La mère de Samara Hassiba Radjoul témoigne sur le plateau de l'Heure des Pros ce mercredi 1er mai, après les conclusions de l'enquête administrative qui n'ont pas relevé de «situation de harcèlement scolaire» envers sa fille.
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00:00Oui, c'est ça exactement, voilà. Par manque de preuves au niveau du relevé téléphonique, on en conclut
00:07que j'ai menti, que ma fille elle n'a jamais été harcelée, que voilà, en fait, c'est ça les conclusions.
00:14Donc voilà, moi j'attends beaucoup de même de
00:16l'enquête judiciaire pour, voilà, pour éclaircir tout ça. Je pensais de base que c'était,
00:21c'était, voilà, c'était, parce que moi j'ai demandé, moi on m'a demandé mon relevé téléphonique,
00:25on aurait pu faire de même au niveau du collège pour, voilà,
00:28là on explique que le professeur,
00:31limite, ne m'a jamais prévenu que sa mare allait se faire frapper. Il m'a dit les mots,
00:36mots pour mots, je crains pour votre fille, venez la récupérer. Ces jeunes ne sont pas là pour parler avec elle, ils sont venus pour
00:44la frapper. Et là, en fait, l'enquête,
00:47les conclusions montrent que,
00:49que voilà, ce professeur n'était pas au courant, n'était pas inquiet, n'a pas, enfin, n'a pas
00:54dénié, on va dire, même lui-même, on va dire, à informer la vie scolaire, parce qu'il pense, il a pensé que
01:01que c'était rien. Alors bon, moi, quand je vois un groupe de jeunes qui est devant un collège, qui est étranger au collège,
01:06qui est là, voilà, on va dire, en, en, en, en
01:10en supériorité par une enfant qui est toute seule,
01:12enfin, j'en informe les responsables, j'en informe pas à 17h, on les informe immédiatement, voilà, il y a un souci.
01:19Voilà, moi j'ai été en contact avec la vie scolaire,
01:21c'est par preuve de, de, de, de relevé téléphonique, tout simplement.
01:26Bon, ce que vous dites, évidemment, est très grave.
01:28Il y a eu les appels, il y a eu les appels, le problème, c'est que, voilà, j'ai demandé le relevé téléphonique auprès de mon opérateur,
01:33j'ai échangé avec les, les deux personnes qui étaient venues
01:37pour, pour mener l'enquête, je leur ai expliqué que, voilà, ils étaient, mon opérateur n'était pas en mesure de me fournir le relevé,
01:43mais que si la police le demandait, qu'ils étaient en mesure de le fournir à la police.
01:47Madame, madame Rajboul, évidemment, Rajboul, pardonnez-moi, ce que vous dites est évidemment très grave,
01:55puisque vous mettez en cause un professeur avec qui vous avez parlé, qui dit manifestement que vous n'avez pas échangé.
02:02Ce, ce coup de téléphone, votre fille est sortie à 17h, je crois, il a été passé vers quelle heure ?
02:09Non, à 16h, à 16h.
02:10À 16h ?
02:10Non, le coup de téléphone, oui, elle est sortie à 16h, ça m'arrête le coup de téléphone de par la part du professeur,
02:15mais c'est noté dans le, dans les conclusions de l'enquête, que le professeur m'a bien contacté à midi trente,
02:21et que, voilà, pour lui, après, voilà, l'échange téléphonique qu'on a eu...
02:25À 16h, il dit que cet échange n'a pas existé, alors qu'à 16h, il vous dit, venez chercher votre fille ?
02:30Non, non, si, dans le rapport, on dit bien qu'il m'a contacté à midi et demi,
02:35que, voilà, il n'a pas estimé que, voilà, qu'il y avait, on va dire, de faits, que Samara allait se faire frapper,
02:42ou qu'elle était en danger, quoi que ce soit, alors comment...
02:44Non, mais votre version à vous, c'est ça que je veux comprendre, votre version, à quelle heure vous l'avez eue ?
02:48À 12h30, et à 12h30, il vous a dit, votre fille est en danger, venez la chercher, c'est bien ça ?
02:54Exactement, c'est ça.
02:55Donc, et c'est ce que vous dites, et effectivement, vous n'avez pas pu aller chercher votre fille à 16h30,
03:00mais lui, aujourd'hui, nient qu'il a dit ces propos-là, je comprends bien.
