Le Piémont _ L'Italie entre ciel et mer (1_4) _ ARTE Family

  • il y a 5 mois
Limitrophe de la France et de la Suisse et dominé par les Alpes, le Piémont compte parmi les régions les plus riches d’Italie. À l’ouest de Turin, centre économique du nord du pays, s’étend la plaine du Pô et ses rizières dont l’irrigation est assurée par la fonte des neiges au printemps.

Dans le creux des collines du Piémont, la petite commune de Barolo produit l'un des plus fameux vins rouges du pays, pendant que sur la place du village les gressins que la famille Cravero confectionne dans les règles de l'art se dégustent à l'heure de l'apéritif. À l'automne, les forêts autour d'Alba sont pris d'assaut par les chasseurs de truffes du Piémont. Enfin, visite de Racconigi, une petite ville qui abrite le Centre national de réintroduction de la cigogne blanche en Italie.
Transcript
00:00 ♪ ♪ ♪ (applaudissements)
00:08 ♪ ♪ ♪ (cris d'enfants)
00:13 ♪ ♪ ♪ (musique joyeuse)
00:20 ♪ ♪ ♪ (musique joyeuse)
00:25 (cris d'enfants) (cris d'enfants)
00:28 ♪ ♪ ♪
00:38 - Le Piémont, au pied des Alpes.
00:41 Ce paysage de collines et de montagnes
00:43 est l'un des plus riches en biodiversité de toute l'Italie.
00:47 ♪ ♪ ♪
00:56 Et pour les gastronomes du monde entier,
00:58 le nom de cette région du nord de la péninsule italienne
01:01 sonne comme une douce promesse.
01:04 ♪ ♪ ♪
01:08 On y trouve une cuisine raffinée
01:10 qui s'accompagne de vins de premier choix.
01:13 ♪ ♪ ♪
01:16 À l'automne, les forêts autour de la ville d'Alba
01:19 deviennent le théâtre d'une véritable chasse aux trésors.
01:22 ♪ ♪ ♪
01:28 (crics d'oiseaux)
01:32 Considérée comme l'une des meilleures au monde,
01:35 la truffe piémontaise se vend à des prix astronomiques.
01:39 Martina Aloï et sa chienne Edvidje
01:42 ont justement des vues sur ce savoureux champignon.
01:45 - Ferma, ferma, ferma!
01:47 Oh! Ferma!
01:49 Basta!
01:52 Non, ferma. Non!
01:55 C'est bien. Ne bouge pas.
02:06 Tiens, ma belle. Doucement.
02:09 Tu me fais mal. C'est bien.
02:12 Non, ça, tu ne peux pas en manger.
02:18 Assis. C'est bien.
02:21 Doucement.
02:24 Ça te plaît, hein?
02:27 Quand on apprend aux chiens à chercher des truffes,
02:30 on les laisse en manger.
02:32 Il faut qu'ils apprécient leur goût.
02:34 On commence dès le plus jeune âge.
02:37 On frotte les mamelles de la mer avec de l'huile de truffe.
02:40 Comme ça, quand les chiots viennent téter,
02:43 ils perçoivent l'odeur et le goût de la truffe.
02:46 C'est la manière la plus douce qu'on ait trouvée
02:49 pour leur faire aimer ce goût particulier
02:52 et cette odeur très forte.
02:55 Edwige, attends.
03:01 Le sol de la forêt piémontaise est très humide
03:06 et offre des conditions optimales pour ce champignon.
03:10 Non.
03:12 Elles mettent trois mois à se développer.
03:15 Quand elles arrivent à maturité,
03:17 elles répandent leur parfum et dispersent leur sport,
03:20 qui seront à l'origine d'autres truffes au cours de la saison
03:24 ou l'année suivante.
03:26 Je pense qu'il reste pas mal de truffes sous ces arbres,
03:29 mais elles ne sont pas encore mûres.
03:31 Il est trop tôt pour les récolter.
03:33 Quand elles commenceront à sentir,
03:35 la chienne et moi, on aura environ 10 à 12 jours
03:38 pour les trouver.
03:40 Ensuite, elles pourrissent.
03:42 Elles produisent de plus en plus de sport
03:45 et elles ne sont plus comestibles.
03:48 Dans ce cas, ce sont les sangliers et les chevreuils
03:51 qui en profitent.
03:53 N'est-ce pas ?
03:55 Ou vous, les chiens.
03:57 -La région d'Alba, au sud de Turin,
04:12 est surtout connue pour abriter les champignons.
04:15 En réalité, la rarissime truffe blanche.
04:18 Dans les ventes aux enchères,
04:20 son prix peut atteindre des sommes à 5 chiffres.
04:23 Pour la trouver dans la forêt, il faut attendre la mi-octobre.
04:27 -Edwidge, je pense qu'il n'y a plus rien.
04:39 Qu'est-ce que tu fais ?
