L’intelligence artificielle va-t-elle détruire certains métiers et en créer d’autres. Elle devrait aussi pousser certains autres à faire évoluer leurs pratiques. Selon une récente étude d’Indeed, un quart des recruteurs français la redoute. À tort ou à raison ?
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00:12 Le cerclérage et un débat sur le recrutement, c'est le sujet de notre émission, mais on l'associe avec un mot dont vous entendez parler quasiment tous les jours, l'IA.
00:20 Mais pas l'IA tout simplement, l'IA génératif qui est la nouvelle étape de cette intelligence artificielle, parce que l'IA on vit avec depuis près de 20 ans, il n'y a presque plus de sujet.
00:29 Est-ce qu'on va recruter exclusivement grâce à cette intelligence artificielle qui va trouver les perles rares et les candidats parfaits ?
00:38 On en parle avec mes invités, je ne sais pas si d'ailleurs ils sont tous d'accord sur le sujet.
00:42 Selma De Fresnel, ravi de vous accueillir, vous êtes associée au cabinet Lincoln, alors cabinet improprement peut-être dit, en ressources humaines ou en talent ?
00:52 En talent management. Nous accompagnons tous nos clients sur toute la chaîne de valeur du management du talent, depuis le sourcing jusqu'à l'outplacement, en passant par l'information.
01:02 Et je reviendrai sur un petit texte qui vous m'a fait parvenir sur l'idée qu'il fallait vivre avec son temps et que les technologies ont toujours été dans la rupture.
01:09 Et embrasser l'innovation parce que nous ne pourrons pas nous en départir.
01:13 Charles Chantala, senior directeur chez Indeed, c'est vous qui avez mis un peu le feu aux poudres parce que vous vous êtes intéressé à travers le monde entier sur ce rapport à l'IA générative
01:22 et les risques potentiels ou pas qu'il puisse à la fois remplacer les recruteurs et plus largement remplacer certains emplois, qui est un vrai sujet qui est posé aujourd'hui.
01:32 Et avec nous, Julien Badre, président du Mercato de l'Emploi. C'est quoi le Mercato de l'Emploi ?
01:37 C'est le premier réseau national de recruteurs indépendants en France. On est présent sur l'ensemble du territoire national. On accompagne les candidats et les entreprises à recruter.
01:45 Vous utilisez l'IA déjà ?
01:46 Oui.
01:47 L'IA générative ?
01:48 Oui.
01:49 Très bien. Et ça se passe bien ?
01:51 C'est merveilleux. On va en discuter.
01:54 Le monde merveilleux de l'IA générative. Charles Chantala, l'étude que vous portez, senior directeur chez Indeed, elle dit quoi ?
02:00 Qu'est-ce qu'elle nous donne comme enseignement à l'égard du recrutement de l'emploi et de l'IA ?
02:05 Peut-être le premier renseignement que nous donne l'étude, c'est que là où l'IA générative a été utile, c'est qu'elle a fait prendre conscience à tout le monde qu'il y avait déjà de l'IA partout.
02:13 Il y a encore un an ou deux, il y en avait. Mais quand on demandait aux gens « est-ce que vous utilisez ou vous pensez utiliser ? »
02:18 On ne le disait pas.
02:19 Les taux de réponse étaient faibles. Aujourd'hui, on a plus de 80% des recruteurs qui disent « oui, au moins dans une des tâches liées à mon travail, j'utilise de l'IA ».
02:26 Et les candidats ont aussi pris cette conscience. Donc ça, c'est le premier point.
02:28 Le deuxième point, c'est que dans l'ensemble, il y a plutôt de l'espoir ou en tout cas un optimisme face à l'arrivée de l'IA appliquée au recrutement, mais surtout du côté des employeurs.
02:38 C'est-à-dire que ce sont les recruteurs qui sont particulièrement optimistes en disant « je vais améliorer mes process, je vais gagner du temps ».
02:43 Un petit peu plus de réticence quand même du côté des candidats.
