Face à Philippe de Villiers - l’intégrale du 13/04/2024

  • il y a 5 mois

Tous les samedis de 10 heures à 11 heures autour d'Eliot Deval, Philippe de Villiers brosse l'actualité de la semaine en compagnie d'un invité.
Retrouvez "Face à Philippe de Villiers " sur : http://www.europe1.fr/emissions/face-a-philippe-de-villiers

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Transcript
00:00 *Musique*
00:02 Face à Philippe Devilliers
00:04 10h-11h sur Europe 1
00:06 *Musique*
00:08 Eliott Deval
00:10 Bonjour à tous, heureux de vous retrouver sur
00:12 Europe 1 pour votre rendez-vous du samedi
00:14 matin de 10h à 11h
00:16 face à Philippe Devilliers.
00:18 Philippe Devilliers, bonjour. - Bonjour Eliott.
00:20 Bonjour Geoffroy.
00:22 - Cher Geoffroy, bonjour. Directeur de la
00:24 rédaction du JDD, messieurs.
00:26 Actualité très chargée
00:28 cette semaine et actualité lourde
00:30 malheureusement. On va revenir sur l'attaque
00:32 au couteau à Bordeaux faisant un mort
00:34 et un blessé grave. L'assaillant a
00:36 été abattu par les forces de l'ordre et selon les
00:38 premiers éléments de l'enquête, il semblerait que l'auteur
00:40 soit un migrant afghan.
00:42 Décrit comme porteur d'un keffier couvrant son
00:44 visage au moment de l'attaque, ne laissant
00:46 voir que ses yeux, il s'en serait
00:48 pris aux victimes nord-africaines car elles
00:50 étaient en train de boire de l'alcool
00:52 le jour de l'aïd. Philippe Devilliers,
00:54 je vous propose qu'on écoute la procureure
00:56 de la République de Bordeaux qui a réagi jeudi matin.
00:58 Il en résulte qu'hier soir,
01:00 l'agresseur, qu'il ne connaissait pas,
01:02 se serait approché de son
01:04 ami Rachid Bouaz et
01:06 s'en serait pris à lui avant de leur reprocher
01:08 à l'un et à l'autre dans un français
01:10 approximatif de boire
01:12 alors que c'était l'aïd.
01:14 Les deux amis lui répondaient "ça ne te regarde
01:16 pas" et à ce moment-là, l'auteur
01:18 leur assénait des coups de poing.
01:20 Il y a eu un nouveau
01:22 communiqué du procureur de la
01:24 République. L'assaillant s'appellerait
01:26 Amraz Ahmad
01:28 Sabour. Il est né le 5
01:30 novembre 1998
01:32 en Afghanistan. Les investigations
01:34 ont permis de localiser son logement.
01:36 Les perquisitions de l'appartement de 22m2
01:38 bien rangé, meublé sommairement,
01:40 ont permis de découvrir la présence d'une médaille de boxe,
01:42 de deux corans, d'un tapis de prière
01:44 et d'un téléphone notamment. Geoffroy Lejeune
01:46 a une question pour vous, Philippe Devilliers.
01:48 On ne sait même pas par où commencer. Qu'est-ce qui vous a frappé
01:50 dans ce drame, Philippe ? Est-ce que c'est
01:52 le fait qu'il soit migrant et clandestin ?
01:54 Est-ce que c'est ce différent lié à l'alcool
01:56 et le fait qu'il ait demandé à ses gens d'arrêter de boire ?
01:58 Comment vous qualifiez ce qui s'est passé ?
02:00 - D'abord, on se demande ce qu'il fait en France.
02:02 Il est afghan, il est migrant,
02:04 il est réfugié...
02:06 Et ensuite,
02:10 pour vous répondre, je dirais que
02:12 il représente
02:14 le condensé
02:16 allégorique, en quelque sorte, de tout ce qu'on voit
02:20 en ce moment, de tout ce qu'on a vu cette semaine.
02:22 Il porte le camis.
02:26 En fait, il porte la tenue du prophète.
02:28 Tenue du 7e siècle.
02:32 C'est tout un programme.
02:34 Ensuite,
02:36 il attaque au couteau.
02:38 Le mode opératoire,
02:40 il y a 120 attaques au couteau par jour.
02:42 Ce n'était pas le cas lorsque j'étais gosse.
02:44 Et enfin, il attaque.
02:48 Il attaque.
02:50 A cause du Ramadan,
02:52 pour des questions liées à l'alcool.
02:54 Donc, en fait,
02:58 c'est la police des mœurs. Il fait la police des mœurs.
03:00 Donc, en fait, la charia,
03:02 petit à petit,
03:04 la charia arrive en France.
03:06 Les français ne savent pas ce que c'est que la charia,
03:10 mais ils vont comprendre.
03:12 La charia, c'est un code,
03:14 c'est un ensemble de codes, une manière de vivre,
03:16 un art de vivre.
03:18 Et moi, je dirais ceci,
03:20 les signaux
03:22 se multiplient.
03:24 Mais, face à ces signaux
03:26 qui se multiplient,
03:28 pourquoi la charia avance,
03:30 pourquoi l'islamisation avance ?
03:32 Parce que,
03:34 il y a deux réponses
03:36 face à face.
03:38 Il y a d'un côté le déni
03:40 et de l'autre côté l'intimidation.
03:42 Donc, en réalité,
03:44 nous nous sommes corsetés de partout,
03:46 Gulliver empêtré,
03:48 le déni.
03:50 On ne veut pas voir,
03:52 on ne veut pas que les français voient ce qu'ils voient.
03:54 Et ils ont
03:56 beaucoup de mérite, parce qu'ils sont de plus en plus nombreux
03:58 à voir ce qu'ils voient.
04:00 Et en face, je dis, il y a l'intimidation.
04:02 Mme Sancal
04:04 m'a expliqué
04:06 qu'en Algérie,
04:08 voilà comment ça a commencé,
04:10 on s'en est pris, les islamistes s'en sont pris
04:12 aux musulmans
04:14 fautifs, aux musulmans
04:16 qui ne voulaient pas
04:18 appliquer la charia.
04:20 Et donc,
04:22 c'est ce qu'on appelle la ré-islamisation.
