Laurence Ferrari - Ultraviolence chez les jeuens : «La culture de l'excuse c'est fini» assure Gabriel Attal

  • il y a 5 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des agissements du gouvernement pour faire face à l'ultraviolence chez les jeunes en France.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcript
00:00 18h39 en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:03 On est avec nos invités, on débat toujours de cette même manière
00:07 de pouvoir lutter contre la violence des jeunes.
00:09 Gabriel Attal a fait un discours cet après-midi qui était assez intéressant,
00:13 mais en doute de la capacité à mettre en œuvre tout ce qu'il dit.
00:16 Il dit notamment, et j'aimerais vous faire écouter ce dernier extrait
00:18 parce qu'il a beaucoup de sens à mes yeux,
00:20 c'est la fin de la culture de l'excuse, la fameuse culture de l'excuse.
00:23 Écoutez le Premier ministre.
00:24 La culture de l'excuse, c'est fini.
00:27 Il est temps d'ériger comme principe dans les familles, à l'école, dans la rue,
00:31 une phrase simple, une phrase que j'ai affirmée dans ma déclaration de politique générale.
00:35 Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité,
00:39 on t'apprend à la respecter.
00:41 C'est précisément le sens des annonces que je viens faire devant vous aujourd'hui
00:44 et de la grande concertation que nous lançons avec le Président de la République
00:48 dans les prochaines semaines.
00:49 Prendre le mal à la racine, s'attaquer au problème par tous les angles,
00:53 par toutes les facettes, restaurer l'autorité à tous les niveaux,
00:56 dans la famille, à l'école, dans les rues.
00:58 Faire évoluer les peines et les sanctions
01:00 pour qu'aucun acte ne soit jamais laissé sans réponse.
01:03 Alors pour Monsieur le Préfet, ancien préfet Michel Lebois,
01:07 aucun acte ne soit laissé sans réponse, malheureusement ce n'est pas le cas.
01:10 On en était très loin.
01:12 C'est terrible parce que personne n'y croit évidemment.
01:14 D'abord parce qu'il n'y a pas de réponse judiciaire à tout.
01:17 Et puis par ailleurs, moi je pense qu'il faudrait mettre moins de réponse judiciaire,
01:21 essayer de trouver d'autres formules.
01:22 Je suis même plutôt partisan qu'on remette de la police administrative
01:25 dans toute une série de procédures.
01:27 Est-ce qu'on pourrait prendre des décisions sans être obligé d'attendre un juge ?
01:30 Parce que les juges, ils ont des manières différentes de juger.
01:35 Mais par ailleurs, il y a des délais qui sont incroyablement longs.
01:38 Donc n'importe quelle petite affaire ridicule prend des mois, parfois des années.
01:42 Donc on pourrait très bien, je pense, modifier et revenir à des choses qu'on a connues,
01:47 que moi j'ai connues dans ma carrière,
01:48 c'est-à-dire au moment où on avait le droit de prendre des décisions de manière administrative.
01:53 Oui, ça allait plus vite.
01:54 Il y a une décision qui est très importante et dont on ne parle jamais,
01:58 c'est la décision d'expulsion du collège que prend le principal de collège.
02:02 Je pense que ça, ça pourrait être modifié, accéléré, plus rapide.
02:06 Et avec une remise, parce qu'aujourd'hui, malheureusement...
02:09 Ça a été annoncé, ça, dès l'école primaire.
02:11 Oui.
02:11 Parce que c'était interdit, j'ai appris que c'était interdit d'exclure un élève à l'école primaire.
02:15 Alors ça, c'est vraiment...
02:17 Oui, c'est...
02:18 À l'école maternelle, on va expulser un élève.
02:20 Non, là, franchement...
02:21 Mais ça existe, il y a des cas ?
02:23 Non, non, je rigole pas.
02:24 Parfois, en CM2...
02:25 Mais en maternelle aussi, Louis ?
