• il y a 7 mois
Après 100 jours passés à Matignon, le Premier ministre Gabriel Attal est face à BFM pour répondre aux questions de la rédaction. Au programme, les annonces sur la délinquance des mineurs dévoilées ce jeudi matin, le plan d'économies budgétaires après le dérapage du déficit public en 2024 ou encore les difficultés de la liste de la majorité pour les élections européennes du 9 juin prochain.

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Transcription
00:00 Peut-on vivre décemment en France avec 36,5 millions d'euros ?
00:04 C'était une autre question, c'était une question sur le salaire de Carlos Tavares.
00:07 Là, c'est l'exact inverse.
00:09 C'est une question rhétorique.
00:12 Moi, je n'arrive même pas à m'imaginer ce qu'on peut faire avec 36...
00:15 Vous êtes choqué ou pas ? Ce n'est pas rhétorique ? Est-ce que c'est choquant ou pas ?
00:17 Je ne vois même pas ce qu'on peut faire avec 36 millions d'euros par an.
00:21 C'est des sommes évidemment qui sont...
00:24 Choquantes.
00:25 Des mesurées stratosphériques et évidemment choquantes pour beaucoup de Français.
00:29 C'est une question...
00:31 Est-ce qu'il faut une loi pour plafonner ces salaires ?
00:34 D'abord, c'est une entreprise privée.
00:36 Je le dis parce qu'il y a des entreprises publiques où l'État est majoritaire.
00:39 Dans les entreprises publiques où l'État est majoritaire,
00:41 évidemment qu'on ne peut pas avoir de tel niveau de salaire.
00:44 C'est CAP et je crois que c'est un écart de 1 à 20 ou 1 à 25 pour le chef d'entreprise et pour les salariés.
00:52 Mais pour les boîtes privées, vous ne pouvez rien faire.
00:54 Sur les entreprises dont j'ai une forme de responsabilité,
00:57 même si c'est des entreprises où l'État est majoritaire,
00:59 on a ces règles-là et ces dispositifs qui existent.
01:01 Ensuite, l'État ne fixe pas le salaire dans les entreprises privées.
01:06 Il y a assez peu de pays dans le monde, je pense,
01:08 en tout cas je n'ai pas beaucoup d'exemples,
01:10 où l'État fixe le salaire dans les entreprises privées.
01:13 Donc c'est choquant, mais vous ne pouvez rien faire.
01:15 Disons qu'on est dans une économie qui n'est pas une économie administrée totalement.
01:20 Vous pouvez agir sur les impôts.
01:22 C'est ce qu'on fait en France quand même,
01:24 parce qu'on est le pays dans ce qui nous entoure qui taxe le plus,
01:27 y compris les hauts revenus.
01:28 Je peux vous dire qu'on taxe beaucoup plus les hauts revenus
01:31 que beaucoup de pays qui nous entourent.
01:33 Première chose qu'on peut faire.
01:34 Ensuite, on peut continuer à agir au niveau européen et au niveau international.
01:37 Il y a un combat qu'on porte avec le président de la République,
01:40 avec Bruno Le Maire.
01:41 C'est d'avoir une imposition des plus hauts revenus au niveau international.
01:47 Parce qu'on sait que les personnes qui ont les plus hauts revenus,
01:50 si vous décidez d'une taxe dans un pays,
01:52 elles ont une assez grande facilité à changer de domicile fiscal
01:55 pour échapper à la taxe.
01:57 Et là où je pense qu'on peut y arriver,
01:59 c'est qu'on a réussi ces dernières années,
02:01 alors qu'au début tout le monde nous disait que c'était impossible,
02:03 à avoir une imposition minimale pour les grandes entreprises au niveau mondial.
02:06 Quand le président de la République a lancé ce chantier,
02:09 beaucoup ont dit que c'est impossible, qu'on n'y arrivera jamais.
02:11 On a obtenu un accord à l'OCDE, on a obtenu un accord à l'Europe
02:14 et on a obtenu cette imposition minimale
02:16 pour les multinationales à l'international.
02:19 Le chantier qu'on a ouvert, et ce sur quoi on se mobilise aujourd'hui,
02:21 c'est de faire la même chose pour les plus hauts revenus.
02:23 Ça me semble plus juste et surtout, ça me semble plus efficace.

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