Avec Robert Ménard, maire de Béziers
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NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 Avant-hier nous avions reçu dans cette émission quelqu'un qui lisait "Qui veut la peau des mers"
00:22 en expliquant que les mers avaient de moins en moins de pouvoir et que c'était vraiment une chronique d'un effondrement annoncé.
00:29 C'est plus compliqué que ça bien sûr, et il y a de vrais problèmes avec les mairies, mais ce n'est pas de ça que je vais vous parler.
00:35 Je vais vous parler que quand le maire veut faire des choses, il y a encore des domaines où il a le pouvoir.
00:41 On va en parler tout de suite avec Robert Hanemenaer, le maire de Béziers.
00:45 Sud Radio André Bercov.
00:47 [Musique]
00:50 Bercov dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:53 Et donc la décision que nous avons prise, c'est en effet un couvre-feu.
00:59 [Musique]
01:07 Alors ça c'était French Fuse, le couvre-feu, évidemment ça date, vous avez entendu les quelques mots d'Emmanuel Macron,
01:13 ça date d'octobre 2020, au moment effectivement de la flambée du Covid, et on l'avait instauré en couvre-feu.
01:21 Mais aujourd'hui, c'est un autre couvre-feu dont on va parler. Bonjour Robert Hanemenaer.
01:26 - Bonjour.
01:27 - Robert Hanemenaer, donc vous êtes, je dois le dire, un délinquant multirécidiviste.
01:33 Non seulement vous instaurez des couvre-feu pour les moins de 13 ans, on va en parler,
01:38 mais vous refusez de marier quelqu'un soumis à une obligation de quitter le territoire français.
01:45 Franchement, vous n'arrêtez pas, mais ce qui est intéressant, c'est que vous montrez que les maires,
01:51 au-delà des déclarations de politique générale, quand il y a une volonté, il y a un chemin, comme disait l'autre.
01:57 Mais parlons du couvre-feu. Sur les moins de 13 ans, alors beaucoup de maires en ont parlé,
02:02 mais vous, vous avez déjà agi, vous l'avez instauré, ce couvre-feu.
02:06 Qu'est-ce que ça peut vraiment changer à votre avis ?
02:10 - Écoutez, on verra. Moi, je suis pour l'expérimentation dans les choses.
02:15 Je suis contre les débats sans fin, vous savez, t'es pour ou contre le couvre-feu,
02:19 t'es pour ou contre l'uniforme à l'école, t'es pour ou contre tout un tas de choses.
02:24 L'intérêt des maires, c'est que ce que vous venez de dire, c'est qu'on peut essayer de faire les choses.
02:28 Et on voit si ça marche et si ça marche pas. Soyons un peu plus pragmatiques.
02:33 Arrêtons de nous envoyer la vaisselle républicaine à la figure tout le temps.
02:39 Vous savez, en plus, moi, vous pouvez pas me dire que j'ai pas de la suite dans les idées,
02:42 parce que je vous rappelle qu'en 2014, j'ai instauré le couvre-feu.
02:46 Mais à ce moment-là, je suis tombé sur un os, si j'ose dire,
02:49 qui s'appelle la Ligue des droits de l'homme,
02:51 qui n'a rien d'autre à foutre que d'emmerder les maires.
02:54 Moi, ils m'emmerdent sur la crèche à Noël, ils me cassent les pieds sur tout un tas de choses,
02:59 sur l'uniforme, enfin sur tout ce qui, en gros, touche les gens et a l'appui des gens.
03:04 Et à ce moment-là, j'ai dû arrêter parce qu'on a eu quatre ans de procédure.
03:08 J'ai gagné en première instance, j'ai regagné en appel,
03:11 puis finalement, j'ai perdu devant le Conseil d'État.
03:14 Aujourd'hui, bien sûr, la situation pour le maire que j'ai un peu changée.
