A l’affiche du nouveau film de Pascal Bonitzer, Alex Lutz et Nora Hamzawi nous racontent comment ils se sont plongés dans le monde si particulier du marché de l’art. Dans cette comédie dramatique qui raconte la découverte inopinée d'un tableau d'Egon Schiele volé par les nazis, les deux comédiens incarnent un commissaire-priseur aux dents longues et une avocate cynique mais humaine. S'ils ne sont pas nécessairement adeptes des salles des ventes, tous deux sont amateurs d'art. Ils nous confient d'ailleurs les oeuvres qu'ils aimeraient voir dans leurs salons.
Retrouvez toute l’actualité, les reportages, les enquêtes, les opinions et les débats du "Nouvel Obs" sur notre site : https://www.nouvelobs.com
Retrouvez toute l’actualité, les reportages, les enquêtes, les opinions et les débats du "Nouvel Obs" sur notre site : https://www.nouvelobs.com
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Très vite, sur ce genre de scène, vous pouvez être comme un mauvais avocat
00:03dans une mauvaise série qui va dire objection à votre honneur et ça n'existe pas.
00:19Non, pas du tout.
00:20Il y a vraiment la même réponse chez les deux.
00:22Non, mais du coup, ce qui était génial, c'est la scène où Alex fait la vente.
00:26Il y avait des vrais commissaires-priseurs et de voir la précision des gestes.
00:34Très vite, sur ce genre de scène, vous pouvez être comme un mauvais avocat
00:37dans une mauvaise série qui va dire objection à votre honneur et ça n'existe pas.
00:40Sur cette scène-là, on avait de la chance.
00:41Ceux qui sont sur le côté au téléphone, qui jouent les clients en relation
00:44avec leurs acheteurs potentiels à l'étranger,
00:47parmi eux, il y avait des commissaires-priseurs.
00:49Je leur ai sauté dessus pour, pendant la scène, leur demander de l'aide sur des trucs tout cons.
00:53Mais par exemple, il y en a une, elle disait
00:54« Moi, je retourne toujours mon marteau comme ça pour pointer. »
00:56Et puis, « Je le tiens, je le tiens, je le tiens et je le lâche. »
00:59Ça fait comme un marteau.
01:00Et puis, des choses que je ne savais pas, mais effectivement,
01:02ils connaissent leur prénom au bout d'un moment.
01:04Ils vont dire « Nora pour vous, Nora, Nora, c'est toujours à vous, Nora, c'est toujours à vous.
01:08C'est contre vous, Nora. »
01:09Ça passe à Bastien, Bastien, combien...
01:11Enfin, et ça, j'aimais bien ces formules et cette musique, voilà.
01:17C'est vrai que c'est difficile comme question.
01:18L'autre jour, j'ai fait une émission télé et on parlait de cet événement de l'incendie
01:22qu'il y a eu à... C'était à Copenhague ?
01:25Et où des civils sauvent des tableaux et on me dit « Vous y serez allés ? »
01:30Et donc, tout le monde disait sur les plateaux « Oui, mais moi, je ne sais pas trop
01:36si j'aurais pris le risque de mourir dans les flammes pour un objet.
01:39Je ne suis pas sûre, sincèrement.
01:40Déjà, je ne sais même pas si j'aurais eu la vivacité d'esprit de contacter...
01:43Moi, c'est sans doute que je l'aurais mis dans le vide-grenier, en fait,
01:45pour être totalement honnête et j'aurais dit « Ah, 10 balles,
01:48s'il le prend tant qu'il me... à retirer sur place. »
01:50J'aurais été la conne qui fait ça, je pense.
01:52Non, ce qui est beau aussi, c'est comment ce rapport à l'argent dans cette famille-là.
01:56Je trouvais ça émouvant et il n'est pas tombé dans des panneaux par rapport à ça.
01:59C'est-à-dire qu'ils en ont besoin, ça peut être une opportunité.
02:02Puis tout d'un coup, cet argent qui est une espèce de mirage lointain, ça devient concret.
02:07Donc, il y a une valeur symbolique qui se met dessus, liée à cette histoire.
