• il y a 7 mois
DB - 21-04-2024

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00:00:00 [Musique]
00:00:28 [Bruit de moteur]
00:00:51 Vous me laissez parler, n'est-ce pas? En ma qualité de huissier, j'ai sur vous l'avantage de connaître Mazira.
00:00:58 Ce sont des gens bizarres, mais inoffensifs.
00:01:01 Des relations?
00:01:02 Oh, professionnels! Je leur fais visite deux ou trois fois l'an.
00:01:07 Généralement, j'obtiens qu'ils règlent leur dette avant saisie.
00:01:10 Mais cette fois, on s'entête des deux côtés.
00:01:14 Robert Mazira refuse de payer ses consommations de gaz.
00:01:19 Hé hé! Et vous connaissez les administrations, n'est-ce pas?
00:01:23 Elles font encore moins de sentiments que les huissiers.
00:01:27 Ah, Robert Mazira, le neveu, est une espèce de poète, un inventeur.
00:01:36 Moi, je le considère ça comme un fumiste, mais enfin, lui se prétend inventeur.
00:01:42 Ah, incapable de la moindre grâce.
00:01:45 Seulement, voilà un. Il y a les deux temps. Alors là, ouvrez-le.
00:01:56 Un jour, l'aîné m'a envoyé le contenu d'un pistolet à eau en pleine figure.
00:02:04 C'est pas très méchant?
00:02:06 Ah, j'ai dit le contenu. Je n'ai pas dit que c'était de l'eau.
00:02:14 Au mercureux.
00:02:16 -Bon, monsieur, c'est à quel sujet? -Mademoiselle, nous désirons voir Monsieur Robert Mazira.
00:02:25 -Absent. -Mademoiselle, vous auriez tort de faire une quelconque opposition.
00:02:30 Vous savez très bien qui je suis, et ce monsieur est le commissaire de votre quartier.
00:02:35 Oh, enfin, depuis le temps que nous l'attendions, celui-là. Entrez, Monsieur le commissaire. Mais pas vous.
00:02:39 Non, Mademoiselle, je ne puis mener à bien ma mission sans ces messieurs.
00:02:42 Ah bon? Entrez.
00:02:44 Il y a que le vieux qui m'énerve. L'autre a l'air assez bien élevé. Tu et moi.
00:03:03 Je vous en prie, messieurs, asseyez-vous.
00:03:06 C'est Tati.
00:03:14 Robert, tu peux descendre, c'est le commissaire.
00:03:19 Il y a aussi le vieux rimpasse, mais lui, je lui conseille de ne pas ouvrir le bec.
00:03:23 Je viens, Tati. Fais attendre ces messieurs.
00:03:27 C'est le... C'est le téléphone?
00:03:31 Ah non, c'est le masyraphone, une invention de mon neveu.
00:03:35 Oh, sentez.
00:03:38 Ah, mais les tulipes, ça ne sent rien.
00:03:40 Si, si, sentez.
00:03:42 Le muguet, c'est extraordinaire, ça sent le muguet.
00:03:45 C'est aussi votre neveu?
00:03:47 Ah, non, non, non, les fleurs, c'est moi.
00:03:49 Vous devriez venir au mois de mai, je vous ferai respirer mon muguet.
00:03:51 Non, mais sentez ça. Peut-être sent-il la tulipe.
00:03:55 Non, Monsieur, le lilas. Mais c'est du travail, je vous prie de croire.
00:03:58 Vous, ça ne vous regarde pas. Non.
00:04:01 Monsieur le commissaire, je devine l'objet de votre visite.
00:04:03 Un jour ou l'autre, le conflit devait éclater qu'il éclate.
00:04:06 Mais sachez bien ceci.
00:04:08 Quelques procès que j'ai à faire, j'obtiendrai l'expulsion de ce Gabriel Taderski.
00:04:13 Je dois vous avouer, mademoiselle, que je ne comprends pas très bien.
00:04:17 J'accompagne maître Leguévy, ainsi que la loi m'en fait obligation en matière de saisir.
00:04:22 Mais oui, saisissez, saisissez.
00:04:25 Mais vous, maintenant que je vous tiens, j'ai quelque chose à vous demander.
00:04:28 Mais enfin, mademoiselle, saisir quoi? Vous avez fait le vide.
00:04:32 Je ne vous écoute même pas.
00:04:34 Mademoiselle, la créance est minime, mademoiselle.
00:04:36 122 francs 60 représente en quittant sans payer, plus les frais.
00:04:40 Vous vous arrangerez ça avec mon neveu.
00:04:42 Non, la question est de savoir comment un propriétaire peut faire pour se débarrasser d'un seul individu.
00:04:47 Je trouve votre attitude vis-à-vis de maître Leguévy tout à fait agressive.
00:04:51 Mais non, il s'agit d'un autre seul individu.
00:04:54 C'est très détaisant, extrêmement détaisant.
00:04:57 Je vais établir un procès-verbal de clarence et vous verrez où cela vous mènera.
00:05:01 Messieurs?
00:05:03 Ah, Bobby, tu tombes bien.
00:05:05 Comme d'habitude, ils n'y comprennent rien.
00:05:07 Ils s'imaginent que nous ne sommes pas assez riches pour payer une malheureuse note de gaz.
00:05:10 Vous voyez, elle est parfaitement au courant. Elle sait très bien de quoi ils retournent.
00:05:13 Je vous en prie, maître.
00:05:15 Vous êtes monsieur Robert Mazira?
00:05:17 Oui.
00:05:18 Tout ça est assez compliqué.
00:05:21 Tati, sois gentille. Laisse-moi parler à ces messieurs. Je préfère être seul avec eux.
00:05:25 Mais tout peut encore s'arranger.
00:05:27 Bon, je vous laisse.
00:05:29 Mais comme je ne tiens pas à ce que ça s'arrange...
00:05:33 Monsieur Taderski!
00:05:35 Monsieur Taderski, vous n'êtes qu'un sale rasta-couère.
00:05:40 Le commissaire est de mon avis...
00:05:42 Mais non, mademoiselle, qu'est-ce qui vous prend? Je vous interdis de...
00:05:44 Maintenant, messieurs, arrangez tout ça pour le mieux.
00:05:50 Excusez-la, mais...
00:05:52 Tantana est demeuré très jeune de caractère.
00:05:54 Moi, je dirais Tantana est demeuré.
00:05:57 Tout simplement.
00:05:59 Monsieur Taderski est notre locataire.
00:06:01 Et je dois le dire aussi, la... la bête noire de mes tentes.
00:06:04 Personnellement, je n'ai rien contre lui.
00:06:06 Nous étions même très amis. Autrefois.
00:06:09 Existe-t-il un rapport entre lui et le sculpteur Taderski?
00:06:13 C'est le sculpteur. Si on peut appeler ça comme ça.
00:06:16 Oui, mais enfin, quoi de commun entre ce locataire et notre démarche?
00:06:18 Parce qu'il faut tout de même en arriver à...
00:06:20 Nous lui avons loué un grand atelier dans le fond du jardin.
00:06:22 Alors, tout allait très bien, jusqu'au jour où Tantana a désiré recouvrir l'usage de cette immense verrière pour ses fleurs.
00:06:28 C'est sa partie, les fleurs.
00:06:31 Et pour ça, il faut expulser un artiste, un sculpteur. Peut-être, Rodin.
00:06:34 Je ne pense pas que Taderski exécute des oeuvres de votre goût.
00:06:37 Peu importe, d'ailleurs, peu importe.
00:06:39 Le local qu'il occupe est sous notre entière dépendance.
00:06:42 Je veux dire, pour l'eau, le gaz et l'électricité.
00:06:44 Tous les compteurs sont dans cette maison.
00:06:46 Alors, pour l'obliger à abandonner les lieux, Tantana a imaginé cela.
00:06:50 Nous n'aurons pas le droit de lui couper ses diverses fournitures, n'est-ce pas?
00:06:53 Mais en refusant de payer les factures, c'est à nous qu'on supprime l'alimentation.
00:06:56 Donc, à lui!
00:06:58 Et bien, c'est la première des deux raisons pour lesquelles j'ai refusé d'acquitter les dernières titanses.
00:07:02 Et la seconde?
00:07:04 La seconde?
00:07:05 La seconde raison.
00:07:06 Ah oui, et bien, écoute, c'est encore plus dénué de sens commun.
00:07:09 Mazira estime que le gaz de ville sent très mauvais.
00:07:12 Mais moi aussi! Si c'est ça que tu as bel manqué de...
00:07:14 Non, non, attends, attends, sur ce point, tout le monde est d'accord, même la compagnie.
00:07:16 Car il a fourni un rapport des études, etc.
00:07:19 Donc, son projet est de désodoriser le gaz.
00:07:22 Parfait!
00:07:23 D'où accroissement notable des accidents.
00:07:25 Ben, la semaine dernière, par exemple, si je n'avais pas été alerté par l'odeur...
00:07:28 Bon, écoute, on peut tout de même oublier de fermer le robinet de temps en temps.
00:07:31 C'est pas un crime!
00:07:33 Si, une seule fois, et c'est un drame.
00:07:35 Donc, il désodorise.
00:07:37 Mais, pour permettre aux usagers de conserver, enfin, comment dirais-je plutôt, de déceler sa présence, tu comprends?
00:07:42 Il le colore.
00:07:44 Et ces bleus...
00:07:46 ... s'attachent.
00:07:47 Oui, oui, oui, en se combinant au vapeur en suspension.
00:07:50 C'est pratiquement un délébile.
00:07:52 Bien entendu, l'administration a refusé son procédé, alors il boude.
00:07:55 Mais il a tout de même fini par payer!
00:07:57 Oui, enfin, si l'on peut dire.
00:07:59 Ces gens-là, c'est une autre planète.
