• il y a 7 mois
L'entrée des locaux historiques de Sciences Po Paris a été bloquée de nouveau brièvement ce mardi matin par des étudiants pro-palestiniens. Au moins une centaine d'étudiants sont toujours présents aux abords de l'établissement. Sur place, un vif échange a eu lieu entre François-Xavier Bellamy et Louis Boyard.

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Transcription
00:00 — C'est votre formation politique, vous. — Est-ce que... Est-ce qu'il y a un génocide à Gaza ?
00:02 Aujourd'hui, à Gaza, y a un drame humain absolu
00:05 qui est causé... qui est causé d'abord et avant tout par le Hamas.
00:09 Et ceux qui sont pas capables de dire ça ne sont pas...
00:11 C'est pas le Hamas qui balance des bombes. Et en fait, on en est même pas là.
00:14 — Qui a déclenché ? — La question... La question...
00:15 — C'est une violence. — Ça fait 75 ans que le conflit...
00:18 — Qui retient des otages, aujourd'hui ? — En fait, en fait, ces étudiants...
00:20 — Qui retient des otages ? — Ces étudiants, ils demandent la paix.
00:22 Ces étudiants, ils demandent le cessez-le-feu.
00:23 Et vous venez les insulter, vous venez raconter n'importe quoi. — Il ne sera pas de paix avec le Hamas.
00:30 — Mais le cessez-le-feu... Y a eu une proposition de cessez-le-feu qui a été faite.
00:32 — Vous êtes venu nous écouter pour dérouler votre discours ?
00:35 — Moi, je suis venu pour dire que la rue, elle n'est pas aujourd'hui...
00:37 — Vous n'êtes pas venu nous écouter ? — Non, mais j'écoute...
00:39 On écoute ce qu'ils disent depuis très longtemps. Bien sûr que si.
00:41 Je suis même venu dialoguer avec eux à la Sorbonne.
00:43 — On vous joute en vain, toi. — Je suis même venu dialoguer à la Sorbonne.
00:46 Je dis simplement aujourd'hui... — ...stérile, qui a mis en place des lois
00:47 sur l'immigration avec l'extrême droite. Vous êtes en train de fasciser...
00:51 — On assume absolument de vouloir maîtriser nos frontières, notamment pour protéger les Français
00:55 contre le terrorisme islamiste, que certains, ici, sont en train de cautionner par les discours qu'ils tiennent. Voilà.
01:01 — J'ai une question. Ici, ici... Ici... — ...mes parents n'oseraient pas rentrer
01:04 si ces lois étaient appliquées à l'époque. — Ici...
01:06 — Je suis professeure d'université. J'ai la fierté d'enseigner.
01:09 — Je suis professeur, moi aussi, modestement, du secondaire. — Oui, à Paris 8.
01:11 Oui, je suis... Je suis, voyez-vous... Je suis descendante de colonisés.
01:15 Mes parents ont été colonisés. Ils ont fait l'honneur de la France en venant la reconstruire
01:19 après la Seconde Guerre mondiale et après la guerre d'Algérie.
01:21 Et vous, aujourd'hui, des gens comme mes parents, vous voudriez les exclure...
01:25 — Moi, je suis... — ...de la société française.
01:26 Vous avez fait... Vous avez pavé la voie pour l'extrême droite, monsieur.
01:30 Vous et votre... — La voie pour l'extrême droite, elle est pavée par des gens comme vous...
01:33 — Non, non. Mais... Non, non, mais... — ...qui ferment les yeux sur la réalité...
01:35 — Je ne sais pas... Vous ne me connaissez pas, monsieur. — ...ce que vous faites aujourd'hui.
01:36 — Je ne recevrai pas de leçons de morale de vous, madame. — Vous ne me connaissez pas, monsieur.
01:39 — Vous êtes professeure, moi aussi. — Vous ne me connaissez pas.
01:40 — Je ne suis pas venue là pour recevoir des leçons de morale. — Vous ne me connaissez pas.
01:41 — Je ne vous autorise pas à m'attaquer sur mon intérêt. — Je ne... Mais pardon.
01:45 — Vous venez de m'attaquer. — Non, je viens de dire...
01:46 — Je vous demande simplement, madame, de baisser d'un ton. — Vous ne me connaissez pas.
01:49 — Je suis professeur, comme vous. Je ne suis pas là pour recevoir des leçons. — Vous ne me connaissez pas.
01:53 — Ça s'appelle le mainstream. — Et je dis... Mais... Alors là, c'est extraordinaire.
01:57 Quand c'est vous qui parlez, c'est normal ; quand c'est moi qui parle, c'est inor-- c'est illégal, voilà. Bon, écoutez,
02:02 je vous explique très simplement que la rue, ici, elle n'appartient pas à ceux qui trahissent les valeurs du peuple français,
02:07 à ceux qui trahissent les causes que nous devons défendre ensemble. Bien sûr que si.
02:11 Parce que crier « From the river to the sea », ça veut dire vouloir détruire Israël. Non, ça veut dire vouloir
02:17 la destruction de l'État d'Israël. Il faut regarder les choses en face. Quand on empêche les étudiants de confession juive
02:21 de rentrer dans des amphithéâtres, quand on empêche les étudiants de faire leurs examens en ce moment,
02:25 ça pour le coup, c'est vrai. Je passe mon temps à parler avec des étudiants qui disent qu'ils sont aujourd'hui
02:29 empêchés de travailler normalement. — Vous venez de raconter... Vous venez de raconter trois erreurs.
02:33 — Mais non. — Premièrement, ça a été démontré. Ça a été démontré. Cette histoire de l-- Cette histoire de l'étu--
02:38 — Si je vous entends, madame, je crois que vous voulez pas dialoguer non plus. — Cette histoire...
02:41 — Monsieur le rapport n'a pas été fait. — Cette... Cette... Cette histoire, cette...
02:43 — Non, vous n'êtes pas venu me parler, vous êtes venu me faire la leçon, je ne reçois pas de leçons.
02:48 — En tout cas, vous devriez apprendre à accepter des leçons, surtout en tant que professeur.
02:51 — L'opportunisme politique... — En plus. Mais ce que vous racontez sur l'amphithéâtre, d'accord,
02:55 c'est faux, ça a été démontré. — Bah parce que... Mme. France Insoumise ici, c'est pas de l'opportunisme politique, peut-être.
02:59 Diffuser les discours de Jean-Luc Mélenchon dans la rue Saint-Guillaume, c'est pas de l'opportunisme politique.
03:03 — Parce qu'il y a deux étudiants qui ont été arrêtés ce matin. Donc forcément, on vient ici pour essayer de faire en sorte
03:06 que ça se passe correctement. — Non, écoutez, ça fait des semaines. Ça fait des semaines que vous êtes là. Ça fait des semaines.
03:10 — J'ai une question très simple. J'ai une... Non, j'ai une...
03:13 (Générique)
03:17 [SILENCE]

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