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00:00Générique
00:12Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de Face au Territoire sur TV5MONDE.
00:16Vous le savez, nous diffusons dans 200 pays et nous sommes partenaires avec Ouest France,
00:20avec Nice matin, avec 20 minutes, avec France Anti, le magazine Le Point et le magazine Géostratégie.
00:25Mon invité ce matin, c'est Raphaël Glucksmann.
00:28Bonjour et merci d'être avec nous, Raphaël Glucksmann.
00:30Bonjour.
00:31Évidemment, vous êtes en plein dans l'actualité.
00:32Hier, vous avez été exfiltré du défilé du 1er mai à Saint-Étienne,
00:36quasi unanimité d'ailleurs ce matin de la classe politique pour condamner cette exfiltration.
00:41Est-ce qu'on sait précisément maintenant qui vous a exfiltré ?
00:44Hier, ce n'était pas tout à fait clair.
00:46Est-ce que vous avez une vue un peu plus précise ?
00:48Ce n'est pas une exfiltration, c'est une attaque violente pour nous expulser d'une manifestation
00:54dans laquelle nous étions venus soutenir les travailleurs de casinos.
00:57Qui font face à un immense plan social.
01:00À Saint-Étienne donc.
01:01Oui, à Saint-Étienne.
01:02Vous avez une idée précise de qui ? Parce qu'hier, ce n'était pas trop clair encore.
01:05Et ce qui est certain, c'est que c'était des membres des jeunesses communistes
01:10et qu'il y avait aussi des membres de la France Insoumise.
01:12Qui d'ailleurs ont revendiqué l'action, les deux.
01:15Les militants de la France Insoumise étant extrêmement fiers de cette action.
01:21Et moi, ce que je veux dire, c'est qu'il faut mettre un terme à la brutalisation du débat public
01:26dans notre pays.
01:27Que ça va trop loin.
01:29Et que ce n'est pas simplement les gens qui attaquent physiquement qui sont responsables.
01:33Ce sont aussi les gens qui utilisent le discours public
01:38pour propager des mensonges, des calomnies, des diatribes
01:42qui font de la stratégie du bruit et de la fureur.
01:45Manon, la tête de liste LFI, vous a soutenu.
01:48On a vu son tweet en disant qu'il fallait que la démocratie s'exprime.
01:51Jean-Luc Mélenchon a été très modéré aussi dans son tweet.
01:54On peut soutenir après.
01:56Mais il faut s'arrêter.
01:58Il faut s'arrêter de calomnier.
02:00Il faut s'arrêter de tout faire monter constamment aux extrêmes dans le débat public français.
02:05Moi, vous savez, je nous conçois dans notre campagne comme une digue
02:09contre cette brutalisation du discours public.
02:12Moi, je veux faire une campagne qui est centrée sur l'Europe.
02:16Sur ce que nous proposons pour l'Europe.
02:18Pour une Europe sociale, écologique, solidaire, humaniste.
02:22– Dans la vie, vous êtes quelqu'un de doux ?
02:24Vous êtes quelqu'un d'apaisé ?
02:26– Je suis quelqu'un de poli déjà et de calme.
02:29Mais je suis quelqu'un de ferme aussi.
02:31Et je tiens à dire que tous ces groupuscules violents
02:34qui pensent nous impressionner ne font que renforcer notre conviction.
02:38Et que jamais, jamais, je ne baisserai la tête
02:41face à des gens qui utilisent la violence comme arme politique.
02:44Ça doit être à proscrire de nos démocraties.
02:47D'où qu'elles viennent, d'où qu'elles viennent.
02:49Même quand elles viennent de gens qui se revendiquent de gauche,
02:51la violence est à proscrire de manière extrêmement ferme.
02:54– C'est Raphaël Glucksmann, tête de liste place publique
02:56et parti socialiste aux élections européennes
02:58qui est notre invité d'en face au territoire ce matin.
03:00Dans un instant, Patrice Moyon de Ouest France sur ce plateau.
03:04Bonjour Patrice Moyon.
03:08– Bonjour Cyril, bonjour.
03:10– On rentre tout de suite dans les thématiques du programme
03:12et des idées de Raphaël Glucksmann.
03:14– Vous étiez à Nantes il y a quelques jours en meeting.
03:18Vous avez martelé taxer les riches, taxer les riches.
03:21Vous n'avez pas peur de faire fuir les capitaux ?
03:23– Non, parce que nous voulons le faire à l'échelle européenne.
03:26Et ce n'est pas taxer les riches, c'est taxer les plus riches,
03:30c'est-à-dire les multimillionnaires et les milliardaires
03:32qui aujourd'hui, en proportion de leur fortune,
03:36payent finalement moins d'impôts que les classes moyennes
03:38et les classes moyennes supérieures.
03:39– Donc concrètement, ça passerait par quoi ?
03:41– L'idée que nous portons, et c'est aujourd'hui
03:43une initiative citoyenne européenne, c'est-à-dire une sorte de référendum
03:45d'initiative partagée à l'échelle du continent européen.
03:48L'idée que nous portons, c'est d'installer une taxe
03:50sur les 0,1% les plus riches.
03:53C'est-à-dire vraiment, on ne parle pas là du pêcheur de l'île de Ré
03:56qui avait défrayé la chronique au moment de l'ISF en France.
03:59On parle des multimillionnaires et des milliardaires.
04:02Et je dois dire qu'à la base de notre initiative,
04:04en plus d'activistes écologistes, de leaders sociodémocrates,
04:07eh bien il y a des multimillionnaires et des milliardaires
04:10qui disent qu'aujourd'hui, ils doivent contribuer
04:13à la mesure de leur fortune, à l'effort de solidarité
04:16pour financer la transition écologique.
04:18– Justement, financer la transition écologique.
04:21Ce qu'on observe, c'est que le fossé ne cesse de se creuser
04:23entre les États-Unis et l'Europe.
04:25Donc comment est-ce qu'on rattrape ce différentiel de compétitivité ?
04:28– Et pourquoi le fossé se creuse ? Pourquoi ?
04:30Parce qu'en fait, en Europe, nous avons posé des règles
04:33et il fallait poser des règles.
04:34Ça s'appelle le pacte vert, des normes, des objectifs contraignants.
04:37Mais nous n'avons pas mis les moyens derrière pour atteindre ces normes,
04:40pour faire de la transition écologique une grande révolution industrielle.
04:43Et là, il faut qu'on passe à l'étape 2, l'étape de la planification.
04:46Il faut qu'on montre qu'en fait, on va rapatrier des chaînes de production,
04:49des usines sur notre territoire en faisant cette transition.
04:52Il faut montrer que la révolution énergétique,
04:54ce n'est pas simplement une contrainte, ce n'est même pas du tout une contrainte,
04:56c'est au contraire une libération, une émancipation pour l'Europe.
04:59Et ça, ça suppose des fonds.
05:00Et le problème qui se pose à tous les candidats
05:03qui vous promettent la transition écologique,
05:05c'est qu'ils ne nous disent pas comment ils vont la financer.
05:07Et nous, nous avons un plan pour financer cette transition
05:09et selon la Commission européenne, c'est 400 milliards par an en plus à investir.
05:14Est-ce que c'est encore possible alors que la Chine maîtrise aujourd'hui
05:1760% de la chaîne de valeur verte ?
05:20Eh bien, il faut rapatrier ces chaînes de valeur.
05:22Aujourd'hui, c'est le projet géopolitique chinois
05:24de contrôler les industries de la transition.
05:26Ce n'est pas le jeu du marché, c'est un projet géopolitique.
05:29Et donc, on va échanger notre dépendance aux gaz russes
05:32contre une dépendance à l'industrie chinoise.
05:35On doit redevenir souverain en Europe.
