• il y a 8 mois
C'est l'heure du premier Grand Tour de la saison 2024 : le Tour d'Italie ! Avant que cette 107e édition ne démarre, Cyclism'Actu ne pouvait pas ne pas demander ses impressions d'avant-course à son chroniqueur Cyrille Guimard. Vainqueur du Giro à trois reprises en tant que directeur sportif (avec Bernard Hinault en 1980 et 1982, puis Laurent Fignon en 1989), le Druide a évoqué tous les principaux sujets liés à ce Tour d'Italie 2024. Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), Romain Bardet (Team dsm-firmenich PostNL), Julian Alaphilippe (Soudal Quick-Step)... Cyrille Guimard en parle dans sa chronique, sans oublier de nous donner sa vision de la situation ans laquelle se trouve l'équipe Cofidis, qui recherche désespérément son premier succès en 2024. Comme toujours, on aime ou on n'aime pas... mais ça se regarde et ça se lit ! Bref, 20 minutes de discussion et entretien - à consommer sans modération - avec le Druide.

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Sport
Transcription
00:00 [Musique]
00:03 Bonjour Cyril Guimard !
00:05 Bonjour !
00:07 Nouvelle chronique sur Cyclisme Actu, à quelques jours du grand départ du Tour d'Italie à Turin.
00:14 Premier grand tour de la saison, c'est toujours un moment qui est un peu excitant pour tous les spectateurs du cyclisme
00:19 parce que les grands tours c'est quand même quelque chose que tout le monde adore, même s'il y a des étapes parfois ennuyantes.
00:24 Et globalement tous les passionnés de vélo aiment ça.
00:28 Donc là on va partir en Italie.
00:30 Déjà sur le parcours, l'an dernier c'était un parcours très difficile, beaucoup beaucoup de dénivelé.
00:35 Peut-être trop difficile d'ailleurs, la course avait été cadenassée, les leaders avaient peur de s'engager.
00:41 Les organisateurs ont peut-être revu un peu leur copie.
00:45 Et on a un parcours plus nerveux et moins montagneux.
00:49 Alors en apparence c'est vrai que l'an dernier on avait un petit peu exagéré les difficultés.
00:57 On sait dans ce cas-là, et nous l'avions souligné, quand il y a trop de difficultés,
01:03 elles se neutralisent, j'ai presque envie de dire, normalement et naturellement.
01:08 Donc il ne faut pas mettre trop de difficultés.
01:11 Tout ça c'est de mettre en place quelque chose de très équilibré
01:16 où tous les coureurs et surtout toutes les équipes ont des capacités au travers du potentiel de leur équipe
01:24 d'avoir un intérêt à jouer un jour ou un autre jour, mais au moins la capacité à jouer.
01:31 Là on a un parcours qui reste quand même très difficile,
01:37 parce que si on regarde bien, même si ce n'est pas des arrivées très difficiles comme celle de l'an dernier,
01:45 on a quand même cette étape qui arrive au sommet,
01:49 où jusqu'à quelques kilomètres après le sommet, on n'a qu'une seule étape où on arrive au pied de la descente.
01:57 Alors peut-être que les organisateurs commencent à prendre peur aussi, on va supprimer les descentes,
02:02 peut-être, ce n'est absolument pas une certitude.
02:07 Et puis en revanche, beaucoup d'étapes pour les baroudas.
02:12 Et en fait, peu de verrais étapes pour les sprinters, alors qu'on a un plateau de sprinters absolument exceptionnel.
02:22 Il ne doit manquer que deux ou trois sprinters, dont Philippe Tsen, Marc Cavendish, il n'est pas revenu dans le coup,
02:30 mais c'est extraordinaire ce plateau de sprinters.
02:36 Et là, ça va être très très chaud dans les arrivées, parce que ça veut dire que pratiquement,
02:42 vous allez avoir une dizaine de trains pour emmener les sprinters.
02:47 Je pense qu'à certains moments, il y en a qui vont faire un câlin avec les balustrades ou le mobilier urbain,
02:56 ça, ça me paraît évident.
02:59 Ça fait partie de la course aussi, dans la mesure où les normes de sécurité ont bien été respectées et mises en place.
