#Eichmann : L’État a-t-il raison de porter plainte contre Mélenchon ?

  • il y a 5 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Jean Doridot et Michaël Sadoun

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a

##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-04-29##

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04 Les propos de Jean-Luc Mélenchon qui ont traité de nazisme, de nazi à Dolph Hechmann,
00:10 ça c'est juste une injure publique.
00:12 Jean-Luc Mélenchon n'a jamais comparé le président de l'université à un nazi, ce n'est pas vrai.
00:16 Mon ministère va se porter plainte pour injure publique devant un agent public.
00:20 Je pense que le gouvernement, en voulant porter plainte contre Mélenchon,
00:24 instrumentalise au moment de la campagne électorale.
00:27 Vous lisez la déclaration précise de Jean-Luc Mélenchon, il n'y a aucune injure publique dans la prise de position.
00:33 C'est le choix de Mélenchon, il aurait pu prendre d'autres références, mais bon.
00:37 Et donc cette référence qui fait beaucoup parler, le ministre de l'enseignement supérieur a annoncé dimanche
00:42 une plainte contre l'ancien candidat insoumis à la présidentielle qui a dressé un parallèle,
00:46 vous l'avez entendu, entre le président de l'université de Lille et Adolf Hechmann qui est une figure du nazisme.
00:52 Oui alors parlons vrai, est-ce que Jean-Luc Mélenchon est désormais sans limite ?
00:55 Est-ce qu'on peut tout dire au nom de la liberté d'expression ?
00:58 Ou doit-il y avoir des limites, comme c'est le cas en France, dites par la loi ?
01:02 Est-ce que ça ne va pas lui permettre de se victimiser en disant "voyez tout le monde me tombe dessus" ?
01:07 Et à cette question, l'État a-t-il raison de porter plainte contre Mélenchon suite à ses propos avec l'allusion à Adolf Hechmann ?
01:12 Vous dites oui à 65%, vous voulez réagir au datant vos appels au 0826 300 300.
01:18 Et cette intervention de Jean-Luc Mélenchon fait suite à ce qu'il a dit,
01:23 enfin je répète les propos qu'il a dit, "moi je n'ai rien fait" disait Hechmann,
01:27 "je n'ai fait qu'obéir à la loi telle qu'elle était dans mon pays".
01:30 C'est suite effectivement à l'injonction finalement au fait de vouloir fermer cette université
01:35 pour une cause de désordre, éventuellement de désordre public.
01:39 D'abord une digression dont j'ai conscience, je trouve très justifiée la plainte de la ministre des universités pour injure publique.
01:50 Et en même temps j'ai été très surpris par cette même ministre qui trouve le moyen d'approuver l'accord,
01:58 de mon point de vue, indécent, qui a été conclu à Sciences Po, entre la direction et j'allais dire les voyous,
02:06 disons le groupuscule sommeur de désordre et de violence, et instrumentalisant une école qui a été, il y a longtemps, prestigieuse.
02:17 Deuxième élément, je suis un partisan, je le sais comme vous mes amis, presque absolu de la liberté d'expression,
02:29 mais je me demande s'il n'est pas temps, devant plus que des outrances de Jean-Luc Mélenchon,
02:38 d'adopter une attitude de riposte et de réplique judiciaire.
02:42 Sinon on pourra lui donner l'impression qu'il a peut-être déjà que tout lui est permis.
02:48 Deuxième élément, troisième et je termine, le fait qu'il y ait une plainte contre lui,
02:54 l'a déjà conduit, bizarrement, à faire une légère marche arrière qui est en fait absurde,
03:02 puisqu'il affirme qu'il n'y avait pas de comparaison avec le nazisme quand il parlait au sujet du président de l'université,
03:11 d'Adolf Hechmann. Donc je pense que ça va peut-être...
03:14 Ils vont le victimiser, il va se victimiser, mais je pense que tout de même la démarche est très opportune.
03:22 - Jean Dorudo.
03:23 - Oui, alors pour répondre à la question du débat, est-ce que l'on peut tout dire au nom de la liberté d'expression ?
03:29 Clairement, en France, la réponse c'est non. C'est très très encadré, il y a des interdictions,
03:34 dès qu'il y a incitation à la haine raciale, dès qu'il y a des propos homophobes,
03:37 et puis là, en l'occurrence, injures publiques, c'est interdit, c'est sanctionné par la loi,
03:42 vous n'avez pas le droit d'injurier publiquement quelqu'un, et bon, là ça va être justement devant les tribunaux,
03:49 et c'est la justice qui va décider, qui va se concerter, savoir est-ce que le fait...
