• l’année dernière
Gabriel Attal s'est rendu dans un lycée de Nice ce lundi, où un internat a été ouvert à titre expérimental pendant les vacances scolaires pour les "élèves décrocheurs" et les "primo-délinquants". L'occasion pour le Premier ministre de mettre en pratique son discours sur l'autorité et la violence des jeunes

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Expliquez-nous ce qui attend les adolescents dans le cadre de ce dispositif intitulé "la boussole" et qui est testé à Nice.
00:07 C'est un stage de 12 jours pour des enfants dont vous avez dit qu'ils n'avaient pas encore commis d'actes de délinquance, c'est exact,
00:16 mais qui sont évidemment perturbateurs. Et ce stage de 12 jours qui leur a souvent été imposé par leurs parents,
00:24 mais on voit bien que ce sont donc des parents volontaires, parfois un peu dépassés, à qui il faut tendre la main,
00:30 eh bien il a vocation à leur réapprendre un certain nombre de valeurs de la République.
00:33 Moi je veux saluer la fermeté du Premier ministre, je m'en réjouis. Dans le même temps, je partage aussi un certain nombre de préoccupations
00:40 qui viennent de s'exprimer sur le plateau, à la fois les moyens qui sont mis à disposition de ce plan, il manque 30 000 éducateurs spécialisés,
00:48 il y a un tiers des structures d'encadrement qui sont en sous-effectif. On sait qu'on ne peut pas résumer à cette action un plan qui doit être général et global,
00:57 mais le Premier ministre fait preuve de fermeté, j'espère que son garde des Sceaux et ses autres ministres, eh bien, feront la même chose,
01:05 car nous savons qu'il y a là un enjeu national, nous voyons la montée de la violence et de la délinquance et de l'agressivité chez nos jeunes,
01:12 qui est extrêmement préoccupante quand on est élu local, on la constate partout dans le milieu du sport, dans le milieu associatif.
01:17 – Je vous interromps, je vous interromps parce que je comprends que vous avez envie de nous parler politique,
01:22 j'aurais que pour l'instant on soit très concret sur cette expérience qui se mène chez vous,
01:25 à quoi va ressembler la journée type d'un de ces gamins pendant deux semaines ?
01:30 – Eh bien, c'est un lever à 7h30, sous le drapeau, pour leur donner le programme de la journée, c'est la revue des chambres,
01:40 c'est ensuite du soutien scolaire, c'est du sport, c'est bien sûr aussi des valeurs éducatives et de citoyenneté, c'est de la prévention,
01:49 c'est une association qui s'appelle PAGE qui a une grande expérience dans le domaine de la prévention qui mène cela,
01:55 et je crois que c'est tout à fait opportun, même si je ne suis pas certain que 12 jours suffisent,
02:00 c'est en tout cas un premier pas vers, encore une fois, une fermeté à l'égard d'enfants
02:06 qui n'ont pas encore commis d'acte de délinquance avant qu'ils n'aillent plus loin.
02:10 – Ils étaient partants, ce n'est pas du tout une sanction subie, on est bien d'accord,
02:13 et de la part des parents et de la part des jeunes gens ?
02:17 – Alors les parents étaient partants et très volontaires, parce que nous sommes face à des parents
02:22 qui sont parfois eux-mêmes conscients des difficultés que leur enfant pose sans savoir comment y répondre,
02:27 et c'est une main tendue de la part des collectivités territoriales qui leur propose ce stage,
02:32 et eux le vivent parfois comme une sanction, parce qu'ils nous ont bien dit aujourd'hui
02:36 qu'ils n'étaient pas très heureux d'être là, et l'objectif c'est évidemment
02:40 qu'ils en sortent quand même avec une prise de conscience.
02:43 – Qui sont les encadrants, et si j'ai bien compris, vous au minimum, co-financez ce qui se passe,
02:48 j'allais dire, qui paye ces séjours qu'on peut qualifier de séjours de rupture ?
02:53 – Ce sont les collectivités territoriales, et c'est vrai qu'il y a des encadrants
02:58 qui sont des éducateurs spécialisés, qui ont une grande formation pour cela,
03:02 et qui accompagnent ces enfants, ce projet coûte un peu plus de 60 000 euros,
03:06 et il fait partie intégrante d'un contrat de sécurité de prévention de la délinquance
03:11 que nous menons avec le procureur de la République, parce que je veux rappeler
03:15 que c'est le maire qui coordonne les actions de prévention de la délinquance,
03:18 c'est la raison pour laquelle je crois que ce grand plan national
03:21 ne pourra pas se faire en dehors des maires qui sont évidemment ceux
03:25 qui mènent des rappels à l'ordre, qui convoquent des parents défaillants
03:28 quand il y a de l'absentéisme scolaire, qui proposent des places de travail
03:32 d'intérêt général, à Nice nous en avons une quarantaine,
03:34 et toutes ne sont pas pourvues parce que les magistrats,
03:37 parfois, ne prononcent pas ces peines, et je crois que le Premier ministre
03:40 et le garde des Sceaux vont prendre une circulaire pour faire avancer cela,
03:43 mais on voit bien que ce ne sont pas les seules mesures
03:45 qui peuvent faire avancer ce débat sur la délinquance des mineurs,
03:48 il y en a bien d'autres que j'appelle de mes voeux,
03:50 comme l'abaissement de la majorité pénale par exemple.

Recommandations