00:08:01 Je ne sais pas comment t'expliquer.
00:08:03 C'est toujours entre l'innocence et les farces et attrapes, tu vois?
00:08:06 Alors, on a envie de les connaître mieux, et on sent qu'on ne sera jamais tout à fait dans le coup.
00:08:10 Et je n'ai vu que la plus jeune des deux sœurs Mazira.
00:08:13 Il paraît que l'autre est encore plus étonnante.
00:08:15 Bon, alors, je ne me fais pas de deal.
00:08:17 Tu trouveras bien un prétexte pour retourner chez eux dès demain matin.
00:08:20 Non, elle n'est pas chez eux, elle est en cure.
00:08:22 C'est sa formule, paraît-il.
00:08:24 Lorsqu'elle perd un peu la tête, elle part en cure.
00:08:26 Et elle ne rentre que lorsqu'elle a inventé un nouveau point de tréco.
00:08:29 Ah oui, c'est sa spécialité.
00:08:31 Bon, tu as raison. Dès que j'aurai l'adresse, je trouverai bien le prétexte.
00:08:36 Bonjour, M. le Commissaire.
00:08:38 Bonjour, M. le Commissaire.
00:08:39 Alors, vous avez passé un bon dimanche? Toujours Fontainebleau, la barape?
00:08:42 Vous savez, avec ce qui est tombé hier.
00:08:44 Ah oui, il a plu?
00:08:45 Ah oui. Tenez, M. le Commissaire, j'ai quelque chose pour vous.
00:08:47 Ah là là, je n'aime pas beaucoup ça.
00:08:49 C'est quelqu'un que vous connaissez bien?
00:08:52 Mais...
00:08:54 Non, c'est une...
00:08:59 C'est une...
00:09:01 C'est une...
00:09:03 Non, c'est une vieille dame, une amie, probablement.
00:09:06 Mais, M. le Commissaire, il y a quelque chose d'écrit là derrière.
00:09:09 C'est curieux, ça.
00:09:13 M. le Commissaire, ceci est l'annonce de mon propre décès.
00:09:16 N'inquiétez personne, je me suis bien amusé, mais maintenant tout m'ennuie.
00:09:20 Il y a trois choses que j'aimais bien.
00:09:23 Le dimanche à 11 heures du soir, parce que c'est l'heure de ma naissance.
00:09:27 Les macarons frais.
00:09:30 Et le porc et le pont Alexandre III.
00:09:34 Alors je vais me gaver de macarons demain soir et plouf.
00:09:39 Et c'est signé Angèle Mazira.
00:09:42 Et ça a été posté samedi à Meudon.
00:09:44 Le blanc.
00:09:46 M. le Commissaire?
00:09:48 Filez au pont Alexandre III et renseignez-vous.
00:09:50 D'accord.
00:09:52 Mareuil, vous passez chez l'imprimeur.
00:09:56 Ou plutôt, non, venez avec moi, venez.
00:09:58 Ou plutôt, non, venez avec moi, venez.
00:10:01 Allô, j'écoute.
00:10:11 J'espère qu'ils sont informés, j'aimerais pas être le mauvais messager.
00:10:26 Vous êtes le maire de la maison, c'est ça?
00:10:28 Ah, excusez-moi, monsieur, je n'ai pas l'honneur...
00:10:30 Gabriel Taderski, sculpteur. Permettez.
00:10:33 Eh bien non, monsieur, nous ne venons pas pour vous.
00:10:40 Ça tombe bien. Je ne reçois jamais le lundi matin.
00:10:47 Donc, ils ne sont pas au courant.
00:10:58 C'est épouvantable, ça commence à y prendre avec d'aussi vieux enfants.
00:11:16 Ah, commissaire, croyez-vous, quel malheur. Quel affreux malheur.
00:11:21 Non, mais monsieur Mazira, je ne comprends pas.
00:11:27 Je parle d'Angèle. De ma tante, Angèle.
00:11:31 Mais, vous êtes au courant?
00:11:33 La famille, il me semble que... que c'est assez normal.
00:11:37 Mais qui vous a informé?
00:11:39 Elle. Le ferpar. Elle nous a envoyé un ferpar.
00:11:43 Je... je viens de le prendre dans votre boîte.
00:11:46 Mais il faut le remettre. Moi aussi, je l'ai lu et je l'ai remis.
00:11:50 Tout de même insensé, mais qu'est-ce que c'est que ces manières?
00:11:56 Mais enfin, monsieur Mazira, voulez-vous que je vous expliquez?
00:11:59 Je dois m'absenter. Tante Anna elle-même est absente.
00:12:02 Quand elle rentrera, je veux qu'elle prenne connaissance de la nouvelle.
00:12:05 Un ferpar, n'est-ce pas, c'est... c'est tout à fait important.
00:12:08 Un peu de logique, tout de même.
00:12:10 Messieurs.
00:12:13 Salut.
00:12:15 Salut.
00:12:18 Sous-titrage: Bach Films © 2013
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00:12:59 *Musique*
00:13:28 A l'occasion d'une saisie, le commissaire Lambert a fait la connaissance de Robert Mazira et d'une de ses tantes, Anna.
00:13:36 La sœur de celle-ci, Angèle, annonce son suicide.
00:13:42 *Bruit de moteur*
00:14:08 - Eh là, eh là ! Qu'est-ce que c'est ? Pas de précipitation, camarade ?
00:14:13 À ton âge, l'affaire de Tourneyrette, ça se discute ?
00:14:16 - Je vous demande rien.
00:14:19 - Elle t'a plaqué ?
00:14:20 - Je comprends pas.
00:14:22 - Ou bien c'est une histoire de picaillon ?
00:14:24 26 ans de queue ! Je pense qu'il se connaît la musique.
00:14:29 Ah, j'en ai vu penser plus d'un, là.
00:14:31 De 18 à 35 ans, c'est filoufrique.
00:14:35 De 35 à 50, c'est les affaires, le surmenage et tout le bazar.
00:14:39 Après 50 ans, ça remet ça. C'est roseille et sentiments.
00:14:43 Regarde-moi cette saleté, tu vas tout de même pas voir ça.
00:14:46 Hein ? Allez, amène-toi. Allez, amène-toi ou j'appelle les flics.
00:14:49 Ah bon ?
00:14:52 Ah ben là, ça change tout. On ne vous retient pas.
00:14:56 C'est pas très gentil, ça.
00:15:01 On a ses opinions.
00:15:03 Janvier, Louis, Léon, Berthe, anarchistes de droite.
00:15:06 Jusqu'à ce qu'ils fassent leur saleté d'autoroute sur berge.
00:15:09 J'étais anarchiste de gauche sur notre rive.
00:15:12 Maintenant, je suis sur la rive droite, anarchiste de droite.
00:15:15 - On pourrait collaborer, tout de même.
00:15:17 - Non, jamais. Moi, avec le grand système, c'est la lutte.
00:15:20 Ou alors... ça coûte, hein ?
00:15:23 - Ah oui ?
00:15:24 - Même que c'est pas donné.
00:15:27 - Ben, j'écoute.
00:15:29 - 6 litres, du 12 degrés.
00:15:31 - Non, non, non.
00:15:32 - Des litres. Litres. Pas d'argent.
00:15:35 J'accepte pas d'argent du grand système.
00:15:37 Oh ! Du 12 degrés, hein.
00:15:42 - La question que je vous posais est très claire.
00:15:46 Si Mlle Mazira a subi une cure dans votre établissement,
00:15:48 ainsi que son devu nous l'a affirmée,
00:15:50 il y a forcément une trace de son passage,
00:15:52 c'est-à-dire une date d'entrée et une date de sortie.
00:15:54 Oui, ben, je veux les connaître.
00:15:56 Je vous en prie.
00:15:57 Ils disent qu'ils n'ont jamais eu d'Angèle Mazira dans leur établissement.
00:16:00 Ils font des recherches.
00:16:01 - Je pense qu'ils sont très empoisonnés. Ils cherchent à gagner du temps.
00:16:04 On leur confie des vieillards difficiles, s'ils les laissent filer comme des lapins.
00:16:07 - Allô ? Oui ?
00:16:09 Ah, docteur, bonjour.
00:16:10 Eh bien, je vais recommencer ma petite explication.
00:16:12 Ah, votre secrétaire vous a mis au courant. Très bien.
00:16:15 Deux secondes, s'il vous plaît. Je prends note.
00:16:19 Oui ?
00:16:21 Cornouillé...
00:16:25 il y a neuf jours.
00:16:27 Oui ?
00:16:29 Sur sa demande,
00:16:31 samedi dernier,
00:16:33 à 17 heures.
00:16:35 Mais, est-ce que vous avez le droit de faire cela ?
00:16:38 Bon, bonjour. Je vous remercie.
00:16:43 Au revoir, docteur.
00:16:44 Alors, pas de Noiselle Angèle, mais une Madame Veuve cornouillée, Angèle.
00:16:48 - Et alors ? - Et alors ?
00:16:50 Elle est encore sur sa demande, accompagnée de son neveu Robert Mazira,
00:16:53 il y a neuf jours.
00:16:55 Et elle est repartie samedi avant le repas du soir,
00:16:57 c'est-à-dire à 17 heures, et toujours sur sa demande.
00:16:59 Mais c'est invraisemblable ! Comment ont-ils pu l'autoriser ?
00:17:01 Le docteur me dit qu'elle était parfaitement normale,
00:17:03 et que ce n'est pas la première fois qu'elle vient se reposer chez lui.
00:17:05 Normale ? Elle envoie des fers-pars de suicide ?
00:17:07 - Bon... - Ben, si !
00:17:08 Écoutez, je n'invente rien. Regardez.
00:17:10 "Angèle Mazira a décédé, le, de sa propre volonté."
