En quête d'esprit du 14/05/2023

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Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE

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00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans "Enquête d'esprit" dans les esprits modernes.
00:04 Parler de l'église et du sexe, c'est associer deux mondes que tout oppose.
00:09 Et dans ce domaine, l'église serait donc rétrograde, déconnectée de la réalité des couples, bref discrédité.
00:16 Sauf que les chiffres de la natalité aujourd'hui sont très mauvais, en France particulièrement,
00:22 alors que ce pays avait la réputation d'être plus doué que les autres en la matière.
00:26 Il faut donc réviser nos idées reçues et se poser la question, en a-t-on fini avec mai 68 ?
00:33 Et n'est-il pas temps d'entendre un autre son de cloche sur l'amour et la sexualité ?
00:37 Que dit vraiment l'église ? Est-elle nécessairement à contre-courant sur ce sujet ?
00:41 Ou au contraire, serait-elle en avance sur son temps ?
00:44 Avec moi pour en parler, Véronique Zaquet. Bonjour Véronique.
00:47 Bonjour à tous.
00:48 Et qui avons-nous cette semaine sur le plateau ?
00:51 Pour parler de ce sujet, Aude Duga, déléguée générale de l'association des Amis de Jérôme Lejeune
00:56 et coordinatrice pour la France d'un colloque qui va se dérouler à Rome les 19 et 20 mai.
01:01 Ingrid Dussel, auteure de Humanévité questionnée par Proust, s'est publiée chez Via Romana.
01:06 Et puis frère Armand Levilla, religieux carme, directeur de l'Institut Jean de la Croix.
01:12 Voilà, et cette émission, vous le savez, est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
01:17 Tout de suite les infos, Éloi Rochebrune.
01:20 [Musique]
01:30 Bonjour Éloi, et le Nigeria encore et toujours.
01:34 Oui, bonjour Emric, bonjour à tous. On commence ce journal avec un nouveau drame au Nigeria.
01:38 25 personnes ont été prises en otage par un groupe armé en début de semaine.
01:42 C'est une église baptiste qui a été prise pour cible, faisant aussi plusieurs morts.
01:47 Le désarroi et le ras-le-bol des habitants est total dans un pays où déjà plus de 1000 chrétiens
01:51 ont perdu la vie depuis le 1er janvier. Reportage de Théo Grévin.
01:55 Effondrée, cette femme pleure au milieu de son village.
02:00 [Cris de la femme]
02:02 Une autre hurle son désespoir.
02:05 Leurs proches de la communauté chrétienne viennent d'être enlevés dans une église par des hommes en armes.
02:09 15 otages ont réussi à s'échapper et 11 ont été relâchés, mais 14 sont toujours retenus.
02:15 Malheureusement, certains n'ont pas survécu à l'attaque et sont morts sous les balles des ravisseurs.
02:19 [Cris de la femme]
02:21 Au son des coups de feu, tout le monde s'est enfui pour se mettre en sécurité.
02:27 Nous avons oublié qu'ils étaient même allongés là parce que les coups de feu étaient partout.
02:31 Vous ne pouviez pas savoir où courir. C'est ainsi qu'ils sont venus, les ont vus et les ont abattus.
02:37 [Cris de la femme]
02:39 Les habitants sont désespérés et l'état nigérian incapable de faire régner l'ordre entre les communautés
02:44 et de s'opposer à la progression des groupus tchul tchadistes.
02:48 Nous ne savons pas quelle est la cause et nous attendons que le gouvernement vienne.
02:53 Ce qui nous dérange, c'est qu'il y a des militaires mais ils ne peuvent pas nous aider.
02:57 Le nord et les centres du Nigeria sont régulièrement touchés par des rapes.
03:01 Activité devenue très lucrative mais qui tourne régulièrement au massacre.
03:05 En avril dernier déjà, 33 personnes avaient été tuées par des hommes armés dans un village de l'état de Kaduna.
03:11 [Bruit de l'appareil photo]
03:13 Le jardinage annuel à la synagogue de l'Agriba a été endeuillé par une attaque qui a fait 5 morts.
03:18 Parmi les victimes, un juif français. Alors à Paris, le parquet antiterroriste a ouvert une enquête.
03:24 Le tueur présumé est un gendarme tunisien. Le récit de Mathilde Libanyes.
03:29 La fête a tourné au drame. Sur l'île de Djerba en Tunisie, alors que des milliers de juifs célébraient la fête de l'Akba Omer,
03:37 un gendarme tunisien a ouvert le feu sur la foule.
03:40 Il était suspendu depuis plusieurs semaines pour son islamisme présumé.
03:44 Le bilan est de 5 morts, dont 2 fidèles.
03:47 La communauté de la synagogue de l'Agriba est pourtant l'une des dernières communautés juives vivantes du monde arabe
03:54 avec qui elles vivaient dans une relative harmonie.
03:57 [Bruits de la fête]
03:59 "Les voyageurs présents voient comme les gens vivent ensemble ici à Djerba."
04:02 [Bruits de la fête]
04:05 L'édifice accueille chaque année un pèlerinage international,
04:09 lors duquel les juifs célèbrent la vie du rabbin Shimon et son enseignement mythique de la Torah, le livre saint du Judaïsme.
04:16 Sur ces oeufs blancs, les pèlerins inscrivent des vœux qu'ils adressent à Dieu.
04:21 Ces bougies, elles aussi allumées pour l'occasion, sont le symbole de sa présence éternelle.
04:26 Djerba est un lieu de pèlerinage depuis les premiers siècles de notre ère.
04:31 Depuis cette année, 6 à 7 000 fidèles s'y sont rendus.
04:35 Les catholiques fêteront jeudi prochain la solennité de l'Ascension.
04:39 Elle désigne l'élévation du Christ au ciel devant ses apôtres,
04:42 un épisode important relaté dans l'Évangile et ce, pour plusieurs raisons.
04:47 Les explications de l'abbé Laurent, curé de Saint-Roch à Paris.
04:51 Pourquoi c'est important ? Eh bien parce que, pour plusieurs raisons.
04:54 La première, c'est que cela nous invite à lever les yeux vers le ciel.
04:58 Le royaume est dans les cieux. Nous ne sommes pas venus construire un royaume terrestre.
05:02 Eh bien, son départ, le fait qu'il s'élève au ciel, le manifeste d'une manière éclatante.
05:07 Ce n'est pas pour ça que nous devons rester de doux rêveurs.
05:10 Ce n'est pas parce que notre regard est dans les cieux,
05:13 ce n'est pas parce que notre espérance est dans les cieux,
05:15 ce n'est pas parce que notre finalité se trouve dans les cieux,
05:17 que la vie de ce monde ne compte pas. C'est tout l'inverse.
05:20 La vie qui nous est donnée dans ce monde, elle nous est donnée pour trouver Dieu.
05:24 La deuxième chose que nous apprend l'Ascension,
05:28 c'est que le Seigneur est élevé corps et âme.
05:31 Il est élevé entièrement, donc avec sa humanité.
05:33 Eh bien, c'est le signe que là où se trouve la tête, va se trouver le corps.
05:38 Là où le Christ est passé, nous allons passer aussi.
