Tour d'Espagne 2023 - Cyrille Guimard : "Comme l'être humain, par nature, n'aime pas ceux qui gagnent, surtout en France sans se demander pourquoi nous on ne domine pas ou plus ! La vraie question à se poser, c'est pourquoi les autres et pas nous !"

  • l’année dernière
Clap de fin sur ce Tour d'Espagne... et dernière chronique de Cyrille Guimard au sujet de cette 78e édition de La Vuelta ! La victoire de Sepp Kuss, l'ultra-domination de la Jumbo-Visma qui écrit l'Histoire du cyclisme avec un triplé presque inédit mais surtout en devenant la première équipe à remporter les trois Grands Tours, les inquiétudes et suspicions qui en découlent, la fin de saison avec notamment les Championnats d'Europe à Drenthe... Chroniqueur sur Cyclism'Actu, Cyrille Guimard - ancien directeur sportif et ancien sélectionneur de l'équipe de France, désormais consultant sur RMC Sport et La Chaine L'Equipe - n'a éludé aucun sujet pour sa chronique sur Cyclism'Actu. Comme toujours, on aime ou on n'aime pas... mais ça se regarde et ça se lit ! Bref, quelques 20 minutes de discussion et entretien avec Le Druide, et c'est à retrouver dans la vidéo.

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Transcript
00:00 Qu'est-ce que tu penses toi de cette domination et à quel point ça peut impacter le cyclisme sur l'avenir ?
00:17 Et avec la présence de Pierre Desmondères, de la Movistar Organisation et de Jean-Louis Martinez-Flameda, le chef d'équipe de Madrid,
00:26 à la délivrance de ce trophée exclusif, avec le nom de gagnant de la Vuelta, avec le profil de la Vuelta 2023,
00:33 c'est le champion de la Vuelta 2013 !
00:39 A tous les moments, que ce soit à l'époque de Coppi, de Van Looij, de Merckx, de Hinault-Fignon, chez Renault,
00:47 il y a eu des dominations aussi importantes.
00:54 Si on prend le Tour 84 avec Fignon, on gagne 10 étapes sur 22 et on porte le voyage jaune pratiquement pendant tout le Tour.
01:02 Donc les dominations ont toujours eu lieu, elles auront toujours lieu, il y a toujours un moment où vous aurez une équipe qui dominera.
01:12 Et c'est vrai dans tous les domaines, j'ai presque envie de dire même dans l'industrie ou ailleurs.
01:17 Il y a toujours un moment où il y a quelqu'un qui est leader et aujourd'hui c'est l'équipe Jumbo.
01:25 Comme l'être humain, on est par nature quelqu'un qui n'aime pas ceux qui gagnent, surtout en France,
01:34 n'aime pas ceux qui dominent, surtout en France, sans jamais se poser la question d'ailleurs,
01:39 pourquoi nous on ne domine pas non plus ? Ou on ne domine plus ?
01:42 Parce que le cyclisme français a dominé le monde à l'époque de Bobet, Antil, Bernard Hinault, Fignon, Bernard Thévenet.
01:51 Oui le cyclisme français a été un moment en haut de la pyramide.
01:58 Donc la vraie question à se poser, pourquoi les autres arrivent et pas nous ?
02:16 Et c'est ça la vraie question qu'il faut se poser et pas tout remettre en cause,
02:19 comme Géraud Pinault, de faire des moteurs dans tous les vélos, pas surtout les vélos de la Jumbo.
02:27 Il y a un moment où il faut rester les pieds sur terre, il faut regarder les choses et se remettre en cause, tout simplement.
02:34 Ce sont ceux qui se remettent en cause qui sont capables de remettre en cause cette hégémonie.
02:45 Bonjour Cyril, on y est, fin de l'Alvolta, la Jumbo-Visma qui écrit l'histoire, un triplé presque inédit.
02:53 57 ans après l'équipe Caz Cascale, déjà sur l'Alvolta, mais c'est surtout la première équipe à remporter les trois grands tours la même année,
03:01 avec Roglic, Giro, Vingegaard, Le Tour et enfin Marsepkus sur cette Alvolta.
03:06 Un exploit sur lequel même les plus grandes équipes se sont cassées les dents,
03:10 notamment la Banesto, la Sky, Peugeot, Renault ou même encore Molteni.
