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00:00 A 7h45 vous avez la parole donc appelez nous dès maintenant au 04 76 46 45 45
00:05 pour débattre sur le sujet du jour. Nous parlons d'Europe ce matin Théo H.
00:09 Oui à 40 jours des élections européennes ce sera le 9 juin on s'interroge sur notre lien à l'Europe.
00:14 Allez-vous voter en fonction de quoi ? Est-ce que la guerre en Ukraine par exemple renforce le sentiment européen ?
00:20 Il y a aussi Grenoble capitale verte européenne.
00:23 On attend donc vos appels au standard et on en parle avec notre invité Yann Echinard.
00:27 Bonjour. Merci d'être avec nous en studio ce matin.
00:30 Vous êtes maître de conférence en économie à Sciences Po Grenoble.
00:33 Vous avez publié plusieurs ouvrages sur l'économie européenne.
00:37 Selon les sondages moins d'un Français sur deux compte se déplacer le 9 juin prochain aux urnes.
00:43 Si vous deviez donner une bonne raison d'aller voter ce serait laquelle ?
00:47 L'Europe se construit tous les jours. L'Europe se construit grâce aux ministres,
00:50 grâce aux actions politiques gouvernementales mais aussi grâce aux députés.
00:55 Le droit communautaire est produit à Bruxelles, il est produit à Strasbourg.
00:58 Donc ne pas aller voter c'est ne pas prendre part à cette construction européenne.
01:04 Et puis ne pas voter c'est laisser les autres voter pour soi-même.
01:08 Donc c'est très important d'aller voter et de remplir son devoir de citoyen.
01:12 Je vais vous laisser entendre quelques Grenobloques.
01:15 On a interrogé sur les élections européennes.
01:18 Je ne suis pas du tout la campagne présidentielle. Enfin européenne.
01:23 Déjà que les campagnes françaises ne m'intéressent pas, je ne vais pas m'occuper des européennes.
01:26 On ne parle pas entre nous déjà et ça ne nous intéresse pas plus que ça.
01:30 On ne se sent pas trop concerné. Je pense que quand c'est présidentiel on s'y intéresse légèrement plus.
01:34 C'est plus direct.
01:35 Ces cinq dernières années l'Europe a pourtant été au cœur de l'actualité.
01:41 La guerre en Ukraine, les vaccins contre le Covid, le plan de relance, la politique agricole commune.
01:45 Malgré cela l'abstention aux européennes,
01:48 puis on l'entend des Grenobloques qui ne savent pas forcément quand elles votent, comment on l'explique ?
01:52 Alors qu'il y a eu des sujets européens énormes.
01:54 Oui bien sûr, c'est tout un paradoxe.
01:57 Ce qui est très intéressant c'est qu'il y a une étude du Parlement européen sur l'opinion européenne
02:01 et qui montre qu'il y a un engagement très fort, de plus en plus important de la part des européens sur ces questions.
02:07 On a des taux très importants en Allemagne, 15 points en Hongrie.
02:15 Donc la question européenne est très importante.
02:18 Et en France, on passe de 45 à 46% d'intérêt des enjeux européens et des questions européennes pour les élections.
02:26 Donc on a là vraiment un vrai problème, on peut le dire, un problème français.
02:31 Donc on a l'habitude d'expliquer que la question européenne n'est pas suffisamment traitée peut-être par les médias.
02:39 Et bravo à vous de vous emparer de cette question,
02:41 car c'est très important de politiser la question européenne.
02:46 Et la politisation passe par des débats dans les médias.
02:49 Il faut aussi pousser les femmes et hommes politiques qui travaillent sur les questions européennes à prendre la parole,
02:56 à en parler quotidiennement, à en parler toutes les semaines.
02:59 Et pas seulement, je le dis sans attaque vraiment,
03:03 mais parce que cette parole soit captée par le président de la République française.
03:07 Car très rapidement, les populations peuvent se dire "c'est une élection nationale".
03:13 Donc je suis d'accord avec le président, je vote pour, je suis contre, je vote contre.
03:18 Or le sujet n'est pas là.
03:20 Avec tout le respect que j'ai pour le président de la République française, ce n'est pas Macron.
03:24 Le sujet est l'avenir européen dans les cinq prochaines années.
03:27 Et vous l'avez dit, les grands sujets sont là.
03:29 Les sujets de la défense européenne par exemple.
03:31 - Et on va au Standard de France Blizzard voir des auditeurs qui ont envie de parler d'Europe justement.
03:36 Denis est avec nous à Airbay.
03:38 - Voilà, c'est juste à côté de Saint-Martin-d'Erre. Bonjour Denis.