03:55 C'est quand même... Jean-Luc Mélenchon devient assez coutumier de référence à la Shoah,
04:01 de référence à la Deuxième Guerre mondiale, c'est quand même assez toxique, me semble-t-il...
04:06 - Il y a le pro-Pivet... - Il y a le pro-Pivet, voilà, qui part camper en Israël...
04:11 Et donc, si vous voulez, tout ça, ça donne une espèce de coloration assez nauséabonde, me semble-t-il, à son discours,
04:16 et donc ça va être intéressant, il y a une plainte qui semble légitime,
04:19 et puis la justice va dire est-ce que ces propos, ça consiste finalement à traiter le patron de l'Université de Lille de nazi,
04:26 et c'est une injure, c'est interdit, bien sûr.
04:28 - Mickaël Sadoun. - Voilà, moi je pense que Jean-Luc Mélenchon aurait pu tenir un propos intéressant,
04:35 mais visiblement il parlait aussi de ça pour parler de la banalité du mal, d'accord,
04:39 qui est un concept développé par un arène, et qui explique notamment que le mal est fait non pas par des gens passionnés,
04:45 plein de convictions et extrêmismes, mais par des gens, des petits hommes gris, des gens ordinaires, sans convictions ni passions.
04:50 C'est un propos qui peut se tenir et qui est intéressant dans le débat politique qui s'applique.
04:53 Bon, peu importe, de là à traiter ses adversaires systématiquement de nazis, il y a une énorme frontière.
04:59 Je note quand même que Jean-Luc Mélenchon est loin d'être le seul dans le débat public à abuser de cette comparaison,
05:06 et à abuser de la mémoire de la Shoah.
05:09 Je pense notamment à la Macronie qui mobilise en permanence ce souvenir à tort et à travers.
05:15 Je rappelle qu'Emmanuel Macron, dans l'entre-deux-tours de 2007, il a fait deux visites.
05:20 Horadour sur Glane, massacre de 642 personnes par des Waffen-SS, et le mémorial de la Shoah.
05:27 Les deux discours ont fait référence à Marine Le Pen.
05:30 Donc, moi, ce n'est pas un sujet sur l'antisémitisme ORN, je n'en sais rien, il y en a probablement encore.
05:35 Mais simplement, comparer le Rassemblement National au parti nazi, c'est insulter la mémoire de ceux qui sont morts dans cette période, je le crois sincèrement.
05:45 Depuis, je vous passe les allusions sur les Gilets jaunes qui sont la peste brune.
05:49 À chaque période électorale, on nous ressort le truc, ils sont d'extrême droite, ils sont nazis,
05:54 ils vont transformer la France en troisième Reich.
05:57 Donc, permettez-moi de vous dire que Jean-Luc Mélenchon n'est pas le seul à mobiliser cette mémoire.
06:01 Ces news, eux-mêmes, ils sont accusés en permanence d'extrême droite, de fascisme, etc.
06:06 Encore ce week-end, ils se sont fait virer de Sciences Po sous les huées des étudiants qui ont absorbé ce genre de discours.
06:11 Donc, moi, je suis pour qu'on arrête ce climat qui a dégradé le débat public, qu'on le bannise pour tout le monde.
06:18 C'est une décision politique pour vous ?
06:20 Le jugement de Jean-Luc Mélenchon ?
06:22 Non, ce n'est pas une décision politique.
06:24 Je pense que, vraiment, traiter les gens de nazis, ça s'apparente à de l'injure publique, voire à un discours diffamant.
06:30 Je vais dans le sens de Mickaël, en soulignant que, justement, quand Jean-Luc Mélenchon ose faire référence à la banalité du mal,
06:41 parce qu'il est interdit d'intervenir à l'université de Lille,
06:45 je trouve ça assez insultant, justement, par rapport à la mémoire des victimes.
06:51 C'est vraiment pas correct.
06:53 Il y a une question que je voulais poser à Philippe Bilger, comme vous êtes un éminent juriste.
06:56 Injure publique, comme il était avocat général, donc vous n'êtes pas un bézotien du plus droit.
07:03 Mais, ce que je veux dire, injure publique, il n'a pas dit "le président de la faculté de Lille = Eichmann", il a fait allusion à Eichmann.
07:11 Est-ce que le choix du motif d'accusation pour le dépôt de plainte ne conduit pas directement, soit au non-lieu, soit...
07:18 Je ne crois pas, Philippe.
07:20 - Il n'est pas traité de Eichmann, il faut le reconnaître.
07:22 - Non, bien sûr, mais bon...
