• il y a 2 semaines
Avec Me Christophe Bruschi, avocat d’un accusé du procès de Mazan

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-12-03##

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Transcription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:03— Avec cette information qui vient de tomber, Michel Barnier sera ce soir l'invité de TF1 et France 2. TF1 et France 2, hein.
00:10Les deux journaux de 20h ce soir. Il va y avoir beaucoup de choses à annoncer. Nous verrons bien. Nous allons suivre.
00:16Et nous saurons peut-être. Nous en saurons peut-être un peu plus avec notre invité tout à l'heure, Guillaume Casbarian,
00:21ministre de la Fonction publique, qui sera mon invité de 8h30 à 9h. Vous ne ratez rien. Vous êtes sur Sud Radio, évidemment.
00:28Partons pour Mazan, pour le Vaucluse. Les plaidoiries – en fait, c'est Avignon – se poursuivent au procès des viols de Mazan.
00:38L'avocat de l'un des 51 accusés a reconnu une imprudence de son client et plaidé l'acquittement. C'est une première.
00:46C'est unique lors de ce procès. Acquittement pour Joseph, le client de cet avocat. Le ministère public a demandé 4 années
00:57de détention pour Joseph. Maître Christophe Bruchy, bonjour. — Bonjour, Jean-Jacques Bourdin.
01:03— Vous êtes avocat. Donc on l'appelle Joseph. C'est son prénom. Je ne donnerai pas son nom, évidemment. — Merci.
01:09— Je vous en prie. Maître Bruchy, vous êtes l'avocat de Joseph, l'un des 51 accusés de ce procès de Mazan.
01:17Et vous avez plaidé la relax. Joseph a 69 ans. Il est le seul à ne pas être poursuivi pour viol ou tentative de viol.
01:27Et vous plaidez la relax pour quoi ? — Oui. Alors je vais répondre à votre question, Jean-Jacques Bourdin.
01:32Alors si vous me permettez, juste avant, j'aimerais quand même tirer un grand coup de chapeau à Gisèle Pedicco,
01:36qui, grâce à sa décision « C'est vraiment une femme courageuse », elle a eu le courage de décider que ce procès se tiendrait
01:42non pas à huis clos mais en public. Et cette décision a permis, permet une prise de conscience imprésemblable,
01:49incroyable et très bénéfique sur les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes. Donc voilà.
01:55Je tenais d'abord à faire cette remarque-là. Alors pourquoi j'ai plaidé la relax ? Parce que tout simplement,
02:01c'est le travail d'un avocat. Et c'est mon travail. À partir du moment où mon client Joseph ne reconnaissait pas
02:08l'effet qui lui était reproché, mon travail consistait à justement plaider la relax pour qu'il soit innocenté.
02:15Alors effectivement, il était poursuivi non pas pour viol. Le viol, c'est un crime dans le code pénal.
02:22Il était poursuivi pour agression sexuelle, qui n'est non pas un crime mais un délit. Et effectivement, il contestait
02:27le délit d'agression sexuelle. Et c'est pour ça que j'ai plaidé la relax. — Comment a-t-il rencontré Dominique Pellicot,
02:32l'ex-mari de Gisèle Pellicot ? — Sur le site Coco, qui est un site effectivement malheureusement connu pour des choses
02:41très négatives. Il l'a connue comme ça, en tchatchant. Et puis ensuite, il s'est fait un petit peu rouler dans la farine.
02:47— C'est-à-dire qu'il est roulé dans la farine ? — Oui, il s'est fait berner, parce qu'effectivement, il avait affaire à Dominique Pellicot,
02:54que j'ai qualifié d'ocre de maison. Et effectivement, cette personne qui se comportait avec les personnes avec lesquelles
03:01il invitait, et qu'il invitait dans son domicile, dans sa chambre, tout dans le microfrigal...
03:07— Donc il a invité – si j'ai bien compris – sur ce site, il a invité votre client à se rendre chez lui.
03:11— Exactement, pour une soirée libertine, pour des moments libertins, ce qui n'est pas illégal en France, quoi.
03:18— Avec Gisèle Pellicot, avec sa femme. Il avait bien précisé les choses. — Ah oui, oui, tout à fait. Tout était précis.