03:41 - Bonjour.
03:43 - Bonjour, bonjour Frédéric, bonjour Mathieu.
03:46 - Oui tout à fait, Théo qui est avec nous.
03:48 Alors Denis, vous faites partie des gens qui sont plus qu'intéressés
03:52 parce que vous voulez amener les gens à s'intéresser aux élections européennes.
03:57 - Oui tout à fait, parce que j'ai constaté à la fois par des sortes de micro-trottoirs
04:01 auprès de mes amis, mes connaissances, tout ça.
04:04 Et également, dans une démarche plus publique, ce marché, voire on le s'abit,
04:13 que les gens, beaucoup, ignorent ce qui se passe dans l'Europe, ce que l'Europe fait pour eux.
04:18 Ils ne savent pas non plus ce qu'ils pourraient faire eux pour l'Europe.
04:22 Soyons réalistes.
04:23 - Et vous leur dites quoi dans ce cas-là, Denis ?
04:27 - Et je leur dis, eh bien, tout d'abord, il faut aller voter.
04:30 J'en dis aussi, regardez les programmes que vous avez écoutés,
04:33 M. Macron puis M. Bardella, c'est le même programme,
04:36 quasiment copier-coller, à deux-trois bricoles près.
04:38 Regardez plutôt qui va l'exécuter,
04:41 mais regardez surtout ce que ça peut faire pour vous, en quoi c'est important.
04:45 - Et vous sentez que ce que vous dites a de l'impact ou pas tellement ?
04:49 - Alors, plusieurs populations.
04:51 Il y a des populations qui n'ont pas envie de se bouger, clairement.
04:57 Il y a une autre population qui sait déjà pour qui elle va voter.
05:02 Et puis, il y a un grand marais au milieu de gens qui,
05:05 à la fois, ne savent pas pourquoi il faudrait qu'ils se déplacent
05:08 et qui ne savent pas pour qui ils vont voter.
05:11 - Beaucoup d'indécis, donc.
05:12 - Et l'idée, c'est de les amener à faire des choix conformes à leurs intérêts.
05:17 Pas forcément raisonnés d'après ce que j'en pense, moi,
05:20 mais conformes à leurs intérêts, à eux.
05:22 - En tout cas, de leur laisser le choix, mais au moins qu'ils s'expriment.
05:24 - Ils ne sont pas concernés par cette affaire.
05:26 - Oui. Très bien.
05:27 Merci, Denis.
05:28 Je vous laisse parce qu'on a pas mal de monde au Standard.
05:30 Et puis, j'aimerais faire réagir Yann Echinard, notre invité, à ce qu'il vient de dire.
05:35 Et puis, à l'impact de l'Europe, peut-être,
05:37 il y a trois Français sur dix qui estiment que l'Union européenne
05:40 a plus d'inconvénients que d'avantages.
05:42 Est-ce que vous, avec votre casquette de professeur d'économie,
05:46 vous diriez la même chose ?
05:48 - Je pense qu'il serait quand même dramatique d'imaginer que notre destin commun,
05:53 qui est de participer à cette grande construction européenne,
05:56 soit un désavantage, soit un inconvénient.
05:58 Nous sommes face à des enjeux mondiaux de plus en plus importants,
06:02 emmenés dans un monde multipolaire.
06:05 La Chine s'affirme de manière de plus en plus forte.
06:08 Les États-Unis continuent avec leur stratégie
06:12 qui vient protéger leur économie et leur société.
06:14 - Mais est-ce que factuellement, en tant qu'économiste,
06:17 enfin de professeur d'économie, vous pouvez dire que l'Europe apporte plus
06:20 qu'elle nous coûte ?
06:22 - Nous, nous avons un marché européen de près de 500 millions de consommateurs.
06:26 Un marché qui permet à des grandes entreprises françaises
06:29 de se développer, de s'épanouir,
06:31 de créer de la croissance, de l'emploi.
06:35 Donc il serait assez fou d'imaginer que ce grand continent
06:40 qui a traversé des crises, des guerres durant les siècles passés,
06:44 qui a créé, qui a construit un environnement de paix,
06:47 même si elle est menacée par la guerre en Ukraine,
06:50 puisse devenir quelque chose de négatif pour les Européens.
06:54 Il reste encore énormément de choses à faire de manière collective
06:57 à l'échelle européenne.
06:59 Et je voudrais réagir aussi par rapport à la réaction de Denis.
07:04 Il y a un paradoxe aussi, c'est que l'offre politique aux Européennes
07:08 est incroyablement importante.
07:10 - Il y a 34 listes, je crois.
07:12 - Donc on devrait tous trouver...
07:14 - Une chaussure à son pied.
