• il y a 6 mois
Avec Hector Lajouanie, avocat pénaliste à Versailles

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-04-19##

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Transcription
00:00 - Sud Radio, 7h46, Sud Radio vous explique.
00:03 Gabriel Attal qui a donc annoncé toute une série de mesures pour tenter de lutter contre la violence des mineurs.
00:08 Mais quels sont les vrais chiffres de cette délinquance des mineurs pour démêler le vrai du faux ?
00:12 Nous sommes avec Hector Lajoigny. Bonjour.
00:15 - Bonjour.
00:15 - Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:17 Vous êtes avocat pénaliste à Versailles.
00:20 Je voulais vous recevoir parce que c'est assez difficile de savoir comment évolue cette violence des mineurs.
00:26 Ça dépend beaucoup des chiffres, par exemple, entre ceux qui sont mis en cause et ceux qui sont réellement condamnés.
00:32 C'est pas la même chose.
00:33 - Oui, tout à fait. Je rappelle qu'une personne qui est mise en cause, elle est donc suspectée,
00:38 mais rien ne démontre qu'elle est coupable.
00:40 Vous avez parfois des mis en cause qui sont par la suite condamnés.
00:43 Donc là, moi, je trouve que c'est opportun de les prendre en considération dans les chiffres.
00:47 En revanche, dans les chiffres qui ont été annoncés par le Premier Ministrière,
00:51 je crois savoir, on comprend, on suppose qu'il s'agit de mise en cause.
00:56 Donc parler de mise en cause, c'est pas tellement intéressant.
00:58 - Tu dis qu'il y a deux fois plus d'adolescents impliqués pour coups et blessures,
01:01 quatre fois plus pour trafic de drogue, sept fois plus pour vol avec arme par rapport à la population générale.
01:06 - Bah oui, mais impliqué, à mon sens, ça veut dire suspect.
01:09 Ça veut pas dire coupable.
01:11 S'ils avaient été condamnés, ils auraient dit condamnés.
01:14 Donc moi, je trouve que ce serait intéressant que le garde des Sceaux ou que Matignon
01:18 communique la réalité de ces chiffres, puisque quand on écoute les syndicats de magistrats
01:22 ou quand on lit les journalistes, personne n'est capable pour l'instant de confirmer ces chiffres.
01:27 Donc je vois pas du tout Matignon mentir, en tout cas sur ces chiffres-là,
01:31 mais ça serait intéressant de voir exactement comment ces chiffres sont calculés
01:35 et qu'est-ce que cela représente concrètement.
01:37 - Est-ce qu'au moins sur la question des condamnations,
01:39 on a une idée de l'évolution réelle du nombre de délinquants mineurs qu'on a en France ?
01:44 Est-ce qu'il y a de plus en plus de condamnations ou pas ?
01:46 - C'est une excellente question, moi je peux pas vous le confirmer.
01:49 C'est ce que Matignon indique, moi j'attends que dans les jours qui arrivent,
01:52 ils nous disent sur quoi ils se fondent pour indiquer que oui, il y a davantage de violences des mineurs.
01:58 Je pose la question, c'est pas parce qu'on a des faits divers,
02:01 même quasiment un fait divers par jour, scandaleux, stupéfiants,
02:06 que pour autant la délinquance des mineurs augmente vraiment.
02:09 Ça n'est pas parce qu'il y a des faits divers que vraiment ça augmente, on ne le sait pas.
02:12 - A votre échelle, que voyez-vous en tant qu'avocat ?
02:15 Est-ce que vous voyez de plus en plus de mineurs qui sont condamnés ?
02:20 - Moi, en tant qu'avocat pénaliste, mon expérience c'est que oui,
02:25 on voit des personnes de plus en plus jeunes,
02:27 oui, on voit de plus en plus de mineurs se livrer à des actes de violence importants.
02:32 C'est mon expérience. Est-ce que ça permet de décrire une réalité ?
02:36 Je ne sais pas.
02:37 - Mais en tout cas, sur les motifs, c'est-à-dire qu'on a de plus en plus de...
02:41 En tout cas, c'est ce que vous voyez à votre échelle.
02:44 Donc, de plus en plus de jeunes qui sont condamnés
02:47 avec des violences de plus en plus importantes aussi,