04:41 Edwidge ?
04:43 -Arrête.
04:45 Quand elle commence à jouer avec des bâtons,
04:48 c'est qu'elle en a assez.
04:50 -Un petit remontant s'impose
05:02 dans un lieu emprunt de tradition.
05:05 -En dialecte piémontais,
05:10 un tchabot est une petite maison
05:12 qui servait autrefois à ranger les outils
05:15 ou pour manger un bout et faire une sieste dans l'après-midi.
05:19 Les paysans y venaient en charrette
05:22 tirés par des bœufs ou des chevaux
05:25 parce qu'ils habitaient trop loin.
05:28 -Martina s'arrête souvent ici pour souffler un peu
05:34 lorsqu'elle cherche des truffes.
05:36 ...
05:45 Musique douce
05:47 ...
05:50 Dans leur quête, la jeune femme et sa famille
05:53 peuvent compter sur l'aide de six chiens.
05:56 ...
05:58 -En général, nous les choisissons pour leur odorat très développé.
06:03 Ce sont principalement des chiens de chasse.
06:07 Ils sont aussi très rapides et ils ont le poil rat.
06:11 Alors quand on marche dans la neige et la brume en hiver,
06:15 il est beaucoup plus facile de les sécher et de les nettoyer.
06:20 -Chaque chien a son petit caractère.
06:29 Et bien sûr, Martina a ses préférés.
06:32 ...
06:37 -Edwidge et elle.
06:40 C'est une chienne plus calme, très sage.
06:44 Par contre, quand elle entre en concurrence avec Edwidge,
06:48 elle est intenable parce qu'elle ne s'apprécie pas.
06:52 Mais à part ça, elle est trop mignonne.
06:55 Elle adore les caresses.
06:57 C'est une chienne différente des autres.
07:00 ...
07:17 -Luca, le père de Martina, a transmis à ses deux filles
07:21 la passion de la truffe.
07:23 Dans les familles, on se confie depuis toujours
07:26 les meilleurs coins et les petits secrets
07:29 de la truffe.
07:31 ...
07:54 -Dans la région vallonnée de la Haute-Langue,
07:57 au sud du Piémont, un jeune couple a réalisé son rêve
08:01 de s'établir à la campagne.
08:03 ...
08:09 Il y a 15 ans, Alessandro Boasso s'est lancé
08:12 dans l'élevage de brebis et de chèvres
08:15 sans aucune connaissance préalable.
08:18 -Nos parents ne sont pas agriculteurs,
08:21 mais ça ne nous a pas empêché de nous passionner
08:24 pour cet univers.
08:26 Ca nous est venu d'un côté à cause des histoires
08:29 que nous racontaient nos grands-parents,
08:32 qui, eux, étaient dans le métier,
08:35 et de l'autre parce qu'on est tombés amoureux
08:38 du paysage de la Haute-Langue.
08:40 Alors on a réfléchi à ce qu'on pourrait faire ici.
08:43 On a eu envie de perpétuer les traditions de la région.
08:46 On a donc tenté de donner à ces traditions
08:49 notre propre empreinte et de les faire vivre
08:52 à notre façon.
08:54 On a aimé comment on les sentait,
08:57 on les sentait nos propres.
08:59 ...
09:09 -Et pour cela, le couple a misé sur l'agriculture régénératrice.
09:13 Alessandro délimite de petites zones de pâturage
09:16 que ces bêtes broutes de manière intensive
09:19 jusqu'à leur transfert sur la parcelle suivante.
09:22 Le sol peut ensuite se reconstituer
09:24 pendant plusieurs semaines
09:26 et développer de nouveaux nutriments.
09:29 ...
09:46 -Au contraire, l'herbe trahit
09:48 de l'action des animaux.
09:50 La croissance de l'herbe est activée par la salive des bêtes.
09:54 ...
09:57 De plus, leurs déjections enrichissent le sol de nutriments.
10:01 ...
10:05 Cela crée un cycle qui profite à tout le monde,
10:08 aussi bien aux animaux qu'à l'herbe.
10:11 ...
10:24 -Pendant qu'Alessandro s'occupe des bêtes,
10:27 Ariana Marengo transforme leur lait en fromage Robiola,
10:31 une autre spécialité piémontaise.
10:34 ...
10:42 -Là, la saison touche à sa fin,
10:44 puisqu'on suit la saisonnalité des animaux.
10:47 Les femelles sont en chaleur et peut-être même déjà gestantes,
10:51 vu que les mâles sont avec elles depuis fin août.
10:54 Elles donnent de moins en moins de lait.
10:57 En revanche, il est beaucoup plus riche en graisse et en protéines
11:01 et son goût est bien plus intense.
11:04 C'est un goût très important.
11:06 ...
11:14 -Les chèvres vivent le plus souvent à l'extérieur.
