Pourquoi l'infertilité augmente en France ?

Sud Radio

Avec Hugues Reynes, Gynécologue obstétricien, spécialiste des traitements de l'infertilité  Retrouvez Sud Radio vous explique à 7h45 du lundi au vendredi  Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr   ##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-05-09##

Transcript

00:00 - Sud Radio à 8h43, Sud Radio vous explique le réarmement démographique en quelques mesures.

00:07 Oui, on change complètement de sujet. Emmanuel Macron qui a donc détaillé hier son plan de bataille pour lutter contre la baisse de la natalité.

00:14 Parmi elles, un bilan de fertilité à 20 ans ou encore une campagne en faveur de l'autoconservation des ovocytes.

00:20 Le président s'intéresse, oui, à notre fertilité, mais comment se porte-t-elle ?

00:24 Pour en parler, je reçois Huguen, bonjour.

00:27 - Bonjour.

00:28 - Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, vous êtes gynécologue, obstétricien, spécialiste des traitements de l'infertilité.

00:34 Je disais, comment se porte notre fertilité ? On commence par là, Huguen. Les résultats ne sont pas bons, ils sont franchement inquiétants aujourd'hui.

00:43 - Alors, en fait, oui, la fertilité a baissé, mais on le sait depuis très longtemps, ça fait 40 ans qu'on l'annonce.

00:48 On en sait même beaucoup plus grave que ce qu'elle est en réalité.

00:52 Et je crois qu'en fait, le problème de la baisse de la natalité n'est absolument pas dû à cette baisse de la fertilité, mais à une toute autre cause.

01:00 Et cette cause, elle est assez simple à comprendre, c'est qu'il y a de plus en plus de jeunes qui ne veulent pas avoir d'enfants,

01:06 parce que le contexte social est déplorable, parce qu'il n'y a pas de projets de société qui sont enthousiasmants.

01:11 Le nombre de suicides chez les jeunes a augmenté énormément.

01:14 Les centres qui s'occupent des accompagnements psychologiques sont surchargés de partout dans les facultés.

01:20 Donc il y a surtout un désintérêt pour faire des enfants, et c'est surtout ça le problème.

01:26 - Après, c'est ce que disait Emmanuel Macron aussi, qui citait un certain nombre de chiffres,

01:31 les jeunes veulent quand même plus d'enfants qu'ils n'en ont au final.

01:36 Alors, non, je vais en formuler. En gros, il y a plus de jeunes qui disent qu'ils veulent avoir des enfants,

01:42 qu'ensuite, voilà, ceux qui l'ont, non vraiment. Je ne sais pas si j'ai été clair, mais en gros, il y a quand même un désir d'enfant.

01:49 - Oui, alors, si vous voulez, là où la discussion est un peu pipée, c'est que oui, il y en a qui désirent des enfants, bien sûr,

01:57 et que là-dedans, il y a des couples infertiles, et que donc ceux-là, en effet, ils pourraient avoir des enfants.

02:01 Mais mettre le compte de la natalité uniquement sur cette cause-là, c'est très spécieux, si vous voulez.

02:06 C'est-à-dire qu'en fait, il y a une cause beaucoup plus profonde, qui est cette dépression, et moi je le vois de plus en plus.

02:11 On a fait deux émissions avec Brigitte Lahaie sur le sujet, sur votre scène.

02:15 Donc, si vous voulez, on a eu des témoignages en plus, et en plus, c'est un problème qui est très connu,

02:20 et dans toutes les régions, on voit que la demande de stérilisation pour les hommes est de plus en plus grande,

02:25 et que les femmes, de plus en plus, ne veulent pas d'enfants. Moi, je suis entouré, j'avais jamais vu ça,

02:29 je suis entouré de plus en plus de gens qui disent "non, moi, je n'aurai pas d'enfants".

02:32 Donc, la cause, elle est plutôt là, même si en effet, on peut dire que dans ceux qui veulent des enfants,

02:37 il y a là-dessus un certain nombre de couples infertiles qui pourraient avoir des enfants.

02:40 - Est-ce qu'on a de plus en plus de jeunes, ou moins jeunes, qui ont recours à la PMA, tout de même ?