07:24 - Et donc il n'y a pas d'injure dans ce domaine.
07:26 - Je ne crois pas, je crois que la cause, mais on ne peut pas préjuger, est plus solide que pour les enquêtes en ce qui concerne Mathilde Panot et compagnie,
07:34 où là, l'apologie, de mon point de vue, de terrorisme, rentre dans un domaine qui relevait de la parole politique même dévoyée.
07:44 - Là, Michael, vous qui connaissez bien Anna Arendt, il est intéressant de savoir qu'en réalité, elle n'a parlé de banalité du mal,
07:54 que parce qu'en réalité, elle n'a assisté qu'aux premières audiences.
07:58 Si elle avait assisté à tout le procès, elle l'a dit elle-même, elle aurait peut-être complexifié, si j'ose cette expression,
08:08 la banalité du mal, puisque la fin du procès révélait tout sauf un fonctionnaire banal.
08:15 - Et vous, vous pensez, comme Michael Sadoun, qui en a marre de faire allusion à la Deuxième Guerre mondiale en permanence,
08:20 ou vous pensez qu'il faut parler du passé, appelez-nous au 0826-300-300 ?
08:24 - Et puis, Michael, je trouve votre raisonnement évidemment très fin,
08:29 mais tout de même, je considère que l'assimilation qu'il fait, peu ou prou, à Adolf Eichmann à propos de ce conflit propre à l'université,
08:41 nous envoie dans une réduction à Dieter Lehroum, si j'ose dire, plus grave que les références banales et lassantes qu'on entend souvent dans le discours politique.
08:54 - Je suis absolument pas d'accord, je pense que c'est vraiment l'utilisation abusive de ça qui a pourri le débat public depuis 30 ans,
08:59 qui fait que des gens, quotidiennement, se cachent de leurs opinions politiques, mais est-ce qu'on trouve ça normal ?
09:04 Il y a 40 à 50% des gens dans ce pays qui se sentent à droite, voire bien à droite.
09:09 Ils sont frappés de censure, parce que derrière ce débat, il y a la mémoire de la Seconde Guerre mondiale, de la Shoah,
09:18 et que personne n'a envie d'être traité de fasciste.
09:20 - Ils ne se discutent pas, mais en général, les autres ne disent pas d'un tel, c'est Hitler.
09:25 - Ils sont plus malins et ils y font allusion.
09:29 Mais avec insistance, parce que sincèrement, ce qu'on a entendu sur Marine Le Pen, c'était salé.
09:35 - Elle a même été comparée avec Anne Etron.
09:38 - Vous ne trouvez pas étonnant que Régis Bordet, qui est le président de l'université de Lille, ne porte pas, lui, plainte à titre privé ?
09:44 C'est étonnant quand même.
09:46 - C'est la fonction de lui universitaire, donc je trouve ça plutôt rassurant que ce soit justement son ministre de tutelle
09:57 qui prenne la responsabilité de porter plainte, parce qu'à travers lui, c'est l'institution qui est insultée.
10:01 Et d'ailleurs, pour les enseignants, non pas de l'université, mais du secondaire, ça peut être assez inspirant.
10:07 Si à chaque fois, l'institution, l'enseignement, étaient derrière les professeurs, insultés, ça irait un peu mieux.
10:15 - On part au 0826 300 300, on va être notre vraie voix du jour, une vraie voix catalane, perpignanaise.
10:20 Diane, rebonsoir.
10:22 - Rebonsoir tout le monde.
10:24 - Alors, votre opinion là-dessus ?
10:26 - Tout d'abord, je voudrais remercier Manu et Audrey pour leur gentillesse.
10:30 Ça, je voudrais le dire parce qu'ils sont très compétents et très gentils.
10:33 - Alors, c'est nos standardistes et on les embrase bien évidemment.
10:36 C'est Aude, pas Audrey, mais c'est pas ça.
10:38 - Aude, Aude, excusez-moi, Aude.
10:40 - Je sais qu'Aude, c'est à côté des Pyrénées-Orientales et qu'elle est une rivalité, mais elle s'appelle bien Aude.
10:45 - Excusez-moi, voilà, je voulais les remercier quand même.
10:49 Par contre, oui, pour Mélenchon, il y a longtemps qu'on aurait dû porter plainte contre lui, dès le 7.
10:55 Tout le LFI, quand ils ont commencé à parler du Shoah, de Tein, ils ont commencé à parler sur les Israéliens.
11:00 On aurait dû déjà les faire taire à ce moment-là.
11:03 On les a laissés faire, et tout le monde les a laissés faire.