05:41 La messe de l'Ascension sera diffusée en direct à Saint-Roch sur notre antenne.
05:46 Rendez-vous à 11h jeudi prochain sur CNews.
05:49 L'œuvre d'Orient organise aujourd'hui la journée internationale des chrétiens d'Orient.
05:53 Une messe sera célébrée aujourd'hui par l'évêque d'Alep, Mgr Odo.
05:57 Le prix littéraire de l'œuvre d'Orient sera aussi remis.
06:00 L'un des lauréats, Joachim Beauflay, est l'auteur d'une biographie sur Sainte Mariam,
06:05 une sœur carmélite de Terre Sainte, née en 1846.
06:10 Je voudrais leur faire découvrir d'abord une petite fille très simple, illettrée,
06:16 qui ne savait pas ce qui lui arrivait en fait.
06:18 Elle a beaucoup ignoré pendant très longtemps qu'elle avait des visions.
06:22 Puis ensuite qu'elle a eu le stigma.
06:24 Elle ne savait pas du tout ce que c'était.
06:26 Et je voudrais la faire connaître un peu comme une prête Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus,
06:33 dans la mesure où elle a la même spiritualité,
06:36 elle appartenait au même ordre religieux, elle était carmélite,
06:39 et elle a la même spiritualité de l'enfance spirituelle.
06:43 Elle n'est pas naïve du tout, mais très transparente, très candide.
06:48 Elle vit dans l'émerveillement perpétuel des dons de Dieu, des autres.
06:54 Le séminaire de Nantes a accueilli hier 200 séminaristes
06:58 pour le fameux tournoi de foot et de pétanque interséminaire,
07:01 un événement annuel qui est l'occasion idéale pour les séminaristes
07:04 de pouvoir échanger et de partager un moment sportif, fraternel et spirituel.
07:09 C'est la fin de votre journal.
07:11 Emric, c'est à vous pour la suite d'Enquête d'Esprit.
07:14 Merci Eloi.
07:15 Nous parlons d'amour aujourd'hui dans Enquête d'Esprit.
07:18 Le terme est galvaudé, mais plus précisément,
07:21 nous allons parler des rapports entre l'Église et le sexe.
07:24 Et pourquoi est-ce qu'il faut revenir sur nos idées préconçues en la matière ?
07:28 Nous sommes avec Aude Duga. Bonjour.
07:30 Bonjour.
07:31 Merci d'être avec nous.
07:32 Vous êtes coordinatrice pour la France d'un colloque international
07:35 qui se tient à Rome dans quelques jours, du 19 au 20 mai,
07:39 sur un texte du pape Paul VI qui s'appelle Humanévité,
07:42 qui a fait beaucoup couler d'encre en son temps,
07:45 peut-être aujourd'hui encore en tout cas, il parlait de la régulation des naissances.
07:48 Vous êtes aussi la déléguée générale de l'association des Amis de Jérôme Lejeune
07:52 et à ce titre biographe et postulatrice de la cause de canonisation de Jérôme Lejeune,
07:57 notamment avec cet ouvrage Jérôme Lejeune, la liberté du savant, c'est chez Arteige.
08:02 Avec nous également Ingrid Dussel. Bonjour.
08:04 Bonjour.
08:05 Merci d'être avec nous.
08:06 Vous êtes mère de cinq enfants, formatrice six enfants, pardon, excusez-moi,
08:09 je vous oublie, formatrice Billings et auteur de Humanévité questionné par Proust.
08:14 C'est publié chez Via Romana, un petit livre très didactique
08:18 pour combler justement le déficit d'enseignement sur ce sujet.
08:21 On en parlera.
08:22 Et puis avec nous également le frère Armand Le Villain. Bonjour.
08:24 Bonjour.
08:25 Merci d'être avec nous.
08:26 Vous êtes religieux, carme, directeur de l'Institut Jean de la Croix
08:30 qui diffuse les trésors de la vie spirituelle à partir de la tradition du carmel
08:34 pour aider notamment à la prière.
08:36 On en parlera bien sûr avec ce site notamment qui s'affiche sur vos écrans,
08:40 institutjeandelacroix.org.
08:42 Alors Véronique, vous êtes avec nous.
08:44 Bien sûr, l'actualité de ce sujet, c'est aussi la natalité,
08:48 puisque les chiffres sont dramatiques et sont en berne.
08:52 Ils viennent de tomber ces derniers jours.
08:55 Oui, la France connaît son plus bas taux de natalité depuis 29 ans.
09:01 1816 naissances par jour en mars 2023.
09:06 C'est 7% de moins qu'il y a trois ans, donc en mars 2020,
09:10 juste avant l'épidémie de Covid.
09:12 La baisse est générale, sauf à Mayotte et à La Réunion.
09:15 Et la chute de la natalité en France n'est pas une nouveauté,
09:18 puisque le bilan de 2022 était déjà le plus faible depuis 1946,
09:23 avec seulement 723 000 naissances.
09:26 Des économistes alertent bien entendu sur les conséquences
09:29 de cette chute de la natalité dans notre pays,
09:31 conséquences bien entendu sur le financement des retraites,
09:34 sur la protection sociale et sur la croissance.
09:36 On n'entend jamais nos dirigeants en parler.
09:39 C'est la même chose en Europe.
09:40 Il y a vraiment un suicide démographique européen
09:43 et là encore, silence radio du côté des dirigeants.
09:47 Selon un rapport de la Fondation Robert Schuman,
09:49 pourquoi l'Europe vit-elle une crise majeure ?
09:51 Eh bien parce qu'à l'horizon 2050, le continent aura perdu
09:56 50 millions d'habitants en âge de travailler,
10:00 quand l'Afrique en aura gagné 1,3 milliard.
10:03 Il manquera en Allemagne 11 millions de personnes en âge de travailler,
10:07 7 millions en Italie et en Espagne, et la France n'est pas loin du compte.
10:10 En cause, des structures sociales défaillantes,
10:12 mais aussi les mentalités, et c'est tout l'objet de cette émission
10:16 "Enquête d'esprit", de mettre un coup de projecteur
10:18 justement sur ce qui cloche au niveau des mentalités.
10:20 Alors un pays assumant ses racines chrétiennes s'est réveillé,
10:23 c'est la Hongrie.
10:24 Le gouvernement hongrois dit travailler pour les prochaines générations,
10:27 en soutenant financièrement les familles.
10:29 Et alors là, c'est vraiment une politique familiale, mais de choc.
10:32 Depuis le 1er janvier, tenez-vous bien,
10:34 les femmes de moins de 30 ans décidant d'avoir un enfant
10:37 ou d'en adopter sont exonérées d'impôts.
10:40 Exonération d'impôts sur le revenu a vie pour les mères de 4 enfants et plus.
10:46 À cela s'ajoute, pour tous, le congé parental.
10:49 L'instauration d'un congé grand parental,
10:52 ça quand même la France pourrait s'en inspirer, c'est pas mal.
10:54 Les allocations familiales bien entendu.
10:56 Une aide conséquente pour l'achat d'un véhicule des 3 enfants.
10:59 Et bien entendu, la création de places de crèche,
11:02 tout cela est bien logique.