03:06 Mais ça va être très très chaud.
03:09 Et il y a un petit détail qui doit te faire plaisir, toi l'amoureux de l'exercice en solitaire,
03:14 c'est quand même plus de 70 km de contre la monte.
03:17 Le Giro déjà, l'an dernier, il y a eu pas mal de kilomètres de contre la monte,
03:20 là on reste sur 70 km, c'est pas mal dans les standards actuels.
03:25 Dans la mode actuelle, on peut parler de standard, c'est quoi, à une époque on faisait 150 km.
03:34 Moi j'ai pas connu 150 km sur le tour, mais 70, 80, oui, y compris le Grand Prix des Nations qui était à 90 km.
03:44 Bon, oui, ils font figure de vieux autour d'Italie, mais 60 km, vous vous rendez pas compte.
03:54 60 km de l'épreuve de vérité.
03:58 Ben oui, c'est comme ça, on diminue de plus en plus la distance des contre la monte.
04:05 Alors, il y a plusieurs raisons à cela.
04:10 Une, on a peur que les vrais rouleurs fassent trop d'écart et tuent la course,
04:16 qui en règle générale n'est jamais très vraie,
04:20 puisque les coureurs qui gagnent le tour sont toujours des coureurs qui roulent contre la monte.
04:25 Et que c'est toujours finalement la montagne qui fait la différence, mais pas les contre la monte.
04:33 Encore une fois, ça s'est fait pour 8 secondes sur un contre la monte.
04:37 Mais c'est pas là que le tour, c'est pas pour ça que ça change ce que je disais.
04:44 Donc, c'est une épreuve aussi qui est compliquée à organiser.
04:51 Et puis, paradoxalement, ça ne fait pas d'audience, enfin moins d'audience.
04:59 Moins d'audience qu'une étape de montagne, c'est plus difficile à commenter.
05:04 Pour le téléspectateur, c'est plus difficile à suivre aussi,
05:07 parce que c'est une bataille de chiffres, de secondes, de dixièmes de secondes,
05:11 de temps intermédiaire de Pierre qui a perdu sur ce parcours,
05:16 dans une période de trois secondes qu'on a repris vite derrière.
05:20 C'est assez compliqué et je conçois que les non-spécialistes,
05:27 les supporters du vélo, mais pas les gens qui sont au cœur de la course,
05:33 nous ont du mal à suivre.
05:36 Donc, les organisateurs ont plutôt tendance à descendre le nombre de kilomètres
05:43 pour éviter des désaffections soit du public, soit leurs grosses craintes,
05:53 que les grands rouleurs prennent l'option.
05:56 Et si c'est un rouleur qui gagne, pourquoi pas, tant mieux.
05:59 Mais les grands rouleurs, souvent, ils ne passent pas les grands cols.
06:01 Mais ceux qui passent les grands cols, ils roulent.
06:05 Mais bon, il faut regarder, je préfère encore les contre-la-montre individuels
06:09 que les contre-la-montre par équipe.
06:14 Là, c'est plus sur le plan du classement individuel,
06:20 ça peut être discutable, même si c'est une superbe épreuve.
06:24 Donc, il y a un parcours à disposition qui a été concocté par les organisateurs,
06:28 puis il y a les coureurs.
06:30 Il y a un courant en particulier que tout le monde attend,
06:33 c'est un des Pogacar, première apparition sur le Giro.
06:36 Grand, immense favori, même.
06:38 Je ne vais pas te demander s'il est le favori de la course,
06:40 ça serait perdre notre temps.
06:42 Ça fait le mec qui ne connaît rien.
06:44 Par contre, je vais te demander si tu penses qu'il peut être battu à la régulière.
06:50 On met de côté, bien sûr, les chutes, les accidents,
06:53 mais à la régulière, est-ce qu'il peut être battu sur ce Giro ?
06:57 Sur ce qu'on a vu depuis le début de saison, compte tenu de l'opposition,
07:04 il peut difficilement être battu, mais la course, elle vit toujours,
07:10 et c'est sur la ligne d'arrivée que les choses se jugent.
07:15 Il n'a pas d'adversaire à son niveau.