02:47 - Oui, mais si vous voulez, là aussi, il faudrait voir les causes.

02:50 - Donc, c'est l'air que le sujet de la fertilité, il se pose également.

02:54 - Oui, oui, il se pose. - Ce n'est peut-être pas le principal sujet.

02:57 - Non, il se pose également. Oui, je suis d'accord, il se pose également, ça c'est sûr,

03:00 mais il y a quelque chose qui compte aussi beaucoup, et on avait fait un film avec Caroline Tresca,

03:05 il y a un certain nombre d'années, sur le sujet, c'est que les femmes aussi, et les couples,

03:10 veulent des enfants de plus en plus tard, et on sait que la fertilité baisse à partir de 30-35 ans,

03:14 donc il y a d'autres facteurs que l'infertilité, si vous voulez, il y a aussi la baisse normale de la fertilité avec l'âge.

03:20 Donc, les facteurs sont beaucoup plus complexes que ce qu'on veut bien nous dire, si vous voulez.

03:23 Quand on est gynécologue ou obstétricien, on sait bien que c'est plus complexe que ça.

03:26 - Bien sûr, c'est-à-dire qu'il y a les facteurs liés à l'âge, les autres facteurs qu'on connaît aujourd'hui, ce sont lesquels ?

03:32 - Les facteurs environnementaux, la pollution, on le sait depuis très longtemps, rien n'a été vraiment fait là-dessus,

03:38 donc on sait très bien que la baisse du spermogramme était programmée, et même, je vous disais tout à l'heure,

03:43 qu'elle n'avait pas été aussi grave que ce qu'on croyait, mais les facteurs environnementaux comptent énormément dans la baisse de la fertilité.

03:50 Le stress, par exemple, et les femmes qui ont stress, c'est d'isobules aussi, de façon très importante, donc il y a beaucoup de facteurs.

03:57 - J'aimerais juste qu'on revienne sur cette mesure, notamment d'Emmanuel Macron, qui fait beaucoup réagir.

04:01 Un bilan de fertilité à l'âge de 20 ans en France, l'âge moyen du premier enfant, c'est après 30 ans aujourd'hui,

04:07 alors pourquoi faire un bilan à cet âge-là, à partir de 20 ans ? Est-ce qu'il y a une explication scientifique, réelle, à ce sujet ?

04:14 - Non, non, ça n'a aucune base. D'ailleurs, on disait même avant qu'il ne fallait absolument pas se précipiter,

04:20 on stresse en compus les femmes, on va les mettre devant des faits, leur donner des résultats qui vont plutôt leur rajouter du stress, donc de la disimulation,

04:28 donc je pense que ça n'a absolument aucun sens. Et ce qu'il faudrait savoir, c'est qu'est-ce qu'il entend, moi je n'ai jamais bien compris,

04:33 qu'est-ce qu'il entend par réarmement démographique ? On a l'impression qu'on parle de la chair à canon des années 14-18, ok, de quoi on parle là ?

04:39 Réarmement, je veux dire que ce n'est absolument pas un terme à utiliser pour faire des enfants, on fait des enfants dans l'amour.

04:45 Est-ce qu'il faut faire plus d'enfants ? Je crois que ce n'est pas ça le sujet aujourd'hui. Il faudrait faire des enfants capables de résoudre cette crise,

04:50 et ce n'est pas ceux qui l'ont créée qui vont la régler, cette crise. Donc il va falloir faire des enfants beaucoup plus capables de comprendre

04:57 les vrais enjeux et de prendre les dispositions qui vont avec. Donc ce n'est pas plus d'enfants, c'est les enfants plus mûrs qu'il faut faire.

05:03 - Merci beaucoup, UREN, d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio. Je rappelle, vous êtes gynécologue, obstétricien, spécialiste des traitements de l'infertilité.

05:10 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio, et très bonne journée à vous.

05:14 Sud Radio, il est 8h49 dans un instant. C'est Guy Carlier qu'on retrouve avec Laurie Leclerc, et on va changer totalement de sujet. A tout de suite.

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