• il y a 6 mois
La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit à la réduction de la consommation de livres depuis l'instauration d'une taxe sur les ouvrages commandés en ligne 

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00:00 Un coup de gueule ce soir sur la taxe de 3 euros sur les livres commandés en ligne.
00:06 Depuis le 7 octobre dernier, les frais de port des livres commandés sur internet
00:09 grimpent systématiquement à 3 euros si vous achetez pour moins de 35 euros.
00:14 Est-ce que ça a eu des conséquences sur l'achat des ventes ?
00:20 - Un coup de gueule, ma chère Julie. - L'achat des livres, pardon.
00:22 - Un coup de gueule, c'est une injonction de votre part ou une suggestion que vous me faites ?
00:25 - J'ai l'impression que ça va être un coup de gueule, mais non, peut-être pas.
00:28 - Est-ce que vous consentez que je m'en réjouisse ?
00:30 - Ah ben oui, bien sûr. - Mais ça, en même temps,
00:33 je comprends le problème que ça peut poser.
00:36 Nous sommes confrontés depuis la vente en ligne des biens de consommation
00:39 et notamment de la littérature, de la librairie,
00:42 à l'effondrement de notre artisanat de métier de libraire
00:46 qui est évidemment dépassé par cette concurrence, qu'elle soit loyale ou déloyale.
00:50 La dernière décision gouvernementale sur le prix de livres était de 82
00:55 lorsque Jacques Lang avait décidé de limiter la baisse à 5 %
00:58 justement pour qu'il n'y ait pas de déséquilibre dans le marché du livre.
01:01 Et là, nous avons un des héros du GAFAM qui était Amazon qui arrive
01:06 et qui dit "je peux vous livrer chez vous à domicile
01:10 toute littérature en 24 heures quelquefois, voire moins,
01:14 gratuitement, mais vous vous rendez compte, dans un état libéral."
01:17 - On paie quand même le livre. - Oui, on paie le livre,
01:18 mais enfin la livraison est gratuite et tu as ton livre le lendemain,
01:20 tu te rends compte, toi qui es libéral, c'est soviétique comme système.
01:23 - Non, moi je trouve ça remarquable. - Mais bien sûr, je suis d'accord.
01:26 Donc les librairies disparaissent, évidemment, et même les gens,
01:30 et je suis le premier à reconnaître que même si je peux aller chez mon libraire,
01:34 lorsqu'il suffit d'appuyer une touche sur le clavier
01:36 et d'avoir le lendemain l'ouvrage en question pour les enfants ou pour nous-mêmes,
01:38 et c'était gratuit, et le ministère de la Culture de la République française
01:43 a dit "on va faire un tout petit peu de protectionnisme",
01:45 je dis pas quelquefois on veut... - Mais ça ne marche pas, donc, Perico.
01:48 - On va dire que le transport est payant. - Oui, mais ça ne marche pas.
01:51 - Donc vous avez vu les chiffres, 40 % des acheteurs de livres
01:53 ont réduit leur consommation de livres. - Mais oui, ça ne marche pas.
01:55 - Et on rappelle que 70 % des acheteurs de livres en ligne sont ruraux.
01:59 - On ne pouvait pas ne pas... - Et donc, pour eux,
02:03 c'est sur eux qu'ils sont particulièrement pénalisés.
02:05 - Non, alors moi, je suis critique avec le gouvernement...
02:07 - Et donc il faut supprimer cette mesure ?
02:09 - Je ne sais pas s'il faut la supprimer, est-ce qu'on peut faire en sorte
02:12 qu'Amazon n'ait pas le monopole du marché du livre ?
02:17 Enfin, un monopole, c'est pas libéralisme, c'est pas libéralisme, Charles Consigny,
02:21 c'est une forme de soviétisme. - Mais non, mais parce que...
02:23 - En distribution, contre 80 % des biens... - Mais il supprime les autres...
02:26 - Les cinq centrales d'achat... - Les autres...
02:28 - Mais c'est pas libéral, c'est pas libéral. - Mais Charles Consigny, alors ?
02:31 - C'est une concurrence déloyale. - C'est une concurrence déloyale.
02:33 - Alors, ça fait un maison. - Ce qu'on constate,
02:35 moi, je trouve qu'Amazon, c'est une entreprise remarquable.
02:39 C'est un succès absolument hallucinant. - Pour la France ?
02:43 Elle paye ses impôts en France ? - Mais je m'en fous.