05:37Et ça, ça suppose des investissements,
05:39ça suppose aussi des protections de notre marché.
05:41Moi, j'étais avec les dirigeants de Sistovi,
05:43une entreprise française florissante
05:45qui fabriquait des panneaux photovoltaïques
05:47et qui avait misé sur une technologie d'avenir.
05:49Eh bien, Sistovi a mis la clé sous la porte.
05:51Pourquoi ? Parce que la direction du Parti communiste chinois
05:54a décidé de diviser par 4 les prix de manière artificielle,
05:57les prix des panneaux photovoltaïques chinois,
05:59et que l'Europe a laissé faire,
06:01que les dirigeants français ont laissé faire.
06:03Ils ont laissé ratiboiser notre production
06:05pour mettre un stop à ce déclin.
06:07Alors, vous appelez à la création d'un fonds souverain européen,
06:10doté de 200 milliards d'euros par an.
06:12Comment est-ce que vous allez le financer ?
06:14Eh bien, par la taxation des plus hauts patrimoines
06:16et par un emprunt commun.
06:18Ce que nous avons fait face à la pandémie,
06:20nous devons pouvoir le faire face à la perspective
06:22de l'effondrement climatique
06:24et du déclassement géostratégique de l'Europe.
06:27Il faut comprendre qu'on est vraiment à un moment de bascule.
06:29C'est-à-dire que si on ne réagit pas
06:31dans les mois et les deux ans qui viennent,
06:34nous serons une puissance vassalisée en Europe.
06:36Nous n'aurons plus d'autonomie, nous n'aurons plus de liberté.
06:39Nous serons totalement dépendants des Etats-Unis et de la Chine.
06:41Or, on ne peut pas se le permettre.
06:43Vous avez pris des positions très fortes pour l'Ukraine,
06:46pour défendre l'Ukraine.
06:47Vous appelez également à la création d'un fonds
06:49qui permettrait de financer la défense européenne.
06:52Mais aujourd'hui, quand on regarde de près les chiffres,
06:5480% des équipements qui sont donnés à l'Ukraine
06:58ne sont pas fabriqués aujourd'hui en Europe.
07:00Comment est-ce qu'on crée, comment est-ce qu'on soutient
07:02une industrie européenne de la défense ?
07:03En fait, nous avons délégué, disons la vérité,
07:05nous avons pendant 40 ans délégué les fonctions de sécurité
07:09aux Etats-Unis d'Amérique.
07:10Et nous pouvons avoir, le 5 novembre 2024,
07:14Donald Trump, élu président des Etats-Unis,
07:16et donc nous pouvons nous retrouver seuls…
07:17Raphaël Buxman, ils ont payé les Etats-Unis quand même.
07:19Ils ont réglé, ils ont financé ça.
07:21Mais oui, mais donc…
07:23On leur a délégué, mais en échange, ils l'ont financé.
07:26Oui, et donc qu'est-ce qui se passe ?
07:28On est dans une situation de dépendance.
07:29Et moi, je ne peux pas me résoudre à ce que la sécurité
07:32de l'Europe dépende tous les 4 ans des électeurs du Michigan
07:36ou des électeurs de Floride.
07:37Dernière question.
07:38Et donc, il faut impérativement qu'on assure nous-mêmes
07:40notre sécurité.
07:41Il faut que l'Europe devienne adulte.
07:42Ça suppose des investissements ?
07:44Oui.
07:45La Commission européenne a proposé des plans de financement.
07:47Ce sont les Etats membres qui les refusent au moment
07:49où on parle.
07:50Et donc, nous, nous allons pousser pour qu'enfin,
07:52on devienne sérieux sur les questions de défense.
07:53Toujours sur la transition verte, il y a un certain nombre
07:55d'inquiétudes qui s'expriment, notamment en Allemagne
07:57avec l'industrie automobile, en disant peut-être qu'il ne faut
07:59pas aller trop vite pour cette transition verte.
08:00Qu'est-ce que vous en pensez ?
08:01Il faut garder le cap.
08:032035.
08:04Mais il faut mettre le paquet sur l'accompagnement.
08:07Il faut faire de la planification.
08:09Il faut aider les entreprises de l'automobile à se reconvertir.
08:12Mais vous savez, les patrons des entreprises automobiles
08:14nous disent maintenant, ne changez plus 2035.
08:17Parce qu'on est en train de se réorganiser en fonction
08:19de cet objectif.
08:20Et donc, il faut tenir un cap.
08:21Et le problème des dirigeants occidentaux en général
08:24et européens en particulier, c'est qu'ils sont incapables
08:26de tenir un cap.
08:27Donc, dès qu'il y a une protestation, ils reculent.
08:29Et ça donne une impression de zigzag permanent.
08:31Quand vous êtes un entrepreneur, vous voulez juste savoir
08:33vers où on va.
08:34Que ça ne change pas en permanence.
08:36Eh bien, nous, nous avons un cap clair.
08:38Nous l'indiquons.
08:39Et il y a beaucoup d'industries qui en profiteront.
08:40C'est Raphaël Luxman, tête de liste Place Publique
08:42et Parti Socialiste, qui est notre invité ce matin.
08:44C'est une tradition dans cette émission.
08:47Regardez, écoutez.
08:48Chaunuc est dessinateur éditorialiste à Ouest-France
08:50qui a une question à vous poser sous forme de dessin.
08:52Raphaël Luxman, on recrute.
08:54Raphaël Luxman, bonjour.
08:57de la France insoumise dans les universités
08:59qui veut imposer le conflit israélo-palestinien
09:03dans la campagne des Européennes.
09:05La stratégie de conflictualisation de Jean-Luc Mélenchon
09:09semble vous profiter et vous rattraper.
09:12Valérie Hayé, tête de liste Renaissance dans les sondages.
09:16Voici ma question.
09:17Le discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe à la Sorbonne
09:22était-il le discours d'un président
09:25ou d'un candidat ?
09:27Auquel cas faut-il que l'ARCOM le décompte ?
09:32Oui, non, c'est le discours d'un président, d'un candidat.
09:35C'était le discours d'un président soutenant une candidate.
09:38Moi, je ne rentre pas dans les techniques de l'ARCOM ou pas l'ARCOM.
09:41Moi, ce que je veux, c'est répondre à Emmanuel Macron sur le fond.
09:45Une heure cinquante sur l'Europe et quelles avancées proposer.
09:49Et surtout, surtout, par rapport au premier discours de la Sorbonne.
09:52Moi, je ne suis pas pavlovien.
09:53Quand Emmanuel Macron dit quelque chose de bien,
09:54je ne vais pas dire que je suis opposé à cette chose
09:56simplement parce que c'est Emmanuel Macron.
09:58Mais le discours de la Sorbonne, il avait suscité l'intérêt
10:01parce que c'était un début de mandat.
10:02Il y a eu sept ans qui se sont écoulés.
10:04Et qu'est-ce qui a été fait sur l'Europe sociale ?
10:05Qu'est-ce qui a été fait sur l'Europe écologique par Emmanuel Macron ?
10:08Eh bien, des blocages des directives les plus progressistes
10:10proposées par la Commission européenne,
10:12qui n'est pourtant, vous me l'accorderez,
10:14pas spécifiquement un organisme gauchiste ou zadiste, n'est-ce pas ?
10:18La une de Ouest-France.
10:20Les difficultés à rendre la justice environnementale aujourd'hui.
10:23Ah oui, grosse une, évidemment.
10:25Merci beaucoup.
10:26Patrice Moyon, éditeur réaliste à Ouest-France.
10:28Dans un instant, Tom Benoît de Géostratégie Magazine sur ce plateau.
10:33Bonjour, Tom Benoît.
10:34Vous dirigez la rédaction de Géostratégie Magazine.
10:36Bonjour.