00:17:13 C'est même souligné en rouge.
00:17:14 Et pourquoi tout ça, son nom de jeune fille ?
00:17:16 Ni Veuve, ni Cornouillé, là-dedans.
00:17:19 C'est bien ce que je dis. Alors, elle n'était pas normale.
00:17:21 Et je vais voir ça de près.
00:17:23 Ah bon, vous filez chez l'imprimeur qui a rédigé cette plaisanterie.
00:17:26 Enfin, j'espère que c'est une plaisanterie, même si je la trouve mauvaise.
00:17:30 C'est bon.
00:17:31 C'est bon.
00:17:59 Eh, vous !
00:18:00 Où sortez-vous ?
00:18:02 Chez mes petites entrées.
00:18:04 Ça va.
00:18:07 Pour ce qui est de la vieille dame, deux minutes et je suis à vous.
00:18:11 Qu'est-ce que vous faites ?
00:18:26 Je détruis les stocks.
00:18:29 Anti-alcoolique, janvier.
00:18:31 C'est toujours ça qui rapporte où est le pauvre monde.
00:18:35 Pour ce qui est de la vieille tout-pil, là, on a causé, là, tous les deux, tout l'après-midi.
00:18:40 C'est ici, là, juste devant chez moi.
00:18:42 Elle aussi, elle était contre le grand système.
00:18:46 Vous dites "était", pourquoi "était" ?
00:18:48 J'ai pas fini.
00:18:49 Eh, celui-là, vous allez tout de même le boire.
00:18:51 Ah non, camarade, celui-là, je vais l'échanger contre du lait.
00:18:53 À ce moment-là, il fallait me demander du lait.
00:18:55 Pour le foutre dans la Seine.
00:18:57 Ça, ça coûte plus cher.
00:18:58 Et plus ça coûte, plus ça détruit le grand système.
00:19:01 Bon, dites-moi, si on revenait à la vieille dame ?
00:19:06 La vieille dame ?
00:19:07 Tout ce qu'il en reste de la vieille dame.
00:19:09 Je l'ai laissée là, elle venait sur l'eau.
00:19:12 Il était 6h15, à peu près, j'allais à la messe.
00:19:14 À la messe.
00:19:15 J'allais à la sortie de la messe, pour la quête.
00:19:18 Quand je suis revenu, elle n'était plus là.
00:19:20 Elle était là.
00:19:21 Elle était dans le grand bain.
00:19:25 Ah, c'est recta, camarade.
00:19:27 Sur ceux qui plongent, il y en a toujours un sur deux qui se déchaussent.
00:19:30 J'aurais tout de même pu laisser la paire.
00:19:32 Donnez.
00:19:33 Six litres.
00:19:34 Ah non, ça suffit maintenant.
00:19:35 Bon.
00:19:36 Mon Dieu, vous êtes fou, non ?
00:19:42 Si ça continue, je vais vous faire coller en cabane, moi.
00:19:44 Pas un mot, je cause plus.
00:19:46 Pourtant, j'ai encore des choses à dire.
00:19:48 Si on me bouscule, moi...
00:19:49 Oui, oui, c'est malin.
00:19:51 Maintenant, il va falloir que je fasse venir les hommes grenouilles.
00:19:53 Et ça coûte cher, tout ça.
00:19:55 Et moi, petit à petit, le grand système, je le...
00:19:58 Bon, alors.
00:19:59 Est-ce que vous avez encore quelque chose à me dire ?
00:20:02 Angèle, elle a dû plonger vers les onze heures.
00:20:06 Comment le savez-vous ?
00:20:07 Viens avec moi.
00:20:09 Quand je suis arrivé vers onze heures, onze heures dix,
00:20:20 j'ai trouvé cinq qui flottaient.
00:20:22 - Cinq papiers ? - Oui.
00:20:23 Ils flottaient ?
00:20:24 Justement.
00:20:25 C'était tout récent.
00:20:26 Elles ne veulent pas être bien loin.
00:20:28 Elles veulent être là, sous le pont.
00:20:30 Qu'est-ce qui vous fait penser qu'elle a plongé pour parler comme vous ?
00:20:34 Elle me l'a dit.
00:20:35 On en a parlé tout l'après-midi, en mangeant des macarons.
00:20:38 Elle aimait bien ça, les macarons, la peau vieille.
00:20:41 Quand elle en a mangé un kilo.
00:20:43 Ah oui, peut-être même deux, vous savez.
00:20:45 Alors le macaron, c'est ce qu'il s'est emmettant avec le macaron.
00:20:47 C'est le chapelon.
00:20:48 Ah !
00:20:49 Quand elle en a causé comme ça,
00:20:51 j'ai hésité à savoir si je ne ferais pas le voyage avec elle.
00:20:54 Ah, c'était une bonne personne, Angèle.
00:20:56 Vous permettez ?
00:20:58 Elle et moi, on s'entendait bien.
00:21:00 Justement, moi, j'ai ma mission.
00:21:04 Détruire le grand système.
00:21:07 Je l'ai laissée partir toute seule.
00:21:10 Comment était-elle habillée ?
00:21:11 Noire.
00:21:12 Autant noire.
00:21:13 Elle portait déjà son deuil.
00:21:15 Un chapeau, une voilette.
00:21:17 Eh bien, attention, nippée.
00:21:18 Oh, elle m'est bien...
00:21:19 Elle m'a même laissé un souvenir.
00:21:21 Seulement moi, j'ai les doigts trop gros, vous savez.
00:21:24 - Bah... - Oh, non.
00:21:25 Allez.
00:21:27 Voilà.
00:21:28 Allez, garde.
00:21:31 Vous savez que j'aurais besoin de vous pour témoigner ?
00:21:33 Ah non, ça alors, pas question, zéro, vintus, hein ?
00:21:35 Oui, oui, bah c'est ce qu'on verra.
00:21:36 Bon, alors à la rigueur, il me faudra m'envoyer chercher.
00:21:39 C'est pas l'écart qui vous manque.
00:21:41 En tout cas, je vous remercie, monsieur Janvier.
00:21:43 Dites-leur, et mon sac.
00:21:45 C'est six litres, et du douze.
00:21:48 C'est ça.
00:21:51 Il m'a encore rappelé pour me demander de le prévenir deux jours à l'avance,
00:22:01 si on avait besoin de lui.
00:22:03 Gros dégât.
00:22:04 Oui.
00:22:06 Ensuite, j'ai poussé jusqu'à la brigade suiviale.
00:22:08 Ils ont commencé les recherches, mais sans grand espoir.
00:22:10 Bah, d'après eux, on les prévient trop tard.
00:22:12 Il faudra peut-être qu'un jour ou plus pour retrouver le corps.
00:22:14 Par contre, un marinier leur a rapporté le chapeau de la vieille dame.
00:22:17 Et toi ?
00:22:18 Moi, je suis passé prendre une photo chez Mazira.
00:22:21 Alors, l'imprimant a reconnu sa cliente.
00:22:23 Elle s'est présentée chez lui samedi soir.
00:22:25 C'est bien elle.
00:22:26 Pauvre Angèle.
00:22:28 On pourra même pas lui mettre de fleurs.
00:22:31 Ah, ça, c'est papa.
00:22:34 Robert, tu veux ouvrir ?
00:22:38 C'était un homme extraordinaire.
00:22:41 Santos Dumont, Blériot, la dame, les amis à lui.
00:22:45 Il a passé un aviation.
00:22:47 Un tout.
00:22:48 Mais l'aviation.
00:22:49 Et pas celle d'aujourd'hui, la vraie.
00:22:51 Il en est mort, d'ailleurs.
00:22:53 Et ce monsieur, vous le connaissez ?
00:23:07 C'est mon neveu.
00:23:08 Non, pas lui, l'autre.
00:23:09 Ah non, je le connais pas.
00:23:11 Vous me connaissez curieusement.
00:23:13 Le sentiment de...
00:23:16 Votre visage ne m'était pas inconnu,
00:23:18 mais j'étais loin d'établir le rapprochement
00:23:20 entre le visiteur d'un homme aussi respectable que Robert Mazira
00:23:24 et cette vieille connaissance de Pépé l'Orgueil.
00:23:27 En tout cas, moi, je vous ai remis tout de suite.
00:23:29 Le nom, la profession, tout le toutime.
00:23:31 Ah, bravo, après 10 ans.
00:23:32 12.
00:23:33 Encore bravo.
00:23:34 C'est professionnel.
00:23:35 Les chiffres, les tronches, enfin, je veux dire...
00:23:37 Non, mais ne vous excusez pas.
00:23:39 Professionnel à quel point de vue ?
00:23:41 C'est mon passé.
00:23:42 Je suis interdit dans tous les établissements de jeu.
00:23:45 Casino, cercle, enfin, les autorisés, quoi.
00:23:48 Alors, à force d'être repéré par les physionomistes,
00:23:50 je me suis mis à les repérer à mon tour.
00:23:52 Et de fil en aiguille, je le suis devenu.
00:23:54 Vous êtes devenu ?
00:23:56 Physionomiste.
00:23:57 Ah.
00:23:59 Mémoire visuelle, le portrait dans l'œil, ça, je sais.
00:24:02 Mais Robert Mazira et vous, expliquez-moi un peu.
00:24:06 C'est un flambeur.
00:24:08 Mazira, joueur ?
00:24:09 Mesdames, il venait chez nous.
00:24:11 Et régulièrement, cercle privé chez nous.
00:24:15 C'est moi qui surveille les entrées.
00:24:17 Alors je l'ai repéré tout de suite.
00:24:19 Deux fois par semaine.
00:24:20 Et il gagne ?
00:24:23 Ce serait bien le premier.
00:24:25 Seulement, lui, la différence avec les autres,
00:24:27 c'est que plus il perd et mieux ça va.