03:14 Elles n'y sont pas parvenues.
03:16 Alors tout ça c'est bien beau, c'est impressionnant, mais est-ce que ça fait rêver ? Est-ce que ça vous fait rêver ?
03:21 Alors, il y a deux choses. Est-ce que ça fait rêver ? Oui, pourquoi pas.
03:29 Je pense que faire un triplé, c'est quand même quelque chose de…
03:33 Tripler sur trois grands tours plus faire un triplé sur un des trois grands tours, c'est quand même quelque chose d'exceptionnel.
03:38 Maintenant, au niveau des comparaisons par rapport aux plus grandes équipes du passé,
03:45 on n'est pas du tout… le cyclisme d'aujourd'hui n'a plus rien à voir.
03:50 Et ne serait-ce déjà qu'au niveau de la structure même des équipes,
03:55 dans la mesure où aujourd'hui vous avez 30 cours, donc vous pouvez vous faire faire les trois grands tours,
04:00 alors que si on parle de l'équipe Peugeot, si on parle de l'équipe Renault, pour ne parler que des Françaises,
04:07 on avait 18 coureurs, voire moins.
04:11 Donc, faire les trois tours était déjà pratiquement impossible compte tenu des effectifs
04:18 et d'autre part d'avoir dans la même équipe trois coureurs capables de faire le podium.
04:23 Et de faire le podium.
04:27 Moi, j'ai réussi une fois à faire un et trois avec Fignon et Greg LeMond,
04:32 mais aujourd'hui, avec ces équipes-là, tu ne peux pas faire ce qui se passe aujourd'hui.
04:39 Donc, restons sur le contemporain et cette victoire nous permet de dire qu'aujourd'hui,
04:47 la meilleure équipe sur les grands tours, bien sûr, c'est Jimbo.
04:51 Ils ont aussi les meilleurs coureurs pour cela.
04:55 Et tout cela interroge sur les moyens de chacun ou de chacune des équipes.
05:04 Et il est évident que le fait d'avoir un budget tel qu'ils l'ont aujourd'hui
05:13 permet d'avoir aussi les meilleurs coureurs, même s'il faut bien se dire que ces meilleurs coureurs
05:18 font partie de la structure de base depuis le départ,
05:23 puisque Cuss, je crois qu'il a fait toute sa carrière, c'est Jimbo,
05:27 Wingegaard aussi et Roglic pratiquement.
05:31 Ce qui veut dire qu'il y a des qualités de management qui sont indéniables.
05:36 Il y a une parfaite maîtrise des objectifs et maîtrise des coureurs.
05:41 On aurait pu se poser la question de savoir si à un moment,
05:45 avec les trois meilleurs coureurs sur les grands tours, ça allait bien huiler.
05:55 Finalement, ça l'a été. Il y a eu deux ou trois petits mouvements
05:59 qu'on aurait pu remettre en cause de cette harmonie.
06:02 Ça n'a pas été le cas. Alors oui, la façon dont ça s'est passé,
06:05 en tant qu'on est bien sûr du fait qu'Evenepoel n'ait pas resté dans le jeu
06:11 après son jour 100 sur le Tourmalet, indépendamment de ça,
06:16 oui, ça fait quand même rêver.
06:20 Je ne vois pas quel directeur sportif aujourd'hui, quel manager,
06:24 aujourd'hui pourrait ne pas être intéressé par un tel résultat,
06:31 voire même peut-être ou jaloux ou frustré.
06:36 Ça me paraît évident dans un monde de compétition.
06:40 Est-ce que toi, ça ne t'inquiète pas de cette surdomination ?
06:43 En termes de performance, évidemment, c'est historique,
06:46 sur le papier, c'est incroyable.
06:48 Alors que ce soit pour le suspens ou même pour la propité du cyclisme,
06:52 est-ce que c'est quelque chose qui t'inquiète ?
06:53 On a vu beaucoup de monde remettre en cause les Jumbo-Visma
06:57 et être un petit peu frustrés, comme tu l'as dit, par leur domination.
07:00 Qu'est-ce que tu penses de cette domination
07:03 et à quel point ça peut impacter le cyclisme sur l'avenir ?