10:37Sur la France Presse.
10:38Alors, vous parliez au mois de février
10:41de mobiliser l'épargne des Européens pour l'effort de guerre en Ukraine.
10:45Aujourd'hui, on entend parler régulièrement
10:47de l'union des marchés de capitaux.
10:49Et aujourd'hui, plus précisément,
10:51de l'union de l'épargne et de l'investissement.
10:53Christian Noyer, ancien gouverneur de la Banque de France,
10:55a rendu un rapport à ce propos.
10:57Mais est-ce qu'on parle de saisie sur les comptes, de titrisation ?
11:01Et vous, lorsque vous parliez de mobilisation de l'épargne,
11:04qu'est-ce que cela signifiait ?
11:05Cela signifie qu'on oriente, qu'on fixe un cap
11:08et qu'on permet justement...
11:09Vous savez, c'est de la tuyauterie, en fait, en réalité.
11:12Et le problème qu'on a...
11:13La titrisation.
11:14Le problème qu'on a, c'est que l'épargne européenne,
11:16qui est massive, on a un continent d'épargne...
11:1833 000 milliards.
11:19...et dirigée vers, finalement, des investissements aux États-Unis.
11:22Non, mais là, vous parlez de la direction personnelle.
11:25C'est-à-dire que la personne qui détient son épargne
11:27investit ses capitaux.
11:28Et donc, il y a des incitations...
11:30Oui, bien sûr.
11:31Il y a des incitations à faire valoir
11:33et surtout un cap clair qui permet justement d'orienter l'épargne.
11:37Mais comment allez-vous définir que telle ou telle personne
11:40ou telle ou telle entité ne doit plus orienter son épargne
11:43vers telle action ou tel marché ?
11:45Qu'est-ce qui va l'encadrer ?
11:46Eh bien, c'est la puissance publique
11:48qui va noter...
11:49Si, si, il y a des capacités d'investissement
11:52qui sont redirigées.
11:54Et en fait, ce qu'il faut faire,
11:56c'est donner le « là » avec la puissance publique
11:58et ensuite orienter les épargnes
12:01et les capacités personnelles...
12:03En sanctionnant, on peut l'imaginer,
12:05donc en imposant ceux qui n'orienteraient pas
12:07vers les directions qui ont été décidées
12:09par la puissance publique.
12:10C'est bien ça ?
12:11Eh oui.
12:12Donc ça, c'était votre plan par rapport
12:14à la redirection de l'épargne.
12:15Mais que pensez-vous de l'union
12:16de l'épargne et de l'investissement ?
12:18Eh bien, l'union des marchés des capitaux, déjà.
12:20Voilà.
12:21Mais elle a été rebaptisée aujourd'hui.
12:22Ça s'appelle l'union de l'épargne et de l'investissement.
12:24Oui, mais c'est un serpent de mer
12:25qui existe depuis longtemps
12:26et qui s'appelait comme ça.
12:27Eh bien, il faut le faire.
12:28Mais il faut le faire en donnant, dans ce cas-là,
12:30des capacités de supervision...
12:32À l'Europe.
12:33À l'Europe.
12:34Et donc, ça veut dire un saut fédéral, en réalité.
12:36C'est-à-dire qu'on ne peut pas faire
12:37l'union du marché des capitaux...
12:38Parce que les luxembourgeois ne veulent pas
12:41Exactement, c'est ce que j'allais dire.
12:42Ou les Irlandais.
12:43Vous précédez toutes mes paroles.
12:45Non, non, mais c'est vrai,
12:46parce que comme on est d'accord...
12:48On n'est pas forcément d'accord.
12:49Moi, je vous interroge.
12:50Je n'ai pas d'opinion.
12:51Non, mais ce que je veux dire,
12:52c'est que vous précédez ce que j'allais dire.
12:54Donc, en fait, ce qu'il faut,
12:55c'est un saut fédéral dans cette question.
12:57Si vous faites juste l'union des marchés des capitaux,
12:59mais que vous n'avez pas une supervision forte
13:02à l'échelle européenne,
13:03eh bien, vous avez la cacophonie.
13:05En réalité, vous n'avez pas l'union des marchés.
13:07Et vous avez l'absence de règles.
13:09Donc, ce qu'il faut faire,
13:10c'est dépasser les obstructions de certains pays,
13:12en particulier de Luxembourg.
13:14Et c'est pour ça que nous,
13:16nous sommes partisans sur toutes ces questions
13:18du passage à la majorité qualifiée.
13:20À l'Europe fédérale.
13:21Mais concrètement,
13:22ça veut dire que Charles Michel,
13:23le président de l'Europe,
13:24a parlé de mobiliser dans un premier temps
13:259 000 milliards dans les échos,
13:27sur 33 000 milliards.
13:29Et dans le rapport noyé que je me suis procuré,
13:32on peut entendre et lire l'ex-gouverneur
13:34dire qu'il va falloir créer
13:35un produit d'épargne européen
13:37pour financer la retraite.
13:38Ça veut dire qu'il va y avoir des personnes
13:40qui vont être,
13:41c'est celle-ci la question,
13:42qui vont être contraintes,
13:43donc par la puissance publique,
13:45de déposer leur argent
13:46dans un produit d'épargne européen.
13:47C'est-à-dire que l'argent va être bloqué
13:49sur un long terme,
13:50comme l'on dit en finances.
13:52C'est bien ça ?
13:53– Ce n'est pas obligé que ce soit à long terme.
13:55Par contre, ce qui est…
13:56– Le produit d'épargne,
13:57c'est ce qui ressort du rapport noyé.
13:58C'est ce que Christian Noyer définit,
13:59à long terme.
14:00– Nous, ce qu'on définit,
14:01c'est en fait une supervision européenne
14:03avec une orientation européenne.
14:05Personne ne sera contraint.
14:06Enfin, je ne sais pas,
14:07on ne va pas venir…
14:08– Personne ne voudra bloquer son épargne.
14:10– Personne…
14:11– Personne n'a intérêt individuellement
14:13à bloquer son épargne.
14:14– Personne ne va venir sur…
14:15Ne vous inquiétez pas,
14:16vous avez une épargne,
14:17vous êtes inquiet.
14:18– Oui, bien sûr.
14:19Non, non, je ne suis pas inquiet.
14:20Je parle pour les concitoyens,
14:21je suis journaliste.
14:22Bien sûr que j'ai une épargne,
14:23comme tout le monde, vous, tout le monde.
14:25– Et donc, ce que je veux dire,
14:26c'est que personne ne va venir
14:27voler votre épargne
14:28pour l'affecter
14:29à l'industrie de l'armement.
14:30Par contre, on va créer
14:32un marché européen de capitaux
14:34qui oriente les investissements
14:36vers ce qui définit
14:38les intérêts stratégiques et vitaux
14:40de l'Europe.
14:41– Transition écologique, numérique, armement.
14:44– Voilà, trois axes.
14:46La transition écologique,
14:48et ça, c'est des investissements
14:49qui sont extrêmement rentables.
14:51La transition numérique,
14:52ce qui nous permettra
14:53de ne pas être complètement largués.
14:55Et la défense, parce que c'est un enjeu
14:58absolument vital.
15:00Et donc, en fait, oui,
15:01mais ce que je veux dire,
15:02c'est qu'aux États-Unis…
15:03– Si ces investissements sont rentables,
15:04comment se fait-il que sur les marchés,
15:06il n'y ait pas d'investisseurs
15:08qui, de leur plein gré,
15:09investissent leur argent,
15:10leur liquidité ?
15:11– Parce qu'il n'y a pas,
15:12la pompe n'est pas amorcée
15:14par la puissance publique.
15:16C'est ça, au début.