02:46 Et donc ce sont eux aussi, si on prend l'autre côté de la pièce, qui disent « j'ai quelques inquiétudes, quelques risques dont j'aimerais comparer ».
02:52 On n'a pas le temps de voir toute l'étude, d'aller la voir. Il y a un petit focus sur le Japon.
02:55 Et c'est ça très intéressant parce que c'est un pays extrêmement moderne en technologie et pourtant c'est le pays qui est légèrement en décrochement sur l'IA générative.
03:02 Il y a une réticence plus forte. La France d'ailleurs fait partie aussi des pays un peu plus inquiets face aux risques potentiels de l'IA.
03:09 Mais c'est vrai que le Japon, plusieurs hypothèses, soit étant très avancé technologiquement depuis des années, il y a plus de conscience de certains risques,
03:16 ou alors c'est simplement un âge moyen de la population active qui peut-être peut provoquer cette réticence.
03:21 Il y a un manque d'ingénieurs aussi, si j'ai bien lu votre étude, peut-être un manque d'ingénieurs capables de porter la technologie.
03:26 25% des recruteurs en France disent redouter de l'intelligence artificielle, donc ça dit quand même quelque chose.
03:32 Crainte liée à l'IA dans le recrutement en France. 47% des RRH craignent que l'IA remplace le jugement humain, on va y revenir.
03:38 Donc l'intuition, la vista. 39% des recruteurs craignent que l'IA crée des nouveaux biais, autre sujet majeur.
03:44 Et 34% des recruteurs craignent que l'IA remplace des emplois, on va le garder un petit peu pour plus tard.
03:50 Chez vous, chez Lincoln, comment vous regardez cette technologie ? Je vous lis, comme ça ça va être beaucoup plus simple, on va savoir où vous vous situez.
03:55 Si j'arrive évidemment à retrouver la feuille. Vous dites globalement que nous sommes résolument dans la seconde catégorie, donc chez Lincoln.
04:04 Sans refaire l'histoire, chaque innovation a permis aux humains d'avancer, de se libérer de tâches lourdes, pénibles, répétitives.
04:09 Chacun a menacé un ordre établi et surtout détruit pour créer, mieux créer.
04:13 Vous assumez totalement l'idée de cette technologie qui est un mieux pour l'être humain ?
04:17 Moi je pense qu'elle va d'une certaine manière nous permettre de nous concentrer sur ce qu'on aime faire le plus.
04:23 Elle va nous libérer de toutes les tâches répétitives, de toutes les tâches administratives, pour qu'on puisse nous concentrer sur notre cœur de mission.
04:31 Alors chez Lincoln, on croit profondément, et c'est un projet tourné vers l'humain, tourné vers le talent, et on croit profondément que nous serons capables,
04:41 si nous embrassons cette technologie, que nous la comprenons, si nous l'utilisons dans notre quotidien, que nous serons les accompagnés dans cette transition,
04:49 et peut-être les rassurer sur le fait que oui, certains des emplois qu'ils ont pu occuper vont être remis en question, vont changer de nature, mais pour le mieux.
05:00 Et on est là pour accompagner cette transformation, à la fois en préparant l'entreprise et en même temps en attrapant par la main sur des sujets de formation,
05:10 sur des sujets de visibilité, les talents que nous accompagnons au quotidien depuis 30 ans.
05:14 Ceux qui nous regardent, qui sont des gens aguerris, il n'y a pas que des DRH, mais c'est quand même des managers, des décideurs,
05:21 ça marche comment l'IA générative quand on est recruteur ? On rentre les données, la donnée engloutit tout ça, fait un petit gloubi-bounga,
05:29 et on vous dit le bon candidat devra avoir ce profil-là ? Comment ça marche ?
05:34 Ce n'est pas aussi simple que ça. Aujourd'hui, les méthodes de sourcing sont déjà basées sur cette idée-là.
