision probablement lundi.
01:05:01 Le référé Liberté, pour rappel, est un dispositif d'urgence
01:05:05 que l'on peut saisir lorsqu'on estime qu'une de ses libertés fondamentales
01:05:08 a été bafouée.
01:05:10 Une des libertés fondamentales de cet imam a-t-elle été bafouée ?
01:05:13 Selon vous, Judith ?
01:05:15 - En fait, il y a des tas de recours possibles.
01:05:19 D'abord, là, évidemment, il y a atteinte à sa vie familiale
01:05:25 puisqu'elle a des enfants mineurs et qui sont français.
01:05:30 Dans ces cas-là, la CEDH, la Cour européenne des droits de l'homme,
01:05:35 demande que le danger que représente l'individu
01:05:43 soit proportionné à l'atteinte qu'on porte à son droit
01:05:47 à une vie familiale normale.
01:05:49 Quels sont les faits reprochés à l'imam Madjoubi ?
01:05:55 Incitation à la haine, apologie du terrorisme, apologie du djihad.
01:06:00 Je ne suis pas sûre, ça évidemment c'est la justice qui en décidera,
01:06:04 que ça constitue un danger immédiat et suffisant pour la sûreté de l'Etat.
01:06:10 Parce qu'en fait, ça revient à ça.
01:06:12 Pour la sûreté de l'Etat, que ce soit avec la dernière loi immigration
01:06:16 ou même avant, quand la sûreté de l'Etat est en jeu,
01:06:19 vos possibilités de déroger à ces principes humanitaires
01:06:23 comme la vie familiale tombent.
01:06:27 Donc vous pensez qu'il a des chances d'obtenir gain de cause ?
01:06:30 Moi je dis que s'il n'y a pas atteinte grave à la sûreté de l'Etat,
01:06:35 ou risque d'atteinte à la sûreté de l'Etat,
01:06:37 ça va être très difficile à plaider aux différents échelons,
01:06:40 que ce soit en France où les juridictions appliquent la règle européenne.
01:06:45 On l'a vu à ma entreprise avec le Conseil d'Etat,
01:06:48 qu'au niveau européen, au niveau de la CODH elle-même.
01:06:51 Écoutons son avocat, je vous donne la parole juste après Yoann.
01:06:54 L'avocat de l'imam Madjou Madjoubi.
01:06:58 La question sur les drapeaux, il regrette vraiment très sincèrement
01:07:01 d'avoir créé un émoi dans la société, d'avoir pu blesser les Français.
01:07:04 Un drapeau tricolore est notre drapeau.
01:07:06 Lui s'explique tout simplement en vous disant qu'il n'a jamais voulu
01:07:09 appeler à la radicalité, au séparatisme
01:07:14 ou à tenir des propos qui sont ambiguës.
01:07:16 A postériori, il reconnaît que ses propos peuvent interroger.
01:07:20 Mais cette interrogation, il souhaiterait pouvoir l'exprimer devant un juge,
01:07:24 devant des services de police ou des enquêteurs ou devant un tribunal.
01:07:27 Et non pas être expédié sans aucune considération pour sa personne et ses enfants.
01:07:31 Yoann, sérieusement, s'il revient en France,
01:07:33 ce sera une humiliation terrible pour Gérald Darmanin.
01:07:36 Oui, évidemment, mais ce serait surtout incompréhensible
01:07:39 pour l'ensemble des Français.
01:07:41 Parce que ses propos n'interrogent pas, comme le dit son avocat.
01:07:44 Ses propos sont incompatibles avec nos valeurs, avec la République,
01:07:48 avec ce qu'est et ce qu'est la France.
01:07:50 Donc il est évident que cet homme n'a pas sa place en France.
01:07:54 Et ce qui interpelle, c'est quand même qu'il n'est pas français, ce monsieur.
01:07:59 Il n'est pas français.
01:08:01 Et malgré cela, on nous dit, mais il va peut-être revenir sur le territoire français.
01:08:04 Alors, on vit dans un état de droit et c'est heureux.
