Le film "Amal, un esprit libre" retrace l'histoire d'une professeure de littérature qui lutte contre la radicalisation de ses élèves. Le réalisateur Jawad Rhalib raconte à notre antenne la nécessité de faire ce film.
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00:00 C'est l'histoire d'une prof, vous jouez cette prof,
00:03 qui est de plus en plus seule face à une partie de ses élèves
00:05 qui sombre dans l'islamisme,
00:07 qui harcèle une de leurs camarades qui est homosexuelle,
00:09 une prof qui est seule face à des collègues
00:11 et une directrice qui lui disent de ne pas faire de vagues,
00:14 et on lui dit, une prof qui est menacée aussi.
00:17 Ma première question elle est pour vous, monsieur le réalisateur,
00:19 est-ce que vous avez voulu dans ce film
00:22 faire un condensé de tous les drames qui nous ont choqués,
00:26 je pense à Samuel Paty, à Dominique Bernard,
00:28 et d'une certaine manière de nous emmener en coulisse
00:30 de ce qui s'est passé dans ces drames-là ?
00:32 Ce que j'ai voulu à travers ce film,
00:35 bien sûr à travers cette narration intense
00:39 et surtout un thriller qui se passe dans l'école,
00:43 je voulais en faire, en fait tout est lié,
00:46 c'est-à-dire qu'il y a cette question de la mainmise des islamistes,
00:51 une minorité j'insiste là-dessus,
00:54 sur l'école et sur nos vies quotidiennes,
00:58 sur la ville, la cité, etc.
01:01 et qui en doctrine des jeunes
01:05 et qui les arment pour s'opposer
01:09 à des profs qui veulent enseigner, ouvrir les esprits, etc.
01:14 Alors exemple concret, on va voir un extrait du film,
01:16 la prof Amal est insultée, menacée je le disais,
01:20 parce qu'elle a osé lire à ses élèves
01:22 des textes qui parlent d'homosexualité
01:24 et certains de ses élèves ne le supportent pas et s'en vont.
01:28 C'est votre humanité qui m'intéresse, pas votre foi.
01:33 Parce que la foi est un lien strictement intime
01:36 entre le croyant et son Dieu.
01:39 C'est un peu baisé, c'est difficile.
01:41 Je peux rester ici, c'est trop délicré.
01:44 Si il y en a d'autres qui veulent partir, c'est tout de suite.
01:50 [Bruits de pas]
02:03 L'oubli d'Azabal, ça c'est un point de rupture dans le film,
02:05 parce que c'est la rupture avec les élèves en fait.
02:07 Avec une partie des élèves en tout cas.
02:08 Oui c'est ça, et puis c'est à ce moment-là
02:11 je pense qu'elle se rend compte
02:13 qu'une partie de ses élèves sont sérieusement sous influence.
02:18 Sous influence d'un islam radical.
02:23 Et c'est là que son combat va réellement commencer.
02:31 C'est le début d'une bataille, d'une vraie bataille.
02:34 D'une vraie bataille où elle risque tout.
02:36 Effectivement, une vraie bataille avec d'énormes risques derrière.
02:41 Et encore une fois, on a tous les exemples malheureux
02:43 dans l'actualité qui nous reviennent en mémoire.
02:46 Une précision, les harceleurs, l'harceler, la professeure,
02:52 sont tous musulmans ?
02:54 Oui, sauf le prof qui est un converti.
02:58 Musulman mais converti.
03:00 Alors sauf le prof qui amène l'islam radical dans cette école.
03:03 Qui a été formé en Égypte auprès des frères musulmans
03:09 et qui revient justement avec des idées,
03:11 surtout une réinterprétation des textes
03:15 et qui prend possession de la commune, de la communauté et de l'école.
03:21 Ça se passe en Belgique ?
03:22 Ça se passe en Belgique mais c'est universel.
03:25 C'est ce que j'allais dire.
03:25 Mais en fait, pour nous Français,
03:26 c'est presque important que ça se passe en Belgique.
03:28 Parce que ça montre que le sujet dont nous parlons régulièrement,
03:32 c'est de pousser de l'islamisme,
03:33 en réalité on y est tous confrontés.
03:35 Partout.
03:35 C'est-à-dire qu'on a été avec ce film,
03:38 on l'a présenté un peu partout dans le monde,
03:40 aux États-Unis, par exemple à Palm Springs,
03:43 où le public a réagi au film en disant
03:46 « Oui, on peut très bien avoir cette école ici
03:49 parce qu'ils ont leur Trumpiste, l'extrême droite, les religieux. »
03:53 C'est un film universel.