05:42 Aujourd'hui, il y a la sémantique, où on dit par exemple je cherche un technicien de maintenance,
05:46 et donc je vais aller rechercher les mots qui sont techniciens de maintenance sur un CV,
05:50 et les mots qui vont se rapprocher du mot technicien de maintenance qui peuvent correspondre au poste.
05:55 Aujourd'hui, c'est déjà le cas. - C'était l'IA d'il y a 20 ans, ça ?
05:59 Non, je pense qu'au-delà de l'IA, c'est la philosophie générale. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, sur un CV, vous indiquez vos expériences,
06:06 et quand vous envoyez votre CV, un recruteur, si on ne parle même pas de la machine, si on prend vraiment le départ,
06:14 le recruteur va regarder les différentes expériences et va dire est-ce que par rapport aux quelques éléments que j'ai sur le CV, ça correste ?
06:20 Je repose ma question. Je fais une visio avec vous, Microsoft, on parle pendant 20 minutes, vous me recrutez, vous essayez.
06:27 Une seconde après les échanges, j'ai un document en papier qui résume l'ensemble de l'entretien.
06:32 Ça, c'est de l'IA générative. Ça, c'est de l'IA intrusif. On peut avoir du off. Je peux vous dévoiler des choses extrêmement intimes.
06:39 Je peux me lâcher. Ça, ça va sortir en papier. Qu'est-ce qu'on fait de ce document ? Qu'est-ce que vous en faites ? Comment vous le traitez ?
06:44 Extrêmement concret. - Alors ça, c'est des technologies aujourd'hui qui existent et qui sont superbes.
06:48 C'est-à-dire que l'entretien qu'on va passer, il va être retranscrit techniquement et ça va générer un résumé.
06:52 Ça veut dire qu'on va pouvoir mieux analyser la data et on va être plus dans le moment présent quand on va faire l'échange,
06:58 comme c'est le cas à l'instant où on discute et on ne prend pas des notes.
07:02 - Mais je n'ai pas forcément envie qu'on ressorte un document in extenso. Objectivement, je suis candidat, ça m'ennuie.
07:07 - Oui, mais ça sera toujours avec l'accord. Aujourd'hui, on le fait, nous. - C'est pour ça que je vous pose la question.
07:11 - On le fait avec l'accord du candidat. Et en fait, ça permet justement de rendre un contrat d'une entreprise qui va être beaucoup plus riche
07:17 et ça va permettre aussi de mieux accompagner le candidat. Mais le candidat va accepter cette...
07:22 - Non, non, mais c'est important de l'entendre. C'est qu'on se dit après tout, ça va permettre d'être plus clair et d'avoir mis noir sur blanc.
07:27 Parce que parfois, on a le cerveau qui déraille. La machine ne déraille pas. Elle rend in extenso. La machine déraille.
07:34 - Ah bah oui. On a des chimères aujourd'hui. Donc justement, ce qui nous fait penser qu'il nous faut absolument la Magic Touch.
07:41 - Donc les fameux biais. - Exactement. Et pas seulement le biais. La chimère, c'est des hallucinations.
07:45 - Ce qu'ils appellent noblement des hallucinations. C'est un peu poétique. - Hallucination de l'IA génératif, c'est quoi ?
07:49 - Une hallucination, c'est la création de toutes pièces sur la base d'informations qui ont été mal interprétées par une...
07:55 - Donc la machine va récupérer tout cela, va compiler ces datas et va sortir quelque chose de faux, en fait.
07:59 - On a encore évidemment de nombreuses erreurs là-dedans. Et finalement, ce qui est intéressant dans ce qu'a indiqué Julien,
08:04 c'est que là, il y a un usage extrêmement utile et efficace à la condition qu'il soit soumis à la transparence et à la validation de la part de la personne qui y est soumis.
08:13 Et deuxièmement, qu'il y ait toujours un jugement humain juste derrière. En l'occurrence, ce que vous décrivez, j'imagine que ça sert en interne pour le recruteur qui a fait passer cet entretien.