01:08:07 Mais ça montre quand même que la France, la France ne choisit pas
01:08:11 qui elle accueille sur son sol.
01:08:13 Le gouvernement, l'État, n'est pas maître des personnes
01:08:17 qui l'accueillent sur son territoire.
01:08:18 Alors même qu'elles ne sont pas françaises, ça interroge quand même.
01:08:21 Alors notez que la décision qui sera rendue peut-être lundi
01:08:24 pourra être contestée devant le Conseil d'État par Gérald Darmanin,
01:08:28 s'il se fait désavouer.
01:08:30 On va changer de sujet à présent.
01:08:33 On parlait des agriculteurs tout à l'heure.
01:08:35 Les agriculteurs qui se retrouvent au cœur de la campagne des Européennes.
01:08:38 Après des semaines d'attente, on connaît enfin le nom
01:08:41 de la tête de liste du groupe Renaissance.
01:08:43 Il s'agit de Valérie Hayé.
01:08:45 Et à peine nommée, elle était déjà sur le terrain auprès des paysans.
01:08:49 Aujourd'hui en Mayenne, sur ses terres.
01:08:51 Retour d'abord sur ce déplacement avec Florian Tardif.
01:08:56 Oui, elle a choisi sa terre natale, la Mayenne, pour lancer sa campagne des Européennes.
01:08:59 Elle, la native de Château-Gontier, qui a donc visité pour son premier déplacement
01:09:04 une exploitation agricole.
01:09:05 Et là encore, ce n'est pas anodin.
01:09:07 Elle, fille d'agriculteur, histoire, vous l'avez compris,
01:09:09 de raconter un petit peu au grand public qui la découvre aujourd'hui,
01:09:13 qui elle est, une femme en prise avec le réel,
01:09:16 qui vient d'un milieu rural.
01:09:17 Je suis déterminée, déterminée, nous a-t-elle confié
01:09:21 à tenter de rattraper le Rassemblement national.
01:09:23 Quel fustige de vouloir détruire l'Europe de l'intérieur.
01:09:26 Le RN qui, pour l'heure, devance largement Renaissance dans les sondages.
01:09:31 Ce n'est pas vrai.
01:09:31 Alors déjà sur le terrain, on l'a compris, c'est son argument
01:09:35 pour pallier à son manque de notoriété.
01:09:37 Une présence renforcée sur le terrain auprès des agriculteurs
01:09:40 pour rattraper son retard face au RN.
01:09:42 Est-ce que ça peut suffire selon vous, Denis Deschamps ?
01:09:46 Effectivement, il y a un petit retard de notoriété.
01:09:49 Ça c'est indiscutable.
01:09:51 Et alors, c'est très bien.
01:09:53 C'est un peu la question que tout le monde se pose.
01:09:54 Mais c'est très bien qu'elle aille sur le terrain.
01:09:56 C'est très, très bien.
01:09:57 Maintenant, oui, effectivement, le RN a une très forte notoriété
01:10:02 qu'ils ont construit patiemment au fur et à mesure des ans.
01:10:05 On a vu le salon de l'agriculture.
01:10:07 Moi, j'y ai passé toute la journée au salon.
01:10:09 J'ai été voir plein de gens et effectivement, ils m'ont dit que c'est une des rares fois,
01:10:12 peut-être la deuxième fois en 30 ou 40 ans,
01:10:15 où ils auront vu autant de cirque politique.
01:10:17 Ce n'est pas mes termes.
01:10:18 C'est les termes des gens qui sont sur place et qui ont 35 ou 40 ans,
01:10:21 d'ailleurs, de salons derrière eux.
01:10:23 Donc effectivement, cette dame, il va falloir qu'elle quadrille le terrain.
01:10:26 Il va falloir aussi qu'elle arrive à convaincre les gens.
01:10:29 Parce que quel est un déficit de notoriété?
01:10:31 Peu importe, elle a probablement plein de qualités.
01:10:34 Moi, personnellement, je ne la connais pas.
01:10:35 Je lui prête plein de qualités.
