La politique et moi - Clément Beaune

  • il y a 5 mois
Clément Beaune, député Renaissance de Paris.

Il a été l'un des plus fidèles conseillers d'Emmanuel Macron, à ses côtés dès 2014 au ministère de l'Économie, puis à l'Élysée. Clément Beaune a ensuite fait sa mue, pour devenir un ministre très politique, en charge des affaires européennes puis des transports. Mais l'aventure gouvernementale s'est arrêtée brutalement, début 2024. Clément Beaune siège désormais à l'Assemblée au sein du groupe Renaissance.

Pourquoi s'engage-t-on en politique ? Comment tombe-t-on dans le grand chaudron de l'Assemblée ?
Chaque jour, Clément Méric, dans un entretien en tête à tête de 13 minutes, interroge un parlementaire sur les personnalités, les évènements - historiques ou personnels - qui l'ont conduit à choisir la vie publique.
Car on ne naît pas politique, on le devient !

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Transcript
00:00 -Mon invité a été l'un des plus fidèles conseillers
00:02 d'Emmanuel Macron à ses côtés dès 2014.
00:05 Puis il a fait sa mue pour devenir un ministre très politique,
00:08 mais l'aventure s'est arrêtée pour lui début 2024.
00:11 Il siège désormais à l'Assemblée, au sein du groupe Renaissance.
00:15 Musique de tension
00:17 ...
00:28 -Bonjour, Clément Bohon. -Bonjour.
00:30 -Le 21 avril 2002, quand Jean-Marie Le Pen
00:32 est arrivé au second tour de la présidentielle,
00:35 vous étiez étudiant à Dublin et vous avez décidé
00:38 d'organiser une manifestation sur le campus de l'université
00:41 à Dublin, on vous voit ici à l'époque.
00:43 Vous aviez prévu de prononcer un discours,
00:46 vous l'avez écrit, mais vous l'avez jamais prononcé.
00:48 -Oui, c'est vrai, j'étais, je pense, encore assez timide.
00:52 J'ai pris l'initiative d'organiser cette petite manifestation
00:55 parce que Dublin était très incongrue,
00:57 il y avait très peu de manifestations,
01:00 on n'a pas la même culture politique qu'en France,
01:02 et c'était des Français qui manifestaient
01:05 pour une élection en France, mais on avait réuni
01:07 beaucoup d'étudiants irlandais, européens,
01:10 qui nous accompagnaient en Erasmus avec quelques copains français.
01:14 Je suis assez ému et fier d'avoir organisé cette manifestation.
01:17 -Ce discours, vous avez demandé à une amie de le lire à votre place.
01:21 -Oui, une amie italienne l'a lu.
01:23 -Est-ce que c'est cette timidité qui a fait que vous étiez attiré
01:26 par la politique, mais vous avez préféré choisir la voie
01:30 de conseiller d'homme politique plutôt que d'être un homme politique ?
01:34 -Oui, je pense que ça a joué, effectivement,
01:36 et la politique a été, au bout d'un moment,
01:38 de manière plus active, une forme de thérapie aussi,
01:41 pour me forcer à sortir de moi-même, en quelque sorte,
01:45 jusqu'à faire une campagne pour les élections législatives plus tard,
01:48 mais par étapes, c'est aussi agréable dans la vie,
01:51 faire des choses que je ne savais pas faire,
01:54 m'exprimer en public, faire des discours,
01:56 parfois être chahuté, réagir, répliquer,
01:58 tout en essayant de rester, j'y tiens, ce que je suis,
02:01 c'est-à-dire quelqu'un, parfois, on me le reproche,
02:04 mais de nuancer, de modérer, de calme,
02:07 et ça n'empêche pas d'avoir des convictions
02:09 qui sont beaucoup nées, ou qui se sont affirmées
02:12 ce 21 avril 2002, parce que c'est un choc politique,
02:15 comme moi, j'en ai jamais vécu d'autres,
02:17 parce que ça paraît aujourd'hui à la fois lointain et banal,
02:21 mais j'ai été élu à droite au deuxième tour
02:23 d'une élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen battre
02:26 le candidat que je soutenais, qui était Léonel Jospin,
02:30 un socialiste, c'était un énorme séisme politique,
02:32 et pour le jeune que j'étais, c'était une déception,
02:36 évidemment, une tristesse, mais aussi un tremplin.