07:07 Je trouve que à tous les moments, que ce soit à l'époque de Coppi,
07:13 de Van Looij, de Merckx, de Hinault-Fignon, chez Renaud,
07:17 il y a eu des dominations aussi importantes.
07:24 Si on prend le Tour 84 avec Fignon, on gagne 10 étapes sur 22
07:30 et on porte le voile jaune pratiquement pendant tout le Tour.
07:33 Donc les dominations, elles ont toujours eu lieu,
07:36 elles auront toujours lieu, il y a toujours un moment
07:39 où vous aurez une équipe qui dominera.
07:43 Mais c'est vrai dans tous les domaines.
07:45 J'ai presque envie de dire même dans l'industrie ou ailleurs.
07:48 Il y a toujours un moment où il y a quelqu'un qui est leader
07:53 et aujourd'hui c'est l'équipe Jumbo.
07:56 Alors, comme l'être humain est par nature
08:02 quelqu'un qui n'aime pas ceux qui gagnent, surtout en France,
08:05 n'aime pas ceux qui dominent, surtout en France,
08:08 sans jamais se poser la question d'ailleurs,
08:10 pourquoi nous on ne domine pas non plus ?
08:12 Ou on ne domine plus parce que le cyclisme français a dominé le monde
08:17 à l'époque de Bobet, Rantil, Bernard Rinault, Fignon, Bernard Thevenet.
08:22 Oui, le cyclisme français a été un moment en haut de la pyramide.
08:29 Donc la vraie question à se poser, pourquoi les autres arrivent et pas nous ?
08:33 Et c'est ça la vraie question qu'il faut se poser
08:35 et pas tout remettre en cause, comme Géraud Pinault,
08:38 de faire des moteurs dans tous les vélos,
08:42 surtout les vélos de la Jumbo.
08:44 Il y a un moment où il faut rester les pieds sur terre,
08:46 il faut regarder les choses et se remettre en cause, tout simplement.
08:51 Ce sont ceux qui se remettent en cause qui sont capables
08:54 de remettre en cause cette hégémonie.
08:56 Et du coup, toi tu l'expliques comment cette domination ?
08:59 Quels sont les faits concrets qui expliquent qu'ils mettent trois personnes
09:02 au-dessus de tous les autres favoris de ce Tour d'Espagne ?
09:05 Alors, comme je l'ai dit tout de suite, c'est trois produits maison.
09:10 Ce n'est pas non plus par hasard.
09:13 La qualité du management, ça commence par là d'abord,
09:18 car avec la qualité du management, des hommes de qualité,
09:22 vous allez aussi chercher les meilleurs budgets.
09:25 Et quand vous avez les meilleurs budgets, c'est facile,
09:30 enfin relativement facile, si vous avez une bonne équipe,
09:34 comme je le disais, de management qui a les pieds sur terre,
09:37 qui analyse tout et qui surtout font preuve de bon sens et d'intelligence,
09:45 on arrive à avoir la meilleure équipe à un moment donné.
09:50 Est-ce que ça durera dans le temps ?
09:53 Vous savez, même les Romains, quand on dominait le monde,
09:57 ont fini par être battus.
10:00 Ça a été vrai pour les Grecs, ça a été vrai aussi pour Napoléon,
10:03 y compris bien d'autres.
10:06 Donc, admirons cette belle équipe aujourd'hui et espérons,
10:13 pour être franco-français, espérons que les équipes françaises
10:18 essaieront de se mettre au niveau, ne serait-ce qu'en termes d'organisation,
10:23 de management, d'objectifs et de stratégie de course aussi.
10:29 Tu parles justement de stratégie.
10:31 Dans la dernière semaine, la seule occupation qu'on avait pratiquement,
10:35 c'était de savoir si le cul sous le nom allait être détrôné ou pas
10:37 par ses coéquipiers.
10:38 Quel regard, toi, tu portes sur la stratégie, le management,
10:42 justement de la John Bovisma dans cette dernière semaine,
10:44 qui a été parfois un peu étonnant.
10:45 On ne savait pas s'il se jouait concrètement tous les trois la victoire
10:49 ou si Kuss, qui a été finalement à priori désigné pour remporter
10:53 à la fin la Volta.