02:27 Si en CM1 ou en CM2, on a un problème de discipline dans une classe...
02:31 C'est un problème, hein ?
02:32 Bien sûr, je sais bien.
02:33 Mais c'est pas l'expulsion qui va résoudre...
02:35 Non, mais l'expulsion, monsieur le préfet,
02:36 c'est très bien d'expulser un élève d'un collège.
02:38 - Vous le mettez... - On va recommencer dans un établissement d'appel.
02:40 Vous le mettez dans l'établissement d'appel.
02:42 Non, non, mais...
02:43 Le Premier ministre a parlé d'internat.
02:45 Oui, alors...
02:46 Ça marche, les internats, ou pas ?
02:47 Ça a très bien marché et ça peut marcher.
02:51 Le tout, c'est de savoir quel type d'internat où...
02:54 Moi, je pense qu'il y a une partie de ces jeunes...
02:57 Je parle pas du primaire, parce que là, on...
03:00 Oui, merci.
03:01 On peut encore faire un peu d'éducation dans le primaire.
03:03 On voit bien que le gros problème, c'est le collège.
03:05 Et d'ailleurs, tous les faits que vous voyez passer depuis quelques années,
03:10 ils sont tous autour du collège.
03:12 Quand c'est pas un problème de collège, c'est dans l'environnement du collège.
03:15 Et quand vous vous interrogez...
03:16 Moi, j'ai passé deux ans à travailler autour des RICS,
03:18 des jeunes en région Île-de-France.
03:20 Quand vous interrogez les jeunes ou leur environnement,
03:23 c'est le collège leur référence.
03:25 Et pendant les vacances, vous les retrouvez encore devant le collège.
03:28 Et l'endroit le plus dangereux de France, de mon point de vue,
03:31 aujourd'hui, c'est une sortie de collège.
03:33 - Incroyable. - Parce que vous en faites des parfois.
03:35 C'est l'endroit où la police...
03:37 La police y vient maintenant, mais...
03:39 Où il se passe rien, où le principal du collège ne sort pas,
03:45 et les parents ont pas le droit d'arriver à cause de...
03:47 - Parce qu'on a mis des barrières. - Vigipirate, oui.
03:49 Vigipirate. Et donc, en fait, les parents sont au loin,
03:52 et entre les deux, il y a les bandes qui sont là.
03:54 C'est terrifiant.
03:55 C'est ce qui était passé avec la petite Samara, d'ailleurs.
03:57 Sa mère était au loin en attendant sa fille.
04:00 - Qui se faisait l'hincher. - Elle s'est fait hincher sur...
04:03 Parce qu'elle voulait s'habiller à l'occidental.
04:05 - En Europe. - Cette question,
04:07 c'est la question du collège qui est aujourd'hui la plus grave.
04:10 La question du lycée se pose pas pour d'autres raisons,
04:12 c'est la question du collège.
04:13 Donc c'est la question du collège qu'il faut traiter.
04:15 - Vous avez absolument raison. - Et il faut éviter...
04:18 Je reviens sur les expulsions.
04:19 Ils s'en pratiquent 150 000 presque par an.
04:23 Malheureusement, il y en a une grande partie d'entre eux
04:25 qui vont plus nulle part au collège et qui sont déscolarisés.
04:28 - Ça contrevient totalement à l'éducation scolaire. - C'est ceux qu'on retrouve
04:31 dans les chouffes de la Nellin-Grande.
04:32 Évidemment. On les retrouve dans le chouffe,
04:35 à faire la garde pour les trafiquants dans les quartiers,
04:38 on les retrouve partout. Enfin, les policiers les connaissent.
04:40 On les retrouve partout. C'est ceux-là qu'il faut cibler,
04:42 c'est ceux-là qu'il faut reprendre en charge.
04:44 Et une partie d'entre eux, on peut les sauver
04:46 si on faisait un travail intelligent.
