• il y a 6 mois
Gil Avérous, maire de Châteauroux, était en direct sur BFMTV ce lundi matin. Il réagit à l’agression mortelle d’un adolescent de 15 ans survenue ce samedi. 

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Transcription
00:00 On est avec le maire de Châteauroux. Bonjour Gilles Averros et merci d'être en direct avec nous ce matin sur BFM TV.
00:07 On va revenir évidemment sur tous ces éléments-là et notamment sur la victime, sur Mathis.
00:12 J'ai lu votre communiqué, monsieur le maire, et je le lisais tout à l'heure, j'y ai senti de la colère. Est-ce que je me trompe ?
00:18 Oui, bien évidemment qu'il y a de la colère. Tout d'abord, évidemment, je voudrais réaffirmer mon soutien à la famille,
00:26 à Christophe, à Cécile, les parents de Mathis qui sont très connus des Castelroussins et appréciés.
00:31 Castelroussins qui ont déjà exprimé leur compassion mais aussi leur soutien.
00:36 C'est une ville meurtrie aujourd'hui, Châteauroux, et on va peiner à se remettre de ce drame.
00:41 C'est pour ça qu'il y a de la colère parce qu'on se retrouve face à deux jeunes de 15 ans, un meurtrier,
00:46 avec quatre coups de couteau mis au jeune Mathis, et un meurtrier qui avait déjà été interpellé les semaines passées,
00:54 qui n'avait pas pu être incarcéré parce qu'il y a moins de 16 ans, la législation française ne le permet pas.
00:59 Ce n'est pas que la justice ne l'a pas voulu, ce n'est pas que la justice a été défaillante, c'est que la justice applique la loi.
01:03 Aujourd'hui, on ne peut pas incarcérer un jeune de moins de 16 ans, même s'il a déjà été interpellé à deux reprises pour des faits de violence.
01:10 Mais est-ce que c'est ça qui vous met en colère ? Est-ce que vous dites là, il y a peut-être quelque chose à changer dans la loi ?
01:14 Oui, il y a évidemment quelque chose à changer, mais ça, ça relève du travail des parlementaires et puis du gouvernement.
01:23 J'accueille avec beaucoup d'attente les déclarations de Gabriel Attal, qui a dit vouloir travailler rapidement à lutter contre l'ensauvagement de notre société,
01:35 mais particulièrement à l'ultra-violence chez les adolescents.
01:38 Je crois que d'ici huit semaines, il devrait faire des propositions en ce sens.
01:41 Il y a vraiment urgence parce que ce qu'on a vécu ce week-end ici à Châteauroux, ça a été vécu par d'autres villes ces dernières semaines.
01:47 C'est quelque chose qui a tendance à se généraliser.
01:50 Il est vraiment urgent de pouvoir réagir chacun à sa place.
01:53 Évidemment, le gouvernement, le parlement, les élus locaux, la police, la justice, mais aussi les parents.
01:59 Il y a aussi un sujet d'éducation parce qu'en l'occurrence, le jeune auteur, le jeune meurtrier, après avoir fait sa garde à vue,
02:07 il était à nouveau dans la rue avec un couteau sur lui.
02:09 Donc je pense que les parents aussi ont un travail à faire en la matière.
02:12 Alors on va prendre les choses dans l'ordre.
02:14 D'abord, la justice, monsieur le maire.
02:16 Vous réclamez une peine exemplaire, vous voulez une justice intransigeante.
02:19 Ce sont vos mots, une sévérité extrême.
02:21 Ça veut dire que si vous précisez ça aujourd'hui, c'est parce que vous avez un doute ?
02:26 Non, je n'ai pas de doute, mais simplement, ça va être le troisième fait pour lequel il a été interpellé.
02:34 Donc aujourd'hui, il ne faut pas prendre le risque, même s'il a en dessous de 16 ans, il ne faut pas prendre le risque de le remettre en liberté.
02:40 C'est de toute évidence un jeune qui est dangereux.
02:43 Donc il ne faut pas pouvoir invoquer l'excuse de minorité.
02:46 Ce que je veux dire, c'est que la justice, avec les moyens qui sont à sa disposition, doit tout faire pour que ce jeune ne retrouve pas la liberté.
02:53 Je n'ai pas de doute aujourd'hui, malheureusement, avec le meurtre qu'il a commis.
02:57 Je n'ai pas de doute sur le fait qu'il soit incarcéré à l'issue de la procédure de garde à vue.
03:00 Mais il faut le dire et le redire, aujourd'hui, la justice n'a pas non plus tous les éléments juridiques pour lui permettre d'être réactif sur ces questions de violence, comme on a pu le connaître ces dernières semaines.
03:10 Et vous voyez, alors, les réactions et peut-être même aussi la pression politique qui s'exerce là, après ce drame chez vous à Châteauroux, les réactions d'Éric Ciotti,
03:18 qui explique que désormais, pour ce suspect, c'est la prison et l'avion, parce qu'il est de nationalité afghane.
03:25 Jordane Bardella qui dit qu'il a une colère immense pour nos dirigeants.
03:29 Éric Zemmour aussi qui réagit en lui parlant de "francocile", qui est un terme qui fait polémique, évidemment.
03:35 Vous entendez cette pression-là, qui est aussi d'une certaine manière une pression pour plus de sévérité, pour durcir la loi encore.
03:43 Est-ce que vous, vous appelez à ce qu'on durcisse la loi ?
03:47 Sur le sujet des jeunes délinquants mineurs, évidemment, il faut durcir la loi, pour tous les jeunes délinquants mineurs.
03:54 Aujourd'hui, on voit bien que l'ultra-violence est généralisée chez les mineurs.