11:17 Elles ne sont enfermées qu'en hiver,
11:19 lorsqu'un froid glacial enveloppe les collines de la Haute-Langue
11:23 et que les prairies se couvrent de neige.
11:26 Le reste de l'année, elles ne sont de passage à la chèvrerie
11:30 que pour la traite.
11:32 ...
11:43 -On fait tout pour que le fromage ait le meilleur goût possible.
11:48 On s'efforce de faire pêtre les bêtes
11:51 dans des prairies permanentes,
11:53 avec une grande diversité d'espèces végétales
11:56 qui donnent une saveur agréable au lait
11:59 et donc au fromage.
12:03 ...
12:08 On ne veut pas faire pêtre nos troupeaux
12:11 dans des prairies qui offrent une diversité d'herbes trop réduites.
12:15 ...
12:18 Le goût du fromage serait moins riche, moins complexe.
12:22 ...
12:26 ...
12:31 -Lors de la fabrication du fromage aussi,
12:34 Arianna privilégie le goût.
12:36 Chaque meule est manipulée à de nombreuses reprises
12:39 pour être retournée, salée et affinée.
12:42 ...
12:52 -Hier, j'ai versé le lait dans ce récipient.
12:56 Avec des ferments lactiques qu'on récupère d'une fois à l'autre.
12:59 Quelques heures plus tard,
13:01 une fois que l'acidification a commencé,
13:04 on ajoute la présure.
13:06 Comme on en utilise très peu, le lait met plusieurs heures à cailler.
13:11 Là, il était prêt ce matin.
13:15 On va dire qu'au total, il faut compter entre 18 et 24 heures.
13:21 ...
13:30 -Le fromage Robiola est connu bien au-delà des frontières du Piémont.
13:35 Sa durée d'affinage est plutôt courte comparée aux autres fromages.
13:40 De quelques jours à quatre mois.
13:43 ...
13:51 Arianna préfère éviter les additifs industriels.
13:54 Elle privilégie le petit lait maison.
13:57 ...
14:03 -Ca apporte une valeur ajoutée à notre fromage.
14:07 On pourrait utiliser des ferments industriels,
14:10 mais grâce à notre lait de pâturage issu de l'agriculture régénératrice,
14:15 avec toutes ses herbes, notre petit lait regorge de bonnes bactéries,
14:20 qui donnent à notre fromage une saveur vraiment unique.
14:25 ...
14:30 ...
14:40 ...
14:45 -Le goût du fromage varie de doux à légèrement âpre,
14:48 selon son degré d'affinage.
14:50 Les Piémontais le dégustent principalement à l'apéritif
14:53 ou avec du vin.
14:55 ...
15:00 ...
15:10 Le vin de la région fait battre le coeur des amateurs du monde entier.
15:14 Au milieu des vignobles de la Baslanga
15:17 se trouve le village de Barolo.
15:20 ...
15:28 La boulangerie de la famille Cravero y propose
15:31 une foule de produits typiquement italiens.
15:35 ...
15:42 Comme chaque jour depuis plus de 40 ans,
15:45 Guglielmo se consacre à sa pâte à graissin,
15:48 qu'il confectionne à la main avec son fils et sa sœur.
15:52 ...
16:03 ...
16:07 -Encore un peu.
16:09 -C'est bon ?
16:13 -Oui.
16:15 Auparavant, ce travail était entièrement effectué à la main.
16:18 Mais de nos jours, les brins ne sont plus aussi costauds.
16:21 Alors on utilise des machines.
16:24 -En revanche, le patron continue à pétrir
16:27 et à découper lui-même sa pâte.
16:31 La machine sert uniquement à réaliser les étapes préliminaires.
16:35 -Ca peut sembler fatigant, mais ça ne l'est pas tant que ça.
16:40 Ca a l'air stressant, mais non.
16:43 Pourtant, plus personne ne veut faire ce travail.
16:47 Personne.
16:49 ...
16:55 -La famille Cravero possède l'une des dernières boulangeries pire
17:00 où les graissins sont fabriqués à la main.
17:02 ...
17:04 -Ca, c'est pour dégazer la pâte.
17:07 Parce que s'il reste de l'air à l'intérieur,
17:10 ça fait des bulles qui éclateront pendant la cuisson.
17:14 Et les graissins ne seront pas bien formés.
17:17 ...
17:25 ...
17:32 -C'est prêt.
17:34 1,5 kg de pâte, c'est ça ?
17:36 Sa femme l'a envoyé chercher de la pâte à pizza pour ce soir.
17:40 ...
17:48 -La petite boutique attenante au fournil ne désemplie pas.
17:53 Villageoises et visiteurs viennent avant tout
17:55 pour acheter les fameux graissins.
17:57 ...
18:02 -Une pizza, Pierre.
18:04 -Une pizza, Pierre.
18:06 ...
