Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00 pouvons être avec Sabine qui est avocate et qui nous a appelé. Bonjour.
00:05 - Bonjour Pascal. - Bonjour Sabine, vous vouliez intervenir.
00:08 - Oui parce que quand j'ai lu cette lettre je me suis demandé à quel point on vivait...
00:15 enfin qu'il y avait deux mondes qui s'affrontaient en fait. La lettre de ce père
00:20 qui
00:22 qui est tellement poignante qu'un père qui perd son fils, enfin son enfant il n'y a pas de douleur plus grande,
00:27 et en face on a un gamin de 15 ans avec une mère qui va gifler un enfant de 15 ans en train d'agonir.
00:34 Et on voit là les deux mondes qui s'affrontent. On a deux mondes qui s'affrontent et
00:42 je ne sais même pas si notre justice est armée
00:46 pour juger ça. Nos lois sont pas faites pour ça.
00:53 Parce qu'on les a faites dans un monde qu'on voulait non violent, moins violent, pas violent, mais là
01:01 les lois ne sont même pas faites pour ça. Qu'est ce que vous voulez faire ?
01:04 - Bah changer les lois. On va le réécouter peut-être Christophe puisque
01:09 précisément, je veux pas dire qu'il répond à ce que vous dites, mais sur la violence,
01:15 écoutez ce que disait le père de Baptiste et je rappelle qu'il s'est exprimé devant nos confrères de France 3, Centre Val-de-Loire.
01:22 - On se rend compte vraiment que la violence elle est partout. Il faut être vigilant et puis il faut que les parents...
01:29 Ça va pas du tout être à la mode ce que je dis et ça va faire très vieux con,
01:32 mais il faut pister les gamins quoi. Je suis désolé.
01:35 Il faut savoir où ils sont, à quel moment ils y sont.
01:41 Il y a des applis maintenant pour ça.
01:43 Il faut s'en servir. Et puis la première
01:46 fréquentation qui craint un peu, faut pas hésiter à couper les ponts de toutes les manières possibles.
01:50 Et puis d'un autre côté, les enfants qui regardaient,
01:54 ne mentez pas à vos parents. Ne mentez pas à vos parents, ne montez pas de bateau.
01:58 Un parent ça aime son enfant
02:03 et
02:05 s'il lui donne un conseil, c'est pas par méchanceté, c'est pas
02:08 pour le faire chier, c'est pas ce qu'il veut que tout se passe bien justement.
02:15 Alors les enfants, ne mentez pas à vos parents.
02:19 - Non mais évidemment qu'il faut pister ses enfants, alors ce qu'on appelle "enfant", c'est à dire entre
02:24 3 à 4 ans, à partir du moment où ils peuvent
02:27 sortir
02:29 qu'ils vont à l'école.
02:32 4 ans, 5 ans, il faut les pister, évidemment, regarder dans leur portable, bien évidemment,
02:36 jusqu'à 11, 12, 13, 14 ans. Après que l'adolescent ait sa propre vie,
02:41 qu'elle
02:43 soit protégée, on peut l'entendre, mais tout ça est une question d'âge, comme toujours la règle c'est qu'il n'y a pas de règle.
02:49 Un adolescent de 18 ans n'est pas la même chose qu'un jeune
02:54 adolescent de 12 ou 13 ans. Évidemment que les parents doivent pister, c'est leur travail,
03:00 c'est leur mission, d'ailleurs pas leur travail, c'est leur mission, c'est leur fonction de faire attention à qui leurs enfants,
03:07 avec qui ils sont en contact, et c'est pour ça d'ailleurs vous dites vous-même Géraldine que vous
03:12 regardez dans le portable de votre fille qui a 11 ans.
03:15 - A 18 ans vous ne ferez pas la même chose, j'imagine.
03:19 - Non, j'ai pas intérêt.
03:21 - Mais c'est autre chose bien sûr, parce que tu n'es plus un enfant.