04:24 Et bien la ré-islamisation,
04:26 c'est la synthèse de la semaine,
04:28 elle démarre en France,
04:30 c'est-à-dire que là, on a
04:32 des musulmans qui,
04:34 pour beaucoup d'entre eux, veulent devenir français,
04:36 veulent aimer la France,
04:38 veulent se tourner vers la France,
04:40 accueillir la France dans leur cœur,
04:42 et qui sont poursuivis par des
04:44 islamistes qui leur disent
04:46 "C'est pas comme ça que vous allez agir".
04:48 La réponse à tout ça, c'est
04:50 on est en France,
04:52 on vit à la française,
04:54 il ne s'agit pas de multiplier les lois,
04:56 c'est pas la peine, on impose nos mœurs.
04:58 Et qu'est-ce que ça veut dire, imposer nos mœurs ?
05:00 En France,
05:02 on ne porte pas
05:04 une djellaba du 7ème siècle,
05:06 en France, on ne voile pas les femmes,
05:08 en France, on leur serre la main,
05:10 en France, on ne met pas des burkinis
05:12 aux femmes dans les piscines,
05:14 en France, on va dans les bistrots, boire de l'alcool,
05:16 on invite les femmes à manger du cochon,
05:18 on n'est pas dans la nourriture halal,
05:20 en France, il y a des clochers,
05:22 pas des minarets, et on écoute le bourdon
05:24 de Notre-Dame plutôt que le muezzin.
05:26 Voilà, on est en France. Si on n'impose
05:28 pas notre culture, notre civilisation,
05:30 c'est pas les lois qui vont nous protéger.
05:32 Quand on fait des lois,
05:34 c'est qu'il n'y a plus de mœurs.
05:36 - Pourquoi Strasbourg à présent ?
05:38 Parce que vous avez un commerçant menacé de mort
05:40 pour avoir refusé de prendre
05:42 une intérimaire, venu voiler au travail.
05:44 La jeune femme a filmé
05:46 la scène, ça a été relayé
05:48 sur les réseaux sociaux.
05:50 Désormais, la vie de ce gérant d'une boutique
05:52 de chaussures est en danger, je le disais.
05:54 Il a été menacé de mort, il a d'ailleurs déposé deux plaintes
05:56 ce vendredi après-midi.
05:58 - Alors là, on est sur un lieu privé, donc vous récupérez
06:00 vos affaires et vous sortez. - Monsieur, je parle calmement.
06:02 Je vais patienter, pour vous appeler l'agence
06:04 qui m'a fait amener ici. - Là, c'est moi
06:06 qui vous demande de récupérer vos affaires et de sortir.
06:08 - J'attends que vous finissiez. - Non. C'est un lieu
06:10 privé, vous n'avez pas le droit. - Parce que vous n'allez pas
06:12 changer mes propos. - Je ne sais pas si vous entendez ou pas, mais...
06:14 - C'est vous qui changez mes propos. - Moi, j'ai jamais eu ce câlin.
06:16 - Ben, idéal. Ah ben oui, oui, bien sûr,
06:20 mais sauf que là, elle est là, elle ne veut pas partir.
06:22 Là, elle est devant moi. - J'attends
06:24 que vous finissiez. - Ah mais, vous n'allez pas attendre que
06:26 je finisse ? - Bien sûr. - Si je vous demande de sortir,
06:28 vous sortez. - Non, bien sûr. J'attends que vous finissiez.
06:30 - Non, non, je ne vais pas sortir. - J'attends que vous finissiez,
06:32 parce que je ne veux pas que vous changez mes propos en disant
06:34 que c'est moi qui ne veux pas rester. - Ah mais je ne change pas. Je ne change pas
06:36 les propos. - Vous me dites de partir. C'est différent.
06:38 - Je ne change pas les propos. - Vous me dites de partir. C'est différent.
06:40 - Vous n'avez pas la tenue adéquate, je ne peux pas
06:42 vous garder si vous ne souhaitez pas garder la tenue adéquate.
06:44 - Voilà, dites ça, mais ne dites pas que c'est moi qui ne veux pas rester.
06:46 - Alors, vous m'avez dit que de toute façon, vous ne
06:48 vouliez pas faire la mission comme ça. - Non, non, pas du tout.
06:50 - Bref, on ne va pas y partir. - Pas du tout.
06:52 - Effectivement, il faudra trouver un autre
06:54 student. - Geoffroy Lejeune.
06:56 - En fait, c'est exactement ce que vous décriviez, c'est-à-dire
06:58 cette stratégie de provocation permanente pour essayer
07:00 d'enfoncer des portes.
07:02 Comment on peut réagir ? Comment on peut répondre ? Par exemple,
07:04 dans ce cas précis, la jeune femme
07:06 s'est vantée sur les réseaux sociaux
07:08 de mettre sur son profil
07:10 LinkedIn pour être embauchée des photos
07:12 sans voile, puis d'aller à l'entretien
07:14 avec un voile. C'est comme
07:16 à Maurice Ravel, par exemple, le proviseur
07:18 qui doit démissionner parce que quelqu'un a essayé de forcer
07:20 la porte avec un voile
07:22 de son établissement. Comment on va
07:24 répondre ? Comment on peut répondre à ça ? Vous venez de dire comment il fallait
07:26 répondre sur le plan culturel, mais comment les pouvoirs publics
07:28 peuvent répondre à ce genre de provocation ?
07:30 - C'est toujours la phrase, vous savez, de Pasco en 1986,
07:32 quand il avait dit
07:34 "la peur va charger de Daccaron".
07:36 C'est-à-dire qu'en fait,
07:38 dans une société,
07:40 quand vous avez des gens qui nous font la guerre,
07:42 il faut les désigner,
07:44 et ensuite, il faut les mettre hors d'état de nuire,
07:46 et face à l'intimidation,
07:48 je reprends mon expression,
07:50 il faut l'indignation.
07:52 Il faut commencer par là. Or,
07:54 le pauvre gérant, vous savez, il n'a pas
07:56 beaucoup de messages.
07:58 Tout le monde se planque.
08:00 Casque à pointe, code de maille, tout le monde aux abris.
08:02 Et donc, la première chose
08:04 à faire, c'est se lever,
08:06 se dresser, et
08:08 regarder dans les yeux ceux qui veulent
08:10 notre mort,
08:12 ceux qui veulent mettre fin à notre civilisation.
08:14 Puis la deuxième chose,
08:16 il y a des parlementaires,
08:18 il y a un gouvernement,
08:20 et il y a une justice.
08:22 Là, il y a un double délit.
