Rima Hassan, candidate La France insoumise aux élections européennes, était l'invitée de BFMTV ce dimanche soir.
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00:00Tout d'abord, je veux dire que c'est extrêmement important de continuer à soutenir sur le plan diplomatique
00:04toutes les négociations, toutes les initiatives qui permettent de nous faire cesser cette guerre
00:10et de faire taire les armes.
00:12Ce que j'observe aussi, et ce que vous ne dites pas dans votre introduction,
00:15et ce qui a été relié également par la presse, c'est que Benyamin Netanyahou ne veut pas stopper cette guerre.
00:20Il l'a dit et redit qu'il projetait une offensive à Raqqa.
00:23Pour être très précis, lui dit qu'il refuse la condition fixée par le Hamas d'une cessation définitive.
00:29Il était question dans les négociations d'une trêve de 40 jours.
00:31Oui, mais la trêve en soi, si vous voulez, elle ne suffit pas.
00:34C'est-à-dire qu'il faut aller au-delà, il faut effectivement cesser le feu immédiat et permanent,
00:39ce qu'on demande quand même depuis de nombreuses mois.
00:41Et je pense que c'est aussi les raisons, on y reviendra tout à l'heure,
00:43des mobilisations à l'échelle internationale.
00:45Donc pour vous, la responsabilité est du côté du gouvernement israélien ?
00:48Ce que j'observe, c'est que nous n'avons pas un interlocuteur, si vous voulez, le plus honnête qui soit en face.
00:52Et il faut aussi rappeler, c'est extrêmement important pour les gens qui nous écoutent,
00:55que le Hamas est aussi là, parce qu'Israël, en tout cas le régime d'extrême droite d'Israël,
01:01a tout fait pour nourrir le Hamas.
01:05Vous trouvez que le Hamas, dans les négociations, est un interlocuteur honnête pour obtenir une trêve ?
01:10Non, j'observe simplement qu'il y a des exigences de part et d'autre
01:13qui ne sont absolument pas aujourd'hui écoutées.
01:18Mais donc, pour être très précis, est-ce que les responsabilités sont partagées ?
01:21Non, attendez, la question qu'il faut se poser, c'est qui a les moyens aujourd'hui de faire cesser le génocide qui est en cours ?
01:27Israël et ses alliés.
01:28On reviendra dans un instant sur l'utilisation du mot génocide.
01:30Est-ce qu'Israël, aujourd'hui, est un interlocuteur de confiance,
01:34quand on voit la succession, si vous voulez, de déclarations qui sont extrêmement malhonnêtes,
01:38la propagande qui est même menée à l'endroit de la société palestinienne,
01:42et même des organisations comme l'UNEROI, qui sont menées par le gouvernement d'extrême droite ?
01:46Mademoiselle, je suis très étonné, je vous pose une question sur la question des responsabilités,
01:49vous ne me répondez que sur celle du gouvernement de Benjamin Netanyahou,
01:52et pas sur les responsabilités du Hamas.
01:55Le Hamas a-t-il des responsabilités dans l'échec de ces négociations ?
01:58Bien sûr, et c'est un interlocuteur, effectivement, qui a émergé, alors qu'il aurait fallu tout faire,
02:03et là, je m'adresse notamment aux alliés d'Israël.
02:05C'est un bon interlocuteur de confiance ?
02:07La question, c'est comment nous avons perdu, si vous voulez, les discussions qui étaient en cours avec l'autorité palestinienne,
02:14qui a renoncé à la lutte armée, et qui a embrassé les voies diplomatiques, et ce depuis les accords d'Oslo.
02:19Comment se fait-il qu'aujourd'hui, Israël soit amené à négocier avec un groupe armé, qui est celui du Hamas,
02:26et non pas avec l'autorité palestinienne pour avancer sur une perspective de paix ?
02:29La réalité, c'est que c'est Israël qui a sciemment nourri le Hamas pour déjouer le développement, si vous voulez, de l'initiative.
02:37Et c'est le Hamas qui a commandité les attentats du 7 octobre, qui détient les plus de 130 totals, dont trois Français.
02:43Mais regardez le cynisme, on s'arrête deux secondes sur le cynisme d'Israël.
02:46Quand vous avez, ça a été relayé par les médias israéliens, notamment Aretz, quand vous avez Benyamin Nathaniou en personne,
02:51qui en réunion dit le Hamas est un atout pour nous, il faut le financer.
02:57C'est pas exactement comme ça que c'était dit, mais...
02:58Non, il dit précisément que financer et aider le Hamas fait pleinement partie de notre stratégie.
03:03Smotrich, qui est un ministre, qui fait partie de ce gouvernement, a dit sur un plateau de télé en Israël
03:09que le Hamas était un atout et l'autorité palestinienne un fardeau.
03:13Donc moi, la question que je vous pose, je regrette, comme vous, qu'on en soit aujourd'hui à discuter avec le Hamas.
03:17Est-ce que c'est un objectif louable de vouloir détruire le Hamas ?
03:23Mais vous ne pouvez pas... Tous les experts vous disent que vous ne pouvez pas détruire le Hamas.
03:26Et que ce sur quoi il faut travailler aujourd'hui, c'est précisément...
03:29Et vouloir éliminer Yair Yassinouar, Mohamed Deyif, est-ce que c'est un bon objectif ?
03:33Mais c'est pas en éliminant, si vous voulez, les têtes du Hamas, que vous allez éliminer le mouvement du Hamas en lui-même.
03:40Et ça, tous les experts vous le disent, que ce n'est absolument pas sérieux comme projection.
03:43Donc ce n'est pas un objectif à poursuivre pour le gouvernement israélien ?
03:46Mais c'est pas une question si c'est un objectif à poursuivre ou pas, c'est qu'il est irréaliste.
03:49Et donc ce qu'il nous faut aujourd'hui, c'est avancer sur des objectifs concrets,
03:53de négociations de paix pour les Israéliens et les Palestiniens,
03:56et les projections qui sont faites par Israël sont plutôt d'une offensive totale sur Rafa,
04:01d'une expulsion des Palestiniens dans le Sinai,
04:03et au fond, d'un nettoyage ethnique qui se matérielle aujourd'hui par un génocide.