• il y a 7 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'ultraviolence en France après le décès d'un jeune homme de 22 ans, frappé à mort à Grande-Synthe.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00 J'aurais pu commencer en vous diffusant une interview,
00:03 en tout cas les mots de Gabriel Attal,
00:05 parce qu'il a fait un grand discours aujourd'hui à Viry-Châtillon.
00:07 Tous les mots étaient là, l'intention est là,
00:09 et c'est absolument indéniable.
00:11 Mais j'ai envie de commencer par vous faire écouter autre chose.
00:13 Si certains de mes auditeurs étaient les spectateurs,
00:15 ce sont les réactions des habitants de Grande-Synthe,
00:17 après la mort de Philippe, qui a été tabassé à mort
00:19 sur un parking dans la nuit de lundi à mardi.
00:21 On a appris que ce sont des mineurs qui l'ont attaqué.
00:24 Le plus jeune avait 14 ans, c'est lui qui a porté le plus de coups à Philippe.
00:28 Alors, on va d'abord écouter le réel, la vraie vie, les victimes,
00:32 les gens qui se disent que cette violence ne finira pas.
00:34 Écoutez les réactions des habitants de Grande-Synthe.
00:36 On est quand même traumatisés, choqués
00:40 de ce qui se passe dans notre belle petite ville.
00:41 La violence et l'âge des personnes qui ont fait ça, surtout.
00:45 Je me mets à la place des parents, ils doivent se demander
00:48 ce qu'ils ont dans leur tête pour avoir fait une chose pareille.
00:51 Surtout que Philippe était un garçon très bien.
00:54 On comprend pas. C'est le vide complet, on comprend pas du tout.
00:58 C'est un acte...
01:00 En tant que parent, on saurait même pas comment en réagir.
01:04 Je voudrais même...
01:06 Enfin, je veux dire, j'ai pas de mots.
01:10 C'était un petit jeune qui débutait dans la vie, donc...
01:12 Je pense que... Non, ça aurait pas dû lui arriver.
01:16 Ça, évidemment, n'aurait pas dû lui arriver, Eric Nolot.
01:19 - Ça, c'est la vraie vie. - Chaque mot de cette femme
01:22 et de la femme qui était intervenue avant,
01:23 moi, ça m'entre dans le cœur, ça m'entre dans la tête.
01:26 Alors que quand j'entends Gabriel Attal, ça m'entre pas.
01:29 C'est quelqu'un qui parle de la réalité
01:31 et d'autres qui parlent de la posture politicienne,
01:33 du "aujourd'hui, peut-être", ou alors "demain".
01:35 Et on voit bien qu'il y a deux mondes complètement différents,
01:38 deux dimensions parallèles,
01:40 et il y a une dimension qui n'a plus aucun effet sur l'autre.
01:42 M. Attal, il peut faire une conférence comme ça par jour,
01:45 nous n'y croyons plus, parce que nous entendons ça
01:48 depuis des dizaines d'années, et, circonstance aggravante,
01:50 que M. Attal nous a tenus le même discours
01:53 sur l'éducation nationale, et après un petit tour,
01:55 on s'en est allé à Matignon, en laissant les clés à Mme Belloubet,
01:58 symbole du laxisme entre tous.
01:59 Et pourtant, il dit, Gabriel Attal,
02:01 "il faut les comprendre, les Français".
02:03 C'est ce qu'il a dit cet après-midi, écoutez-le.
02:05 Il faut les comprendre, les Français,
02:09 lorsqu'ils observent que les règles qui sont faites
02:11 pour être respectées sont trop souvent remises en cause.
02:15 Il faut les entendre, les Français,
02:17 lorsqu'ils voient qu'à l'école, l'autorité du professeur
02:19 est contestée jusque par les parents,
02:21 et ce, alors que l'autorité est la condition
02:24 de l'émancipation de nos jeunes.
02:26 Et il faut les entendre,
02:28 même lorsqu'on a le sentiment qu'ils ne disent rien,
02:30 alors qu'au fond, ils n'en pensent pas moins.
02:33 Car oui, parfois, le silence est un cri.
02:36 Je le sais, on fait rarement grève contre l'incivilité.
02:40 On ne fait pas souvent de grandes manifs
02:42 pour l'autorité à l'école.
02:44 On ne fait pas de mouvements sociaux contre la violence.
