Amine el Khatmi rend hommage à Bernard Pivot

  • il y a 4 mois
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##L_EDITO_POLITIQUE-2024-05-07##

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Transcript
00:00 Il est 7h45, l'édito d'Aminel Katmi comme chaque mardi matin. Bonjour Amine.
00:06 Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:07 Alors ce matin ce n'est pas un édito, vous avez choisi de nous lire un texte.
00:12 Oui Patrick, un texte sur la vieillesse et le temps qui passe.
00:17 J'aurais pu dire vieillir c'est désolant, c'est insupportable, c'est douloureux, c'est horrible, c'est déprimant, c'est mortel,
00:25 mais j'ai préféré chiant parce que c'est un adjectif vigoureux qui ne fait pas triste.
00:31 Vieillir c'est chiant parce qu'on ne sait pas quand ça a commencé et on sait encore moins quand ça finira.
00:36 Non ce n'est pas vrai qu'on vieillit dès notre naissance.
00:39 On a longtemps été si frais, si jeunes, si appétissants, on était bien dans sa peau,
00:44 on se sentait conquérant, invulnérable, la vie devant soi, même à 50 ans c'était encore très bien, même à 60.
00:52 Si si, je vous assure, j'étais encore plein de muscles, de projets, de désirs, de flammes.
00:57 Je le suis toujours mais voilà, entre temps, j'ai vu le regard des jeunes, des hommes et des femmes dans la force de l'âge
01:03 qui ne me considéraient plus comme un des leurs, même apparentés, même à la marge.
01:08 J'ai lu dans leurs yeux qu'ils n'auraient plus jamais d'indulgence à mon égard,
01:12 qu'ils seraient polis, déférents, louangeurs, mais impitoyables.
01:16 Sans m'en rendre compte, j'étais entré dans l'apartheid de l'âge.
01:20 Le plus terrible est venu des dédicaces des écrivains, surtout des débutants,
01:25 avec respect, en hommage respectueux, avec mes sentiments très respectueux, les salauds.
01:32 Ils croyaient probablement me faire plaisir en décapuchonnant leurs stylos pleins de respect, les salauds, les cons.
01:40 Lutter contre le vieillissement, c'est, dans la mesure du possible, ne renoncer à rien,
01:44 ni au travail, ni au voyage, ni au spectacle, ni au livre, ni à la gourmandise, ni à l'amour, ni aux rêves.
01:51 Rêver, c'est se souvenir tant qu'à faire des heures exquises, c'est penser aux jolis rendez-vous qui nous attendent,
01:57 c'est laisser son esprit vagabonder entre le désir et l'utopie.
02:02 J'aimerais mourir, rêveur, dans un fauteuil en écoutant l'Ada Duo du concerto n°23 en A majeur de Mozart,
02:10 mais Mozart et moi ne sommes pas pressés, nous allons prendre notre temps,
02:15 avec l'âge le temps passe, soit trop vite, soit trop lentement.
02:20 Bernard Pivot

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