Déplacement de Gabriel Attal en Bretagne : le Premier Ministre s’engage dans la campagne des Européennes

  • il y a 4 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour
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00:00 Europe 1, le journal permanent.
00:03 Le journal permanent à 7h15, le Rassemblement National, c'est l'organisation méthodique de la sortie de l'Union Européenne.
00:10 Sommation de Gabriel Attal aux militants de Valéry Ayer et Uniabré en Bretagne.
00:14 Les forces nucléaires sont toujours en alerte.
00:16 Démonstration de force de Vladimir Poutine sur la Place Rouge en ce 9 mai.
00:20 Et cet avertissement en filigrane à l'Occident.
00:22 Et puis le foot ce soir, demi-final retour de la Ligue Européenne.
00:25 L'OM joue sur le terrain de la Talenta Bergam pour éventuellement aller en finale.
00:29 Europe 1 soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:33 Avec nos débatteurs du soir, Anthony André, bonsoir.
00:37 Bonsoir Pierre, bonsoir à tous.
00:39 Rédacteur en chef Adjouin au service politique du Journal du Dimanche.
00:42 Bonsoir Arthur Delaborde.
00:43 Bonsoir à tous.
00:44 Du service politique d'Europe 1, je le disais, le soldat Attal qui a été déjà présenté comme un sauveur en arrivant à Matignon.
00:52 C'est désormais le sauveur de Valéry Ayer qui plafonne dans les sondages, qui a de la peine.
00:56 On est à 15, 16, 15, 16%.
00:59 On a vu Raphaël Glucksmann monter, monter, monter et arriver vraiment juste en dessous à 14% au dernier sondage.
01:06 Alors Valéry Ayer, avant de partir en Gironde, s'est exprimé ce matin sur TF1.
01:11 La campagne n'est pas encore dans la tête de tous les Français, mais il nous reste un mois pour dire aux Français qu'il y a une élection le 9 juin,
01:17 que c'est une élection importante, qu'on est à un moment de bascule et qu'il faut qu'on prenne les bonnes décisions en Européens.
01:22 Et qu'on a un risque de donner les clés du camion à l'extrême droite,
01:26 qui pourrait créer un groupe minoritaire d'opposition, une minorité de blocage au Parlement européen,
01:31 qui ferait que si on se projette dans le mandat qui vient de se passer, on n'aurait pas eu de plan de relance par exemple.
01:37 L'ensemble du gouvernement est mobilisé dans cette campagne et on n'a pas à se forcer pour ça,
01:41 parce qu'on a parlé d'Europe depuis le premier jour avec le Président de la République et on est sincèrement européens.
01:45 - Valérie Ayé qui donc est partie en Gironde et puis donc cette explication,
01:51 les Européennes ne sont pas encore dans la tête des Français, est-ce que Arthur Delaborde c'est une explication valable ?
01:58 - Ce qui est certain c'est qu'Emmanuel Macron a lui-même poussé pour voir les membres du gouvernement
02:04 et le Premier ministre s'impliquer davantage dans cette campagne européenne.
02:08 - Ça veut dire qu'elle n'y arrive pas toute seule ?
02:10 - Forcément constaté que dans les sondages on ne voit pas vraiment Valérie Ayé décoller.
02:17 Elle a donc l'appui désormais, en tout cas une démonstration d'appui des membres du gouvernement.
02:24 Gabriel Attal a demandé à tous les ministres aujourd'hui en cette journée de l'Europe de s'impliquer, d'aller sur le terrain,
02:32 ce qu'ils ont fait quasiment tous.
02:34 Il me semble qu'il n'y a que Gérald Darmanin qui lui n'est pas allé sur le terrain parce qu'il est en charge de la sécurité,
02:44 notamment de la flamme olympique.
02:46 - Je suis désolé, j'ai flamme olympique, je ne peux pas y aller.
02:49 - C'est un peu ça.
02:50 - J'ai aquaponais.
02:52 - En tout cas Gabriel Attal lui est donc sur le terrain, même si son déplacement vient de se terminer.
02:58 On sait qu'a priori il a fait une campagne jusqu'à présent en pointillé,
03:04 il a d'ailleurs aussi participé au meeting de Valérie Ayé à la mutualité à Paris.
03:09 Jusqu'à présent on le voyait quand même assez peu impliqué dans cette campagne Gabriel Attal.
