Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE
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00:00 Bonjour à tous et bienvenue dans Enquête d'Esprit, l'actualité avec un regard spirituel.
00:06 Quel avenir pour les chrétiens d'Orient ?
00:08 Cette noble cause de mobilisation se trouve cette année particulièrement menacée par une conjonction de crises,
00:14 on peut citer la Terre Sainte et l'Arménie parmi les plus aigus.
00:18 Faut-il pour autant baisser les bras et se résigner à la fin des chrétiens dans ce berceau de la civilisation ?
00:24 Y a-t-il malgré tout des signes de renaissance et d'espoir, voire d'espérance face au mal qui se déchaîne ?
00:31 La journée internationale des chrétiens d'Orient qui se déroule aujourd'hui
00:35 est en tout cas l'occasion de célébrer le courage et la foi de ces résistants qui portent une lourde croix.
00:40 Pour parler de tout cela, Véronique Jacquet, bonjour.
00:43 Bonjour Emric, bonjour à tous, nos invités, Monseigneur Golnisch qui est le directeur de l'œuvre d'Orient,
00:48 Monseigneur Nara Bradroit du Patriarche Latin de Jérusalem
00:52 et puis Loïs de Pompelonne de l'Ordre de Malte.
00:55 Voilà, et cette émission est désormais également sur Europe 1 à 13h et elle est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
01:03 Tout de suite, les informations religieuses de la semaine, Sandra Chiombo.
01:19 Bonjour Sandra et on commence par parler avec vous de la Pâque orthodoxe.
01:23 Bonjour Emric, bonjour à tous.
01:25 Cinq semaines après, les catholiques, les orthodoxes du monde entier fêtent aujourd'hui Pâque.
01:29 C'est le point culminant de leur année liturgique.
01:31 Le père Serge Sologoup, prêtre orthodoxe, nous explique le sens profond de cette fête pour sa communauté.
01:37 Les orthodoxes fêtent la résurrection du Christ, qui est la fête des fêtes et qui est le point culminant de notre vie religieuse
01:43 et qui est vraiment la fête de Pâque.
01:45 Ce n'est pas le rappel d'un événement historique, c'est que tout au long de la semaine sainte, nous accompagnons le Christ vers sa passion
01:51 et nous sommes témoins de sa résurrection et nous sommes appelés à le partager avec le monde entier.
01:56 Et là, l'église est illuminée et pendant qu'on chante les chants de la résurrection, le prêtre encense l'église
02:02 et en criant, en annonçant "le Christ est ressuscité" et les fidèles répondent "en vérité, il est ressuscité"
02:08 et on l'annonce en toutes les langues possibles pour que tout le monde puisse entendre cette bonne nouvelle.
02:12 Nous sommes envoyés à la suite des apôtres pour annoncer cette bonne nouvelle du Christ ressuscité et de la victoire de la vie sur la mort.
02:20 Le pape François visité Venise le week-end dernier. C'est une première depuis le début de son pontificat.
02:26 C'est aussi son premier déplacement en 2024. On le rappelle, le pape souffre de problèmes de santé.
02:31 Le récit du voyage est signé Marie-Victoire Diodonné.
02:34 8h du matin, le pape rencontre 80 femmes détenues et exhorta plus de dignité dans les prisons.
02:41 Il est fondamental que le système pénitentiaire offre aux détenues des outils et des espaces de croissance humaine, spirituelle, culturelle et professionnelle,
02:51 créant ainsi les conditions d'une réintégration saine. N'écartons pas la dignité.
02:56 Mais dans la matinée, 1500 jeunes vénitiens attendent aussi le souverain pontife, une exhortation, oser la rencontre.
03:03 C'est la gratuité qui nous sort de la logique nihiliste du "je fais pour avoir" ou du "je travaille pour gagner".
03:11 Il faut le faire, mais le centre de notre vie doit être la gratuité.
03:15 Le pape François plaide lors de la messe pour la maison commune, préserver l'environnement, mais aussi préserver la paix dans le monde.
03:23 Que le Dieu de la paix éclaire les cœurs pour que grandisse en chacun la volonté de dialogue et de réconciliation.
03:28 La cité des Doges est profondément liée à la papauté, alors pour les vénitiens la journée est particulièrement importante.
03:35 Tous les peuples du monde se rendent au Vatican pour le rencontrer et nous l'avons ici, près de chez nous. C'est un honneur.
03:42 Le pape doit ensuite se rendre à Véronne en mai et à Trieste en juillet. L'occasion de rassurer sur sa capacité à assurer son ministère, quelques semaines après des états de fatigue.
03:52 Fin de pèlerinage pour les évêques de la province de Reims. Dans leur diocèse, ils ont prié pour les vocations sur les routes.
03:59 Beaucoup de fidèles se sont jointes à eux. On écoute l'archevêque de Reims. Il nous explique pourquoi il est important de prier pour avoir de nouveaux prêtres.
04:06 C'est donner un signe un peu visible aussi, qui peut attirer l'attention. L'idée c'est de susciter un mouvement de demande des vocations, de demande des ouvriers pour la moition dans tous nos diocèses.
04:18 Parce que les prêtres ont d'abord des dons à recevoir. C'est Jésus qui les appelle et qui les donne. C'est le Seigneur ressuscité qui en choisit quelques-uns et qui les donne pour être les serviteurs de son corps.
04:30 Et donc il faut aussi, d'une part la demander, mais il faut désirer. Je crois qu'il est très important que chez les fidèles chrétiens, il y ait le désir d'avoir des prêtres pour pouvoir vivre de l'Eucharistie et du sacrement du pardon.
04:42 Une équipe de foot composée exclusivement de prêtres aujourd'hui affronte l'équipe mythique du Variety Club de France à Poissy. L'éclair évolue avec le maillot des Holy Games.
04:52 C'est l'initiative catholique pour accompagner les Jeux Olympiques de Paris cet été. Pour Mgr Emmanuel Gobillard, le Christ a toute sa place sur un terrain de foot.
05:01 Alors on peut rencontrer le Christ dans toute notre vie. Le Seigneur en fait, il veut être présent à toute notre vie. La vie chrétienne, ce n'est pas que le dimanche matin à la messe.
05:09 Ma vie sportive, ma vie relationnelle, ma vie professionnelle, ma vie familiale, même ma vie de détente doivent être sous le regard de Dieu. Sinon ma vie, elle est morcelée.
05:19 Tout lieu de vie est un terrain d'évangélisation. Le Christ est allé à Capharnaüm. C'était vraiment le carrefour des nations, le lieu où tout le monde se rencontrait,
05:30 aussi bien tous les pays, toutes les activités. D'ailleurs on appelle ça maintenant un Capharnaüm. Donc si le Christ est allé jusqu'à Capharnaüm, on peut bien aller jusqu'à un terrain de foot.
05:42 Et pour finir, le diocèse de Limoges fête aujourd'hui le 60e anniversaire du couronnement de Notre-Dame-du-Puy. La dévotion remonte au XIIIe siècle et en 1945,
05:51 les habitants de la paroisse ont alors prié la Vierge pour obtenir la libération des prisonniers français.
05:57 Merci Sandra pour ces infos. L'actualité, c'est aussi la journée internationale des chrétiens d'Orient qui a lieu aujourd'hui. On en parle dans Enquête d'Esprit avec Mgr Rafik Nara.
06:11 Bonjour Mgr, merci d'être avec nous. Vous êtes évêque à Nazareth et vous êtes aussi le bras droit évêque auxiliaire du patriarcat latin de Jérusalem,
06:20 qui représente donc les catholiques de rite latin dans cette région du monde. Vous êtes Libanais, je le précise. Vous êtes né en Egypte et vous avez été ordonné pour le diocèse de Paris.