03:18 Quand vous entendez le ministre de l'Intérieur dire, et il l'a fait,
03:22 il a instauré un couvre-feu pour les moins de 18 ans en Guadeloupe,
03:25 et M. Dattal qui dit "on pourrait y réfléchir", je me suis dit,
03:28 tiens, peut-être que je vais tomber sur des gens qui vont arrêter de me poursuivre
03:32 et qui vont se dire que peut-être on fait juste ça pour les gosses,
03:35 on fait ça pour des gosses.
03:37 Quand vous avez moins de 13 ans,
03:39 en vrai, moins de 13 ans,
03:41 et que vous êtes tout seul à 2h du matin dans une rue,
03:45 vous pouvez représenter un danger pour d'autres quand vous êtes dans des bandes,
03:49 mais quand vous êtes tout seul, c'est protéger ce gosse que de le ramener au commissariat
03:53 et d'obliger les parents à venir le chercher.
03:56 Vous imaginez, moi j'ai des enfants, vous vous imaginez,
03:59 c'est des bébés à 8 ans, à 10 ans, et moi je les vois, je les vois tout seul.
04:04 Mais alors Robert Ménard, justement, pourquoi 13 ans ?
04:07 Je ne vous demandais pas seulement, d'ailleurs c'est une question que je pose à Antoine Leymah,
04:11 mais en l'occurrence à vous, parce que vous avez au moins pris des décisions et faites,
04:14 mais juste, par le publié début 2024 par le ministère de l'Intérieur,
04:20 première photographie de la délinquance de la sécurité,
04:23 les moins de 13 ans représentent, d'après le ministère de l'Intérieur,
04:26 2% des mises en cause dans les atteintes aux personnes
04:29 contre 36% pour les 30 à 44 ans.
04:32 Alors je ne dis pas qu'il faut mettre les 30 à 44 ans en couvre-feu,
04:36 et 1% des moins de 13 ans des mises en cause pour vol violent
04:40 contre 44% des 8 à 29 ans.
04:43 Alors, je ne veux pas pousser à la roue, Robert Ménard,
04:46 mais est-ce que c'est un 13 ans, ou est-ce que ce n'est pas,
04:49 parce qu'on voit, on entend les chiffres,
04:51 est-ce que ce n'est pas plutôt 14, 15 et 16 ans
04:54 où il y a vraiment une espèce de surcroît, en tout cas de violence ?
04:58 - Attendez, d'abord, oui, on peut en discuter, évidemment,
05:01 c'est pour ça qu'il faut expérimenter, pour savoir ce qui est bien ou pas bien.
05:05 Pourquoi 13 ans ? Parce qu'en dessous de 13 ans,
05:08 il y a une irresponsabilité pénale.
05:10 C'est pour ça qu'ils n'apparaissent pas aussi dans les statistiques.
05:13 Faites attention à ces chiffres.
05:15 Aujourd'hui, personne ne va, quand tu vois un gamin de moins de 13 ans,
05:20 tu laisses courir souvent.
05:22 Pourquoi ? Parce que tu sais pertinemment qu'il n'ira pas en prison,
05:26 c'est interdit en France.
05:28 Je ne dis pas qu'il faut mettre des gamins de moins de 13 ans en prison,
05:31 il faut se poser de temps en temps quand même la question,
05:34 parce que les gamins de moins de 13 ans, il y a 30 ans et aujourd'hui,
05:37 ce ne sont peut-être pas tout à fait les mêmes gamins, si je me permets.
05:41 Et oui, c'est pour ça qu'on a choisi les moins de 13 ans.
05:44 C'est parce qu'ils sont irresponsables pénalement,
05:47 or ils sont un problème de temps en temps,
05:49 et puis ils peuvent être les victimes d'un certain nombre de gens.
05:53 Voilà pourquoi, mais moi je suis tout prêt à en discuter.
05:55 Peut-être que je me trompe, peut-être qu'il vaut mieux le faire
05:58 à partir de 15 ans ou 16 ans.