15:17Mais c'est pour ça qu'en fait,
15:18quand on pense qu'on peut
15:19simplement s'en sortir
15:20avec des investissements publics,
15:22on se trompe.
15:23Quand on pense par ailleurs
15:24que le jeu du marché va permettre
15:26d'orienter les capitaux
15:28vers les industries
15:29qui sont ultra rentables à terme,
15:31non, ça ne marche pas aux États-Unis.
15:33Aux États-Unis,
15:34il y a une puissance publique
15:35qui fixe un cap extrêmement clair.
15:36Quand vous avez
15:37l'Inflation Reduction Act aux États-Unis,
15:39que l'État américain fixe un cap
15:42extrêmement clair
15:43sur les énergies renouvelables,
15:45sur les infrastructures électriques,
15:47sur la capacité des États-Unis
15:49à récupérer les chaînes de valeur
15:50qui sont parties en Chine,
15:51sur les industries de la transition,
15:52au départ, c'est un investissement
15:54qui est risqué en réalité.
15:56On sait, vous et moi,
15:58puisqu'on a étudié le dossier,
15:59que à terme...
16:00Non mais c'est hyper important.
16:02On sait qu'à terme, c'est rentable.
16:05C'est fini, excusez-moi.
16:07On sait qu'à terme...
16:09Oui, mais juste une seconde.
16:10On sait qu'à terme, c'est rentable.
16:12Simplement, aujourd'hui, en Europe,
16:15les capitalistes sont dans le culte
16:18du court terme.
16:19Et donc à court terme,
16:20effectivement, on peut douter
16:22du fait que ce soit immédiatement rentable.
16:23Et pour ça, la puissance publique,
16:25elle met l'argent
16:26et oriente les investissements
16:28vers le long terme.
16:29Et donc c'est pour ça qu'il faut un mix des deux.
16:31Et que le simple investissement public
16:33ne suffira pas.
16:34Et que par contre, le jeu du marché
16:36finira par profiter aux États-Unis
16:37puisque eux ont fait l'investissement public.
16:40La une de géostratégie,
16:41que se produira-t-il
16:42si la France quittait l'euro ?
16:43Alors, je ne vous réponds pas,
16:45mais j'aurais poursuivi ce débat avec vous
16:46bien volontiers.
16:47Je vous invite d'ailleurs à un entretien
16:48pour la géostratégie.
16:49Merci beaucoup.
16:50Comme Benoît, directeur de la rédaction
16:51de Géostratégie Magazine.
16:52Merci de m'avoir reçu.
16:53Merci Raphaël Glucksmann.
16:54Raphaël Glucksmann,
16:55Denis Caro, qui est directeur
16:56des rédactions du groupe Nice Matin.
16:57Une question à vous poser
16:59en duplex de Nice.
17:00On écoute Denis Caro.
17:02Bonjour Raphaël Glucksmann.
17:04On le voit, la question climatique
17:05est loin d'être prioritaire
17:07dans les sujets abordés
17:09lors de cette campagne des Européennes.
17:11Dans un sondage Ipsos réalisé dans 18 pays,
17:14moins d'un tiers des électeurs
17:16considèrent que l'Europe a un impact positif
17:18en matière de protection de l'environnement.
17:21Comment l'expliquez-vous
17:23et comment faire pour inverser la tendance ?
17:25Je l'explique par l'absence de capacité
17:28de l'Europe à fixer un plan politique.
17:31Parce qu'en réalité,
17:32quand on regarde les grandes décisions
17:34favorables à l'environnement
17:36et à la transition écologique,
17:37elles ont été prises à l'échelle européenne.
17:39En réalité, le pacte vert européen
17:41est extrêmement ambitieux
17:43et permet justement d'enclencher,
17:46d'initier cette révolution écologique.
17:49Mais ce qu'il faut comprendre,
17:51c'est que le pacte vert seul
17:53conduira à une forme d'insurrection
17:55partout en Europe.
17:56Parce que c'est des normes,
17:57parce que c'est des objectifs contraignants.
17:59Et qu'il faut passer à la deuxième phase,
18:01et c'est tout notre projet,
18:02passer à la deuxième phase
18:03qui est celle des investissements,
18:04qui est celle de la planification,
18:05qui est celle de l'accompagnement.
18:07Bref, faire en Europe
18:09ce que Joe Biden a fait aux Etats-Unis
18:11avec l'Inflation Reduction Act,
18:12c'est-à-dire des investissements massifs
18:13avec un cap clair.
18:15Et ça, pour que ça arrive,
18:17il faut que les sociodémocrates
18:19remportent cette élection.
18:20On a compris que Raphaël Glucksmann
18:21votait Joe Biden.
18:23Non, je ne vote pas Joe Biden.
18:24Et d'ailleurs, ce qui est très intéressant,
18:25c'est que le plan américain
18:27a un immense manque.
18:29Et c'est lié à la culture américaine
18:30et au rapport américain à l'énergie.
18:32L'immense manque, c'est la sobriété
18:34qui n'est absolument pas posée
18:35dans le plan américain.
18:36Ils font comme si les énergies,
18:37y compris renouvelables,
18:38étaient infinies.
18:40Et donc, en réalité,
18:41nous, ce que nous proposons,
18:42c'est un plan d'investissement massif
18:44et c'est aussi un investissement
18:46dans la sobriété.
18:47La sobriété, ce n'est pas un truc de Hamish,
18:48comme le dit notre président.
18:49La sobriété, pour un pays,
18:51ou une nation,
18:52ou un continent importateur
18:53d'énergies fossiles,
18:54c'est un gain de liberté.
18:56Et c'est aussi des filières
18:57extrêmement rentables.
18:58Vous m'avez dit que vous étiez un coupable.
18:59Je vois que c'est vrai.
19:00Passionnez-vous pour le recyclage,
19:02pour la filière de la réparation.
19:04Nous, on veut instaurer
19:05un droit à la comparabilité.
19:06C'est un marché d'avenir.
19:08Réellement, c'est des emplois
19:09non délocalisables.
19:10Merci.
19:11La une de Nice matin,
19:13c'est à Nice.
19:15C'est un énorme projet.
19:16Absolument.
19:17Dans un instant,
19:18on en reparle d'ailleurs.
19:19Armel Le Goff,
19:20directrice de la rédaction
19:21adjointe du Point,
19:22est sur ce plateau.
19:26Bonjour Armel Le Goff.
19:27Bonjour.
19:28Je voulais qu'on regarde ensemble,
19:29qu'on réfléchisse ensemble
19:30aux frontières européennes.
19:31Vous avez travaillé en Géorgie
19:32auprès de l'ancien président
19:33qui est aujourd'hui emprisonné.
19:35Comment analysez-vous
19:36ce qu'il se passe
19:37aujourd'hui dans le pays ?
19:38C'est le réveil
19:39de la société démocratique georgienne.
19:41Vous dites,
19:42c'est un ancien président
19:43qui a été emprisonné
19:44par un oligarque pro-russe,
19:47par un gouvernement pro-russe
19:49autoritaire,
19:50contre lequel se réveille
19:52la société georgienne.
19:53Et ces jeunes qui manifestent
19:54dans les rues de Tbilisi aujourd'hui,
19:56c'est, si vous voulez,
19:58le sens même de l'Europe.
19:59Ils manifestent avec des drapeaux européens.
20:01Pourquoi ?
20:02Justement, l'Union européenne
20:03devrait-elle faire plus
20:04pour ces anciennes républiques soviétiques
20:06dont les populations ont des valeurs
20:08qui sont celles de l'Union européenne ?
20:1085% des Georgiens
20:12veulent intégrer l'Union européenne
20:14et partagent les principes
20:15constitutifs de l'Union européenne.
20:17Mais l'Union européenne,
20:18ses dirigeants font preuve
20:20d'une lâcheté sans nom
20:21face à ces petits tyrans.