02:38 -Dans votre parcours étudiant,
02:40 vous êtes en 2005 diplômé du Collège d'Europe de Bruges,
02:44 l'équivalent de l'ENA, mais pour la fonction publique européenne.
02:47 -Oui, un peu. -Si on veut simplifier.
02:50 Vous avez répondu à une sorte de questionnaire
02:52 pour ce qu'on appelle le yearbook du collège,
02:55 et à la question "Où vous voyez-vous dans 10 ans ?"
02:58 vous avez répondu au gouvernement français,
03:00 on voit l'image ici. Vous disiez
03:02 "La timidité n'empêche pas les convictions,
03:05 "ni les ambitions." -Non, j'ai toujours été ambitieux,
03:08 je crois pas que ce soit un défaut.
03:10 -L'ambition, c'est pas un gros mot,
03:12 un homme politique qui n'a pas d'ambition,
03:14 c'est pas un homme politique. -On va pas se mentir.
03:17 -On est en avant, donc il faut avoir une forme d'ego,
03:20 un sentiment de confiance, mais...
03:23 Moi, j'y tiens vraiment.
03:24 Ca n'empêche pas qu'on doit avoir des moments de doute,
03:28 des moments d'hésitation, qu'on se pose des questions,
03:31 et qu'on apprend, et que le combat politique,
03:33 c'est aussi quelque chose qui se forge dans la durée.
03:36 J'aurais pas été capable de faire un combat politique à 25 ans.
03:40 -Vous êtes formé progressivement.
03:42 Il vous a fallu moins de 10 ans pour vous retrouver à Matignon.
03:45 -Vous avez bien fait ça. -Mais pas Premier ministre.
03:48 Vous êtes devenu conseiller budgétaire
03:50 après avoir soutenu la campagne présidentielle
03:53 de François Hollande.
03:54 C'est à ce poste de conseiller, pendant deux ans,
03:57 que vous avez commencé à travailler avec Emmanuel Macron,
04:01 qui lui-même était secrétaire général adjoint à l'Elysée.
04:04 Qu'est-ce qui fait que ça a fonctionné intellectuellement
04:07 entre vous ? -Emmanuel Macron, je trouvais,
04:09 avait un côté optimiste et positif tout le temps,
04:12 il frappait, il était souriant, il allait de l'avant,
04:15 il était créatif, il disait qu'il allait s'en sortir,
04:18 il allait faire des réformes nouvelles.
04:20 Ca m'a plu, parce que j'ai ce tempérament aussi,
04:23 et puis, il a été nommé ministre, je le savais pas que ça arriverait,
04:27 probablement lui non plus, à ce moment-là,
04:29 et je l'ai rejoint dans son équipe.
04:31 -En 2014, effectivement, il devient ministre de l'Economie,
04:35 vous devenez son conseiller Europe.
04:37 Quand il va à l'Elysée, vous le suivez toujours
04:40 sur ces mêmes fonctions.
04:41 -E. Macron, conseiller Europe, secrétaire d'Etat
04:44 aux Affaires européennes, on va en parler.
04:47 Pourquoi l'Europe ? Vous faites souvent le lien
04:49 avec votre histoire familiale. -Oui, c'est vrai.
