SMART JOB - Le ressenti des salariés face à l'IA

  • il y a 6 mois
Nouvelle révolution technologique susceptible de détruire des emplois, l’Intelligence Artificielle va-t-elle impacter le quotidien des salariés ? Entre ceux qui voient une menace, et les autres qui voient une opportunité, on fait le point dans Fenêtre sur l’emploi.
Transcript
00:00 [Musique]
00:12 Et on termine notre émission avec Fonette sur l'emploi,
00:14 Julien Breuil être notre invité, invité régulier d'ailleurs de l'émission Smart Job,
00:18 directeur des relations entreprises du groupe EDC Business School.
00:21 Bonjour Julien.
00:22 Bonjour.
00:23 Alors on parle du sujet dont tout le monde parle, mais là vous allez l'expertiser avec des chiffres,
00:27 c'est intéressant de voir où on en est. L'intelligence artificielle, c'est quoi ?
00:31 C'est une révolution qui est en marche, elle impacte le marché de l'emploi,
00:35 mais ça reste quand même assez difficilement mesurable.
00:38 Oui, difficilement mesurable, alors c'est vrai que, j'allais dire tous les médias en parlent,
00:42 toutes les entreprises commencent à se positionner,
00:44 on voit bien que ça va avoir un impact et que ça va révolutionner sans doute le marché de l'emploi,
00:48 mais qu'est-ce qu'il en est aujourd'hui ?
00:50 Et là c'est vrai qu'on s'aperçoit qu'il y a plein d'études qui sortent,
00:52 et c'est assez difficile à mesurer.
00:54 Le premier élément c'est qu'on sait que ça va avoir un impact quand même.
00:57 Bon, alors il y a des études qui sont sorties, on parle de 300 millions d'emplois qui sont impactés,
01:03 d'ailleurs dans les études où on s'aperçoit...
01:04 Dans le monde hein ?
01:05 Dans le monde, bien sûr pas en France,
01:06 Parce que ça ne marcherait pas ?
01:07 Ça ne marcherait pas, je crois qu'il y aurait plus de métiers impactés que de personnes qui habitent,
01:11 donc ça serait un peu compliqué, mais voilà, dans le monde.
01:14 Et plutôt a priori ce qu'on se dit, plutôt ce qu'on appellerait sur les cadres cette fois-ci,
01:18 que plutôt sur la partie des ouvriers ou des employés.
01:21 L'étude IFOP, elle est intéressante, sur 45% des salariés qui considèrent que l'IA représente une menace pour l'emploi.
01:27 Oui, alors beaucoup d'études sont menées, et c'est intéressant,
01:30 des études qui sont menées à l'échelle mondiale ou européenne,
01:33 comme souvent en France, on s'aperçoit que ce sont les salariés français qui sont les plus inquiets,
01:39 et là on s'aperçoit que 45% d'entre eux considèrent que l'IA peut être une menace sur l'emploi pour les remplacer.
01:45 Et c'est là où c'est intéressant, c'est que quand on creuse un tout petit peu,
01:49 dans la même étude qui nous annonce 300 millions d'emplois impactés,
01:52 - Cette de Coleman Sachs ? - Exactement.
01:54 On s'aperçoit que finalement il n'y en aurait peut-être que 7% qui seraient des métiers qui seraient détruits,
01:58 et 65% qui seraient des métiers qui seraient complétés,
02:00 c'est-à-dire que l'IA ne serait finalement qu'un outil ou un moyen pour optimiser la productivité,
02:06 parce qu'on voit bien que c'est sur la productivité qu'il y a la plus grande valeur ajoutée.
02:10 Et c'est votre dada, et on voit que ça impacte les cadres, les cols blancs,
02:13 ce qui n'a pas toujours été le cas de la révolution industrielle, qui impactait les cols bleus.
02:17 L'usage de l'IA quand même reste pour l'instant mesuré,
02:21 donc il faut rester quand même prudent, et peut-être pas totalement structuré encore.
02:26 Alors exactement, maintenant c'est vrai que quand on parle d'IA,
02:29 je vais dire que ce n'est pas un fourre-tout, mais on va dire qu'on parle d'IA,
02:32 de l'IA générative et ainsi de suite.
02:34 Quand on parle effectivement de cette deuxième partie,
02:37 on s'aperçoit qu'il n'y a que 18% des salariés français qui l'utilisent.
02:40 Donc effectivement cette IA qui permet par des algorithmes d'aller créer de nouveaux contenus,
02:45 vidéos, textes et ainsi de suite, de faire de nouvelles analyses, là on n'est qu'à 18%.
02:50 En revanche, on voit bien que de manière assez large, 58% d'entre eux quand même,
02:55 peuvent être amenés à l'utiliser dans un cadre qui n'a pas été défini par l'entreprise,
03:00 et même sur des outils qui n'ont pas été clairement établis.
03:04 Donc globalement c'est à la sauvage, sur son smartphone ou l'ordinateur,
03:08 et on bidouille à côté pour essayer de compléter un dossier.
03:11 C'est sans doute un peu caricatural, mais voilà, en tout cas on l'utilise, on produit,
03:15 et on voit d'ailleurs les limites que ça peut avoir,
03:17 parce que quelle est la propriété de la production qui est établie ?
03:19 Est-ce que c'est par soi ou est-ce que c'est par l'intelligence artificielle ?