06:00 On le disait il y a deux minutes,
06:02 M. Darmanin au Guadeloupe, il a décidé à moins de 18 ans.
06:05 On peut discuter de ça, mais essayons, voyons et prenons
06:08 dans un certain nombre de cas à moins de 13 ans,
06:11 et puis après on en tira des conséquences.
06:14 Mais moi, attendez, en plus, quand on m'a cassé le premier arrêté,
06:19 je vous le disais il y a 10 ans maintenant,
06:21 un des arguments c'était de dire,
06:23 "Oh mais attendez, vous n'avez pas de chiffres qui attestent,
06:27 en gros, vous avez compris, du danger que représentent
06:30 les mineurs de moins de 13 ans."
06:32 Enfin, attendez, il y a juste deux ou trois petites choses
06:34 qui ont changé depuis, si je peux me permettre de préciser.
06:37 Un, je discutais, vous savez, lundi soir,
06:39 le premier jour du couvre-feu,
06:41 j'étais avec un journaliste dans une voiture de la police municipale,
06:45 et je parlais au policier, et il me disait,
06:47 "Mais vous savez, M. le maire, il y a toujours eu des gamins dangereux,
06:51 il a dit, "Ecoutez, il y a 10 ans, c'était un coup de poing,
06:54 maintenant, ça finit à coups de couteau."
06:56 - Eh oui, c'est ça le problème.
06:58 Et d'ailleurs, ça pose le problème de la justice des mineurs,
07:03 qu'est-ce que c'est qu'être mineur aujourd'hui par rapport à la violence,
07:06 c'est un vrai problème, mais vous avez raison, en tout cas,
07:08 ce que vous dites, en tout cas, Robert Ménard,
07:10 commençons, voyons ce que ça donne, et puis on va plus loin.
07:13 - Mais oui, mais voilà, et attendez, j'ai pas la naïveté
07:16 de penser que le couvre-feu pour les mineurs,
07:18 il va régler tous les problèmes.
07:20 Je ne le pense pas, enfin, ni vous, ni moi,
07:22 on n'est pas assez stupide pour ça ou assez naïf.
07:24 Moi, je pense qu'il y a plein de choses qu'on peut faire.
07:27 Parmi ces choses, il y a le couvre-feu.
07:31 Encore une fois, essayons, en 2019,
07:34 alors que je venais de perdre des dettes condamnées,
07:37 soit dit en passant à 5000 euros à remettre à la Ligue des droits de l'homme,
07:40 je l'ai en travers de la gorge encore, si je peux permettre de dire ça,
07:44 en 2019, il y a des gamins dans le quartier de la Neuvesse,
07:46 qui est un quartier difficile, comme on dit pudiquement,
07:49 vous savez, le quartier difficile.
07:51 - On appelle ça le quartier difficile.
07:53 - Dans ce quartier, il y a une école qui est partie en fumée.
07:56 Parmi les gens qui ont mis le feu,
07:59 il y avait des mineurs,
08:01 et il y avait même, André Bercoff,
08:03 d'anciens élèves de la même école.
08:06 Quand l'an dernier, il y a eu des émeutes,
08:09 on s'en souvient tous, des émeutes,
08:11 comme maire, j'ai eu l'avantage
08:13 de pouvoir visionner les images des vidéosurveillants.
08:16 Vous savez qu'ils n'ont pas d'accès au public,
08:18 mais elles sont faites par la ville,
08:20 parce que ce sont des caméras destinées à la ville.
08:23 J'ai regardé, j'aurais aimé que des journalistes comme vous soient avec moi.
08:26 Vous auriez vu l'âge des gamins, vous auriez vu.
08:29 Vous ne vous trompez pas sur un gamin qui a 18 ans
08:31 et un qui a 12 ans, vous n'avez pas d'hésitation.
08:33 - Ça se voit, bien sûr.
08:35 - Mais ça ne vous inquiète pas,
08:37 je trouve ça terrifiant.
