TotalEnergies menace de quitter la Bourse de Paris. Cette annonce a suscité des réactions notamment de Bruno Le Maire qui estime que "cette décision est grave".
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00:00 Pour faire court, vous savez que Total, comme beaucoup de grands groupes, a une cotation principale.
00:04 Ils sont cotés à Paris sur le CAC 40, puis il y a des cotations dites secondaires du côté de New York et de Londres.
00:08 Là, aujourd'hui, vous avez le patron de Total qui dit « je pourrais peut-être réfléchir à faire une cotation principale,
00:13 pas à Paris, mais à New York », parce qu'il dit « regardez les chiffres, quand je regarde la façon dont est composé mon actionnariat,
00:19 aujourd'hui, les Américains, c'est 48 %, c'était 33 % il y a 10 ans, c'est 48 %, et à l'inverse, les Européens, c'était 45 % il y a 10 ans,
00:27 maintenant, c'est plus que 34 %, donc en gros, si je schématise, c'est là-bas que ça se passe,
00:31 mes actionnaires sont presque majoritairement nord-américains, ça serait bien que je m'en soucie,
00:35 éventuellement que j'aille là-bas pour ma cotation principale, tout simplement.
00:37 - Est-ce que c'est l'argument ?
00:39 - Alors non, l'argument au-delà de ça du patron de Total, c'est de dire finalement, les Américains,
00:44 ils sont plus en face avec ma stratégie que les Européens.
00:47 Total dit en gros « qu'est-ce qu'on regarde aujourd'hui dans le monde ? »
00:49 On voit que la planète a besoin de plus en plus d'énergie pour se nourrir, se loger, se chauffer.
00:54 On voudrait bien pouvoir répondre à cette demande avec des énergies propres,
00:57 mais on ne peut pas le faire tout de suite maintenant, ça demanderait trop d'argent et trop de temps,
01:00 donc il faut, pour satisfaire cette demande, continuer à produire du pétrole et du gaz.
01:05 Et ça, le patron de Total dit, les Américains, ils sont OK avec ça,
01:09 les Européens, ils continuent de nous regarder un petit peu de travers,
01:12 parce qu'on produit du pétrole et du gaz, ils voudraient que ça aille très très vite,
01:14 mais non, ça ne peut pas aller vite, la transition écologique, c'est du très très long terme,
01:18 on va avoir besoin encore pendant très longtemps de pétrole et de gaz,
01:21 sauf qu'il le dit, l'Europe, elle ne comprend pas ça, elle nous met de plus en plus de normes,
01:25 elle nous met de plus en plus de réglementations, bref, ça nous pénalise.
01:28 Les Américains sont OK pour rouler avec nous sur ces stratégies,
01:31 eh bien on y va, et au passage, peut-être que ça nous fera venir des actionnaires en plus, finalement,
01:34 donc c'est tout bénef.
01:35 Mais en France, ça pourrait avoir quelles conséquences ?
01:37 Alors pour l'actionnaire, si vous êtes actionnaire de Total Energy, ça ne changera rien,
01:40 vous avez vos actions, vous continuerez à en faire ce que vous voulez, en vendre et en acheter de nouvelles.
01:45 Là où ça peut être problématique, c'est du côté de l'emploi,
01:47 parce que là, le patron de Total dit qu'on n'a pas l'intention de déménager le siège social du groupe,
01:52 vous savez qu'il est à la défense, il y a des milliers de salariés,
01:54 oui, sauf que si demain, les actionnaires en luxations deviennent majoritaires,
01:57 et s'ils décident tous à plus de 50% de déménager le siège,
02:01 malheureusement, ni le patron de Total, ni même Bruno Le Maire ne pourront faire grand-chose.
02:05 Et donc, plus de taxes sur les énergéticiens pour Total peut-être, alors ?
02:10 Ça serait toujours ça le prix, finalement, oui, exactement.