07:21 Malheureusement, ceux qui auraient pu l'être,
07:25 ne sont plus présents.
07:28 Le problème se posera peut-être aussi sur le Tour de France,
07:33 mais il faut toujours rester très prudent.
07:39 Les chutes, les crevaisons, un passage difficile,
07:44 une échappée qu'on maîtrise mal,
07:47 des équipiers qui, comme ça a été il y a deux ans sur le Tour,
07:53 ne sont pas au top niveau, qui sont mot du genou,
07:58 et ils peuvent se retrouver à un moment ou à un autre en difficulté.
08:05 Il y a tout un tas de scénarios que l'on peut mettre en place,
08:10 mais logiquement, sur le terrain, avec une feuille de papier et un stylo,
08:15 on ne trouvera pas des arguments suffisamment importants pour dire
08:19 qu'il peut être battu à la pédale.
08:23 Alors, qui veut le battre ?
08:26 Guérin Thomas était bien parti pour gagner le Giro l'an dernier.
08:31 Il s'est cassé les dents sur le dernier contre la Montempoise.
08:34 Ressman, oui, c'est un bon coureur,
08:38 mais ce ne sont pas des coureurs capables de faire des différences
08:41 dans des arrivées au sommet, de les répéter.
08:44 Lutsenko, même s'il remarchait bien, il y a une quinzaine de jours,
08:49 trois semaines, ce n'est pas la pointure non plus.
08:52 Daniel Martinez, éventuellement, Oconor.
08:55 Oconor, et puis j'ai envie de dire, on a Huisch de Brock,
09:01 celui qui est le plus en progression, un jeune qui a fait un très beau tour
09:07 d'Espagne l'an dernier.
09:09 Quintana, j'ai plutôt peur qu'il soit transparent.
09:13 Et puis côté français, parce qu'il faut parler des français,
09:16 Romain Bardet qui a fait un Liège-Vastoniège absolument extraordinaire,
09:24 vient prendre une deuxième place derrière l'intouchable Pogacar.
09:28 Oui, non, Bardet, comme un vieux volcan,
09:33 est en train de renaître de ses cendres et c'est une très bonne chose.
09:38 Et d'ailleurs, si on a pu remarquer son émotion à l'arrivée,
09:43 ça voulait dire quelque chose de très fort.
09:45 Donc Bardet, oui, peut avoir un rôle à jouer.
09:50 Il y a deux ans, malheureusement, les choses ne se sont pas déroulées
09:54 comme il les souhaitait, mais il était bien parti
09:56 pour faire une superbe performance.
09:59 Donc voilà, j'ai du mal à trouver d'autres coureurs pour apporter
10:02 la contradiction à Pogacar.
10:05 Ou alors, il faut qu'on coupe une jambe à Pogacar,
10:10 et encore sur une jambe, il peut être encore capable de gagner, non ?
10:14 Je vais te demander de renfiler ton costume de directeur sportif.
10:20 Et on va te mettre par exemple dans la voiture Ineos Grenadier,
10:23 tu as une équipe avec Guérin Thomas, Timena Reinsman, Tobias Foss.
10:27 Quelle tactique tu emploierais pour bousculer ta Delpo Gacar
10:31 qui semble tellement au-dessus de l'eau physiquement ?
10:34 Quels sont les leviers que tu pourrais activer
10:37 pour mettre en difficulté cette machine slovenne ?
10:41 Eh bien, c'est comme la chasse.
10:48 Il faut attendre qu'il se trouve dans une situation
10:57 un tout petit peu délicate pour déclencher.
11:01 Il ne faut jamais déclencher avant.
11:03 Où il y a l'ouverture, où il n'y a pas l'ouverture.
11:06 Mais tenter de déclencher malgré toutes les étapes qu'il y a,
11:12 vous risquez de vous brûler les ailes.
11:15 Donc, comme je dis toujours,
11:18 quand vous attaquez ce type de coureur, il ne faut pas le rater.
11:23 Si la balle passe à côté, la chose est entendue
11:27 et vous, vous risquez de finir loin.
11:30 Donc, c'est pas l'obligation, contrairement à ce que tout le monde pense,
11:34 c'est une course d'attente.