03:04Oui, voilà, non, il m'a... Moi, ce qui s'est passé, c'est que je l'ai eue au téléphone,
03:08il m'a demandé de venir récupérer Samara, parce que, ben, il y avait un groupe de jeunes
03:13qui étaient étrangers au collège, et qui étaient venus...
03:15Il m'a expliqué clairement qu'ils n'étaient pas venus pour parler avec elle,
03:19mais voilà, donc il avait peur pour Samara, il m'a dit, je crains pour Samara, venez la récupérer.
03:24On s'est mis d'accord qu'elle termine les cours avant que je vienne la récupérer,
03:27et on s'est laissés comme ça au téléphone.
03:29Ce professeur a signalé, ce qui est marqué dans l'enquête, moi, j'étais pas au courant,
03:33qui a signalé les faits à 17h lors de son retour au collège.
03:37Je pense qu'au vu du fait que ces jeunes sont restés de midi et demi à 16h devant le collège,
03:44pour attendre ma fille, voilà, il a expliqué que même lui, il leur a demandé de quitter les abords de l'établissement.
03:50Apparemment, il y en aurait un qui aurait refusé, mais voilà, en attendant, ils sont restés présents devant le collège.
03:57J'entends bien. Autre chose que je voulais vous demander, parce que ça avait surpris beaucoup de gens.
04:02Vous étiez venu un matin chez nous expliquer que votre fille avait été agressée parce qu'elle s'habillait à l'européenne,
04:11et que c'était pour cela qu'elle était, comment dire, harcelée.
04:18Et puis, j'ai eu le sentiment le soir que vous disiez quelque chose de différent,
04:22et vous aviez dit, je crois que c'était chez Cyril Hanouna, que votre fille était une bonne musulmane
04:28et qu'elle faisait cinq fois la prière par jour.
04:31Et je vais vous poser une question que tout le monde s'est posée.
04:33Est-ce qu'il y a eu des pressions de personnes que vous connaissez, de la communauté ?
04:40Vous avez lu d'ailleurs quelque chose. Est-ce que c'est vous qui l'aviez écrit ou est-ce que ce message avait été écrit pour vous ?
04:47Parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont été étonnés et qui ont vu.
04:50Et je peux vous comprendre, madame, que vous ayez vous-même peur pour vous
04:54et que vous ayez été contrainte de dire des choses que vous ne vouliez pas forcément dire.
05:00Non, écoutez, moi, ce qui s'est passé, c'est que dans cette journée-là où j'ai été reçue sur le plateau de TPMP,
05:06on va dire que c'est parti un peu dans tous les sens.
05:08Il y a des propos que j'ai tenus, qui ont été pris, qui ont été déformés, qui ont été amplifiés, tout ça et tout.
05:14Moi, au moment de partir à Paris, dans l'avion, je me suis fait un petit texte,
05:19parce qu'il fallait vraiment mettre des mots précis sur ce qui se passait.
05:23Moi, j'ai expliqué que ma fille, voilà, on était pendant une période de ramadan.
05:27Ma fille, voilà, j'ai expliqué que pour comparer à cette jeune fille et sa famille,
05:32qui se prétendent, on va dire, pieuses et tout ça et tout, ma fille aussi était pieuse.
05:37Donc, il n'y a pas eu de pression communautaire, pour être clair ?
05:40Non, il n'y a pas eu de pression communautaire.
05:42Non, mais c'est important de le dire.
05:43Non, non, non, bien sûr.
05:44Moi, j'ai voulu rectifier vraiment tout ce qui se disait sur moi ou tout ce qui avait été repris par...
05:49Voilà, moi, j'ai vu des postes.
05:51Voilà, j'ai dit non, il ne faut pas qu'on laisse ça, parce qu'on fait partie de la même communauté.
05:55Après, niveau religion, peut-être qu'on a une version différente de la religion,
06:00mais moi, il fallait que je mette des mots précis.
06:02Et moi, le problème, c'est que voilà, moi, je n'arrivais pas à enregistrer.
06:05Il fallait mettre des termes précis sur ce que je voulais dire et j'ai dû écrire et prendre mon téléphone.
06:11Eh bien, je vous remercie de cette précision et c'était une question que nous pouvions nous poser.
06:16Je vous remercie grandement, Touka, d'avoir témoigné ce matin.