11:03 Alors là, Hongrie, comme tous les pays de l'Est, part de très loin,
11:06 puisque le taux de fécondité était seulement de 1,27 enfants par femme.
11:10 Et que là, avec cette politique,
11:12 ils arrivent à monter jusqu'à 1,6 enfants par femme.
11:15 Bon, c'est mieux que rien, ils partent quand même de très très loin.
11:19 Mais il y a des résultats,
11:20 et ils savent très bien qu'il faudra au moins une génération
11:23 pour combler ce déficit de natalité.
11:25 Mais ils disent ne pas se résoudre à reposer seulement,
11:29 bien entendu, sur l'immigration.
11:31 Il y a quelque chose à faire en termes de fécondité.
11:33 C'est donc l'illustration concrète d'une politique
11:35 qui prend la défense de la vie pour faire revivre un pays.
11:39 Merci Véronique.
11:40 Alors, vous l'avez dit, effectivement,
11:41 la politique est une chose, elle est importante,
11:43 mais il faut aussi changer les mentalités.
11:45 D'abord, comment expliquer au Duga ce phénomène
11:49 de la baisse dramatique de la natalité
11:52 depuis des décennies en Europe notamment ?
11:54 Est-ce que ça veut dire que c'est la société de consommation
11:58 qui gagne et qui gagne également sur cette question
12:03 aussi essentielle que les naissances ?
12:06 Je ne sais pas si c'est la société de consommation en elle-même,
12:08 mais c'est peut-être un changement de mentalité
12:10 même encore plus profond.
12:12 C'est-à-dire qu'on voit l'explosion du modèle familial,
12:18 la libération aussi de la femme dans un certain sens,
12:22 c'est-à-dire je m'épanouis dans ma vie professionnelle
12:25 et la maternité après si j'ai le temps.
12:27 C'est intéressant parce que complètement par hasard,
12:29 hier je suis tombée sur un article dans Un quotidien français
12:33 qui expliquait ça, qui montrait que beaucoup de femmes,
12:36 surtout aujourd'hui, témoignent pour dire
12:39 qu'en fait on m'a volé ma maternité,
12:41 j'ai cru que j'allais m'épanouir avec une belle vie professionnelle
12:44 et à 40 ans maintenant je n'ai pas d'enfant
12:46 et je m'en mords les doigts.
12:47 Elles se sont senties trompées par cette pression sociale sur ce sujet.
12:52 Et puis évidemment, avec des mariages éclatés,
12:56 de plus en plus nombreux, de plus en plus de divorces,
12:59 de moins en moins de mariages,
13:01 forcément on hésite à faire un, deux, trois, quatre, cinq, six enfants
13:04 parce qu'on se dit si je me retrouve toute seule après,
13:07 comment je vais faire ?
13:08 Donc c'est tout cet ensemble de choses
13:11 qui fait qu'on a peur aujourd'hui d'avoir des enfants,
13:13 on en a très tard.
13:15 Et puis voilà, diminution des natalités.
13:18 Ingrid Dussel, la faute à Mai 68,
13:21 est-ce que c'est un problème aussi idéologique cette question-là ?
13:24 Et est-ce qu'on peut dire que ce modèle issu de Mai 68,
13:27 aujourd'hui, a failli ?
13:29 C'est-à-dire qu'on a voulu faire croire aux gens
13:33 qu'ils seraient plus heureux de vivre pour eux-mêmes
13:38 en évacuant l'enfant,
13:41 c'est-à-dire d'avoir une vie maritale,
13:44 d'en profiter sans ce qu'ils nommaient le risque de l'enfant.
13:49 Et du coup, on a convaincu les personnes
13:53 qu'elles pouvaient être heureuses sans enfant,
13:55 ou en tout cas en maîtrisant l'enfant
13:57 et en le considérant comme un accessoire de leur vie.
14:01 Alors qu'en fait, l'enfant est vraiment le bien le plus excellent dans le mariage
14:08 et il vient en surabondance de l'amour,
14:10 il n'est pas quelque chose qui est un objet.
14:15 Et il y a un vrai enjeu dans cette transformation de la société
14:19 où on a vraiment transformé l'enfant qui était au cœur de la famille
14:24 comme quelque chose qui était sur le côté,
14:27 qu'on regardait si on avait envie, qu'on accessoire.
14:31 Très rarement le vilain, sauf exception,
14:34 on a parlé tout à l'heure de ce pays comme la Hongrie,
14:36 le discours politique, lui, est plutôt pessimiste
14:38 sur la possibilité de changer les choses,
14:40 cet état de fait, ce déclin démographique.
14:43 En revanche, pas l'Église, c'est ça qui est étonnant.
14:46 C'est difficile pour l'Église d'être pessimiste
14:49 parce que ce qui fonde précisément l'optique de l'homme,
14:54 c'est qu'il est fait pour se donner.
14:56 Il n'est pas fait pour avoir des choses,
14:59 il est fait pour non seulement donner à l'autre, mais se donner.
15:03 Et cette culture de don, elle est intrinsèque à l'homme.
15:06 L'homme est l'unique créature qui a été voulu pour lui-même
15:09 et qui ne se trouve pleinement que dans le don,
15:11 désintéressé de lui-même, nous dit le Concile.
15:14 Cette culture du don est intrinsèque à l'acte croyant.
15:18 - On se donne à ses enfants, c'est ça que vous voulez dire.
15:20 - On se donne d'abord peut-être à son épouse,
15:24 on se donne à ses enfants et on donne sa vie à ses enfants.
15:29 C'est en donnant sa vie qu'on devient un modèle inspirant.
15:33 Je pense qu'à la culture du dû, tous mes dûs,
15:37 et je fais les choses comme je l'entends,
15:39 l'Église nécessairement pose un autre modèle
15:43 qui est cette culture du don.
15:45 Non seulement je donne ce que j'ai, mais je donne ce que je suis.
15:49 Et pour donner ce que je suis, encore faut-il me recevoir
15:53 de quelqu'un d'autre, qui en l'occurrence s'appelle Dieu,
15:57 et qui me donne cette capacité de donner ce que je suis.
16:01 C'est-à-dire tout ce qui est en moi à quelqu'un.
16:05 C'est ce qu'on appelle la transmission de la vie,
16:07 la fécondité, et qui est l'unique lieu de véritable joie.
16:11 - Roduga, vous organisez prochainement les 19 et 20 mai
16:15 un colloque international à Rome sur un texte du pape Paul VI,
16:20 qui est paru en 1968, ça ne s'invente pas, le 25 juillet.
16:25 Un texte qui s'appelle "Humanévité", en latin ça veut dire "la vie humaine".
16:29 Est-ce que ce texte est toujours d'actualité,
16:31 et comment est-ce qu'on peut le raccrocher à notre sujet,
16:34 puisque ce qu'on a retenu de ce texte dans les grands médias,
16:38 c'est qu'il refusait la contraception chimique, et donc la pilule.
16:42 - Oui, c'est quand même regarder le texte par le tout petit bout de la lorniette,
16:47 puisque ce texte est vraiment magnifique, comme vous le dites, en 1968.
16:52 C'est vraiment sur le mariage et la régulation des naissances.