08:24 Le premier délit, c'est qu'elle doit
08:26 respecter le règlement intérieur. Il y a forcément
08:28 un règlement intérieur. Le gérant, il n'a pas dit
08:30 ça comme ça. S'il y a un règlement intérieur,
08:32 c'est un délit. Elle n'a pas
08:34 à rester avec un voile.
08:36 Et ensuite, il y a un deuxième délit,
08:38 c'est la provocation.
08:40 La provocation,
08:42 elle met une cible sur
08:44 ce gérant, qui est une sorte
08:46 de samel pati du commerce.
08:48 On ne peut pas accepter ça.
08:50 Et normalement, le président
08:52 de la République, il intervient tout de suite dessus.
08:54 Et le garde des Sceaux, il intervient tout de suite.
08:56 On dit, "Nous ne laisserons pas
08:58 ce gérant tout seul. Non, vous n'êtes pas
09:00 tout seul." Moi, je lui dis, "Non, vous n'êtes
09:02 pas tout seul. On est là avec vous."
09:04 Et donc, face à des gens
09:06 qui nous font la guerre,
09:08 il faut imposer...
09:10 Moi, quand j'étais petit, on disait,
09:12 "La violence est un péché, la force est une vertu."
09:14 Il faut imposer la force.
09:16 Et un peuple fier,
09:18 c'est un peuple fort.
09:20 Passons, on va dire à Sparte que ses soldats
09:22 sont morts ici pour obéir à ses lois.
09:24 - Allez, restez avec nous sur
09:26 Europe 1. On est ensemble jusqu'à
09:28 11h pour Face à Philippe Devilliers.
09:30 Juste après la publicité, nous reviendrons sur
09:32 cette marche blanche organisée
09:34 vendredi, une semaine
09:36 après la mort de Shem Sedin, 15 ans,
09:38 dont le malheur a été déchangé avec une
09:40 jeune fille de son âge. A tout de suite sur Europe 1.
09:42 - 10h-11h sur Europe 1.
09:44 Éliott Deval.
09:46 - De retour sur Europe 1 pour la
09:48 suite de Face à Philippe Devilliers.
09:50 On est ensemble jusqu'à 11h
09:52 ce samedi avec Philippe, bien sûr,
09:54 et Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du journal
09:56 du dimanche. Messieurs, parlons
09:58 à présent de cette marche blanche
10:00 organisée ce vendredi, une
10:02 semaine après la mort de Shem Sedin, 15 ans,
10:04 dont le malheur a été déchangé
10:06 avec une jeune fille de son âge. Son décès
10:08 a provoqué une onde de choc dans
10:10 le pays. Certains ont parlé d'ensauvagement
10:12 de la société, d'autres
10:14 de l'ultra-violence juvénile.
10:16 On va écouter le maire de Vierrichatillon,
10:18 toujours aussi ému,
10:20 et puis je vous demanderai votre avis, Philippe Devilliers.
10:22 - Ça peut paraître super
10:24 naïf,
10:26 mais c'est
10:28 quand même... Il faut prendre conscience quand même
10:30 qu'un garçon de 15 ans
10:32 s'est fait tabasser comme ça,
10:34 mortellement. Mais c'est
10:36 tellement fou
10:38 que forcément, il faut
10:40 qu'il y ait une prise de conscience. Alors c'est vrai, on a déjà
10:42 pris conscience. On passe tous notre temps
10:44 à prendre conscience, mes collègues prennent conscience,
10:46 les députés, les sénateurs, les ministres.
10:48 Et il faut peut-être encore un peu plus,
10:50 aller encore un petit peu plus loin. Il faut peut-être
10:52 aller un peu plus dans le concret, aller au plus
10:54 près des enseignants, au plus près des parents,
10:56 et puis au plus près des enfants. Jeunes,
10:58 très jeunes, pour éviter justement
11:00 qu'à 15 ans, on puisse
11:02 perdre d'autres chez McDin.
11:04 - Son discours est intéressant,
11:06 puisqu'il réagit après la
11:08 marche blanche. Et la question qu'on souhaitait vous poser,
11:10 c'est est-ce que la marche blanche
11:12 est la réponse suffisante ?
11:14 Et quand il dit "il faut une prise de conscience",
11:16 lui-même dit en quelque sorte
11:18 que la réponse est insuffisante, si ce ne sont que
11:20 des bougies et des marches blanches.
11:22 - Alors,
11:24 il faut être respectueux du deuil,
11:26 il faut être respectueux de la douleur d'une famille.
11:28 Et...
11:30 et même respectueux
11:32 d'un mère qui ne sait plus quoi dire
11:34 parce qu'il est
11:36 dans les larmes.
11:38 Mais,
11:40 prenons de la hauteur.
11:42 Les marches blanches,
11:44 je vais peut-être choquer certaines personnes,
11:48 mais moi je vais vous dire ce que je pense des marches blanches.
11:50 La marche blanche, c'est une...
11:52 c'est la riposte larmoyante
11:54 d'une société victimaire.
11:56 Appelée à disparaître.
11:58 Parce que,
12:00 elle réunit,
12:02 elle rassemble
12:04 des émotions,
12:06 des bougies,
12:08 que vous avez dit, des bougies aux fenêtres,
12:10 des ballons qui pètent,
12:12 les ballons des kermesses,
12:14 et elle
12:16 adresse un message sans adresse.
12:18 C'est-à-dire,
12:20 c'est pas politique, c'est pas religieux,
12:22 c'est simplement une émotion pour une émotion.
12:24 C'est le...
12:26 l'apolitisme érigé
12:28 au coeur de la cité,
12:30 qui n'est plus une cité.
12:32 On pleure ensemble,
12:34 on se réunit pour pleurer.
12:36 Mais, on n'est plus capable de désigner
12:38 l'ennemi commun.
12:40 On a simplement ce slogan,
12:42 que vous avez sans doute entendu,
12:44 "Tu n'auras pas ma haine".
12:46 Vous savez à quoi je pense,
12:48 en voyant cette marche blanche ?
12:50 À un tableau de Delacroix.
12:52 Les grecs ont déclaré
12:54 leur indépendance, ils sont en guerre
12:56 avec les turcs, il y a des massacres,
12:58 et un tableau de Delacroix qui s'appelle
13:00 "La bataille de Cueaux".
13:02 Et on voit des cadavres,
13:04 les uns sur les autres,
13:06 et on voit un jeune grec,
13:08 un enfant grec.
13:10 Et c'est ce qui donnera l'idée
13:12 à Victor Hugo
13:14 de faire un poème.