02:45 - Ah, bon, d'accord. - C'est une entreprise...
02:47 - Tu es à vitesse variable, camarade. - Je veux des systèmes...
02:49 - Tu es à vitesse variable, camarade, parce que je vois...
02:51 - Je veux des systèmes qui fonctionnent.
02:53 J'en ai ras-le-bol des gens qui ne pensent qu'aux impôts...
02:55 - Non, non, non, non. - Et qui ne font que des trucs
02:57 qui ne marchent pas. - Je pense...
02:59 - Je pense à l'égalité des chances et à un libéralisme...
03:01 - Oui, oui. - Qui respecte la concurrence déloyale
03:03 et non faussée. - Alors, tu as bien résumé les choses...
03:05 - Donc, tu es pour la concurrence déloyale et faussée.
03:07 - Tu as bien résumé les choses. - Non, mais ne parlez pas tous en même temps
03:09 sur le coup pour rien. - Tu as bien résumé les choses.
03:11 - Voilà, quelle est la France ? La France, c'est un gars qui arrive avec son panneau "égalité",
03:15 qui demande une taxe et qui casse ce qui marche pour mettre à la place un truc qui marche pas.
03:19 Ça, c'est la France, et c'est pour ça que nous en sommes dans cette situation.
03:23 Donc, moi, je suis désolé, je trouve cette boîte absolument remarquable.
03:27 Je constate que cette taxe, évidemment, ne marche pas,
03:30 qu'elle a même des effets contre-productifs, puisqu'elle entraîne une baisse des livres
03:35 et des commandes de livres, mais qu'elle n'entraîne pas, corrélativement,
03:39 une amélioration de l'activité des libraires, qu'en fait, ça va plutôt vers les super hypermarchés,
03:46 que les gens vont acheter leurs livres plutôt dans les hypermarchés que dans des petites librairies,
03:50 forcément, puisqu'il s'agit d'acheteurs qui sont dans les territoires ruraux,
03:54 donc qui ne vont pas boulevard Saint-Germain acheter leurs livres.
03:58 Donc, je suis désolé, pardon de te dire perico, je pense que c'était une mesure à la con,
04:02 comme toutes ces mesures de réglementation et de taxation,
04:06 qui sont les seules idées qu'on a en France.
04:09 - C'est pas une taxation pour taxer, c'est sauver un artisanat.
04:13 - Mais perico, si le site de la FNAC,
04:16 imaginons un site de libraire coordonné qui se mettrait ensemble,
04:22 - Une coopérative, une sorte de coopérative.
04:25 - Ensemble, sur internet, aussi efficace qu'Amazon existait, ça marcherait,
04:29 sauf que le seul problème, c'est qu'il faut bosser un tout petit peu
04:31 pour faire une boîte aussi efficace qu'Amazon.
04:33 - Au Lysévial.
04:34 - Oh là là, ça il y a plein de gens qui s'intéressent.
04:36 - La vraie difficulté, c'est sur les frais de livraison et sur les livraisons.
04:40 Et où il y a une distorsion de concurrence,
04:42 et où la responsabilité est liée essentiellement au secteur de la distribution et à la poste.
04:47 La poste française, par exemple, dans le secteur du livre, c'est surréaliste.
04:51 Si vous envoyez un livre en France, de la France à la France,
04:55 c'est plus cher que si vous envoyez un livre en France à l'étranger.
04:58 Parce qu'on a des tarifs de poste qui sont totalement irréguliers,
05:03 qui ne correspondent pas à la réalité.
05:05 Et donc effectivement, aujourd'hui, on a des gens qui, dans les zones rurales,
05:08 n'ont comme seul moyen d'obtenir un livre, soit des plateformes,
05:11 soit effectivement les supermarchés.
05:13 Parce que ça n'existe pas en réalité, les endroits où il y avait des petites librairies.
05:17 Et pourtant, les librairies ont plutôt une augmentation de leur fréquentation
05:22 depuis quelques années.
05:23 Donc ça n'a pas été une concurrence.
05:25 Le vrai, la vraie solution, ce qu'aurait dû faire le gouvernement,
05:29 plutôt que de mettre cette taxe là, c'est de faire en sorte que la poste
05:32 donne un tarif qui soit acceptable et qui soit égalitaire pour tout le monde.
05:37 C'est totalement surréaliste.
05:39 Ça serait d'abord d'exiger qu'Amazon paye des dividendes conséquentes et régulières
05:42 dans cette grande... l'Union Européenne libérale.

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