18:13 -Ces longs bâtonnets de pâte sont parfumés au romarin,
18:16 aux noix, à la farine de maïs ou encore aux olives.
18:20 Tous les ingrédients sont issus de l'agriculture biologique.
18:23 ...
18:30 ...
18:40 -La farine change selon la saison.
18:44 Quand le blé est en fleur, c'est là que le grain est le plus dur.
18:49 Ca rend la farine nerveuse.
18:52 Elle résiste, elle est difficile à travailler.
18:56 Ca peut paraître fou, mais c'est la nature qui est comme ça.
19:01 On utilise un produit naturel, pas du plastique ou ce genre de choses.
19:06 Il faut traiter la farine comme un enfant.
19:10 ...
19:16 -C'est précisément ce que font le père et son fils.
19:20 ...
19:23 Comme bons parents, Guglielmo ne tarie pas d'éloge sur son héritier.
19:28 Surtout quand il joue les conseillers en diététique.
19:33 ...
19:36 -Il n'y a pas de mie à l'intérieur.
19:39 C'est complètement sec.
19:41 Par contre, quand on le plonge dans l'eau, il gonfle immédiatement.
19:46 Pour les graines, c'est pareil.
19:49 Si vous en mangez un peu, il va gonfler et vous apporter une sensation de satiété.
19:55 ...
19:57 -Pour les graissins, en revanche, la sécheresse peut poser problème.
20:02 ...
20:09 -Par une journée aussi sèche que celle-ci,
20:13 on la couvre pour qu'elle ne perde pas son humidité.
20:18 Si elle est bien humide, la croûte met plus de temps à se former.
20:23 ...
20:25 ...
20:34 ...
20:42 -Barolo compte près de 700 habitants.
20:46 Ce village médiéval est connu pour son vin rouge,
20:50 qui ne peut être fabriqué qu'ici et d'Andy comme une environnante.
20:55 En Italie, on a coutume de l'appeler le vin des rois et le roi des vins.
21:01 ...
21:12 ...
21:22 -La levure a fait son oeuvre.
21:24 Il est temps de donner aux graissins leur forme caractéristique,
21:28 non en les roulant, mais en les étirant.
21:31 ...
21:35 Pour cela, Daniela met aussi la main à la pâte.
21:39 Elle a créé cette boulangerie il y a 40 ans avec son frère Guglielmo.
21:44 ...
21:52 -On en produit peu, mais ils sont très appréciés.
21:56 Ce n'est pas facile de nous copier.
21:59 Pour copier un travail artisanal, il faut avoir le coup de main.
22:04 Mais petit à petit, on s'est rendu compte
22:07 qu'il fallait en faire plus.
22:09 ...
22:25 -On en a étiré des graissins, des tonnes !
22:29 ...
22:36 -Tous deux ont toujours accordé beaucoup de valeur
22:39 aux ingrédients de base.
22:41 ...
22:43 -Les autres ingrédients sont tout aussi frais
22:46 comme le romarin. Il n'y a aucun arôme de synthèse.
22:49 Après tout, nous aussi, on les mange.
22:52 ...
23:04 -Ils sont superbes et bons.
23:07 ...
23:17 Par contre, ils brûlent les coquins.
23:20 ...
23:34 ...
23:37 -Pour finir la journée en beauté, le trio s'offre
23:40 un petit apéritif sur la place du village.
23:43 Avec, bien entendu, un verre de Barolo.
23:46 ...
23:48 -Cin cin !
23:49 -Cin cin !
23:50 -Salute !
23:51 ...
23:57 -Les graissins sont indispensables
23:59 à tout bon apéritif piémonté.
24:01 Après tout, ils ont été inventés ici, dans la région.
24:04 ...
24:06 -Les graissins sont parfaits pour les dégustations de vin.
24:10 Leur goût est neutre, ils ne sont ni trop sucrés ni trop salés,
24:15 ce qui permet de se rincer la bouche entre deux vins.
24:19 ...
24:32 -Ils sont délicieux.
24:34 Je connais un boulanger qui en fait d'excellents.
24:37 ...
24:46 -Non loin des Alpes se trouve Turin.
24:49 ...
24:59 La capitale piémontaise est aussi le coeur économique de la région,
25:04 avec ses quelques 900 000 habitants.
25:07 ...
25:16 La jeunesse locale s'efforce de dynamiser
25:19 un passé solidement ancré dans la pierre
25:22 et contribue à la modernisation de la métropole du Nord.
25:26 ...
25:31 Dans les quartiers excentrés,
25:33 la splendeur baroque de la ville semble bien loin.
25:36 Ici, c'est l'architecture industrielle du XXe siècle qui domine.
25:41 ...
25:47 L'initiative Horti-Alti s'est donnée pour mission
25:50 d'embellir ces vieilles bâtisses.
25:52 Sur le toit d'une ancienne usine métallurgique,
25:55 David et Loboué et ses collègues ont aménagé un jardin.