08:21 Ça n'a pas vocation à être diffusé en public ou ensuite à aller dans une espèce de fiche qui sera partagée avec la science.
08:27 - Juste un détail, avant, parce qu'il y a quand même des gens qui ont vécu le avant, j'en fais partie, il fallait qu'on note avec son petit stylo,
08:32 dans un entretien téléphonique ou présentiel, on notait, ensuite on ouvrait un ordinateur et on refaisait un... Non mais on faisait comment avant ? C'est ça ?
08:41 - Ce qui est frappant, c'est que les humains hallucinent tous les jours. Donc là, on a raison de s'inquiéter à juste titre de l'hallucination de l'IA.
08:48 Il faut être très clair, les IA aujourd'hui, dans leur faille, là je parle plutôt de la partie encore plus forte valeur ajoutée, c'est-à-dire les présélections de candidats éventuellement faites par IA,
08:57 présentent un risque de biais très important. Pourquoi ? Parce qu'elles sont basées sur des données historiques humaines. Les humains sont biaisés, comme il n'est pas permis.
09:04 Les humains parfois hallucinent sur leur interprétation de ce qu'ils ont. Les sous-entendus sont en permanence exploités par les humains.
09:10 Donc je dirais qu'il ne faut pas trop pointer du doigt nos amis les machines à ce stade. Elles ont été entraînées par nous.
09:16 - Mais vous, chez vous, comment vous faites ? - Le LLM aujourd'hui, on ne le voit rien.
09:19 - Le LLM ? - Oui, alors les grands modèles, ils ne sont pas à l'avantage des femmes. Ils sont vraiment misogynes, et notamment dans le monde du travail.
09:26 - Je me souviens d'Amazon, dans le recrutement, qui avait un peu zappé... - Mais au-delà de ça, je n'ai pas le souvenir des chiffres, mais j'ai bien vu qu'il y avait un rapport de l'ONU qui avait démontré ça.
09:36 Et donc il allait falloir que nous aussi on se prenne en main. C'est un outil apprenant, il ne faut pas oublier ça.
09:42 - Qui se nourrit de nous-mêmes. - Et qui se nourrit de ce qu'on veut bien lui donner à apprendre. Et plusieurs fera ce que ce sera.
09:48 Donc il va y avoir de nouveaux métiers. - Je peux vous poser une question abrupte ? En termes business, on a démarré l'entretien côté Indeed et qui disait qu'effectivement,
09:55 côté candidat, c'est un petit peu plus fragile, mais côté business et entreprise, c'est des gains de productivité absolument dingues.
10:02 - Pas encore un game changer. - Pas encore ? Il n'y a pas de changement de modèle ? J'ai le sentiment que vous êtes déjà très en avance.
10:08 - Vous dites le candidat, pour moi le candidat c'est extraordinaire. Il va pouvoir déjà faire un CV pour un candidat, c'est vachement compliqué.
10:15 - Très. - Donc là, l'IA va lui permettre d'avoir un CV qui sera plus juste par rapport à qui il est.
10:23 Moi, il n'y a pas longtemps, j'ai un ami qui était dans le bâtiment, qui est brillant dans le bâtiment, qui a dû refaire son CV.
10:28 Je l'ai fait avec lui parce que son CV était catastrophique et ne reflétait pas ce qu'il était.
10:33 - Ses talents. - Exactement. L'IA va permettre de... - Ça c'est un outil intéressant.
10:38 - Mais il n'y a pas de game changer en business pour l'instant ? - Alors, on fait des gains de productivité, on travaille plus vite, mieux.
10:44 Ce que l'on peut faire, c'est plus juste. Alors, ça dépend des populations. Prenons par exemple une population de développeurs qui sont celles qui vont être confrontées à ça.
10:52 Aujourd'hui, Chadjipiti les aide à aller plus vite avec du code plus propre et ils ont tous la fenêtre ouverte.
10:58 Moi, j'encourage les jeunes que je connais de l'utiliser, de s'approprier, de comprendre comment ça fonctionne.
