• il y a 6 mois
Maire de Sartène, Paul Quilichini est l’invité de la rédaction de France Bleu RCFM et de notre nouveau rendez-vous chaque lundi à 8h15 ‘’O Sgiò Merre’’.

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Transcription
00:00 - Bonjour Paul Kilikin.
00:02 - Bonjour.
00:04 - Nom au projet de piétonnisation du centre-ville de Sartheine,
00:07 vos administrés ont voté contre à 68,5%
00:12 hier lors de la consultation citoyenne à votre initiative.
00:15 Alors il fallait répondre oui ou non.
00:17 Allez-vous tenir compte de cet avis ?
00:19 - Evidemment, sinon je n'aurais pas fait cette consultation.
00:23 Ça va de soi.
00:24 Même si la participation est excessivement faible,
00:27 on arrive à peu près à 33-34% de participation,
00:30 ce qui veut dire que les 70% qui ne sont pas venus voter,
00:34 tant pis pour eux, mais en même temps,
00:37 ils font partie de la population de Sarthene,
00:39 et donc ils auront peut-être leur mot à dire à l'avenir.
00:42 - Alors pourquoi cette piétonnisation vous tenez tant à cœur
00:45 pour le développement économique du centre-ville ?
00:47 - Alors c'est simple, nous avons, je dirais,
00:51 loupé le développement des années 60, 70, 80 jusqu'aux années 2000,
00:56 pour des raisons multiples, et notamment pour des raisons politiques.
01:00 C'est-à-dire que Sarthene a mis en place, dès 1980,
01:05 un plan d'occupation des sols très restrictif,
01:08 qu'on peut comparer aujourd'hui un petit peu au paduc.
01:11 C'est-à-dire que c'est très difficile de construire,
01:14 c'est très difficile de s'épanouir.
01:16 J'en veux pour preuve, simplement,
01:19 Sarthene avait été la 3ème ville de Corse dans les années 70,
01:23 et aujourd'hui nous sommes la 23ème ville de Corse,
01:25 c'est-à-dire que la population a baissé,
01:27 beaucoup de Sartenais sont partis vivre et gagner leur vie à l'extérieur,
01:31 à Portovèque, à Ajaccio, à Bassia, ou se sont carrément expatriés.
01:35 Et j'en veux pour preuve là aussi,
01:38 il y a une association des Sartenais à Ajaccio,
01:40 et il y a 1400 adhérents, je ne sais pas si vous vous rendez compte,
01:43 des gens de ma génération ou un peu plus jeunes.
01:45 Ce qui veut dire que Sartene s'est vidé de sa substance humaine,
01:49 et après il est très difficile de reprendre tout ça,
01:53 d'autant plus que les règles de constructibilité,
01:56 les règles environnementales ont changé.
01:59 Alors il fallait redonner quelque chose de particulier à ce territoire,
02:03 qui est immense, vous le savez, vous l'avez déjà dit,
02:06 ou c'est M. Winshinguer qui l'a dit dans sa présentation,
02:09 pratiquement 22 000 hectares,
02:12 33 km de côtes, le plus grand littoral de toutes les communes de France,
02:15 et là-dessus, rien, le désert total.
02:18 Alors le désert total, pourquoi pas ?
02:20 A qui profite-t-il ce désert total ?
02:22 Il profite essentiellement, je dirais, aux vacanciers aisés
02:25 qui croisent au large de ces côtes,
02:27 qui s'émerveillent devant cette forêt vierge, c'est très bien.
02:31 Alors ce qu'il faudrait, je pense, et on en parlera sûrement tout à l'heure,
02:34 c'est simplement que ces terres qui ont été achetées
02:38 en très grande partie par le conservatoire du littoral,
02:41 soient rétrocéder, non pas pour faire des constructions,
02:44 pour faire des hôtels, pour bétonner,
02:46 je suis contre la bétonnisation évidemment du littoral, ça va de soi.
02:49 Depuis mon adolescence, j'ai toujours milité contre ça.
02:52 Mais en même temps, redonner aux agriculteurs qui veulent s'installer,
02:56 qui aujourd'hui sont à la recherche de terres, donc on dit...
02:58 - Sarten a quand même une vocation agricole.
03:01 Vous avez une grosse vocation agricole.
03:04 - Au-delà du lycée agricole, il y a une histoire agricole de Sarten, c'est évident.
03:09 On le voit, vous l'avez dit aussi dans la présentation,
03:12 à travers les vins qui sont renommés,
03:14 moi-même j'ai un domaine avec ma fille qui marche très très bien,
03:18 tous les vins de Sarten sont très bons.
03:20 - Alors on parlait de ce gel qui ne vous permet pas de construire,
03:26 vous avez quand même assez de logements sociaux sur votre commune,
03:29 parce qu'il y a quand même un taux qui vous est imposé.
03:32 - Oui, suffisamment.