25:59 ...
26:09 -Ce projet a vu le jour il y a environ 5 ans.
26:12 L'idée vient de 2 architectes
26:14 qui ont voulu apporter un peu de campagne dans la ville,
26:18 et plus précisément sur le toit d'un bâtiment industriel
26:22 des années 1960.
26:23 -Je suis architecte, mais je suis aussi jardinier.
26:26 Je suis naturaliste de profession.
26:28 Avec les architectes, nous avons donc conçu un lieu
26:31 qui peut produire de la nourriture
26:33 tout en favorisant la biodiversité et le développement durable.
26:37 ...
26:45 -En plus de son travail de jardinier,
26:47 David est aussi responsable des ruches
26:50 installées sur le toit de l'usine.
26:53 ...
27:06 -Je suis également apiculteur.
27:08 Alors, dès le début, j'ai fait en sorte
27:11 que le jardin puisse accueillir des abeilles.
27:14 Avec des collègues, on a installé les ruches tout près
27:17 pour sensibiliser les visiteurs à la biodiversité
27:20 et leur parler des abeilles.
27:22 Pas seulement des abeilles mellifères
27:24 comme celles que nous avons ici,
27:26 mais des pollinisateurs en général.
27:28 De nombreuses espèces pollinisatrices
27:30 sont en train de disparaître, et on peut les aider,
27:33 surtout en ville, où on peut toucher beaucoup de gens.
27:36 ...
27:42 -Ciao, David.
27:43 ...
27:45 Comment va ?
27:46 -Bien.
27:47 -Bien, bien.
27:48 ...
27:50 -Elena Karmanyani est l'une des deux architectes
27:53 à l'origine de cette idée.
27:55 Elle a souhaité apporter un peu de verdure
27:58 dans le quartier, tout en sauvant ce bâtiment.
28:01 ...
28:03 -Là, il y a encore des choses
28:05 à récupérer.
28:06 ...
28:10 -Oui.
28:11 ...
28:15 ...
28:20 -OK.
28:23 -Cet édifice a subi de nombreuses modifications
28:26 et a commencé à se dégrader.
28:28 Mais on y distingue encore
28:30 des éléments architecturaux assez futuristes
28:33 et d'inspiration nautique.
28:35 D'abord, sa forme en triangle,
28:37 qui ressemble à la proue d'un bateau,
28:40 avec la pointe orientée vers le Largo Gioachino.
28:43 Il y a aussi des passerelles, des hublots,
28:46 des échelles, comme dans un navire.
28:49 Bref, c'est vraiment l'inspiration de cet édifice.
28:52 -Avec ce concept, visant à ressusciter
28:55 une usine délabrée, Elena a su convaincre
28:58 la ville de Turin, propriétaire du bâtiment.
29:01 ...
29:09 -L'idée repose entièrement sur la verdure,
29:12 comme une solution naturelle
29:14 pour rendre vie à des espaces urbains
29:17 et de porter les communautés au centre.
29:20 -C'est un point de rencontre,
29:22 un endroit où les habitants peuvent se retrouver.
29:25 Il y a des activités pour les familles, pour les enfants.
29:29 C'est un quartier de Turin assez périphérique,
29:32 où il n'y a pas vraiment d'espace pour se réunir.
29:35 Ce lieu est une réponse
29:37 à un besoin important pour cette partie de la ville.
29:40 ...
29:47 -La pédagogie est un volet très important de notre projet,
29:51 que ce soit auprès des écoles, des groupes ou des familles.
29:55 On organise des cours pour adultes ainsi que des fêtes.
29:58 Il faut que ce soit beau et joyeux
30:00 pour qu'on puisse transmettre notre message.
30:03 Ce qui compte, c'est d'être ensemble
30:06 et de s'amuser, tout en respectant l'environnement et les autres.
30:10 De plus, on propose aux gens d'apprendre le jardinage
30:13 pour qu'ils fassent d'eux-mêmes chez eux.
30:16 C'est un autre aspect qui nous tient à coeur.
30:19 -Elena pense déjà à la suite.
30:31 Elle envisage de verdir une cour intérieure en friche.
30:35 -J'imagine une petite forêt,
30:44 avec des essences typiquement piémontaises,
30:47 pour créer une oasis de biodiversité.
30:50 On pourrait y organiser des événements ou de l'action culturelle
30:54 et y faire venir les écoles et les gens qui travaillent dans le quartier.
30:58 C'est notre nouveau rêve, et on espère le réaliser au plus vite.
31:02 ...
31:08 ...
31:16 ...
31:24 ...
31:30 -Le Piémont est avant tout une région montagneuse,
31:33 avec au nord les Alpes et à l'ouest le sud des Apennins.
31:37 ...
31:42 Ces terrains pentus sont parfaitement adaptés à la viticulture,
31:46 et leur ensoleillement confère aux raisins une saveur exceptionnelle.
