• il y a 6 mois
Convocation de Mathilde Panot pour apologie du terrorisme : "Il y a une volonté de faire taire, de la part du pouvoir politique en place", estime le coordinateur de LFI Manuel Bompard qui propose de supprimer ce délit du droit commun.

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Transcription
00:00 Je pense qu'il faut réagir là, parce qu'on est dans une situation…
00:03 – Mais dans votre appel demain, vous parlez de criminalisation des voix.
00:06 Ce n'est pas un mot qui est un peu exagéré, criminalisation ?
00:08 – Je suis en train de vous dire que précisément,
00:10 un responsable syndical avait été condamné à un an de prison
00:13 avec sursis pour un tract.
00:15 Donc si ça, ce n'est pas de la criminalisation,
00:17 je ne sais pas quel mot vous préférez.
00:18 Mais demain, c'est pareil, quand on convoque pour une audition,
00:23 après avoir ouvert une enquête, puisqu'il y a donc eu une décision
00:26 d'un procureur, procureur dont je rappelle,
00:29 ce n'est pas une autorité indépendante, qui a décidé d'ouvrir une enquête.
00:32 Donc c'est bien la preuve qu'il y a une volonté de faire taire
00:34 ceux qui dénoncent du pouvoir politique en place.
00:38 Clairement d'ailleurs…
00:39 – Pour vous, c'est le gouvernement qui est derrière la convocation de Matiné ?
00:41 – Bien évidemment, et c'est documenté ce que je suis en train de vous dire,
00:44 pour une raison très simple, il y a eu une circulaire
00:46 de M. Dupond-Moretti à l'ensemble des procureurs,
00:49 circulaire en date du 10 octobre dernier, dans lequel il appelait,
00:52 il demandait aux procureurs de poursuivre en utilisant
00:55 ce fameux délit infamant d'apologie du terrorisme.
00:58 Donc bien évidemment…
00:59 – Il faut le supprimer pour vous ?
01:00 – En tout cas, il faut le supprimer du droit commun,
01:02 puisqu'en 2014, de mémoire, il avait été décidé par M. Cazeneuve,
01:07 à l'époque nous nous y étions opposés d'ailleurs,
01:09 de mettre ce délit dans le droit commun.
01:12 On est face à quelque chose de stupéfiant.
01:15 Donc je pense que bien évidemment,
01:17 que s'il y a des gens qui font l'apologie d'action terroriste,
01:20 et ils doivent être poursuivis, c'est interdit, c'est un délit.
01:23 Mais qu'est-ce qu'il y a dans le communiqué du groupe parlementaire
01:26 de la France Insoumise du 7 octobre,
01:27 puisque c'est de ça dont il est question en ce qui concerne
01:29 la convocation de Mathilde Panot, qu'est-ce qu'il y a,
01:32 alors que ce communiqué dit précisément
01:34 "nous pleurons l'ensemble des victimes, qu'elles soient israéliennes ou palestiniennes",
01:37 qu'est-ce qu'il y a d'apologie du terrorisme ?
01:39 Tout le monde qui lit ce communiqué tombera de sa chaise,
01:42 excusez-moi de vous le dire.
01:43 – Oui, c'est une petite quête, ce qui vous a reproché,
01:44 mais on en a déjà beaucoup parlé, c'est une forme de relativisme.
01:47 – Mais non, d'abord il n'y a aucun relativisme,
01:49 par contre, clairement, il n'est pas possible
01:52 que ce délit d'apologie du terrorisme,
01:53 c'est d'ailleurs, je faisais référence tout à l'heure
01:55 au président de la commission nationale consultative des droits de l'homme,
01:58 c'est d'ailleurs ce qu'il dit dans son courrier,
02:00 il dit "il n'est pas possible que ce délit d'apologie du terrorisme
02:04 soit utilisé pour empêcher toute mise en perspective historique d'un événement,
02:08 sinon on ne peut plus penser, on ne peut plus réfléchir".
02:10 Enfin, bien évidemment que les actions du 7 octobre,
02:13 elles sont horribles et bien évidemment que nous les avons condamnées
02:16 dès le premier jour, bien évidemment, mais en quoi le communiqué…
02:19 – Sans employer le mot terroriste, c'est ce qui vous a été reproché.
