• il y a 8 mois
Avec Me. Nicolas Ligneul, avocat

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##C_EST_DANS_L_ACTU_9-2024-04-21##

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Transcription
00:00 On vous l'a dit, retournement de situation aux Etats-Unis en direction de l'Ukraine.
00:05 La chambre des représentants qui a voté donc ce plan d'aide massif en direction de l'Ukraine, plus de 60 milliards de dollars.
00:11 C'est la première fois depuis un an et demi et c'est un ouf de soulagement pour l'armée ukrainienne.
00:15 Malgré tout, d'abord ce plan d'aide n'est pas définitif, il faut qu'il soit voté par le Sénat et ensuite
00:21 il faut qu'on parle quand même de la situation sur place, la situation des civils ukrainiens
00:26 et des victimes des crimes de guerre de l'armée russe. Et Dieu sait si ces histoires sont aussi nombreuses que dramatiques.
00:33 On en parle avec un avocat français qui a choisi de défendre des Ukrainiens, des Ukrainiennes, des victimes de crimes de guerre
00:40 auprès de la Cour pénale internationale. Bonjour Nicolas Lignol.
00:44 Bonjour et bienvenue à vous maître. Vous êtes avocat au barreau de Paris, vous êtes admis à plaider à la Cour pénale internationale.
00:49 Alors on peut pas dire évidemment qui vous représentez, en revanche vous représentez un certain nombre de victimes
00:55 ukrainiennes, civiles de crimes de guerre russes. C'est ce qui s'est passé. On parle de quoi ? On parle de viols ?
01:02 Oui, on parle de viols, on parle de torture, on parle de bombardements de zones civiles, on parle de crimes qui sont
01:10 perpétrés très régulièrement, quotidiennement, en particulier dans les zones occupées. Alors j'entendais les dernières
01:15 déclarations du président Zelensky qui disait que
01:18 l'aide américaine allait permettre d'éviter des milliers de morts. Elle va aussi
01:24 permettre d'éviter des milliers de tortures, des milliers de viols,
01:27 des milliers de meurtres.
01:29 Alors des actes de torture perpétrés donc par des soldats russes, on va pas dire les soldats russes, évidemment tous ne sont pas des
01:35 criminels, loin s'en faut. Il n'empêche, les crimes sont extrêmement nombreux, c'est ce que vous nous dites. Qui est torturé ? Dans quel cas ?
01:42 Alors par exemple, je vais prendre un cas type
01:44 d'une dame qui est dans une zone qui a été occupée par les russes. Une dame, Madame X,
01:51 ukrainienne, qui a été occupée dans une zone, qui a été
01:54 attrapée dans une zone occupée par les russes. On commence par l'attraper pour lui demander
01:59 où sont les gens qu'elle connaît qui sont dans l'armée.
02:03 Ensuite on l'arrête. Ensuite on commence à lui dire qu'elle va travailler pour l'état russe.
02:08 Elle refuse, donc on la viole, on la torture.
02:12 On la torture à la gégène. C'est vraiment des tortures atroces. Ce sont des décharges électriques, c'est ce que certains soldats français utilisaient contre
02:20 les algériens pendant la guerre d'Algérie.
02:22 Ensuite on attrape son mari, on lui fait la même chose et
02:25 on fait ça jusqu'à ce que finalement il cède et que Madame aille travailler pour l'état russe. Donc on force ces gens sous la torture
02:33 la plus abjecte à informer l'armée russe de qui travaille pour l'armée ukrainienne. Pas seulement, on les force aussi
02:40 avec ces tortures abjectes à travailler pour l'état russe. À travailler et devenir donc fonctionnaire dans une zone occupée. Alors un certain nombre de ces
02:49 victimes que vous défendez, elles étaient dans des zones anciennement occupées qui ont pu être reconquises par l'armée ukrainienne.
02:55 C'est le cas notamment de la ville de Kersone, grande ville au sud du pays qui a été reprise.
03:01 Ville où vous nous apprenez que les viols ont été légion pendant les différents mois d'occupation russe. Alors oui mais pas seulement à Kersone,
03:08 de façon un peu systématique, partout où
03:14 l'armée russe est passée, elle a laissé derrière elle des viols, elle a laissé derrière elle des gens extrêmement perturbés,
03:20 martyrisés, frappés, torturés.
03:22 Effectivement. Alors vous vous défendez ces victimes auprès de la Cour pénale internationale. Est-ce que les violeurs, les assassins, les criminels sont identifiés ou pas ?
03:30 Alors oui, les ukrainiens sont extrêmement organisés.
03:34 D'abord
03:36 les gens déposent des plaintes, certaines victimes s'en vont, partent un peu plus loin, vont aller déposer des plaintes.
03:43 Le procureur d'Ukraine
03:45 centralise ces plaintes. Il y a un système dans l'état-major ukrainien qui va avec l'ombudsman d'Ukraine qui a un rôle très actif dans ce domaine.
03:51 Et puis aussi des ONG, ils récupèrent les plaintes, ensuite ils
03:56 instruisent et une fois qu'ils ont fait ça, soit les victimes saisissent directement la Cour pénale internationale,
04:02 ce qui est ce que je fais moi, soit l'état ukrainien saisit directement la Cour pénale internationale,
04:08 ce qui a été fait pour quelques milliers de cas. - Et est-ce qu'il y a une chance que les tortionnaires ou les bourreaux ou les criminels,
04:14 ceux dont on parle, soient un jour devant le tribunal à la Cour pénale internationale ? - Oui,
04:20 je pense que oui.
04:22 Vous savez, moi j'ai commencé à travailler dans ce dossier à un moment où on me disait que
04:26 personne n'oserait prendre un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine. Je constate qu'il y en a déjà eu deux.
04:31 Et ensuite on m'a dit que c'était pas possible, que je ne pouvais pas faire ça. J'ai reçu,
04:36 quand j'ai publié sur le premier mandat d'arrêt Poutine sur LinkedIn, on m'a expliqué qu'une bombe nucléaire allait arriver sur Paris,
04:42 etc. Et malgré toutes ces pressions, moi ce que je constate c'est qu'il y a des investigations en cours,
04:47 qu'il y a un excellent travail qui est mené, et que oui, on a une chance très sérieuse
04:52 que ces gens soient arrêtés, que ces gens soient traduits devant la justice et qu'ils soient condamnés.
04:57 Vous savez, il y a des exemples dans l'histoire, on a beaucoup tapé sur la Cour pénale internationale,
05:01 mais elle a eu le courage de condamner des chefs d'état. - Et malheureusement, la guerre
05:06 continue. Alors si les Ukrainiens ont appris une bonne nouvelle qui est venue des Etats-Unis
05:10 il y a quelques heures, malgré tout la guerre est difficile et en ce moment
05:12 l'armée russe progresse. Est-ce que les Ukrainiens à qui vous parlez pensent encore pouvoir gagner la guerre ou pas ?
05:19 - Vous savez, moi j'ai la conviction que l'Ukraine se battra jusqu'au dernier Ukrainien vivant pour gagner cette guerre. - Et on peut pas leur souhaiter
05:25 malheureusement d'en arriver à une telle extrémité.
05:27 Merci beaucoup d'avoir pris la parole sur Sud Radio, Nicolas Vignole.
05:32 Je rappelle que vous êtes avocat au barreau de Paris et admis à plaider auprès de la Cour pénale internationale.

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