10:56 Quel regard tu portes, toi, sur cette gestion de la dernière semaine
10:59 des trois leaders de la John Bovisma ?
11:00 On a désigné… Le terme n'est pas très approprié,
11:06 parce que s'il s'est retrouvé dans la position de leader,
11:11 ce n'est pas en allant à la pêche le dimanche matin.
11:14 Peut-être qu'il a pêché la bonne écharpée à un moment,
11:16 mais ça, ça n'est lié qu'à ses qualités.
11:19 Donc, à partir du moment où ils se sont retrouvés aux trois premières places,
11:26 facilité, je le dis encore, et Dieu sait s'il a fait un super tour d'Espagne,
11:31 Remco et Venepool, débarrassé de Remco et Venepool,
11:35 derrière, il n'y avait plus personne.
11:36 Il faut être logique, Ayuso, il est encore un petit peu court
11:39 et un petit peu jeune.
11:42 Landa, c'est bien de le sortir de temps en temps,
11:47 mais ce n'est pas un coureur qui est capable de gagner un grand tour.
11:51 Eric Mas, bon, ça se saurait aussi.
11:55 Vlasov, il est loin si vous regardez le classement.
11:59 Et après, vous tombez sur Aïch De Broek,
12:02 qui est un garçon qu'il va falloir suivre d'ailleurs,
12:04 car il n'a que 20 ans et qui vient prendre la 9e place.
12:09 Donc une fois qu'ils ont pris les trois premières places,
12:12 et que, je le répète encore, Remco n'était plus dans le jeu,
12:18 après c'était un jeu d'enfant de maîtriser,
12:21 et il a fallu maîtriser, je crois qu'il y a eu un petit moment délicat
12:26 pour gérer les égaux.
12:27 Il a été parfaitement géré par les patrons de l'équipe
12:31 et c'est de façon tout à fait normale que cette pièce s'impose
12:37 et quand on sait le nombre de kilomètres qu'il a fait en tête
12:41 avec Mingeliard ou Roglic dans la roue,
12:45 cette victoire n'est pas usurpée, elle est méritée.
12:48 - Toi, tu auras géré de la même manière cette dernière semaine ?
12:53 - Là, sur cette position-là, oui.
12:56 Il n'y avait pas d'autre, c'est une question de bon sens,
12:59 il n'y avait pas une autre gestion à faire que celle qui a été faite.
13:05 Vous imaginez si d'un seul coup on déshabille que ce soit Mingeliard ou Roglic ?
13:10 C'est l'équipe qui est par terre.
13:13 C'est-à-dire que c'est l'équipe, n'oubliez jamais les équipiers.
13:16 Ceux qui bossent toute l'année n'auraient pas compris.
13:20 - Et justement, l'avènement de Seppcus,
13:23 est-ce que tu penses que la Jumbo peut rester avec ce trident l'année prochaine ?
13:27 Roglic, on l'a senti un peu frustré dans le final,
13:31 on lui a mis Mingeliard dans les pattes,
13:33 Seppcus qui prend le leader même s'il est certainement très heureux pour lui.
13:37 - Vous avez les égaux, ça fait partie de la vie.
13:41 - Est-ce que Seppcus est Roglic ?
13:43 - D'ici à avoir un peu de frustration, c'est le contraire qui m'aurait choqué.
13:49 Vous ne pouvez pas avoir trois ou deux champions qui ont déjà gagné des grands tours,
13:53 et d'un seul coup se dire on ne va pas gagner celui-là,
13:56 et on ne va pas le gagner,
13:58 parce que celui qui nous a permis justement de gagner tous nos grands tours,
14:02 aujourd'hui il est devant, et puis il ne vient pas de nulle part.
14:07 Si vous le mettez dans une équipe française,
14:12 quel est le leader français qui pourrait le remettre en cause dans une équipe française ?
14:16 Lequel ?
14:18 Vous avez un nom à me sortir ?
14:20 Ça ne peut pas être Bardet, ça ne peut pas être Pinault, ça ne peut pas être Godu.
14:24 Alors vous mettez qui derrière ?
14:26 Martin ? Vous rigolez quoi.
14:29 Il n'y a pas un coureur français qui ait du niveau de cuss.