06:29 Et vous avez également beaucoup travaillé, c'est intéressant pour notre sujet, sur l'entente entre juifs et chrétiens en Israël.
06:35 Avec nous également Mgr Pascal Gollnisch. Bonjour Mgr, merci d'être avec nous.
06:39 Bonjour. Vous êtes le directeur de l'œuvre d'Orient qui, depuis près de 170 ans, aide les chrétiens d'Orient dans 23 pays.
06:46 Au départ, une œuvre d'éducation qui soutenait les écoles, les écoles chrétiennes. Et puis vous avez élargi au fur et à mesure votre champ d'action.
06:54 Et vous organisez ce dimanche à Paris la journée internationale des chrétiens d'Orient. Justement, une messe sera célébrée à 15h30 et sera retransmise sur notre antenne.
07:02 Avec nous également Loïs de Pamplonne. Bonjour. Bonjour Amérique.
07:05 Merci d'être avec nous. Vous êtes le directeur de cabinet du président de l'Ordre de Malte, ancien chef de mission pour l'œuvre d'Orient en Irak pendant deux ans.
07:13 Vous avez donc une expérience de terrain dont vous n'offrez pas.
07:16 Et puis Véronique, bien sûr, vous nous parlerez de la première sainte arabe, sainte Mariam Bawardi, qui a été canonisée récemment.
07:23 Et ce sera l'occasion aussi de s'interroger sur la dimension spirituelle du combat des chrétiens d'Orient pour leur survie.
07:29 Alors justement, Mgr Golnisch, première question pour vous. Il y a, semble-t-il, c'est l'analyse que vous faites, une conjonction de crises actuellement.
07:37 Vous êtes à la tête de l'œuvre d'Orient depuis 13 ans. Vous avez donc une vision globale.
07:43 Il y a vraiment une dégradation très nette de la situation actuellement ?
07:47 Alors il y a des conflits majeurs en Ukraine, vous le savez bien.
07:54 C'est en Arménie et au Karabagh, qui sont deux dossiers différents, mais dans la même région, un peu dans la même problématique.
08:01 Il y a le Liban, qui a une crise multiforme. Nous ne savons plus comment aider le Liban à s'en sortir.
08:07 Il y a la Syrie, qui est toujours dans une guerre civile qui n'est pas terminée, et avec des sanctions économiques des États-Unis et de l'Union européenne.
08:16 Il y a l'Irak, dont l'État a été fragilisé par les interventions internationales.
08:22 Il y a des milices qui sillonnent le pays et qui fragilisent les chrétiens.
08:27 Il y a l'Éthiopie et l'Érythrée. On ne parle pas suffisamment de l'Érythrée.
08:32 L'Éthiopie, où il y a des guerres ethniques à répétition, et donc une famine terrible dans le nord de l'Éthiopie.
08:40 Et puis maintenant, la Terre sainte. Alors à chaque fois, ces crises touchent les chrétiens comme les autres citoyens.
08:47 C'est-à-dire qu'un chrétien d'Irak, c'est un Irakien. Un chrétien de Syrie, c'est un Syrien. Un chrétien d'Égypte, c'est un Égyptien, etc.
08:53 Donc ils vivent les crises, les douleurs, les souffrances de leurs concitoyens, de leur pays.
09:00 Mais comme c'est une petite minorité, ils ont encore des difficultés supplémentaires.
09:06 Donc c'est vrai que ces crises sont redoutables et entraînent des souffrances dont nous n'avons pas idée en France.
09:14 – Mais ça vous inquiète particulièrement, justement, cette concomitance ?
09:18 – Alors cette concomitance, oui, est très dure à regarder, parce que d'abord, ce sont des souffrances, on n'en reste pas indemne.
09:26 On voit des familles effondrées, des maisons détruites, des vies détruites.
09:31 Et donc c'est dur à regarder. Et puis pour aider, évidemment, s'il y a autant de terrains de crise,
09:37 ça diminue les capacités que nous avons pour aider, même si nos donateurs sont extrêmement généreux, je tiens à le souligner.
09:43 Mais il y a des signes d'espérance. – On va en parler, bien sûr.
09:47 – On en parlera. – C'est important.
09:50 – Et ce n'est pas du tout un regard sans avenir. – Misérabiliste.
09:56 – Parce que les chrétiens sont ceux qui parlent avec tous au Moyen-Orient.
10:01 Ce sont des gens souvent plus formés que la moyenne.
10:06 Ce sont des gens de paix et puis ils détiennent ce qui me semble être les clés pour l'avancée des pays du Moyen-Orient.
10:13 C'est-à-dire le respect de chaque personne, le respect de chaque citoyen.
10:17 Vous savez, vous n'avez pas besoin d'être très nombreux.
10:19 Si vous avez des idées justes, des idées vraies, il y a un moment où elles portent.
10:24 Autrement dit, nous, occidentaux, on regarde toujours le nombre, les statistiques.
10:27 Alors ils sont combien ? Combien de divisions ? Etc.
10:30 Oui, combien de divisions ? Mais si ce que vous dites est juste, les divisions, elles finissent par craquer devant la vérité.
10:36 – Alors justement, pardonnez-moi, on va donner quelques chiffres.
10:39 Pour ce qui concerne bien sûr la Terre Sainte, qui est au cœur des préoccupations mondiales aujourd'hui.
10:44 Les chrétiens de Terre Sainte sont en Israël 2% de la population, c'est-à-dire 185 000 personnes, c'était en 2022.
10:52 76% de ces personnes sont arabes.
10:54 Et puis dans les territoires palestiniens, les chrétiens sont moins de 1%, environ 50 000.
11:00 Monseigneur Nara, quelles conséquences de la guerre aujourd'hui entre Israël et le Hamas pour les chrétiens de Terre Sainte ?
11:07 – Alors d'abord, j'ajoute simplement aux statistiques qui ont été données,
11:11 le fait qu'il y a en Israël des dizaines de milliers de migrants qui sont là des fois pendant des années.
11:17 Des philippins, des indiens, des érythréens et autres.
11:21 – Et qui sont chrétiens. – Beaucoup d'entre eux sont chrétiens.
11:23 Et donc le pourcentage est peut-être un peu plus élevé.
11:28 Les conséquences de la guerre actuellement sur les chrétiens, moi je dirais la conséquence sur tout le pays.
11:35 Ce que venait de dire Monseigneur Goldnisch, les chrétiens font partie de la population locale.
11:41 Il y a des chrétiens palestiniens, il y a des chrétiens arabes israéliens, donc palestiniens en Israël.
11:47 Il y a des chrétiens d'expression hébraïque et puis les migrants.
11:51 Toute la population locale souffre d'une situation extrêmement difficile.
11:58 C'est une situation que le pays n'a pas connue.
12:01 Depuis la fondation de l'État d'Israël en 1948, il y aura vraiment un avant sept octobre,
12:07 un après sept octobre par l'immensité du choc sur tous.
12:11 Il y a le choc du point de vue matériel, quand on voit par exemple la situation de la bande de Gaza,
12:18 la destruction massive, non seulement des bâtiments mais même des infrastructures,
12:24 avec le nombre d'années que cela demandera pour qu'il y ait une reconstruction avec l'effet psychologique
12:30 sur les femmes, les enfants, les tous.
12:33 Aussi en Israël, un choc psychologique énorme et le nombre de personnes déplacées.
12:38 Les hommages également.
12:39 Tout cela a vraiment des conséquences sur tout le monde et aussi sur les chrétiens.
12:43 Véronique Jacquier.
12:44 Vous dites que la foi les enracine encore plus sur leur terre ou vous craignez au contraire un exode de ces chrétiens ?
12:53 Je vais vous étonner.
