Délit d'outrage en ligne : pouvez-vous être sanctionné pour des propos tenus dans le cadre privé ?

  • il y a 6 mois
Avec Loïc Hervé, sénateur UDI de Haute-Savoie.

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Transcription
00:00 Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:04 Loïc Hervé, bonjour, vous êtes sénateur UDI de Haute-Savoie,
00:07 vous êtes avec nous pour parler de cette loi sur la sécurisation de l'espace numérique
00:11 et particulièrement du délit d'outrage en ligne.
00:15 Vous êtes avec nous depuis la Haute-Savoie.
00:18 Bonjour.
00:19 Alors, dans la version finale, l'article souhaité par le Sénat sur le délit d'outrage en ligne
00:26 passible d'une amende forfaitaire délictuelle de 300 euros
00:29 a été donc remis dans le texte.
00:32 Est-ce que vous pouvez nous expliquer de quoi il en retourne ?
00:36 D'abord, les principes de ce texte de loi.
00:39 Ce que nous avons écrit au Sénat, nous l'avons écrit il y a maintenant près d'un an
00:43 et consiste à faire en sorte que nous puissions, sur un plan pénal,
00:49 permettre de condamner ce qui est interdit dans l'espace public
00:53 et de fait donné à des poursuites, qu'on puisse le faire également
00:57 sur l'espace qu'est Internet et en particulier les réseaux sociaux.
01:02 Je précise que l'amendement que j'ai écrit, qui a été voté au Sénat,
01:06 qui a été repris par la Commission Kimmix Paritaire,
01:08 qui a été adopté par l'Assemblée Nationale définitivement et par le Sénat définitivement,
01:12 c'est un amendement qui a été combattu par le gouvernement
01:18 et qui a pour objectif de lutter contre quelque chose,
01:21 et je pense que vos auditeurs y sont sensibles,
01:23 qui est notamment la question du harcèlement en ligne et la question des insultes.
01:27 En fait, il ne s'agit absolument pas de pénaliser la liberté d'expression.
01:31 Je crois que toutes les positions politiques de ces dernières années peuvent en témoigner.
01:34 Il s'agit justement de permettre de prévenir et de lutter contre la haine en ligne,
01:41 qui est un véritable fléau et qui a des victimes par dizaines de milliers chaque jour.
01:49 C'est terrible. Je suis un peu surpris par la polémique,
01:54 parce qu'elle n'est jamais arrivée, elle n'est pas du tout arrivée au moment du départ parlementaire.
01:57 Elle est arrivée après la Commission Kimmix Paritaire.
02:00 Je suis totalement serein sur la rédaction et sur les spiels dans lesquels nous avons écrit ça.
02:08 Justement, la rédaction, l'idée c'est que, épunie d'amende ou d'un an d'emprisonnement,
02:13 le fait de diffuser en ligne tout contenu qui soit porte-atteinte à la dignité d'une personne
02:17 ou présente à son égard un caractère injurieux, dégradant ou humiliant,
02:20 soit crée à son encombre une situation intimidante, hostile ou offensante.
02:24 Il y a certaines associations de défense des libertés numériques, notamment la Quadrature du Net,
02:29 qui pensent que c'est un délit flou qui va à l'encontre finalement de la loi de 1881.
02:34 Alors, il faut dire les choses de manière très précise.
02:37 La rédaction qui a été choisie, c'est la transposition au mot près de l'outrage sexiste et sexuel.
02:43 Il existe déjà. Et donc, il n'y a pas de difficulté.
02:47 Il faut bien vous dire que cet outrage en ligne, qui est un nouveau délit,
02:51 il est assorti d'une amende forfaitaire délictuelle.
02:54 Il faut bien voir le dispositif dans ces deux dimensions.
02:56 Le délit lui-même, qui permet d'intervenir et notamment de condamner ce qui se passe en ligne
03:02 et de manière spécifique, et l'amende forfaitaire délictuelle,
03:05 qui va permettre à des officiers de police judiciaire de venir délivrer des amendes spécifiques
03:10 sur ces infractions qui sont des infractions extrêmement répandues et extrêmement graves.
03:17 Ça touche des personnalités publiques, mais ça touche aussi des personnes privées.
03:22 Et ça touche énormément de Français qui se plaignent.
03:24 Moi, je suis parlementaire. Je suis là pour essayer de trouver des solutions à des réalités,
03:28 à des difficultés rencontrées par nos compatriotes.