13:16 Le poète interroge
13:18 l'enfant grec,
13:20 "Que veux-tu ?
13:22 Fruits ? Fleurs ?
13:24 Ou l'oiseau merveilleux ?"
13:26 Et l'enfant grec, en se levant
13:28 au milieu des cadavres, répond
13:30 "Les yeux plongés dans l'horizon,
13:32 avec fermeté."
13:34 Il répond
13:36 "Je veux",
13:38 dit l'enfant grec,
13:40 dit l'enfant aux yeux bleus,
13:42 "Je veux de la poudre et des balles."
13:44 Geoffroy Lejeune, vous avez une question
13:48 pour Philippe Devilliers.
13:50 - Il y a un mot qui a fait polémique et qui a fait débat cette semaine,
13:52 c'est le mot de "crime d'honneur" qui a été utilisé
13:54 pour qualifier ce qui s'était passé
13:56 à Viry-Châtillon.
13:58 Et le garde-essau a répondu en disant
14:00 "C'est pas un crime d'honneur, il n'y a que des crimes
14:02 d'horreur."
14:04 Qu'est-ce que vous pensez de l'apparition de ce mot dans notre débat public ?
14:06 - Alors, il faut être très précis.
14:08 Crime d'honneur,
14:12 c'est un...
14:16 une expression pré-islamique.
14:18 Ce n'est pas une expression de la charia
14:22 ou des hadiths,
14:24 ou du Coran.
14:26 C'est une expression pré-islamique,
14:28 c'est une culture, pas une religion.
14:30 Et...
14:32 la charia,
14:34 le crime d'honneur,
14:36 c'est la talibanisation de la France, en quelque sorte.
14:38 Parce que c'est pas la peine de faire un jeu de mots
14:42 comme Dupond-Moretti.
14:44 Le crime d'honneur, il est là.
14:46 Qu'est-ce que c'est le crime d'honneur ?
14:48 C'est la loi de la tribu.
14:50 C'est la loi du clan.
14:52 Il y a des crimes d'honneur...
14:54 Il y avait des crimes d'honneur en Sicile.
14:56 Donc c'est pas lié à la religion islamique.
14:58 Mais dans toutes les mafias, il y a des crimes d'honneur.
15:02 Qu'est-ce que ça veut dire ?
15:04 Donc il y a la loi du quartier.
15:06 Il y a la loi de la communauté.
15:08 Et la loi de la communauté, ça veut dire que
15:10 quand la communauté se sent déshonorée par un geste
15:12 qui a transgressé les codes sexuels ou vestimentaires,
15:14 comme font Montpellier, Samara et Vierige-Latillon,
15:18 à ce moment-là, il faut réparer.
15:22 Pour réparer, il faut punir.
15:24 Pour punir, il faut tuer.
15:26 Et en fait, je voulais souligner ici
15:28 que j'ai entendu des horreurs cette semaine,
15:34 des inepties sur le thème
15:36 "on revient au Moyen-Âge".
15:38 Non, on ne revient pas au Moyen-Âge.
15:40 Le crime d'honneur n'a rien à voir
15:42 avec la civilisation occidentale.
15:44 D'abord parce que dans la chrétienté fondatrice,
15:48 il y a le fameux évangile
15:52 de la lapidation de la femme adultère
15:54 qui interdit le crime d'honneur.
15:58 Et ensuite parce que la chrétienté médiévale,
16:04 elle est établie sur l'adoubement.
16:08 Alderic, voici ton épée.
16:10 Sois pour eux toujours chevalier.
16:12 Souviens-toi qu'elle a deux tranchants.
16:14 Un tranchant pour sauver les francs
16:16 et l'autre pour tes enfants.
16:18 Fais de l'orphelin ton cousin.
16:20 C'est la défense de la veuve et de l'orphelin.
16:28 Et je me souviens qu'un jour,
16:32 j'ai lu un roman qui m'avait beaucoup marqué
16:34 du XIIIe siècle
16:36 qui s'appelle "Le chevalier aux signes"
16:38 et qui dit tout sur ce qu'est notre civilisation
16:44 depuis le haut Moyen-Âge.
16:46 Gauthroie de Bouillon croise
16:52 une princesse Sarasine à Jérusalem.
16:54 Il enlève son homme, il s'incline
16:58 et la princesse Sarasine est surprise
17:00 et elle dit
17:02 "De ce côté-ci de la mer,
17:04 on ne voit pas un homme qui s'incline."
17:06 Et Gauthroie de Bouillon lui répond
17:10 "Dans le pays d'où je viens,
17:12 il n'est prince ou duc
17:14 qui ne rendent
17:16 les honneurs aux dames."
17:18 Et donc on ne peut pas confondre
17:20 crime d'honneur et code d'honneur.
17:22 Crime d'honneur, c'est vraiment
17:24 la barbarie.
17:26 Code d'honneur, c'est la chevalerie
17:28 et la courtoisie. C'est notre civilisation.
17:32 Je suis extrêmement lié au premier, à savoir
17:34 Bordeaux et la sécurité
17:36 et la sécurisation des villes
17:38 puisqu'il a été question cette semaine
17:40 d'un sujet, est-ce qu'il faut
17:42 réarmer et armer la police municipale ?
17:44 Il y a eu un échange tendu,
17:46 ô combien intéressant, entre un élu Nupes
17:48 et un policier lors d'un conseil municipal
17:50 de Pesanson.
17:52 C'est un adjoint Nupes à l'Amérique
17:54 qui va reprocher au chef de la police
17:56 de venir à ce conseil
17:58 avec son arme.
18:00 Je regrette que vous soyez présent aujourd'hui
18:02 en arme dans une assemblée
18:04 républicaine, comme le veut
18:06 normalement la règle.
18:08 Je suis un policier de la République et je suis armé par la République.
18:10 Et comme je suis policier, je porte mon arme.
18:12 Et le 19 mars 2002,
18:14 au conseil municipal de Nanterre,
18:16 un individu qui est entré, qui a tué
18:18 8 conseillers municipaux, qui en a blessé 19.
18:20 Peut-être que s'il y avait eu un policier armé, ça ne serait pas arrivé.
18:22 Et il fait référence à la tuerie
18:24 de Nanterre, c'était donc le 27...
18:26 dans la nuit du 26 au 27 mars
18:28 2002. Ce qui est intéressant, c'est que
18:30 ces dernières années, sur les sujets de sécurité,
18:32 la gauche,
18:34 il y a peut-être un tabou à travers ces sujets
18:36 de sécurité. - Le tabou, il vient de loin.