12:55 L'exode des chrétiens, en tout cas moi je connais davantage la situation en Galilée, en Israël, là où j'habite,
13:02 n'est pas d'abord en raison de la guerre actuelle entre Gaza et Israël,
13:06 mais en raison d'un problème endémique qui dure depuis des années et malheureusement il n'est pas traité.
13:13 C'est le problème de la violence dans la société arabe, à l'intérieur de la société arabe,
13:18 où il n'y a pas d'intervention du gouvernement pour protéger en réalité tout le monde, chrétiens et musulmans.
13:25 Et donc toutes les familles d'une certaine manière qui veulent une vie paisible,
13:29 en réalité sont tentées de partir et les enfants sont tentés de partir à l'étranger,
13:35 ce qui est vraiment difficile pour nous.
13:39 Alors nous essayons d'aider nos jeunes de comprendre que notre présence comme chrétiens en Terre sainte
13:46 n'est pas simplement une fatalité, nous sommes nés là, nous sommes obligés de rester,
13:50 mais que nous comme chrétiens nous avons un rôle.
13:53 Mais vous savez, pour comprendre cela, il faut qu'il y ait une foi forte,
13:57 pour comprendre ce rôle et cette mission que nous chrétiens avons dans cette terre où l'Église est née.
14:03 On va reparler effectivement, c'est le cœur du sujet, auparavant Loïs de Pampelonne,
14:07 est-ce qu'on peut dire que d'une certaine manière, en Terre sainte, les chrétiens sont pris un peu entre deux feux ?
14:12 Complètement, on le voit bien, à Lordemalte on gère la maternité de la sainte famille à Bethléem,
14:18 et on voit très bien qu'un certain nombre de familles, un certain nombre de chrétiens de Cisjordanie
14:22 se retrouvent totalement pris en étau par des personnes qui leur somme de prendre un choix,
14:27 de prendre une décision de se mobiliser dans un camp ou dans l'autre.
14:31 Et l'idée c'est vraiment que la somme de chrétiens nous dise qu'on veut choisir l'humanité,
14:35 on ne veut pas choisir un camp.
14:37 Oui, on est d'accord que le 7 octobre a été vraiment une catastrophe
14:40 et les crimes qui ont été commis sont ignobles,
14:43 et en même temps ce qui se passe à Gaza, forcément pour tout,
14:46 excusez-moi Mgr Golny, je suis tout à l'heure,
14:48 les chrétiens palestiniens sont des palestiniens chrétiens,
14:52 et donc forcément se sont touchés par ce qui se passe à Gaza,
14:56 parce qu'il y a certaines communautés chrétiennes,
14:59 c'est d'abord une vie commune qu'ils partagent et un sentiment d'appartenance.
15:05 Et ça c'est vrai qu'on sent qu'il y a quand même une prise en étau
15:08 de ces communautés-là qui veulent s'en sortir,
15:10 et qui pourtant sont prises sous le feu de la violence de la société.
15:15 Mgr parlait de la violence de la culte de la société arabe,
15:20 mais également très bien aujourd'hui la violence d'un certain nombre de colons,
15:24 d'un certain nombre d'activités qu'on fait dans un certain nombre de villages,
15:28 en termes de cliniques mobiles pour apporter des soutiens à des familles défavorisées,
15:32 qui sont menacées aujourd'hui.
15:34 Et on voit très bien que cette violence s'empare de tout le monde,
15:36 et elle menace absolument tout le monde, même si les chrétiens essaient de porter
15:39 justement cette voix qui crie dans le désert.
15:41 Mgr Golny, un mot peut-être sur les chrétiens, en particulier de Gaza,
15:45 ils sont très peu nombreux aujourd'hui, 750, des catholiques, des orthodoxes,
15:49 il faut saluer leur courage admirable d'avoir déjà,
15:53 d'être restés au milieu de ce conflit ?
15:57 Oui, mais je crois que ça va au-delà, c'est pas simplement qu'ils restent,
16:00 c'est qu'ils sont en mission, autrement dit, il faut que ceux qui nous écoutent
16:03 comprennent que les chrétiens ne sont pas dans une forteresse assiégée
16:08 où ils partageraient entre eux les souffrances du temps.
16:12 Ils sont en mission, comme doit l'être tout chrétien.
16:14 Et donc, ils ont des écoles, ils ont des hôpitaux, Leïc vient de parler,
16:19 ils ont des lieux d'accueil de vieillards, d'enfants handicapés mentaux,
16:23 ils sont en mission. Et en effet, à Gaza, il y a trois écoles catholiques,
16:27 99% des élèves sont musulmans, parce que c'est la démographie de la bande de Gaza,
16:32 0,9% orthodoxes et 0,1% catholiques.
16:37 Mais vous voyez, c'est admirable ces écoles catholiques,
16:41 parce qu'elles vivent dans des conditions très difficiles, elles sont à Gaza.
16:44 L'un des messages qu'on avait reçus, c'est qu'on leur demandait d'aller au sud,
16:50 et les religieux disaient "mais le sud, personne ne nous connaît,
16:53 on n'a pas où aller, donc on va peut-être mourir, mais au moins on mourra chez nous,
16:57 on reste à Gaza". Alors évidemment, les écoles sont perturbées actuellement,
17:01 mais le courage n'est pas simplement de rester, le courage c'est aussi de rester pour servir.
17:07 Et ça c'est extrêmement important, d'ailleurs je crois savoir que le pape François
17:11 essaie d'être en communication avec elles chaque soir, autant que faire se peut.
17:15 - Véronique Jacquier. - Finalement, ils illustrent la phrase de l'évangile,
17:20 "vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde", c'est ça ?
17:23 - Le levain dans la pâte. Ce qui est le levain, il est moins glorieux peut-être,
17:28 la lumière, on la voit. Le levain il est plus discret, mais il est tout aussi important,
17:34 et donc oui, l'importance des chrétiens d'Orient ne se calcule pas uniquement
17:38 à leur nombre, mais à la vérité de leur attitude et de leur parole.
17:43 - Justement Mgr Nara, tout à l'heure vous parliez de la violence et de la manière d'y faire face,
17:48 est-ce que ce n'est pas la question essentielle, finalement au-delà des questions politiques,
17:52 évidemment on aurait du mal, on n'aurait pas le temps en tout cas de rentrer dans ces considérations,
17:56 mais est-ce que la question de fond ce n'est pas justement de faire face, déjà spirituellement,
18:01 à cette question de la violence et du mal, qui dans cette région du monde est particulièrement aiguë ?
18:06 Est-ce qu'on peut parler de pardon encore aujourd'hui ? C'est possible ?
18:09 - La question de la violence, elle relève en même temps de la responsabilité des hommes politiques,
18:15 il y a des décisions politiques qui limitent la violence, mais aussi de la responsabilité
18:20 des responsables religieux, car cela dépend des discours, et il y a malheureusement
18:26 certains endroits, ce n'est pas partout, il y a des discours fanatiques,
18:29 qui n'encouragent pas la vie commune, et c'est aussi la responsabilité des familles.
18:36 Il y a un grand problème au niveau de l'éducation aujourd'hui, dans les écoles, dans les familles aussi,
18:42 et donc je pense que c'est là que nous devons agir. En général la violence vient d'une jeunesse
18:53 qui n'étudie pas, qui ne travaille pas, et les parents ont leur rôle à jouer.
18:58 - Là-dessus, l'Église, les chrétiens ont un mot particulier, ou des mots particuliers
19:05 à apporter sur cette question ?
19:06 - Eh bien, nous avons nos écoles. Nous, chrétiens, notre nombre n'est pas très élevé en Galilée,
19:13 mais nous avons beaucoup d'écoles, et nos écoles accueillent chrétiens et musulmans.