02:46 Et pourtant, je le dis, les Français ne supportent pas,
02:49 ou plutôt ne supportent plus,
02:51 qu'on puisse s'affranchir de la règle commune
02:54 s'ils ne le comprennent pas.
02:55 Michel Auboy, vous êtes ancien préfet.
02:57 Tous les mots sont là.
02:58 L'intention est là, je n'en doute pas,
03:00 de la part du Premier ministre.
03:01 Mais c'est ça, ce qu'on disait avec Aric Noluo,
03:03 les Français n'y croient pas.
03:04 La réalité, ils l'ont sous les yeux tous les jours.
03:06 Moi, j'ai écrit beaucoup de discours dans ma carrière.
03:09 Donc, c'est assez facile d'écrire un discours comme celui-ci.
03:14 La question, c'est effectivement,
03:15 est-ce que c'est fondé sur un...
03:19 Enfin, plutôt, est-ce que ça prépare une action ou pas ?
03:22 C'est le grand sujet.
03:23 À chaque fois qu'on parle, de toute façon,
03:24 on sait plutôt bien quand on parle des problèmes,
03:28 quelle que soit la façon dont on parle,
03:29 c'est toujours mieux que de ne pas en parler du tout.
03:31 Vaut mieux que de mettre la poussière sous le tapis.
03:33 Ce discours, et ce discours...
03:36 Enfin, moi, je l'ai écouté, comme vous.
03:38 On attendait juste un peu plus, ou même beaucoup plus.
03:42 Et d'ailleurs, vous avez eu raison tout à l'heure de dire 30 ans,
03:45 parce qu'il se trouve que moi,
03:46 j'ai commencé à travailler sur ce sujet en 97.
03:48 C'était mes premières publications.
03:50 Ça fait exactement 30 ans.
03:52 Et je suis un peu à l'origine, d'ailleurs, du terme "sauvageon"
03:54 qu'avait utilisé Jean-Pierre Chevènement à l'époque.
03:56 Donc, on voit bien que les gamins
03:58 qui avaient 15 ans en 97 qu'on interrogeait,
04:01 ils ont 45 ans aujourd'hui.
04:03 Et pendant toute cette période...
04:05 D'ailleurs, il y a une partie de la classe politique d'aujourd'hui
04:07 qui n'était même pas là à cette époque.
04:09 Et on voit bien que tout ça a dérivé
04:12 sans que personne ne s'en aperçoit.
04:14 Et c'est ça qui, moi, me frappe, Sarah Salman, vous êtes avocate.
04:17 C'est que, encore une fois, le constat,
04:19 il a été fait dans les années 80-90.
04:22 Et rien n'a changé.
04:23 Sur le bilan, on est tous d'accord.
04:26 C'est un discours de communication.
04:27 Il y a des élections à venir, le discours est très bien,
04:29 je n'ai pas de problème là-dessus.
04:30 Maintenant, je vais vous dire la réalité.
04:31 C'est qu'on va avoir d'autres faits comme ça.
04:33 On aura une marche blanche,
04:34 un Grenelle ou une table ronde, quelque chose comme ça,
04:36 et on recommencera tant qu'on n'a pas des actes forts,
04:39 tant qu'on ne remet pas de l'ordre dans ce pays
04:40 de façon avec une réelle volonté politique,
04:43 eh bien, ça va se multiplier de plus en plus grave,
04:45 de plus en plus jeune,
04:46 et on aura exactement le même discours qui dira
04:49 "cette fois, nous avons pris conscience des choses,
04:51 les Français ont besoin de comprendre",
04:52 une petite figure de style, et on recommence.
04:54 Je ne suis pas convaincue par ce discours,
04:55 et je crois que les Français non plus.
04:57 Alors, on va écouter maintenant,
04:58 parce qu'on est ancré dans la réalité dans cette émission
05:01 et sur nos deux antennes.
05:02 Le frère de Philippe, qui a été fracassé
05:05 par des jeunes sauvageons lundi soir,
05:08 si je peux me permettre de reprendre le mot de Jean-Pierre Chevènement,
05:11 son frère, qui a été le premier arrivé sur les lieux,
05:14 qui demande la justice pour son frère.
05:16 Il demande que la justice fasse.
05:18 C'est vraiment là que réside la question. On l'écoute.
