• il y a 6 mois
Le calme est revenu ce vendredi soir à Sciences Po. Après plusieurs semaines de tension, la direction de Sciences Po Paris a annoncé, vendredi 26 avril, dans la soirée, un accord avec ses étudiants mobilisés pour la cause palestinienne, par lequel elle s’engage à organiser un débat interne et à suspendre des procédures disciplinaires lancées contre des manifestants. Pour le journaliste Éric Revel, aujourd’hui, «on ne peut plus débattre de rien».

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Transcription
00:00Il y a eu plusieurs tweets de la France Insoumise, il y a eu aussi celui de Rima Hassan, vous savez, qui est septième sur la liste aux européennes pour LFI,
00:09qui elle, appelait au soulèvement dans un tweet.
00:12Vous avez eu aussi un tweet de Thomas Porte, mais qu'il a effacé, qui était très ambigu sur les milices fascistes, on ne savait pas,
00:19et moi-même j'ai hésité s'il parlait des policiers ou s'il parlait de membres de la ligue de défense juive qui était sur place.
00:28Donc en fait, les députés LFI jouent avec de la dynamite en réalité, parce que quand vous appelez au soulèvement, par exemple pour Rima Hassan,
00:38le soulèvement c'est que vous cherchez quoi ? Le chaos ? Vous cherchez une guerre larvée dans la rue ? Vous cherchez à renverser le pays ?
00:48C'est très ambigu toujours et c'est extrêmement violent.
00:51Donc oui, il y a un terreau électoral qui est fort. Il y a aussi une chose qui m'a frappé, c'est que, comme vous le savez, il y a une gouvernance provisoire à Sciences Po en ce moment,
01:00puisque le président précédent est parti pour des raisons personnelles, et cette gouvernance provisoire n'accarne pas du tout l'autorité.
01:10Et puis on a entendu ce prof de Sciences Po qui parlait, on sent comme il est extrêmement prudent. Pourquoi ?
01:16Parce que ce qu'il faut savoir, c'est que ce sont les élèves qui évaluent les professeurs à Sciences Po.
01:20Donc si vous n'êtes pas dans la ligne idéologique que souhaite cette minorité active et qui fait parler d'elle, vous risquez de ne plus être prof l'année suivante, vous voyez.
01:30Donc il y a une espèce de terreur un peu intellectuelle qui s'est instituée à Sciences Po, et puis qui pose un problème à moyen-long terme,
01:36puisque Sciences Po c'est l'école des élites, dit-on. Quand vous faites Sciences Po, vous faites parfois l'ENA ensuite, mais donc vous devenez haut fonctionnaire.
01:43Donc ces gens qui aujourd'hui prônent l'idéologie qui est la leur...
01:46Dirigeront l'appareil d'État.
01:47Mais oui, donc il y a un sujet quand même, il y a un sujet. Maintenant qu'on dénonce les horreurs qui se passent à Gaza, ça me semble légitime,
01:56on peut soutenir l'existence d'Israël sans soutenir la politique de Netanyahou, mais comme le disait très bien ce représentant de la communauté juive, je crois,
02:05le problème c'est qu'on ne peut plus débattre, on ne peut plus débattre de rien.
02:09Vous avez des gens qui imposent une idéologie dans la rue, qui bloquent une école comme Sciences Po, et vous n'avez plus rien d'autre à dire qu'à vous soumettre à ces idéologies.
02:19Mais pour moi c'est le contraire de la démocratie.

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