08:39 Et qu'il y ait des gens qui me cherchent des noises là-dessus,
08:42 qui me les ont cherchées.
08:44 Ma father, c'est pas des mesures, André Bercoff,
08:47 c'est pas des mesures de gauche, d'extrême gauche, de droite, d'extrême droite.
08:51 C'est des mesures de bon sens.
08:53 Un gosse moins de 13 ans,
08:55 il n'a pas à être tout seul à 2h du matin,
08:58 dans une ville, ni à Béziers, ni ailleurs.
09:00 Sa place, c'est à la maison.
09:02 - Mais Robert Ménard, vous avez raison,
09:04 et parlons du bon sens, en tout cas, c'est pas ça.
09:06 Arrêtons, le réel n'est pas de gauche ou de droite.
09:09 Le réel, c'est le réel.
09:11 Il y a les faits, et les faits,
09:13 et ce qui est extraordinaire, on est dans un pays aujourd'hui,
09:15 où pour certains, la réalité n'existe pas,
09:18 c'est leur perception de la réalité qui existe,
09:20 ce qui est un peu triste.
09:21 Mais autre chose, Robert Médard, je voudrais vous aborder,
09:23 vous avez été convoqué, là, par la police,
09:26 parce que vous avez refusé,
09:28 on en avait parlé à l'époque, d'ailleurs, en juillet dernier,
09:31 il y avait un mariage,
09:33 et en tant que maire, vous devez célébrer le mariage,
09:36 et il y avait une personne frappée d'OQTF,
09:38 d'obligation de quitter le territoire français,
09:40 vous avez refusé de le faire,
09:42 vous vous étiez expliqué à l'époque.
09:44 Mais pourquoi la police vous convoque, là ?
09:46 Qu'est-ce que ça veut dire, pourquoi ?
09:48 Parce que, figurez-vous, que je serais condamné.
09:51 - Ah bon ? - Bien sûr !
09:53 - Mais pourquoi ? - Mais bien sûr !
09:54 - Mais condamné à quoi ? Condamné pourquoi ?
09:56 Pour quel prétexte ?
09:57 - Je vais être condamné parce qu'il y a un article
09:59 de la Convention européenne des droits de l'homme
10:01 que la France a ratifiée,
10:03 qui dit, qui défend la vie privée,
10:05 et parmi la vie privée, il y a le droit de se marier.
10:09 Et on me dit, mais regardez,
10:10 on marie bien des gens qui sont en prison.
10:12 Enfin, ça n'a rien à voir.
10:14 Les gens qui sont en prison, moi je ne suis pas le...
10:16 Si vous avez envie de vous marier avec un prisonnier
10:18 ou une prisonnière, c'est votre affaire.
10:20 Mais on sait où il est, et c'est légal.
10:22 Je veux dire, le type est en prison
10:24 parce que l'État a décidé de le mettre en prison.
10:26 Moi, je vais être... André, je vais être poursuivi.
10:28 Et vous savez ce que je risque ?
10:30 Je risque 70 000 euros d'amende,
10:32 5 ans de prison,
10:34 et d'être destitué de mon mandat de maire.
10:36 Parce que j'ai fait quoi ? Parce que j'ai dit à l'État,
10:39 mais attendez, ce n'est pas moi qui ai dit de ce garçon
10:42 qu'il était en situation irrégulière,
10:45 qu'il était clandestin, et qu'il faisait l'objet
10:48 d'une obligation de quitter le territoire.
10:50 Mais attendez, vous n'avez qu'à l'appliquer,
10:52 l'obligation de quitter le territoire,
10:54 pendant la semaine qui a précédé ce non-mariage.
10:57 Je ne sais pas comment on dit,
10:58 parce que je ne voulais pas marier ce jour-là.