11:05 - On a des licences Copilot. - Perpex City qui marche bien aussi. - Oui.
11:08 Et aujourd'hui, je pense qu'on est à l'aube d'un changement très très fort, à la fois dans notre quotidien, à tous.
11:16 - Juste quand même, parce que les recruteurs, on voit qu'il y a quand même une énorme appétence chez les recruteurs d'utiliser l'outil.
11:22 Vous l'utilisez et vous essayez d'y trouver le bon modèle. Sur l'emploi, là je me mets côté candidat, côté salarié,
11:28 les gens se disent quand même en ce moment, peut-être parce qu'on ne connaît pas l'outil, moi la moitié de mon job va disparaître.
11:34 Il y a des métiers du tertiaire, la banque, l'assurance, l'expertise comptable, plein de métiers. On en est où là ?
11:40 - C'est vrai que les trois grands risques, on l'a dit, c'est bon, les biais, on l'a bien évoqué.
11:44 Le deuxième qui est un biais, qui est un risque jamais évoqué en revanche et qui n'apparaît pas dans notre étude,
11:48 donc c'est un angle mort si je puis dire, c'est le déterminisme, c'est le côté.
11:52 L'IA va essentiellement se baser sur mes expériences passées et les intituler des postes que j'ai occupés dans le passé.
11:57 Très important de ne jamais confier nos sourcils à des outils. - Donc ils ne se projettent pas en fait.
12:00 - Une des priorités qu'on s'est fixé chez Indeed, c'est de s'assurer qu'en plus de l'historique qu'on a sur un candidat,
12:06 on se base sur ses préférences et ses volontés de recherche à venir.
12:09 C'est-à-dire, il tient compte de la préférence de l'humain pour son futur.
12:12 Il ne veut peut-être plus être commercial. Ce n'est pas parce qu'il a été commercial depuis 15 ans.
12:16 Donc là, il y a un déterminisme dont on ne parle pas assez à mon goût.
12:19 Et enfin, il y a la destruction et la création d'emplois.
12:21 - Choum-péter. - Pour l'instant, Choum-péter a toujours gagné face aux luddites.
12:25 Les luddites imaginaient toujours que tous les emplois allaient disparaître.
12:29 Évidemment, nous, on ne se projette pas pour dire tel métier va disparaître ou tel autre va apparaître.
12:32 - Des morceaux de métiers vont disparaître. - En revanche, tous les métiers vont être impactés.
12:36 C'est-à-dire qu'on va devoir intégrer dans nos quotidiens tous pour 10 % de nos tâches ou 90 % de nos tâches.
12:42 Donc, on préfère raisonner en termes d'impact sur des tâches.
12:45 - C'est plutôt des tâches. Des morceaux de tâches dans une journée.
12:48 - L'Organisation internationale du travail fait cette méthode au léger là.
12:51 C'est celle qu'on a retenue aussi parce que ça me paraît être la plus fiable
12:53 plutôt que de dire, faire la une des journées en disant tous les métiers de demain n'existent pas.
12:56 - Oui, ça, je suis d'accord. - Le seul point qui est sûr pour tous,
12:59 c'est que les cycles d'innovation et donc de disruption, dans tout ce que ça a de négatif comme de positif, s'accélèrent.
13:05 Et maintenant, on se heurte pour schématiser.
13:09 Le maréchal Ferrand a eu le temps de finir sa carrière.
13:11 Et il a eu le temps de dire à son fils, sois mécanicien, mon fils.
13:14 Nous, on n'aura peut-être pas le temps de finir notre carrière avant de devoir réapprendre.
13:18 Et donc, l'agilité, la capacité à apprendre, ce sont des vertus que tout le monde proclame.
13:22 Mais attention à ce que ça n'aille pas plus vite que ce que tous les humains soient capables d'absorber.
13:27 - De votre côté, côté Lincoln, ça dit quoi ?
