• il y a 6 mois
Rima Hassan, candidate La France insoumise aux élections européennes, était l'invitée de BFMTV ce dimanche soir.

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Transcription
00:00 Vous utilisez ce mot, "génocide", comme la plupart, la quasi-totalité même de vos collègues insoumis.
00:05 Vous ne parlez même plus de risque génocidaire, mais bien de génocide.
00:08 Je voudrais vous lire ce qu'a dit l'ex-présidente de la Cour internationale de justice dans une interview à la BBC.
00:14 Elle présidait la Cour fin janvier, quand la décision a été rendue.
00:17 Voilà ce qu'elle dit.
00:18 "La Cour a souligné dans l'ordonnance qu'il existait un risque de préjudicié réparable pour le droit des Palestiniens
00:23 à être protégé contre le génocide, mais le raccourci qui apparaît souvent
00:27 et qui consiste à dire qu'il y a un cas plausible de génocide n'est pas ce que la Cour a décidé."
00:33 Vous, qui vous présentez comme une juriste qui parlait la langue du droit international,
00:37 c'est une expression que vous utilisez souvent, vous ne pouvez donc pas dire,
00:40 pas affirmer qu'il y a un génocide en cours.
00:43 Encore une fois, les faits. Je cite l'ancienne présidente de la CIG.
00:48 On est en direct ?
00:49 On est totalement en direct.
00:50 Je dois regarder quelle caméra ?
00:51 Non, vous ne regardez pas une caméra, vous pouvez répondre avec quelque chose.
00:53 Je veux dire et redire qu'il y a un génocide qui est en cours.
00:56 Je mesure mes mots et il serait temps que tout le monde sorte du déni
01:01 s'agissant de ce qui est en train de se passer à Gaza.
01:03 Laissez-moi terminer.
01:04 Qu'est-ce qui vous permet ?
01:05 Je suis en train de dérouler mon propos.
01:07 Est-ce que vous avez lu le dernier rapport de Francesca Albanès,
01:10 qui est la rapporteure spéciale des Nations Unies, "Anatomie d'un génocide" ?
01:13 Je l'ai lu et je sais que vous le citez régulièrement, Rima San,
01:16 mais simplement, comme vous dites que vous êtes juriste, je vous demande...
01:18 Attendez, si je vous permettais, qui a l'autorité juridique à l'échelle internationale
01:23 pour statuer la Cour internationale de justice ?
01:26 Les experts.
01:27 Je vais revenir sur la décision de la Cour internationale de justice.
01:29 Les experts.
01:30 Vous avez un panel d'experts s'agissant de cette question.
01:33 Il y a effectivement des rapporteurs spéciaux des Nations Unies,
01:37 vous avez la Fédération internationale des droits de l'homme.
01:39 Vous pouvez considérer que c'est une coalition.
01:42 Rima San, je lis ces témoignages comme vous,
01:44 mais ça ne vaut pas la décision d'une juridiction internationale.
01:47 Mais pourquoi précisément ? Ce qu'elle dit, elle a sûrement raison.
01:50 Maintenant, nous avons le droit, nous, si vous voulez,
01:53 de se fier aussi à un consensus aujourd'hui qu'il y a dans la voix des experts.
01:57 Je termine juste là-dessus.
01:59 C'est ce que vous pensez, ce n'est pas une réalité juridique.
02:01 C'est extrêmement important.
02:02 Je vous ai cité le rapport de Francisca Albanès,
02:05 qui est un rapporteur spécial des Nations Unies, "Anatomie d'un génocide".
02:08 Vous avez également une communication qui a été faite par la Fédération internationale du droit de l'homme,
02:13 qui réunit plusieurs acteurs et qui ont communiqué sur le fait
02:16 que ce qui était en cours aujourd'hui à Gaza, c'est un génocide.
02:19 Vous avez une procédure qui est engagée devant la Cour pénale internationale
02:23 par 600 avocats internationaux et experts.
02:26 Pour inculper Benjamin Netanyahou ?
02:27 Non, sur le génocide par destruction du groupe social.
02:30 Rima San, qu'est-ce que je peux vous poser ?