11:00 Moi, j'ai saisi le sous-préfet, le préfet,
11:03 la police, la police des aires et des frontières,
11:05 la police Tocourt, le ministère de l'Intérieur,
11:07 les magistrats en leur disant "mais attendez,
11:09 vous savez où il est ? Vous n'allez pas se le chercher
11:11 puisqu'il va venir là, à la mairie, à 11h samedi,
11:15 vous n'avez qu'à venir le cueillir et l'arrêter."
11:17 Et ils me disent non, et moi ils me demandent
11:19 après ça, après...
11:21 - Attendez Robert Ménard, c'est intéressant
11:24 quand ils vous disent non, ils vous disent non, pourquoi ?
11:26 Parce que, attendez, je vous donne une logique.
11:28 Il y a quelque chose, quand même,
11:30 on va parler du bon sens, c'est pour tous les éditeurs
11:32 du Sud Radio et pour tout le monde.
11:34 Vous avez une obligation de quitter
11:36 le territoire français.
11:38 L'État français est tenu, et la justice,
11:40 d'appliquer cette... On sait très bien
11:42 que sur 100%, il y a 6%,
11:44 6,7% exactement,
11:46 d'OQTF qui sont exécutés.
11:48 Mais, ils vous disent non, et quand ils vous disent non,
11:50 pourquoi ils vous disent non ?
11:52 Ils vous disent non, on ne peut pas le faire ?
11:54 - Non, non, non, ils ne vous disent pas ça,
11:56 ils vous disent "on a d'autres chats à fouetter,
11:58 il y a des choses plus importantes et tout."
12:00 Mais moi je dis "attendez, vous n'allez pas quand même
12:02 m'obliger à signer...
12:04 Pardon, je suis maire,
12:06 quand je signe un papier, c'est un papier officiel.
12:08 Je vais signer un papier
12:10 officiel et remettre comme ça,
12:12 à la mairie, dans la salle de mariage, ce papier
12:14 à un monsieur qui devrait
12:16 ne pas être là, qui devrait être
12:18 expulsé, c'est-à-dire qu'il devrait être arrêté,
12:20 conduit à la frontière et foutu dehors.
12:22 Et moi, vous me demandez de faire ça,
12:24 mais vous vous foutez du monde.
12:26 C'était tellement vrai, André Bercov,
12:28 que trois jours plus tard, devant le tollé
12:30 que ça a été cette histoire, ils ont
12:32 arrêté, merci à Ugoutou,
12:34 qui était le préfet de l'époque et qui est un super
12:36 préfet, courageux et tout, il a
12:38 ramené ciel et terre, lui,
12:40 lui, pas tout le monde, lui,
12:42 il a arrêté, il l'a amené
12:44 dans un centre de rétention
12:46 administrative et ils l'ont expulsé.
12:48 Ça veut dire que c'était faisable.
12:50 C'était tout le temps faisable. Vous savez comment
12:52 je l'ai su moi cette histoire ? Parce que vous savez
12:54 qu'on vous pose des questions quand vous vous mariez.
12:56 Et c'est le monsieur en question qui a dit
12:58 1) Je suis en situation irrégulière.
13:00 2) J'ai eu des problèmes
13:02 avec la police, ça c'est sûr, il avait des problèmes
13:04 de vol et de violence et il a dit
13:06 "On a pris mes papiers, donc les papiers
13:08 sont à la préfecture
13:10 et je suis l'objet
13:12 de nos QTF". C'est-à-dire, vous avez compris,
13:14 c'est pas moi qui ai arraché les aveux,
13:16 c'est lui-même qui a dit ça. C'est-à-dire qu'on avait
13:18 tous les éléments. On savait même où était
13:20 le passeport, puisque le passeport avait été
13:22 confisqué. Donc on n'avait même pas l'argument
13:24 de ne pas avoir les passeports.
13:26 Des fois, on n'expulse pas des gens parce qu'on dit
13:28 "Ah mais est-ce que vous êtes sûr que c'est bien lui ?"
13:30 Vous savez comme les mecs qui ont foutu leur papier à la couverture.