18:38 La gauche,
18:40 c'est Mephisto,
18:42 "Je suis l'esprit qui est toujours ni".
18:44 La gauche, c'est conscience, conscience, instinct divin, immortel,
18:46 céleste, voix, guise infaillible
18:48 d'un être ignorant,
18:50 éborné, mais intelligent et libre.
18:52 C'est Rousseau.
18:54 C'est en fait
18:56 révolverer, retourner,
18:58 la révolution. Il s'agit de
19:00 s'attaquer à l'ordre social,
19:02 à l'ordre naturel. On s'attaque
19:04 aux hiérarchies, on s'attaque à l'autorité.
19:06 Voilà. Ça donne la gauche.
19:08 La gauche, c'est la révolution.
19:10 La gauche, c'est pas l'ordre.
19:12 Ça la dérange d'avoir une police
19:14 armée. Pourquoi ? Parce que pour la gauche,
19:16 c'est une force d'occupation, la police.
19:18 Alors que pour n'importe quel
19:20 citoyen de bon sens,
19:22 la police, c'est le dernier rempart.
19:24 Philippe Devilliers, juste après la publicité,
19:26 nous allons parler de l'Europe.
19:28 Et notamment des frontières à travers
19:30 un traité qui va tout changer
19:32 dans l'histoire européenne et dans la protection
19:34 de nos frontières, à savoir le traité
19:36 de Schengen. A l'époque, vous êtes
19:38 l'un des seuls responsables politiques
19:40 à dire que
19:42 le traité de Schengen pourrait mettre
19:44 en difficulté, en péril
19:46 la sécurité intérieure.
19:48 Et vous allez tout nous expliquer dans un instant
19:50 sur Europe 1 pour face à Philippe Devilliers.
19:52 (Musique)
19:54 Face à Philippe Devilliers.
19:56 (Musique)
19:58 10h-11h sur Europe 1.
20:00 (Musique)
20:02 De retour sur Europe 1 pour face à
20:04 Philippe Devilliers. Philippe Devilliers,
20:06 Geoffroy Lejeune sont avec nous
20:08 dans les studios d'Europe 1.
20:10 Philippe, nous allons basculer dans l'histoire.
20:12 Nous sommes en 1995.
20:14 Alors, je le dis aux auditeurs, à l'époque,
20:16 vous êtes candidat à la présidentielle.
20:18 Et dans le clip de campagne,
20:20 vous parlez, entre autres,
20:22 de l'enjeu majeur de la protection
20:24 des frontières, et notamment
20:26 à travers le traité de Schengen qui, selon vous,
20:28 a bouleversé notre politique
20:30 en matière de sécurité. On écoute
20:32 ce clip de campagne et on en parle juste après.
20:34 - Quand on a des enfants tout jeunes,
20:36 comme c'est mon cas, on est peut-être
20:38 plus sensibilisés, plus
20:40 inquiets devant les immenses problèmes qui les assaillent.
20:42 Le problème de la drogue qui nous envahit
20:44 alors que la France vient de faire disparaître
20:46 ses frontières, ce qui est irresponsable.
20:48 Et le problème de la corruption.
20:50 Le danger, c'est le regard de dérision
20:52 porté sur la politique.
20:54 Il faut réhabiliter la politique,
20:56 donner l'indépendance à la justice, lutter contre
20:58 l'insécurité, rétablir
21:00 l'autorité de l'État.
21:02 - La sécurité en France, c'est un vrai problème.
21:04 Vous prenez tous les jours
21:06 la télévision, les journaux,
21:08 il ne se passe pas
21:10 une journée sans que l'on parle
21:12 de la délinquance ou des vols
21:14 qui sont en augmentation en France.
21:16 Depuis quelques jours,
21:18 les frontières de notre pays sont ouvertes.
21:20 Là, je pense que notre pays,
21:22 je suis inquiet, va devenir une vraie passoire.
21:24 - Moi, je crois que ce monsieur a tout à fait raison.
21:26 Et j'ajouterai ceci
21:28 pour l'information des Français.
21:30 Je suis le seul
21:32 candidat dans la majorité
21:34 à ne pas avoir
21:36 voté, ratifié
21:38 le fameux traité de Schengen qui a fait
21:40 disparaître nos frontières le 25
21:42 mars dernier. Comment
21:44 les autres candidats peuvent-ils
21:46 parler de la sécurité des Français,
21:48 de la nécessité de lutter contre l'immigration
21:50 clandestine, alors qu'ils
21:52 ont ratifié la
21:54 disparition de nos frontières terrestres ?
21:56 - 1995, Jean-François Lejeune.
21:58 - Oui, Philippe, vous avez
22:00 connu l'Europe d'avant Schengen et vous vivez
22:02 aujourd'hui dans l'Europe du pacte Asile et Immigration
22:04 qui a été voté cette semaine.
22:06 Qu'est-ce que ça a changé, en fait ?
22:08 - Ça a tout changé.
22:10 Parce qu'un pays qui n'a plus de frontières, il n'existe plus.
22:12 Et en fait,
22:14 c'est pas jouable,
22:16 Schengen, avec une frontière
22:18 de milliers et de milliers de kilomètres, avec une agence
22:20 contexte qui est devenue
22:22 une agence d'accueil
22:24 des clandestins.
22:26 C'est le 9 novembre
22:28 1989 que Schengen est né.
22:30 Le lendemain, je me
22:32 souviens très bien, tous les hommes politiques, droite
22:34 et gauche confondus,
22:36 considèrent
22:38 que ce qui s'est passé dans la Lune est décisif
22:40 pour Milan.
22:42 Pourquoi ?
22:44 Parce qu'ils disent
22:46 le temps des frontières est fini.
22:48 Le temps des murs
22:50 est fini. D'ailleurs, on va dessiner
22:52 des ponts sur les billets d'euro.
22:54 Moscou décide,
22:56 l'Europe sera ouverte ou elle ne sera pas.
22:58 Et c'est la mondialisation heureuse
23:02 qui est,
23:04 comment dirais-je,
23:06 qui est vécue comme une expérience post-identitaire.
23:08 C'est-à-dire
23:10 que la classe dirigeante considère
23:12 que
23:14 les guerres, c'est fini,
23:16 les idées, c'est fini,
23:18 les religions, c'est fini, l'histoire, c'est fini.