16:56 C'est vraiment rentrer dans le sens profond du mariage,
17:00 le sens profond de l'acte conjugal, de la sexualité,
17:03 et de lier la sexualité à ce don de l'amour,
17:07 et ce don de l'amour qui débouche sur le don de la vie.
17:11 C'est toute cette réflexion sur la sexualité,
17:14 sur une sexualité bien ordonnée, à l'amour, au don de l'amour.
17:18 Je pense qu'on va développer ça. - On va en reparler, bien sûr.
17:21 - Effectivement, dans ce texte, l'Église nous indique
17:24 qu'empêcher la transmission de la vie dans l'acte conjugal,
17:29 c'est en fait aller contre l'acte sexuel lui-même,
17:32 contre une des dimensions de l'acte sexuel.
17:34 Ce n'est pas soit l'épanouissement des époux,
17:39 qui fait partie du début de l'acte sexuel,
17:43 soit la procréation, mais ça doit être tout en un.
17:46 C'est seulement si on vit cet acte pleinement, dans ces deux dimensions,
17:52 qu'à ce moment-là, il prend sa pleine beauté
17:56 et que les époux vraiment s'épanouissent.
17:59 On est bien au-delà du simple plaisir... - Ou interdiction.
18:04 On va y revenir peut-être, parce qu'on a quelques minutes de publicité.
18:09 On y revient juste après, avec notamment cette idée reçue,
18:13 sans doute, mais qui est tenace.
18:15 L'Église est-elle contre le sexe ?
18:17 Ou au contraire, est-ce qu'elle a été prophétique, comme on dit, en 1968 ?
18:22 Quel message pour aujourd'hui tout cela ?
18:24 Vous restez avec nous, puisqu'on se retrouve dans un instant.
18:27 De retour dans "Quête d'Esprit", nous parlons de l'Église et du sexe,
18:32 de la sexualité, et plus globalement, de la conception de l'amour et de la sexualité,
18:37 avec Aude Duga, qui est coordinatrice pour la France
18:40 d'un colloque international à Rome sur l'enseignement de l'Église,
18:43 et notamment ce texte de Paul VI appelé "Humanévité",
18:47 avec également Ingrid Dussel, auteure de "Humanévité questionnée par Proust".
18:51 C'est chez Via Romana, le frère Armand Le Villain, religieux Carme,
18:55 et directeur de l'Institut Jean de la Croix.
18:57 Et bien sûr, Véronique est avec nous pour parler, finalement,
19:00 de cet enseignement de l'Église, qui est arrivé en 1968,
19:04 donc en pleine révolution sexuelle.
19:07 Aujourd'hui, est-ce que l'Église a encore quelque chose à dire
19:11 en matière de sexualité, puisque ce texte a été vraiment
19:14 un signe de contradiction en son temps ?
19:16 Regardez, on a recueilli quelques réactions à la sortie d'une Église.
19:19 La sexualité, c'est un sujet très important pour l'Église.
19:23 Ça n'est pas du tout comme on pourrait le penser un sujet tabou.
19:27 Simplement, la sexualité des catholiques,
19:30 elle s'inscrit dans un respect profond des corps
19:33 et de la différenciation des sexes,
19:36 qu'on a tendance à abolir aujourd'hui.
19:39 Avant tout, l'Église est censée être amour.
19:42 À partir de là, on peut parler, encore une fois, de tout,
19:45 même si l'Église se doit, à mon avis, d'avoir une ligne,
19:48 la ligne qui est tenue par le pape.
19:51 Et à partir de là, discuter, n'engage au contraire.
19:56 C'est une forme d'ouverture.
19:58 Un des rôles de l'Église catholique, comme dans toute croyance,
20:01 d'aborder tous les sujets, y compris celui de la sexualité.
20:04 Je pense que ça devrait être via plus d'occasions,
20:07 plus de relais, plus de moyens.
20:10 Je pense que le message ne vient pas du pape,
20:13 il ne vient pas d'une autorité.
20:15 C'est un message vivant au cœur de nos églises,
20:18 de nos discussions, nous, entre jeunes, entre vieux,
20:21 sur ce que la relation est, sur ce que la relation sexuelle
20:24 peut être, doit être.
20:26 C'est à nous tous, aussi, humains, là-dessus,
20:29 de changer, de prendre part à ce débat,
20:32 et de voir la beauté de cette chose,
20:35 et de voir comment on l'échange.
20:37 - Des réactions recueillies par Charles Baget, frère Armand Le Villain.
20:40 Pourquoi est-ce que le discours de l'Église, son enseignement,
20:43 en matière de sexualité, est-il si mal compris,
20:46 parfois caricaturé, alors que, c'est un paradoxe,
20:49 en même temps, l'Église veut dire la beauté de l'amour ?
20:52 Comment se fait-il ?
20:54 - Parce que la question que vous abordez
20:57 touche directement au caractère le plus intime
21:00 du mystère lui-même de l'incarnation.
21:03 Du fait que, on pourrait dire, la grâce,
21:06 c'est-à-dire la manière dont l'homme participe
21:09 de la vie de Dieu, de la vie spirituelle,
21:12 va toucher directement
21:15 sa propre intimité.
21:18 La vie spirituelle ne se limite pas
21:21 à des actes extérieurs, à des règles,
21:24 à des devoirs, à des rites.
21:27 Elle est vivante, et elle est fondée
21:30 sur un créateur de Dieu, qui, en plus,
21:33 a une vision pour l'homme, et cette vision,
21:36 c'est que l'homme devienne un fils, dans son propre fils,
21:39 qui est Jésus-Christ, et que, de cette identité fondamentale,
21:42 c'est-à-dire que l'homme n'est pas seulement une personne,
21:45 il est un mystère, et de cette identité fondamentale,
21:48 l'homme se déploie dans une capacité de relation
21:51 qui ressemble, en quelque sorte, un peu à celle de Dieu,
21:54 ou qui s'inspire même de cette manière divine,
21:57 et d'une part, d'abord, cette capacité d'être avec le prochain,
22:00 le frère, la capacité, on peut dire, sponsale,
22:03 qui prend une modalité conjugale dans le couple,
22:06 et une modalité, on peut dire, plus consacrée,
22:09 plus virginale dans la vie consacrée,
22:12 et puis surtout, la capacité de transmettre la vie,
22:15 c'est-à-dire la capacité de transmettre pas seulement
22:18 la vie matérielle, la vie biologique, mais la vie même de Dieu.
22:21 Et donc, je pense qu'effectivement, cette difficulté
22:24 de l'humanisme en incarnation va jusque-là,
22:27 va jusqu'à l'intime de l'homme, et que l'homme participe
22:30 à cette grandeur du projet créateur de Dieu,
22:33 achoppe nécessairement à l'intelligence
22:36 qui est parfois blessée de l'homme,
22:39 ou aux peurs de l'homme, tout simplement.
22:42 - Véronique Jaquet. - Oui, Haute Duga,
22:45 l'encyclique "Humane Évité", alors encyclique, ça veut dire "lettre",
22:48 c'est une lettre que le pape adresse au monde,
22:51 donc en plein mai 68, si j'oserais dire,
22:54 donc elle arrivait à contre-temps, mais l'Église avait besoin
22:57 finalement de se positionner par rapport au sujet.