03:31 Et celle-ci, je peux vous assurer que je suis saisi très régulièrement de ces difficultés,
03:35 notamment par des parents.
03:37 Mais justement, cette loi dont vous dites que vous discutez depuis plus d'un an,
03:42 en mai 2023, la défenseure des droits jugeait que cette amende forfaitaire délictuelle
03:49 était un risque d'arbitraire avec des erreurs de qualification des faits possibles.
03:55 Alors, vous parlez d'une période, elle parle je pense des autres amendes forfaitaires délictuelles,
04:02 parce qu'en 2023, la question dont on parle aujourd'hui n'était même pas encore en discussion.
04:08 Très bien. Donc, il y a aujourd'hui en gros une quarantaine ou une cinquantaine de délits
04:14 pour lesquels il y a des amendes forfaitaires délictuelles.
04:17 Le ministre de l'Intérieur voulait qu'on aille à 3 ou 4 000 infractions différentes
04:21 punies par amende forfaitaire délictuelle.
04:23 Donc, c'est beaucoup moins aujourd'hui dans le droit.
04:26 Et pardon de diverger avec Mme la défenseure des droits.
04:31 D'ailleurs, la Commission des lois du Sénat a auditionné cette semaine.
04:35 Eh bien, il n'y a pas de possibilité d'arbitraire,
04:40 puisque l'amende forfaitaire délictuelle suppose la reconnaissance de l'infraction par l'auteur.
04:45 C'est-à-dire que si vous êtes vous-même l'objet d'une contravention,
04:51 l'officier de police judiciaire va devoir recueillir votre reconnaissance de l'infraction
04:57 pour pouvoir délivrer cette amende forfaitaire délictuelle.
05:00 Et si ça n'est pas le cas, il y aura une judiciarisation classique
05:04 avec l'intervention du juge pénal, du parquet, etc.
05:07 Donc, en fait, toutes les garanties sont là.
05:09 Je dirais même qu'on a plus de garanties.
05:10 Par contre, ce qu'on va avoir de plus, c'est la réactivité.
05:14 Aujourd'hui, il faut plusieurs mois, voire plusieurs années pour obtenir une condamnation
05:18 et le retrait de contenu.
05:20 Là, on va pouvoir être sur une réactivité beaucoup plus rapide.
05:26 Et encore une fois, la garantie des droits.
05:28 Je suis un sénateur de centre droit très engagé sur les libertés publiques.
05:33 J'ai siégé pendant neuf ans à la CNIL.
05:35 Ce n'est pas moi qui ai inventé un système complètement délirant et attentatoire
05:39 aux libertés publiques.
05:40 Ce n'est pas possible que je fasse ça.
05:41 Vous étiez d'ailleurs contre le pass vaccinal à l'époque,
05:47 contre l'idée de ce pass vaccinal.
05:49 Absolument. Je continue à être un grand défenseur des libertés publiques.
05:51 Par contre, je pense que les libertés publiques sont atteintes
05:54 par cette massification de la haine en ligne
05:57 et le fait qu'en fait, sur Internet et sur les réseaux,
05:59 on a un espace de non-droit.
06:01 Aujourd'hui, on parle de liberté d'expression,
06:05 mais en fait, c'est une liberté de calomnie.
06:06 Il n'y a pas d'intervention.
06:08 Évidemment, il y a les régulations des plateformes avec les conditions générales
06:11 qui existent.
06:15 Un certain nombre de contenus sont retirés par les différentes plateformes.
06:18 Mais là, on ne parle pas de ça.
06:19 On parle du champ pénal et la possibilité de sanctionner une infraction délictuelle,
06:26 un délit de manière extrêmement rapide
06:29 et de manière raisonnable sur un plan de la peine,
06:32 puisque c'est quelques centaines d'euros.
06:33 Autre question importante,
06:35 la question des propos tenus dans le cadre privé,
06:39 dans le cadre de messagerie privée.
06:42 Est-ce que c'est le cas ?
06:42 Est-ce que là, on ne rentre pas dans un déni des droits fondamentaux ?
06:48 Non, ce n'est pas le cas.
06:50 Et pourquoi ?
06:51 Parce que les messageries privées, on est censé tenir des...
06:53 Le chant des messageries privées, j'ai lu ça.
06:55 Je l'ai d'ailleurs dit dans mon intervention au Sénat,
06:58 au moment de l'adoption des conclusions de la commission mixte paritaire.