19:18 Nous avons des écoles où il y a 90% de chrétiens et 10% de musulmans,
19:23 mais ça peut aller jusqu'à l'autre opposé, une école où il y a 80% de musulmans et 20% de chrétiens,
19:30 mais en maintenant quand même un corps professoral qui garde un esprit chrétien,
19:34 sinon ce n'est plus une école chrétienne.
19:35 Mais nos écoles sont des écoles où véritablement les enfants apprennent à vivre ensemble,
19:41 à se connaître, cela prépare la vie commune dans la société.
19:46 - Alors, on va justement revenir dans quelques instants, dans quelques minutes,
19:51 après un temps de publicité, sur ces espoirs, ces fragiles espoirs,
19:56 mais aussi peut-être cette espérance, pour employer un terme chrétien,
19:59 pour ces chrétiens d'Orléans, vous restez avec nous.
20:03 - De retour dans "Enquête d'Esprit" sur CNews et Europe 1 à 13h,
20:08 en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique,
20:10 nous parlons aujourd'hui de la journée internationale des chrétiens d'Orient,
20:15 qui se déroule aujourd'hui.
20:16 Une messe sera d'ailleurs célébrée à 15h30 et retransmise sur notre antenne.
20:21 Nous sommes avec Mgr Pascal Gollnisch, il est directeur de l'Oeuvre d'Orient,
20:24 avec Mgr Rafik Nara, il est évêque auxiliaire du Patriarcat latin de Jérusalem,
20:29 et puis Loïs de Pamplonne, directeur de cabinet du président de l'Ordre de Malte,
20:33 qui a aussi des actions lors de Malte en Terre sainte,
20:37 et qui nous parlera de son expérience en Irak également.
20:39 Et puis Véronique Jaquet nous parlera de Sainte Mariam Bawardi,
20:42 c'est la première sainte arabe canonisée récemment.
20:45 Alors Mgr Gollnisch, j'aimerais qu'on fasse un point sur l'Arménie,
20:49 qui est un des autres points chauds, si je puis dire,
20:51 actuellement concernant les chrétiens d'Orient.
20:54 C'est une actualité, même si elle se déroule à bas bruit,
20:57 qui est à bien des égards dramatique.
21:00 L'église Saint-Jean-Baptiste de Chouchi a été rasée le 26 avril dernier,
21:05 donc c'était hier, par les troupes d'Azerbaïdjan.
21:08 On va regarder tout de suite les conséquences de ce conflit,
21:11 et puis je vous donne la parole,
21:13 notamment les cohortes de réfugiés du Haut-Karabagh vers l'Arménie.
21:16 Regardez, reportage de l'œuvre d'Orient avec Elouar Oshbrouine.
21:20 Alina et sa famille vivent ici depuis septembre 2020,
21:25 le début de la guerre au Haut-Karabagh.
21:28 Ils se sont réfugiés dans le nord de l'Arménie pour leur sécurité.
21:31 Ils ont fui l'enfer, comme en témoigne Alina, enceinte au moment des faits.
21:35 Nous étions en danger.
21:38 Nous étions terrorisés par les drones qui volaient au-dessus de nous.
21:41 Ma tension montait constamment.
21:44 Nous sommes parties sans même avoir eu le temps de prendre un déjeuner.
21:52 Toute la famille a été accueillie dans l'appartement d'un proche.
21:55 Une seule pièce pour Alina, son mari, sa belle-mère et ses quatre enfants.
21:59 Même s'il n'y a qu'une seule pièce, nous sommes heureux
22:03 parce que nous avons un toit au-dessus de nos têtes.
22:07 La mère de famille a à cœur d'offrir un avenir serein à ses quatre enfants.
22:11 Les trois filles sont accueillies dans un centre
22:13 où elles reçoivent gratuitement des cours d'anglais et d'informatique.
22:16 Elles rêvent d'une vie meilleure.
22:18 Je voudrais devenir avocate.
22:22 Médecin.
22:25 J'aimerais qu'aucun enfant ne connaisse la guerre comme nous l'avons vécu.
22:28 Les 100 000 Arméniens du Haut-Karabagh se sont réfugiés en Arménie
22:31 depuis la conquête de l'armée azérie.
22:33 Cette population, aujourd'hui déracinée,
22:35 tente du mieux qu'elle peut de se reconstruire.
22:38 La question de la reconstruction est extrêmement importante.
22:42 Mgr Gholni, je vous avais parlé au sujet de l'Arménie
22:44 et de ce qui se passe au Haut-Karabagh,
22:46 de négationnisme historique qui s'exerce,
22:48 on le voit à la fois sur les églises, bien sûr,
22:51 mais aussi sur les personnes.
22:53 Que peut faire la communauté internationale
22:55 face à ce qui est en train de se passer ?
22:57 On a l'impression d'une inaction et d'une inertie
22:59 à l'égard notamment de ces chrétiens.
23:02 C'est le génocide de 1915,
23:04 c'est l'esprit du génocide de 1915 qui se perpétue.
23:07 Il y a donc deux questions différentes.
23:09 Le Haut-Karabagh, c'est une région qui se trouve
23:12 en raison des aléas de l'histoire dans l'Azerbaïdjan,
23:16 mais qui était arménienne, qui est arménienne
23:20 depuis plus de 2500 ans.
23:22 - La Berzou de l'Arménie.
23:23 - Plus de 2500 ans.
23:24 Ces gens ont été chassés en une journée de chez eux.
23:27 Vous voyez ces images que vous avez très bien fait de montrer,
23:30 deux femmes avec des enfants qui ne savent plus où est leur vie.
23:33 Nous en avons assez de voir ces images-là.
23:35 C'est insupportable.
23:36 C'est les mêmes qu'on trouve en Ukraine,
23:38 qu'on trouve en Éthiopie, qu'on a trouvées en Irak,
23:40 à Prédèche, etc.
23:42 C'est insupportable.
23:44 Les gens ont dit que j'exagérais en parlant du génocide de 1915.
23:47 Les gens ont été chassés en une journée de chez eux,
23:49 exactement comme les Arméniens ont été chassés de Turquie en 1915.
23:53 La rue principale de la capitale de la région arménienne,
23:56 Stépanakert, a été rebaptisée,
23:59 toutes les rues sont rebaptisées de noms turcs.
24:01 La rue principale a été baptisée rue Enver Pacha.
24:05 Qui est Enver Pacha ? L'un des trois organisateurs du génocide de 1915.
24:10 Vous vous rendez compte ?
24:12 Cette espèce d'outrance des autorités d'Azerbaïdjan,
24:17 d'oser faire cela.
24:18 C'est un peu comme si à Berlin on mettait une rue Adolf Hitler.
24:21 Excusez-moi, mais il faut quand même dire ce que c'est pour les Arméniens,
24:24 d'avoir une rue Enver Pacha dans cette ville arménienne.
24:27 120 000 qui ont été chassés, et je regrette les silences,
24:32 y compris peut-être d'ailleurs parfois dans ma propre église,
24:36 sur ces 120 000 Arméniens qui ont été chassés d'Okarba.
24:39 Alors il y a un autre problème, c'est la République d'Arménie.
24:42 L'Okarba ne se trouve pas dans la République d'Arménie,
24:45 il se trouve dans l'Azerbaïdjan.
24:46 La République d'Arménie elle-même est menacée,
24:48 parce qu'on prétend que les frontières sont floues,
24:51 et la Turquie veut avoir un accès direct avec l'Azerbaïdjan,
24:54 ce qu'elle n'a pas actuellement.
24:55 Donc veut empiéter sur la République d'Arménie pour avoir ce couloir.
25:00 Donc ça suffit, les Arméniens ont le droit,
25:02 ils ont tellement souffert, ils ont le droit de vivre en paix.