05:22 -Il a juste été chez un ami,
05:24 et c'est sur le chemin du retour pour entrer chez moi
05:27 que ça s'est passé.
05:28 Donc, en gros, son ami, il habite à peut-être 150 mètres de chez moi,
05:33 200, 300, je n'ai pas la marge exacte,
05:36 mais c'est vraiment pas trop loin.
05:37 Ils l'ont emmené carrément à l'opposé pour déposer le corps,
05:41 mais je pense qu'ils l'ont attaqué avant,
05:42 ils ont dû lui mettre un KO avant,
05:44 et ils l'ont déplacé jusqu'au carrefour Contact
05:46 pour faire une mise en scène,
05:48 pour abaisser les pantalons et voler les chaussures.
05:50 Il faut vraiment pas avoir de cerveau.
05:53 Les gens, ils ont pas d'âme, c'est des gens enfermés à la vie,
05:55 c'est pas...
05:57 Parce que s'ils prennent 10 ans et qu'ils vont sortir au bout de 5
06:01 parce que bonne conduite et qu'après, ils refont la même chose,
06:05 ben, la leçon leur servira rien.
06:07 C'est des mecs qui ont soif de sang, ils vont toujours être en bande.
06:10 On entend de la violence pour un téléphone, pour une sacoche,
06:14 alors que mon frère, il met pas de vêtements de luxe,
06:16 il met pas de marque, il met rien.
06:18 C'est débile.
06:20 Vraiment, c'est débile.
06:22 Et moi, comme ils disent, ce que je souhaite,
06:24 c'est que la justice soit faite et qu'il prenne perpétue.
06:26 Que la justice soit faite pour ce témoignage recueilli par Fabrice Elsner.
06:30 Denis Jacob, vous êtes policier.
06:32 On peut mourir parce que...
06:33 Juste, on veut vous prendre votre téléphone portable.
06:35 Visiblement, ça ressemblait à un guet-apens,
06:38 d'après les dernières informations que nous avons.
06:39 Il aurait été piégé via une messagerie,
06:41 enfin, par un site Internet de rencontres,
06:43 et les jeunes qui l'attendaient lui auraient tendu une embuscade.
06:48 C'est visiblement les dernières informations
06:49 que vous avez données tout à l'heure sur le plateau.
06:51 Je laisse penser qu'il s'agit d'une préméditation,
06:54 d'une préparation de l'acte,
06:56 ce qui est une circonstance d'autant plus aggravante
06:59 du fait qui a été commis.
07:02 Et oui, on est aujourd'hui dans une société
07:05 avec une partie de nos jeunes hyper violents,
07:08 et que, pour rejoindre ce que vient de dire M. le préfet,
07:12 le discours de Gabriel Attal, oui, on l'attendait tous.
07:15 Enfin, il y en avait besoin. Les policiers, en premier,
07:18 attendent que ce qui a été dit soit mis en oeuvre.
07:21 Est-ce que c'est ce qu'on propose ?
07:23 C'est ce que je proposais, moi, depuis dix ans,
07:24 au nom de mon syndicat.
07:26 Il faut agir.
07:27 Et je crains, malheureusement,
07:29 là où on a cette affaire de Grande-Synthe,
07:31 il faut qu'elle soit rendue et qu'elle soit ferme,
07:33 mais le calendrier gouvernemental m'interroge quand même.
07:37 On va arriver à un calendrier gouvernemental fin juin,
07:41 avec la trêve estivale des parlementaires,
07:44 puis la rentrée scolaire au mois de septembre.
07:46 Je ne suis pas sûr qu'on soit prêts à mettre en oeuvre
07:48 le dispositif, s'il se concrétise, dès le mois de septembre.
07:53 - Éric Nolot. - Je voudrais poser une question.
07:55 Est-ce qu'en France, il y a un délinquant,
07:57 après avoir entendu Gabriel Attal,
07:58 qui pense que les temps vont changer ?
08:00 Est-ce qu'il y a un délinquant qui commence à dire
08:02 que la peur a changé de camp ? Il n'y en a pas un.
08:03 Il n'y en a pas un, surtout que le même jour,
08:05 un gamin qui a foncé de manière volontaire
08:09 sur un policier municipal se retrouve dehors.
08:11 Donc, en fait, le discours est sans cesse contredit,
08:13 mais en temps réel par la réalité.