23:20 La classe politique
23:24 voit l'avènement
23:26 du marché comme
23:28 le seul
23:30 révélateur
23:32 des tensions
23:34 et
23:36 des
23:38 pulsions du monde.
23:40 Le commerce va
23:44 souffler toutes les barrières.
23:46 C'est l'illimitation marchande
23:48 qui va porter le bien-être
23:50 cosmique. Le cercle
23:52 de la raison conçoit à ce moment-là
23:54 une Europe différente du traité de Rome.
23:56 Ça devient une Europe
23:58 post-historique, post-politique,
24:00 post-territoriale.
24:04 Avec trois traités
24:06 successifs en trois ans.
24:08 1992, Maastricht, la fin des États,
24:10 avec le super-État.
24:12 C'est trois lignes de fuite.
24:14 La deuxième ligne de fuite, le deuxième traité,
24:16 c'est l'OMC, l'Organisation commerciale du monde,
24:18 selon mon expression. C'est la fin
24:22 des douanes. Et, troisièmement, Schengen,
24:24 la fin des frontières.
24:26 Qu'est-ce que ça donne aujourd'hui ? Trois choses.
24:28 Donc, une Europe qui n'a plus de corps,
24:32 qui a donc
24:34 aboli son enveloppe
24:36 corporelle.
24:38 Ça donne trois choses.
24:40 Premièrement,
24:42 la frontière nulle part, elle est partout.
24:44 Supprimez les frontières et vous aurez
24:48 mille petites forteresses.
24:50 Saint-Ignan, déjà
24:52 à l'époque.
24:54 Ensuite, la naissance
24:56 du narco-État. Vous avez peut-être vu
24:58 ce moment extraordinaire
25:00 d'Armanin au Sénat.
25:02 Le ministre de l'Intérieur, qui avait
25:06 un incroyable esprit de vérité,
25:10 sans doute parce qu'il est sous serment,
25:12 nous dit, voilà, il y a la communauté
25:14 albanaise dans l'Est
25:16 qui s'occupe
25:18 de l'héroïne. Il y a la communauté
25:20 nigérienne à Marseille qui s'occupe
25:22 de la cocaïne. Et puis,
25:24 il y a les Sénégalais qui s'occupent
25:26 du crack. Donc, il y a des...
25:28 Narco-État et avec des...
25:30 des quartiers souverains.
25:32 Des quartiers souverains, c'est-à-dire des petits Kosovo
25:34 partout, etc. C'est ça, finalement.
25:36 Schengen. Pourquoi ?
25:38 Parce que...
25:40 Si nous, on veut
25:42 protéger nos frontières,
25:44 c'est pas aux pirates
25:46 qu'il faut les protéger, c'est...
25:48 chez nous. C'est pas à Lampedusa qu'il faut les protéger.
25:50 C'est chez nous. Et donc,
25:52 il faut sortir de Schengen.
25:54 Il faut abolir Schengen.
25:56 Vous en avez déjà parlé, Philippe Devilliers,
25:58 pardonnez-moi de vous couper, mais vous avez dit
26:00 en 89,
26:02 tous les grands
26:04 à gauche comme à droite se félicitaient de Schengen.
26:06 Mais par exemple, avec un homme comme Jacques Chirac,
26:08 vous avez pu échanger avec lui sur le...
26:10 Avec Jacques Chirac, j'ai eu
26:12 trois conversations
26:14 qui ont compté pour moi. La première, quand j'étais
26:16 stagiaire de l'année 1976, il préparait avec
26:18 Marie-France Garot et Pierre Julliet son discours
26:20 de Cochin, l'appel de Cochin.
26:22 Donc, j'ai assisté à ça.
26:24 Où il dit "Je ne suis pas
26:26 anti-européen, je ne suis pas pro-européen,
26:28 Philippe, je suis à l'européen".
26:30 Donc, c'était la phase Chirac-Souverainiste.
26:34 Après, il y a eu
26:36 Maastricht,
26:38 alors là j'étais sidérée, sous l'influence de Juppé.
26:40 Toujours là dans les bons coups.
26:42 Et tout à coup,
26:44 il était pour le non, il devient pour le oui.
26:46 Et il rejoint
26:48 Mitterrand. C'est extraordinaire.
26:50 Et un jour,
26:52 après les élections européennes
26:54 de 1994, je vais vous faire une confidence,
26:56 où j'ai connu
26:58 un grand succès,
27:00 12,5%
27:02 face à la liste RPR-UDF à l'époque
27:04 qui était quand même
27:06 abîmée. Il m'appelle et
27:08 il me demande de venir déjeuner à l'hôtel de ville.
27:10 Donc, il était candidat.
27:12 Et c'était en
27:14 septembre-octobre 1994.
27:16 Très sympathique, comme d'habitude,
27:18 parce qu'il m'aime bien, je l'aime bien.
27:20 C'est l'homme
27:22 des steppes,
27:24 les bottes de sept lieux.
27:26 Et il me dit "on s'en fout,
27:28 tout ça, le fluoro,
27:30 tout ça, on s'en fout". J'ai dit "non, non,
27:32 pas moi, non". Et il me dit "voilà,
27:34 je te propose d'être
27:36 ministre de la Défense".
27:38 Je lui dis "d'accord, mais dans ce
27:40 cas-là, il y a une condition. Moi, je ne peux pas
27:42 avoir fait campagne pour l'Europe des
27:44 Nations et maintenant
27:46 soutenir un candidat
27:48 qui a soutenu Maastricht
27:50 et qui va soutenir Schengen".
27:52 Schengen, c'est le 20
27:54 mars 1995.
27:56 Et là, on est en septembre 1994.
27:58 Il me dit "bon, on s'en fout, t'inquiète pas, il n'y aura pas de problème".
28:00 Je lui dis "non, je ne crois pas".
28:02 Et en fait, j'ai choisi
28:04 de briser en quelque sorte
28:06 mon parcours politique
28:08 et d'aller tout seul
28:10 aux européennes pour être fidèle
28:12 à mes convictions. Mais aujourd'hui,
28:14 avec le recul, je me dis "mais
28:16 c'est tous ces hommes politiques
28:18 qui d'ailleurs continuent à nous parler
28:20 là, c'est leur généalogie,
28:22 c'est les enfants,
28:24 c'est les fils spirituels qui parlent.
28:26 C'est les fils spirituels de Maastricht,
28:28 de Schengen. Alors, ils nous disent "oui, mais Schengen,
28:30 on va réformer, ils vont réformer
28:32 l'Europe". Ah ah ! Ah bah ça,
28:34 j'entends ça depuis...
