• il y a 7 mois
La direction générale du Trésor a publié en février 2024 les chiffres sur la balance commerciale de la France. Que retenir ?
- La balance commerciale des biens reste largement déficitaire, même si elle s’améliore par rapport à 2022 passant de 162,7 milliards d’euros de déficit à 99,6 milliards d’euros de déficit
- Elle est l’une des balances commerciales les plus déficitaires de l’Union européenne et pose la question des équilibres intra-européens
- En revanche, la balance commerciale des services reste largement excédentaire avec 30,6 milliards d’excédents commerciaux
- Cette amélioration des résultats français est toutefois à nuancer car elle est surtout le fait d’une baisse des prix de l’énergie en 2023 [...]

Category

🗞
News
Transcription
00:00 La Direction générale du Trésor a publié en février 2024 les chiffres sur la balance
00:12 commerciale de la France. Que retenir ? La balance commerciale des biens reste largement
00:18 déficitaire même si elle s'améliore par rapport à 2022, passant de -62,7 milliards
00:24 d'euros de déficit à 99,6 milliards d'euros de déficit. Elle est l'une des balances
00:30 commerciales les plus déficitaires de l'Union Européenne et pose la question des équilibres
00:35 intra-européens. En revanche, la balance commerciale des services reste largement excédentaire
00:41 avec 30,6 milliards d'euros d'excédents commerciaux. Cette amélioration des résultats
00:47 français est toutefois à nuancer car elle est surtout le fait d'une baisse des prix
00:51 de l'énergie en 2023. Par ailleurs, il existe une très forte disparité entre les
00:56 secteurs industriels. La balance commerciale de l'aéronautique, du spatial, des parfums
01:01 et de la cosmétique reste largement excédentaire quand celle de l'énergie, de l'automobile
01:07 et de la météorologie reste largement déficitaire. Enfin, les premiers partenaires commerciaux
01:13 de la France restent les États membres de l'Union Européenne, en particulier l'Allemagne,
01:19 la Belgique et l'Italie. Au-delà des chiffres, il est intéressant
01:23 de comprendre les dynamiques d'exportation et d'importation des entreprises françaises.
01:28 La Fabrique des Exportations, un think tank spécialisé sur le sujet, a produit un rapport
01:33 en 2023 et en 2024 pour éclairer le débat public à ce sujet.
01:37 La première chose est que, contrairement aux idées reçues, l'appareil productif
01:42 est plutôt réactif à la demande mondiale quand on se le représente comme inadapté
01:47 ou peu réactif par rapport à ses voisins européens.
01:49 La deuxième chose observée est une perte de compétitivité de la France de 15 à 20%
01:55 sur les biens manufacturés sur la période 2000 à 2020, alors que le secteur des services
02:01 aurait lui gagné en compétitivité par rapport à d'autres pays européens.
02:04 Le taux de change et le coût du travail sont écartés pour expliquer cette perte de compétitivité
02:09 du secteur manufacturier. La perte de compétitivité semble cibler
02:13 trois secteurs principaux, les biens intermédiaires pour usage industriel, les biens d'équipement
02:18 industriel et les véhicules de transport.
02:20 Le troisième point mis en avant par l'étude pour expliquer le déficit commercial est
02:24 celui des difficultés de recrutement. La rareté d'une main d'œuvre spécialisée
02:29 dans certains métiers spécifiques constitue un goulot d'étranglement, en particulier
02:33 dans les trois secteurs cités précédemment. Le déficit commercial ne serait pas dû au
02:37 manque de compétitivité, mais au fait qu'il est de plus en plus facile d'importer ses
02:41 produits, notamment depuis des pays membres de la zone euro.
02:45 Le quatrième point d'attention est que les entreprises françaises de l'industrie
02:50 manufacturière ont plus tendance à s'internationaliser que d'autres entreprises européennes et
02:55 elles privilégient l'implantation à proximité des marchés plutôt que d'exporter depuis
03:00 la France. Le constat est le même dans le secteur des services.
03:04 Enfin, le dernier point et non des moindres est l'observation d'une forme de spécialisation
03:09 des États membres de l'Union européenne où les entreprises françaises auraient tendance
03:13 à capitaliser sur les savoir-faire en matière de services.
03:17 Du côté des solutions, plusieurs pistes pourraient être envisagées. Améliorer et
03:22 clarifier l'offre de formation aux métiers industriels, avoir accès à un fonds-ci à
03:26 prix compétitif pour l'industrie ou encore mettre en place des mesures pour accompagner
03:31 l'exportation des PME et encourager le développement d'écosystèmes industriels autour des donneurs
03:37 d'ordre afin de pouvoir avoir des chaînes de valeur plus intégrées sur les territoires.
03:41 Par ailleurs, la question de la réindustrialisation de la France ne peut s'exonérer d'une
03:47 réflexion sur le contexte européen et sur les coopérations possibles à cette échelle.
03:53 [Musique]

Recommandations