04:52 Comme beaucoup de Français, je viens par ma mère,
04:55 par le côté maternel de l'immigration,
04:57 il y a trois générations,
04:59 une famille juive ukrainienne, en l'Ukraine d'aujourd'hui,
05:02 qui était l'empire russe de l'époque,
05:04 au tout début du XXe siècle, une famille de neuf enfants
05:08 qui a immigré en France, qui a été accueillie à Marseille,
05:11 ma grand-mère a été très importante dans ma vie,
05:14 dans mon éducation, elle habitait dans le même immeuble que moi,
05:17 elle m'a transmis par petites touches,
05:20 je ne me rendais pas toujours compte,
05:22 cette mémoire d'abord des drames, de la déportation,
05:25 de la Shoah, qui avait touché sa famille,
05:27 son père et maman en déportation,
05:29 donc j'ai grandi avec ces récits discrets,
05:32 parce que c'est encore une génération
05:34 qui voulait que l'on n'oublie pas, voulait transmettre,
05:37 mais ne racontait pas tout, vivait dans une sorte de protection,
05:41 je crois, marquée sur une forme de responsabilité dans l'histoire.
05:45 J'étais à l'échelle d'un enfant, d'un adolescent,
05:48 conscient de ça progressivement,
05:50 et mes parents aussi, je sais pas si tout avait été bien prévu,
05:54 mais comme j'étais un gamin au moment de la chute du mur de Berlin,
05:57 eux ont eu conscience que c'était un moment important,
06:01 ils m'ont beaucoup expliqué ça, ils m'ont emmené à Berlin
06:04 juste après la chute du mur, en me disant qu'il se passe quelque chose.
06:08 -Ca a éveillé votre conscience ? -Oui,
06:10 explicitement, j'ai pas fait une thèse sur l'Europe à 10 ans,
06:13 mais je pense que ça a planté quelques graines
06:16 qui ont germé ensuite sur cette conscience
06:18 du destin de la France en Europe.
06:20 -En tant que conseiller d'Emmanuel Macron,
06:23 vous avez côtoyé les principaux dirigeants européens,
06:26 vous avez participé à des négociations cruciales
06:29 sur l'avenir de l'Europe, vous avez été à la même table
06:32 que Ursula von der Leyen, Charles Michel et Angela Merkel,
06:35 on vous voit sur ces photos lors d'un conseil européen.
06:39 Le fameux accord sur le plan de relance européen
06:41 en juillet 2020, vous avez intégré le gouvernement
06:44 comme secrétaire d'Etat aux affaires européennes,
06:47 vous avez réussi à imprimer une dimension européenne
06:50 à beaucoup de sujets, quasiment tous,
06:52 et il y en a un où vous êtes presque allé
06:55 jusqu'à l'incident diplomatique, c'est la question des droits LGBT,
06:59 avec la Pologne et la Hongrie. Pourquoi sur ce sujet ?
07:02 -Il y aurait une réponse qui serait pas tout à fait juste,
07:05 parce que j'ai moi-même assumé mon homosexualité publiquement,
07:09 c'est pas le combat d'un gay pour les droits gays,
07:11 même si on est frais d'une histoire et sensible à des causes,
07:15 parce qu'on a vécu des insultes ou des discriminations.
07:18 C'était un moment où, en Pologne, il y avait des zones anti-LGBT.
07:22 Ca faisait écho à l'histoire qu'on a connue,
07:24 des magasins qui ont été interdits aux Juifs dans le temps,
07:27 aujourd'hui aux LGBT, mais ça pourrait être aux femmes,
07:30 à une couleur de peau, à une religion.
07:33 On peut pas imaginer ça en Europe,
07:35 pourtant, c'était le cas en Pologne,
07:37 un gouvernement qui, d'ailleurs, a aussi renié,
07:40 sur les droits des femmes, sur l'indépendance de la justice,
07:43 car tous les droits vont ensemble.
07:45 Je pouvais pas imaginer être un ministre des Affaires européennes
07:49 qui ne faisait que négocier une petite directive,
07:52 un petit règlement. J'ai fait ça, j'ai été formé à ça.