11:37 Il faut être en position de guetteur.
11:41 Mais en aucun cas, essayez de faire un bras de fer
11:46 avec quelqu'un qui a le bras deux fois plus fort que vous.
11:49 Il va vous casser votre humérus.
11:53 Donc, il n'y a pas d'autre solution.
11:58 Laissez la course vivre.
12:00 La seule chose, c'est que quand il y a l'ouverture, il ne faut pas la rater.
12:04 C'est ça.
12:06 L'importance des DS dans la voiture sera primordiale.
12:11 Les coureurs aussi sentiront peut-être qu'il y a quelque chose qui cloche.
12:19 C'est là qu'il faudra déclencher.
12:21 Oui, mais comme disait Marc Maggio,
12:24 beaucoup de coureurs sont robotisés, donc c'est un peu plus compliqué.
12:27 Je pense qu'en règle générale,
12:32 le coureur intelligent qui a appris à sentir la course,
12:35 qui l'a observé, c'est lui qui aura la meilleure vision
12:39 si l'ensemble de la stratégie qui a été mise en place se présente.
12:49 Et si elle se présente, c'est le coureur qui peut avoir le réflexe,
12:54 la spontanéité de bouger à un moment précis.
12:58 Et comme je dis, il ne faut pas rater.
13:01 S'il n'y a pas d'oreillette, les courses sont peut-être plus intéressantes.
13:09 Bon, je vais encore me faire taper sur les doigts.
13:12 Tu parlais de moi.
13:15 De toute façon, ça ne sert à rien de le dire,
13:17 les lobbys sont tellement forts qu'ils préfèrent se casser la gueule.
13:20 Et les patrons d'équipe aussi.
13:24 Tu parlais de Romain Bardet tout à l'heure.
13:27 Franchement, quand on regarde cette liste de départ, à part Progacha,
13:30 je ne vois pas beaucoup de coureurs supérieurs à lui.
13:33 On peut vraiment l'imaginer sur le podium, Romain Bardet.
13:38 Il y a ses 70 km de chrono qui pourraient lui faire mal.
13:42 Mais franchement, il n'y a pas beaucoup de coureurs.
13:45 Ça aussi, c'est un problème.
13:51 Bardet est un coureur qui peut à certains moments jouer dans la pièce,
13:59 mais il faut qu'il soit sur une position d'attente également.
14:04 Ceux qui peuvent bouger, c'est Harris de Brock.
14:08 Et puis moi, j'attends de voir avec curiosité
14:12 celui qui nous a quand même un petit peu impressionné depuis quelques temps,
14:15 Lipovitch, comme on a pu le voir sur le tour de Romandie.
14:21 C'est un jeune de 23 ans qui arrive,
14:24 qui n'a pas une formation de coureur cycliste au départ.
14:27 C'était un peu la mode pour certains stars d'aujourd'hui,
14:31 puisqu'il vient, je crois, du biathlon.
14:36 Donc, culture un peu cycliste tardive.
14:42 Et à 23 ans, ce que je l'ai vu faire, c'était quand même pas mal.
14:47 Donc, lui peut apporter peut-être une contradiction qu'on n'attend pas.
14:54 Qu'on n'attendait pas, puisqu'on commence à en parler.
14:58 Il y a eu aussi un leader d'une équipe qui a le vent en poupe depuis quelques semaines.
15:02 C'est Descathlon, j'ai dû dire la mondiale, avec Ben O'Connor.
15:05 Quand on voit leur saison, on se dit que ça va être la bonne pour Ben O'Connor,
15:08 qui va enfin monter sur le podium d'un grand tour.
15:10 C'est le sens de l'histoire, un petit peu.
15:12 Je le souhaite. L'équipe a eu beaucoup de victoires.
15:19 Ils sont à 12 victoires depuis le début de l'année,
15:22 dont 3 ou 4 victoires sur 2 étapes dans les épreuves World Tour.
15:33 On n'en est pas quand même encore à gagner des courses à étapes sur le World Tour.
15:39 J'espère que ça viendra pour eux.
15:41 Sur un grand tour, ils ont toujours été présents.
15:44 Ils ont toujours réussi à tirer leur épingle du jeu en règle générale.