28:36 Et quand on entend le maire
28:38 de Vérichâtillon, c'est le fils spirituel
28:40 de Bernard Stasi qui disait "Philippe, tu ne peux pas
28:42 nier que l'immigration est une chance
28:44 pour la France". Mais, combien de temps
28:46 il va falloir ? Combien de décennies
28:48 il va falloir pour que
28:50 ces gens ouvrent les yeux ?
28:52 Schengen, c'est la fin des frontières,
28:54 la fin des frontières, c'est la fin d'un pays.
28:56 - Allez, restez avec nous sur Europe 1
28:58 pour la suite de Face à Philippe
29:00 Devilliers, juste après la publicité.
29:02 Nous reviendrons sur cette
29:04 déclaration du
29:06 Vatican concernant
29:08 l'avortement, le Vatican qui s'oppose
29:10 au droit à supprimer, je cite,
29:12 toute vie humaine. A tout de suite sur Europe 1 pour Face
29:14 à Philippe Devilliers. - Sur Europe 1,
29:16 Éliott Deval.
29:18 - De retour pour la
29:20 dernière partie de Face à Philippe Devilliers.
29:22 Philippe Devilliers, Geoffroy Lejeune sont
29:24 toujours avec nous, bien sûr. Philippe,
29:26 parlons de la réponse du Vatican
29:28 concernant l'interruption volontaire de grossesse.
29:30 Dans un document intitulé
29:32 "Dignitas Infinitas",
29:34 la déclaration sur la dignité humaine, l'Église
29:36 aborde plusieurs
29:38 sujets, 14 thématiques.
29:40 Il y a l'avortement, la GPA, l'euthanasie,
29:42 la théorie du genre. Ça s'est
29:44 passé cette semaine. Et sur l'avortement,
29:46 le Vatican s'oppose
29:48 au droit, je cite, à supprimer toute
29:50 vie humaine, en parlant même de meurtre.
29:52 Comment décodez-vous,
29:54 Philippe Devilliers, cette déclaration du
29:56 Vatican ? - Alors cette déclaration,
29:58 elle a pu choquer
30:00 un certain nombre de gens parce que le Vatican
30:02 dit "l'avortement
30:04 est un meurtre".
30:06 La question est simple.
30:08 Le fœtus
30:10 est-il
30:12 une vie humaine ?
30:14 Et en fait,
30:16 la science vient
30:18 au secours de la foi.
30:20 La foi,
30:22 c'est la vie assacrée.
30:24 La science, c'est, oui ou non,
30:26 c'est pas une vie humaine. Si c'est une chose,
30:28 on peut la supprimer. Si c'est une vie
30:30 humaine, c'est beaucoup plus embêtant. Or,
30:32 il y a eu deux
30:34 études, deux
30:36 expériences scientifiques
30:38 que j'ai eu l'occasion
30:40 d'étudier,
30:42 d'examiner.
30:44 Une qui porte sur la musique
30:46 et l'autre sur la parole, et qui démontrent que
30:48 le fœtus
30:50 entend la musique et qu'il
30:52 la goûte. Il y a eu une expérience sur
30:54 la petite musique de nuit
30:56 de Mozart. D'ailleurs,
30:58 Éric Zemmour y a fait allusion récemment
31:00 dans un meeting. Et
31:02 l'enfant réagit.
31:04 Il réagit
31:06 avec ses lèvres,
31:08 avec sa langue.
31:10 Il réagit,
31:12 il comprend,
31:14 il est dans l'émotion.
31:16 Même chose pour le langage. La première
31:18 étude, c'est l'Institut
31:20 Marques à Barcelone,
31:22 avec des spécialistes, des scientifiques.
31:24 Et la deuxième étude,
31:26 c'est
31:28 la faculté, l'université
31:30 Descartes, là aussi avec des spécialistes
31:32 plus récentes.
31:34 L'imprégnation
31:36 linguistique se fait
31:38 très tôt pour le fœtus.
31:40 Or,
31:42 ce qu'on a décidé, là récemment,
31:44 c'est qu'on accorde
31:46 à la femme le droit
31:48 absolu et exclusif
31:50 de disposer
31:52 de la vie de l'enfant.
31:54 Je n'en dirai pas plus.
31:56 Il est heureux que le Vatican
31:58 ait pris cette position,
32:00 qui est
32:02 une position
32:04 qui était celle de Jean-Paul II,
32:06 qui a toujours été celle de
32:08 l'Église, et qui correspond
32:10 au serment d'Hippocrate du 5ème siècle
32:12 avant Jésus-Christ, "Tu ne tueras pas".
32:14 - Philippe de Villiers, parlons
32:16 d'économie à présent. Les comptes publics
32:18 sont aux voix rouges
32:20 et la France va devoir se serrer
32:22 la ceinture pour faire des économies.
32:24 Au sein de ce gouvernement,
32:26 on n'y comprend plus rien. Alors, ça dépend
32:28 des personnages et des discours
32:30 sont différents, que ce soit Bruno Le Maire,
32:32 Gabriel Attal, et même Emmanuel Macron.
32:34 Emmanuel Macron, jeudi, a réagi
32:36 sur les impôts. On l'écoute
32:38 et après, je vais vous demander ce que vous en pensez
32:40 justement sur cette question des économies.
32:42 - La ligne, elle est simple, elle a été réaffirmée.
32:44 Un, on garde le cap.
32:46 Plein emploi, réindustrialisation,
32:48 réarmement de nos services publics.
32:50 Deux,
32:52 on ferme tout de suite l'hypothèse de dire qu'on va régler
32:54 ce choc conjoncturel par plus d'impôts.
32:56 Maladie française, ça enlèverait de la confiance.
32:58 Garde la confiance
33:00 des ménages, des entreprises, de nos partenaires.
33:02 Trois, on est responsable
33:04 de ce choc conjoncturel,
33:06 on doit y répondre de manière appropriée
33:08 et tout de suite. Ça a été les premières
33:10 économies sur le financement de l'État
33:12 et c'est la deuxième partie, après le même taux d'effort
33:14 d'économie, pour tenir un déficit
33:16 de 5,1 cette année.
33:18 - Geoffroy Lejeune, c'est un peu compliqué de s'y retrouver.
33:20 Est-ce que vous vous y comprenez quelque chose
33:22 dans cette cacophonie, Philippe ?
33:24 - Moi, je voudrais vous dire en quelques mots
33:26 ce qu'il faut faire.