07:55 Mais l'Europe, c'est politique.
07:57 L'Europe, c'est une chose de culture, de civilisation et de politique.
08:00 -Votre carrière politique a failli s'arrêter en 2022.
08:04 Vous êtes présenté aux législatives à Paris.
08:06 Un ministre battu doit démissionner.
08:08 Au soir du premier tour, on va voir qu'il n'y avait pas
08:11 beaucoup de journalistes qui pariaient sur votre victoire.
08:15 -Trois membres du gouvernement,
08:17 dont Clément Bohn et Amélie de Montchalin,
08:19 sont en ballotage défavorable.
08:22 -Autre ministre, distancé par l'Union de la gauche,
08:26 Clément Bohn.
08:27 -Trois, en revanche, sont en danger.
08:29 Stanislas Guérini, ministre de la Fonction publique,
08:32 Clément Bohn, ministre de l'Europe,
08:35 ou Amélie de Montchalin.
08:36 -Lui est qualifié, mais reste un ministre en difficulté.
08:41 Clément Bohn, ministre de l'Europe,
08:43 en ballotage défavorable à Paris.
08:46 -Ca a été très compliqué pour vous.
08:48 Ca s'est joué à quelques centaines de voix près,
08:51 mais vous avez été élu.
08:52 On a le sentiment que ça a été un moment fondateur.
08:55 -Totalement. Ca renvoie à ce qu'on disait.
08:58 Je me suis lancé en politique pour de vrai.
09:00 C'est l'élection, la politique.
09:02 J'ai eu une circonscription, d'autres, moins difficiles,
09:05 où j'ai voulu prendre mon risque,
09:07 où j'ai voulu gagner à un endroit qui avait du sens.
09:10 Je suis parisien, je suis né à Paris.
09:13 Dans une circonscription qui me parle,
09:15 parce qu'elle est historiquement de centre-gauche,
09:18 je me sens encore dans cette sensibilité-là.
09:21 J'ai voulu y aller.
09:22 La victoire est d'autant plus heureuse et belle,
09:25 mais elle a été difficile.
09:26 -On va évoquer des jours plus difficiles pour vous.
09:29 Vous l'avez dit, vous avez une sensibilité de gauche.
09:32 Quand vous avez été en charge des transports,
09:35 vous avez multiplié les prises de position
09:37 sur ces marqueurs de gauche.
09:39 Il y a eu la GPA, la gestation pour autrui,
09:41 la taxe sur les superprofits, l'interdiction des jets privés.
09:45 En 2023, en plein débat sur la loi immigration,
09:48 vous avez voulu faire entendre votre sensibilité de gauche
09:51 en organisant un dîner entre plusieurs ministres
09:54 qui n'étaient pas d'accord avec cette loi.
09:56 Ca a été mal vu par l'Elysée,
09:58 qui a vu un manque de loyauté.
10:00 Effectivement, vous diriez que vous êtes allé trop loin
10:03 en organisant ce dîner. -Non.
10:05 D'abord, vous voyez de quoi on parle.
10:07 On m'a prêté ensuite beaucoup d'intentions
10:10 qui ont beaucoup été fausses ou exagérées
10:12 ou délibérément malveillantes, mais c'est la politique.
10:15 Il y a des moments où il faut dire ce qu'on pense
10:18 un peu plus fort qu'à d'autres moments.
10:20 Je ne regrette pas, mais je savais que c'était là aussi un risque.
10:24 D'une certaine façon, j'en ai payé le prix,
10:27 je ne suis plus au gouvernement, mais ça n'est pas l'essentiel.
10:30 Je suis devenu élu, je continue à soutenir le président
10:33 et la majorité, et je pense qu'il y a des moments
10:36 où ces débats font du bien.
10:37 -La presse vous a quand même longtemps qualifié
10:40 de chouchou du président Macron.