15:49 Et O'Connor, je pense qu'il a mis un petit cran au-dessus de l'an dernier.
15:54 C'est une carte non négligeable.
15:57 Mais on ne peut pas dire que demain, il va sortir de la roue pour Gachat.
16:02 Mais pour venir sur le podium, oui, c'est une possibilité.
16:06 Tu parlais des sprinters tout à l'heure.
16:10 Une belle ribambelle de sprinters.
16:12 Tim Merlier, Olaf Koei, Caleb Ewan, Caden Gross.
16:16 Il y en a trop. Ça va tomber.
16:19 Ça va tomber, ça va aussi faire des...
16:21 Oui, il y en a trop.
16:24 Sur le début de saison, il y en a un qui sort un petit peu du lot, c'est Tim Merlier.
16:27 Ça fait un petit moment qu'il n'a pas dit ça.
16:29 Oui, Tim Merlier, oui.
16:32 De tous, il y a Tim Merlier.
16:34 Il y en a un qui va être intéressant à voir, c'est Petey aussi.
16:37 Oui.
16:40 Milan, qui fait de très belles choses.
16:44 Et puis, il y en a un qu'on n'a pas vu, peut-être depuis le Tour d'Italie l'an dernier,
16:49 mais encore pas longtemps, c'est Caleb Ewan.
16:53 Est-ce qu'il a retrouvé son potentiel ?
16:56 Est-ce qu'il a aussi le train pour l'emmener ?
16:59 Ça, c'est encore un autre problème.
17:01 Là, pour l'instant, Tim Merlier, oui.
17:04 Il y a Vernon. Vernon, ça va très bien.
17:07 Garmai aussi.
17:08 Danese, qui fait aussi de très beaux sprints
17:12 et qui a peut-être l'avantage, lui, de mieux passer les bosses.
17:16 Parce que beaucoup d'arrivées sont justes dans les 20 derniers kilomètres.
17:21 Vous avez à chaque fois un suppositoire à passer.
17:25 Et les sprinters, ils ont quelquefois du mal.
17:28 Voire souvent.
17:30 Ce qui est sûr, c'est que dans les sprints, il n'y aura certainement pas de Français.
17:35 Il n'y a pas de Français capables de matcher avec tout cela.
17:38 Il y aura des Français pour les étapes, par contre.
17:40 Il y aura Julien Laphilippe.
17:42 Tu as commenté le Tour de Romandie sur la chaîne L'Équipe.
17:45 Qu'est-ce que tu as pensé de la semaine de Julien Laphilippe en Romandie ?
17:50 Moi, je l'ai trouvé très bien.
17:52 Il a progressé au fil des jours.
17:55 Il a fait un très beau contre-la-monte en étant constant, bien positionné.
18:04 Et il réalise une belle performance,
18:08 dans la mesure où les derniers kilomètres ont été un peu difficiles avec la pluie.
18:14 Dans les étapes de montagne, je l'ai trouvé très bien.
18:18 Surtout calme et posé, serein.
18:21 Il a fait un travail d'équipier avec beaucoup de métier et beaucoup de cœur.
18:29 Ce qui prouve qu'il a retrouvé des jambes.
18:35 Et s'il a retrouvé des jambes, ça veut dire qu'il a remis en place certains neurones.
18:40 Pour être performant, il faut être bien dans sa vie, bien dans sa tête et bien dans son corps.
18:49 Et là, j'ai plutôt le sentiment qu'il y a des choses qui vont se mettre en place assez rapidement.
18:59 Et ça va le dégager de certains soucis.
19:03 Je pense qu'il a une belle carte à jouer.
19:07 Et quand il marche bien, il sera très rarement quand même.
19:12 Tu le vois claquer une étape sur ce Tour d'Italie ?
19:15 Oui, oui.
19:17 Il y a énormément d'étapes qui lui conviennent.
19:20 Je parlais des suppositoires tout à l'heure, ça c'est ce qui lui plaît.
19:26 S'il n'en gagne pas une, tu serais déçu.
19:29 Ou alors c'est qu'il s'est passé d'autres choses.