03:15 Je pense qu'il sait qu'il a beaucoup de coups à prendre et qu'il a hésité avant de s'engager davantage.
03:25 - La difficulté de cette élection européenne c'est qu'en fait il est question de tout sauf d'Europe.
03:30 C'est-à-dire que le sujet n'est pas l'Europe.
03:32 - C'était montré dans les sondages d'ailleurs ce matin.
03:34 - C'est une élection qui arrive quasiment à mi-mandat et qui en fait est détournée de l'enjeu européen,
03:39 dont on parle assez peu finalement.
03:41 - C'est bien la première fois dans les européennes.
03:43 - Pas toujours, c'est souvent un vote aussi qui permet de s'exprimer sur un tour,
03:47 où vous allez voter vraiment pour votre parti, pour envoyer un message au président de la République,
03:52 pour le sanctionner ou pour l'approuver.
03:54 Et donc en réalité l'enjeu n'est pas tant de savoir si le Rassemblement National va être préjudiciable
03:59 dans le prochain Parlement européen, ce dont personne ne peut juger,
04:03 parce qu'on n'est pas des maîtres en arithmétique de comptabilité des groupes européens et que personne ne s'y intéresse.
04:08 - En tout cas c'est complexe.
04:09 - Mais le sujet en fait pour Attal et pour le gouvernement n'est pas...
04:13 et de mobiliser en fait sa base, c'est-à-dire de mobiliser les gens qui ont voté Emmanuel Macron au premier tour,
04:17 qui sont à peu près 20 à 22%.
04:19 Ces gens-là aujourd'hui ne sont pas dans la campagne.
04:22 Et dans les sondages, un électeur de Macron sur deux, qui s'exprime dans les sondages aujourd'hui,
04:27 ne se déclare pas votant et ne dit pas qu'il va aller voter.
04:31 Et en fait l'enjeu se trouve là.
04:32 C'est-à-dire qu'il faut que Gabriel Attal et le gouvernement en fait se mobilisent,
04:36 parce qu'ils doivent aller réveiller cet électorat macroniste qui est leur cœur, leur base,
04:41 et qui est une base assez solide en réalité.
04:43 C'est-à-dire que Macron a quand même bénéficié plus que d'autres présidents d'avoir une base électorale assez solide.
04:48 Donc ils vont mobiliser ces électeurs-là, d'où d'ailleurs le choix de la Bretagne, d'où le choix de Bordeaux,
04:53 d'où le choix demain de La Rochelle où le Premier ministre se rendra.
04:57 Moi je l'accompagnerai pour le JDD et donc je vous en ferai un long débrief dans le journal de dimanche.
05:01 - Volontiers.
05:02 - Mais si vous voulez, pour eux l'enjeu c'est d'aller sur les terres où il y a un électorat macroniste assez fort,
05:06 qui pour le moment dort un petit peu, et puis si ces gens-là ont voté,
05:09 en fait mécaniquement vous arriverez à 18, 19, 20.
05:12 - Mais est-ce qu'il y a un effet Attal ?
05:14 Là vous parlez de réveil matin, est-ce que le meilleur réveil matin de tout le groupe pro-naissance c'est Gabriel Attal ?
05:20 - Je vais vous donner les éléments que j'ai en ma possession,
05:23 après avoir discuté avec pas mal de gens de la majorité.
05:26 Il y a un effet Attal dans le sens où il conserve malgré tout, à la différence d'Emmanuel Macron, une image,
05:32 et une aura qui est assez positive dans l'opinion, même s'il est en baisse dans les sondages.
05:36 Il a quand même une aura de quelqu'un qui veut faire, qui est très vélitaire, qui est très sérieux,
05:40 qui a des marqueurs comme l'autorité, comme la laïcité, l'intransigeance à l'égard de la violence,
05:46 à l'égard de la délinquance, qui sont quand même assez crantés,
05:49 et pour le moment, alors il n'y a pas eu de résultat, mais pour le moment il est quand même un peu crédité de ça.
05:54 Et il y a un signe qui est intéressant je trouve, c'est que, vous savez quand Elisabeth Borne se déplaçait dans le territoire,
06:00 comme Première Ministre, elle allait faire des déplacements dans les régions,
06:04 elle faisait son déplacement, elle saluait les élus, puis tout le monde s'en allait, puis elle ne prend pas.
