Pascal Praud et vous - Pas de détention provisoire pour le motard à Vallauris : «Il faut en vouloir à ceux qui rédigent les lois plutôt que les juges qui les appliquent»
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00:00L'avocat que vous êtes, comment décrypte-t-il cette décision ?
00:04Je rappelle que le parquet avait fait appel, le parquet avait donc demandé la détention pour ce chauffard
00:10et j'allais dire ce chauffard criminel, mais c'est pas une...
00:15on ne peut pas le qualifier comme ça d'une manière juridique.
00:20Donc le parquet avait fait appel et il avait demandé la mise en détention de ce chauffard. Votre réaction ?
00:27Ma réaction, elle est d'abord celle de l'homme, du père, du citoyen, de l'avocat aussi,
00:33qui est de penser évidemment à toutes ces familles endeuillées, c'est plus de 3000 familles par an
00:37qui sont endeuillées, d'avoir une pensée aussi pour la famille du gendarme, puisque l'hommage se rend aujourd'hui.
00:44L'avocat vous dira aussi, et c'est compliqué aujourd'hui de parler de droit et d'expliquer cette décision,
00:50étant précisé qu'expliquer n'est pas justifier.
00:53Aujourd'hui on a un code de procédure pénale, on a une loi qui vient dire la détention provisoire, c'est l'exception.
00:59Il y a 7 critères à la détention provisoire.
01:02Il y a un critère ici qui aurait pu être peut-être retenu, c'est le risque de récidive ou de réitération.
01:07Le juge des libertés de la détention, constatant qu'il n'y a pas de casier judiciaire,
01:11peut-être s'est-il dit qu'il n'y avait pas ce risque et qu'en tout cas on pouvait prévenir ce risque par le contrôle judiciaire.
01:17Donc juridiquement et juridiquement seulement, cette décision peut trouver une explication,
01:23mais un autre juge pourrait très bien vous dire que le risque de réitération existe.
01:27Donc aujourd'hui je veux dire aux Français qui nous écoutent, l'émotion on la partage tous,
01:33et même les avocats de la défense les plus chevronnés la partagent.
01:35Aujourd'hui on a un code de procédure pénale, il est appliqué.
01:38Si on en veut à quelqu'un, il faut en vouloir peut-être à ceux qui rédigent des lois que les juges aujourd'hui appliquent, tout simplement.