07:15 - Voilà, merci pour la force.
07:17 Là, c'est un vrai paradoxe.
07:19 - On va retourner au standard de France Blizzard dans un instant, Mathieu.
07:22 Vous pouvez nous appeler, 0476 46 45 45,
07:25 on parle d'Europe avec notre invité Yann Echinard,
07:27 qui est maître de conférence en économie à Sciences Po Grenoble.
07:29 Et puis on a des commentaires sur la page Facebook, soyez collègues.
07:31 - Je vous ai parlé des électeurs potentiels,
07:33 en tout cas de ceux qui ne se posent pas de questions.
07:35 Il y a Anne-Sylvie Corine qui dit évidemment qu'on va aller voter aux Européennes.
07:40 Je vous ai parlé de James tout à l'heure, qui lui en revanche,
07:42 ne voit pas trop l'intérêt pour la France de ces élections.
07:45 Et puis on a Jean-Louis qui regrette lui de son côté cette abstention énorme
07:50 qui est prévue pour ces élections de 9 juin prochain.
07:54 - Et puis on a Pia au standard de France Blizzard qui elle, va voter,
07:59 c'est sûr, le 9 juin prochain.
08:01 Pia Zert, bonjour.
08:03 - Bonjour.
08:04 - Merci d'être avec nous ce matin.
08:05 Vous, vous faites partie du mouvement des jeunes Européens de Blizzard.
08:09 D'abord, en quoi ça consiste et qu'est-ce que l'Europe représente pour vous ?
08:13 - Alors, c'est exactement ça.
08:15 Je suis partie des GE Blizzard.
08:17 Les GE, c'est une organisation centralisante et également internationale.
08:25 On est présents dans tous les pays européens.
08:28 Et le but, c'est de sensibiliser autour de l'Union Européenne,
08:34 mais également de lutter pour une démocratie fédéraliste au sein de l'Union Européenne.
08:40 - Et vous, l'Europe, vous en bénéficiez notamment,
08:43 vous en avez bénéficié notamment durant vos études.
08:45 Vous êtes à Grenoble, vous êtes originaire d'Allemagne, je crois.
08:48 L'Europe, vous la vivez concrètement.
08:50 - Oui, c'est exactement ça.
08:53 Je suis allemande et je suis en service public à Grenoble.
08:56 Et sans l'espace Schengen, bon, ça serait simplement pas possible.
09:01 - Vous étiez, je crois, en manifestation à Lyon hier.
09:04 Il y avait une marche pour l'Europe.
09:05 C'était quoi le message ?
09:06 - Le message, c'était on veut une démocratie,
09:11 on veut garder cette démocratie qu'on a
09:13 et on veut que l'Union Européenne soit encore plus visible.
09:19 - Merci beaucoup, Pia, d'avoir été avec nous ce matin
09:22 au Standard de France Bleu Isère,
09:24 du mouvement des jeunes Européens de l'Isère,
09:26 des étudiants, effectivement, grenoblans, on l'entend,
09:29 qui viennent de partout en Europe.
09:32 Yann Echinard, je reviens vers vous,
09:33 mettre dans conférence en économie à Sciences Po Grenoble.
09:36 La France a versé en 2023 un peu plus de 24 milliards d'euros à l'Union Européenne.
09:42 Elle a touché 16 milliards d'aides européennes.
09:44 Donc la France, si on fait le calcul simplement,
09:46 la France perd entre guillemets 8 milliards avec l'Europe.
09:49 Est-ce que c'est ça ou est-ce que c'est plus compliqué ?
09:52 - Nous participons à une union européenne,
09:55 donc on ne devrait plus sortir ce type de chiffre,
09:57 un pardon, Théouette.
10:01 - C'est simpliste.
10:02 - On participe à une union, donc on participe à des projets communs.
10:06 Nous avons bénéficié durant de nombreuses années
10:09 de transferts financés très importants,
10:11 notamment à destination des agriculteurs.
10:13 Nous étions un des premiers bénéficiaires de la politique agricole commune.
10:17 L'Europe s'est élargie.
10:18 L'Europe s'est élargie à des pays qui avaient de nouveaux besoins.
10:22 Les pays du Sud, avec l'Espagne et le Portugal,
10:24 ont bénéficié de grands transferts.
10:25 Puis ensuite, les pays d'Europe centrale et orientale,
10:27 qui étaient en retard de développement et de croissance,
10:29 ont bénéficié de transferts.
10:31 Donc c'est la roue qui tourne.
10:33 Et c'est les pays qui vivent avec une croissance importante,
10:37 la France, l'Allemagne, qui deviennent des pays
10:39 qui transfèrent des financements.