23:00 Pendant des siècles, elle avait peut-être été jugée trop conservatrice,
23:05 donc il fallait qu'elle s'avance et qu'elle tienne un discours.
23:08 Qu'est-ce qui fait qu'il n'était pas audible ?
23:11 Qu'est-ce qui comportait fondamentalement de très fort,
23:14 dont on peut dire maintenant, des années après qu'il était
23:17 peut-être prophétique, ce texte, mais à l'époque,
23:20 les bateaux sont passés à côté ?
23:22 - Mais comme vous l'avez dit, c'est en pleine révolution sexuelle.
23:25 Donc mai 68, l'encyclique sort en juillet 68,
23:29 c'est presque comique, c'est complètement à contre-courant,
23:32 la vraie révolution, c'est ça, c'est totalement révolutionnaire,
23:36 c'est-à-dire au moment où on dit "jouissez sans entrave",
23:38 l'Église dit "non, mais ce n'est pas là où vous trouverez le bonheur,
23:41 c'est dans un amour durable, fidèle, et dans le don total
23:44 de votre corps à l'autre et la transmission de la vie".
23:47 Donc, pas de contraception en conséquence,
23:49 mais ce n'est pas ça le sujet principal.
23:51 Donc exactement à l'opposé de tout ce que la société occidentale prenait.
23:56 Donc évidemment, l'Église, ce n'est pas une bulle hors du monde,
24:01 l'Église, elle est faite de tous les baptisés,
24:03 et donc les baptisés vivent dans leur monde,
24:06 y compris les prêtres et les évêques, etc.
24:08 Donc ils étaient quand même très imbibés de cette mentalité 68-Arles,
24:14 donc un certain nombre de catholiques ont eu du mal à entendre ça,
24:17 y compris dans le clergé.
24:19 Et donc en France, je ne connais pas très bien l'extérieur,
24:21 mais en France, même si je n'étais pas née en 68,
24:24 mais en France, il n'y a pas beaucoup de prêtres et d'évêques
24:27 qui ont osé parler de l'encyclique et l'annoncer en chair.
24:30 Ou s'ils en parlaient, c'était peut-être plutôt pour le critiquer.
24:33 Ce qui fait qu'on a eu toute une génération, depuis 68 jusqu'à pratiquement aujourd'hui,
24:37 où c'était le black-out total, silence total sur ce sujet-là.
24:41 Et on arrive à une nouvelle génération de jeunes, maintenant,
24:44 qui lisent ça par hasard, et qui vous disent...
24:49 J'ai un témoignage comme ça d'un jeune qui a dit
24:51 "Ah mais j'ai lu un super livre, je ne sais pas si vous connaissez,
24:54 ça s'appelle 'Humanae Vitae', mais c'est tellement beau,
24:57 mais pourquoi on ne nous a jamais raconté ça ?"
25:00 Et ça, c'était il y a trois mois.
25:02 Alors pourquoi ? Parce que, aussi, les idées reçues sont tenaces,
25:05 c'est ce qu'on disait tout à l'heure, Ingrid Dussel,
25:08 et il y en a une notamment, c'est que l'Église serait contre le corps.
25:12 Qu'est-ce que vous répondez ?
25:14 C'est-à-dire que la société d'aujourd'hui,
25:17 et le gros mouvement qui est arrivé à partir de mai 68,
25:20 a voulu mettre le corps en exergue et le plaisir en avant,
25:27 en disant aux personnes "Le plaisir, vous pouvez le rechercher pour lui-même,
25:31 et vous pouvez être heureux comme ça."
25:36 Or, le corps et le don des corps qui est appelé dans le mariage
25:41 et qui est souhaité dans le plan de Dieu pour l'amour humain,
25:45 qui fait partie de l'amour des époux,
25:48 en fait, le plaisir va venir en surabondance.
25:52 Et en fait, les couples s'unissent, il y a ce désir de communion,
25:57 et le plaisir vient en surabondance.
26:00 Il n'est pas recherché pour lui-même.
26:02 La fracture est là.
26:05 Est-ce que je recherche la communion avec mon mari ou mon épouse,
26:11 ou est-ce que je recherche pour moi-même quelque chose
26:15 qui va être très bref, mais qui ne va pas faire grandir l'amour,
26:20 et très égoïste finalement, et qui va nous faire utiliser l'autre.
26:25 La fracture est sur comment je regarde l'autre,
26:28 est-ce que je suis fait pour le don et me donner à lui,
26:31 est-ce que je le prends et l'utilise à mes fins.
26:35 C'est ce qu'on disait tout à l'heure sur le don et sur notre appel profond au don.
26:41 - Dugas et puis le frère Armand Levillain.
26:44 - J'ai l'impression qu'il y a une espèce de malentendu
26:47 sur le rôle de l'Église et ce que l'Église peut nous apporter sur ce sujet-là.
26:53 En fait, comme le disait le frère, c'est un sujet très intime
26:57 et qu'on porte tous dans notre cœur depuis l'enfance,
27:01 comment être heureux et comment nous accomplir.
27:05 Et donc on va chercher des réponses.
27:08 L'Église, évidemment, parce que l'Église porte l'amour du Seigneur,
27:13 porte l'amour avec un grand A, elle a quelque chose à nous dire sur l'amour.
27:16 Mais si ce n'est pas l'Église qui nous le dit, il y en a d'autres qui s'en chargent.
27:19 Aujourd'hui à l'école, ce n'est pas l'Église qui nous parle d'éducation sexuelle,
27:22 c'est le programme scolaire.
27:24 De toute façon, il n'y aura pas de vide.
27:27 Moi franchement, je préfère que les enfants entendent parler.
27:30 Il faut choisir son discours sur le sujet.
27:31 Il faut choisir son discours, il n'y a pas de discours neutre.
27:34 Et quand j'étais professeure de catéchisme, il y a 30 ans,
27:39 aux Orphelins Apprentis de Thaïs, dans la Fondation de Thaïs,
27:42 c'était des jeunes filles de 14-15 ans,
27:46 et donc de famille, justement pas de famille,
27:50 de milieux familiaux tout à fait détruits,
27:53 les pauvres ayant vécu des choses vraiment très dures et très pénibles.
27:56 Et donc je commençais mon cours en leur disant
27:58 "Mais pour vous, quel est le but de votre vie ?"
28:01 Et toutes me disaient, je trouvais ça magnifique,
28:04 toutes me disaient "être heureuse".
28:06 Formidable, magnifique.
28:08 -Puisque là, tout le monde est d'accord.
28:10 -Oui, tout le monde est d'accord.
28:11 Mais je trouvais ça beau, parce qu'avec tout ce qu'elles avaient vécu,
28:14 elles auraient pu perdre cet espoir de bonheur.
28:15 Mais non, être heureuse.
28:17 Alors après, je leur ai dit "Et pour vous, c'est quoi le bonheur ?"
28:20 Toutes m'ont dit "Moi, c'est me marier et avoir des enfants".
28:24 Et ça m'a frappée, elles arrivaient d'un univers où elles n'avaient pas connu ça.
28:28 Donc c'est vraiment au cœur de notre cœur, ça fait partie.