25:07 Parce qu'avant le génocide de 1915, il y a eu des massacres,
25:11 ce qu'on appelle les massacres arméniens, ce n'est pas des petits massacres.
25:14 200 000 Arméniens avaient déjà été exécutés.
25:17 Alors à force de garder le silence sur ces réalités,
25:21 à force de ne pas les dénoncer, à force de ne pas agir,
25:24 eh bien on les prolonge, on les multiplie.
25:26 Alors la communauté internationale, d'abord il y a eu une défaillance des Russes,
25:29 il faut bien le reconnaître, qui devaient garder les Arméniens du Haut-Karabakh,
25:33 qui n'ont pas du tout été actifs,
25:35 sûrement pour des raisons de politique internationale,
25:37 que ceux qui nous écoutent peuvent deviner.
25:40 Et ensuite, ce n'est pas évidemment,
25:43 ce n'est pas la France qui va envoyer la Légion étrangère en Azerbaïdjan.
25:46 Donc il faut des sanctions.
25:48 Mais alors vous savez, quand on voit que la prochaine COP
25:50 doit se trouver en Azerbaïdjan,
25:52 le palais de la corruption et des énergies fossiles,
25:55 écoutez, il y a un moment où c'est trop, c'est trop.
25:58 La COP ne peut pas se tenir en Azerbaïdjan, c'est une insulte.
26:02 C'est une insulte aux Arméniens,
26:04 c'est une insulte à tous ceux qui s'intéressent à l'environnement.
26:07 Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible de faire des choses comme ça quand même.
26:10 La COP en Azerbaïdjan, vous vous rendez compte ?
26:12 Ce n'est pas possible.
26:14 – C'est-à-dire que c'est le pétrole qui gouverne finalement la politique internationale,
26:17 si je vous résume.
26:18 – En l'occurrence, oui.
26:20 – Et comment réagissent les chrétiens dans ce contexte ?
26:23 Après les échos, vous pouvez avoir…
26:25 – Je peux vous dire que les chrétiens en ce moment, les Arméniens,
26:28 le 24 avril dernier, c'était la commémoration du génocide,
26:32 le Premier ministre français d'ailleurs était là à la commémoration,
26:36 différents responsables politiques, la maire de Paris,
26:39 la présidente de la région, l'île de France, donc tout le monde était là.
26:42 Ce qui est intéressant quand même sur la question des Arméniens en général,
26:46 des Arméniens en particulier et des chrétiens d'Orient en général,
26:49 tous partis confondus se sentent concernés par cette cause des chrétiens d'Orient.
26:55 Et le 24 avril, tous les partis sont allés à Yerevan pour la commémoration du génocide.
27:02 Après ça, que faire ?
27:03 La France ne va pas, elle toute seule, envoyer, je vous dis,
27:06 la Légion étrangère en Arménie, donc il faut des sanctions, il faut des pressions.
27:14 Mais les Arméniens doivent pouvoir retourner chez eux au Caraba.
27:18 La question du haut Caraba ne peut pas être réglée en une matinée.
27:21 – Vous qui connaissez bien ce dossier, si j'ose dire,
27:25 ça ne se résume pas à un dossier, sanctions, pression,
27:28 mais est-ce qu'il ne faut pas aussi une action, même symbolique, pour dire "ça suffit" ?
27:32 – Il faudrait déjà pas y faire de COP, ce serait quand même un minimum,
27:36 parce que c'est une ratification du comportement des autorités,
27:40 si vous voulez, ce n'est pas possible.
27:42 Après ça, moi je ne suis pas expert politique,
27:45 je ne sais pas quelles actions nous pouvons mener,
27:48 mais de fait, il ne faut pas que tout ça, dans ma perspective,
27:52 en une matinée c'est terminé, le problème du haut Caraba est réglé.
27:55 Non, il n'est pas réglé, les Arméniens reviendront un jour sur cette terre.
28:00 Peut-être que je ne le verrai pas de mon vivant,
28:02 mais on ne peut pas accepter qu'une terre où il y a des églises,
28:05 il y a des croix, etc., soit comme ça, tout d'un coup rayé de la carte.
28:09 Ce n'est pas possible.
28:10 – Alors, je vous propose à présent de nous rendre en Irak,
28:14 on passe évidemment d'un terrain à l'autre,
28:17 mais c'est aussi l'occasion de faire un point global
28:20 et puis de voir comment est-ce que ces chrétiens d'Orient,
28:22 de manière générale, peuvent réagir, quels sont aussi les signes d'espoir.
28:26 C'est un reportage sur le monastère de Mar Thomas, c'est Saint Thomas,
28:30 en Irak, une église orthodoxe qui date du 7e siècle,
28:33 qui a été saccagée par l'État islamique,
28:35 qui avait voulu faire disparaître toute trace de présence chrétienne dans la région.
28:39 Regardez ce reportage signé de l'Ouvre d'Orient
28:42 et avec le commentaire d'Elouard Rochebrune.
28:44 C'est un lieu emblématique de la ville de Mossoul.
28:47 L'église syriaque Mar Thomas porte encore les stigmates de l'État islamique.
28:51 Luc Bourreau, qui accompagne la restauration de l'église construite au 7e siècle,
28:56 constate les dégâts sur ces artefacts qui seront bientôt restaurés.
29:00 – Donc on peut voir tous les dommages causés par l'État islamique, c'est exemplaire.
29:05 Donc malgré cela, avec tout cet ensemble, toutes ces pièces de puzzle,
29:10 on a des restaurateurs français qui vont venir former des Irakiens
29:14 pour reconstituer au mieux les hôtels.
29:18 Tout ça va être remis en place, restauré autant que nécessaire
29:22 pour avoir de nouveau l'église vivante.
29:25 – À l'intérieur, l'édifice comporte cinq nefs.
29:27 Les traces du passage de l'œil sont encore bien présentes.
29:30 Sur cette porte, on trouve les 12 apôtres.
29:32 Chaque tête a été abîmée.
29:34 Un patrimoine et une mémoire que veut transmettre Luc Bourreau
29:37 aux futures générations d'Irakiens.
29:39 C'est le sens profond de ce chantier.
29:41 – On souhaite faire une restauration qui permette de passer cette église
29:45 aux générations futures.
29:46 Il ne s'agit pas de faire une restauration rapide
29:49 qui serait remise en cause 10 ou 15 ans après.
29:53 Là, ce qu'on va faire va assurer une stabilité dans le temps infini,
29:58 dans le temps long.
29:59 – Restaurer cette église est aussi important
30:01 pour perpétuer la présence chrétienne à Mossoul.
30:03 En 2003, le pays comptait 1,5 million de chrétiens.
30:07 Aujourd'hui, ils sont moins de 200 000.
30:10 – Loïs de Pamplon, une première réaction parce que vous avez vécu en Irak.
30:14 Et c'est vrai qu'à travers ce reportage, c'est assez beau de voir
30:17 que finalement, on anticipe une reconstruction,
30:20 une restauration durable du christianisme dans cette région.
30:24 Mais ça veut dire aussi qu'il faut concrètement aider à rester
30:27 les chrétiens, les familles, par du micro-développement ?
30:30 – Alors, d'abord, c'est beaucoup d'émotion parce que ce projet-là,
30:32 j'avais pu le porter quand j'étais justement à l'œuvre d'Orient en Irak.
30:36 Donc de voir que cette église que j'ai pu voir totalement taguée
30:40 et trois quarts détruite, aujourd'hui, les travaux ont commencé et avancent bien.
30:45 Donc c'est d'abord, on parlait de signe d'espérance, ça en est un.
30:49 Et d'ailleurs, pour faire le lien avec monseigneur Gholni tout à l'heure
30:52 sur l'Arménie, on voit très bien qu'il y a la même volonté
30:55 de détruire le patrimoine, de détruire l'histoire.