03:59 Les mineurs d'aujourd'hui ne sont plus les mineurs d'il y a 15 ou 20 ans. Il y a 15 ou 20 ans, une bagarre, une rixe,
04:04 pour reprendre le terme utilisé par les journalistes que j'ai repris dans mon communiqué, serait terminée par des coups de poing,
04:10 mais pas par une sortie de couteau et pas quatre coups de poignardé sur la victime qui la mène à décéder.
04:20 Donc il faut prendre en compte cette évolution de la société. Il faut mettre en place des mesures qui permettent de rectifier ça.
04:27 En attendant, il faut être plus sévère en termes de justice. Effectivement, il faut modifier la législation.
04:32 Mais quelles mesures ? Qu'est-ce que vous réclamez ? Qu'est-ce qu'on doit changer ?
04:38 Clairement, l'excuse de minorité ne peut plus être invoquée. Il faut pouvoir incarcérer les jeunes dont on sait que manifestement,
04:44 ils sont dangereux et que les laisser en liberté crée un risque pour les autres. Voilà, ça, c'est la première des mesures à faire.
04:50 Je pense que si la justice avait eu la possibilité, au lendemain des deux dernières interpellations, de l'incarcérer, elle l'aurait fait.
04:55 Et il n'aurait pas fallu attendre que ce jeune, à une troisième reprise, vienne créer un drame dans notre ville de Châteaubriand.
05:02 Gilles Lavéros, vous parliez de la famille. On sait que la mère est également en garde à vue, soupçonnée d'avoir eu un rôle dont on ne définit pas encore les contours.
05:10 Qu'est-ce que vous savez, vous, de cette famille ?
05:16 Je ne connais pas cette famille. Je n'en sais rien. Aujourd'hui, l'enquête est en cours.
05:20 À l'heure où je vous parle, c'est encore la suite de la procédure qui se déroule avec des gardes à vue en cours.
05:26 Ça va demander encore quelques heures, voire peut-être quelques jours, avant qu'on sache précisément quelles ont été les conditions dans lesquelles se sont déroulées ce drame.
05:34 C'est une famille que je ne connaissais pas du tout. Donc, moi, je n'ai pas d'élément. Et évidemment, la justice fait son travail sans m'en informer, ce qui est normal.
05:40 Et sur la victime, sur Matisse, sur sa famille ?
05:44 Matisse, il est issu d'une famille très connue. On le disait tout à l'heure, ce sont des restaurateurs renommés de Châteauroux.
05:52 Christophe Marché et Cécile Cacciatori sont deux personnes que tout le monde apprécie ici.
05:57 Le jeune Matisse avait commencé des études de cuisine. Il prédestinait à suivre les traces de son père.
06:03 Il avait commencé un apprentissage dans un autre restaurant de la ville. Voilà, il avait tout son avenir devant lui.
06:08 Donc vous comprenez qu'aujourd'hui, les Casselles-Roussins sont très marqués par cet épisode dramatique qu'on aurait voulu à tout prix éviter, malheureusement, auquel on est confrontés.
06:17 Vous avez pu parler avec ses parents ?
06:21 Oui, j'ai eu ses parents hier. Je les ai vus encore ce matin. Vous imaginez qu'ils sont effondrés.
06:26 Ce qu'ils souhaitent, c'est qu'il n'y ait pas de récupération politique de cette affaire. Ils veulent être laissés tranquilles dans leur douleur.
06:33 Ils apprécient les mots de soutien qu'ils ont. C'est ce qu'ils attendent. Ils veulent se relever et repartir plus fort derrière en la mémoire de Matisse.
06:41 Je crois que le message à faire passer, c'est celui-ci. Il faut être positif. Il faut penser à Matisse. Il faut penser aux parents.
06:46 Et peut-être laisser à plus tard les commentaires qu'on peut entendre d'ici ou là.
06:51 Et vous savez si un hommage du soir a rendu la forme que prendra cet hommage ?
06:55 J'en ai discuté ce matin avec les parents. On en reparlera ce soir. On va peut-être attendre la fin de la procédure.
07:04 Il y a encore quelques auditions. Aujourd'hui, ils ont d'autres préoccupations plus urgentes.
07:09 On verra avec eux ce qu'ils souhaitent faire. Évidemment, on les accompagnera dans leur volonté. Rien que dans leur volonté.
07:14 J'ai encore une question, monsieur le maire. Vous parliez tout à l'heure de la violence chez les jeunes, chez les mineurs.
07:20 Est-ce que vous avez le sentiment qu'une ville comme la vôtre, Châteauroux, ville moyenne, est aussi rattrapée d'une certaine manière par cette forme de violence-là ?
07:30 Oui, bien sûr. On en a été préservé pendant longtemps. Mais aujourd'hui, l'évolution de la société qu'on constate, elle n'est pas uniquement dans les grandes métropoles.
07:38 C'est une évolution de la société généralisée. Donc cette ultra-violence chez les jeunes qu'ils reproduisent quelquefois par mimétisme,
07:45 ce qu'ils peuvent voir à la télévision, sur les réseaux sociaux, sur les jeux, elle n'est pas spécifique à un territoire ou à un autre.
07:51 Elle est aujourd'hui dans des villes moyennes comme les nôtres. Elle est aussi dans la ruralité. Il ne faut pas le nier.
07:56 On n'était pas habitué à ça. Il faut aujourd'hui le prendre en compte et surtout réagir au plus vite.
08:01 Et j'ai confiance dans le gouvernement, dans le Parlement pour que rapidement, on puisse mettre en place des mesures pour mettre fin à cette ultra-violence chez les jeunes adolescents.
08:10 Merci Monsieur le Maire d'avoir été en direct ce matin dans ce live sur BFM TV.

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