20:23D'une lâcheté ou alors de prudence aussi ?
20:25On voit que l'aspiration européenne
20:27de l'Ukraine a réveillé quand même
20:30la colère de la Russie.
20:31Est-ce que les frontières
20:32de l'Union européenne, pour vous,
20:33elles vont jusqu'au Donbass ?
20:34Est-ce qu'il faudrait aller plus loin,
20:35au risque d'un affrontement direct ?
20:36D'ailleurs, je vais vous reprendre
20:37et on sera en désaccord.
20:38Ce n'est pas l'aspiration
20:39européenne de l'Ukraine
20:40ou l'intégration européenne
20:41de l'Ukraine qui a réveillé
20:42la colère de la Russie.
20:43Vladimir Poutine,
20:44depuis sa prise de pouvoir,
20:46a fait de nos démocraties
20:48ses ennemis.
20:50Il a ciblé l'Europe,
20:52son architecture de sécurité
20:53depuis l'origine.
20:55Il a envahi la Géorgie,
20:56il a attaqué l'Ukraine.
20:57Donc ce que vous voulez dire,
20:58c'est qu'il serait intervenu
20:59même pour tout,
21:00d'une façon ou d'une autre ?
21:01Il n'y a pas de raison
21:03que nous lui avons offert
21:04pour qu'il intervienne.
21:05Ça, c'est le discours
21:06des poutino-pacifistes
21:07qui expliquent
21:09que c'est de la faute
21:10à l'Occident et à l'Europe
21:11si jamais il y a la guerre
21:12en Géorgie ou la guerre
21:13en Ukraine.
21:14Non, c'est la faute
21:15de Vladimir Poutine,
21:16de son agenda de révision
21:17des structures internationales,
21:19de son agenda rétrograde
21:21et de son opposition
21:22mais ontologique
21:23à nos démocraties.
21:24Autre sujet qui accourt
21:27aux frontières
21:28de l'Union européenne,
21:29c'est l'affrontement
21:30entre l'Arménie
21:31et l'Azerbaïdjan.
21:32L'Azerbaïdjan a repris
21:33le Haut-Karabakh.
21:34Ses projets d'annexion
21:35territoriale ne sont pas terminés.
21:37Que fait l'Union européenne ?
21:38Pourquoi elle est si absente
21:39sur ce dossier ?
21:40Vous voulez une réponse ?
21:41C'est d'ailleurs lié
21:42à ce qu'on a évoqué juste avant
21:43qui était la transition énergétique,
21:44le gaz.
21:45On a un contrat gazier
21:47avec Bakou
21:48et notre dépendance
21:49aux énergies fossiles
21:50nous rend faibles géopolitiquement.
21:51Donc ce n'est pas juste
21:52pour le climat.
21:53Donc ce serait quoi
21:54la solution alors ?
21:55C'est de dénoncer
21:56ce contrat gazier,
21:57c'est de s'émanciper
21:58de notre addiction
21:59aux énergies fossiles,
22:00le gaz et le pétrole.
22:01Et du coup d'aller chercher
22:02en Algérie le gaz ?
22:03Mais c'est de faire
22:04cette révolution énergétique
22:06ça va prendre du temps
22:07et en attendant.
22:08Faire sans gaz,
22:09c'est quand même compliqué.
22:10En attendant.
22:11On nous avait expliqué
22:12que c'était impossible
22:13de faire sans le gaz russe,
22:14on a réussi.
22:15Enfin on est en passe
22:16de réussir.
22:17Enfin pas l'Allemagne.
22:18On est en passe de réussir.
22:19D'ailleurs le principal problème
22:20n'est plus l'Allemagne là-dessus.
22:21Sur le gaz russe,
22:22le principal problème
22:23c'est les importations
22:24de gaz naturel liquéfié
22:25françaises.
22:26C'est la France
22:27le premier importateur.
22:28Donc il faut impérativement
22:29être beaucoup plus ferme
22:30avec Bakou
22:31et il faut désormais
22:32sanctuariser
22:33le territoire arménien.
22:34Nous ce que nous proposons
22:35c'est que
22:36l'accord franco-arménien
22:37de défense
22:38soit étendu
22:39à l'Union européenne
22:40et qu'on investisse
22:41dans la sécurité
22:42des Arméniens
22:43et qu'on offre
22:44une perspective
22:45à l'Arménie.
22:46L'Arménie s'est dotée
22:47d'un gouvernement
22:48dirigé par M. Pachignan
22:49qui a fait le choix
22:50de l'Europe.
22:51Le choix de l'Europe
22:52quitte à se prendre
22:53les foudres
22:54de Vladimir Poutine.
22:55Et bien si nous trahissons
22:57ce choix de l'Europe
22:59le message que nous allons envoyer
23:00c'est que nous n'avons
23:01rien compris
23:02à ce qui s'est passé
23:03en Ukraine.
23:04C'est ce que nous n'avons
23:05rien compris
23:06à ce qui se passe
23:07depuis 20 ans
23:08où chacune de nos faiblesses
23:09encourage les tyrans
23:10à déclencher la guerre.
23:11Vous voulez la paix
23:12sur le continent européen ?
23:13Vous voulez la paix
23:14pour les Arméniens
23:15ou pour les Ukrainiens ?
23:16Et bien il faut que
23:17l'Union européenne
23:18fasse preuve de fermeté
23:19face à Bakou,
23:20face à Moscou
23:21ou face à Ankara.
23:22C'est une nécessité vitale.
23:23C'est le point 1
23:24de notre projet.
23:25Et une défense européenne
23:26avec l'arme nucléaire ?
23:27Une défense européenne
23:28d'abord c'est la constitution
23:29d'une base industrielle commune
23:30que nous n'avons pas.
23:31Nous ne sommes pas capables
23:32de produire les obus
23:33nécessaires pour le front ukrainien.
23:34Mais ensuite, oui,
23:35il faut poser sur la table
23:36des obus avec des têtes nucléaires.
23:37Non, pas des obus
23:38avec des têtes nucléaires.
23:39La question non pas
23:40de la mutualisation
23:41de la dissuasion française
23:42mais la question
23:43de l'extension
23:44de la dissuasion française
23:45au territoire européen.
23:46C'est une question
23:47extrêmement importante
23:48qui ne sera pas réglée
23:49dans une dépêche AFP
23:50qui doit être discutée
23:51avec l'ensemble
23:52des partenaires européens
23:53mais ça doit être
23:54sur la table.
23:55Dernière question ?
23:56La une du point
23:57revient sur la question
23:58de l'accord passé
23:59à la SNCF
24:00qui détruit
24:01le grand braquage
24:02la réforme
24:03des retraites.
24:04Qu'est-ce que vous pensez
24:05de cet accord
24:06du coup privé
24:07par rapport
24:08à un accord,
24:09enfin une loi ?
24:10Ce n'est pas privé,
24:11c'est un accord interne.
24:12Oui, un accord interne,
24:13voilà, c'est ça.
24:14Par rapport
24:15à des règles collectives
24:16qui devaient s'appliquer
24:17à tous,
24:18c'est-à-dire qu'on reculait
24:19de deux ans
24:20l'âge de la retraite.
24:21Il faut aller
24:22vers une privatisation
24:23de la SNCF aussi ?
24:24Non, il ne faut pas
24:25aller vers une privatisation
24:26de la SNCF.
24:27Il ne faut pas aller
24:28vers une privatisation
24:29de la SNCF.
24:30On a vu en Angleterre
24:31ce qu'a donné
24:32la privatisation du rail
24:33et des trains.
24:34Alors, comment la mettre
24:35aux normes
24:36dans une entreprise normale ?
24:37Non, non, non.
24:38Attendez, c'est extrêmement
24:39important.