08:15 Je veux cibler les responsabilités politiques, justement,
08:17 parce que moi, je crois que M. Attal est cohérent.
08:19 Lui, il dit oui, certainement, les situations sont complexes,
08:22 mais parfois, il faut savoir appeler un chat un chat
08:24 et être simple.
08:25 Simplement, il est le Premier ministre d'Emmanuel Macron.
08:27 Parce que qui a nommé, vous y faisiez référence,
08:29 Éric Nolot, Nicole Belloubet, c'est Emmanuel Macron.
08:32 Qui, un jour, parle de décivilisation
08:34 et d'ensauvagement pour le lendemain,
08:35 nommé Éric Dupond-Moretti,
08:37 ou Mme Belloubet, qui, peu ou prou,
08:38 a la même idéologie en matière pénale que Mme Taubira,
08:41 c'est Emmanuel Macron.
08:42 Mais ça n'est pas anodin.
08:43 - Oui, mais c'est de la politique. - Parce que, en même temps...
08:45 - On est dans le réel. - Le réel,
08:48 le réel, chère Laurence,
08:50 c'est que c'est Emmanuel Macron qui est le président de la République,
08:53 que c'est le, en même temps, qui prédit...
08:55 Ça fait 30 ans que ça dure, Jean-Sébastien.
08:57 Mais oui, mais pour qui les Français ont-ils voté ?
08:59 C'est pour ça que je vous le disais.
09:01 OK, ça, vous me l'avez déjà dit, donc.
09:03 Oui, mais rappelons-le,
09:04 parce que vous voulez que les choses changent,
09:06 mais elles ne changent même pas...
09:07 Je vous dis, 30 ans qu'ils ont fait le constat, rien ne change.
09:09 Mais, Laurence, les choses ne changent pas.
09:11 Les Français eux-mêmes ne se saisissent pas des choses.
09:14 Il y a 30 ans, ce qui faisait ce constat-là
09:16 était traité de facho.
09:17 Sauf qu'aujourd'hui, il y a un consensus,
09:19 puisque la réalité est que sur tout le territoire,
09:21 il n'y a plus personne qui est à l'abri de ce qui peut se passer.
09:24 Oui, le consensus populaire,
09:26 dans le milieu médiatico-intellectuel,
09:27 il n'y a pas de consensus.
09:28 - Non, aujourd'hui, il n'en compte. - C'est ça.
09:30 - C'est eux qui ont... - Mais ce n'est pas la vraie vie.
09:32 Je suis tout à fait d'accord avec vous par rapport à ça.
09:36 Moi, ce qui me frappe, si on revient un tout petit peu en arrière,
09:38 c'est ce que disait le frère de la victime, Dylan.
09:40 Il a dit des choses, je pense, que 100 % des Français
09:43 - pensent exactement comme lui. - La leçon n'a servi à rien.
09:46 S'ils ressortent, ils sont assoiffés de sang.
09:48 C'est exactement ça.
09:49 Et donc, ce pot...
09:51 Je vois dans le discours de Gabriel Attal,
09:52 il y a tout un volet aussi sur la responsabilité des parents.
09:55 Et moi, je pense vraiment
09:57 qu'il faut charger maintenant les parents,
09:59 et peu importe s'ils sont dans une situation difficile ou pas,
10:03 la loi est là même pour tous.
10:04 Vous avez des enfants, vous êtes responsable d'eux.
10:06 Et le drame, c'est que...
10:08 De la même manière qu'il y a beaucoup de Français
10:10 qui considèrent que l'Etat nounou
10:12 pourvoiera à tous leurs besoins,
10:13 il y a aussi beaucoup de Français qui considéraient
10:15 qu'ils ont eu des enfants et que c'était à l'état de les gérer.
10:17 - Et donc... - On y va tout droit.
10:19 Je suis désolé, je sais que ça va choquer beaucoup de gens,
10:22 mais aujourd'hui, le drame,
10:23 c'est qu'il y a énormément de très mauvais parents
10:25 qui pensent avoir des enfants, ça n'engage pas,
10:28 avec des pères, souvent, parce que ce sont les pères qui sont partis,
10:31 qui laissent les femmes un peu toutes seules.
10:33 Et pourtant, c'est pas ça la racine du problème,
10:36 mais je pense que...
10:37 Mais ça participe de la déstructuration des individus.