30:57 C'est aussi une manière d'essayer d'éradiquer le patrimoine et l'histoire,
31:01 et de recréer un monde un peu nouveau.
31:05 Et donc ce qui n'a pas réussi Daesh, comme le dit monseigneur,
31:08 je suis persuadé que les Arméniens arriveront à revenir
31:12 et puis à rester sur leur terre et garder leur histoire.
31:17 Sur l'Irak, il y a vraiment cette question de patrimoine qui est extrêmement importante
31:21 parce qu'elle permet de garder l'histoire, d'expliquer aux autres communautés
31:28 quelle était la richesse des chrétiens d'Orient, la richesse des différentes églises.
31:32 Là on voit Martouma, des siècles orthodoxes, mais juste à côté,
31:35 on a la salle des siècles catholiques, et les églises caldéennes aussi
31:38 qui sont en train d'être construites.
31:40 Donc voilà, cette dimension-là est extrêmement importante.
31:43 Après, elle ne fait pas tout, parce que réparer les pierres, c'est bien,
31:46 mais réparer les hommes, c'est mieux.
31:48 Donc il y a aussi toute cette activité qui est mise en place
31:50 par un certain nombre d'associations pour essayer d'aider les familles,
31:53 d'aider les familles à rester.
31:55 Pour ça, il leur faut donner un avenir.
31:57 Vous avez très bien dit, on a ce sujet du développement économique.
32:01 Beaucoup de jeunes considèrent qu'il n'y a pas d'avenir.
32:04 On a vu beaucoup de migrants du Kurdistan irakien,
32:06 qui n'est pas une zone totalement démunie en termes d'activité économique,
32:10 mais ils n'ont pas forcément d'espoir pour trouver un travail.
32:13 Donc ça, c'est vraiment important qu'ils puissent avoir un avenir sur ce côté-là.
32:19 Et au-delà de cet avenir économique-là, c'est quelle espérance, quel avenir ?
32:26 Parce qu'on peut voir trois crises.
32:28 Dans ce qu'on disait tout à l'heure, il y a vraiment la crise existentielle du nombre,
32:31 ce qu'on a pu dire au début.
32:33 Il y a aussi la crise de la représentation politique et ecclésiale,
32:36 cette difficulté qu'on a pu voir en Irak sur un certain nombre d'acteurs politiques
32:41 qui essayaient de se devenir un petit peu les portes-drapeaux de la communauté chrétienne.
32:44 Et en même temps, la difficulté ecclésiale de certains hommes religieux
32:48 qui ont toujours joué le rôle de chefs de tribus, de chefs de clans,
32:52 et qui aujourd'hui sont un peu mis à mal parce qu'il y a le fait de la diminution
32:57 du nombre de personnes de leur communauté, ce n'est plus possible.
33:01 Et voilà, cette crise interne, on voit cette diaspora qui est énorme,
33:04 beaucoup plus importante que les personnes qui vivent encore dans ces pays-là,
33:08 qui peuvent créer des tensions assez fortes avec une vision extérieure
33:12 qui va essayer d'imposer un petit peu la vie aux gens qui sont sur place.
33:17 Donc tout ça a un peu mis bout à bout pour dire qu'on a vraiment une situation qui est complexe,
33:22 mais ce qui est impressionnant, c'est cette foi, cette jeunesse qui veut rester,
33:26 qui souhaite rester et qui s'engage au quotidien, aussi bien dans les activités,
33:30 des activités de jeunes Irakiens qui vont ramasser des ordures dehors
33:34 pour rendre leurs forêts belles, en lien avec des Kurdes, en lien avec des Irakiens musulmans ou autres.
33:38 Et ça, c'est une vraie... Il y a des vraies sources d'espérance dans ce pays.
33:41 Alors justement, vous avez parlé de la jeunesse, j'aimerais vous entendre aussi, Mgr Nara.
33:45 Est-ce que cette jeunesse est aussi un espoir dans la Terre sainte où vous vivez ?
33:49 Même si elle est moins nombreuse aujourd'hui, néanmoins, la jeunesse chrétienne,
33:53 est-ce que c'est l'avenir aussi de cette Terre ?
33:57 Je commence d'abord, je continue d'abord dans la lignée de ce qui a été dit avant.
34:01 Je pense qu'il y a... La Terre sainte a cette difficulté qu'elle est précieuse et sainte,
34:06 et très importante, aussi bien pour les Juifs qui y ont toutes leurs sources,
34:11 que pour les chrétiens, puisque le christianisme est né là-bas.
34:14 L'Islam, c'est la mosquée de l'Aksa, c'est le troisième lieu saint de l'Islam.
34:19 Comment vivre ensemble et se reconnaître, pas s'exclure les uns les autres.
34:24 Comment vivre ensemble et se reconnaître, reconnaître la souffrance de l'autre,
34:28 et vouloir donner la possibilité à chacun de vivre dignement, en sécurité, et de se développer.
34:38 Alors le problème des jeunes, c'est un peu là.
34:41 Si vous voulez, il y a-t-il une perspective pour l'avenir ?
34:47 Vous savez, moi, à mon âge, je peux dire que je vais terminer ma vie encore quelques années,
34:51 et puis ce sera terminé.
34:52 Un jeune a toute la vie devant lui.
34:54 Quel avenir est-ce qu'on donne pour un jeune qui grandit aujourd'hui en Terre sainte ?
34:59 Vous voyez, pour un jeune chrétien, d'abord, parce que nous sommes peu nombreux,
35:06 et puis les chrétiens, en fait, aiment bien vivre.
35:11 Ils sont... Voilà, ils sont...
35:13 En fait, on a des diplômes, on a envie de réussir, de fonder une famille, de vivre en paix.
35:18 Voilà, donc comment créer ces conditions-là ?
35:20 Est-ce que vous dites, par exemple, que cette jeunesse-là,
35:22 qui reçoit quand même, malgré tout, une certaine éducation,
35:25 détient les clés de l'avenir et du développement ?
35:29 Détient les clés... Voilà, je vais être modeste, parce qu'on est si peu nombreux
35:33 de dire qu'on détient les clés de l'avenir...
35:35 On va cesser de parler des minorités créatives.
35:37 Un peu grand, mais disons que nous avons un rôle à jouer.
35:41 Nous avons un rôle à jouer.
35:43 Il y a une telle polarisation dans la société israélienne et palestinienne
35:48 qu'en réalité, il faut changer le discours.
35:51 Nous, chrétiens, nous essayons d'avoir un discours proche de chacun.
35:56 Le peuple israélien souffre beaucoup depuis le 7 octobre,
35:59 avec le problème des otages et autres.
36:02 La population palestinienne a enfin le droit à l'autodétermination,
36:06 à vivre dignement.
36:08 Alors nous, chrétiens, on essaie d'avoir une parole.
36:10 Les chrétiens qui travaillent dans la société,
36:12 aussi bien palestinienne qu'israélienne,
36:15 ce sont des personnes qui ont envie de construire la société,
36:19 d'arriver vers une vie commune, paisible.
36:22 De ce point de vue-là, même si notre nombre est petit,
36:25 chaque graine qui est semée est importante en soi
36:28 et peut porter un fruit à long terme.
36:30 - Véronique Jacquet.
36:32 - Là, on est dans le constat, mais y a-t-il une volonté politique,
36:35 que ce soit en Terre sainte, que ce soit au Liban,
36:37 que ce soit en Irak, pour construire justement une génération,
36:40 une élite éclairée ?
36:42 C'est-à-dire, qu'est-ce qu'on fait de cette jeunesse ?
36:44 Est-ce qu'on lui donne un cap ? Est-ce qu'on lui donne une vision ?
36:46 Est-ce qu'elle est soutenue ?