03:34 Alors lors de ma dernière mandature, on a construit quand même 49 logements sociaux
03:39 en partenariat avec l'Office de l'Habitat,
03:42 enfin l'Office des HLM et RILIA.
03:45 Aujourd'hui, on a ce qu'il faut en termes de logements sociaux.
03:48 Ceci dit, comment redonner l'attractivité ?
03:51 C'était l'objet d'ailleurs de la consultation que j'ai eue hier.
03:54 - Oui, il y a 300 logements vacants en centre-ville.
03:57 - Exactement, il y a 300 logements vacants.
04:00 Alors comment faire revenir des gens pour habiter en centre-ville ?
04:02 Vous savez que la tendance, ce n'est pas une tendance ni sartenneuse, ni corse,
04:05 mais mondiale, fait que les gens veulent à la fois vivre en ville,
04:09 mais à la campagne aussi.
04:11 D'où la multiplication depuis des décennies de lotissements qui n'ont pas d'âme,
04:17 qui ne correspondent pas à ce que l'homme attend en termes de bien-être,
04:21 et pourtant, et en Corse on subit ça aussi,
04:25 les gens vont vers les centres commerciaux, vers les lotissements,
04:29 avec le petit jardin, etc.
04:31 Et les centre-ville se vident, que ce soit Sartenne, que ce soit Ajaccio,
04:35 que ce soit toutes les autres villes de Corse, au profit de la périphérie.
04:40 - Paul Kilikini, vous êtes un peu un ovni quand même.
04:44 Vous êtes un peu un ovni à l'heure où les communes ont du mal à joindre les deux bouts,
04:49 puisque vous êtes une des rares communes à ne pas augmenter la fiscalité.
04:53 Vous avez même réussi l'exploit, c'est-à-dire qu'à Sartenne, on baisse les impôts.
04:57 On parle bien sûr de taxes foncières.
04:59 Alors, quelle est la recette pour arriver à ce résultat ?
05:02 - La recette, elle est simple, je dirais, elle est ancestrale.
05:06 C'est une recette familiale que toutes les mères de famille connaissent,
05:10 c'est-à-dire dépenser ce qu'il faut dépenser, mais pas plus.
05:14 Donc ne pas faire le pas plus long que la jambe,
05:17 et faire en sorte que chaque euro, même chaque centime d'euro,
05:22 doit être regardé avant d'être dépensé.
05:24 Alors évidemment, il faut ce qu'il faut.
05:26 Il faut venir en aide aux personnes qui sont en difficulté,
05:29 mais en même temps, il ne faut pas dépenser à tort et à travers.
05:33 Et avec un souci d'économie permanent, permanent, permanent,
05:36 malgré un budget très faible, on a réussi quand même à faire des économies importantes,
05:40 comme le faisaient nos anciens.
05:43 Et cette économie, alors il y avait plusieurs façons,
05:46 soit on la mettait, je dirais, en épargne,
05:50 soit on la rétrocédait sous forme de baisse des impôts fonciers
05:54 à l'ensemble de la population, de toute façon,
05:56 ce que leur pouvoir d'achat augmente aussi.
05:58 C'est une façon, alors évidemment, à la marge, toute petite,
06:01 de dire, écoutez, nous aussi, on participe un petit peu
06:04 à la baisse de la pauvreté chez nos selons de commune.
06:06 - Paul Kilikin, une dernière question.
06:08 Vous êtes à la tête de la mairie depuis 2008.
06:10 Est-ce que vous allez vous représenter en 2026 ?
06:13 - Non, non, pas du tout.
06:16 Alors, tout ça, pour des raisons qui sont simples,
06:20 et qui, pour moi, me paraissent évidentes,
06:22 c'est que, je ne vais pas dire le pouvoiruse,
06:24 ce n'est pas ça du tout, c'est qu'à un certain moment,
06:27 il faut redonner la place aux jeunes.
06:29 Moi, j'ai commencé à faire de la politique,
06:31 ben, il y a très longtemps,
06:33 et on souffrait, justement, de ne pas pouvoir
06:36 être au levier de commande,
06:39 et à chaque fois, il faut savoir passer la main.
06:42 C'est la vie.
06:44 Je veux dire, on n'est pas personne éternelle,
06:46 je ne veux pas mourir, merde certaine,
06:48 je pourrais, effectivement, refaire encore une campagne,
06:50 probablement être à nouveau réélu, sans prétention aucune,
06:53 mais ce n'est pas mon but.
06:55 Ma façon de voir la politique est complètement différente.
06:57 La jeunesse doit reprendre les rênes du pouvoir.
07:02 - Voilà, c'est une belle fin.
07:04 - Donc, je ne serai pas candidat dans deux ans.
07:06 - Voilà, je vous remercie.
07:08 On vous retrouve, bien sûr, dans la deuxième partie du forum,
07:10 mais également pour une petite intervention.
07:12 Elle est tout à l'heure sur l'actualité, dans le journal de 8h.

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