19:33 Mais sur le plan physique aujourd'hui, il n'est peut-être pas revenu à son meilleur niveau,
19:43 mais il en est quand même très proche.
19:46 Après, c'est l'envie qu'il va falloir avoir, la hargne.
19:49 L'envie de gagner.
19:51 Mais si ça marche, ça reviendra vite chez lui.
19:55 C'est quand même un tueur.
19:58 Concernant les autres Français, il y a les frères Paré-Peintre aussi qui ont fait un super Tour des Alpes.
20:03 Aurélien Paré-Peintre qui a gagné une étape, Valentin qui fait quatrième je crois.
20:07 Voilà, c'est deux coureurs aussi qui pourraient, pourquoi pas, remporter une étape pour faire un tour.
20:11 Tous ces coureurs français qui ont déjà gagné des étapes et quelques-uns d'ailleurs dans les grands tours,
20:16 sont des coureurs qui sont à l'aise dans les courses de mouvement, dans ce qu'on appelle les étapes de baroudeur.
20:22 Donc là, ils vont avoir un terrain propice pour se mettre en évidence.
20:29 Et puis, quand on est dans la confiance, souvent, là où ça rigolait pas avant,
20:36 comme par hasard, on va être dans le bon coup, dans la bonne roue, au bon endroit.
20:42 Donc oui, sauf qu'il faut quand même tenir compte que si O'Connor, il est bien placé au classement général
20:51 et qu'il joue un podium, la liberté d'action dans ces étapes sera quand même très limitée.
20:56 Et c'est tout à fait logique.
21:00 Donc, ou on fait le podium ou on joue les baroudeurs.
21:07 Alors sur Storytale, il y aura quatre équipes françaises, les quatre World Teams.
21:11 Il y en a une qui nous inquiète particulièrement, c'est la Cofidis.
21:15 On est le 29 avril et la Cofidis n'a toujours pas gagné une seule course en 2024, alors que le calendrier est d'Antesque.
21:22 C'est pas un pressent d'avril.
21:24 Oui, cette équipe se cherche, elle n'arrive pas à se trouver.
21:28 Autant vous avez Asier 2R qui est en progression, en nette progression.
21:35 Groupama qui est aussi en progression.
21:38 On sent qu'il y a des choses très solides qui sont en train de se mettre en place.
21:44 Je parlais de Piti tout à l'heure, qui nous a fait une campagne flamande absolument extraordinaire.
21:53 Aske va également très très bien.
21:56 L'avantage ou l'inconvénient, c'est le classement général qui est le plus important.
22:04 Ils ont une équipe où ils peuvent jouer dans les étapes de baroudeur.
22:09 Avec Piti, quand on arrive au sprint, il peut faire autre chose que les sprints.
22:15 Pour Cofidis, comme on t'explique, ça ne tourne pas.
22:18 En dernier, ça tournait très bien, ils avaient retrouvé la victoire sur le tour.
22:21 Et puis là, d'un coup, il y a quelque chose qui coince.
22:24 Après, ils ont des résultats, ils ont des 2e places, des 3e, mais ce n'est pas des victoires.
22:29 On oublie vite les 2e et les 3e sauf sur les grandes courses, les monuments ou les grands tours ou les championnats.
22:39 Ensuite, quand vous faites 2e, 3e, seulement une fois de temps en temps, il y a une division.
22:46 Il y a tellement d'épreuves qui se remettent en question.
22:53 Si ça ne marche pas, ce n'est pas par hasard.
22:59 Ça veut dire qu'il y a des choses qui ne fonctionnent pas.
23:02 Soit c'est dans le management, soit dans d'autres domaines, soit ils se sont trompés dans le recrutement,
23:09 soit recrutement du staff ou des coureurs.
23:14 Mais ce n'est pas anodin, ce n'est pas parce qu'on n'a pas de chance, ça n'existe pas.
23:25 La chance, il faut aussi aller la chercher.
23:28 Vous prenez la G2R qui n'était pas extraordinaire depuis quelques années.
23:33 Là, il y a un petit truc qui est parti.
23:37 Et là, maintenant, plus personne ne doute, plus personne n'a peur de perdre.
23:44 Ils ont envie de gagner.
23:46 [Musique]

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