36:48 Est-ce que vous avez des exemples concrets, chacun ?
36:50 - Peut-être Mgr Gollnisch, pour commencer.
36:53 - D'abord, vous posez une très bonne question.
36:56 Il faut que la jeunesse soit formée,
36:59 parce que c'est du travail.
37:01 On ne s'improvise pas comme ça, messager dans la société.
37:06 Il faut travailler.
37:08 Et je pense que, de fait, c'est une priorité,
37:10 me semble-t-il, pour les églises,
37:12 de former les jeunes adultes
37:14 sur les deux grands principes du christianisme,
37:17 que le christianisme a d'ailleurs finalement légué
37:20 aux sociétés laïques européennes, occidentales, aujourd'hui,
37:24 qui vivent de cela sans en être toujours très conscientes,
37:26 qu'elle le doit au christianisme,
37:28 qui est le souci du bien commun,
37:30 qui dépasse simplement les quêtes individualistes,
37:34 et le respect de toute personne.
37:38 Et ça, ce sont deux principes clés.
37:40 Vous parliez de clés de l'avenir.
37:42 C'est en tenant à cela, autrement dit,
37:45 pas une défense confessionnelle.
37:47 Vous voyez, le cardinal Sakho, en Irak,
37:49 il ne se bat pas pour défendre les chrétiens d'Irak.
37:51 Il se bat pour le peuple irakien,
37:53 pour la citoyenneté en Irak.
37:55 Donc, le bien commun et la défense de la personne,
37:58 qui sont au cœur des principes chrétiens,
38:00 et c'est autour de ces grands principes
38:02 que les sociétés du Moyen-Orient pourront évoluer,
38:05 car les sociétés du Moyen-Orient doivent pouvoir avancer.
38:07 Il n'y a pas de raison qu'elles restent sur le côté de la route.
38:09 Elles avanceront s'ils dévoient, c'est là,
38:11 il y a les chrétiens, mais il n'y a pas que les chrétiens.
38:13 Mais les chrétiens ont une voix importante pour dire
38:15 ce qu'ils doivent primer, c'est le bien commun
38:17 et le respect de toute personne.
38:19 C'est là-dessus que le Moyen-Orient pourra avancer.
38:21 – Alors, pour les quelques minutes qui nous restent,
38:23 on se déplace, si vous permettez, au plan spirituel,
38:26 avec notamment ce bel exemple, Véronique,
38:28 dont vous allez nous parler, de Sainte Mariam Bawardi,
38:30 qui est la première sainte arabe, en tout cas des temps modernes.
38:33 Et quelle fécondité spirituelle peut-elle avoir aujourd'hui
38:37 pour les chrétiens d'Orient ?
38:39 – Alors, elle a été canonisée en 2015, elle n'est pas très connue,
38:41 elle a eu quand même une vie absolument extraordinaire,
38:44 Mariam Bawardi.
38:46 Elle est née dans un petit village à une vingtaine du kilomètre
38:48 au nord de Nazareth, donc en haut de Galilée.
38:50 Elle est orpheline à trois ans, son oncle veut la marier de force à douze ans.
38:54 Elle est égorgée par un musulman, elle s'en remet mystérieusement,
38:58 on ne va pas rentrer dans le détail, parce que je vous l'ai dit,
39:00 il y a beaucoup de dimensions mystiques.
39:02 Bref, elle arrive en France, elle entre au Carmel de Pau,
39:05 et elle reviendra sur sa terre natale pour créer le Carmel de Bethléem,
39:09 et lancer le chantier du Carmel de Nazareth.
39:13 Elle meurt à 32 ans après s'être gravement blessée
39:17 sur le chantier du Carmel de Bethléem.
39:19 Elle savait qu'elle allait mourir, elle s'en réjouissait d'ailleurs,
39:22 tant elle vivait en Dieu et avec Dieu, en compagnie du Christ.
39:26 Alors, elle a donc vécu de très grandes épreuves,
39:29 c'est pour ça que sa spiritualité et sa fécondité sont très importantes,
39:33 parce que ce qui fonde sa spiritualité, c'est sa grande humilité.
39:36 C'est un personnage là encore hors norme,
39:39 parce qu'elle avait des dimensions spirituelles hors normes,
39:42 tout en étant incroyablement humble.
39:45 "Je suis ignorante", dit-elle dans l'une de ses lettres,
39:48 "je n'ai ni d'éducation, ni d'enseignement,
39:50 ni d'autres sciences, ni d'autres sagesses
39:52 que la science de trouver Jésus et la sagesse de le conserver."
39:55 Elle incarne en fait, comme Sainte Thérèse de Lisieux,
39:58 c'est un peu une petite Sainte Thérèse de Lisieux arabe,
40:01 un esprit d'enfance avec un esprit d'abandon.
40:04 Elle estime que Dieu pourvoit tout, ce n'est pas une intellectuelle.
40:07 L'une de ses paroles préférées, c'est "allons réveiller l'univers,
40:10 tout le monde dort, et Dieu est si rempli de bonté,
40:13 si grand, si digne de l'ouange, on l'oublie."
40:16 Enfin, elle prône sans cesse l'amour du prochain,
40:18 et ça, sur la Terre Sainte dont on parle,
40:21 et sur tous les conflits que nous venons d'évoquer,
40:23 c'est évidemment la pierre d'angle de sa spiritualité,
40:26 de sa fécondité.
40:27 "Si vous pensez à faire du bien à votre frère,
40:30 Dieu pensera à vous.
40:31 Si vous creusez un trou pour votre frère,
40:33 vous y tomberez, il sera pour vous.
40:35 Mais si vous faites un ciel pour votre frère,
40:38 il sera pour vous."
40:39 Donc la fécondité de Mariam Bawardi,
40:41 c'est tout spécialement pour la Terre Sainte,
40:44 et pas que, c'est de mettre toute sa confiance en Dieu
40:47 malgré les épreuves, malgré les difficultés de la vie,
40:50 et surtout de devenir des ouvriers de paix,
40:52 ce que vous trois vous avez évidemment évoqué.
40:55 Alors, merci beaucoup Véronique.
40:57 Une réaction de nos invités, à commencer par vous,
40:59 Loïse de Pamplonne,
41:00 est-ce que finalement, au bout du bout,
41:02 ce qui manque le plus aujourd'hui,
41:04 dans tous ces pays dont on vient de parler,
41:06 où sont présents des chrétiens d'Orient,
41:08 c'est la sainteté,
41:09 et c'est ça qui permettra de donner aussi une issue
41:13 vers le haut, par le haut, à ces situations ?
41:15 Les chrétiens d'Orient, c'est des chrétiens orientaux,
41:18 et ils ont besoin de sainteté, autant que nous,
41:20 chrétiens d'Occident, avons besoin de sainteté.
41:22 Il ne faut pas exiger des choses qu'à nous faire.
41:26 On a aussi notre lot, je le disais,
41:29 vous entendez Monseigneur tout à l'heure,
41:30 on a aussi notre lot, nous Occidents,
41:32 à apporter et à éclore un nombre de saints importants,
41:35 et je pense que pour la sainteté,
41:37 il n'y a rien de mieux que d'aller sur le lieu du Christ,
41:39 et je pense que Monseigneur évoquait rapidement
41:41 le sujet des pèlerinages,
41:43 et je pense qu'il y a une vraie dimension aussi
41:45 à dire aux chrétiens de revenir sur le lieu du Christ,
41:47 quitter leur zone de confort, aller sur place,
41:49 ne pas oublier que l'Ordre de Saint-Georges-Jérusalem
41:51 a été créé justement pour accueillir les pèlerins
41:53 à Jérusalem, et je pense que c'est aussi
41:55 un beau signe d'espoir et de d'espérance
41:57 pour les familles en Terre sainte de dire
41:59 "revenez et allez prier sur le lieu saint".