10:42 - Mais c'est des choses moins palpables peut-être,
10:44 comme s'il y a beaucoup d'étudiants à Grenoble
10:46 qui viennent de partout en Europe.
10:47 - Bien sûr, mais ça marque la solidarité entre les pays européens.
10:49 Donc il faut sortir du prisme national quand on pense Europe.
10:52 C'est ce qu'il y a de pire.
10:54 Et quand on a cette ligne de lecture
10:56 "I want my motorbike" de Margaret Thatcher,
10:58 on sait où ça nous mène.
10:59 Ça nous mène au Brexit.
11:00 Ce n'est pas ça l'esprit de la construction européenne.
11:03 Ce n'est pas ce que je donne et ce que ça doit me rapporter.
11:06 On doit penser à l'échelle européenne.
11:08 Et là aussi, on a une vraie fracture.
11:10 Encore malheureusement, on ne pense pas à l'Europe,
11:13 on pense à l'État-nation.
11:15 Et j'espère que la jeunesse va voter de manière importante demain,
11:25 je l'espère, parce que les taux d'abstention
11:27 sont aussi très importants chez les jeunes.
11:29 Et ça, c'est pour moi un choc.
11:31 La jeunesse devrait porter le projet européen
11:34 pour le transformer, notamment sur les aspects environnementaux, par exemple.
11:38 L'Europe en tout cas attire aux standards de France de l'univers mature.
11:41 - Sylvie Aybin est avec nous. Bonjour Sylvie !
11:43 - Bonjour !
11:44 - Alors Sylvie, vous pensez que justement, on n'en parle pas assez de l'Europe ?
11:47 - Oui, d'abord je voulais vous dire merci pour votre thème d'émission ce matin
11:52 et merci à votre invité pour la qualité de son intervention.
11:56 C'est vraiment très éclairant et très bien.
11:59 - Merci Sylvie.
12:00 - Je dois aussi préciser qu'en mon temps,
12:02 j'ai fait partie des deux premières étudiantes Erasmus
12:04 de l'Université de Grenoble.
12:06 C'était en 1987.
12:08 Donc vous voyez, l'engagement date pour moi d'il y a assez longtemps.
12:11 Oui, moi ce que je voulais pointer ce matin,
12:13 c'est simplement par rapport à l'écoute de votre micro-trottoir
12:17 qui a été diffusée.
12:19 Voilà, et votre invité l'a très bien souligné,
12:22 il y a vraiment chez nous, notre spécificité française,
12:25 vraiment un défaut d'information,
12:28 peut-être même pas information, un connaissance
12:30 au niveau formation initiale aussi peut-être.
12:33 On ne parle de l'Europe qu'au moment des élections.
12:35 Alors qu'en fait, l'Europe est présente partout
12:39 dans notre vie quotidienne de tous les jours.
12:41 Et ça, ça n'est pas suffisamment mis en avant
12:44 dans l'information quotidienne.
12:47 - Non, on essaye en tout cas sur France Blizzard, Sylvie.
12:50 Je vous coupe, je suis désolée parce qu'on n'a plus beaucoup de temps.
12:53 Il y a encore du monde au standard.
12:54 - On a Céline qui rattrape Sylvie.
12:57 Bonjour Céline.
12:58 - Oui bonjour.
12:59 - Vous étiez un peu dans la même idée,
13:00 c'est primordial de parler de l'Europe
13:02 parce que comme le dit notre invité,
13:03 pour demain, c'est par là que ça passe selon vous.
13:06 - Oui, je dirais presque même vital.
13:08 Parce que compte tenu du contexte géopolitique
13:11 dont tout le monde est conscient
13:13 au jour le jour et qui est grave, gravissime,
13:16 je pense qu'il est temps de prendre ses responsabilités.
13:19 Et effectivement, comme le disait très bien votre invité,
13:21 de ne pas voir simplement selon le prisme
13:23 strictement national mais plus grand.
13:25 C'est-à-dire que face à tous ces défis qui sont là,
13:29 eh bien il faut être plus fort.
13:31 L'Union fait la force.
13:32 Et ce n'est pas en restant chacun dans notre coin
13:35 qu'on en sera plus fort.
13:36 Il faut faire plus d'Europe, mieux la construire
13:40 au service des gens.
13:41 Mais il faut l'union, l'union grande
13:44 pour être plus fort dans ce monde.
13:47 - Je vois notre invité à kisser.
13:49 En tout cas, le message est passé Yann Eichiner.
13:51 - Il me semble que le message est passé, oui.
13:53 - Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin
13:55 sur France 2 UISR.
13:56 Merci, belle journée.

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