31:50 ...
31:59 Mais pour les vignerons, il n'y a guère qu'au moment des vendanges
32:03 qu'une telle situation devient un atout.
32:06 ...
32:11 -Le seul avantage d'un vignoble aussi escarpé,
32:14 c'est que les raisins sont un peu plus hauts
32:17 et qu'on n'a pas trop besoin de se baisser.
32:20 Mais c'est le seul avantage.
32:23 Tout le reste est difficile.
32:26 ...
32:35 -En raison de cette forte déclivité, Giovanni Scalione
32:38 ne peut pas utiliser de machine à vendanger dans son vignoble,
32:42 mais il préfère voir ça comme un plus.
32:45 ...
32:48 -Le travail que j'effectue ici est très différent
32:51 de celui que ferait une machine.
32:53 Moi, je contrôle les raisins que je récolte.
32:56 S'il y a une feuille, je la retire.
32:59 Une machine, elle, ne peut pas être aussi précise,
33:02 ce qui fait qu'en plus des grappes,
33:05 on retrouve des feuilles, des branches.
33:08 C'est ce qui fait notre qualité.
33:11 Il n'y a que du raisin.
33:13 ...
33:26 J'ai commencé à travailler dans les vignes
33:29 et à faire les vendanges quand j'étais tout petit,
33:33 avec mon grand-père.
33:35 ...
33:40 Je crois que la première fois, je devais avoir 5 ans.
33:44 C'était comme un jeu pour moi.
33:47 Je travaillais 10 minutes, puis je m'arrêtais.
33:51 Je ramassais une feuille, je regardais, je jouais.
33:56 Aujourd'hui, j'ai 2 filles, âgées de 11 et 7 ans.
34:01 Elles aussi commencent à aider aux vendanges,
34:05 à cueillir le raisin, ce genre de choses.
34:09 ...
34:12 -Giovanni récolte son raisin tard dans la saison,
34:16 le plus souvent en octobre.
34:19 -Dans la peau et dans les pépins,
34:22 on trouve des substances naturelles
34:25 appelées "tanins".
34:27 Elles sont très importantes, car ce sont des antioxydants.
34:31 Quand le raisin est plus mûr et qu'on le récolte plus tard,
34:36 les tanins sont un peu plus doux, moins agressifs.
34:40 Autrement, ils peuvent laisser une sensation rapeuse en bouche.
34:45 ...
34:49 Pour adoucir les tanins, il faut laisser le vin vieillir 4 ou 5 ans.
34:55 ...
34:58 ...
35:10 -La famille de Giovanni cultive ses vignes
35:13 dans la région depuis 8 générations.
35:16 ...
35:19 Lui-même tient ce savoir-faire artisanal de son père.
35:23 En 1894, ils ont modernisé l'entreprise familiale.
35:27 ...
35:31 Outre leur solide expérience,
35:33 une technique de mesure récente les aide à produire leur vin.
35:38 ...
35:45 -Alors, là, on a...
35:49 ...
35:51 L'unité qu'on utilise est le degré Huxley.
35:55 Ce système de mesure indique la teneur en sucre.
35:59 ...
36:02 Actuellement, on est à 24 % de sucre,
36:06 et donc environ 14 % d'alcool.
36:09 Ca veut dire qu'on aura sans doute un vin à 14,5 % d'alcool.
36:14 ...
36:21 ...
36:24 -Les vins sont stockés dans la ferme familiale,
36:27 vieille de plusieurs siècles.
36:29 La cave n'a jamais été agrandie, la production reste limitée.
36:33 ...
36:37 Pour son vin licoreux, Giovanni utilise un produit
36:40 hérité de son grand-père.
36:42 ...
36:51 -Quand on a commencé à produire ce vin, il y a des années,
36:56 on est allé chercher les levures dont mon grand-père
37:00 se servait déjà pour son Moscato Passito,
37:03 il y a plus de 100 ans.
37:05 ...
37:09 On a récupéré les levures, on les a placées dans un grand fus,
37:14 et on a ajouté du jus de raisin muscat surmaturé.
37:18 L'année suivante, on a repris les levures
37:22 qui se trouvaient au fond du fus,
37:25 et on les a réutilisées.
37:27 ...
37:34 -Ce vin licoreux à base de raisin muscat est particulièrement sucré.
37:38 Un vin à déguster de préférence avec un dessert.
37:42 ...
37:48 Celui-ci peut se boire avec du fromage,
37:52 des fruits secs, des noisettes,
37:56 des amandes, des noix,
37:59 ou bien avec un biscuit.
38:02 Avec ça, un peu de musique, du Beethoven, du Mozart,
38:07 il se prête parfaitement à la musique.
38:10 ...
38:18 ...