33:28 - Allez-y.
33:30 - Alors, il y a deux méthodes.
33:32 Soit le lit de Procuste,
33:34 on coupe les pieds, on coupe tout ce qui dépasse.
33:36 C'est la méthode de Maire,
33:38 on note 10 milliards, puis après 10 milliards,
33:40 puis après 100 milliards,
33:42 à l'aveugle.
33:44 On n'arrivera à rien.
33:46 La deuxième méthode, c'est le Baron Louis
33:48 qui dit "faites-moi de bonnes politiques,
33:50 je vous ferai de bonnes finances".
33:52 Et la méthode Jacques Rueff,
33:54 c'est le redressement national
33:56 qui permettra le rétablissement des comptes.
33:58 Seulement, il faut, à ce moment-là,
34:00 trancher des noeuds gordiens.
34:02 Premier noeud gordien,
34:04 vous ne pouvez pas avoir
34:06 un État-providence
34:08 sans avoir de frontières,
34:10 parce que vous ne pouvez pas
34:12 nourrir la misère du monde.
34:14 Donc, c'est l'un ou l'autre.
34:16 Et la troisième méthode,
34:18 c'est la méthode de Jacques Rueff.
34:20 Donc, c'est l'un ou l'autre,
34:22 parce que l'immigration, ça coûte
34:24 entre 30 et 40 milliards d'euros.
34:26 Donc, il faut réserver
34:28 les prestations, il faut réserver
34:30 l'État-providence aux citoyens français.
34:32 Deuxième noeud gordien,
34:34 c'est la sphère publique et la sphère privée.
34:36 Aujourd'hui, on feint d'ignorer
34:38 que c'est la sphère privée
34:40 qui crée la richesse.
34:42 Troisième noeud gordien,
34:44 c'est les échelons administratifs.
34:46 Il y en a en trop.
34:48 Je pense qu'on ait le temps d'en parler,
34:50 parce qu'on ne cesse d'éloigner le pouvoir depuis 50 ans.
34:52 Et puis enfin, le dernier noeud gordien,
34:54 c'est une politique natalie,
34:56 sinon on ne pourra pas payer les retraites.
34:58 Voilà ce que devrait être
35:00 une grande politique
35:02 dans l'établissement des comptes.
35:04 Il y a un sujet ô combien important,
35:06 Philippe Devilliers.
35:08 On bascule 5 ans en arrière.
35:10 Nous sommes dans la nuit du 15 au 16 avril
35:12 2019.
35:14 La cathédrale Notre-Dame de Paris
35:16 s'embrase. Le monde aura
35:18 les yeux rivés sur l'édifice en flammes.
35:20 Une catastrophe qui va entraîner un élan de solidarité
35:22 quasiment jamais vu pour un édifice religieux.
35:24 Philippe Devilliers,
35:26 racontez-nous ce soir
35:28 l'incendie de Notre-Dame de Paris.
35:30 Ce fut une nuit blanche,
35:32 une nuit
35:34 tragique.
35:36 Un ciel assombrit
35:38 par les nuages de soufre.
35:44 Un silence sépulcral,
35:46 un silence de cathédrale
35:48 avec tout autour de l'arche de feu
35:50 une foule
35:52 qui regarde.
35:54 Bouche bée,
35:56 incrédule, Notre-Dame
35:58 brûle. Et puis
36:00 brandie par des nacelles
36:02 comme des coquines de noix
36:04 face à la mer de feu,
36:06 les lances sont
36:08 arrivées, trop courtes, dérisoires.
36:10 On aurait dit des
36:12 saudeaux du Moyen-Âge.
36:14 La bataille est perdue
36:16 d'avance.
36:18 Les flammes grandissent.
36:20 De loin, on aperçoit
36:22 une danse infernale
36:24 au-dessus du pont
36:26 du grand
36:28 vaisseau de haut bord.
36:30 Ce sont les chaînes de Saint-Louis qui se consument.
36:32 Il est minuit.
36:34 Les
36:36 larmes coulent sur
36:38 toutes les joues de France.
36:40 Fussent-elles laïques ?
36:42 Fussent-elles les plus laïques ?
36:44 Tant il est vrai que
36:46 dans les grandes épreuves, la France
36:48 retourne à ses enfances, retourne
36:50 à Notre-Dame. Notre-Dame
36:52 va disparaître.
36:54 La cathédrale va s'effondrer sur elle-même.
36:56 Notre-Dame,
36:58 c'était la France.
37:00 C'était
37:02 ce peuple
37:04 qui a
37:06 déployé ici
37:08 toutes les
37:10 expressions de son génie
37:12 créateur.
37:14 La corde du burin sur la pierre
37:16 et le souffle de l'esprit.
37:18 Tout ça,
37:20 en quelques instants, ne sera plus que plomb fondu,
37:22 cendre ardente.
37:24 Demain matin, il ne restera plus rien.
37:26 Alors, on va se coucher.
37:28 Et quand on ouvre les yeux,
37:30 qu'est-ce
37:32 qu'on voit ? Surprise !
37:34 Notre-Dame est
37:36 toujours debout.
37:38 Les tours
37:40 ont résisté. Elles sont
37:42 là. C'est
37:44 une nuit allégorique.
37:46 Notre-Dame nous a ramenés
37:48 au mystère de ce peuple insouciant
37:50 mais finalement toujours
37:52 tourné vers les grands embarquements.
37:54 Notre-Dame
37:56 est là, debout.
37:58 C'est une allégorie
38:00 française.
38:02 Tous les trésors des œuvres
38:04 humaines peuvent mourir
38:06 mais ils peuvent
38:08 aussi renaître.
38:10 Allégorie française.
38:12 La France
38:14 des hautes
38:16 nefs immémoriales
38:18 renoue avec son hymne
38:20 à l'unité profonde
38:22 de la symphonie
38:24 millénaire.
38:26 Notre-Dame de France
38:28 est encore
38:30 vivante.
38:32 La France ne meurt pas.
38:34 - Merci Philippe Devilliers.
38:36 Notre-Dame de Paris. C'était important de revenir
38:38 sur cet incendie 5 ans après.
38:40 - Oui, c'est très émouvant.
38:42 Bonne journée, Eliott.
38:44 Bonne semaine. Bonne semaine, Geoffroy.
38:46 - Bonne semaine à tous les deux.
38:48 - On se retrouve samedi prochain, vous avez raison
38:50 Geoffroy et Philippe Devilliers

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