02:33 J'arrive à l'ordonnance de la Cour internationale de justice.
02:36 Ce que dit cette ordonnance, effectivement, ce n'est pas une décision sur le fond.
02:39 Vous avez raison d'être précis.
02:40 Ce n'est pas une décision sur le fond, c'est une ordonnance.
02:42 C'est une ordonnance qui a demandé à Israël de produire…
02:44 De prendre des mesures, absolument.
02:46 Des mesures conservatoires pour empêcher le génocide.
02:49 Mais si vous voulez, quand on est à cette étape-là,
02:51 c'est-à-dire que la Cour reconnaît quoi ? L'intention génocidaire.
02:54 Non, ce n'est pas vrai, Rima San.
02:55 Mais si, elle demande à Israël…
02:57 Il y a un débat, même là, je viens de vous lire la phrase
02:59 sur le risque plausible de génocide, sur le fait d'inciter Israël
03:02 à prendre des mesures conservatoires.
03:03 Alors, ce que vous dites…
03:04 Je vous repose la question.
03:05 Y a-t-il une juridiction internationale compétente
03:08 qui a statué sur le fait qu'un génocide était en cours à Gaza ?
03:11 La question, elle est extrêmement simple.
03:13 C'est ce qui va se dérouler après.
03:14 C'est-à-dire que si vous écoutez des experts,
03:16 des avocats internationaux, ils vous disent que…
03:18 Après ?
03:19 Ce qui va se dérouler…
03:20 Je vais revenir à la Convention, parce que là,
03:22 vous ne parlez pas de la question de la prévention
03:24 qui repose, qui dépend de notre voix de citoyens et de politiques.
03:27 Ce que disent les experts sur ce sujet, c'est qu'il est très probable
03:30 que la Cour internationale de justice n'ayant pas eu la possibilité
03:33 de statuer à ce stade sur le front, a donné une ordonnance d'alerte…
03:37 Donc, Rima San, la CIG n'a pas statué en ce sens.
03:40 On est extrêmement précis et factuel.
03:42 Et c'est inédit, vous avez des déclarations, des travaux annexes
03:46 d'experts sur le sujet qui alertent sur le fait que c'est un génocide.
03:50 Donc, vous continuez à utiliser ce terme malgré le fait
03:53 que la décision n'a pas été rendue en ce sens ?
03:55 Je l'utilise depuis fin octobre, ce terme.
03:57 Et j'ai parlé depuis fin octobre du risque génocidaire.
04:00 Donc là, vous avez six mois de retard, vous et d'autres collègues.
04:03 Et je pense que ceux qui nous regardent pourront juger.
04:05 Et je termine sur ce point.
04:07 Rapidement, parce que j'aimerais qu'on continue sur ce terme.
04:09 C'est une convention sur la prévention du génocide.
04:11 C'est-à-dire que notre rôle de citoyen et de politique,
04:14 c'est de s'assurer que dès lors qu'il y a un début d'acte génocidaire,
04:17 des déclarations d'intention génocidaire, nous nous devons de le dénoncer.
04:20 Et non pas attendre que le massacre ait lieu, que le génocide ait lieu,
04:24 pour regarder comme des spectateurs et venir le qualifier.
04:27 Vous le dites, vous avez toute liberté de le dire sur ce plateau.
04:29 Mais mon point est que la juridiction internationale n'a pas statué en ce sens.
04:31 Pas encore.
04:32 Toujours sur ce mot.
04:33 Mais elle ne l'a pas fait.
04:34 Mais tous les juristes internationaux et les avocats de l'Union,
04:35 vous disent que c'est l'État qui va le suivre.
04:37 Mais vous voulez qu'on regarde l'impuissance qui est en train de se dérouler ?
04:39 Il y a 30 000 morts.
04:40 Pas du tout.
04:41 Vous voulez qu'on regarde...
04:42 Je parle droit international.
04:43 La différence entre vous et moi, c'est que moi je refuse de regarder ce massacre
04:48 en étant impuissante et je dénonce ce dont il peut relever en droit international,
04:52 c'est-à-dire un génocide.

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