07:01 À aucun moment, nous n'avons envisagé d'aller sur le champ des messageries privées.
07:06 Donc là, vous êtes sûr ?
07:08 Jamais on ne pourrait attaquer ?
07:10 Je suis sûr que ça ne concerne pas le champ des correspondances privées
07:16 et donc des messageries privées.
07:18 Donc là...
07:18 WhatsApp, Messenger, Telegram, Signal, etc.
07:21 Pour que vos auditeurs, tout le monde comprenne bien de quoi on parle.
07:25 Oui, absolument.
07:26 On a un auditeur en ligne avec nous, Philippe de Libourde en Gironde.
07:31 Bonjour Philippe.
07:32 Bonjour.
07:33 Bonjour à votre invité.
07:35 Alors, moi, j'aurais...
07:37 Ce monsieur-là, ce sénateur, je crois,
07:40 du coup, j'aurais lui posé la question suivante,
07:44 parce que je pense qu'il ne connaît pas du tout...
07:46 Enfin, il connaît mal le sujet.
07:48 Et malheureusement...
07:49 Je pense qu'il connaît bien le sujet, mais oui.
07:50 Alors, c'est ce qui caractérise ce gouvernement et ses alliés.
07:54 C'est qu'ils parlent pour ne rien dire et ils font des choses qu'ils ne connaissent pas.
07:58 Alors, je vais prendre un exemple tout concret.
08:01 C'est-à-dire, cette loi, elle va vraiment mettre en danger les diffuseurs d'alerte.
08:10 Et pour la simple raison que, par exemple,
08:12 quand quelqu'un se fait molester à droite, à gauche,
08:17 alors on va prendre l'exemple d'un lycée où je ne sais où,
08:21 en fait, souvent, tout est mis sous le chapeau, pas de vagues et tout.
08:26 Et du coup, les affaires sortent que parce qu'il y a des gens qui tournent des vidéos.
08:30 Alors, souvent, c'est les auteurs eux-mêmes.
08:32 Alors, ça, bon, on voit qu'ils sont tellement imbéciles qu'ils le font eux-mêmes.
08:35 Mais beaucoup de fois, c'est des gens qui filment autour
08:39 et qui trouvent ça pas normal et qui les mettent sur les réseaux.
08:45 Alors, bien sûr, ceux-là, ils vont se faire toquer par la loi
08:49 puisqu'ils vont avoir diffusé une vidéo dégradante.
08:53 Et donc, du coup, on va pouvoir mettre le parmès.
08:56 - C'est normal que s'ils diffusent une vidéo dégradante, ils soient condamnés pour ça ?
09:00 - Non, mais ils diffusent des vidéos dégradantes pour alerter, en fait.
09:05 Parce que sinon, si on ne diffuse pas de vidéos sur les réseaux sociaux,
09:09 ce gouvernement et ses alliés, là, ça leur met leur plus forte qualité.
09:16 C'est de tout mettre sous le chapeau et de rien dire.
09:19 Il ne se passe rien, tout va bien.
09:21 C'est des insentiments de sécurité, des sentiments de tout.
09:28 Alors, attendez, je voudrais juste finir un truc.
09:31 Ça, c'est juste un petit exemple.
09:33 Mais ce monsieur, en fait, il fait cette loi.
09:36 Alors, bien sûr, il ne m'a pas convaincu du tout que c'est juste sur le harcèlement ou des délits sexuels.
09:42 Parce que le trait armé est tellement générique que tout va être mis dans cette fin.
09:47 Alors, ce monsieur, il est déjà dangereux avec sa majorité.
09:50 Mais malheureusement pour nous, il y a des gens beaucoup plus dangereux
09:54 qui peuvent arriver au pouvoir et qui pourront se servir de cette loi à profusion.
09:58 Je parle sûrement de l'extrême gauche et des juges,
10:01 la cohorte de juges du syndicat de la magistrature qui ne ratera aucune occasion
10:07 pour faire taire les opposants grâce à des lois comme ceci.
10:10 Donc, ce monsieur va peut-être rester dans l'histoire.
10:13 Et malheureusement, son nom restera collé honteusement à cette loi.
10:17 Alors, cette loi, elle n'est pas encore promulguée.
10:19 Et on va en parler dans un instant.
10:21 On va se retrouver et Loïc Hervé, le sénateur, va pouvoir vous répondre
10:25 sur les risques pour les lanceurs d'alerte et le cadre politique de cette loi
10:29 qui pourrait ouvrir le champ à d'autres majorités politiques.