01:10:36 Mais cependant, il va falloir qu'elle donne le goût de l'Europe à nos enfants.
01:10:40 Puisqu'on a bien vu que en une génération,
01:10:42 nos enfants n'ont plus le goût de l'Europe comme nous.
01:10:44 On a pu l'avoir étant jeunes avec la passion de Maastricht
01:10:47 et la passion de créer une monnaie commune.
01:10:49 Deuxième élément, l'Europe, on l'a vu, Johan, on a parlé tout à l'heure,
01:10:53 notamment sur les produits phytosanitaires.
01:10:55 On a des foudres qui tombent de l'Europe comme ça, brutalement,
01:10:58 sans période de transition, sans accompagnement,
01:11:01 notamment des agriculteurs.
01:11:03 Donc là, effectivement, elle a un énorme travail de pédagogie
01:11:07 et ensuite d'essayer de trouver des solutions d'accompagnement.
01:11:11 Et puis enfin, je suis désolé,
01:11:12 mais moi, j'ai peur que cette campagne électorale soit hystérique.
01:11:16 Alors écoutez-la lors d'un micro tendu tout à l'heure
01:11:19 dans cette exploitation agricole.
01:11:23 On va s'engager dans une campagne avec beaucoup de détermination,
01:11:26 beaucoup de force. L'Europe, c'est vraiment un point de force pour nous.
01:11:29 Et une réalité, on parle de la crise agricole.
01:11:31 On veut trouver des solutions, mesures d'urgence, mesures structurelles
01:11:35 pour mieux accompagner les agriculteurs.
01:11:37 Et puis, on est, je crois, à un moment charnière de notre histoire.
01:11:42 C'est peut-être les élections les plus importantes
01:11:44 de l'histoire de l'Union européenne.
01:11:46 La bataille, elle est claire.
01:11:48 Il y a ceux qui veulent détruire nos démocraties
01:11:51 et détruire l'Europe de l'intérieur.
01:11:52 Et nous, on est là pour porter un projet d'avenir,
01:11:55 porteur de solutions pour les Français.
01:11:57 Alors, elle aurait salué Huvent vers l'avenir. Elle n'a rien dit.
01:12:00 Après, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a l'air déterminée, Johan.
01:12:03 Non, mais elle connaît sans doute les dossiers européens par cœur.
01:12:06 Il n'y a aucun sujet là-dessus.
01:12:08 Mais d'abord, elle est inconnue.
01:12:11 C'est vrai, à côté de Jordan Bardella, qui sera son principal adversaire,
01:12:13 il y a un déficit de notoriété qui est évident.
01:12:16 Ça, j'allais vous dire, à la limite, ce n'est pas très, très grave,
01:12:18 ce déficit de notoriété, parce que la réalité,
01:12:20 c'est que les leaders de cette campagne, ce seront Gabriel Attal et Emmanuel Macron.
01:12:24 Ce sont eux qui vont réellement mener cette campagne.
01:12:28 Alors sur ça, est-ce que je peux vous couper deux petits secondes, Johan ?
01:12:30 Justement, sur ce manque de notoriété,
01:12:31 je voudrais tout de même qu'on écoute Stanislas Guérini,
01:12:34 qui s'est exprimé sur le sujet ce matin au micro de Romain Desarbre.
01:12:37 Écoutez.
01:12:38 Je suis très enthousiaste sur le choix que nous avons fait de Valérie Hayé.
01:12:42 C'est effectivement quelqu'un qui a un ancrage local,
01:12:46 qui est une fille d'agriculteur,
01:12:48 et donc qui a deux immenses qualités dans cette campagne.
01:12:50 D'abord, la sincérité de son engagement européen.
01:12:53 Je crois que ça la distingue de beaucoup d'autres candidats sur ce point.
01:12:56 C'est pour moi le choix numéro un.
01:12:58 Et voyez-vous, je préfère une candidate
01:13:00 qui soit un peu moins connue sur les plateaux de télévision.
01:13:03 Ne vous inquiétez pas, ça changera.