11:05 Les journalistes, aussi bien les avocats, tout le monde.
11:10 Même le président, tout le monde les a laissés parler comme ils ont parlé.
11:14 On les a laissés faire pour en arriver là où on arrive maintenant.
11:16 Et ils continuent, je crois, et tout permis.
11:18 Et ça, c'est inadmissible de parler d'Israël comme ils en parlent.
11:22 C'est inadmissible.
11:23 On peut défendre les autres, on peut défendre tout le monde, mais avec du respect.
11:29 Et ils en manquent complètement.
11:31 Et la Ligue des femmes, c'est encore plus atroce, ce qu'ils font avec Israël.
11:34 C'est atroce.
11:35 Et on les laisse faire.
11:36 Et je pense qu'il devrait y avoir la justice qui devrait y intervenir.
11:41 Et ils auraient peut-être le pouvoir de le faire.
11:43 Mais j'aimerais savoir...
11:44 Mais Diane, je vais vous poser une question.
11:46 On va vous dire, oui, mais il y a quand même la liberté d'expression.
11:48 Et dans un pays comme la France, alors comme l'a rappelé Jean Dorido, il y a des limites.
11:51 On n'a pas le droit de tenir des propos homophobes, racistes, antisémites, etc.
11:54 C'est passible de sanction légale.
11:56 Mais il y a quand même la liberté d'expression.
11:58 On a le droit de dire qu'on est, je ne sais pas, pourquoi pas contre Israël
12:02 pour un État palestinien.
12:04 Mais tout à fait, on le dit bien pour la Russie, pour les Écrivains.
12:08 On peut le dire, il n'y a pas de problème.
12:10 Mais il y a une limite.
12:11 Il y a quand même une limite.
12:12 Marie Le Pen, comme le monsieur le disait tout à l'heure, ça aurait été le Front National
12:16 ou la Reine qui auraient dit ça.
12:17 Mais il y a longtemps qu'ils auraient été injustes.
12:19 Il y a longtemps qu'on les aurait attaqués.
12:21 Je ne suis pas pour les uns ni pour les autres.
12:24 Mais les filles, là, ils dépassent les bords.
12:26 Ils sont injectes.
12:27 Vous m'excuserez, ils sont injectes.
12:29 C'est quelque chose de...
12:32 Je voudrais poser une simple question.
12:35 La justice, peut-être, je ne suis pas raciste, pas du tout.
12:39 Mais j'aimerais faire une enquête pour tous les juges, pour tous ces juges,
12:43 pour savoir de quel parti ils font partie et de quelle religion ils en font.
12:47 Parce que quand vous voyez que je ne suis pas du tout raciste,
12:50 j'aimerais bien le savoir.
12:51 Parce que je me pose beaucoup de questions.
12:53 Vous voyez la justice qui est actuellement.
12:56 - La politisation de la justice, on en a souvent parlé,
12:58 notamment, c'était mon coup de gueule de vendredi sur le syndicat de la magistrature.
13:02 - Si tout a été dit par vous, il y a la nouvelle.
13:05 - Non, non, je n'ai pas voulu dire, évidemment.
13:07 - Non, mais sérieusement, je crois que la politisation,
13:10 elle existe de la part de certains magistrats.
13:13 Mais paradoxalement, dans les affaires de presse,
13:16 il me semble qu'elle est moins nette, moins éclatante,
13:20 parce que c'est plutôt l'espèce d'humus vaguement de gauche
13:27 sur la liberté d'expression, les réductions ad iclerum,
13:31 qui gangrène aussi la justice, je pense.
13:34 - Pour revenir sur Mélenchon, que ce soit Jean ou Michael,
13:38 il a quand même participé, Jean-Luc Mélenchon,
13:40 à 19 débats, en tout cas, dans les universités.
13:43 Trois seulement ont été annulés.
13:45 Est-ce que ça méritait ça ?
13:46 Est-ce que là, on n'est pas dans la provocation pure et simple ?
13:49 - C'est-à-dire que lui, manifestement, clairement,
13:51 c'est presque une aubaine pour lui,
13:53 cette interdiction d'intervenir à Lille.
13:55 Il en fait vraiment, avec un certain talent, il faut le reconnaître,
13:59 l'occasion d'être, justement, sous le feu des projecteurs.
14:02 Là, on est en train précisément de parler de lui,
14:04 avec, en plus, me semble-t-il, une espèce de stratégie
14:08 très électoraliste, en réalité, une espèce de clientélisme
14:12 qui est un jeu assez dangereux, me semble-t-il,
14:16 dans le jusqu'au-boutisme.
