• il y a 7 mois
Après ses échecs aux Jeux olympiques de Rio (2016) et Tokyo (2021), Nicolas Mahut s'est fixé, à 42 ans, un dernier grand objectif dans sa carrière de joueur de tennis professionnel : se qualifier pour les JO de Paris et ramener une médaille, qui manque à son immense palmarès en double.

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Transcription
00:00 Le sport d'équipe, en tout cas le tennis pratiqué en équipe, ça a toujours fait
00:25 partie de moi. Je pense que ça vient de ma mère qui était capitaine d'équipe quand elle jouait,
00:31 donc elle a été 30 ans, vraiment amateur. Pour autant j'ai les souvenirs des rencontres le
00:36 dimanche matin où c'était à 9h dans des petits clubs où il faisait froid et elle avait le fait
00:43 d'être capitaine de son équipe une responsabilité. Elle me disait "tu vois en équipe tu joues pas
00:47 pour toi, tu joues pour les autres" et ça c'est resté assez gravé en moi quand j'ai joué dès les 13
00:54 ans. On a fait la Winter Cup, c'est des événements qui pour moi dans la saison étaient quelque chose
00:59 d'important. On a gagné avec Paul-Henri la Winter Cup, on a fait finale en Winter Cup,
01:04 on a gagné à Copa del Sol et puis chaque année, chaque catégorie c'était quelque chose de très
01:10 important dans ma saison. Très jeune, je l'ai en moi et puis vraiment moi ce qui m'a poussé à jouer
01:15 au tennis c'est 91. Comme je pense 90% des joueurs nés dans cette génération là, tu en parles à
01:24 Julien Beneteau il va dire la même chose. Cette ferveur qui accompagnait cette équipe de France,
01:28 c'était tellement inattendu, tellement inespéré, personne ne croyait qu'ils allaient gagner puis
01:32 finalement tu vois le truc venir un partout, tu gagnes le double de 1 et puis là tu commences à
01:38 rêver. T'as Yannick qui à l'époque, c'est lui qui a fait en sorte que le tennis explose en France.
01:44 Il gagne Roland en 83, il porte cette équipe de France avec un charisme qu'on n'avait jamais vu
01:50 et puis finalement moi je vois ça dans ma télé parce qu'il n'y avait pas les réseaux sociaux.
01:54 Donc le seul moyen de suivre c'était d'aller à la télé et puis les informations ou lire le
01:59 journal. Mais tu sentais quand même qu'il se passait quelque chose et moi quand j'ai regardé
02:04 ça, donc j'ai 9 ans, je jouais déjà au tennis tous les jours ou tous les week-ends et là je
02:11 me dis ben c'est ça que je veux vivre en fait. Je veux pouvoir ressentir cette émotion et puis
02:16 quand j'ai grandi, le tennis était un peu plus sérieux, je me suis rendu compte rapidement que
02:22 individuellement j'aurais pas les capacités de gagner un tournoi majeur. Par contre je savais
02:30 que en double j'étais capable de le faire et puis je me suis dit ben en équipe de France je serais
02:35 pas seul quoi. Si je joue en double je peux apporter un point, on peut en apporter trois,
02:40 on n'aura peut-être pas la meilleure équipe du monde mais ensemble on peut gagner et surtout
02:45 j'ai envie de connaître ces émotions là. Quand tu vois Henri pleurer, Guy tomber dans les bras
02:51 d'Yannick et puis le public comme ça, je me suis dit ben il n'y a rien de mieux quoi. Puis ça
02:56 arrive au moment où tu construis tes rêves aussi. A 9 ans tu sais pas trop ce que tu veux faire et
03:01 moi j'ai eu cette révélation, en tout cas cette envie profonde et je sais qu'elle vient de là.
03:05 En plus la coupe elle est magnifique. Quand tu regardes, très honnêtement, le saladier elle
03:10 est immense. La coupe Davis c'est pour moi le plus beau trophée du tennis. C'est encore très
03:15 clair quand Yannick prend le saladier, qu'il a son discours, il y a tous les joueurs alignés avec la
03:21 mini coupe Davis. Pour moi c'est les images, je m'en souviens encore très très bien avec le public
03:27 qui chante la marseillaise, Yannick qui fait saga africa, c'était n'importe quoi Lyon. Mais j'ai ça
03:32 en tête et je me suis dit ben ouais je veux ça. Est-ce que tu peux raconter ce que vous aviez fait avec Julien Beneteau dans votre chambre ?
03:41 Ça c'est, il n'y en a pas beaucoup qui sont au courant, qui s'en rappellent. Moi je progresse, lui il est en deuxième
03:46 année junior, moi je suis en première année junior. On sait qu'on va jouer toute l'année ensemble en
03:50 double. On a commencé le début de saison, on gagne deux tournois en Amérique du Sud etc.
03:56 Et très rapidement on se dit ben notre objectif cette année c'est de gagner la galère. On ne
04:01 savait même pas si on allait être sélectionné mais on était parmi les meilleurs français mais
04:06 on ne savait pas trop. Et on sortait de 98 évidemment avec la victoire de la coupe du monde et nous on a
04:12 pris un drap et on a accroché dans notre chambre à Insep "la victoire est en nous" le slogan de 98.
04:19 Et on s'est dit ben nous on va gagner notre truc aussi avec l'équipe de France, on va être champion
04:25 d'Europe, gagner la galère. Du coup on l'a gardé et puis on avait pris ce drap aussi avec
04:29 nous lors de la compétition et puis finalement on se trouve à on a gagné les doubles de silif en quart
04:34 en demi finale et on a gagné la compétition. Les défaites en équipe de France me touchent beaucoup
04:39 plus. Aujourd'hui quand j'ai une déception, quand je perds sur un match en grand chême je suis déçu
04:45 mais le lendemain j'arrive à rebondir je me dis allez je me entraîne je passe à autre chose.
04:49 Quand c'est en équipe de France que ce soit en coupe d'hélices ou aux jeux olympiques et encore
04:53 plus aux jeux olympiques là tu te dis c'est quatre ans, en l'occurrence c'était trois mais tu vois
04:58 tu vois pas le bout quoi. Donc tu te dis bah c'est terminé. Quand c'est terminé, il faut l'accepter et ça c'est dur.
05:05 [Musique]

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