03:24 Justement à 17 ans tu n'es plus un enfant.
03:26 - Il faut qu'il y ait un rapport de confiance aussi avec les parents et l'enfance, c'est très important.
03:30 - Je suis d'accord avec vous.
03:32 Sabine, là dans ce que vous avez dit qui est vraiment très juste, c'est qu'on a le sentiment qu'on vit un monde
03:38 où
03:40 les solutions on ne les voit pas forcément.
03:44 J'ai le sentiment que tout le monde est perdu, les profs sont perdus, les politiques sont perdus,
03:49 les magistrats sont perdus,
03:51 les journalistes parfois
03:54 sont perdus parce qu'ils sont dans une forme de déni, et que
03:58 c'est peut-être ce logiciel que nous avions tous qui datait des années 80-90 n'est absolument plus adapté à
04:06 la
04:08 situation que nous vivons quotidiennement.
04:10 - Mais des solutions, si on veut, il y en a, mais elles sont tellement dures
04:15 qu'elles ne rentrent pas dans ce qu'on a voulu faire,
04:19 c'est-à-dire pacifier les sociétés.
04:23 Les juges ne peuvent appliquer que les lois qui sont faites par les politiques, par le parlement.
04:29 Les juges appliquent un panel de possibilités qu'on leur offre, mais si ce panel de possibilités
04:36 est si laxiste, eux ils ne pourront pas aller au plus loin.
04:39 Bien sûr, ils prennent toujours le parti de prendre la tranche la plus basse de ce qu'on leur offre, mais c'est l'État qui, s'il veut,
04:46 que les choses changent, peut les faire changer. Il suffit de dire voilà, c'est ça et rien, on extrait les enfants de leur milieu,
04:54 d'accord ?
04:56 Parce que ils sont dangereux pour les autres.
04:58 - Parce que c'est à l'adolescence que tout se joue peut-être, et c'est à ce moment-là qu'il faut les sortir peut-être.
05:03 - Et maintenant il faut protéger les mineurs contre ceux qui les agressent et pas les mineurs contre eux-mêmes.
05:08 C'est-à-dire que la priorité maintenant a changé, c'est-à-dire qu'avant on
05:12 protégeait les mineurs d'eux-mêmes en leur disant que ce qu'ils faisaient
05:17 pouvait être édulcoré par l'excuse de minorité.
05:20 Maintenant c'est pas comme ça qu'il faut réfléchir. Il faut réfléchir en disant il faut protéger les mineurs d'autres mineurs, donc il faut voir autrement les choses
05:27 et considérer que des mineurs ce sont pas des
05:31 des anges, des petits enfants, ce sont des
05:34 dangers en puissance et il faut faire ce qu'il faut. Et quand on a une famille
05:39 comme dans laquelle visiblement a été élevé ce jeune afghan qui a été accompagné par sa mère pour tuer un autre enfant,
05:46 cette mère qui doit pas être très vieille, elle doit avoir 25 ans, 30 ans... - Non elle a 37 ans.
05:52 - Elle est pas vieille. - Bien sûr, non elle est pas vieille.
05:55 - Mais cette mère, ce qui est invraisemblable, et on l'a dit ce matin
05:59 sur l'antenne d'Europe 1 entre 9h et 9h30, ce qui est invraisemblable et on a du mal à le comprendre, c'est que cette mère
06:05 qui gifle un jeune garçon de 15 ans qui est en train de mourir sur la chaussée,
06:10 et bien cette mère elle est mise en examen sous contrôle judiciaire, elle n'est pas placée en détention.
06:15 - Mais c'est pour vous montrer à quel point on est dans des mondes différents.
06:19 - Je suis d'accord. - Elle a trouvé ça normal
06:21 d'aller gifler un gamin de 15 ans qui est en train de mourir au lieu du porter secours. - Vous avez parfaitement raison.