28:32 Et alors après, il n'y a plus qu'à dérouler le fil.
28:34 Comment être heureuse dans ton mariage ?
28:36 Est-ce que tu crois que c'est en allant coucher à droite à gauche ?
28:39 Ou est-ce que c'est en apprenant petit à petit
28:42 à te préparer pour la rencontre,
28:44 à être fidèle, à être chaste,
28:47 pour être sûre de te donner à ton mari et pas à 50 avant,
28:50 et à mettre ton cœur en vrac ?
28:52 En fait, après, il n'y a qu'à tirer le fil.
28:54 Et donc là, je crois que l'Église a vraiment une expertise sur ces sujets-là.
28:57 - Préalablement le vilain.
28:58 Ça veut dire que, quelque part, il y a une loi inscrite
29:01 dans le cœur de l'homme, de la personne humaine en général,
29:04 à laquelle on ne peut contrevenir, sous peine justement d'être malheureux ?
29:09 C'est ça que ça veut dire ?
29:10 - La loi, dans notre société, elle est vue de manière...
29:14 - Coercitive.
29:15 - Extérieure à l'homme.
29:17 C'est le feu rouge, c'est le gendarme, c'est la police.
29:20 Donc, où elle est aussi vue positivement comme une règle.
29:25 Au foot, on met le ballon dans la cage de foot.
29:29 La loi, ça c'est une vision très positiviste de la loi,
29:34 très extérieure à l'homme, qui ne dépendrait pas...
29:37 La loi, dans notre foi, c'est la structure même de l'homme,
29:42 telle qu'elle est pensée par Dieu de toute éternité.
29:46 Et Dieu nous a fait par pure bonté,
29:51 et il nous a fait de telle manière que nous trouvions notre unique joie,
29:55 non seulement à nous donner, mais à l'adorer en fait.
29:57 - Même si on ne croit pas en Dieu.
29:58 - Oui, parce que le Dieu peut être révélé plus ou moins aux personnes,
30:03 mais on voit bien qu'il y a des personnes qui n'ont pas une foi explicite,
30:06 mais qui ont une recherche d'éternité dans leur vie,
30:08 d'infinité dans leur vie.
30:10 Les gens qui vont dans l'espace, les gens qui font des grandes choses.
30:15 On voit bien la recherche de performance parfois, par exemple.
30:18 C'est une recherche un peu déviée.
30:20 On va aller se donner à fond pour les Jeux olympiques, etc.
30:23 Et donc, cette recherche d'infini, elle est dans notre corps,
30:26 elle est dans notre cœur, elle est inscrite en nous.
30:29 Donc ça, c'est à dire la grammaire, on peut dire qu'elle est en nous,
30:32 que techniquement, on appelle les inclinations naturelles.
30:35 Le désir d'union, le désir de reproduction en faisant partie.
30:41 Ensuite, il y a une deuxième partie, parce que nous sommes des êtres rationnels,
30:44 avec une raison, avec une volonté, c'est que notre intelligence
30:47 et notre volonté est appelée à s'approprier cette loi, à la faire sienne.
30:51 Comment cette loi qui est divine, qui est en moi, je vais la faire mienne.
30:55 Et là, on pourrait dire que ça rejoint ce qu'un philosophe contemporain
30:58 appelle le don à soi, c'est à dire la manière dont je vais moi-même
31:02 dire ce don de Dieu que j'ai en moi et je vais l'exprimer à l'autre.
31:05 Et c'est unique. Moi, je le ferai d'une telle manière
31:08 qu'Ingrid le fera différemment, que vous, vous le ferez différemment.
31:11 C'est parce que c'est des actes personnels, personnalisants,
31:14 et strictement uniques, et en fait, qui viennent comme confirmer
31:18 le mystère de la personne que je suis. Alors ça, c'est extraordinaire.
31:22 - Mais Ingrid Dussel, il y a aussi un autre argument que l'on ressort
31:25 à l'encontre de cet enseignement de l'Église,
31:28 l'encyclique Humanévité notamment, c'est de dire,
31:31 bon, tout ça, c'est très beau, mais c'est idéaliste et en gros,
31:35 ça n'est pas réalisable dans la vie concrète quotidienne des couples.
31:39 Qu'est-ce que vous répondez ? - Alors déjà, je réponds que Paul VI
31:42 avait vraiment comme à cœur, et il en a fait un paragraphe
31:45 dans son encyclique, qu'on avance dans la possibilité d'aider
31:51 les couples à être responsables dans leur transmission de la vie
31:55 et à pouvoir réguler les naissances. Et donc, il a un paragraphe
32:00 qui est consacré à l'apostolat de couple qui vive les méthodes naturelles
32:06 pour le transmettre aux autres couples. On a besoin d'être formé.
32:10 - Les méthodes naturelles, un point, c'est la régulation des naissances,
32:13 non pas par la pilule, pour être très concrète.
32:16 - Voilà, en observant les signes biologiques. Voilà, tout à fait.
32:19 Donc, le corps de la femme est lisible et il manifeste,
32:22 quand on a les clés, les moments où la femme va être fertile
32:28 et les différentes méthodes naturelles qui existent vont pouvoir
32:33 permettre aux couples de connaître ces fenêtres où les unions
32:37 peuvent donner la vie et de connaître aussi les moments du cycle
32:40 où les unions ne pourront pas donner la vie.
32:44 Et cette connaissance, elle se transmet avec des couples moniteurs
32:49 et on les accompagne.
32:53 - Aude Dugas, je repose la même question parce que ce n'est pas facile.
32:57 Il ne faut pas non plus tomber dans l'angélisme.
33:00 Et donc, cet enseignement de l'Église, est-ce qu'aujourd'hui, encore une fois,
33:04 il est réaliste ou réservé à une petite élite ?
33:08 - Alors, il est réservé à tous, ça c'est sûr, parce que ce qui est beau,
33:13 ce qui fait partie de notre vocation profonde, elle n'est pas réservée à une élite.
33:18 Si Dieu nous a créés comme ça, tout le monde est appelé à ce bonheur-là.
33:22 Après, voilà, Dieu est bon, l'Église est bonne et elle sait qu'on peut tomber
33:26 sur le chemin et qu'on se relèvera, etc.
33:29 Mais en tout cas, c'est la direction et c'est ça qui va nous rendre profondément heureux.
33:33 Après, je dis aussi parfois, ce n'est pas facile, c'est sûr,
33:38 et c'est même une forme d'assaise, une décision.
33:42 Mais les choses les plus belles ne sont jamais faciles.
33:46 Quand vous parliez de ceux qui vont aux Jeux Olympiques,
33:50 je pense que ce n'est pas très facile non plus.
33:52 C'est une assaise bien plus difficile, à mon avis.
33:54 Donc, il ne faut pas s'imaginer que si c'est le lieu de notre bonheur le plus grand,
33:59 ça va être facile.
34:00 Ça, ce n'est pas vrai.
34:01 Ce serait vendre du rêve, ce serait vendre du faux.
34:03 Véronique, Jacquet ?
34:04 Est-ce qu'il ne faut pas expliquer pour que le message soit plus audible
34:08 que finalement, ça passe par le respect d'une loi divine ?