02:22 – Non, mais ici nous avons dit que ce sont des actions terroristes,
02:25 le mode opératoire est un mode opératoire terroriste, bien évidemment,
02:27 mais écoutez, même si c'était ça le motif,
02:30 vous entendez bien qu'en justice,
02:31 on ne condamne pas pour un mot que vous n'avez pas employé.
02:34 – Fabrice ?
02:34 – Est-ce que les propos de Jean-Luc Mélenchon,
02:36 qui a comparé le président de l'université de Lille à un nazi,
02:40 après lui avoir interdit,
02:42 est-ce que c'est une mise en perspective d'un événement historique ?
02:44 – Mais non, mais d'abord…
02:45 – Il va y avoir une plainte du gouvernement,
02:46 là pour le coup, c'est totalement affiché puisque c'est la ministre,
02:48 – Je vais vous dire…
02:49 – Philippe Rotailleau qui a annoncé qu'elle allait déposer plainte pour un jour public.
02:52 – C'est ridicule, enfin d'abord…
02:54 – Qu'est-ce qui est ridicule ?
02:55 – D'abord votre question, parce que Jean-Luc Mélenchon
02:57 n'a jamais comparé le président de l'université à un nazi,
03:01 ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai,
03:02 ce n'est pas ce que Jean-Luc Mélenchon a fait.
03:04 Jean-Luc Mélenchon a, dans un discours qu'il a tenu
03:07 après l'annulation de la conférence qu'il avait prévue
03:10 d'organiser à l'université de Lille,
03:13 il a fait référence aux travaux d'Anna Arendt sur…
03:16 – Ça c'est ce qu'il a dit après pour te justifier, pour t'expliquer.
03:19 – Écoutez-le, moi je vais vous dire franchement, je vais vous parler sincèrement,
03:22 je suis fatigué par l'apparaisse intellectuelle du débat
03:25 et notamment du traitement médiatique depuis maintenant plusieurs mois.
03:29 Excusez-moi, depuis quand désormais en France
03:32 le fait de faire référence aux travaux d'Anna Arendt
03:34 pour essayer d'expliquer comment, ce que certains ont appelé
03:38 l'argument d'Eichmann dans l'histoire,
03:40 c'est-à-dire l'idée de dire "ce n'est pas moi,
03:41 je n'ai fait que répondre aux ordres",
03:43 c'est précisément juste ça qu'a dit Jean-Luc Mélenchon,
03:46 comment vous pouvez en tirer comme conclusion
03:48 qu'il s'agit de comparer l'individu…
03:49 – Et il n'y a pas de provocation, et il n'y a pas de radicalité dans tout ça,
03:55 il n'y a pas de provocation.
03:56 – Mais quelle provocation monsieur, enfin excusez-moi,
03:59 mais dénoncer les actions horribles, les massacres qui sont en cours aujourd'hui
04:03 dans la bande de Gaza, c'est une provocation,
04:05 ce qui est une provocation ce serait de ne rien dire.
04:08 – Mais comment vous réagissez à la plainte de Sylvie Retailleau
04:10 puisqu'elle a annoncé hier qu'elle allait porter le poing pour un juridique ?
04:12 – Je pense que ça participe exactement de cette même volonté
04:17 depuis maintenant plusieurs mois d'essayer de faire taire toutes les voix
04:20 qui tout simplement disent qu'il faudrait peut-être que la France se lève
04:23 face à ce qui se passe à Gaza et qui est tout simplement insupportable
04:26 sur le plan humain.
04:27 Quant à Mme Retailleau, franchement elle ferait mieux de s'occuper
04:30 de l'état de nos universités en France parce que là il y a beaucoup de travail,
04:33 vous savez, plutôt que d'aller amuser la galerie
04:35 en faisant des plaintes ridicules, loufoques,
04:37 dont tout le monde sait qu'elles ne seront pas suivies des faits,
04:39 parce que quand vous lisez la déclaration précise de Jean-Luc Mélenchon,
04:42 il n'y a aucune injure publique dans la prise de position de Jean-Luc Mélenchon.
04:47 Donc que Mme Retailleau s'occupe un petit peu de son travail,
04:49 qu'elle fasse un peu moins de communication.
04:51 [Musique]

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