10:33 A tout de suite sur Sud Radio, on reprend notre entretien avec le sénateur Loïc Hervé
10:37 pour parler de la loi SREN et du délit d'outrage en ligne. A tout de suite.
10:40 Et on se retrouve avec notre invité, le sénateur Loïc Hervé,
10:57 et le sénateur UDU de Haute-Savoie pour parler de la loi de sécurisation
11:00 de l'espace numérique et de ce délit d'outrage en ligne.
11:02 Alors, à l'instant, Philippe, notre auditeur, vous posez la question, monsieur le sénateur,
11:05 du risque pour les lanceurs d'alerte qui seraient censurés par cette loi
11:08 et puis aussi du risque d'utilisation politique de cette loi
11:12 pour une censure finalement de partis politiques ou de paroles politiques.
11:16 Est-ce que c'est une réalité ? Est-ce que ce serait possible ?
11:19 Ou est-ce que la loi est si bien écrite que ça ne risque pas d'arriver ?
11:25 D'abord, sur l'exemple pris par votre auditeur,
11:28 en parlant des lanceurs d'alerte et des vidéos qui sont reprises.
11:32 Bon, pardon de le dire, mais d'abord, ce n'est pas cette loi-là qui l'interdirait.
11:37 C'est déjà interdit en réalité.
11:39 Un certain nombre de contenus ne sont pas légaux et leur rediffusion n'est pas légale
11:44 quand bien même on serait un lanceur d'alerte.
11:48 Donc, il faut faire attention entre les intentions
11:52 et le fait que le champ pénal est déjà en partie couvert par des interdictions.
11:57 Je rappelle que le principe quand même, et la protection constitutionnelle,
12:02 c'est la liberté d'expression.
12:04 Donc, ce qui est interdit est volontairement limité à des choses
12:09 qui notamment créent un dommage à autrui ou qui créent un dommage à la société.
12:14 Et donc, ni les lanceurs d'alerte ni les opinions politiques
12:17 n'ont vocation à être couvertes par ce texte pas plus qu'elles ne le sont par d'autres textes.
12:22 Donc, il s'agit bien de punir ce qui est déjà puni dans l'espace, dans la vie réelle
12:29 et qui constitue un certain nombre d'infractions délictuelles.
12:33 Donc, évidemment, les officiers de poli-judiciaire d'une part, comme les juges d'autre part,
12:38 seront tout à fait à même de qualifier les choses pour se rendre compte
12:43 de manière... quand ce sera aisément constatable, ça pourra être fait par un officier de poli-judiciaire.
12:48 Si ça l'est moins, ça le sera de manière judiciaire.
12:51 Mais encore une fois, on doit, sur ces sujets-là, apporter des solutions à nos concitoyens.
12:58 Et moi, je pense surtout aux victimes.
13:00 Parce qu'on parle beaucoup de ceux qui publient des contenus,
13:03 de savoir si l'entente d'alerte, opinion politique, etc.
13:06 Mais c'est important, encore une fois.
13:08 Et nous, dans notre pays, dont on parle très peu,
13:10 votre auditeur ne se positionne pas du tout du côté de la victime.
13:12 - Bah si, puisque les lanceurs d'alerte sont là pour dénoncer ce qui est un victime.
13:16 - Les lanceurs d'alerte, on les a déjà protégés par la loi.
13:18 - Ouais. Il y a quand même un...
13:20 - On a déjà légiféré sur les lanceurs d'alerte.
13:22 Et je rappelle à votre auditeur, qui m'accuse de macronisme, de gouvernement, je sais pas quoi,
13:27 je rappelle à votre auditeur que le gouvernement était contre cet amendement.
13:32 Il l'a dit et redit, et donc c'est un amendement qui vient du Sénat,
13:36 qui a été très largement voté au Sénat, au sein de la Commission spéciale,
13:41 et en séance, et que c'est un amendement que j'ai eu de très nombreuses reprises
13:46 l'occasion d'expliquer, notamment dans nos travaux parlementaires,
13:50 il y a quelques mois maintenant, et que sa robustesse juridique a été éprouvée.
13:56 Il ne s'agit pas de faire n'importe quoi.
13:58 - Non, et le Conseil constitutionnel va y passer dessus.
14:00 - Le Conseil constitutionnel va y passer dessus, juridique, et protecteur des libertés publiques.