34:12 La loi naturelle, de toute façon, s'ajuste sur la loi divine.
34:16 Ça, déjà, c'est plus compréhensible pour tout un chacun.
34:20 Mais surtout, que si on ne suit pas cette vie divine et ses règles de la vie divine,
34:25 on tombe dans ce que l'on voit aujourd'hui, c'est-à-dire le transhumanisme,
34:29 l'exact contraire de ce qui est prôné par l'Église,
34:33 et donc la destruction de l'individu, de son statut de procréateur,
34:39 de son statut finalement de fécondité.
34:41 On voit toutes les stérilités que ça engendre aujourd'hui.
34:44 Non, ce n'est pas ça aussi, Oduga ?
34:46 Les frères ?
34:47 Tous les deux, vous voulez réagir ?
34:49 C'est vrai qu'il y a deux idées dans ce que vous dites.
34:53 Dans la préparation de ce congrès, j'ai vu beaucoup de couples,
35:00 avec des témoignages extraordinaires,
35:02 c'est-à-dire beaucoup de couples qui vivaient une sexualité conjugale,
35:06 comme dans le monde, et puis le problème a commencé à émerger.
35:11 Justement, il y avait une forme d'égoïsme qui pouvait s'instaurer.
35:14 Ma relation à l'autre est aussi basée beaucoup sur le plaisir.
35:18 L'autre devient finalement un peu un objet de plaisir.
35:21 J'ai un journaliste italien très intéressant, qui n'est pas du tout catholique,
35:25 et qui dit que la contraception, c'est la victoire de l'homme.
35:28 La femme est à disposition.
35:31 Ça n'est pas une libération.
35:33 Ils ont découvert Romanevité dans leur chemin de couple,
35:37 et en fait, ils disent que ça a totalement transformé notre rapport à l'autre.
35:43 Ça nous a obligés à parler, à nous accueillir,
35:47 de protéger ma femme, de respecter ma femme dans son cycle, etc.
35:51 Donc ça change totalement la dynamique,
35:54 enfin, totalement, beaucoup la dynamique du couple.
35:56 Et l'autre point que vous souleviez, et qui est très important,
36:00 c'est qu'effectivement, si on dissocie la sexualité de la procréation,
36:07 en miroir, on dissocie la procréation de la sexualité.
36:11 Ça veut dire qu'on fait des bébés éprouvettes, qu'on la soigne vite trop,
36:15 donc embryons disponibles, donc recherche sur l'embryon,
36:17 et puis GPA, la première porteuse.
36:19 Il y a une mécanique.
36:21 Et donc, Romanevité, non seulement pour le bonheur des couples,
36:26 mais pour le bonheur de toute la société,
36:28 si vous faites sauter Romanevité,
36:30 vous faites sauter le dernier ou le premier rempart
36:34 de tout le respect de la vie derrière.
36:37 Par un jeu de poupée russe, s'il n'y a plus Romanevité,
36:39 tout le reste part en vrille.
36:40 Vous pouvez après toujours vous dire "je suis contre la GPA,
36:42 je suis contre la recherche sur l'embryon",
36:43 ça ne sert à rien, vous avez ouvert la digue.
36:45 Justement, sur ce point très précis de la dissociation
36:49 entre la sexualité et la procréation,
36:51 je voudrais citer Libération, sur ce sujet-là,
36:54 qui en 2008, a publié dans sa version papier
36:58 une interview d'une historienne des religions, Emma Fattorini,
37:02 qui dit, ça va s'afficher sur l'écran,
37:04 "Aujourd'hui, la prise de position de Paul VI,
37:06 donc parlant d'humanévité, peut paraître à certains égards prophétique."
37:10 Et citant notamment ces enjeux dont on vient de parler,
37:15 du transhumanisme.
37:17 Très rarement le vilain, néanmoins,
37:20 est-ce qu'aujourd'hui ce discours est encore audible ?
37:25 Et est-ce qu'il n'y a pas un certain fatalisme à dire
37:27 "oui, mais de toute façon, tout ça, ce sont des pulsions
37:29 et on n'y peut rien ?"
37:31 Alors, je pense qu'il faut partir non pas de l'homme blessé,
37:35 ce qui est la grande tentation,
37:37 on va contempler l'homme blessé à l'infini,
37:40 et on va trouver des dérivatifs pour aider l'homme dans sa blessure.
37:43 Si on part de l'homme blessé, on peut dire
37:46 il tourne autour de sa blessure.
37:48 Et donc, évidemment, dans cette logique,
37:51 la pulsion devient une espèce de demi-dieu
37:54 qui va... l'homme va se situer en fonction de cette pulsion,
37:57 plus ou moins forte selon les âges, selon les situations.
38:02 Il ne faut pas partir de l'homme blessé.
38:04 - Vous avez dit, est-ce que l'Église est contre le corps ?
38:07 Je suis désolé, notre religion, c'est la religion de Jésus-Christ,
38:11 corps ressuscité. - Qui s'incarne aussi.
38:13 - Qui s'incarne, mais non seulement qui s'incarne,
38:15 mais qui se manifeste, qui se révèle aux apôtres
38:18 avec un étable corps, avec des plaies glorifiées.
38:21 Nous avons la religion, on peut dire, du corps glorifié.
38:24 Si on part du Christ, ressuscité, avec son corps glorifié,
38:29 si on va jusqu'au bout de cette foi,
38:32 alors l'homme, on peut dire, non seulement vit une guérison
38:36 parce qu'il découvre que son véritable corps n'est pas,
38:39 on peut dire, édicté par, on peut dire, le stimuli des pulsions,
38:43 mais il va surtout progressivement évangéliser, on peut dire,
38:46 son désir, sa volonté, et, on peut dire,
38:49 comme effet collatéral seulement, il va socialiser ses pulsions.
38:54 Et là, on touche à quelque chose d'extrêmement important
38:56 dans notre confession, dans notre religion.
38:59 C'est que nous, nous croyons qu'effectivement, on peut dire,
39:02 la grâce, c'est-à-dire la manière de participer à la vie même de Dieu,
39:06 la manière dont, on peut dire, l'humanité du Christ
39:08 nous touche dans notre humanité, la grâce a le pouvoir d'agir
39:13 jusqu'à les lieux, on pourrait dire, qui sont les plus incontrôlables,
39:17 qui sont l'affectivité, l'intime, le pulsionnel, l'émotionnel.
39:21 La grâce peut toucher jusqu'à ces lieux.
39:23 - La grâce, ça veut dire les sacrements ?
39:24 - Alors, la grâce, c'est la vie, la manière dont on participe avec Dieu.
39:27 Les sacrements sont un lieu particulier, on peut dire,
39:30 où Dieu, dans le Christ en particulier, nous touche spécifiquement
39:34 et de manière objective.
39:36 Mais l'idée fondamentale, la grâce, c'est dans la prière,
39:39 la grâce, c'est dans la manière de réfléchir,
39:41 dans la manière d'être en relation, là, il y a une grâce,
39:44 nous avons une relation spécifique.
39:46 Quand on se comprend l'un à l'autre, il y a une grâce,
39:48 parce que pour se comprendre, il faut beaucoup d'éléments,
39:49 il faut beaucoup de paramètres, vous voyez.