24:40Au cœur de notre projet,
24:41il y a l'Europe du train.
24:42Et ce qu'on a constaté
24:43en étudiant
24:44les différents systèmes,
24:45c'est que la SNCF,
24:46le fait qu'elle soit
24:47justement pas privatisée,
24:48c'est un atout
24:49pour la France.
24:50Et qu'il faut,
24:51au contraire,
24:52relancer une part
24:53qui a été minorée
24:54qu'il faut
24:56minorer,
24:57qui est celle du fret.
24:58On ne fera pas
24:59la transition écologique
25:00sans des investissements
25:01massifs dans le ferroviaire.
25:02Donc, ce n'est pas du tout
25:03le moment
25:04de déstructurer
25:05la SNCF.
25:06Merci.
25:07Mais de structurer
25:08les accords, oui.
25:09Mais non, il y a toujours eu
25:10des accords au sein
25:11de la SNCF
25:12qui étaient spécifiques.
25:13Après, moi,
25:14franchement,
25:15je n'ai pas lu encore
25:16votre journal.
25:17Je lirai avec plaisir
25:18et je vous dirai
25:19ce que je pense.
25:20On va vous le donner.
25:21Armel Le Goff,
25:22directrice adjointe
25:23de la rédaction du Point.
25:25Voilà,
25:26vous le savez,
25:27c'est Raphaël Glucksmann,
25:28notre invité,
25:29tête de liste,
25:30place publique
25:31et parti socialiste
25:32aux élections européennes.
25:33Raphaël Glucksmann,
25:34habituellement,
25:35vous vous plaignez
25:36qu'on n'ait pas eu
25:37le temps d'en parler.
25:38Donc, parlons
25:39de l'Europe féministe
25:40qui vous tient à cœur.
25:41Je vous remercie.
25:42Vous n'avez pas demandé
25:43à en parler.
25:44Je tiens à le préciser.
25:45On a vu que c'était
25:46dans les points.
25:47Donc, spontanément,
25:48vous l'avez évoqué.
25:49Voilà.
25:50Comment la mettre en place
25:51et avec quels alliés
25:52au Parlement européen ?
25:53Parce qu'on sait que
25:54la droite,
25:55l'extrême droite,
25:56ne vont pas être d'accord
25:57pour inscrire
25:58le droit à l'avortement
25:59dans la charte
26:00des droits européens fondamentaux
26:01ou refuseront
26:02le concept de Gisèle Halimi
26:04de la clause de l'européenne
26:05la plus favorisée.
26:06Vous savez comment ça se passe
26:07au Parlement européen
26:08au tout début de la mandature ?
26:09Et d'ailleurs,
26:10c'est caricaturé ici
26:11en disant qu'il y a une coalition.
26:12Ce n'est pas vrai.
26:13Au tout début de la mandature,
26:14les principaux groupes
26:15se mettent autour de la table
26:16pour définir l'agenda législatif.
26:17Eh bien, notre groupe,
26:18le groupe social-démocrate
26:19qui est aujourd'hui
26:20la deuxième force
26:21et qui aspire à devenir
26:22la première à l'issue
26:23de ces élections,
26:24mettra dès le premier jour
26:25des négociations
26:26sur la table
26:27la question de la clause
26:29de l'européenne
26:30la plus favorisée
26:31si chère à Gisèle Halimi.
26:32Et juste pour expliquer
26:33ce que c'est,
26:34c'est le fait que
26:35chaque européenne
26:36puisse bénéficier
26:37des législations
26:38les plus progressistes
26:39pour le droit des femmes
26:40exactement en Europe.
26:41Donc des législations
26:42qui existent déjà.
26:43Ce n'est pas une utopie.
26:44C'est des législations
26:45qui existent déjà.
26:46Par exemple,
26:47la politique de lutte
26:48contre la violence
26:49faite aux femmes
26:50en Espagne
26:51qui est de loin
26:52la plus efficace
26:53d'Europe.
26:54Ou la politique
26:55sur l'égalité salariale
26:56menée dans les pays scandinaves.
26:57De loin plus progressiste
26:58qu'ailleurs en Europe.
26:59Mais on imagine bien
27:00que certains pays
27:01vont aller caricaturer
27:02mais la Hongrie
27:03ou la Pologne
27:04n'auront pas
27:05cette volonté-là.
27:06Eh bien, nous,
27:07nous allons faire
27:08un sujet de rapport
27:09de force politique
27:10entre le Parlement
27:11et le Conseil
27:12et ses États membres.
27:13Mais vos alliés
27:14hongrois ou polonais
27:15seront d'accord avec vous
27:16quitte à se mettre
27:17en difficulté
27:18à l'intérieur ?
27:19Nos alliés,
27:20je vais vous parler
27:21de monsieur Biedron
27:22qui est notre allié
27:23social-démocrate polonais
27:24qui était
27:25fer de lance
27:26de la lutte
27:27contre le gouvernement
27:28ultra-réactionnaire
27:29Dupich.
27:30Eh bien,
27:31il sera à l'avant-garde
27:32de ce combat.
27:33Et donc,
27:34bien sûr,
27:35c'est un rapport
27:36de force politique.
27:37Je ne vous garantis pas
27:38que ce sera accepté
27:39par tout le monde
27:40mais ce que je vous garantis
27:41c'est que si nous avons,
27:42nous, la force politique
27:43le 9 juin
27:44pour porter cela,
27:45nous le porterons
27:46avec une force
27:47et une vigueur
27:48que n'ont aucun
27:49des autres partis
27:50sur cette question
27:51et je veux dire aussi
27:52que nous rouvrirons
27:53la directive
27:54sur les violences
27:55faites aux femmes
27:56pour imposer
27:57la définition européenne
27:58du viol
27:59fondée sur le consentement
28:00que le gouvernement français
28:01a bloqué
28:02à l'échelle européenne.
28:03Ce féminisme,
28:04on vous l'a inculqué
28:05soit à la maison
28:06soit peut-être
28:07à l'école
28:08ou vous l'avez,
28:09c'est par vos rencontres
28:10ou vos lectures
28:11qu'il est arrivé ?
28:12Je pense que ça vient
28:13de ma mère d'abord
28:14et j'ai
28:16en fait,
28:17si je vous dis la vérité
28:18c'est aussi un égoïsme
28:19c'est-à-dire que moi
28:20je ne me sentirais pas libre
28:21et je ne me sentirais pas
28:22à l'aise dans une société
28:23tant que l'égalité
28:24ne sera pas résolue
28:25tant qu'à travail égal
28:26il n'y a pas de salaire égal
28:27et je pense que
28:28le féminisme
28:29c'est aussi une libération
28:30pour les hommes
28:31c'est-à-dire cette sensation
28:32d'égalité
28:33et c'était déjà ma réaction
28:34face au mouvement MeToo
28:35quand il y avait
28:36toutes les polémiques
28:37ça a été de dire
28:38mais non,
28:39moi je ne pense pas
28:40que ce soit
28:41la première marche
28:42vers l'oppression
28:43au contraire
28:44c'est une libération
28:45et une émancipation
28:46pour tout le monde
28:47– Le terme aujourd'hui
28:48est péjoratif
28:49et pourtant
28:50est-ce que vous vous sentez
28:51un homme déconstruit
28:52c'est-à-dire de vouloir
28:53être totalement légal
28:54et d'avoir cette prise
28:55de conscience ?