06:08 A Tal, quand il fait un déplacement dans une région, les élus restent, parce qu'ils veulent tous leur selfie avec A Tal.
06:12 Alors je ne dis pas que c'est gagné, ce que je veux vous dire c'est qu'effectivement,
06:18 il y a une carte A Tal qu'il faut jouer un peu, parce qu'elle est un peu en phase avec le pays en ce moment.
06:22 - Qu'est-ce qu'ils vous disent les élus qui veulent faire le fameux selfie ?
06:24 Vous êtes allés les voir en disant "pourquoi est-ce que vous faites un selfie, c'est pas Taylor Swift non plus" ?
06:29 - Non mais parce qu'ils sont admiratifs du bonhomme, et qu'ils se disent, ils nous redonnent un peu de, comment dirais-je,
06:34 de force et de lustre à nous les politiques qui sommes venus.
06:36 - Oui, c'est pas tant la jeunesse, peut-être ça joue pour les anciens, c'est plutôt lié aux positions qu'ils prennent,
06:43 qui sont assez fermes, et les politiques, vous comme vous êtes petit maire d'une commune rurale,
06:47 où vous subissez de la délinquance, la pression des parents qui ne sont jamais contents des écoles,
06:51 et que A Tal arrive et dit "tu casses, tu payes, tu répares, les parents on va les responsabiliser"
06:54 - Oui mais bon, est-ce que c'est suivi d'acte aussi, c'est ça ?
06:56 - Non, alors, ça c'est la deuxième partie, c'est un peu tôt, si jamais ce n'est pas suivi d'acte, ce sera désastreux,
07:00 il paiera la facture au final.
07:02 Dans la période actuelle, déjà, si vous voulez, pour un élu local,
07:06 d'avoir un ministre qui vient et qui lise à peu près le même langage que lui, alors que lui c'est marché sur la gueule,
07:10 bon, c'est plutôt réconfortant.
07:12 - C'est mieux que d'avoir le président du conseil régional.
07:14 Arthur Delaborde, d'ailleurs.
07:16 - Oui, je suis d'accord, la cote de popularité de Gabriel Atal est l'un des atouts sur lesquels la Macronie compte,
07:22 forcément, alors qu'il y a un retard à combler, non seulement sur le RN,
07:26 et puis le risque que Raphaël Glucksmann passe devant Valéry Ayé.
07:31 Ça n'y arrivera pas, à mon avis.
07:33 - Pourquoi ?
07:35 - Parce que dans chaque élection, vous avez toujours un phénomène sondagier,
07:37 qui est bien connu des journalistes politiques,
07:39 parce qu'on est tous, peu ou prou, un peu piégés à chaque fois,
07:43 sur un épouvantail qui est utilisé par les sondages,
07:46 et vous savez, les sondeurs, ce qu'ils font, il y a des effets de correction.
07:49 C'est-à-dire que quand on a un panel et qu'on les sonde,
07:51 on corrige à la hausse, à la baisse, on pondère en fonction du panel qu'on a,
07:55 de la difficulté à assumer son vote ou pas,
07:57 ça a été longtemps le cas pour le RN,
07:59 parce que, de façon un peu intuitive,
08:02 les sondeurs ont plutôt tendance à pondérer Glucksmann à la hausse.
08:06 En réalité, Raphaël Glucksmann, à mon avis,
08:09 n'est pas l'homme qui va passer devant Valéry Ayé.
08:12 - Pour vous, il est plus à 12 plutôt qu'à 14 ?
08:14 - Oui, je pense qu'il finira à 12.
08:16 Je pense que, mélangeons, chacun va retrouver ses petits.
08:19 Vous allez vous retrouver à deux semaines ou à une semaine du scrutin,
08:21 les Insoumis vont aller voter la France Insoumise,
08:24 donc Manon Aubry fera son score autour de 8-9.
08:26 Les écologistes, alors eux, je serais moins catégorique,
08:29 parce que je pense que Glucksmann leur prend beaucoup,
08:30 donc eux seront peut-être sous les 5,
08:32 mais Glucksmann ne gardera pas tout le capital sympathique
08:35 qu'il a aujourd'hui de la gauche autour de lui.
08:37 - Oui, Glucksmann a vraiment un programme très centré sur l'écologie, ça c'est vrai.