04:47 Y compris dans des internats, comme ça se passait auparavant,
04:50 à condition de ne pas mélanger les délinquants les plus durs
04:53 avec des gamins qui vont à l'internat juste pour travailler.
04:56 Ça va être le cas. Parce que là, les places libres
04:58 dont ils parlent dans les internats en France,
05:00 c'est avec des élèves lambda.
05:02 Il faut des internats différents, évidemment.
05:04 Je pense aussi.
05:05 - La mise en pratique... - Si c'est pour les vacances scolaires...
05:07 - La mise en pratique, on s'en dira un peu compliqué. - Maître Salmane et Jean-Sébastien Ferjour.
05:09 Jean-Sébastien Ferjour, la culture de l'excuse, c'est fini.
05:12 La culture de l'excuse, elle a fait beaucoup de dégâts.
05:15 Et ça, c'est vraiment, pour le coup, une idée de l'Union de gauche.
05:17 - Je suis d'accord avec toi. - Et elle n'est pas terminée, à mon sens.
05:20 Peut-être s'agit-il de la vision de M. Attal.
05:22 Ça n'est pas la vision du gouvernement,
05:24 et encore moins celle de M. Macron.
05:26 Parce que pour le coup, la culture de la responsabilité,
05:28 c'est d'assumer les conséquences de ses actions.
05:30 Qu'elles ont été les actions de M. Macron,
05:32 nommé une succession de ministres de l'Éducation nationale
05:35 qui n'avaient aucune cohérence idéologique les uns avec les autres.
05:38 - Ça ne nous a pas échappé. - Faire des nominations
05:40 dans toute la hiérarchie judiciaire,
05:41 notamment au Conseil supérieur de la magistrature,
05:43 avec des gens...
05:45 La présidente de l'Assemblée nationale a même nommé une magistrate
05:48 qui avait appelé à voter pour Jean-Luc Mélenchon,
05:49 le même Jean-Luc Mélenchon, qui dit "la police tue".
05:52 Donc quand vous pratiquez ce genre de nomination-là,
05:55 mais finalement à tous les échelons de la chaîne,
05:56 ça ne sert à rien de venir dire ensuite
05:59 que la culture de l'excuse s'est terminée,
06:00 puisque la culture de la responsabilité,
06:02 ce gouvernement ne l'a pas.
06:04 Parce qu'encore une fois, les choses, les solutions,
06:06 et vous le disiez, elles ne sont pas simples en soi,
06:09 mais elles sont quand même identifiées.
06:11 Il faut une véritable volonté politique.
06:13 Le en même temps est la négation même de la volonté politique,
06:16 puisqu'il est la dissolution de la rationalité
06:19 en disant "un jour blanc, le lendemain noir et le surlendement..."
06:22 La dissolution de la rationalité. Pas mal. Eric Nauveau.
06:24 Je voudrais plaider la cause de la gauche quelques instants.
06:27 Il se trouve que sur tous les grands sujets,
06:29 la gauche s'est divisée immédiatement.
06:30 Regardez, le premier coup de boutoir, l'islamisme,
06:32 89, le voile de Creil, la gauche s'est divisée.
06:35 Il y a des gens qui ont eu le réflexe républicain tout de suite.
06:37 Sur les affaires de délinquance, on a cité M. Chevenemans,
06:39 qui est de gauche, si je suis bien informé,
06:42 et qui s'oppose à la culture du laxisme de LFI.
06:45 Mais simplement, nous sommes tous d'accord,
06:48 et presque tous les Français sont d'accord,
06:49 que la situation s'est à ce point aggravée
06:51 qu'il faudrait un choc, une rupture.
06:53 Est-ce qu'on a entendu ça dans les propos de M. Attal ?
06:55 Non, j'ai entendu de la communication politique.
06:57 Je n'ai pas entendu quelqu'un qui est à la veille
06:59 de prendre des décisions drastiques.

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