39:51 Donc la grâce, c'est beaucoup plus large que les sacrements.
39:53 - Je voudrais donner la parole à Ingrid Dussel,
39:55 notamment concernant les jeunes.
39:56 Est-ce que ce discours-là, encore une fois,
39:58 il peut s'adresser aux jeunes et il peut leur parler,
40:02 il peut les motiver ?
40:04 - Tout à fait, parce qu'en fait, les jeunes aujourd'hui,
40:08 l'essentiel a été privé, justement, de cette cohérence,
40:11 parce que finalement, tout le fil de l'émission,
40:13 on s'est rendu compte de cette magnifique cohérence,
40:17 du coup, de l'enseignement de l'Église,
40:20 autour de ce que vient de dire le Frère Armand
40:22 et de cet appel au don de chaque être humain.
40:25 Les jeunes ne sont pas dupes,
40:27 ils se rendent bien compte que tous les actes qu'ils posent,
40:34 ils ont une incidence sur leur vie,
40:36 ils ont une incidence sur eux-mêmes,
40:38 ils ont des conséquences.
40:39 Et la société a beau leur dire "C'est pas grave,
40:43 tu gommes, tu t'en vas, non, on n'est pas dans un jeu vidéo
40:48 et on ne peut pas repartir à zéro",
40:50 en fait, tous les actes que nous posons,
40:53 nous construisent, nous édifient, nous blessent,
40:57 si nous allons contre nous-mêmes,
40:59 finalement, contre Dieu, contre nous-mêmes.
41:01 Et en fait, les jeunes ont une grande soif
41:04 quand on en parle, quand il y a des couples
41:06 qui découvrent le texte d'Humane Évité
41:08 ou l'enseignement de l'Église et cette bonne nouvelle,
41:11 ils disent "Mais pourquoi on ne nous en a pas parlé plus tôt ?"
41:13 Parce qu'en fait, justement, dans notre cœur,
41:15 on a cette satisfaction et cette plénitude de se dire
41:19 "Bah oui, en fait, tout se tient et je suis dans cette...
41:24 Je peux être complètement aimée et complètement dans le don
41:29 si je vais sur ce chemin-là".
41:31 - Mais ça demande du travail.
41:32 - Mais ça demande du travail et de la transmission,
41:34 j'insiste sur le...
41:36 - La transmission des parents aux enfants.
41:38 - La transmission des parents aux enfants,
41:39 la transmission dans les séminaires,
41:41 la transmission dans les familles et dans les aumôneries.
41:45 Du témoignage aussi de faire rencontrer aux jeunes
41:48 les couples qui vivent ce chemin-là.
41:50 - Oui.
41:51 - Peut-être un dernier mot, très rapidement,
41:53 ce sera le mot de la fin.
41:54 - Je pense qu'Église, c'est tout à fait juste,
41:56 cette manière de transmettre l'amour,
41:58 touche à quelque chose, je suis en train de lire un livre
42:00 actuellement sur cette question.
42:02 Peu de gens font l'expérience fondamentale
42:05 d'être aimé sans condition, inconditionnellement,
42:08 pas pour ce que je fais, pas pour ce que j'ai,
42:10 pas pour ce que je pourrais être, de manière inconditionnelle,
42:13 ce qui est l'expérience fondamentale spirituelle.
42:16 Je pense que c'est la grande réponse,
42:18 c'est une expérience d'amour inconditionnel,
42:20 on le voit chez les plus blessés,
42:22 chez lesquels on rencontre, dans ce moment de guérison,
42:24 mais la grande réponse à l'isolement de notre société
42:27 qui est devenue un dogme et à l'individualisme.
42:30 - Merci à tous les trois, tous les quatre,
42:33 avec Véronique bien sûr d'avoir éclairé cette question.
42:35 Bien sûr, il faut renvoyer au texte pour approfondir,
42:37 on a ouvert quelques portes.
42:39 Aude Dugas, l'enjeu de votre colloque
42:41 que vous co-organisez à Rome les 19 et 20 mai,
42:44 qu'on pourra suivre aussi en direct, je le signale,
42:46 sur le site qui s'affiche sur l'écran, c'est quoi selon vous ?
42:50 - C'est vraiment de témoigner de la beauté de cet amour
42:56 exclusif, fidèle, pour toujours, sans condition,
43:01 auquel on aspire tous.
43:03 - Voilà, avec un rayonnement international.
43:05 Ingrid Dussel, je renvoie à votre livre également,
43:07 "Humanévité questionnée par Proust", chez Via Romana.
43:09 Également, on l'a dit, vous êtes formatrice de la méthode Billings,
43:12 pour en savoir plus, il y a un site internet
43:14 qui s'affiche également sur notre écran.
43:16 Frère Raman Levilain, je rappelle que vous êtes directeur
43:19 de l'Institut Jean de la Croix, donc c'est pour aider
43:21 à progresser plus largement dans la prière.
43:23 En deux mots, c'est un programme de formation, c'est ça ?
43:25 - C'est un programme de formation à distance,
43:27 adressé à tous, où nous transmettons les trésors,
43:31 les richesses, on peut dire, en particulier
43:33 de notre spiritualité du Carmel, à travers deux programmes,
43:38 l'un qui surtout s'axe sur les trois docteurs du Carmel,
43:41 Jean de la Croix, Thérèse Davila et Thérèse de Lisieux,
43:44 et puis un programme plus large, avec d'autres figures de sainteté
43:48 et puis d'autres thématiques, et qui surtout est un programme
43:50 à distance et que du coup, on a un peu d'expérience
43:52 de cette priérité. On accompagne nos étudiants
43:55 tout au long de l'année avec une équipe de tutorats,
43:58 et puis on a des sessions présentielles à Lisieux,
44:01 en particulier, puis à Avon, et puis on permet aux étudiants
44:04 d'avoir des sources nombreuses pour faire ce programme.
44:07 - Voilà, et on retrouve l'adresse du site sur l'écran.
44:09 Véronique, un dernier mot, la publication de France Catholique
44:12 cette semaine, sur quel sujet ?
44:14 - France Catholique qui fait sa une et qui consacre un dossier
44:17 à Mgr Vladimir Guica, un prince roumain orthodoxe,
44:21 ordonné prêtre catholique, une très très belle figure,
44:24 il avait un grand amour des pauvres, il est bien heureux,
44:27 il a été fait bien heureux par le pape François en 2013.
44:31 Voilà, une belle figure à découvrir sur France Catholique
44:34 sur abonnement ou sur france-catholique.fr.
44:36 - Merci Véronique, et puis autre rendez-vous,
44:39 la messe de la fête de l'Ascension, que vous pourrez retrouver
44:42 en direct sur CNews le 18 mai, le jeudi 18 mai à 11h en direct
44:46 de l'église Saint-Roch à Paris la semaine prochaine.
44:49 Véronique, nous parlerons des exorcismes à l'occasion
44:52 de la sortie du film "L'Exorciste du Vatican" avec Russell Crowe.
44:55 Pour l'heure, l'info continue sur CNews.
44:57 Merci d'avoir suivi cette émission et merci aussi à Aurélie Loukano.
45:00 !

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