38:24 -Non loin de Turin, les rois du Piémont ont fait construire
38:28 un petit château de chasse dont le parc abrite
38:32 de nombreuses espèces animales et végétales.
38:36 ...
38:44 Raconigi est considéré comme la capitale italienne des Cygognes.
38:49 Ici, les échassiers font halte sur le trajet
38:52 qui les mène vers l'Afrique.
38:54 De nombreux couples se sont même installés à demeure.
38:58 ...
39:08 Tout près du parc, Gabriela Vaschetti et son père Bruno
39:12 prennent en charge les oiseaux blessés.
39:15 -Le bec mesure 10,1 cm.
39:19 Le crâne plus le bec, 39,3.
39:24 C'est bon.
39:26 -Une fois bagué, ce petit dux copse sera relâché.
39:31 ...
39:33 -Il va devoir effectuer toute sa migration,
39:36 traverser la Méditerranée et la barrière écologique du désert
39:40 dans le Sahel.
39:42 C'est tout l'intérêt du bagage.
39:45 Il nous permettra peut-être de recueillir des données à l'avenir.
39:50 ...
40:03 -Gabriela et Bruno sont désormais si connus dans les environs
40:07 qu'on leur apporte des oiseaux blessés ou tombés de leur nid
40:11 venant d'un peu partout.
40:13 ...
40:21 -Il y a un problème, là, avec cette articulation.
40:25 Elle est cassée.
40:27 -Plutôt déboîtée, en fait.
40:29 Elle va vers l'extérieur. Regarde.
40:32 ...
40:39 -Tout a commencé avec les cigognes.
40:42 Au début des années 1980,
40:44 Bruno a installé un premier couple à Raconigi.
40:48 Auparavant, cette espèce n'avait plus construit de nid
40:52 dans la péninsule italienne depuis trois siècles.
40:56 -Elles ont commencé à nidifier ici en 1986.
41:00 L'année suivante, un petit est né. C'était incroyable.
41:04 Cette année, par exemple, on a eu 81 cigognos.
41:08 45 couples ont construit leur nid dans les environs,
41:12 à Raconigi et dans trois autres villages.
41:16 ...
41:23 -Ce petit faucon crèserelle a également besoin de soins.
41:28 ...
41:31 -Il s'est cogné et a été attaqué par un chien
41:34 qui lui a arraché des plumes. Il lui en manque ici.
41:38 Elles sont très importantes, car ce sont des rémiges.
41:42 Comme on a remarqué que les moignons étaient abîmés,
41:46 on a fait en sorte qu'ils repoussent.
41:49 Là, ça commence.
41:51 -L'important, c'est de le relâcher
41:54 quand il aura retrouvé un plumage complet.
41:57 -Le relâcher avec des plumes qui n'ont pas fini de pousser,
42:01 c'est difficile et douloureux. On va attendre avant de le libérer.
42:05 ...
42:09 ...
42:13 ...
42:20 -Bruno est passionné d'oiseaux depuis son enfance.
42:23 Lorsqu'il a repris la ferme de ses parents,
42:26 il a transformé les champs de céréales en parc ornithologique.
42:30 ...
42:34 D'autres observateurs amateurs l'aident à effectuer son recensement.
42:38 Gabriela tient la liste des oiseaux de passage.
42:41 ...
42:50 Ces 40 dernières années, Bruno n'a eu de cesse
42:53 d'agrandir l'espace consacré à ses petits protégés.
42:56 Il a même aménagé des zones marécageuses
42:59 pour les espèces endémiques,
43:01 mais aussi pour les oiseaux migrateurs qui font étape ici.
43:05 -Bravo.
43:07 ...
43:21 ...
43:25 -On a créé une sorte de petite rizière,
43:28 une parcelle de 15 hectares avec différents niveaux d'eau,
43:32 dont une zone très peu profonde.
43:35 Il y a des îles, des coins avec des plantes aquatiques.
43:39 On essaie d'attirer des espèces d'oiseaux
43:42 que l'Union européenne a classées comme prioritaires.
43:46 Il s'agit d'espèces particulièrement rares,
43:49 notamment celles qui passent l'hiver en Afrique
43:52 et qui nidifient en Europe.
43:54 ...
44:11 -J'ai réalisé mon rêve,
44:14 et j'espère que ça va continuer.
44:18 ...
44:30 -Dans l'est du Piémont,
44:32 la plaine du Pau est parcourue de canaux et de fossés.
44:36 ...
44:53 Cette profusion d'eau permet la culture
44:56 d'une plante âgée de plusieurs millénaires.
44:59 Les rizières inondées façonnent depuis des siècles
45:02 le paysage plat qui borde le plus long fleuve d'Italie.
45:06 ...
45:14 -La magie de nos rizières,
45:16 c'est qu'elles sont aussi alimentées par de petits points d'eau.