42:03 Monseigneur Golnisch, c'est la Pâque orthodoxe aujourd'hui,
42:05 c'est le passage de la mort à la vie,
42:07 finalement, les chrétiens, bon,
42:09 ils ne sont peut-être pas encore morts,
42:11 mais enfin, il y a quand même beaucoup
42:13 de diminutions de vitalité,
42:15 ces chrétiens d'Orient, qu'elles...
42:17 Non, pas de vitalité, excusez-moi.
42:19 Là, je ne signe pas,
42:21 il n'y a pas de diminution de vitalité,
42:23 ils sont engagés, comme vous n'avez pas idée,
42:25 regardez, j'étais il y a quelques jours avec les évêques de France en Égypte,
42:27 ils ont vu une église en mission, pas une église recroquevillée,
42:29 il y en a beaucoup plus qui restent
42:31 que ceux qui partent, il y en a même,
42:33 si on regarde la région, vous savez que,
42:35 pour être catholique, à Dubaï,
42:37 un million qui sont arrivés ces dernières années,
42:39 un million de catholiques, si vous regardez toute la région
42:41 avec les pays du Golfe, il y a plus de chrétiens
42:43 qui rentrent que de chrétiens qui sortent.
42:45 Donc non, ils ont de la vitalité, ils ont une avenir,
42:47 nous en espérons. Mais,
42:49 je rejoins votre sujet sur la sainteté,
42:51 puisqu'on conclut,
42:53 c'est important de ne pas confondre
42:55 la sainteté et le fanatisme, et parfois, on le confond,
42:57 et parfois, les jeunes confondent,
42:59 s'imaginent qu'ils sont saints parce qu'ils vont être
43:01 dans un extrémisme,
43:03 la sainteté, c'est aussi être capable de poser
43:05 des nuances, de regarder la complexité
43:07 des questions, et de,
43:09 pour un chrétien, ne mettre ses pas dans Jésus-Christ,
43:11 c'est pas forcément le fanatisme,
43:13 c'est pas la même chose, et trop souvent,
43:15 on confond les deux. La sainteté,
43:17 ce n'est pas le fanatisme, et
43:19 la prière est sans doute le meilleur moyen pour éviter
43:21 de confondre les deux.
43:23 Et, puisqu'aujourd'hui,
43:25 on est invité à prier avec les chrétiens d'Orient,
43:27 je signale à tous que les chrétiens
43:29 d'Orient, aussi, aujourd'hui, prient pour la France.
43:31 Et donc, on est en train
43:33 de traverser la Méditerranée
43:35 par des relations de prière.
43:37 La Méditerranée est devenue un lieu de souffrance,
43:39 on y meurt, on s'y noie,
43:41 il y a des tensions, il y a des guerres, mais c'est donc
43:43 important que nous fassions ces ponts spirituels
43:45 à travers la Méditerranée.
43:47 - Et ce, d'autant plus qu'on voit que la situation,
43:49 notamment celle de la Terre Sainte, se reproduit
43:51 sous nos yeux, en France,
43:53 devant Sciences Po, par exemple, pour ne prendre que cet exemple-là.
43:55 Monseigneur Nara,
43:57 qu'est-ce que vous dites, justement,
43:59 sur cette question de la sainteté,
44:01 mais aussi, effectivement, aux chrétiens d'Occident,
44:03 s'agissant du soutien apporté
44:05 aux chrétiens d'Orient ?
44:07 - Alors, j'ajoute simplement à soeur Sainte Mariam Bawardi,
44:09 Sainte Maria Fonsi de La Tasse,
44:11 pour que les soeurs du Roser ne se fâchent pas.
44:13 Elles ont été canonisées ensemble,
44:15 c'est la fondatrice du... - Il y en avait une deuxième, effectivement.
44:17 - Voilà, il y a beaucoup de saints, quand même,
44:19 au Liban, aussi, en Terre Sainte,
44:21 qui ont été canonisés ces dernières années.
44:23 Le Moyen-Orient,
44:25 la Terre Sainte, est une terre de sainteté.
44:27 La sainteté au sens chrétien,
44:29 la sainteté dans l'incarnation, dans la vie simple.
44:31 Je vis à Nazareth,
44:33 c'est le lieu où Jésus a grandi avec Marie et Joseph,
44:35 une vie extrêmement simple.
44:37 Il a grandi 30 ans, ensuite, il disait,
44:39 "Mais enfin, le fils du charpentier."
44:41 Il n'arrivait pas à croire qu'ils avaient le fils de Dieu au milieu d'eux.
44:43 Voilà, et je pense que la sainteté
44:45 au Moyen-Orient se vit dans cette simplicité.
44:47 Les chrétiens d'Occident venaient nous visiter,
44:49 venaient faire
44:51 un pèlerinage en Terre Sainte.
44:53 - Mais c'est possible, très concrètement parlant, parce que...
44:55 - C'est possible, les pèlerinages reprennent en petits nombres.
44:57 Ce ne sont pas des groupes immenses
44:59 comme dans les périodes de paix,
45:01 mais il y a des petits groupes qui viennent.
45:03 Cela d'abord soutient
45:05 moralement
45:07 et matériellement nos chrétiens
45:09 qui travaillent
45:11 un peu pour les pèlerinages,
45:13 aussi dans des restaurants,
45:15 des lieux
45:17 pour accueillir les pèlerins.
45:19 Ça les encouragera à rester.
45:21 Et puis,
45:23 aussi,
45:25 prier pour nous, et nous prions les uns pour les autres.
45:27 Je pense que nous, comme chrétiens d'Orient,
45:29 c'est très important pour nous aussi
45:31 de sentir cette communion
45:33 avec les chrétiens dans le monde entier,
45:35 avec l'Église universelle.
45:37 La vocation de Jérusalem est une vocation
45:39 d'universalité. Elle est pour tous.
45:41 Elle n'est pas juive,
45:43 elle n'est pas musulmane, elle n'est pas chrétienne.
45:45 Jérusalem, elle est sainte pour tous.
45:47 Voilà, et donc, c'est un lieu
45:49 où tous les pèlerins affluent.
45:51 - Je vous la fais de la même manière, cette sainteté.
45:53 - Merci, merci beaucoup.
45:55 - Joyeux Pâques aux orthodoxes.
45:57 - Absolument, et je renvoie aussi à suivre,
45:59 en direct sur CNews,
46:01 à 15h30, depuis l'Église Saint-Sulpice,
46:03 ce sera la messe annuelle de l'œuvre d'Orient
46:05 à l'occasion de la journée internationale
46:07 des chrétiens d'Orient.
46:09 Et puis un autre rendez-vous, ce sera la messe de l'Ascension,
46:11 cette fois jeudi prochain, à 11h,
46:13 depuis l'Église Saint-Roch, à suivre.
46:15 Sur C8, Véronique Jacquier,
46:17 en deux secondes, pardonnez-moi,
46:19 sur France Catholique, que faut-il lire cette semaine ?
46:21 - Un beau dossier consacré à Padré Pio,
46:23 Saint Padré Pio, à l'occasion
46:25 de la sortie de photos inédites
46:27 que vous pouvez découvrir dans l'hebdomadaire.
46:29 - Alors nous en parlerons également,
46:31 dans une prochaine émission.
46:33 - Sur abonnement et sur france-catholique.fr
46:35 - Merci à Aurélie Loukano, aux équipes techniques
46:37 de CNews, et donc effectivement, la semaine prochaine,
46:39 nous parlerons de la postérité de Padré Pio,
46:41 25 ans après sa béatification.
46:43 Merci encore à tous nos invités,
46:45 merci à vous d'avoir suivi cette émission.
46:47 continue.