00:24:29 On dirait que ça lui fait plaisir.
00:24:31 Non. Plus il perd, vraiment ?
00:24:33 Des fois, ça l'entraîne.
00:24:34 Il veut vérifier.
00:24:35 Alors il remet ça.
00:24:37 Et si la poisse continue, alors là, c'est la nouba.
00:24:40 Moi, il me doit un bon paquet.
00:24:43 Et comme ça traînait, forcément, je suis venu pour les réclamations.
00:24:46 Parce que la vieille, celle qui est morte, c'est elle qui banquait.
00:24:49 Je le sais. J'ai eu des chèques. Je suis au courant.
00:24:51 Chez nous, il se faisait appeler. Il se fait appeler, d'ailleurs, toujours.
00:24:54 L'antimidas Bob. L'antimidas.
00:24:56 Il manquait que moi, je n'ai rien contre lui.
00:24:58 Il m'a réglé.
00:24:59 Tenez, voici le chèque.
00:25:02 Oui, merci. Oui, entrez.
00:25:09 Une seconde, Mareuil. Je vous reconvoquerai probablement.
00:25:14 Si cela vous amuse.
00:25:16 En tout cas, vous avez vu.
00:25:18 Sitôt votre coup de fil, j'étais là.
00:25:20 C'est au plaisir.
00:25:30 Deux heures de nuit.
00:25:32 Mais à votre avis, Mareuil, Robert Mazira est-il l'homme à pousser une vieille dame dans la scène ?
00:25:38 Le jour du défilé.
00:25:43 Le jour du défilé.
00:25:47 Le jour du défilé.
00:25:50 Le jour du défilé.
00:25:56 Le jour du défilé.
00:26:04 Le jour du défilé.
00:26:11 Le jour du défilé.
00:26:15 Le jour du défilé.
00:26:20 Le jour du défilé.
00:26:48 Le blanc a obtenu confirmation du suicide d'Angèle Mazira
00:26:52 par les témoignages d'un pittoresque clochard, janvier.
00:26:56 Ce qui reste sujet à caution.
00:26:58 Le commissaire Lambert n'aurait qu'à refermer tristement le dossier
00:27:02 s'il ne découvrait une bizarrerie du comportement chez Robert Mazira,
00:27:07 neveu de la disparue.
00:27:09 Celui-ci jouait gros jeu et dès la mort de sa tante, il a réglé toutes ses dettes.
00:27:14 N'aurait-il pas accéléré le cours du destin ?
00:27:18 - Eh ben, ça fait vraiment plaisir. - Qu'est-ce qui fait plaisir ?
00:27:26 - Je suis dans le journal en photo. - Oh, mon chou, ça c'est épatant.
00:27:29 - Irène va en faire une jaunisse. - Si quelqu'un doit en faire une jaunisse,
00:27:33 je ne pense pas que ce soit Irène.
00:27:35 C'est bien une photo de moi, mais il y a une erreur de légende.
00:27:37 D'après ce, tu aurais épousé Jacques Stenkerk,
00:27:39 dit pépé l'orgueil, escroc international et proxénète.
00:27:42 Oh, cette histoire, cette histoire.
00:27:45 Je commence à avoir faim dessus la tête de cette histoire.
00:27:47 Les premiers jours, bon, maintenant, zut.
00:27:49 Oh, on parle de toi, là. Je vais acheter un autre exemplaire,
00:27:52 je vais découper ça, je vais le coller et je vais tout de même le montrer à Irène.
00:27:55 Non, non, attends, attends.
00:27:56 La disparition de Louis Janvier, clochard de son état,
00:27:58 seul témoin du suicide de l'excentrique vieille dame,
00:28:00 ne manquera pas de faire rebondir une affaire
00:28:02 que les services de police semblaient vouloir classer un peu prématurément.
00:28:05 Janvier est disparu. A première nouvelle, on pourrait me prévenir.
00:28:08 Mais, mon chéri, c'est un taxaferle, le journal.
00:28:10 Ça y est, tu es prévenu. J'y vais.
00:28:13 Allô?
00:28:17 Non, écoute. Non.
00:28:20 Écoute.
00:28:22 Oh!
00:28:24 Mais qu'est-ce qu'il y a? Tu as l'air bouleversé.
00:28:35 C'est Irène. Elle a acheté le journal. Un autre journal.
00:28:39 Et ils ont commis la même erreur?
00:28:41 Non, non.
00:28:42 La légende est bonne,
00:28:45 mais à la place de ta photo, il paraît que c'est celle d'un clochard.
00:28:48 Vos excuses ne me suffisent pas. Je veux une rectification.
00:28:55 Non, mais je ne vous remercie même pas, c'est tout à fait normal.
00:28:57 C'est insensé, non?
00:28:59 Eh bien, eh bien, Lambert. Le tout invulnérable Lambert.
00:29:03 Je ne vous ai jamais vu aussi âpre pour une malheureuse erreur.
00:29:06 Ah non, deux, excusez-moi.
00:29:07 Coïncidence.
00:29:09 J'apprends par le journal que l'affaire Mazira a été classée d'une part et d'autre part
00:29:12 que le témoin numéro un a disparu.
00:29:14 Si je compte le père, la mère, le mari, Angèle et Janvier, nous en sommes à sa disparition.
00:29:18 Six.
00:29:19 Il y a un oncle qui s'est volatilisé dans les étangs du Hartic au début du siècle.
00:29:23 C'est une famille comme ça. Il y a quelque part une trappe qui les avale.
00:29:27 De toute manière, on laisse tomber.
00:29:30 J'ai une affaire à vous proposer. Quelque chose qui vous passionnera.
00:29:32 Une histoire de trafic.
00:29:34 Oui?
00:29:36 Excusez-moi, M. Martial. On vient me téléphoner. Il y a une explosion.
00:29:40 Une explosion?
00:29:41 Ça concerne plutôt les pompiers. On verra ensuite.
00:29:44 C'est ce que j'ai répondu, mais comme c'est arrivé chez les Mazira...
00:29:47 Bon, allons-y.
00:29:49 Excusez-moi, Martial.
00:29:53 Téléphonez-moi dans l'après-midi.
00:29:55 Entendu.
00:29:56 Et voilà.
00:30:01 Des semaines de travail gâchées. Fichues.
00:30:04 Et ça?
00:30:05 Je me commande un Américain.
00:30:10 Et ça? À quoi ça ressemble, maintenant? Vous pouvez me le dire?
00:30:16 Ah, non. Et avant?
00:30:18 Vous voyez pas?
00:30:20 Et donc?
00:30:21 Equinox.
00:30:22 Ah, oui.
00:30:24 Ah, vas-y. Au moins, il marche.
00:30:27 Et tout ça, pourquoi? À cause des Mazira.
00:30:33 C'est une vengeance, vous comprenez?
00:30:35 Je n'aime pas du tout. Mais de là à faire sauter l'atelier, ben non.
00:30:38 Du reste, ils sont très gentils, les Mazira.
00:30:41 Oui, oui, ils sont très gentils et pas rétrogrades pour dessous.
00:30:44 Des rêveurs, des naïfs, mais pas des criminels.
00:30:47 On n'essaye pas de tuer des gens lorsqu'on invente des fleurs, des points de tricot et...
00:30:50 des cannes lumineuses pour aveugles.
00:30:52 Vous les aimez, c'est votre droit.
00:30:54 Moi aussi, je les aimais, ces imbéciles.
00:30:56 En principe, ils feraient pas de mal à une mouche.
00:30:58 Mais rien ne vous dit qu'un jour ou l'autre, ils ne découvriront pas que vous êtes un ennemi des mouches.
00:31:02 Et alors là...
00:31:04 Bam!
00:31:05 Monsieur Tedersky, je suis policier.
00:31:07 Alors, vos spéculations intellectuelles...
00:31:10 Je veux des faits, des preuves, des heures, des mobiles.
00:31:14 Figuratif.
00:31:16 Bon.
00:31:17 Je viens de passer une semaine au Guatemala.
00:31:20 Une église à décorer.
00:31:22 Je rentre, 8h30 du matin.
00:31:25 Robert, à ses fenêtres.
00:31:28 Il me fait un signe amical de la main.
00:31:30 Le premier depuis 14 mois et 2 semaines.
00:31:33 Il ferme ses persiennes.
00:31:35 Je rentre dans l'atelier.
00:31:37 Je réfléchis.
00:31:38 C'est long.
00:31:40 Et puis je prends le chalumeau et j'allume.
00:31:42 Et boum! Bada boum!
00:31:43 C'était dans le chalumeau.
00:31:45 Et le signe amical n'était à mon avis qu'un signe d'adieu.
00:31:48 Mais, ce chalumeau...
00:31:50 Une invention de Robert, du temps de notre amitié.
00:31:53 Ça pompe l'oxygène de l'air et l'hydrogène de l'eau.
00:31:55 Ça refait de l'eau et de l'air et c'est gratuit.
00:31:58 Et ça marche?
00:31:59 Des fois.
00:32:00 Mais ce matin...
00:32:03 La preuve.
00:32:05 Mademoiselle, je suis navré, mais ce que j'ai à vous dire n'est pas totalement dénué d'importance.
00:32:21 Monsieur le commissaire, je vous ai demandé un peu de patience.
00:32:23 Dès que ma soupe est prête, je suis à vous.
00:32:26 Vous n'allez pas éplucher tout ça?
00:32:27 Mais si.
00:32:28 Pour vous?
00:32:29 Non, mais non, c'est pour la soupe des oiseaux dans le jardin.
00:32:32 Vous n'allez pas défendre un seul petit botte de mes massifs.
00:32:35 Mademoiselle Mazira, un attentat a été commis ce matin contre M. Gabriel Taderski, votre locataire.