10:39 Si votre fils fait une bêtise, c'est vous qui êtes responsable de la bêtise.
10:42 Il n'y a pas de responsable.
10:44 Et pendant des années, il n'y avait pas de responsable
10:46 dès qu'il y avait des problèmes, ou alors c'était un peu tout le monde...
10:48 On continue ce débat qui est passionnant
10:50 avec M. Jacob, M. Auboin,
10:52 dans un instant, dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
10:54 Sandra Buisson sera avec nous aussi en direct
10:56 pour nous dire ce qui s'est passé dans le barrin
10:58 avec deux petites filles de 6 et 11 ans
11:00 blessées à coups de couteau par un individu.
11:02 On y va tout de suite sur CNews et sur Europe 1.
11:04 Punchline.
11:05 18h19h sur CNews et Europe 1.
11:08 Laurence Ferrari.
11:09 18h18, on est de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
11:12 On va rejoindre tout de suite Sandra Buisson
11:14 du service Police Justice de CNews.
11:16 Sandra, bonsoir. Deux informations ce soir.
11:18 D'abord, cette agression au couteau dans le barrin
11:21 avec deux petites filles qui ont été blessées.
11:24 Et puis après, vous m'en parlez de grande cinte.
11:25 Mais d'abord, ces deux petites filles,
11:27 est-ce qu'on en sait plus sur l'assaillant,
11:28 le jeune homme qui les a attaquées au couteau ?
11:31 Oui, cet homme de 30 ans qui les a agressées
11:35 vers 14h, cet après-midi, près de l'école élémentaire.
11:38 Il s'en est d'abord pris à une enfant de 11 ans
11:41 devant le groupe scolaire et ensuite à une enfant de 6 ans
11:44 dans un square tout à proximité.
11:46 Leurs blessures sont superficielles.
11:47 Elles ont été transportées à l'hôpital
11:49 avec un soutien psychologique.
11:51 Le suspect lui a été interpellé très rapidement.
11:53 Dans les 10 minutes qui ont suivi, il s'est laissé faire.
11:56 Il était encore dans le square à ce moment-là.
11:58 Et sur ce moment-là, il n'avait plus le couteau sur lui.
12:01 Selon nos informations, selon les premiers éléments,
12:04 c'est un homme qui n'a pas toutes ses facultés mentales
12:06 et qui avait fait plusieurs séjours en psychiatrie déjà.
12:10 Il n'est pas connu des services de police et de gendarmerie,
12:13 pas connu non plus des services de renseignement.
12:15 Voilà, donc pour cette attaque au couteau, Sandra,
12:17 concernant grande cinte et le déroulé des faits
12:20 qui ont amené à la mort de Philippe, 22 ans,
12:22 vous avez de nouvelles informations ?
12:24 Oui, selon nos informations, les suspects en garde à vue
12:28 ont fait état de leur action et donc ils expliquent
12:31 qu'ils se sont inscrits sur un forum de rencontres,
12:34 un site de rencontres, et ils ont, eh bien, effectué...
12:39 Ils ont construit un faux profil de jeune fille
12:41 et ils ont donné rendez-vous à un homme
12:43 dans le but, selon leur déclaration, de le punir.
12:47 Ce qu'on ne sait pas encore, c'est si cet homme était bien Philippe
12:49 ou s'ils se sont trompés de personne
12:51 quand ils sont arrivés sur les lieux.
12:53 Et puis, ce qu'on a appris également,
12:55 c'est que les enquêteurs cherchent à savoir
12:56 s'ils ne sont pas non plus suspectés d'autres agressions
13:00 qui peuvent avoir été similaires
13:02 dans les jours qui ont précédé l'agression de Philippe,
13:05 puisqu'un homme de 39 ans a, lui, été violenté deux jours plus tôt.
13:08 Merci beaucoup, Sandra, pour ces informations
13:10 qui sont absolument glaçantes.
13:12 On a aussi appris que celui qui est le plus jeune, qui a 14 ans,
13:15 est celui qui a apporté le plus de coups à Éric Nolot.
13:17 - Il l'a reconnu en garde à vue. - À ce point, Philippe...
13:19 Qu'il l'a reconnu en garde à vue, comme nous le disait Sandra.
13:21 Tout glace des froids dans cette histoire.