14:32 - Et tu ne penses pas du coup que l'année prochaine,
14:36 il pourra aller voler de ses propres ailes dans une autre équipe,
14:38 où il va reprendre son rôle ?
14:40 - Il est bien là.
14:42 Pourquoi voulez-vous qu'il aille voler l'année prochaine ?
14:45 C'est un peu tard, mais bon.
14:48 Rien ne dit qu'il ne peut pas avoir des propositions pour l'année prochaine,
14:55 mais si on vérifie bien, il est chez Jumbo fin 2024.
15:01 Il pourrait déjà racheter le contrat de la dernière année,
15:06 plus un salaire qui va être un petit peu revalorisé par sa victoire.
15:12 Donc un besoin d'indépendance, ça peut aussi exister.
15:15 Mais est-ce que c'est dans sa nature ?
15:18 Est-ce que ça fait partie de sa personnalité ?
15:21 Alors qu'aujourd'hui, il a quel âge ? Il a 29, il va avoir 30 ans.
15:27 Moi, je ne suis pas certain que ça fasse partie de sa personnalité
15:32 que de se mettre dans une situation de leader.
15:36 Aujourd'hui, son parcours est quand même très riche.
15:41 Il gagne très bien sa vie. Pourquoi se mettre en danger ?
15:47 Et du coup, toutes les suspicions qui peuvent encore en arriver.
15:52 On a eu évidemment le cas de Pinault la semaine dernière.
15:55 Pinault, laissez-le tomber. Attends, ça va, quoi.
15:59 Il a quand même de la chance que Jumbo sorte pas le carnet de chèques
16:04 et prenne un cabinet d'avocats.
16:06 Il faudrait qu'il aille démontrer qu'il y a des vélos qui ont des moteurs.
16:09 On va pas continuer à faire le buzz avec Jérôme Pinault.
16:14 Je ne sais pas pourquoi.
16:16 Non, mais même en dehors de ça, sur les suiveurs de cyclisme…
16:20 Non, mais ça, c'est une maladie. Ça, c'est notre vrai cancer.
16:24 Donc, toi, tu n'es pas plus inquiet que ça pour la suite et pour l'année prochaine ?
16:30 Non, non. Pourquoi voulez-vous que je m'inquiète ?
16:34 OK. Si on reprend un peu ce tour d'Espagne, au niveau des Français,
16:40 toi, qu'est-ce que tu en as pensé ?
16:42 Au départ, avec les jeunes de la Groupe AMA, Bardet qui était à l'avant.
16:45 Au final, on a eu une victoire d'étape un peu surprenante avec Soup.
16:48 Quel bilan t'en tires, toi, de la voie cyclocolore ?
16:51 C'est une belle récompense pour la carrière qu'il a faite.
16:56 Il a l'ouverture ce jour-là. Il ne l'a pas raté, donc c'est parfait.
17:00 Il était habitué, il y a quelques années, surtout à emmener Ed Poisson pilote.
17:05 Là, ça s'ouvre. Il prend deux, trois longueurs.
17:07 Et puis derrière, c'est trop tard.
17:09 Bravo pour lui. Pour les autres Français, on a une belle course des deux Français.
17:16 Il y a encore un peu de chemin.
17:20 Mais ils ont fait de très, très bonnes choses.
17:25 Ils ont confirmé leur talent, qui n'est pas celui de Ayuso, par exemple,
17:31 ou de Heich de Broek, qui ont le même âge.
17:34 Et entre Ayuso et Lenny, il y a moins d'un an des quarts.
17:41 Donc, on est encore en retrait par rapport à eux.
17:44 Mais ils font quand même partie de cette nouvelle génération
17:49 qui va écrire l'histoire sur les 10 ou 15 années qui viennent.
17:56 Et Romain Bardet, qui déclare qu'il ne jouera plus du tout le général jusqu'à la fin de sa carrière,
18:00 est-ce un bon choix, selon toi ?
18:03 Oui, mais je pense que dans sa tête, il y a longtemps qu'il l'a fait, ce choix-là.
18:07 C'est toujours difficile de dire non.
18:10 Maintenant, je ne suis plus dans le coup pour les grands rendez-vous sur les grands tours.
18:15 Bardet a fait une belle carrière.
18:19 Il a fait, je trouve, un très beau tour d'Espagne avec ses moyens.
