Avec Alain Bentolila, Linguiste, auteur de "Controverses sur la langue française" (ESF Sciences humaines)
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00:00 Nous sommes avec le linguiste spécialiste Alain Bentolila,
00:03 auteur de controverses aussi sur la langue française,
00:06 qui est avec nous pour revenir sur Bernard Pivot,
00:09 qui était un peu finalement un symbole peut-être de la fracture entre les Français et l'orthographe.
00:14 Bonjour Alain Bentolila.
00:16 Bonjour, bonjour, je suis ravi d'être avec vous,
00:19 j'ai beaucoup aimé ce texte, fort bien vu,
00:23 et qui touche tout le monde,
00:26 même quand on n'est pas encore tout à fait vieux.
00:28 Oui, non mais ça c'est vrai.
00:31 Alain Bentolila, Bernard Pivot,
00:36 de quoi était-il pour vous le symbole ?
00:39 Bernard Pivot était le symbole de quelqu'un qui croyait dans la vertu de la langue française
00:46 de faire adhérer à notre histoire,
00:54 à tout ce que nous sommes,
00:58 tout ce qui venait vivre avec nous d'où qu'il vienne.
01:05 Il savait que la langue française n'était pas un rempart qui empêchait les gens d'entrer,
01:13 mais au contraire une porte grande ouverte qui disait à ceux qui rentraient,
01:19 nous allons faire en sorte que jamais vous ne soyez incompris
01:24 et que toujours vous puissiez comprendre les autres.
01:28 Et c'est ainsi qu'il faut regarder la langue française.
01:32 Il était désolé, et moi avec lui,
01:36 que nous ne fassions pas suffisamment d'efforts
01:40 pour que la langue française, dans toute sa justesse,
01:43 pas dans toute sa pureté,
01:44 dans toute sa justesse,
01:46 dans toute sa pertinence,
01:48 ne soit pas suffisamment offerte,
01:52 travaillée,
01:54 chérie par ceux qui justement voulaient vivre avec nous.
02:02 C'était vraisemblablement cet homme-là,
02:05 la langue française, la littérature qu'elle portait,
02:09 était pour lui la condition de l'insertion culturelle et sociale.
02:13 Est-ce qu'il était trop élitiste ou pas ?
02:16 J'ai vu qu'il y avait un petit débat autour de ça.
02:18 Pas du tout.
02:19 Ceux qui vous disent ça aujourd'hui sont ceux qui pensent que l'orthographe et la grammaire
02:24 sont les instruments d'une école cruelle
02:29 qui ne cherche qu'à exclure et à discriminer.
02:33 Ce qui est complètement faux,
02:35 l'orthographe et la grammaire,
02:37 c'est au contraire ce qui permet à tous de se comprendre
02:42 et de vivre ensemble.
02:43 Parce que c'est au prix du respect des règles orthographiques et grammaticales
02:50 que nous pouvons nous comprendre.
02:52 Et sans cela,
02:54 sans ces règles,
02:57 sans ces mots,
02:59 sans le respect que nous devons à la langue,
03:02 alors nous sommes partis pour des déchirures,
03:07 pour des oppositions,
03:10 pour des meurtres.
03:13 Puisque aujourd'hui, je pense,
03:14 et Bernard Thivaud le pense,
03:17 il m'avait écrit un petit mot là-dessus après mon livre "Le Verbe et la barbarie",
03:23 il m'avait dit "Vous avez parfaitement raison,
03:25 quand les paroles ne sont pas là, les coups portent".
03:30 - Oui.
03:31 Je pense que c'est une bonne conclusion.
03:35 Probablement Alain Bentolida aussi,
03:37 et un bon reflet de notre époque.
03:40 - C'est un reflet de notre époque.
03:43 L'ère du temps aujourd'hui c'est quoi ?
03:45 L'ère du temps c'est...
03:47 Mais vous savez, il n'y a pas d'erreur grammaticale,
03:51 il n'y a pas d'erreur d'orthographe.
03:53 L'erreur ce n'est pas un écart,
03:57 ce n'est pas quelque chose qu'il faut surmonter.
04:00 L'erreur c'est une marque d'identité particulière.
04:04 - Oui. - Une marque d'identité particulière,
04:08 et donc il ne faut pas la surmonter, il faut la respecter.
04:11 Et vous avez tous ces bons linguistes dits atterrés
04:15 qui sévissent aujourd'hui et qui vous disent qu'effectivement
04:20 il faut parler comme on est,
04:24 parler comme bon nous semble,
04:26 écrire n'importe comment,
04:28 et bien non, non pas par un souci de pureté,
04:32 mais par un souci de pouvoir échanger et construire ensemble.
04:37 - Merci beaucoup Alain Bentolida,
04:41 et Amine évidemment, et Catmi,
04:44 on y reviendra aussi tout à l'heure,
04:46 parce qu'avec finalement la disparition de Bernard Pivot,
04:50 la fin des chiffres et des lettres,
04:53 c'est toute une époque aussi qui s'envole,
04:56 une page qui se tourne, ce que nous dira Elisabeth Lévy tout à l'heure à 8h15,
04:59 Il est 7h53 dans un instant, c'est Guy Carlier évidemment.