13:24 Et ce qui glace encore plus des froids,
13:25 c'est qu'on se dit qu'il devrait y avoir une révolte immédiate
13:28 et une prise de conscience immédiate
13:30 avec des mesures qui entreraient non pas
13:33 à l'issue d'une énième concertation
13:34 et de 54 nouveaux discours de M. Attal, mais immédiatement.
13:38 Et on sent bien que l'électrochoc ne se produit pas.
13:40 On ne sait pas ce qu'il faudrait.
13:41 On va juste écouter encore un tout petit mot de Gabriel Attal.
13:43 Je vous passe la parole, maître Salman.
13:45 Il a dit, dans son discours cet après-midi,
13:47 "Non, nos jeunes ne sont pas fichus."
13:49 On regarde de l'actualité, on en doute, mais quand même, écoutez-le.
13:53 Non, nos adolescents, non, nos jeunes ne sont pas fichus.
13:56 Ils ne sont pas foutus.
13:58 Si la France ne comprend plus des pans entiers
14:00 de nos adolescents et de nos jeunes,
14:01 je sais combien elle a aussi parfois le sentiment
14:03 qu'elle n'arrive plus à les embarquer dans un idéal commun.
14:07 Mais dans ce contexte,
14:08 ma responsabilité en tant que Premier ministre,
14:11 c'est bien de nommer les choses,
14:12 en rechercher les causes et surtout trouver des solutions.
14:16 Il faut nommer les choses, mais il faut surtout agir.
14:18 C'est un peu mon sentiment, maître Salman.
14:20 La détention provisoire, c'est l'exception.
14:22 Ils ont 14 et 15 ans, donc la détention provisoire,
14:24 en théorie, est possible.
14:25 C'est possible en cas de crime ou de non-respect
14:27 du contrôle judiciaire.
14:28 Personnellement, je ne serais même pas surprise
14:30 s'ils étaient mis dehors.
14:31 - Je le dis très franchement. - Les gars qui ont tué le jeune,
14:33 - tuaient l'homme. - Je ne serais pas surprise.
14:35 - Ce serait... - Ce serait lunaire,
14:37 mais au point où on en est peut-être un peu cynique.
14:38 Je suis un peu cynique et ironique, je le reconnais.
14:40 Vous connaissez bien la machine judiciaire aussi.
14:42 Non, mais la détention provisoire doit être l'exception.
14:44 - Denis Jacob, policier. - Oui.
14:47 Moi, quand j'entends Gabriel Attal,
14:49 je comprends qu'il y a le discours politique,
14:51 mais on ne peut pas dire...
14:53 D'abord, ce n'est pas un sursaut qu'il faut,
14:54 c'est un choc d'autorité.
14:55 Le sursaut, ce n'est pas assez fort pour moi.
14:57 C'est un choc d'autorité et on ne peut pas dire,
14:59 d'un côté, on a un problème d'ultra-violence de la jeunesse
15:04 et d'un autre côté, dire qu'ils ne sont pas fichus.
15:07 Alors, effectivement, la grande majorité de nos jeunes
15:09 ne sont pas des délinquants.
15:10 - Heureusement. - Fort heureusement.
15:12 Mais malheureusement, ceux à qui on a affaire au quotidien
15:14 sur le terrain, et je rejoins Maître Achalman,
15:17 c'est qu'on peut craindre, effectivement,
15:20 j'espère que non, mais qu'un juge de liberté
15:24 - dise... - Contrôle judiciaire.
15:26 - Contrôle judiciaire. - Vous imaginez pour la famille...
15:29 Mais c'est au-delà de la famille,
15:30 - C'est la double pour la société. - qui je pense très fortement
15:34 maintenant, parce que je n'ose imaginer,
15:37 je ne peux même pas imaginer ce qu'elle doit vivre aujourd'hui.
15:41 Mais quel message enverra-t-on aux Français
15:45 si ces deux auteurs de ce crime
15:48 étaient remis en liberté sous contrôle judiciaire ?
15:50 On sera attentifs à ça.
15:52 On sera attentifs à ça.
15:53 C'est le cheminement intellectuel qui était froyable aussi.
15:54 Ils se sont dit qu'on va créer un faux profil,
15:56 se mettre sur une application, rencontrer la personne...
15:59 Tendre un piège.
16:00 Il y a un vrai constructement intellectuel
16:02 pour tendre un guet-à-port uniquement dans le sujet.

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