08:40 - Pour revenir sur la difficulté que peut avoir Gabriel Attal,
08:44 c'est que Antonin évoquait les sujets marqueurs,
08:47 notamment l'autorité, la lutte contre la violence des jeunes, etc.,
08:51 qui lui seront propres.
08:53 Là, il doit s'engager dans une campagne qui est, on l'a dit,
08:57 par nécessité, centrée sur des enjeux européens pour mobiliser la base.
09:02 Or, Gabriel Attal, sa logique c'est aussi de construire une image
09:05 qui va au-delà du simple scrutin des européennes.
09:09 Il est impliqué sur ces sujets d'autorité,
09:12 sur aussi les sujets de la vie quotidienne,
09:14 ce qui fait aussi qu'il a un bon contact en général
09:17 quand on le suit sur le terrain avec les Français.
09:19 - Oui, il n'a pas l'agenda des européennes dans son agenda personnel,
09:21 c'est ce que vous voulez dire.
09:22 - Oui, c'est une contrainte qu'il doit assumer,
09:24 parce que c'est son rôle de chef de la majorité.
09:26 - Et plus il va s'impliquer, et plus forcément,
09:27 s'il y a une lourde défaite du camp présidentiel le 9 juin,
09:30 plus il va payer les conséquences politiques.
09:32 - Oui, c'est le fameux fusible.
09:33 - Moi, je ne l'y crois pas non plus.
09:34 - Pourquoi ?
09:35 - Enfin, la seule configuration où Gabriel Attal pourrait sauter,
09:37 c'est si Gluckspan était devant Aïr.
09:39 Là, effectivement, on insistera un cadre politique.
09:41 - Parce que là, c'est l'illumination.
09:42 - Là, oui, vous avez une recomposition du paysage politique.
09:45 - C'est le fameux retour du clivage gauche-droite,
09:48 tandis que ce sera difficile de faire comme si
09:51 ce n'était pas un fait politique majeur et structurant de la vie politique.
09:54 Mais hormis ce scénario,
09:56 même si Aïr est à 16 et que Bardella est à 32...
09:59 - Parce qu'il y a eu un petit frémusique dans la majorité, Arthur Delaborde,
10:03 comme quoi, si on fait 20, ça ira.
10:06 Bon, là, on n'est pas à 20, on est à 16,
10:08 mais en gros, ce n'était pas non plus un cataclysme pour les macronistes.
10:11 - Oui, parce qu'on explique, finalement,
10:14 comme il y a beaucoup de sortants chez les macronistes,
10:17 que l'usure du pouvoir,
10:19 7 ans que le président est au pouvoir,
10:22 fait que cette élection va être compliquée à remporter.
10:27 Donc, on comprend en filigrame que 20 points,
10:30 ça satisferait la plupart des cadres de la majorité.
10:35 - 20 points, ce sera un bon score pour la majorité.
10:37 - 20 points, est-ce que c'est vraiment...
10:39 - C'est la base, c'est le score de Emmanuel Macron.
10:41 - En fait, on ne peut pas espérer mieux.
10:43 - Je reprends les sondeurs.
10:45 Ça met un doute, les sondeurs qui pondèrent à la hausse, à la baisse,
10:47 si ça se trouve, on est à 20.
10:49 Enfin, le Renaissance est à 20.
10:51 - Non, non, non.
10:52 - Non, on n'est pas à 20.
10:53 - Non, parce que leur électorat n'est pas mobilisé.
10:54 - On n'est pas à 20 chez Renaissance.
10:56 On posera la question à Valérie Ayé,
10:58 ce qu'elle en pense dimanche,
11:00 puisqu'elle est l'invité du grand rendez-vous d'Europe 1C News.
11:03 Les échos, une petite pause, les amis.
11:05 On va se retrouver avec le rappel de l'actualité dans un instant.
11:08 Et puis après, on parlera de Poutine,
11:10 qui montre à nouveau ses muscles à l'Occident
11:12 avec cette petite phrase sibylline.
11:15 "Les forces nucléaires sont toujours en alerte."
11:17 Alors, les forces nucléaires, elles sont en alerte,
11:19 j'allais dire, dans toutes les démocraties occidentales
11:22 qui possèdent le nucléaire.
11:23 Mais là, venant de Poutine,
11:25 c'est peut-être pas forcément des bonnes nouvelles.
11:28 A tout de suite sur Rampart.
11:29 [Musique]

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