14:03 - On l'espère, mais il y a quand même beaucoup qui se passe en ce moment
14:06 sur le côté de la liberté de parole et sur les réseaux sociaux,
14:10 notamment, l'Arkom va aussi embaucher des signaleurs de confiance,
14:15 qui seront là pour dire qui dit les choses qui sont en dehors du cadre de la loi, etc.
14:20 Est-ce que là, on risque pas de créer une milice privée du web,
14:24 en plus des lois qui peuvent changer, pas des lois de l'Etat,
14:27 mais des règlements de la communauté, des plateformes.
14:30 Est-ce que là, c'est pas une usine à gaz qui est en train de se mettre en place
14:33 pour contraindre encore davantage la parole publique ?
14:36 - Non, je crois que l'Arkom a montré dans ses différents avis ces dernières années,
14:40 c'est une autorité administrative indépendante extrêmement sérieuse,
14:43 d'ailleurs tellement sérieuse qu'on lui a confié la question,
14:46 notamment de la vérification de l'âge pour l'accès au contenu pornographique.
14:49 C'est la grande avancée de ce texte de loi, sur cette dimension d'accès des mineurs,
14:54 et notamment des enfants, à la pornographie.
14:57 Chaque fois, et Rocco Lévi-Hemest, chaque fois qu'il prend la parole,
15:01 montre que cette autorité-là, comme la CNIL d'ailleurs,
15:05 sont des autorités qui défendent les libertés publiques plutôt qu'elles ne les atteignent.
15:09 Donc je ne crois pas du tout à la constitution d'une milice,
15:12 même si nous avons déjà dans les services de police et de gendarmerie
15:15 des cyberpatrouilleurs qui font tout un tas de signalements,
15:19 qui sont d'ailleurs trop peu nombreux face à l'ampleur de la tâche.
15:23 Et bien sûr qu'on aura toujours un débat sur telle ou telle publication
15:29 qui pourra être interprétée d'une manière ou d'une autre.
15:31 De manière massive, on voit bien que la plupart des injures et des outrages en ligne
15:36 ne sont pas aujourd'hui combattus et condamnés.
15:41 Donc il s'agit là d'apporter des garanties à ceux de nos concitoyens
15:45 qui sont l'objet parfois de campagnes de dizaines, de centaines de messages.
15:49 Et des garanties aussi de la liberté de parole,
15:52 qui ne rentrent pas dans le cadre de la loi, comme vous le dites.
15:55 Je serai le premier à la défendre, vous savez.
15:58 C'est quelque chose d'important y compris dans notre société.
16:01 On espère. Alors Julien de Créteil souhaite y réagir également. Bonjour Julien.
16:04 Bonjour Alexis, bonjour à votre invité.
16:06 Écoutez, moi je vous écoute avec attention ce qu'il se dit.
16:09 Très franchement, quand vous parlez des signaleurs de confiance,
16:12 moi qui vais régulièrement en Chine, ça ne me fait pas vraiment plaisir
16:17 et ça ne me rassure pas vraiment, il faut être tout à fait sincère.
16:19 Quant au lanceur d'alerte, c'est la même chose.
16:22 Il y a quand même des risques de dérive.
16:23 Il ne faut pas te raconter l'histoire aujourd'hui
16:25 quand le régime Macron, parce qu'il faut quand même nommer les choses,
16:30 vous dit, je vous jure, il y a deux ans, il n'y aura pas de pass sanitaire,
16:33 moi j'ai tendance à ne pas les croire.
16:35 Quand ils vous disent quelque chose, ils font exactement l'inverse.
16:37 C'est comme ça. On peut être d'accord ou pas d'accord avec Macron.
16:39 C'est un fait. Moi je regarde les faits.
16:42 Et depuis qu'il est aux manettes, depuis 2017,
16:44 dans tous les domaines quasiment, c'est catastrophique.
16:46 Alors pourquoi lui faire confiance aujourd'hui sur ces mesures
16:49 qui sont quand même, il ne faut pas se raconter l'histoire.
16:51 On a aujourd'hui un paysage audiovisuel français
16:54 complètement verrouillé et baïonné
16:56 pour effectivement plutôt servir le pouvoir en place.
17:01 Et comme l'extrême centre, il faut quand même dire les choses,
17:05 ne maîtrise pas les réseaux sociaux,
17:07 il faut mettre un coup de vis pour verrouiller l'opposition.