13:29 Parce qu'il y a une appréhension, il y a une crispation des collaborateurs, des candidats,
13:33 qui vous disent, attends, moi, je ne veux pas être sélectionné sur l'IA, je veux rencontrer quelqu'un.
13:37 - Alors, nous, on aura toujours quelqu'un dans le parcours.
13:39 C'est bien notre différence.
13:41 L'IA sera utilisé pour accélérer toutes les tâches, je dirais, de middle office, toutes les tâches,
13:46 qui jusqu'à présent pesaient, encore une fois, sur la concentration sur notre cœur de métier,
13:51 qui est l'écoute, l'accompagnement. - Ça, c'est l'argument fort et positif, quoi.
13:54 - Eh oui, mais... - On vous allège le pénible.
13:56 - Mais c'est plus que... C'est une vraie promesse. - C'est pas de la com', ça, je voulais dire.
14:00 - Et c'est quelque chose qu'on cherche à faire depuis tellement longtemps, que ce soit avec des IA simples ou des IA...
14:04 Et on a des outils, aujourd'hui, pour faciliter. Et c'est une réalité.
14:08 Et on va y aller plus fort. Et le vrai sujet... Pourquoi on fait ça ?
14:11 Parce qu'on ne peut pas ne pas s'appliquer ce qu'on conseille à nos clients. - Bien sûr.
14:15 - Parce que plus on comprendra, mieux on saura accompagner, conseiller nos clients comme les talents.
14:22 Et clairement, tout ce qu'on a fait depuis l'invention de la roue, c'est pour nous concentrer sur ce que nous aimons faire.
14:31 Et pour moi, c'est la prime à l'intelligence. - On a eu le marché de Ferrand, on a eu la roue, et on n'est pas très loin.
14:35 - On n'est pas très loin. - Parce que le marché de Ferrand s'occupait des roues.
14:37 - Ah, il y a quand même quelques dizaines de milliers d'années quand même. - Il faisait des cercles.
14:40 - Mais l'accélération des 150 dernières années, c'est pas grand-chose.
14:43 - Conclusion. Un mot de conclusion. Outils sur lesquels vous vous appuyez, que vous allez développer en 10 secondes ?
14:48 - Gain de temps, on estime que ça fera gagner environ 10 heures par semaine aux recruteurs.
14:53 Préparation des entretiens, structuration des comptes rendus, amélioration du sourcing, et quelques technologies très confortables au quotidien.
15:03 - C'était un plaisir de vous accueillir. Un dernier mot. Vous aurez le dernier mot, donc.
15:07 - Les candidats utilisent déjà l'IA dans leur recherche d'emploi. - Évidemment.
15:11 - Et donc, il faut accompagner... - Sans parler des étudiants qui utilisent l'IA pour faire leurs devoirs.
15:16 - Donc, ce serait une erreur de pas commencer à s'approprier cet outil.
15:20 - Arrêtons de faire semblant de ne pas le voir. Peut-être. Vivons avec, essayons de nous approprier tout cela.
15:27 Merci. Allez voir l'étude d'Indeed, parce qu'elle n'est pas non plus fanatique, l'IA.
15:32 Elle a tous les reculs et le regard très intéressant autour de cette technologie. C'est vraiment passionnant.
15:37 Merci Charles Chantala, senior directeur chez Indeed, avec cette étude.
15:41 Merci à Julien Bade, président de Mercato de l'Emploi, et merci à vous, Selma Freyssenel, associée cabinet Lincoln, qui porte quand même cette IA.
15:48 - Je porte la practice digitale intègre chez Lincoln. - La practice digitale intègre. J'aime bien ce mot-là, parce que les candidats eux aussi veulent de la transparence.
15:55 On tourne une page. C'est la fin de notre émission. Je suis très en retard. Et on s'intéresse au personal branding dans Fenêtre sur l'Emploi.
16:01 Ben oui, on est un produit. Voilà. On ne parle plus d'IA. On est un être humain. Écoutez.