14:18 - Notre ami Jean Dorido parle d'électoralisme,
14:21 il y a cinq ans, Manon Aubry avait fait 6,38%, je crois.
14:25 Aujourd'hui, LFI est plutôt à 8, 8,5 selon les sondages,
14:28 entre 7,5 et 8,5 schématiquement.
14:30 Est-ce que finalement, ce n'est pas porteur électoralement ?
14:32 Parce qu'entre 6, quelque chose et 8,
14:35 il y a quand même un bon petit plus, quand même.
14:38 - Oui, après, je ne suis pas sûr que la stratégie de LFI marche totalement.
14:43 - Ça ne permet pas de gagner à 50%, mais ça permet d'avoir des sièges.
14:46 - Ça remonte.
14:47 - C'est sûr, c'est une analyse assez classique,
14:50 mais Jean-Luc Mélenchon veut évidemment exploiter
14:53 une masse de plus en plus importante d'électeurs,
14:56 des banlieues, qui s'opposent de manière plus ou moins frontale
14:59 à l'Occident, à Israël, à la domination,
15:03 que disent-ils, des Juifs ou des Blancs, ou que sais-je.
15:06 Mais je suis sûr qu'il y a une partie importante des musulmans de ce pays
15:10 qui ne se laissent absolument pas embrouiller
15:12 par ces discours dragueurs et un peu lourdingues entre nous.
15:16 Et puis après, comment vous dire,
15:19 cet électorat est très peu politisé aussi.
15:23 Donc la stratégie de Jean-Luc Mélenchon,
15:25 elle n'est pas très payante à court terme.
15:27 D'ailleurs, vous remarquerez que la stratégie de communication
15:30 de la France insoumise est centrée autour de la mobilisation
15:33 de cet électorat en leur disant en permanence "Allez voter, allez voter, allez voter".
15:37 C'est pour ça aussi qu'ils sont présents dans les universités,
15:39 parce qu'ils savent que c'est des facteurs de politisation
15:41 et que ces gens-là, ensuite, vont évangéliser le reste du pays
15:45 à leur place.
15:47 - Et sur les sondages, c'est vraiment à la fin du bal qu'on paye les musiciens.
15:50 Moi j'ai hâte de voir quels seront les résultats des européennes du 9 juin,
15:54 parce que pour le coup, je ne suis pas sûr du tout.
15:56 Quand on regarde ce qui se passe à gauche, la NUPES déjà a complètement explosé.
16:00 La dernière Roussel a désavoué Jean-Luc Mélenchon.
16:02 Glucksmann...
16:03 - Et là, il vient de dire que c'était indéfendable ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon.
16:06 - Oui, complètement.
16:07 Et du coup, je ne suis même pas sûr que pour la gauche,
16:11 LFI fasse un très très bon travail.
16:13 Il y a une espèce de pari, effectivement, qui est fait en termes de clientélisme.
16:16 - Kit ou double.
16:17 - Kit ou double.
16:18 Et j'envisage le pétard mouillé, en l'occurrence.
16:22 - Qu'est-ce que vous en pensez, Philippe Dijard, le mot de la fin ?
16:24 - Et puis, on a entendu ce matin Manon Aubry.
16:27 Il faut voir que leur principal ennemi, paradoxalement, c'est Glucksmann.
16:32 Elle n'a pas manqué de le cibler, de le pourfendre,
16:36 parce qu'il est très gênant.
16:38 Il récupère des voix dont LFI souhaiterait qu'elle alasse.
16:44 - Oh, c'est bon !
16:45 - Je pense qu'en tout cas...
16:47 - On a porté le subjonctif, comme ça.
16:49 - En tout cas, elle est loin, la nuppesse.
16:51 - Oui.
16:52 - Allez, les amis, rassemblons-nous autour d'un jeu commun.
16:56 Ce qui est dit pendant ce jeu est indéfendable aussi.
17:00 Je vous le dis, les façons de faire, la tricherie, la méchanceté, la coirbise.
17:06 - C'est la banalité d'humain.
17:07 - Le qui sait qui qui lutte, dit le qui sait qui qui lutte.
17:11 - En tout cas, je vous remercie.
17:13 - Cécile, ça a été plus calme.
17:15 - Ah oui, c'est comme quoi ?
17:17 - Une molesse.
17:18 - C'est vrai, parce que vous avez moins de partialité en votre faveur.
17:20 - Oui, mais vous savez quoi ?
17:21 - Non, c'est l'inverse.
17:22 - Vous savez quoi ? Cécile is back.

Recommandée