17:12 Moi j'ai juste envie de dire une chose,
17:14 ces risques de brigade des réseaux sociaux,
17:16 effectivement, c'est quand même un danger à la liberté d'expression
17:19 et des lanceurs d'alerte.
17:21 Et moi ce qui m'inquiète aujourd'hui, d'ailleurs vous l'avez dit,
17:23 je crois qu'Olivier Metz pour ce qui est de l'Arcom,
17:25 je suis désolé, ne fait pas respecter l'équité des temps de parole
17:28 de certains partis politiques, je pense notamment à l'UPR de François Asselineau.
17:32 On est à trois mois des campagnes européennes
17:35 et vous avez des partis politiques comme l'UPR
17:37 qui ne sont jamais invités dans les médias.
17:40 Est-ce que dans une démocratie, on voit ça ?
17:42 Moi, déjà, rien que de ce point de vue là,
17:44 ça me paraît quand même très inquiétant.
17:46 S'il y avait une équité, une véritable équité,
17:48 je vous dirais pourquoi pas, ne soyons pas fermés.
17:50 Mais là, on est très loin de ce modèle parfait.
17:52 Merci, merci Julien.
17:54 On va donner la parole à notre invité, le sénateur Loïc Hervé.
17:57 Est-ce que vous entendez quand même cette inquiétude
18:00 sur le risque de censure politique,
18:02 notamment, on voit la contrainte qui s'abat sur les réseaux sociaux,
18:06 dernier espace de liberté en quelque sorte face à des médias
18:09 qui globalement décident de qui a la parole ?
18:13 Écoutez, je viens de répondre à l'instant à une invitation de Sud Radio.
18:18 Je n'ai pas l'impression que ce soit la radio qui promeuve
18:22 les thèses du président de la République de manière générale.
18:24 Je sais que vous invitez tout un tas de personnes
18:27 qui sont d'opinions différentes.
18:29 Je rappelle à votre auditeur que cet amendement,
18:31 je le redis une troisième fois, mais ça va mieux,
18:34 c'est la pédagogie et l'art de la répétition,
18:37 cet amendement a été adopté contre l'avis du gouvernement.
18:40 Absolument, oui.
18:42 Encore une fois, imputer au président de la République
18:46 des choses qu'il n'a pas proposées et me dire à moi
18:50 qu'il fait voter ça et qu'il a écrit que c'est inspiré
18:53 par je ne sais quelle option politique d'extrême droite
18:56 ou je ne sais quoi, mais enfin, ce n'est pas sérieux.
18:58 C'est faire offense d'ailleurs aux travaux des séparatistes.
19:01 Non, non, la question c'est est-ce que vous prenez quand même
19:06 la mesure du risque politique ?
19:08 Sur la manière dont les différentes sensibilités politiques
19:12 s'expriment dans l'espace audiovisuel français soumis
19:15 à l'art com, c'est-à-dire essentiellement la télévision et la radio,
19:19 on pourrait avoir un débat, mais plus documenté
19:22 que ce type de discussion que je vais qualifier d'informel
19:28 parce que ça demanderait qu'on aille regarder les chiffres.
19:32 Je ne connais pas M. Asselineau, je ne connais pas son parti,
19:34 je ne connais de nom, mais je ne sais pas le temps de parole
19:37 dont ils ont proposé.
19:39 On ne peut pas parler de ça à la cantonade en considérant
19:43 que c'est une généralité qui aurait un problème.
19:46 Le temps de parole est terminé, merci M. Loïc Hervé.
19:49 Mais c'est une bonne idée pour un rapport sénatorial peut-être,
19:52 de voir la réelle indépendance des médias,
19:55 le temps de parole des politiques, et puis cette question quand même
19:58 de la liberté de parole en ligne qui inquiète de nombreux concitoyens.
20:03 Il faut la prendre en considération.
20:05 Merci d'avoir été notre invité, Loïc Hervé,
20:08 sénateur UDI de Haute-Savoie pour parler de ce délit d'outrage en ligne.
20:11 Dans un instant, c'est la culture dans tous ces états
20:13 avec Céline Alonso et André Bercoff.
20:15 Ils reçoivent Raphaël Baké et Samuel Blumenfeld à 13h
20:18 qui vont parler de la chute de Gérard Depardieu.
20:22 A tout de suite sur Sud Radio.
20:23 Sud Radio, parlons vrai !

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