01:13:05 Mais qui soit très connue au Parlement européen.
01:13:08 Il y a d'autres candidats dans cette campagne
01:13:10 qui sont bien connus sur les plateaux de télévision,
01:13:13 mais qui sont totalement inconnus au Parlement européen.
01:13:15 Vous savez, cette élection européenne,
01:13:18 c'est une élection qui est existentielle pour l'Europe.
01:13:21 Je pèse mes mots, je crois que c'est l'élection la plus importante
01:13:24 de l'histoire de l'Union européenne.
01:13:26 Alors, une candidate qui n'est pas connue par les Français,
01:13:31 mais qui est très connue au Parlement européen.
01:13:35 Oui, mais ça c'est sans doute effectivement possible.
01:13:37 Elle était vice-présidente du groupe Renew,
01:13:38 donc je pense qu'effectivement elle est très connue au Parlement européen.
01:13:41 Ce n'est pas un problème.
01:13:43 Est-ce que c'est utile pour...
01:13:44 Non, ça n'est absolument pas utile pour une campagne française.
01:13:47 Mais en l'occurrence, je vais vous dire,
01:13:48 la tête de liste, ça n'a pas beaucoup d'importance
01:13:50 pour le parti d'Emmanuel Macron,
01:13:51 parce que ce qui compte, c'est l'étiquette en réalité.
01:13:53 L'étiquette, elle va faire beaucoup pour le parti présidentiel,
01:13:56 dans le sens où ceux qui soutiennent Emmanuel Macron
01:13:59 voteront pour cette liste,
01:14:00 quelle que soit la tête de liste en réalité.
01:14:02 Et ceux qui veulent sanctionner le président de la République
01:14:05 voteront pour les autres candidats.
01:14:06 Oui, mais pardon, il y a quand même une question de plus-value et de moins-value.
01:14:09 Il se trouve qu'au Parlement européen,
01:14:12 Valérie Heyer a voté, par exemple,
01:14:15 tout récemment, il y a deux ou trois jours,
01:14:17 la loi de restauration de la nature,
01:14:19 contre laquelle les agriculteurs sont vingt debout.
01:14:23 Et ça, ça va peser dans la campagne.
01:14:25 Comme l'ensemble des membres de son groupe.
01:14:26 Oui, mais pas comme la droite.
01:14:28 Tous les membres du groupe tombent à voter.
01:14:31 C'est Pascale Canfah qui le portait.
01:14:33 En fait, elle épouse les idées et les combats de Pascale Canfah,
01:14:37 qui est la bête noire des agriculteurs.
01:14:39 C'est pour ça que le sujet n'est pas clou encore.
01:14:40 Elle est pourtant petite fille d'agriculteur.
01:14:44 C'est pour cela qu'elle a été choisie précisément
01:14:46 pour essayer de conquérir ou de rassurer cette aile-là de l'électorat.
01:14:51 Allez Jean-Michel, très rapidement.
01:14:53 On parle beaucoup d'agriculture parce qu'elle est fille d'agriculteur aussi.
01:14:56 Puisqu'on est en plein problème agricole aujourd'hui.
01:15:00 Mais il y a des problèmes qui sont importants sur l'Europe.
01:15:02 C'est les problèmes importants.
01:15:04 C'est la sécurité européenne et l'immigration.
01:15:08 Elle devra s'emparer de ces problèmes-là.
01:15:10 Valérie Ayer devra s'emparer de ces problèmes-là.
01:15:13 Et de ce point de vue-là, faire quelques propositions dans ce domaine-là.
01:15:18 Parce qu'en termes d'immigration,
01:15:19 on a quand même un vrai problème au niveau européen et français.
01:15:23 Ce qui risque d'être un peu problématique pour elle,
01:15:26 c'est les débats.
01:15:27 Une bête médiatique qui est Jordane Bardella,
01:15:29 qui est surentraînée à cela.
01:15:31 On verra.
01:15:32 On peut lui donner une chance.
01:15:34 Naturellement.
