• il y a 6 mois
Le calme est revenu ce vendredi soir à Sciences Po. Après plusieurs semaines de tension, la direction de Sciences Po Paris a annoncé, vendredi 26 avril, dans la soirée, un accord avec ses étudiants mobilisés pour la cause palestinienne, par lequel elle s’engage à organiser un débat interne et à suspendre des procédures disciplinaires lancées contre des manifestants. Et selon l’éditorialiste Caroline Pilastre, la direction de Sciences Po Paris a «peur d’un embrasement».

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Transcription
00:00 Clairement oui, je pense qu'ils ont peur d'un embrasement au sein de Sciences Po, mais cela fait des années que cela perdure.
00:05 Alors évidemment que c'est une minorité agissante, rugissante, mais qui fait de plus en plus boule de neige en termes d'état d'esprit wokist et/ou islamo-gauchiste.
00:15 Et ne pas prendre de sanctions contre ces étudiants, c'est dommageable, c'est déplorable, parce que ça envoie un très mauvais message aux autres facs, aux autres écoles,
00:25 parce qu'on parle de Sciences Po pour qui c'est habituel depuis un moment, surtout lorsqu'il y a le conflit israélo-palestinien,
00:32 qui ne fait qu'amplifier cette situation de haine, de caricature, même de méconnaissance.
00:38 Mais ça existe aussi dans d'autres endroits, ça existe à la Sorbonne, ça existe aussi en province, à Dauphine, de manière moins importante.
00:49 Mais écoutez, c'est une défaillance que j'estime globale, que ce soit l'État depuis plusieurs années, que ce soient les administrations, les directions de ces grandes écoles,
00:59 qui sont censées former, rappelons-le, les élites de demain, ce sont les gouvernants de demain.
01:04 Eh bien moi j'ai peur en fait de ces élites de demain, parce que beaucoup réinterprètent l'histoire, beaucoup recontextualisent les faits de manière idéologisée et non historique.
01:14 Une fois de plus, chacun est libre de ses opinions et de ses convictions, chacun a un prisme.
01:19 Et cette question israélienne et palestinienne est souvent très émotionnelle, c'est souvent lié aux origines, c'est souvent lié à la religion.
01:29 Malgré tout, on peut raison garder.
01:32 Et pour des gens qui parlent de liberté de penser et d'expression du matin au soir, mais il n'y a pas plus totalitaire et arbitraire qu'eux,
01:38 quand vous essayez de discuter avec eux et que vous n'êtes pas du même avis, vous êtes tout de suite taxés de fachos.
01:44 Donc moi je suis très inquiète pour la suite à venir et je me dis surtout que pour l'instant les choses sont apaisées, mais ils ont gagné.
01:52 Et peut-être que dans une semaine, dans quinze jours, dans trois semaines, ils recommenceront à bloquer et interdire aux étudiants qui ont envie de rentrer à Sciences Po
01:59 de travailler, d'étudier paisiblement, de vivre normalement tout simplement.
02:04 Et je pense aussi aux étudiants français et juifs qui doivent avoir la peur au ventre en allant à Sciences Po,
02:10 parce que beaucoup sont obligés d'exprimer un avis, souvent n'ont pas envie de le faire, ils ont le droit d'être neutres sur cette question.
02:18 Ce n'est pas la place des établissements de demander ce genre de choses à des étudiants, c'est prendre des risques de manière supplémentaire pour pas grand chose.
02:26 Mais oui, je suis très inquiète et je trouve ça déplorable qu'il n'y ait pas de sanction prise contre ces étudiants.
02:31 [Musique]
02:35 [SILENCE]

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