02:10Est-ce que ça peut devenir maudit, l'argent ?
02:12J'ai envie de vous raconter une anecdote qui s'est passée au moment du film.
02:16Ma mère, qui peint beaucoup, a trouvé une sorte de toile
02:20et elle l'a récupérée en disant « Je suis sûre, je connais ce truc, je connais cette oeuvre. »
02:24Elle l'a fait expertiser.
02:26Je pense qu'elle se faisait déjà les films de la maison qu'elle allait acheter.
02:31Et elle me disait en plus « Qu'est-ce qu'il est beau, ce tableau me touche. »
02:34« Il est d'une puissance, il me rappelle mon enfance. »
02:37Tout à coup, le tableau était devenu un fantôme d'humanité.
02:41Et puis, en effet, ils lui ont dit « Ça vient d'un artiste connu. »
02:44Ils ont réussi à expertiser le truc, ça vaut genre 130 balles.
02:48Je pense qu'elle a mis à sa cave avec « Je ne l'aime pas. »
02:51« Vraiment, c'est un tableau, il ne me parle pas. »
02:56« Je trouve que c'est fait comme ça. »
02:58« Il est contre nous, ce tableau. »
03:01Moi, j'en prends plusieurs dans cette histoire.
03:03Je prends plusieurs Vermeer.
03:05Je prends deux, trois Hopper.
03:07Un ou deux Velázquez petit format.
03:09Je suis sympa.
03:10Presque tout Cogné.
03:12Hop, des Giacometti.
03:14Des peintures ou des sculptures ?
03:15Des sculptures, j'allais vous dire.
03:16J'allais vous faire la proposition, je ne savais pas si vous alliez m'arrêter.
03:18Mais ça va, vous ne m'arrêtez pas non plus si je les ai.
03:21Moi, je prends un camion.
03:22Je prends un transporteur.
03:23J'ai de la place.
03:24C'est un vol.
03:25J'ai de la place pour toi.
03:27Tu ne vas pas du tout passer discrètement avec ton gros camion.
03:29Non, mais on a le droit.
03:30Parfois, plus c'est gros, plus ça passe.
03:31On a complètement le droit.
03:33Et donc, du coup, il y a de la place.
03:34Il a dit « Ah si, vous avez dit. »
03:35On n'aurait pas d'emmerdement.
03:36Moi, je prends un tableau de Yoshitomo Nara.
03:38Tant qu'à faire, s'il y a de la place, une sculpture de Yoshitomo Nara.
03:41Et je prends le cendrier de Yoshitomo Nara, dont je rêve, qui est accessible.
03:45Je pourrais l'acheter sur Ebay et tout, mais il est quand même cher.
03:48Je prends aussi une toile d'Eric White.
03:52Ah d'ailleurs, je prendrais peut-être aussi celui qui fait les trucs comme ça, là.
03:56Il ne fait pas du tout comme ça, je crois.
03:58Celui-là, vraiment.
03:59Tu sais, celui qui…
04:00Avec la brosse à dents.
04:02Il est à Porquerolles dans la…
04:04Je ne peux pas parler d'art, en fait.
04:06Coupons cette interview.
04:08Mon fils l'adore.
04:10Putain, il s'y connaît mieux que moi.
04:11C'est la honte, quoi.
04:12Ah, et tu sais ce que je prendrais aussi ?
04:14Alors ça, c'est sûr.
04:15Je prendrais une sculpture.
04:16Non, putain.
04:17Ah !
04:18Si, si, si, si.
04:19Ron Muek.
04:20Ah, Ron Muek.
04:21Moi aussi.
04:22Deux ou trois.
04:23Deux ou trois.
04:24Ron Muek.
04:25Oui, oui.
04:26Bonne idée.
04:27Excellent.
04:28Un truc un peu sinistre, qui ferait partir les gens de chez moi.
04:29Genre une statue de quelqu'un nu.
04:30Un truc comme ça.
04:31Non.
04:32Au coin de l'appart.
04:33Tu sais, après, tu as de l'air.
04:34Installez-vous confortablement.