03:22 En tout cas, 87% des entreprises n'ont pas fixé de cadre dans leur entreprise
03:28 par rapport à l'usage de cette IA.
03:30 Alors c'est sûr qu'on pense tout de suite à des secteurs d'activité qui sont forcément très impactés,
03:34 on va prendre l'exemple des médias ou autres dans la production de contenus, mais il y en a d'autres.
03:37 Et même des CV, des lettres de motivation.
03:38 Oui, des CV, des lettres de motivation, bien sûr, qui sont utilisées dans le marché du recrutement
03:41 et dont l'IA peut faire partie, soit pour valider les CV, soit en termes de production de CV.
03:46 Je me suis amusé à aller voir ça, les recruteurs,
03:48 est-ce que les recruteurs arrivent à détecter une lettre issue de l'IA ou pas ?
03:51 Ça reste assez compliqué pour le recruteur.
03:53 Pour le recruteur.
03:54 Quand même, les bénéfices, là, vous dites, ça va avoir un impact,
03:58 et les bénéfices, ils sont identifiés ou pas ?
04:00 Alors, naturellement, on voit tout de suite qu'effectivement,
04:04 comme ça va nous permettre de faciliter certaines tâches,
04:06 on va aller plus vite, donc mécaniquement, on va optimiser la productivité.
04:10 Donc, le premier item qui est identifié, c'est la productivité.
04:13 68% des salariés nous disent, voilà, quand je l'ai utilisé, je vois bien que l'IA améliore ma productivité.
04:18 Et on parle, alors, ce qui n'était pas forcément ce qu'on aurait pu penser au premier abord,
04:21 d'implication, sans doute parce que ça nous oblige aussi dans un premier temps,
04:24 en termes d'usage, à essayer de mieux le maîtriser,
04:27 donc de peut-être mieux rentrer dans le détail de notre job.
04:30 Et finalement, on nécessite un peu plus d'implication.
04:33 63% d'entre eux nous disent, voilà, ça a amélioré mon implication dans mon métier et dans ce que je fais.
04:38 Donc, ça reste à mesurer.
04:40 Donc, c'est un outil qui augmente le collaborateur, en tout cas, à travers ce chiffre de 63%.
04:44 Oui, on aurait pu dire ça. C'est un collaborateur augmenté, pour reprendre une expression.
04:48 86% d'entre eux, ceux qu'on a interrogés, en tout cas, dans une étude BCG,
04:53 estiment qu'une formation est nécessaire pour améliorer leurs compétences,
04:56 c'est-à-dire qu'on a tous été confrontés à ce sujet, on a téléchargé l'appli, on est d'accord.
05:01 Et globalement, après, ça flotte un peu quand même.
05:03 Exactement. En fait, il y a deux éléments, clairement, qui apparaissent pour le déploiement, on va dire,
05:09 de l'IA de manière un peu plus large au sein des entreprises.
05:12 Le premier, c'est la formation. Et on sait que la formation, que ce soit pour les salariés ou pour les cadres,
05:16 c'est déjà un sujet qui est très prégnant.
05:18 Donc, 86% d'entre eux nous disent que pour bien l'utiliser, il faudra une formation aboutie.
05:23 Et dans une autre étude, un terme qui est très employé, c'est que 46% d'entre eux nous disent
05:28 qu'ils auront besoin d'un reskilling d'ici cinq ans.
05:31 Donc là, on parle carrément d'une acquisition, d'une refonte des compétences d'un profil.
05:35 Et si on va un petit peu plus loin, 83% - et ça fait écho aux chiffres tout à l'heure qu'on disait
05:40 sur le manque de règles fixées par l'entreprise - disent qu'on a besoin quand même d'une réglementation
05:44 un peu claire dans l'usage de l'IA.
05:46 Et un débat sur les étudiants qui est soulevé sur les réseaux sociaux par des profs qui disent
05:51 "moi, les concours, les exams, je leur donne chaque GPT".
05:54 Ça impacte directement les...
05:56 C'est vrai que ça peut être calé, on peut l'accepter dans une certaine mesure, pour certains travaux.
06:02 On peut complètement la refuser.
06:03 Après, ce qu'on sait, c'est qu'on ne peut pas forcément lutter contre l'histoire.
06:07 À un moment donné, l'histoire, elle peut être en marche.
06:08 Donc il faudra essayer de l'accompagner.
06:10 Ceux que tu ne peux lutter, tu l'embrasses autant que tu le puisses.
06:14 On termine là-dessus, Gérard.
06:15 Terminons sur cette phrase.
06:16 Mais vous avez raison, c'est un débat qui impacte toute la société.
06:19 Jusqu'aux écoles et aux écoles supérieures, évidemment.
06:21 Merci Julien Breuil.
06:22 De rien, avec plaisir.
06:23 Bienvenue nous rendre visite, directeur des relations entreprises au groupe EDC, justement Business School.
06:27 Merci à vous, merci pour votre fidélité.
06:29 Merci à toute l'équipe, merci à Angèle à la réalisation.
06:32 Merci à Saïd Osson et merci à l'équipe de programmation, évidemment, Nicolas Juchat et Alexis Mathieu.
06:37 Merci à vous, surtout, pour vos réactions, vos messages.
06:40 Je vous dis à très très bientôt.
06:41 Bye bye.
06:42 [Musique]

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