00:32:40 Il vous soupçonne.
00:32:42 C'est grave.
00:32:43 C'est très grave.
00:32:45 Bien sûr que c'est grave de soupçonner le monde, mais lui, il est fou.
00:32:49 Et à quelle heure?
00:32:51 8h15.
00:32:52 Ah, justement, je faisais mes courses.
00:32:54 J'étais à l'autre bout de Paris, rue Moustard.
00:32:56 Oui, j'ai un taxi qui vient me prendre tous les mardis et tous les vendredis.
00:33:00 Il vous confirmera.
00:33:01 Pourquoi? Vous faites vos courses rue Moustard?
00:33:03 Bien sûr, c'est beaucoup moins cher.
00:33:05 Oui, mais le taxi...
00:33:07 Enfin, vous devez bien payer le taxi, non?
00:33:09 Il n'y a pas que l'argent dans la vie, mon petit.
00:33:12 Il y a aussi les principes.
00:33:14 Et votre neveu?
00:33:16 Oh, insoupçonnable.
00:33:17 Pourquoi insoupçonnable?
00:33:19 Premièrement, parce que c'est un Mazira.
00:33:21 Deuxièmement, parce que c'est Robert.
00:33:23 Et troisièmement, parce qu'il a quitté la maison à 8h45.
00:33:27 C'est-à-dire avant que ce M. Tedersky n'ait...
00:33:29 n'ait pas le besoin d'attirer une fois de plus l'attention sur lui.
00:33:32 On fait du bruit comme on peut.
00:33:34 Mademoiselle, l'absence de votre neveu à l'heure précise où l'attentat a été commis
00:33:37 ne l'innocente pas.
00:33:39 Tedersky était en voyage depuis une semaine, il me l'a dit.
00:33:42 On a très bien pu s'introduire dans l'atelier et saboter je ne sais trop quoi.
00:33:45 Mais c'est stupide. Nous n'avions pas les clés de l'atelier.
00:33:48 Je connais l'ingéniosité de votre neveu.
00:33:51 Je ne pense pas qu'un inventeur comme lui éprouve la moindre difficulté à fabriquer une clé.
00:33:55 Si nous pouvions interroger M. Mazira.
00:33:58 Et bien voilà, ça c'est intelligent.
00:34:00 Attendez-le.
00:34:02 Oh, vous ne savez pas ce que vous devriez faire tous les deux?
00:34:05 Au lieu de rester planté là, vous devriez m'aider à éplucher mes légumes.
00:34:08 Ecoutez Mademoiselle.
00:34:10 Pourquoi pas, puisqu'on doit attendre.
00:34:12 Bon ben, faites comme vous voulez, Maraï, attendez-le ici.
00:34:14 Mais moi je ne retourne pas du sculpteur.
00:34:16 Merci.
00:34:18 Bon ben, mademoiselle.
00:34:21 Vous êtes sûr?
00:34:25 Ah, vous savez ce qu'il me raconte?
00:34:27 Ça vient du gaz.
00:34:29 Ces brigands me l'ont coupé il y a deux mois et ils l'ont rétabli sans me prévenir.
00:34:31 Et pourquoi? Pour que...
00:34:33 J'ai fait marteler les canalisations.
00:34:35 De toute manière l'installation n'est pas réglementaire, il n'y a pas de compteur.
00:34:38 Chez eux. Il est chez eux le compteur.
00:34:41 Ah bon?
00:34:42 Je comprends tout. Ils savaient, comprenez-vous.
00:34:45 Ils savaient que j'allais exploser.
00:34:47 On ouvre son compteur, mais on ferme les persiennes avant de partir.
00:34:51 Il y a autre chose. On vient de retrouver un radiateur à gaz, justement.
00:34:54 C'est le mien? Où l'avez-vous retrouvé?
00:34:56 Par là. Quelqu'un l'a saboté.
00:34:59 Oh, magnifique.
00:35:01 Oh, formidable.
00:35:03 Mais... c'est génial, tout simplement.
00:35:06 Quelle allure, ça.
00:35:08 Quel genre de sabotage?
00:35:10 Ben, regardez.
00:35:12 On l'a fait sauter le robinet. Mais c'est un criminel.
00:35:16 C'est la matérialisation de l'apocalypse, tout simplement.
00:35:19 Je vous en prie, Tadevski, vous donnerez libre cours à vos débagations un peu plus tard.
00:35:23 Dites-moi simplement si vous pensez que Robert Mazira a pu s'introduire chez vous en votre absence...
00:35:28 pour enlever le robinet de cet appareil.
00:35:30 Impossible.
00:35:32 Le robinet.
00:35:36 Il est là.
00:35:38 Il est là.
00:35:40 Il est là.
00:35:42 Il est là.
00:35:44 C'est moi qui l'ai démonté.
00:35:46 J'avais besoin d'une moustache.
00:35:48 Mais enfin, c'est... il faut être dément.
00:35:50 Mais puisque le gaz était coupé...
00:35:52 On pouvait le remettre, la preuve.
00:35:54 On peut aussi prévenir.
00:35:56 Et un lilly pareil, ça le va sentir, non?
00:35:58 Oui. Mais en effet...
00:36:00 En effet, maintenant que vous me le dites...
00:36:03 il y avait une odeur.
00:36:05 Une forte odeur.
00:36:08 Je me suis demandé si c'était pas du gaz.
00:36:10 Bon, alors?
00:36:12 Alors, monsieur le fonctionnaire...
00:36:14 un artiste ne s'occupe pas des odeurs lorsqu'il crée.
00:36:17 Oui, bien entendu.
00:36:19 Oui, je crois que je ne vais pas pouvoir rester davantage, mademoiselle.
00:36:22 Oh, que le dommage. Nous nous entendions si bien.
00:36:24 Vous savez, Robert ne sort jamais très longtemps. Ou alors il laisse un mot?
00:36:27 Eh bien, quand il rentrera, vous lui demanderez de passer au commissariat de police.
00:36:30 Là, je vous note l'adresse.
00:36:32 Oui.
00:36:33 Là. Et qu'il demande ma reuille.
00:36:35 Oui, c'est moi.
00:36:39 Je ne le garderai pas très longtemps.
00:36:41 J'en suis convaincue.
00:36:42 Au revoir, mademoiselle.
00:36:43 Au revoir.
00:36:44 Au revoir.
00:36:47 Quel charmant jeune homme.
00:36:50 Ça devient hallucinant.
00:36:56 Le service du gaz prétend avoir été reçu par mademoiselle Mazira ce matin à 9 heures.
00:37:00 C'est une erreur. Elle dit qu'elle est à la mouvance.
00:37:02 Oui, elle dit, elle dit, elle dit. Oui, elle dit. Mais c'est elle bien ce qu'elle dit.
00:37:04 Et dans ce cas-là, dit-elle la vérité?
00:37:06 Angèle Mazira nous annonce son suicide. Mais est-ce bien Angèle Mazira?
00:37:10 Elle est imprimeur. Nous avons son témoignage formel.
00:37:13 Formel. Ah, ça m'arraille alors les témoignages.
00:37:17 L'imprimeur a reçu la visite d'une vieille femme, le visage dissimulé par une voilette.
00:37:22 Je vous concède qu'elle a reconnu Angèle.
00:37:24 Mais enfin, sous un voile, une sœur, il existe un certain air de famille, non?
00:37:28 Oui, mais pourquoi? Pourquoi?
00:37:30 Pourquoi? C'est Angèle qui tenait les cotons de la bourse.
00:37:33 Les inventions de Robert lui coûtent une fortune.
00:37:35 Par ailleurs, ce doux rêveur, ce poète, est également un joueur qui se fait appeler l'antimidas.
00:37:41 C'est curieux, non?
00:37:42 Il a réglé toutes ses dettes le lendemain du suicide de sa tante,
00:37:46 laquelle a effectué un virement massif sur son compte, sur le compte de son neveu, peu avant sa disparition.
00:37:51 Mais j'ai vérifié moi-même.
00:37:53 C'est normal. Elle veut disparaître. Elle aime son neveu. Elle fait tout ce qu'elle peut pour l'aider.
00:37:57 Peut-être l'a-t-il menacée? Contrainte?
00:38:00 Mais non, mais non, elle en aurait parlé à son clochard.
00:38:03 Qui peut-être un complice de Robert.
00:38:05 Oh, bien sûr, avec des cibles et peut-être.
00:38:07 Et d'ailleurs, sans ce malheur à accident, le dossier est déclassé.
00:38:10 Non, Masira va venir, je l'ai convoqué, il s'expliquera et je crois que pour cette fois, c'est moi qui vois juste.
00:38:15 Eh bien, je l'espère. Non, si, si, moi je le souhaite sincèrement.
00:38:18 S'il se rend à votre convocation, j'admettrai la thèse de l'accident.
00:38:22 Quelle thèse? Mais ça crève les yeux, quoi d'autre.
00:38:25 Tedersky savait peut-être des choses, des choses compromettantes pour vous protéger.
00:38:30 Qu'est-ce que c'est?
00:38:37 Un diamatique. Pour qui?
00:38:39 Je sais pas, c'est marqué commissariat. Bon, madone, tiens.
00:38:42 Tu veux une tablette? Ah oui, monsieur. Tiens.
00:38:45 Merci, monsieur. Pas de quoi.
00:38:47 3 ans de...
00:38:49 Bon, Dieu, faut que ça tombe sur moi, ça.
00:38:58 Eh, le blanc, viens voir, viens voir.
00:39:01 J'ai des convocations à terminer pour mercredi. Tu peux apporter ça au patron, s'il te plaît, très gentil.
00:39:07 Il va faire un coup de sang, le patron. C'est Mazirat qui nous met un mot.
00:39:15 Il a décidé de disparaître.