03:25Il y avait un scénario libertin. Effectivement, quand mon client est allé là-bas, en aucune manière, d'aucune façon,
03:31il a pensé que Gisèle Pellicot n'était pas consentante, quoi. Et pour lui, il arrive au domicile conjugal. Pour lui, c'était une évidence, quoi.
03:39— Enfin Gisèle Pellicot, il a bien vu qu'elle était dans un état... Enfin je ne sais pas, moi, maître Bruchy.
03:45— Mais non, Jean-Jacques Bourdin. Ce qui nous semble aujourd'hui peut-être évident, ce qui vous semble évident,
03:50à l'époque, ça n'était absolument pas. Il arrive. Il est invité par le mari au domicile conjugal, je le répète, dans la chambre parentale,
03:56dans le lit conjugal. Il ne se rend pas compte immédiatement que Gisèle Pellicot n'est pas en état de consentir
04:03à cette relation libertine. Il s'en est rendu compte rapidement. Et c'est pour ça qu'il a arrêté et qu'il n'est pas poursuivi pour viol.
04:09Donc voilà. Ça, c'est important. Mais vous savez, comme je l'ai dit dans ma pédoirie, on n'a pas une perception immédiate
04:15de la réalité d'une situation. Quand il est venu, il pensait voir quelque chose. Il a vu tout à fait autre chose.
04:22Mais il lui a fallu effectivement quelques minutes pour se rendre compte de la réalité de cette situation.
04:27Et dès qu'il s'en est rendu compte, il a dit « Bah écoutez, moi, c'est pas du tout pour ça que j'étais venu et je pars ».
04:33Voilà les raisons pour lesquelles il est poursuivi pour un délit, le délit d'agression sexuelle. Et en aucune manière,
04:38le crime de viol. — Bien. Il n'a pas touché... Pardon. Gisèle Pellicot, donc. — Si, si, il l'a touchée.
04:46Il y a des actes matériels d'agression sexuelle. Il faut savoir que le délit d'agression... Un délit, une infraction,
04:51il y a des éléments constitutifs, il y a des éléments matériels qui contestent pas. Là, il y a eu effectivement
04:56une ou deux carrés sur le corps de Gisèle Pellicot. Mais il faut l'élément matériel qui n'était pas contesté.
05:02Mais il faut également l'élément moral. L'élément moral, c'est savoir qu'on profite de la situation.
05:07Lui n'a pas cet élément moral. On a contesté l'existence de l'élément moral. En aucune façon, il pensait abuser
05:13d'une femme qui n'était pas consentante. Pour lui, il n'y avait aucun problème. Gisèle Pellicot, comme lui avait assuré
05:19son mari, il venait pour avoir une aventure libertine avec le couple Gisèle... — Oui. Mais le ministère public a demandé
05:274 ans de prison contre votre client. — Oui. Alors 4 ans, c'est énormissime. Mais j'allais dire il a demandé beaucoup plus.
05:34Il a demandé 4 ans avec un mandat de dépôt. C'est-à-dire que mon client, qui a fait 8 mois de détention provisoire et qui se présentait
05:40libre, comme d'ailleurs la plupart des accusés dans ce procès, il a demandé si, effectivement, il était condamné à une peine
05:47supérieure à 8 mois de prison, qu'il retourne en prison immédiatement. Donc moi, effectivement, j'ai demandé la Rolex.
05:53Et en tout état, j'ai dit si jamais vous entrez en voie de condamnation, de toute manière, faites en sorte qu'il ne retourne pas
06:00en prison, il ne mérite certainement pas de retourner en prison. — Bien. Il a 69 ans, je le rappelle. Le verdict est attendu...
06:06— Oui. Il aura 70 ans l'année prochaine. — Oui. Le verdict est attendu au plus tard le 20 décembre. C'est cela.
06:11— Voilà. Autour du 20 décembre. Alors pour l'instant, la date est fixée le 20 décembre. Après, ça peut peut-être changer
06:17à quelques jours près. Mais voilà. Effectivement, l'épidémie, c'est jusqu'au 13 décembre. Après, la cour va se retirer pour délibérer,
06:25parce que je crois qu'ils ont du travail, avec 50 accusés. Et ils viendront nous donner leur délibéré le 20 décembre.
06:31— Merci beaucoup, M. Bruchy. Merci. Il est 7 h 19. Vous êtes sur Sud Radio, l'antenne de Sud Radio. C'est l'heure de Noël sur l'antenne de Sud Radio.

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