18:26 Maintenant, il faut qu'il réfléchisse à quel type de programme il peut avoir.
18:34 Est-ce qu'il doit continuer avec des gros objectifs sur les grands tours
18:39 ou repositionner ses objectifs sur les quelques années qu'il lui reste à faire ?
18:52 Est-ce qu'il fera un an, deux ans ou trois ans de plus ? Je n'en sais rien.
18:56 Il a montré toujours qu'il était un coureur consciencieux,
19:00 qu'avec ses moyens, il se battait.
19:05 Pour moi, c'est un très beau coureur qui évolue avec les moyens qu'il a.
19:10 Je trouve qu'avec ses moyens, il a quand même réussi à faire un beau palmarès.
19:16 C'est sûr. En parlant de coureurs français, on a la proposition des championnats d'Europe
19:20 qui viennent de tomber, avec Christophe Laporte et Arnaud Desmars.
19:23 Les championnats d'Europe qui vont marquer cette semaine,
19:27 avant la fin de saison, les classiques italiennes.
19:30 Toi, ça t'inspire quoi, ces championnats d'Europe ?
19:33 Tu es excité, tu t'en fiches ?
19:37 Non, ça ne m'inspire pas.
19:42 Déjà, on va revenir à des formules qui sont un peu plus traditionnelles,
19:51 puisqu'on a eu des championnats du monde qui étaient des Jeux mondiaux,
19:56 bien sûr avec des titres de champion du monde,
19:59 mais où toutes les disciplines étaient présentes, ou pratiquement toutes,
20:03 plus au niveau des handicapés qui étaient présents et qui ont fait de belles prestations.
20:12 Là, on revient sur un schéma normal.
20:15 Les championnats d'Europe, oui, c'est intéressant.
20:18 C'est intéressant parce que, d'abord, il y a un titre et qu'il y a aussi un maillot.
20:24 Je ne suis pas certain aujourd'hui, si on regarde la composition de l'équipe,
20:31 qu'on ait une équipe capable de jouer par rapport à certains autres grands leaders des autres nations.
20:39 Mais pourquoi pas ? Sur une épreuve d'un jour, oui, on peut toujours jouer.
20:49 Arnaud Desmars aura-t-il retrouvé sa pointe de vitesse ?
20:55 On l'a vu, troisième iceberg, mais l'opposition était relativement faible.
21:02 Mais c'est toujours intéressant de participer aux championnats d'Europe,
21:08 de le faire consciencieusement.
21:12 J'ai presque envie de dire, pour les championnats du monde, c'est un très beau laboratoire.
21:18 Et les classiques de fin de saison, jusqu'au Tour de Lombardie, est-ce que tu as des attentes ?
21:24 Tu as des pronostics, même si on est encore au tout début, mais ça va arriver très vite.
21:29 Qu'est-ce que ça t'inspire, cette fin d'année 2023 ?
21:33 Je pense qu'on va retrouver les mêmes qu'on a retrouvés sur les grands tours ou sur les grandes classiques.
21:47 Côté français, j'ai du mal à imaginer qu'on va aller gagner le Tour de Lombardie.
22:00 En impôté aux Ac'Pino, peut-être ?
22:03 Oui. Je me suis posé la question si les trois premières places de la Jumbo faisaient rêver.
22:14 Je vous ai répondu oui. Si Pino gagne la Lombardie, ça fera rêver.
22:18 J'imagine. C'est ce qu'on lui souhaite en tout cas.
22:22 On se retrouvera la semaine prochaine pour faire le point sur les championnats d'Europe et sur le reste de l'actualité vélo.
22:30 Merci de nous avoir…
22:31 Sur les championnats d'Europe, il y a l'équipe pro, parce qu'on n'a parlé que de ça.
22:34 Sur les autres disciplines, dont le Contre-la-Monte et le Cavanier viennent remporter une très belle épreuve par étapes,
22:46 le Tour de Slovénie, dans les autres disciplines, on a des possibilités de titre.
22:53 C'est tout ce qu'on espère. On espère pouvoir débriefer ça avec toi la semaine prochaine.
22:59 On se retrouvera la semaine prochaine.
23:06 Merci beaucoup Cyril et bonne journée à tous.
23:11 [SILENCE]

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