00:39:18 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:39:23 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:39:28 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:39:33 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:39:38 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:39:43 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:39:48 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:39:53 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:39:58 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:40:03 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:40:08 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:40:13 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:40:18 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:40:23 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:40:28 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:40:33 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:40:38 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:40:43 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:40:48 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:40:53 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:40:58 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:41:03 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:41:08 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:41:13 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:41:18 Le patron de Mazirat, le patron de la France, a décidé de disparaître.
00:41:23 Oui, M. le commissaire. Des recettes de cuisine, des poèmes, un alphabet,
00:41:28 des centaines de gadgets, mais enfin rien de très intéressant.
00:41:33 Oh, c'est formidable.
00:41:38 Le ciel expliqué aux enfants et l'astronomie sans difficulté.
00:41:42 Fais voir.
00:41:44 Mais jetez un oeil.
00:41:45 Pardon.
00:41:46 Très chouette.
00:41:48 Mars,
00:41:50 Vénus,
00:41:52 la Voie lactée,
00:41:55 Andromède,
00:41:57 Orion,
00:42:00 ça j'en étais sûr,
00:42:03 Mazirat Stella.
00:42:07 Ils se sont même inventé une étoile.
00:42:10 Ce doit être là qu'ils se retrouvent tous.
00:42:12 Ils ne meurent pas, ils disparaissent,
00:42:15 et en route pour Mazirat Stella.
00:42:18 Alors qu'est-ce qu'on fait ici puisqu'on pense la même chose ?
00:42:21 C'est plutôt moche de fouiller là-dedans.
00:42:23 Nous ne sommes pas sur leur petite planète, Mareuil, nous sommes sur la nôtre.
00:42:27 Et jusqu'à nouvel ordre, nous avons à accomplir un certain nombre de choses.
00:42:31 Comme par exemple d'établir si Robert n'est qu'un doux maniaque qui a fait une fugue,
00:42:36 ou l'assassin en fuite d'une vieille dame très charmante.
00:42:39 Pour être sincère, je penche pour la première hypothèse.
00:42:43 Bon, allez les enfants, on rentre à la maison. Vous me remettez un peu d'ordre dans tout ça.
00:42:47 Ah, et surtout, Mareuil, n'oubliez pas la clé sous le paillasson.
00:42:50 Sous le paillasson, la clé ? Je n'oublierai pas.
00:42:54 Allô, oui, j'écoute.
00:43:00 Non, mademoiselle, M. Robert Mazirat est absent. C'est à quel sujet ?
00:43:06 Allô, mademoiselle, c'est à quel sujet ? Allô ?
00:43:13 Allô ?
00:43:14 Donc, je vais finir par croire que c'est toi qui a raison et que je m'y prends mal avec les demoiselles.
00:43:31 Non, non, non.
00:43:32 Bon, ça va, ça va.
00:43:33 Colette, où est-ce que j'ai vu ça ? Colette, moi, Colette.
00:43:37 Ah, mais j'y suis.
00:43:39 Colette, hein.
00:43:41 Ah, voilà. Colette 468-10-10.
00:43:44 Qu'est-ce que c'est déjà ça, le 468 ?
00:43:46 Dis, Mareuil, le 468, c'est bien le I, non ?
00:43:49 Non, non, invalide.
00:43:52 J'ai bien envie de rappeler.
00:43:54 Si tu veux vraiment savoir quelque chose, c'est pour moi.
00:43:59 Va t'amuser.
00:44:06 Vraie petite femme de ménage.
00:44:09 Encore mieux rangée qu'avant notre arrivée.
00:44:13 Allô, 468-10-10 ?
00:44:16 Colette ? Allô ?
00:44:19 Eh bien, non, non, je voudrais parler à Colette.
00:44:22 Et pourquoi, il y en a plusieurs ?
00:44:24 Eh bien, oui, c'est de la part du petit poussé des Batignolles, oui.
00:44:30 Ah, excusez-moi.
00:44:35 C'est une agence de voyage.
00:44:37 Ben oui, tu es beaucoup plus fort que moi.
00:44:40 Vous les avez rappelés ?
00:44:50 Nous, on voulait d'abord vous en parler.
00:44:52 Ça y est, vous m'en avez parlé.
00:44:54 Alors maintenant, tâchez de savoir s'il y a quelque chose d'intéressant de ce côté-là,
00:44:57 ce qui m'étonnerait d'ailleurs.
00:44:59 Un nom à côté d'un numéro de téléphone,
00:45:01 on rêve un peu et puis on s'aperçoit qu'il n'y avait aucun rapport entre eux.
00:45:05 C'est-à-dire que...
00:45:07 Écoute, dis-lui, toi.
00:45:10 Non, non, non, moi je m'excuse, mais je suis pour rien. Alors voilà.
00:45:13 Non, mais c'est fini, tous ces mystères.
00:45:15 Ben, justement, non.
00:45:17 Oui, en partant, j'ai mis les clés sous le paillasson, il y avait une enveloppe à mon nom.
00:45:22 Je vais vous la donner.
00:45:24 Allô, Martial ?
00:45:43 Comment ça, il a disparu ?
00:45:44 Non, j'ai sa lettre sous les yeux.
00:45:46 Je vous la lis, hein.
00:45:47 Cette vie me paraît tellement absurde que je préfère rejoindre ma pauvre sœur
00:45:51 et me faire un petit déjeuner.
00:45:53 C'est signé Anna. Anna Mazira, bien entendu.
00:45:56 Il y a longtemps ? Vous avez eu ça au courrier ce matin ?
00:45:59 Non, c'était sous le paillasson.
00:46:01 Non, le paillasson, chez elle.
00:46:03 Vous savez, c'est cette chose qu'on met devant la porte.
00:46:06 Voilà, très bien.
00:46:08 Ben, revenez avec moi.
00:46:10 Nous avons fait les recherches.
00:46:19 Le vol 691 a destination de Nice, Côte d'Azur, pour le 16, au nom de Robert Mazira.
00:46:24 A Nice, Nice, Monte Carlo, le casino.
00:46:26 Je vous demande pardon, mais M. Mazira a fait annuler sa réservation.
00:46:29 Ah, il n'est pas parti ?
00:46:31 Non, nous avions deux annulations pour le 16.
00:46:34 Et l'autre, comment s'appelle l'autre personne ?
00:46:36 Mademoiselle Colette Gayon.
00:46:38 Merci, mademoiselle.
00:46:40 Au revoir, madame.
00:46:41 Votre conduite, Mademoiselle Gayon, est d'une extraordinaire légèreté.
00:46:47 La presse a suffisamment parlé de cette affaire pour que vous compreniez qu'il était de votre devoir...
00:46:50 ...de nous fournir tous les renseignements en votre possession.
00:46:53 Mais quels renseignements ?
00:46:54 Je ne savais rien.
00:46:56 Je ne sais rien.
00:46:57 Enfin, ce voyage, vous êtes tout de même au courant.
00:46:59 Nous en avions parlé, oui, plusieurs fois.
00:47:02 Mais j'ignorais que Robert avait pris les billets.
00:47:04 Ben, vos rapports étaient cependant assez...
00:47:06 Enfin, pour que Mazira prenne votre billet, j'imagine qu'il estimait avoir les plus grandes chances de vous voir l'accompagner.
00:47:12 Nous étions fiancés.
00:47:13 Officiellement ?
00:47:15 J'avais été présentée chez lui.
00:47:17 Drôle de corvée, oui.
00:47:19 Avec ces deux vieilles fées qui ne me quittaient pas du regard comme si j'allais emporter le magot.
00:47:22 Quel magot ?
00:47:23 Un magot.
00:47:24 Je dis ça comme ça.
00:47:25 De l'argent, quoi.
00:47:26 Assez pour envisager une petite cure de roulette.
00:47:28 Monsieur le commissaire...
00:47:29 Excusez-moi, Mademoiselle, mais j'ai sur ce point d'autres informations.
00:47:31 Elles sont formelles.
00:47:32 Il avait ses habitudes dans un cercle privé.
00:47:34 C'est là où je l'ai connu.
00:47:36 Quoi ?
00:47:37 Oui, le soir, je tiens le vestiaire.
00:47:39 Il partait toujours le dernier.
00:47:41 Il m'a raccompagnée une fois ou deux.
00:47:43 Et tout ce qui l'intéressait, c'était d'écrire un livre pour démontrer qu'on ne peut jamais gagner.
00:47:47 Il avait même trouvé un pseudonyme.
00:47:49 L'antimidas.
00:47:50 Oui, Midas, c'est un vieux type qui changeait à un heure tout ce qu'il touchait.
00:47:54 Robert, c'était l'antimidas.
00:47:57 Il était contre, quoi.
00:47:59 Mais merci, Mademoiselle, je crois que j'avais compris.
00:48:01 Mais pourquoi a-t-il décommandé ce voyage ?
00:48:03 J'avais rompu.
00:48:06 C'est ça qui m'inquiète.
00:48:08 Il était si sensible.
00:48:09 Mais vous aviez un motif de rompre ?
00:48:11 Oui.
00:48:13 L'autre.
00:48:15 Quel autre ?
00:48:16 Mon autre fiancé.
00:48:18 Tu aurais pu me le dire.
00:48:21 L'expert certifie que la bague que m'a remise janvier est un bijou authentique.
00:48:25 Quoi ?
00:48:26 La pierre, à elle seule, vaut plus de 40 000 francs.
00:48:32 Et dire qu'il me l'a donnée.
00:48:33 Et que ce qu'il voulait garder, c'était le sac en papier.
00:48:36 Quel monde bizarre, quand même.
00:48:37 Tu aurais pu me le dire, tu aurais pu me le dire.
00:48:39 J'ai reçu son rapport ce matin, toi t'étais chez les dingues.
00:48:42 Pourquoi les dingues ?