45:20 Dans la région, la nappe phréatique est très haute,
45:23 et on trouve un peu partout ces petits points d'eau,
45:26 qui ne sont autre que des sources naturelles
45:29 qui viennent arroser nos champs.
45:31 ...
45:36 ...
45:41 -L'eau des rizières provient des Alpes toutes proches.
45:44 Au printemps, l'eau de fonte déferle dans la vallée
45:47 sans besoin de pompe jusqu'à la plaine du Pau.
45:50 ...
46:00 Alice Cerotti contrôle régulièrement
46:02 la croissance de ses plants de riz.
46:04 Car pour la récolte, les champs doivent être vidés de leur eau.
46:08 Mais avant cela, pas question de se passer de cet élément vital
46:12 pour que les plants puissent pousser et mûrir.
46:15 ...
46:27 -Le riz n'est pas une plante aquatique.
46:30 C'est une plante très fragile.
46:33 Pour laquelle l'eau a une fonction thermorégulatrice.
46:37 Il est donc très important de semer le riz sous l'eau
46:41 et de le laisser submerger jusqu'à maturité.
46:44 Le riz de ce champ n'est pas mûr.
46:46 Il a encore besoin d'eau pour le protéger
46:49 des variations de température, de la chaleur de la journée
46:53 et du froid de la nuit.
46:55 Quand le grain sera jaune et que l'épi commencera à se courber,
46:59 on pourra évacuer l'eau et entamer la récolte.
47:02 ...
47:10 Dans le champ voisin, en revanche,
47:12 le riz est quasiment prêt à être récolté.
47:15 ...
47:18 -Il n'est pas mûr.
47:20 Il faut attendre encore une dizaine de jours.
47:23 Pour voir si le riz est mûr, on regarde sa couleur.
47:27 Là, le grain est encore vert et mou sous la dent.
47:31 On dit qu'il libère encore du lait.
47:34 ...
47:50 -Bien que la riziculture soit une tradition très ancienne
47:54 dans la région, on ne peut pas dire qu'Alice soit tombée
47:58 dans la marmite quand elle était petite.
48:01 Notre histoire est un peu spéciale parce que personne dans ma famille
48:04 n'a jamais travaillé la terre.
48:06 Je suis la première agricultrice.
48:08 Mon grand-père a acheté cette ferme au début des années 1950.
48:12 C'est grâce à lui que je suis là aujourd'hui.
48:15 Ça fait des siècles qu'on fait pousser du riz dans ces champs,
48:19 depuis l'époque où les moines ont rendu ces terres marécageuses
48:23 propres à la culture.
48:26 ...
48:32 -C'est dans la plaine du Pau que s'étend la plus vaste région
48:36 rizicole d'Europe. On y cultive et transforme les précieux grains
48:40 depuis le Moyen Âge.
48:42 ...
48:48 Vercelli est la capitale italienne du riz.
48:51 La riziculture a permis de remplir les caisses de la ville
48:55 et de la région.
48:57 ...
49:04 Une prospérité parfois acquise au mépris de la nature.
49:08 ...
49:11 Alice est résolue à changer les choses.
49:14 ...
49:18 -Les champs que vous voyez derrière moi sont le dernier site
49:22 de modification recensée de la barge à queues noires.
49:26 C'est un oiseau migrateur très rare qui ne fait son nid qu'ici.
49:30 C'est pour lui que nous avons créé cet espace.
49:33 Le cri de la barge à queues noires ressemble à ça.
49:36 ...
49:38 -Quand il retentit, on sait tout de suite qu'elle est dans le coin.
49:43 ...
49:45 ...
49:52 Pour protéger la barge à queues noires, Alice n'a pas hésité
49:56 à transformer un quart de ses champs en marécage.
50:00 ...
50:03 -Quand on a commencé à planter des arbres, ça a été incroyable.
50:07 Très vite, la nature a réagi et la biodiversité s'est accrue.
50:11 Il y a eu une recrudescence de papillons et de libellules.
50:15 On a compris que c'était la voie à suivre
50:18 et qu'il est possible de cultiver la terre
50:21 tout en agissant concrètement pour la nature.
50:24 ...
50:29 -Quelques quadrupèdes ont également trouvé leur place
50:33 dans ce paradis des oiseaux. Alice les a sauvées de l'abattoir
50:37 et leur a offert un nouveau foyer.
50:40 -Ca va, Grisou ?
50:42 ...
50:46 -Lui, c'est Grisou, elle, c'est Crème.
50:49 Et elle, c'est Fraise.
50:52 Ils vivent à l'état sauvage, comme s'ils étaient en Argentine,
50:56 avec leurs amis les hérons qui aiment bien se promener sur leur dos.
51:00 Pas vrai ? Qu'est-ce que t'en dis, toi ?
51:03 ...
51:07 -Et voilà comment la nature
51:09 retrouve progressivement sa place au Piémont.
51:13 ...
51:19 ...
51:26 ...
51:38 ...

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