28:56– Je ne sais pas si
28:57j'emploierais pas
28:58le terme déconstruit
28:59parce que je ne suis pas
29:00dans la philosophie
29:01de la déconstruction
29:02moi par contre
29:03je pense au terme de libre
29:04moi c'est la liberté
29:05la liberté y compris
29:06vis-à-vis des préjugés patriarcaux
29:07y compris vis-à-vis
29:08des préjugés
29:09de l'égalité
29:10c'est-à-dire que
29:11la liberté
29:12y compris vis-à-vis
29:13des préjugés
29:14machistes
29:15et la liberté
29:16d'être soi
29:17sans devoir s'inscrire
29:18dans un rapport
29:19de domination
29:20moi je pense que
29:21c'est un soulagement
29:22pour les hommes aussi
29:23une société réellement égalitaire
29:24et c'est pour ça
29:25que je me bats
29:26et que je dis que
29:27le féminisme
29:28c'est d'abord
29:29un combat
29:30mené par des femmes
29:31courageuses
29:32pour l'égalité
29:33mais c'est aussi
29:34un combat collectif
29:35et universel en fait
29:36– La une de 20 minutes
29:37– La une de 20 minutes
29:38oui sur les deepfakes
29:39qui pourraient
29:40eh bien toucher
29:41des élections européennes
29:42on sait que
29:43c'est une manière
29:44les deepfakes
29:45de pouvoir
29:46influencer le vote
29:47et surtout
29:48de propager
29:49de fausses informations
29:50– 10 secondes
29:5110 secondes
29:52vraiment 10 secondes
29:53parce que moi
29:54j'ai présidé
29:55la commission spéciale
29:56sur les ingérences
29:57et j'ai été
29:58dans plusieurs laboratoires
29:59pour étudier justement
30:00les deepfakes
30:01et la capacité
30:02qu'on a
30:03à complètement bouleverser
30:04le jeu politique
30:05et j'aimerais
30:06alerter les citoyennes
30:07et les citoyens
30:08on entre dans une ère
30:09de turbulence
30:10c'est-à-dire
30:11les progrès technologiques
30:12et les manipulations
30:13de l'information
30:14orchestrées
30:15par des régimes
30:16qui veulent déstabiliser
30:17nos démocraties
30:18c'est un moment
30:19de chaos
30:20il va falloir
30:21s'habituer à vivre dans le chaos
30:22apprendre à reconnaître
30:23le vrai du faux
30:24dans un monde
30:25de faux semblants
30:26ça va être extrêmement
30:27tumultueux
30:28donc merci d'en parler
30:29– Florelle Hernandez
30:30redacteur en chef
30:31de 20 minutes
30:32on va partir
30:33pour les Antilles
30:34Cyril Boutier
30:35qui est directeur éditorial
30:36de France Antilles
30:37notre partenaire
30:38dans Face au Territoire
30:39bonjour Raphaël Glucksmann
30:40au plan national
30:41les Outre-mer
30:42sont quasi absents
30:43de la campagne
30:44pour les élections européennes
30:45pour la liste
30:46que vous conduisez
30:47quelle est la mesure phare
30:48en faveur
30:49de ces territoires
30:50ultramarins
30:51et selon vous
30:52quelles places
30:53doivent-ils occuper
30:54au sein de l'Union Européenne ?
30:57– La première chose
30:58qu'on doit faire
30:59et c'est vrai tous les 5 ans
31:00parce que c'est lié
31:01à une perspective historique
31:02c'est de convaincre
31:03de l'importance
31:04pour l'Europe
31:05c'est pas juste
31:06ce que l'Europe peut faire
31:07pour les territoires d'Outre-mer
31:08c'est ce que les territoires
31:09d'Outre-mer
31:10apportent à l'Union Européenne
31:11et quand vous êtes polonais
31:12ou baltes
31:13c'est compliqué à comprendre
31:14au départ
31:15donc c'est la première chose
31:16qu'on doit faire
31:17mais la deuxième
31:18la mesure phare
31:19c'est qu'en fait
31:20on a un système POSSEI
31:21qui s'applique à l'agriculture
31:22nous nous voulons l'étendre
31:23à la question qui est centrale
31:24de la souveraineté énergétique
31:25de ces territoires
31:26dans la révolution énergétique
31:27et à la question de l'eau
31:28ça sera la première mesure
31:29qu'on demandera
31:30l'extension de POSSEI
31:31– Parfait merci
31:32au revoir Raphaël Hernandez
31:33– Au revoir
31:35– Bonjour
31:36– Bonjour
31:37– Avec des nouvelles
31:38de la nuit aux Etats-Unis
31:39– La nuit aux Etats-Unis
31:40qui était un peu agitée
31:41et puis il y a surtout
31:42lors d'un premier vote
31:43le congrès américain
31:44qui a élargi la définition
31:45de l'antisémitisme
31:46en reprenant
31:47celle de l'Alliance Internationale
31:48pour la mémoire de l'eau
31:49de l'eau
31:50et de l'eau
31:51de l'eau
31:52de l'eau
31:53de l'eau
31:54de l'eau
31:55de l'eau
31:56de l'eau
31:57de l'eau
31:58de l'eau
31:59de l'eau
32:00de l'eau
32:01de l'eau
32:02de l'eau
32:03alors ma question
32:04pour la mémoire
32:05de l'holocauste
32:06alors je vais
32:07vous donner
32:08la définition
32:09de cette alliance
32:10l'antisémitisme
32:11est une certaine
32:12perception
32:13des juifs
32:14qui peut se manifester
32:15par une haine
32:16à leur égard
32:17une certaine
32:18perception
32:19est-ce que
32:20vous pensez
32:21que cette définition
32:22est une bonne définition
32:23,
32:24est-ce qu'elle
32:25ne prête pas
32:26à une ambiguïté
32:27?
32:28– Une certaine
32:29perception des juifs
32:30qui peut
32:31Moi, franchement, je suis incapable de répondre à votre question là comme ça brûle pour poing.
32:36Vous me la soumettez, j'y réfléchirai.
32:38Le premier principe de quelqu'un qui a fait des études de philosophie, c'est de dire
32:42« je sais que je ne sais rien » quand il n'en est pas sûr.
32:44Ce qui est certain, c'est qu'on a une recrudescence aujourd'hui de l'antisémitisme
32:49fondée sur des perceptions, justement.
32:51Des perceptions qui assimilent les Juifs au gouvernement Netanyahou,
32:56qui assimile les Juifs aux puissances d'argent, ça c'est une vieille perception,
32:59au contrôle des médias ou de l'agenda politique.
33:02– Est-ce que critiquer l'État d'Israël est aussi une perception ?
33:05– La critique, dans ce cas-là, moi je serais quoi ?
33:08Parce que moi je critique le gouvernement israélien de manière régulière.
33:12– Parce que les mouvements contestataires aux États-Unis
33:17sont beaucoup attaqués sur cette question de mouvement antisémite.
33:21– Il y a une différence entre mener une critique acerbe, parfaitement légitime,
33:26vu les crimes qui sont commis à Gaza ou l'extension permanente
33:29de la colonisation anti-journaliste, une critique acerbe du gouvernement israélien
33:33et de l'extrême droite israélienne.
33:34Disons-le, les mots, c'est un gouvernement avec des ministres
33:37d'extrême droite, fascistes même, dans leur expression.
33:41Et une critique acerbe, radicale, des crimes qu'ils commettent
33:46et de l'autre côté la négation de l'existence de l'État d'Israël.
33:50Ça c'est deux choses qui sont très différentes.
33:54Moi je suis depuis le début dans une critique de la colonisation
33:57et dans une critique de la punition collective du peuple palestinien
34:01et des crimes commis par le gouvernement israélien.
34:04Mais par contre la négation de l'État d'Israël, là ça doit être un tabou
34:08et malheureusement il y a souvent une frontière qui est franchie.
34:10– Y compris dans les universités américaines, c'est ce que vous pensez.
34:13Quel regard portez-vous sur ces…
34:14– Burn, burn Tel Aviv, ça c'est pas une critique du gouvernement israélien.