02:49 de plus en plus jeunes et avec des violences de plus en plus importantes, c'est ça ?
02:53 - Oui, mais encore une fois, c'est mon expérience
02:56 et je trouve que le gouvernement devra vraiment communiquer sur la réalité des chiffres
02:59 pour qu'on puisse avoir un débat serein et utile.
03:02 Pour l'instant, Gabriel Attal a annoncé des chiffres hier sans vraiment les détailler.
03:07 - Au niveau des condamnations, est-ce que c'est vrai,
03:10 là encore à votre échelle, je vous pose la question,
03:12 est-ce que c'est vrai qu'on se rende de plus en plus vers des peines alternatives
03:16 plutôt que des peines de prison, véritablement ?
03:19 - C'est simplement que la France est signataire de la Convention internationale des droits de l'enfant
03:24 et que cette Convention internationale lie la France,
03:27 puisque la France s'est engagée,
03:28 et qu'il y a plusieurs principes qui ont désormais valeur constitutionnelle en France,
03:33 notamment la primauté de l'éducatif sur le répressif pour les enfants
03:37 et notamment l'atténuation de la responsabilité pour les mineurs.
03:41 Pourquoi ? Parce que l'on estime que dans notre société,
03:44 un mineur, qui est en tout cas moins de 18 ans,
03:46 n'a pas la même maturité et la même propension à discerner qu'un adulte, tout simplement.
03:54 - C'est l'excuse de minorité, Gabriel Attal a dit, il veut remettre en question cela.
03:58 Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
03:59 - Moi, honnêtement, je trouve que ça ne sert à rien,
04:01 parce qu'en fait, l'excuse de minorité, de 16 à 18 ans, le juge peut l'écarter.
04:07 Donc le juge peut déjà l'écarter.
04:09 Le juge connaît le dossier.
04:11 Vous et moi, si on discute d'un fait divin aujourd'hui,
04:13 on ne connaît pas le dossier, alors que le juge, lui, connaît le dossier.
04:16 Et puis, par ailleurs, moi, je défends toute la journée des gens qui sont accusés
04:22 d'avoir commis des infractions et jamais les personnes se disent
04:26 "Ah bah oui, aujourd'hui, moi, j'ai 16 ans, avant j'avais une excuse de minorité,
04:30 maintenant, j'en ai plus, peut-être que je vais ne pas poignarder quelqu'un."
04:33 - On ne se sent pas plus protégé ?
04:35 - Mais ce qui est important dans le discours de ceux qui disent qu'il faut abolir l'excuse de minorité,
04:41 c'est de dire "bah oui, ça va être dissuasif", mais non, pas du tout.
04:44 Jamais un délinquant, avant de passer à l'acte, va se dire
04:46 "Est-ce que je risque 15 ou 30 ans de prison ?" Jamais.
04:48 - Un dernier mot rapide sur une autre annonce de Gabriel Attal hier,
04:53 sur cette question de la comparution immédiate,
04:56 dès 16 ans à partir de 16 ans au lieu de 18.
04:59 - À mon sens, ça ne sert à rien dans la mesure où ça serait contre-productif,
05:02 parce que la comparution immédiate sous-entend que, pour faire simple,
05:06 entre la garde à vue et la comparution devant le tribunal, il doit se passer 20 heures.
05:10 Il y a des exceptions, mais en principe c'est 20 heures.
05:12 Comment voulez-vous cerner la personnalité d'un mineur en 20 heures ?
05:17 Je rappelle qu'en 20 heures, les policiers sont débordés,
05:20 les services du parquet sont débordés, et que les tribunaux sont débordés.
05:23 Donc je pense sincèrement que c'est une fausse bonne idée.
05:27 Dernier élément, je rappelle qu'il y a maintenant l'audience unique
05:30 qui permet de juger un mineur en un mois.
05:33 Donc aucune utilité à mon sens de faire une comparution immédiate pour un mineur.
05:37 - Hector Lajoigny, merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio, avocat pénaliste.
05:41 À Versailles, je vous souhaite une très belle journée.
05:43 Sud Radio, il est 7h52, on revient dans un instant.
05:46 On va parler cette fois-ci des annonces au niveau de l'école de Gabriel Attal.
05:49 À tout de suite.

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