Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, était l'invitée de BFMTV ce samedi soir.
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00:00 des débats sur la fin de vie avec un projet de loi qui va donc arriver dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale le 27 mai.
00:06 Un projet de loi dont vous validez l'essentiel des dispositions, à commencer par sa philosophie générale.
00:14 Oui, alors sa philosophie, ce que je trouve très intéressant dans ce projet de loi, c'est qu'à la fois il y a un renforcement des soins palliatifs
00:21 parce qu'il faut savoir qu'il y a plein d'endroits en France où on n'a pas accès aux soins palliatifs parce qu'il n'y a pas ces services.
00:27 Donc déjà c'est un renforcement des soins palliatifs et à côté de cela, la possibilité d'avoir ce qu'on appelle une aide active à mourir,
00:35 c'est-à-dire de prendre une substance qui met fin à la vie mais de manière contrôlée sur la volonté de la personne qui doit réitérer cette volonté,
00:47 qui doit l'exprimer, qui doit être conscient. Alors je trouve que le projet de loi ne va pas tout à fait assez loin.
00:53 Certains disent que le cadre est trop strict.
00:55 Alors ça ne va pas tout à fait assez loin, notamment pour les personnes qui ont Alzheimer ou les personnes qui ont la maladie de Charcot.
01:01 La maladie de Charcot, le texte de loi permet de répondre en partie mais pas complètement parce qu'en fait on peut avoir de grandes souffrances
01:10 et des grandes difficultés à vivre en ayant la maladie de Charcot sans pour autant que le pronostic vital soit engagé à court terme.
01:18 Donc on est sur la frontière. Mais moi je pense beaucoup aux personnes qui ont Alzheimer ou qui sont atteintes de la maladie d'Alzheimer
01:24 parce qu'en fait ces personnes, du temps où elles sont conscientes et en pleine possession de leurs moyens,
01:30 à partir du moment où le diagnostic est posé, voudraient sans doute pouvoir bénéficier peut-être pour quelques-unes d'une aide active à mourir
01:37 au moment par exemple où elles ne reconnaissent plus leurs enfants.
01:40 Ça peut être un cap pour certaines de dire "si je ne reconnais plus mes enfants, je ne veux plus vivre".
01:44 Au moins que ça relève du choix.
01:46 Et à ce moment, la loi aujourd'hui ne permet pas de prendre en compte cette situation
01:50 puisqu'il faut que la personne soit consciente au moment où elle décide de faire l'aide active à mourir.
01:55 Donc en fait moi j'aimerais que par exemple les maladies dégénératives et les maladies qui atteignent la conscience, le cerveau, le fonctionnement cérébral
02:05 puissent quand même être prises en compte et que des personnes qui sont diagnostiquées aujourd'hui
02:10 puissent être rassurées quant à l'évolution de leur maladie et la manière dont ce sera pris en charge.
02:15 Vous dites "j'aimerais que", vous avez espoir que cela aboutisse parce que ça va se retrouver au cœur du débat
02:20 et le débat parlementaire est là pour ça.
02:22 Alors la commission a fait des auditions.
02:27 Dans les auditions, on a perçu qu'il y aurait sans doute une majorité pour voter ce texte.
02:32 Mais aujourd'hui, il y a des amendements qui doivent être pris en compte.
02:36 J'ai discuté pas plus tard qu'hier avec le cabinet de la ministre de la Santé
02:40 que je remercie de son ouverture et de sa capacité de dialogue.
02:45 On a discuté notamment des cas d'Alzheimer et des personnes atteintes d'Alzheimer.
02:50 Et manifestement, il sera peut-être possible de passer des amendements.
02:54 Donc j'espère vraiment qu'on sorte de clivages ou d'oppositions politiques stériles
02:59 pour aller vraiment sur un texte de loi qui à la fin prenne en compte toutes les situations
03:05 et permette aux personnes d'être apaisées et sereines dans leur fin de vie.