34:19Et donc le problème qui se pose c'est que chaque mouvement de contestation
34:23aussi légitime soit-il, parce que s'indigner de ce qui se passe à Rafah,
34:28à Gaza ou en Cisjordanie est parfaitement légitime.
34:32Chaque mouvement de contestation doit mettre une digue.
34:34Or là ce qu'on voit c'est qu'il y a des digues qui sautent.
34:37– En France y compris.
34:38– Et que quand on chante from the river to the sea,
34:40c'est pas on veut un État palestinien, c'est un problème ça.
34:44Et donc ça il faut savoir restaurer des digues et je vous le dis…
34:47– Mais comment vous expliquez cette contagion par exemple ?
34:50– Si ces digues ne sont pas rétablies, les victimes de cette confusion mentale ici,
34:58ça va être la cause palestinienne, ça va être la cause palestinienne.
35:02Donc c'est pour ça qu'il faut lutter d'arrache-pied,
35:05non pas simplement pour une solution à deux États,
35:08parce que ça c'est quelque chose qu'on peut dire et répéter,
35:10mais elle recule, elle recule, elle recule à chaque colonie,
35:13mais pour un agenda vers la reconnaissance effective
35:17de l'État palestinien et des droits des Palestiniens.
35:20– Une question sur la dissuasion nucléaire proposée par Emmanuel Macron,
35:25est-ce qu'il faut partager cette dissuasion nucléaire avec les pays européens ?
35:29– Alors je vais être objectif, il n'a pas dit partager la dissuasion nucléaire,
35:36parce que partager la dissuasion nucléaire ça voudrait dire
35:38que vous avez finalement 27 États qui vont décider d'appuyer sur le bouton ou pas.
35:44Et ça, moi je pense que ce n'est pas du tout le moment de faire ça.
35:47Par contre, l'extension des intérêts vitaux français au territoire européen,
35:55pour permettre une défense autonome du territoire européen,
35:59si jamais les États-Unis par exemple basculent dans le trumpisme
36:02et dans l'isolationnisme, c'est une question évidente.
36:04– Quelle serait la ligne rouge alors ?
36:05À quel moment la France devrait accepter de mettre à disposition son arsenal nucléaire ?
36:12– Si il y a une attaque nucléaire sur le continent européen, c'est le même principe.
36:15– En cas d'attaque nucléaire ?
36:16– En fait, on fait partie d'une alliance atlantique qui existe déjà,
36:19qui a un article 5, qui est assez ambigu d'ailleurs, il ne faut pas le dire.
36:24– Donc c'est attaque nucléaire contre attaque nucléaire, c'est ça que vous dites ?
36:27– On ne peut pas rentrer dans un détail sur ces questions.
36:31– Je reprends vos propos.
36:33– Le principe de base qui est posé sur la table, qui est à mon avis la base de la discussion,
36:41c'est est-ce que la France, seule puissance dotée de l'Union Européenne,
36:45doit prendre en compte le territoire européen dans la définition de ses intérêts vitaux ?
36:50À cela, je réponds oui à l'issue d'un processus de discussion avec les pays européens.
36:55Ce n'est pas la France qui peut le décider seule, ce n'est pas l'Unité qui la décidera seule.
36:58– Vous m'avez dit que vous étiez un coupable, vous l'êtes.
37:00– Vous avez vu l'enchaînement des questions ultra profondes, je ne peux pas répondre en deux mots.
37:04– Non, non, vous avez laissé répondre.
37:05– Je vous remercie de la profondeur des questions.
37:07– Dernière question, vous vous sentez comment dans l'environnement du Parti Socialiste ?
37:13Parce qu'on a reçu, il y a quelques jours, à votre place même, Ségolène Royal.
37:16– Elle n'y est pas.
37:18– Elle a été quand même candidate à l'élection présidentielle pour le Parti Socialiste.
37:21Je voudrais vous passer cet extrait de ce qu'elle dit de vous.
37:24– Si Raphaël Glucksmann réussit son parcours aux Européennes,
37:27il ne devient pas incontournable dans cette route-là vers la présidentielle ?
37:29– Non, Raphaël Glucksmann, on ne l'a pas vu pendant 5 ans.
37:31Il a été élu, est-ce que les gens savent qu'il a été élu en 2019 ?
37:35Vous l'avez vu pendant 5 ans ?
37:37Venir rendre des comptes sur son mandat, parce que ce sont des électeurs nationaux.
37:40Vous l'avez vu auprès des mouvements sociaux ? On ne l'a pas vu.
37:43Donc là, il ressurgit pour retrouver sa place au Parlement européen,
37:46donc il fait le tour de la France.
37:48Mais il était où pendant 5 ans ?
37:50Il était là, même du mouvement de l'école,
37:52il était là au moment des luttes contre la réforme des retraites.
37:57– Alors comment il a émergé dans le débat ?
37:59– Parce qu'il a été choisi par l'appareil du PS.
38:01Le PS est le seul parti qui n'a pas fait de primaire
38:05pour la tête de liste aux élections européennes.
38:07Ils viennent donner des leçons de démocratie.
38:09– Est-ce que c'est entendable ?
38:11– Où j'étais pendant 5 ans, j'étais au Parlement européen,
38:13parce que moi quand je suis investi…
38:15– Sélectionné par l'appareil du PS.
38:17– Par le suffrage des Françaises et des Français,
38:19moi je bosse madame, moi je fais le taf.
38:22Et donc moi au Parlement européen, j'ai créé la commission spéciale
38:25sur les ingérences étrangères,
38:27et je l'ai présidée pendant tout le Parlement européen.
38:29Une commission qui protège la sécurité et la souveraineté
38:32des citoyennes et des citoyens européens.
38:34– Mais l'homme de l'appareil du PS, au fond c'est ça la…
38:36– Je ne parle pas d'appareil, là je parle de…
38:38et que faisais-tu pendant 5 ans ?
38:40J'ai porté moi au Parlement européen, la directive européenne
38:42sur le devoir de vigilance des entreprises,
38:45contre les multinationales.
38:47J'ai porté l'instrument de bannissement des produits de l'escavage
38:50qui protège à la fois les droits humains et nos producteurs.
38:55Par exemple les producteurs de Panofoto All Day
38:58– Sur la critique d'être l'homme d'un appareil, comment vous vivez ça ?
39:02– Comment peut-elle me qualifier, moi, d'homme d'appareil ?
39:07Moi je suis entré en politique par la mobilisation de la société.
39:11J'ai mobilisé des millions de jeunes françaises et de jeunes français
39:15pendant ce mandat pour…
39:16– Mais ça engêne ces critiques des caciques du Parti socialiste ou pas ?
39:19– Moi les critiques de quelqu'un qui nous a expliqué
39:23qu'il n'y a pas eu de bombardement sur la maternité de Mario Paul
39:26et qui fait l'apologie constante du capitulationnisme face à Vladimir Poutine
39:31ou des théories les plus loufoques sur l'ensemble de la sphère complotiste,
39:35ça ne me dérange absolument pas.
39:37Parce que quand on a des convictions dans la vie,
39:39quand on parle clair, quand on parle franc,
39:42eh bien oui, on a des adversaires, on a des adversaires
39:45et il faut assumer le conflit dans la vie civile.
39:48Et je sais que j'ai des adversaires précisément à la hauteur de mes convictions.
39:52Oui, je suis même sanctionné par le régime chinois.
39:55Eh bien j'assume cela comme une médaille d'honneur, voyez-vous.
39:58– Merci beaucoup Raphaël Guzman d'être venu dans cette émission Face au territoire.
40:02Vous êtes tête de liste Place publique et Parti socialiste aux élections européennes.
40:06Et bonne journée à vous.
40:07– Merci à vous.
40:08– Merci d'être en place. Au revoir à tous.
40:09– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org