00:48:43 Parce que toi aussi tu pars de l'autre côté.
00:48:45 Mais les types du gaz ont confirmé.
00:48:47 D'ailleurs je voulais te le dire, mais ça m'a sorti de la tête.
00:48:49 Regarde.
00:48:50 Ils ont procédé à leur mise en fonctionnement le 17 à 8h45.
00:48:54 La dame qui les a reçus a signé ce papier-là.
00:48:56 Ah, Mazira.
00:48:57 Vous permettez ?
00:49:01 Ma démarche concerne également une dame, Mazira.
00:49:04 Voilà quelqu'un à qui vous allez faire plaisir, le commissaire.
00:49:09 Voyons.
00:49:10 Le 11, Angèle Mazira quitte la clinique.
00:49:13 Passe chez l'imprimeur, fait un virement à son neveu.
00:49:17 Le 12, elle passe l'après-midi avec Jeanvier.
00:49:21 A 11h du soir, suicide.
00:49:23 Le 13, Robert paye ses dettes.
00:49:26 Le 16, ils ronflent avec Colette.
00:49:28 Ils annulent leur voyage.
00:49:30 Jeanvier disparaît le 17.
00:49:33 Explosion du gaz à 9h.
00:49:36 Robert disparaît à son tour.
00:49:38 Dépression nerveuse d'après Colette, consécutive à leur rupture.
00:49:42 Le 18, c'est au tour d'Angèle, etc.
00:49:45 Qu'est-ce qu'il y a, Buddy ?
00:49:46 Faites-moi ça bien proprement, Mareuil, qu'on essaie de se remettre les idées en place.
00:49:51 Eh bien, Buddy.
00:49:58 C'est un type qui vous attend depuis bientôt une heure.
00:50:00 Il fait toutes sortes de secrets. Il veut vous voir personnellement.
00:50:02 Non, demain. Aujourd'hui, j'en ai ma claque.
00:50:04 Mais c'est au sujet de Mazira.
00:50:05 Mais alors, vous ne pouviez pas le dire plus tôt, voyons. Tout de suite.
00:50:08 Bonjour, monsieur. C'est vous qui avez demandé à me parler ?
00:50:18 Oui, monsieur.
00:50:19 Ah, très bien. Suivez-moi.
00:50:20 J'ai demandé un entretien personnel. Vous allez comprendre.
00:50:30 Banque de la Seine et du Rhône, directeur de l'Agence de Paris. André Jérôme, c'est moi.
00:50:34 Je dois à mes clients une discrétion à toute épreuve. Cependant, les circonstances...
00:50:38 Oui, très bien. Rassurez-vous, vous avez pris toutes les précautions oratoires possibles.
00:50:42 Maintenant, passons au motif de votre démarche. Je vous en prie, monsieur. Asseyez-vous.
00:50:47 On m'a laissé entendre que les Maziras...
00:50:49 Exactement.
00:50:50 Voici cinq chèques tirés du compte d'Angèle Cornuyer, veuve et tragiquement disparue,
00:50:59 et signés Mazira.
00:51:01 A. Mazira.
00:51:03 Faux nom, fausse signature.
00:51:05 Ce sont de petits chèques. Entre 2000 et 4000 anciens francs.
00:51:14 Le montant n'a pas d'importance. Le compte est bloqué, monsieur. Celui d'une veuille d'Allemagne.
00:51:19 Et si mademoiselle Anna Mazira est de votre clientèle, je vous annonce que son compte est également à Mazira.
00:51:24 Anna.
00:51:25 Elle aurait tiré de l'argent sur le compte de la disparue ?
00:51:29 Vous parlez de la sœur, monsieur le commissaire. Effectivement, elle est de mes clients.
00:51:33 Mais ce n'est pas sa signature. J'ai vérifié et dans son cas, tout de même, je pense que le deuil lui aurait coupé l'appétit.
00:51:40 Or, tous ces chèques modestes règlent de petits... Enfin, de petits gueuletons, si vous permettez cette audace de langage.
00:51:46 J'ai téléphoné au restaurateur intéressé et c'est toujours la même réponse.
00:51:51 Une femme qui a un joli coup de fourchette, qui ne prend pas de décès, mais qui prend son café avec trois sucres et qui paie par chèque.
00:52:00 [Musique]
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00:53:08 Après sa sœur Angèle et son neveu Robert, Anne Masira a également disparu en prévenant de sa décision le commissaire Lambert.
00:53:16 Celui-ci ne dispose plus pour lever le voile que d'une seule journée et d'une seule piste.
00:53:23 Celle de la vieille dame gourmande qui paie par chèque sans provision.
00:53:28 Il y a bien trois ans que ça ne s'était pas arrivé de travailler le soir.
00:53:35 Dis-moi, à ton avis, quel genre de vieille dame peut à la fois payer par chèque sans provision...
00:53:39 Une escroque.
00:53:41 Non, écoute, mon refléchis, mon chéri. D'abord, escroc est invariable. Ensuite, tu as tout entend, ce n'est pas un jeu télévisé.
00:53:48 Chèque sans provision, premier point. Deuxième point, jamais de dessert.
00:53:54 Diabétique.
00:53:57 Mais oui, mais oui, mais voilà.
00:54:01 Or, si les Masiras n'ont pas réinventé la médecine, quelqu'un les soigne. Et si quelqu'un les soigne, je le saurai par le médecin de famille.
00:54:07 Oui, mais comment trouveras-tu?
00:54:09 La routine, sécurité sociale.
00:54:12 Mais pas eux, pas des inventeurs rentiers.
00:54:16 Nous referons une perquisition.
00:54:19 Oh là là là là, je ne me souvenais plus de ça.
00:54:24 Quelle barmelade. Pas de dessert, mais trois sucres dans le café.
00:54:27 Non, c'est noté là, toutes les déclarations concordes.
00:54:31 C'est une vieille dame, probablement diabétique et qui adore le café avec trois sucres.
00:54:36 Ça n'a rien à voir, mon chou. C'est très féminin, je t'affirme.
00:54:40 Pâtisserie, non. Trois sucres, oui.
00:54:42 Et que le diabète se débrouille.
00:54:45 Allons, commissaire, oublie ce café, il va t'empêcher de dormir.
00:54:49 Les Masiras, perrons. Quels Masiras?
00:54:53 Ça fait deux jours que je pleure à leur porte, à genoux, à rien.
00:54:57 Amenez-moi les Masiras, je remballe tout et je m'arrange avec eux.
00:55:00 Tous les compteurs coupés, tous.
00:55:02 Je vous parle pas de l'artiste, l'artiste il en a vu d'autres.
00:55:05 Mais l'homme, la bête, faut que ça mange.
00:55:07 Des choses cuites, faut que ça boive.
00:55:09 Qu'est-ce que c'est que ça? Qu'est-ce que ça signifie?
00:55:11 Ah, l'un l'autre.
00:55:12 Non mais dites donc, vous avez envie de passer quelques jours à l'abri?
00:55:15 Exactement, comme tous les gens civilisés. Un abri, l'eau, le gaz.
00:55:19 Ah bah dis.
00:55:25 Bon.
00:55:26 Qu'est-ce qu'ils veulent?
00:55:36 Les Masiras ont fermé les compteurs, ils prétendent qu'on doit l'héberger.
00:55:39 Bon alors faites tout remballer par les agents et faites-leur conduire.
00:55:42 Incroyable ça.
00:55:47 C'est elle?
00:55:49 Barreille!
00:55:54 Ah, tâchez de me trouver l'adresse du médecin personnel des Masiras.
00:55:58 Vous lui téléphonerez aussitôt pour lui demander si Anna Masira est diabétique.
00:56:02 Et vous m'appelez.
00:56:03 D'accord.
00:56:04 Ah, Mareuille, vous savez où sont les clés?
00:56:07 Oui, sous le paillasson.
00:56:10 Bah alors?
00:56:11 Y a même pas de clé.
00:56:12 Décidons qu'on parle là-dedans.
00:56:16 Monsieur, monsieur, du calme. Si vous voulez bien passer en arrière, vous pouvez passer.
00:56:28 Mais vous, vous êtes un peu trop léger.
00:56:30 Je suis un peu plus léger que vous.
00:56:32 Mais vous, vous êtes un peu plus léger que nous.
00:56:34 Mais vous, vous êtes un peu plus léger que nous.
00:56:36 Mais monsieur, monsieur, du calme. Si vous voulez bien patienter quelques minutes, j'ai déjà deux personnes qui visitent.
00:56:42 Allo?
00:56:48 Un quoi?
00:56:50 Un agent immobilier?
00:56:52 Mais qu'est-ce qu'il fabrique là?
00:56:54 Ah bon, dites-moi, et pour le docteur?
00:56:58 Pas de diabète.
00:57:00 Ni l'une ni l'autre.
00:57:03 Bon, merci. Bon, bah alors, faites sortir la visiteur et ramenez les clés, hein.
00:57:07 Mais je ne sais pas, mon vieux, débrouillez-vous.
00:57:10 Un agent immobilier a été chargé de vendre la maison.
00:57:14 Par lettres?
00:57:15 Une lettre qui précisait qu'on trouverait les clés sous le paillasson. Mais enfin, qu'est-ce que c'est que ces gens-là?
00:57:20 Vous m'avez demandé jusqu'à demain en m'annonçant une idée.
00:57:23 Oui, voilà, c'est très simple et c'est même trop simple.
00:57:26 La signataire des chèques ne règle de cette manière qu'une seule et même nature de dépense.
00:57:31 C'est un pompieux petit baltasar dans les meilleurs établissements.
00:57:34 D'après le directeur de l'agence bancaire, il ne reste qu'un seul chèque dans le carnet de la vieille dame.