10:42 Il paraît que Brigitte Macron vous surnomme le fiston.
10:45 Je ne sais pas si c'est encore le cas.
10:48 -Je crois. -Vous avez passé 10 ans
10:49 au service d'Emmanuel Macron, 10 ans de votre vie,
10:52 et du jour au lendemain, vous vous voilez un limogé,
10:55 accusé de manque de loyauté.
10:57 Est-ce que c'est pas terriblement ingrat ?
11:00 -C'est pas à moi de le dire. -Comment vous l'avez vécu ?
11:03 -Il y a toujours une douleur, mais on ne va pas épiloguer
11:07 sur des douleurs politiques qui ne sont pas grand-chose
11:10 par rapport à d'autres douleurs.
11:12 C'est des moments difficiles, mais en politique,
11:14 il faut s'en sortir. -Vous avez pensé
11:16 à arrêter la politique ? -Non.
11:18 Quand je disais qu'on apprend des choses,
11:20 j'en apprends d'autres.
11:22 Il faut redonner à la politique, y compris pour les carrières,
11:25 assumons le mot, les parcours, le temps long.
11:28 Je suis aujourd'hui député, j'ai été ministre,
11:31 peut-être que je ferai autre chose, ministre, maire,
11:34 président d'une collectivité, j'en sais rien.
11:36 En Europe, on verra.
11:38 Je ne veux pas arrêter. Je me suis présenté une élection,
11:41 pas pour dire que c'est un chemin vers le gouvernement,
11:44 mais pour défendre des idées et des convictions.
11:47 -Vous avez des ambitions inchangées,
11:49 notamment la mairie de Paris. -On verra comment elles prennent forme.
11:53 Je m'inscris toujours dans cette fidélité,
11:55 parce que la politique, c'est des convictions et des sentiments.
11:58 De m'être engagé pour Emmanuel Macron,
12:00 d'être toujours proche de lui,
12:02 de tenir à la majorité à ce projet, il demeure.
12:05 -On va passer à notre quiz, si vous voulez,
12:07 pour terminer cette émission.
12:09 On a un peu modifié l'exercice. -Vous.
12:11 -Vous allez devoir choisir entre deux propositions.
12:14 On reste sur la politique, pour la première question.
12:17 Entre maire de Paris ou Premier ministre, je choisis.
12:20 -Il y en a un qui est une élection,
12:22 et l'autre, qui est une nomination.
12:25 Si vous me demandez vraiment si on me donnait le choix,
12:28 je dirais Premier ministre. -Premier ministre.
12:30 Une question musique, entre Carmen à l'opéra
12:33 ou l'Eurovision devant ma télé ? -J'aime beaucoup l'opéra,
12:36 mais je ne raterai jamais l'Eurovision.
12:38 -Vous préférez l'Eurovision. -Oui.
12:40 C'est un moment européen, au bon sens du terme,
12:43 et puis de partage, je regarde ça souvent avec des copains.
12:46 J'y renoncerai pas. -Pour cette dernière question,
12:49 vous risquez de perdre un ami ? C'est une question humour.
12:52 Entre Mathieu Noël ou David Castello-Lopez, je choisis.
12:56 J'aime pas le vous-voyer, donc je vais dire David Castello-Lopez,
12:59 mais je dois dire Mathieu Noël, pourquoi ?
13:01 Ils sont deux amis, entre eux, je crois,
13:04 mais c'est deux amis humoristes qui font une très belle carrière.
13:07 Ils sont impressionnants et très drôles.
13:10 -David Castello-Lopez, vous le connaissez depuis longtemps.
13:13 -C'est mon copain de lycée, quasiment d'enfance.
13:16 -Mathieu Noël, c'était à Sciences Po.
13:18 -On était à Sciences Po ensemble, mais je les aime tous les deux.
13:21 -Merci beaucoup, Clément Bone, d'être venu dans "La Politique".
13:25 ...

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