01:15:36 On termine avec, comme chaque soir,
01:15:38 les une de vos journaux dans les kiosques.
01:15:39 Demain matin, le Figaro, immigration,
01:15:42 les départements débordés par les mineurs isolés.
01:15:47 Aujourd'hui en France, le Parisien, consommation,
01:15:50 la folie des colis mystères.
01:15:52 Je ne sais pas exactement ce que c'est.
01:15:53 Les clients plébiscites, c'est paquets vendus quelques euros
01:15:55 dont ils ne connaissent pas le contenu.
01:15:57 Le filon s'étend à la grande distribution.
01:16:00 Vous connaissez les colis mystères ?
01:16:02 Oui, en fait, ce sont des objets qui sont récupérés.
01:16:06 On ne sait pas ce qu'on achète.
01:16:08 C'est une sorte de panier sur prix.
01:16:10 Vous pouvez, a priori,
01:16:12 j'ai lu des reportages sur la question.
01:16:14 Vous faites ça avec les maillots de foot, avec les vêtements ?
01:16:16 Absolument.
01:16:17 Je ne connaissais pas.
01:16:18 Je l'apprends.
01:16:19 La Voix du Nord, pourquoi ils vivent sans mutuel ?
01:16:24 On a également Ouest France.
01:16:25 Comment les écrans, grand sujet ça,
01:16:27 comment les écrans affectent nos cerveaux,
01:16:30 les cerveaux également de nos enfants.
01:16:32 Les dernières nouvelles d'Alsace,
01:16:34 avec bien sûr le procès de l'attentat de Strasbourg
01:16:37 et le récit glaçant d'un enquêteur.
01:16:40 La deuxième journée a été marquée par l'audition
01:16:42 d'un policier de la sous-direction antiterroriste
01:16:44 qui a plongé la cour d'assises de Paris
01:16:47 dans la réalité barbare de la soirée du 11 décembre 2018.
01:16:51 La Provence, la folie, Raoult au tribunal.
01:16:54 La présence de Didier Raoult hier au tribunal correctionnel de Marseille
01:16:57 où étaient jugés deux affaires de diffamation
01:16:59 qui ont électrisé l'atmosphère.
01:17:02 La Provence en force également au salon de l'agriculture.
01:17:05 Et puis on va terminer avec le Midi libre,
01:17:07 home jacking, personne n'est à l'abri.
01:17:10 Vous avez vu effectivement cet enchaînement de cambriolages,
01:17:14 notamment chez des personnalités.
01:17:16 Dernièrement chez Jean-Luc Franchon.
01:17:19 - C'est des braquages à l'intérieur.
01:17:21 - Oui, quand les personnes sont à l'intérieur.
01:17:24 Et effectivement, on va terminer là-dessus.
01:17:27 Merci à vous d'avoir été à mes côtés.
01:17:29 Vincent Roy, merci d'avoir été sur ce plateau.
01:17:33 Journaliste Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du Rennes.
01:17:35 Merci à Judith Vintro, grand reporter.
01:17:37 Merci Denis Deschamps, analyste conférencier.
01:17:40 Et puis Yoann Usaï du service politique de CNews.
01:17:43 Juste avant de se quitter, j'aimerais dire un mot
01:17:46 pour saluer la mémoire d'un ami, Nicolas,
01:17:48 avec qui j'ai commencé à la radio il y a presque 20 ans.
01:17:51 Je sais qu'il regardait nos émissions très régulièrement, très attentivement.
01:17:54 Il ne manquait jamais de les commenter avec moi par message.
01:17:58 Il nous a quitté cette semaine.
01:17:59 Ce soir, mes pensées vont à sa famille,
01:18:01 et plus particulièrement à ses enfants,
01:18:02 Nathanaël, Maxime, Juliette, ainsi qu'à son ex-épouse Caroline.
01:18:05 Bonne fin de soirée sur CNews.
01:18:07 Simon Guillin, dans un instant, l'édition de la nuit.
01:18:09 A demain.
01:18:10 [Musique]

Recommandations