13:32 - Mais quel portrait de la France
13:34 d'aujourd'hui
13:36 cela donne cet épisode ?
13:38 Il est quand même assez
13:40 hallucinant du point de vue symbolique
13:42 et pratique, mais alors
13:44 en plus, c'est vous qui
13:46 allez être peut-être condamné, c'est ça ?
13:48 - Absolument !
13:50 Mais attendez, j'ai pas été
13:52 entendu comme témoin.
13:54 Donc je ne conteste pas, je le redis.
13:56 Les gens se serviront, parce qu'ils
13:58 écoutent, parce que je réponds et tout.
14:00 Bien sûr, je suis poursuivi parce que
14:02 j'ai reconnu les faits. Je ne vais pas les nier.
14:04 Et j'ai même dit "Vous feriez la même
14:06 chose à ma place André." Moi j'ai dit
14:08 dix fois et je vous le redis.
14:10 Donc ça va encore charger mon cas,
14:12 parce que tout ça est retenu contre moi
14:14 demain. Je dis "Attendez, c'était
14:16 à recommencer, je le referai."
14:18 André Bercoff, "Je le referai
14:20 exactement." Parce que qu'est-ce qu'on m'a dit ?
14:22 On m'a dit à l'époque, on m'a dit "Ecoutez monsieur,
14:24 on comprend, on peut comprendre."
14:26 Bien sûr que tout le monde comprend qu'il y a un problème.
14:28 Mais vous n'avez qu'à demander à un de
14:30 vos adjoints de faire le mariage, comme ça
14:32 vous sauvez la face. Vous ne le faites pas vous.
14:34 Et quelqu'un d'autre me dit "Mais je vais vous foutre du monde.
14:36 Vous ne croyez pas que ce que je ne veux pas
14:38 faire, je vais demander à un autre."
14:40 - Pas de vagues Robert Ménard, pas de vagues.
14:42 Il faut garder la paix sociale.
14:44 Pas de vagues, pas de vagues.
14:46 C'est qu'un homme tout à fait exemplaire
14:48 qu'aujourd'hui,
14:50 un pays démocratique, un pays
14:52 souverain, en principe comme la France,
14:54 ne soit pas capable
14:56 d'appliquer les lois
14:58 qu'il s'est faites. L'obligation
15:00 de quitter le territoire français
15:02 avec
15:04 quelqu'un d'illégal
15:06 ou un délinquant, etc.
15:08 n'est pas appliquée. Et donc,
15:10 et donc, qui il faut
15:12 accuser ?
15:14 Évidemment le maire, évidemment.
15:16 Parce qu'on n'avait pas voulu faire quelque chose
15:18 qui est illégal,
15:20 parce que vraiment, enfin qui est illégal,
15:22 qui éthiquement et qui,
15:24 du point de vue principe, est totalement
15:26 hors sol et hors
15:28 bon sens, et bien
15:30 vous allez, voilà, se peler ce galeux
15:32 d'où nous vient tout le mal. C'est le lion et l'âne
15:34 de la fontaine, quoi. C'est hallucinant.
15:36 Hallucinant. Robert Ménard,
15:38 merci. Écoutez, on va suivre ça,
15:40 vous nous tiendrez au courant, mais c'est vraiment
15:42 intéressant, ça en dit long,
15:44 sur la manière dont cette douce France
15:46 est administrée aujourd'hui.
15:48 Merci de m'avoir invité, André.
15:50 Merci, Robert Ménard, d'avoir été avec nous.
15:52 Je rappelle que vous êtes le maire de Béziers-en-Marc.
15:54 Une courte pause sur Sud Radio,
15:56 et on va repartir avec les pairs, les huées et les bravos
15:58 d'André Bercoff à tout de suite.
16:00 Sud Radio Bercoff,
16:02 dans tous ses états. Appelez maintenant
16:04 pour réagir 0 826
16:06 300 300.