00:57:39 J'ai demandé à la chambre syndicale des restaurateurs d'alerter ses affiliés et de me prévenir s'ils recevaient un chèque signé A. Mazira.
00:57:48 Puisque vous ne m'accordez qu'une seule soirée, j'attendrai ici toute la nuit s'il le faut.
00:58:00 - Vous avez besoin d'un coup? - Non, non, non, non. Demain, je ferai la fermeture.
00:58:04 Tiens, j'en ai là. Vous les connaissez, ceux-là?
00:58:06 - C'est pas qu'ils soient difficiles, mais ils n'en finissent plus. - Ah, ben tant mieux, ça occupe.
00:58:09 - Bon, ben, je vous laisse les clés, hein? - Oui, merci.
00:58:11 - Bonne nuit. - C'est ça, bonne nuit, à vous aussi.
00:58:14 - Bonne nuit. - Bonne nuit.
00:58:17 [Tic-tac]
00:58:19 [Tic-tac]
00:58:21 Merci.
00:58:35 [Tic-tac]
00:58:37 - S'il vous plaît. - On va bien voir sa signature sur le chèque.
00:59:02 Merci. C'est bien ça. Je vous apporte votre café dans deux minutes.
00:59:07 - Avec trois sucres. - Un kilo, si vous voulez.
00:59:10 Nazira. Nazira, je crois bien que c'est ce nom-là.
00:59:19 [Tic-tac]
00:59:21 Allô? Oui, j'écoute.
00:59:25 Ah, très bien, vous avez bien fait. Non, non, retenez-la. Retenez-la, j'arrive.
00:59:30 [Tic-tac]
00:59:32 Le café filtre, c'est meilleur, mesdames, c'est plus long à passer.
00:59:40 Nous avons toute la vie, mon bon monsieur.
00:59:43 - Vous m'en auriez demandé des macarons, Jean-Luc? - Oui.
00:59:46 - Mais pas de comme ça. - Ils sont spéciaux.
00:59:49 - Je vais les échipper. - Mais c'est pas bien, ça, madame.
00:59:53 - Mademoiselle. - Oh, pardon.
00:59:57 - Où est-elle? - C'est la dame qui est toute seule, là-bas, à la table.
01:00:01 Je peux m'asseoir? Enfin, je veux dire, à votre table, madame?
01:00:08 - Mademoiselle. - Ah, pardon.
01:00:10 Il faut que je le répète à tout le monde. Mademoiselle est veuve.
01:00:15 Est veuve.
01:00:17 Vous avez donc été mariée, mademoiselle Anna Nazira?
01:00:21 Mais non, pas Anna.
01:00:23 Angèle.
01:00:25 Vous avez un chéquem sur vous?
01:00:28 Oui, mais alors, celui que je possède est à mon nom, il ne vous servirait à rien.
01:00:32 Si, si, si. On signe et ça marche.
01:00:35 J'ai très bien dîné. Oui, oui, très bien.
01:00:38 Ça n'arrive pas tous les jours. Une fois sur deux.
01:00:41 Et puis on a sommeil, on dort, et puis on a encore faim.
01:00:45 Et puis on commence.
01:00:47 Mais permettriez-vous de me dire, madame,
01:00:50 que vous avez un chéquem sur vous?
01:00:53 Mais permettriez-vous de vous reconduire, mademoiselle Angèle?
01:00:57 - C'est-à-dire que j'habite assez loin. - Non, mais j'ai ma voiture.
01:01:00 Oh, bien, alors allons-y.
01:01:02 Seulement, c'est moi qui conduis.
01:01:05 Oui, oui. Pardon.
01:01:08 Je vous en prie.
01:01:17 - Votre ami Adore! - Quoi? Vous?
01:01:21 Il n'était pas temps, tu sais.
01:01:23 Si Cornulier ne se décide pas de demander main de main,
01:01:26 je crois que ce sera lui le gagnant.
01:01:28 - Tu vas lui donner une chambre. - Non, non, non.
01:01:31 C'est très aimable, mais ma femme... Vous avez le téléphone?
01:01:35 J'en étais sûr.
01:01:37 Tout de suite, le téléphone.
01:01:39 Angèle, ce type pue le système à plein nez.
01:01:45 C'est un policier. C'est même un commissaire.
01:01:48 Ah, oui?
01:01:50 Vous pourriez avoir le courage de vos opinions.
01:01:53 - Dommage. - Aussi gentil garçon.
01:01:56 Dites-moi, madame... Pardon, mademoiselle.
01:01:59 La moto qui est dans le jardin,
01:02:01 j'espère que ce n'est pas l'une de vous qui l'avait volée.
01:02:04 Mais non, c'est Colette qui est venue présenter son fiancé à Robert.
01:02:08 Maintenant que tout est arrangé, rentreuse, c'est bien normal.
01:02:10 D'ailleurs, c'est un garçon qui est très habile de ses dix doigts
01:02:12 et Robert lui laissera tous ses brevets.
01:02:14 Et nous notre fortune.
01:02:16 Enfin, quand nous serons vraiment en porte.
01:02:18 Parce que moi, je le suis déjà, vous savez.
01:02:20 Et je le suis vraiment beaucoup amusée.
01:02:23 - Bonsoir. - Bonsoir.
01:02:26 Je vous présente Colette, ma fiancée.
01:02:28 Enfin, mon ex-fiancée. Marcel Albi, le nouveau.
01:02:31 - M. Lambert, commissaire... - Non, s'il vous plaît.
01:02:34 Vous voulez laisser dire, tous dingues, mais pas méchants.
01:02:36 - Moi, je la trouve même très chouette. - Oui, moi aussi.
01:02:39 Vous alliez vous...
01:02:42 Vous alliez... Non, pardon, c'est pas...
01:02:44 Vous alliez vous reposer.
01:02:46 La nuit ? Oh, ça non, par exemple.
01:02:48 Il y a assez de la journée pour essayer de se reposer.
01:02:50 La nuit, nous essayons de rester ensemble.
01:02:53 C'est ça. Dites-moi, est-ce que nous pourrions bavarder tout de suite ?
01:02:55 Enfin, c'est possible.
01:02:57 - Louis ! - Oui ?
01:02:58 Des macarons pour tout le monde.
01:03:00 Oui, Argèle, deux kilos, comme d'habitude.
01:03:03 Alors, c'était d'un faux suicide ?
01:03:05 Mais oui, bien sûr.
01:03:07 Elle a décidé... Merci, mon chéri.
01:03:09 De s'effacer 50 ans de sa vie, merci,
01:03:12 et de se débarrasser de son nom d'Angèle Cornouillet
01:03:14 pour redevenir Angèle Mazira.
01:03:17 Mais tu vois, je crois qu'elle a réussi.
01:03:19 Elle a retrouvé le coeur de ses 20 ans.
01:03:22 Elle voulait épouser, janvier, le clochard sympathique,
01:03:25 celui qu'elle avait rencontré sur l'équé.
01:03:27 C'est lui qui ne veut pas, parce que...
01:03:29 Ce serait entrer dans le grand système.
01:03:31 Mais Robert, elle n'a...
01:03:33 Ils ont su tout de suite le faire pas.
01:03:36 Un vieux code des Maziras.
01:03:38 Elle l'utilisait déjà
01:03:39 lorsque Robert était en pension tout gamin.
01:03:42 Un code ?
01:03:44 Oui.
01:03:45 Tout ce qui était souligné de rouge est faux.
01:03:48 Tu comprends ?
01:03:49 Par exemple, la soupe est très bonne, soulignée,
01:03:52 signifiait non, elle est infecte.
01:03:54 Alors, pour décéder, soulignée, traduire, je vis.
01:03:57 Seulement, elle avait oublié de dire où,
01:03:59 en quel endroit elle avait fixé la petite planète.
01:04:01 Alors, elle est revenue le 17 au matin
01:04:03 mettre un mot sur le bureau de Robert,
01:04:05 et c'est elle qui a reçu les gens du gaz
01:04:07 en l'absence des deux autres.
01:04:09 Mais puisqu'ils sont riches, pourquoi ces histoires de chèques ?
01:04:12 Personne n'est légalement mort,
01:04:13 puisque nous n'avons pas retrouvé les corps.
01:04:15 Seulement, puisqu'ils avaient tous disparu,
01:04:17 les comptes en banque avaient été bloqués.
01:04:19 La seule chose à laquelle ils n'avaient pensé
01:04:21 ni les uns ni les autres.
01:04:22 Mais Angèle, Robert, Anna,
01:04:24 ils sont fous ?
01:04:26 Oui, enfin non, quoi.
01:04:29 Peu importe, quoi.
01:04:31 C'est dans une histoire pareille,
01:04:32 il ne faut pas essayer de tout comprendre.
01:04:35 J'espère que Martial n'essaiera pas.
01:04:38 Je plaiderai.
01:04:40 C'est vrai, ce serait injuste, ce serait cruel, quoi.
01:04:43 Il faut faire ce que j'ai fait,
01:04:44 il faut laisser conduire la vieille dame
01:04:46 en tenant le frein à main serrée,
01:04:47 parce que sinon, putain...
01:04:49 Non, mais d'ailleurs, des détails, tu en auras dimanche,
01:04:52 parce que nous sommes invités,
01:04:54 oui, avec Mareuil.
01:04:55 Anna l'aime beaucoup.
01:04:57 Dimanche ?
01:04:58 Mais je croyais que tu n'étais pas sûr
01:04:59 de retrouver leurs cachettes.
01:05:01 Ah oui, c'est vrai, mais janvier doit passer nous prendre.
01:05:03 Je suis très content, il y aura des macarons.
01:05:05 Bon, en attendant, va te coucher, hein.
01:05:08 Je t'apporterai ton petit déjeuner dès le matin.
01:05:14 Avec trois sucres.
01:05:16 [Musique]
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